Encore une casserole pour la HADOPI

HADOPI, c’est un peu le roman fleuve d’une génération, relaté en une longue série d’épisodes dans le plus pur style Tele Novelas où, de rebondissements en rebondissements, on apprend que la fille du richissime entrepreneur est en fait adoptée et qu’elle est sortie avec le fils caché de ce dernier pour tomber enceinte d’un adorable hydrocéphale qui se lancera ensuite dans la politique. Aujourd’hui, on découvre que la Haute Autorité Destinée à Observer les Petits Internautes est une grosse blague qui ne sert à rien. Stupéfaction chez les spectateurs…

Le monde, politique notamment, est vraiment trop injuste.

Regardez plutôt : les parlementaires ont tout fait, pendant des années, ont tout donné, ont sué sang et eau, ont réussi à dissimuler de multiples enveloppes kraft de l’industrie musicale sans se faire choper, tout ça pour tenter de nous faire croire que leur réalisation, une nouvelle hautotorité aussi nébuleuse que coûteuse, allait servir à quelque chose et bouter le pirate hors de France pour le plus grand bonheur des zartistes et des zintermittents qui vivent un moment difficile.

Las. Tout porte à croire que ces efforts furent vains. Pire : les personnes qui devraient être les plus concernées par cette création somptueuse (à 12 millions d’euros l’année, tout de même) ne lui trouvent décidément pas d’utilité.

Logo HADOPI : haute autorité destinée à observer les petits internautes

Zut de zut à la fin ! Une tripotée de parlementaires se sera donc embêtée sans fin pour n’être même pas remerciée de ses efforts. La SPEDIDAM, la société des auteurs-interprètes, fait ses comptes et les règles avec les joyeux thuriféraires de l’action étatique musclée : non seulement, la HADOPI n’a pas résolu ses problèmes, mais elle a même augmenté la mauvaise image du droit d’auteur dans l’opinion publique.

Et quand on y réfléchit deux minutes, c’est assez gênant parce que s’il y a bien une profession qui dépend crucialement de l’opinion publique, c’est bien celle des artistes divers et variés. Mais voilà : pour le dire simplement, HADOPI ne leur sert à rien. Pire, tout montre que « Depuis Renaud Donnedieu de Vabre, les ministres n’écoutent que l’industrie phonographique », c’est-à-dire les grandes maisons de disques.

Grandes maisons de disques dont l’action se caractérise essentiellement, sur les dernières années, à produire une soupe de plus en plus insipide, en propulsant à des degrés de cynisme jamais atteints de frétillants vendeurs de tapis aux costumes de proxénètes serbo-croates.

Pascal Nègre a des goûts très sûrs.

Ce qui est tout à fait marquant, dans les déclarations de ces artistes eux-mêmes, c’est que leurs analyses des échecs de la HADOPI et de toute l’industrie phonographique antédiluvienne française sont les mêmes que celles que les libéraux ont déjà faites ; ainsi, même si l’on peut discuter de l’utilité d’une licence globale, en tout cas, on ne peut que rejoindre Nowak, l’un de ses défenseurs, lorsqu’il déclare :

« C’est l’industrie du disque qui va mal, parce qu’elle n’a pas su anticiper par son incompétence les évolutions du marché de la musique. Pas la création. On ne peut pas laisser les dirigeants de ce secteur diriger seuls car ils nous mènent à la catastrophe. »

Mais évidemment, on est en France : puisque l’analyse montre que l’état a lamentablement merdé en mettant en place une solution, on va vite faire appel à lui pour redresser la barre en lui demandant, par exemple lors de la prochaine législature, de mettre des idées fraîches dans le système ! En plus, ça tombe bien, on sait déjà qu’on peut compter sur François Hollande pour dépénaliser le téléchargement. Ou peut-être pas. Ou je ne sais pas. Lui non plus, d’ailleurs.

Tout peut donc se résumer à quelques éléments simples :
a/ Le lobbying marche très bien en France.
b/ Comme d’habitude, on prétend aider les petits, les faibles et les sans-grades pour diriger des fleuves de pognon loin de leurs poches, avec le sourire.
c/ Lorsque les dindons de la farce se réveillent, vite, ils préconisent de faire … du lobbying.
d/ Ceux qui seront sollicités goulûment pour ce lobbying n’en savent pas plus long que les précédents.

Tout ceci m’amène à penser que nous n’en avons pas fini avec la Tele Novelas Hadopi.

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Commentaires24

  1. Jean

    Tout à fait d’accord H16! Ce ne sont plus des casseroles que traine HADOPI: ce sont des chaudrons (aux culs bien noir!).
    Mais l’ignorance crasse en informatique de nos politiques – digne d’un cul de chaudron – ne date pas de ces dernières années: elle a commencé à se manifester avec nos plans-calcul successifs et leurs virages réguliers à 180°… L’histoire de l’informatique en France est triste, bien que nous n’ayons pas manqué d’ingénieurs talentueux (mais ceux-ci étaient coiffés par de mandarins, bien calés dans leurs fromages…). Je me rappelle encore, en en riant vite pour ne pas en pleurer, du « Centre mondial de l’Informatique » de Mitterand…

  2. T-Buster

    Sinon, pour les dirigeants français, mener à la catastrophe n’est pas une option, c’est une habitude….

  3. T-Buster

    d’ailleurs le premier d’entre les français voulait faire croire, jeudi passé, que l’Euro/la Grèce/l’Europe/ sa futur réélection était sauvée.
    et bien vu la débandade sur les marché à l’heure actuelle… on ne peut pas dire que c’est une franche réussite…. c’est évidement l’option catastrophe qui à été choisie.

  4. kelevra

    ca y est, on connait la date de la fin de l euro et de l europe : debut 2012 date du referendum en grece. sur ce coup la, papa andreou (comme dit pecresse) il fait tres fort.
    sarko, sauveur du monde, se retrouve en slip.

    on vit une epoque formidable.

    hadopi,franchement qui a cru une seule seconde que ca allait etre efficace. tout le monde sait tres bien qu a partir du moment ou l etat se charge d une chose, c est la debandade assure.

  5. Pascale

    En parlant de costard, vous avez la dent dure, cher H16, pour leur en tailler un à tous ses polititocards qui vivent à nos crochets sous prétexte d’a

  6. Pascale

    sous prétexte d’avoir des idées de génie pour nous mettre et nous maintenir dans la voie du parfait citoyen.
    Mais c’est un plaisir sans cette renouvelé de lire vos billets. En terme de liberté il ne nous reste quasiment plus que ça, alors profitons en !

  7. NeverMore

    Je ne comprends pas toute cette hystérie au sujet de l’Euro, la crise …

    Il y a quand même des sujets bien plus important, voire existentiels, de nature à réenchanter le rêve Français :

    – faut t’il interdire la fessée
    – faut t’il réinvestir dans les moto-crottes

    Je ne parle pas des maisons closes, comme certains, pour ne pas donner une indication trop politiquement visible.

    Je compte sur les prochaines campagnes de presse pour remettre ces vrais sujets sur le devant de la scène (une « enquête spéciale » ou un « dossier spécial » Mr Pujadas ?).

    1. Alex6

      Par pitie, on ecrit: « faut-il » et non pas « faut-t-il » ni encore moins « faut t’il ».
      L’apostrophe ne s’utilise que comme pronom reflechi (Va-t’en par exemple)

  8. Pascale

    Il y a aussi l’importance des programmes scolaires dans lesquels on vient d’introduire des leçons sur l’homoparentalité. Fondamental pour notre avenir surtout que ce phénomène nous touche tous, particulièrement dans notre quotidien.

    1. Before

      Montebourg est pour la démondialisation.
      Le Pen est pour la démondialisation.
      Donc Montebourg = Le Pen.
      J’ai bien résumé l’idée, M.Subconscient ?

      1. Calvin

        Non, Before, tu vas trop loin.
        Il ne suffit pas de trouver une ou deux convergences entre deux programmes.
        Par contre, ce qui est vrai est :
        Mélanchon = Le Pen !!

    2. Alex6

      Ouh, la bonne grosse ficelle de la diabolisation via rapprochement au FN. On decribilise une idee via ses supports, bienvenu en France.
      Tiens j’en ai une autre pour vous: Hitler appreciait les couches de soleil, moi aussi. Suis-je nazi?

  9. BN

    Critiquer Hadopi, c’est un peu tirer sur une ambulance. Mais on aime ça 🙂

    Les prédictions de ses opposants se réalisent les unes après les autres, et je dois dire que c’est un vrai plaisir de voir les types aux commandes de cette absurdité s’enfoncer à essayer de faire fonctionner tant bien que mal (enfin plutôt mal) ce truc « defective by design ».

  10. Théo31

    A aucun moment, pas un de ces péquins qui se font mettre par les majors, Hadopi, etc, n’a l’idée de se dire « puisque c’est comme ça, on va faire leur travail nous-même puisqu’ils sont si nuls ». Des vrais branle-couilles-molles. Mais on me souffle que devenir patron, caylemal en Ripoublique national-socialiste franchouille du Sodomistan.

  11. deres

    Vous êtes dur avec HADOPI. Moi, je pense qu’avec 12 millions par an pour rien, ils ont été très raisonnables. Ils nous ont habitués à mieux. Cela pourrait coûter 50 millions et nous embêter réellement.

    Sinon, j’adore le concept de licence global. Les politiciens ont une imagination débordante pour trouver des nouveaux noms pour les taxes et impôts diverses qu’ils inventent.

    Dans le projet socialiste fumeux, comme la liste des Zartistes méritants sera fixée par des fonctionnaires et qu’ils seront rémunérés par un impôt, ils deviendront progressivement des fonctionnaires. La soviétisation progresse donc encore tranquillement, y compris dans la culture. Même plus besoin de passer par des associations culturelles subventionnées pour promouvoir et entretenir les Zartistes bien-pensants !

  12. channy

    entendu sur rtl

    la carte musique a fait un carton chez les jeunes 50 000 cartes vendus contre 1 millions espere..
    devant un tel succes notre ministre amateur de boxeurs thailandais a decide de faire de la pub pour promouvoir cette invention merveilleuse bien que les jeunes lui ait deja repondu clairement que sa carte musique il pouvait se la carrer ou je pense a

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