Il y a un an, en décembre 2011, Contrepoints relayait la dernière publication de l’Indice de perception de la corruption établi par Transparency International et constatait que la France arrivait au 25ème rang, loin derrière de nombreux états européens. Cette année, la France peut s’enorgueillir d’avoir gagné quelques places, puisqu’elle atteint tout de même la 22ème place. Mais au-delà des chiffres, l’analyse de la situation montre de larges marges de progression, comme on dit pudiquement.
Oui, enfin une bonne nouvelle pour cette France que l’actualité bouscule sans arrêt dans les catégories casseroles, gamelles et autres pantalonnades pathétiques d’un pays en pleine décrépitude. Ne boudons pas notre plaisir : apparemment, le niveau de corruption perçue diminue. C’est d’autant plus agréable à entendre que pourtant, les affaires louches impliquant directement les plus hauts étages de notre classe politique continuent de se succéder à un rythme qui n’a semble-t-il pas fléchi.
Dans son rapport, Transparency International pointe cependant des problèmes récurrents. En effet, bien que le pays soit situé dans le groupe de ceux qui disposent d’une bonne intégrité de leurs systèmes parlementaires, exécutifs et de justice, la France n’en demeure pas moins un des rares pays européens à ne pas rendre public le patrimoine des élus, par exemple. C’est très choupinou, mais ça en dit long.
De la même façon, le lobbying au Parlement, qui est une des sources pourtant évidentes de corruption, ne dispose que d’un encadrement fort sommaire, facultatif de surcroît, qui ne permet de recenser qu’un faible pourcentage de lobbyiste parmi toutes les organisations repérées comme telles : Transparency International et Regards Citoyens ont ainsi dénombré que 4635 organisations travaillaient plus ou moins officiellement à l’Assemblée Nationale pour 173 seulement inscrites au registre des lobbyistes, ce qui nous fait un bon 3.7% bien grassouillet. Encore un petit 96%, et ce sera bon. Vous voyez, quand je vous parlais de petites marges de progression, on voit qu’elles existent 🙂 !
Mais ces points restent finalement des détails au regard du paysage général de la corruption et de l’absence de transparence française en matière de financements publics par exemple. Régulièrement, des gabegies et autres dépenses incontrôlables sont dénoncées par des associations comme Contribuables Associés ou l’Observatoire des Subventions dont le travail remarquable ne doit pas faire oublier la difficulté monumentale qu’il faut surmonter, en France, pour obtenir des données claires sur qui finance quoi, pourquoi, et comment.
Il n’est qu’à se rappeler de la façon dont le rapport Perruchot sur les syndicats fut, à l’époque, complètement enterré par une Assemblée Nationale particulièrement pointilleuse sur la nécessité de ne surtout pas effaroucher ce pouvoir occulte de la République. J’ai, assez régulièrement, dénoncé l’aspect parfaitement mafieux de ce qu’est devenu le syndicalisme en France, de la totale opacité de leurs comptes, de leurs affaires internes et des pouvoirs dont ils usent et abusent en coulisse, au détriment de l’emploi qu’ils sont pourtant censés protéger.
Transparency International ne se contente pas, du reste, de pointer les dysfonctionnements des institutions françaises en matière de transparence ; l’organisation apporte aussi quelques réflexions de bon sens sur l’absence dramatique de protection de ceux qui, justement, dénoncent la corruption, par exemple au sein des administrations dont ils sont employés :
Dans l’affaire de corruption présumée qui a récemment conduit à plusieurs arrestations au sein de la police marseillaise, par exemple, les pratiques délictueuses auraient été révélées par des policiers auprès de leur hiérarchie dès 2009 ; mais il a fallu attendre des plaintes d’élus et d’habitants pour que l’inspection générale de la police nationale se décide, en octobre 2011, à engager des investigations et à saisir le parquet. Dans cette affaire, les policiers lanceurs d’alerte auraient été décrédibilisés et mutés.
De la même façon, l’organisation s’étonne (et elle n’est pas la seule) du volte-face magnifique opéré par un Parti Socialiste décontracté de l’hypocrisie qui ne veut plus entendre parler de l’interdiction du cumul des mandats. En effet, à ce jour, seule une minorité d’élus PS se sont engagés en faveur du non-cumul des mandats, les autres trouvant sans doute que ce genre de promesses de campagne n’engagent que ceux qui votent et pas ceux qui sont élus.
Enfin, lorsqu’on liste toutes les casseroles de nos chers (très chers, très très coûteux) élus, comme le fait de façon régulière un site comme Politic-Watch (likez, partagez, twittez !) et d’autres récemment apparus comme Voyous de la République, on ne peut que constater que si la France s’améliore en matière de perception de la corruption, la corruption effective, réelle, difficilement quantifiable par nature, ne semble pas régresser, et laisse même un goût fort amer à ceux qui payent pour ces ruineux écarts.
L’affaire récente avec Cahuzac, pour lequel on sent confusément qu’il y a bien plus que les diverses magouilles dénoncées par un Médiapart en mal d’audience, illustre parfaitement l’état général du pays : il est évident pour qui veut bien regarder que les politiciens qui sont à présent dans la vie politique française n’y sont plus pour le bien-être collectif, une idée de la France ou la grandeur de la République, mais bien pour leur propre intérêt personnel, le financement direct de leurs petites lubies. L’engagement politique, souvent décidé froidement après quelques années de formatage intellectuel, est maintenant vu comme une forme subtile d’enrichissement financier au travers des finances publiques, que ce soit légalement en utilisant les largesses et l’opacité des systèmes français, ou carrément de façon illégale par prises d’intérêts bien calculées et corruption typique.
Et du reste, on voit mal pourquoi nos élus se gêneraient : d’une part, malgré leur consternant historique de casseroles en tous genres, ils sont régulièrement réélus. On comprend que Georges Frêche expliquait clairement faire campagne pour les cons, et à quel point il avait raison tant les réélections de barons et autres petits mafieux locaux se succèdent tranquillement sans que la Justice n’y vienne mettre bon ordre. D’autre part, la probabilité de se faire attraper est suffisamment faible, en France, pour que les bénéfices qu’on peut retirer d’une agréable corruption bien grasse contrebalancent largement les risques.
J’exagère ? Même pas ! Regardez le nombre d’affaires de justice qui, impliquant des personnalités politiques, se sont terminées en jus de boudin républicain sans condamnation ou avec des peines d’une légèreté qui réjouirait certains ex-pensionnaires des geôles françaises : tout indique qu’ils trouveront ainsi dans l’onction citoyenne un superbe moyen d’éviter de retourner à la case prison. Et je ne compte même pas les interventions directes ou indirectes, officielles ou en coulisse, des gouvernements sur la magistrature ; en décembre 2011, 126 des 163 procureurs français avaient fait part de leur exaspération concernant les interférences du gouvernement dans leur travail. Et récemment, on a eu le cas de Hollande qui se fendait d’une lettre ambiguë dans une procédure de justice…
En définitive, si le chiffre de Transparency International indique bien une amélioration de la situation en France, la réalité vécue du côté des citoyens laisse voir sans difficulté que la situation est encore très loin des standards des pays les plus vertueux. Pire, la corruption semble s’être institutionnalisée tant elle semble banale aussi bien du côté des électeurs que de celui des élus : même le président, qui avait promis de ne nommer que des ministres irréprochables, ne s’est plus embarrassé de cette contrainte une fois en poste…
correction : « ont ainsi dénombré 4635 organisations travaillaNt plus ou moins officiellement à »
La corruption est une tradition politique ; les non-corrompus ou ceux qui apparaissent comme tel sont mis à l’écart au profit des corrompus officiels (Jospin vs Chirac).
Quand on est non-corrompu, on apparait souvent antipathique (ou on nous fait apparaître comme ca), stricte… « pas socialement acceptables ».
Ici trois exemples historiques : Thatcher, Churchill et De Gaulle. Mais il n’y a pas le choix lorsque l’on refuse la corruption : c’est soit incarner un leader stricte et intransigeant, soit abandonner le côté « esprit fort » et perdre toute chance de gouverner (Jospin est encore un bon exemple).
Tout ca pour dire qu’on en a pas fini vu la « nouvelle » génération qui se profile…
De Gaulle lui aussi était corrompu mais la différence c’est que pour lui la corruption avait pour but de servir les intérêts supérieurs de la France et non les siens.
On peut être sur d’une chose pour lui (comme pour Churchill et Thatcher) c’est qu’ils n’ont pas fait de la politique pour s’enrichir sur le dos du contribuable.
Même si le grand Charles n’était pas l’honnêteté incarné (mais qui peut l’être à un tel poste), il était tout ce qu’il y a de plus intègre.
On est d’accord 🙂
Quel exemple citeriez-vous à propos de ce que vous attribuez au grand Charles ?
Amélioration, façon de parler … On est passé d’un score de 70 à 71 … Nous passons du 25ème rang au 22ème uniquement par ce que les paradis fiscaux (dont Saint Lucie) et les monarchies arabes (Qatar et UAE) ont été rétrogradés cette année !
En France, tout va bien, circuler, il n’y a rien à voir. Finalement, c’est peut être chez nous le pays des autruches.
Entre casseroles-bidon et vraie concussion généralement tue, impossible de s’y retrouver.
L’appétit du français pour le scandale est tel qu’il est prêt à avaler n’importe quoi, et on a vu à de nombreuses reprises des accusations graves, confiées à les magistrats aussi hargneux que peu favorables aux prévenus, qui se sont acharnés pendant longtemps avant de constater que le dossier était vide.
Parallèlement, il y a les vrais pourris, qu’on reconnait au fait qu’ils ne sont que rarement inquiétés. L’embroglio politique est tel que personne n’a le courage de proclamer des FAITS, à peine de jouer les kamikazes …
Entre rumeurs fallacieuses, public éternellement en attente au pied de la guillotine, presse éthérée et calomnieuse, et baronies blindées, bonne chance pour trier le bon grain de l’ivraie …
C’est le peuple qui est corrompu, et ses politiciens sont à son image.
Souvenez-vous toujours de l’election municipale à Bordeaux en 2008 ; après avoir été condamné et être devenu le symbole de la corruption, après que l’on ai changé la loi pour lui permettre de se représenter, Juppé réélu au premier tour avec 57%.
Y a-t-il besoin d’en dire plus ? Le peuple aime la corruption, il en redemande, il aime les passe-droits pour les HLM et les places en crèche, il approuve, il en veut encore.
CPEF
Parceque entre la politique et la cour de récrée y’a pas de différence.
Les délégués de classe et les responsables politiques sont élus sur les mêmes critères de popularité.
Ce n’est pas tant la corruption que l’ignorance ou le je-m’en-foutisme (soigneusement entretenu par le pouvoir) qui fait que l’on a les politiques que l’on mérite.
Tiens, un autre irréprochable :
« En 1996, il est contraint par la justice à abandonner tous ses mandats suite à sa condamnation pour témoignage de complaisance dans l’affaire VA-OM. Il est condamné à un an de prison avec sursis, deux ans d’inéligibilité pour subornation de témoins et à cinq ans de privation de droits civiques pour faux témoignages. Il publie quelques années plus tard Excès de vitesse, où il revient sans détours sur son parcours politique.
En 2002, suite à l’invalidation de l’élection du maire sortant, il redevient Maire de Béthune dès le premier tour. »
Extrait de la notice biographique de Jacques Mellick, mirobolant de gauche, maire entres autres de Béthune (62)
Cf l’image de l’article sur la corruption, soit on en veut pas, soit on en veut plus pour pouvoir en profiter…
57% des inscrits…qui ont effectivement voté.
Je suis de celles qui pensent, comme un certain Samuel Butler le soulevait le premier, que chez l’Homme (ou le peuple, pour reprendre votre vocable) c’est moins une question de malice que de bêtise…
^.^
Effectivement le peuple est corrompu par ses élus/représentants, mais c’est une des conséquence pathologique de la démocratie représentative, comme l’avais déjà perçu Tocqueville.
Les gens votent pour celui qui leur promet le plus d’avantages (pour eux, au détriment des autres) et non pour celui qui promet l’intérêt général. Ils sont donc corrompus, et pire encore corrompus par de l’argent volé « légalement » par le biais d’impôts injustes et d’inflation.
Il est évident qu’un peuple corrompu ne va pas lutter trop violemment contre la corruption de ses corrupteurs. Les pères de la constitution Américaine le notaient, il faut un peuple vertueux pour que la démocratie soit bonne.
Au fait, que devient Monsieur Guérini, officiellement innocent et officieusement très mouillé ?
« la France n’en demeure pas moins un des rares pays européens à ne pas rendre public le patrimoine des élus »
Cela vous étonne-t-il vraiment ?…
Quand on a des hordes de politiciens qui prétendent défendre la veuve et l’orphelin sans le sou et cela quasi bénévolement, pour des rémunérations de misère à seulement 10.000 euros le mois sans 13me mois, il risquerait d’y avoir de l’incompréhension quant au patrimoine détenu par lesdits élus surtout quand il ne cadre pas vraiment avec leurs moyens officiels (§ par exemple Jack Lang quand il assignait toute personne osant prétendre qu’il avait acheté son appartement place des Vosges, 7,5 MF -à l’époque, il y a plus de 25 ans- jusqu’à ce qu’un énième juge lui demande, pour faire avancer le litige et le clore, de produire son acte de propriété… subitement devenu introuvable dans les archives dudit mirobolant. Lequel expliquait pourtant doctement dans tous les micros qui se pointaient vers lui, être issu d’un famille modeste et n’avoir jamais eu pour vivre que ses indemnités de parlementaire. De même François et Ségolène capables d’acheter à Boulogne Billancourt un appartement « familial » neuf et à un peu plus de 5 MF vers 1990… et quelques années après une maisonnette dans une résidence privée sur les hauts de St Tropez, benoîtement estimée par Ségo en 2007 à environ 230.000 euros soit bien moins que le seul coût de construction)…
L’avantage majeur de ne pas avoir a declarer, c’est d’eviter les mensonges (que dirions-nous si les politiques etaient pris la main dans le sac a nous mentir?)
C’est un peu comme avec mon epouse qui me demande « tu trouves que je suis grosse? »
Trois reponses possibles :
– « Oui » (mais comme je ne suis pas debile, je passe a la reponse suivante sans essayer)
– « Euuhh » (j’anticipe la reaction immediate du genre tarte dans ma gueule)
– « Non, pourquoi? » (la, ca parait pas mal non?)
– « Et voila, encore une fois, tu ne me dis pas ce que tu penses, c’est navrant » (C’est sa reponse a ma reponse a sa question debile, bam)
En resume, « pile je gagne, face tu perds » et donc les elus n’ont pas vraiment interet a ce que leur patrimoine soit declare…
Cette petite maisonnette a été réévaluée à 800000 euros par Hollande récemment, admettant ainsi implicitement la fraude à l’ISF pendant 5 ans, sachant que ce chiffre de 800000 euros tombe plutôt bien, puisqu’il permet à François Hollande d’être juste en dessous du seuil de déclenchement de l’ISF, et que tous les experts immobiliers s’accordent à dire qu’elle vaut entre 1,6 et 2 millions d’euros.
Maintenant, si Hollande se déclare en concubinage avec sa compagne, ce qu’il est légalement obligé de faire, il devra s’acquitter de l’ISF (point besoin d’être marié pour payer l’ISF, le concubinage est suffisant), sa compagne n’étant pas en reste en ce qui concerne le patrimoine.
La question est : le fera-t-il, ou préférera-t-il détourner l’attention vers ces salauds de riches qui partent en Belgique pour payer moins d’impôts ?
Le systeme francais est concu pour diminuer la perception des choses. La perception de la corruption, la perception du matraquage de taxes.
Pour reprendre un terme à la mode parmi nos zélites « c’est un sentiment de corruption… » !
Laïcité ou pas, je suis sûr qu’il existe une chapelle dédiée à St Hypocrite sous l’assemblée ou le sénat. Les cierges doivent y être nombreux.
En étant froidement réaliste, on constate que le passage par la case condamnation (au pénal pas au civil) devient quasiment obligatoire pour celui ou celle qui veut faire carrière dans la politique. Un petit quizz pour y voir plus clair: http://www.quizz.biz/quizz-324439.html
La mafia a-t-elle un Saint qui la protège ? Car ce serait aussi ce Saint là qui aurait sa chapelle à l’ AN
En attendant, nous sommes au moins les premiers quelque part: http://chevallier.biz/2012/12/france-pire-cancre-e-zonard/
Nous caracolons en tête du classement qui indique le nombre de voitures brûlées la nuit de la Saint Sylvestre …
http://bastiat.org/fr/balance_du_commerce.html
Tiens, encore du taf pour le redresseur improductif, il chôme pas lui, il a la sécurité de l’emploi jusqu’en 2017 :
Le député estime également que « TI a des comptes à rendre au gouvernement puisqu’il a bénéficié pleinement du crédit impôt recherche : Arnaud Montebourg [ministre du Redressement productif, ndlr) doit exiger remboursement ». « Le gouvernement doit également proposer une solution de revitalisation industrielle pour ce bassin d’emplois déjà durement affecté par la crise » insiste le président du conseil général des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti (UMP).
http://www.metrofrance.com/nice-cannes/texas-instruments-supprime-517-postes-et-quitte-villeneuve/mllr!R0ZIwt6XLHkk/
« une corruption de l’État toujours plus banale »
Et c’est pour ça que la France est une république banalière… euh… pas seulement hier, mais aussi aujourd’hui. Et le sera peut-être encore demain.
Une corruption toujours plus « normale » serait plus adapté!
République fromagère, pas bananière. Le peuple se fait enculer ouvertement et visiblement il adore ça.
Tiens, juste histoire de faire un peu le troll…
En decembre 2011, Sarko était encore là, et les 126 procureurs « exaspérés » sur 163 ne représentaient-ils pas simplement la proportion de magistrats socialistes (ou franc-maçons, ou les deux)) ?
Il serait amusant de poser la question aujourd’hui ! Je me permet de penser que la plupart des « exaspérés » d’hier trouveraient normal, voire sympathique « l’intêret » que leur manifeste le pouvoir actuel…
Les passes droits et les trafics d’influence sont directements proportionnels à la puissance de la bureaucratie…Et dans ce domaine la croissance est assurée!!
Question intéressante, en effet. Cependant, je pense qu’avant d’être socialistes, les magistrats sont surtout corporatistes et ne voudraient pas plus d’une immixtion du chef de l’état dans leur business…
Pour bien connaître le milieu en question, je crois qu’il ne faut pas surestimez le poids de ce corporatisme, pas spécifiquement plus important que dans d’autres professions. Qui plus est, les procureurs ou parquetiers sont, compte tenu de leur fonction, avant tout aux ordres de la Chancellerie contrairement aux magistrats du Siège. L’ensemble des deux corps a plutôt mal vécu le quinquennat de Talonnette 1er vu les déclarations intempestives et très souvent idiotes de l’intéressé. Ceci suffit à expliquer en partie cela. Les magistrats que je connais cherchent avant tout à faire correctement leur travail et je peux témoigner que ce dernier, par exemple an matière familial, n’est pas simple. Maintenant, comme dans tous les métiers, on trouve les 10% réglementaires. Ces derniers font du mal.
Je ne contesterait pas que certains essaient de bien faire leur travail, et je ne connaît pas ce milieu autrement qu’en tant qu’usager du « service ». En tout cas au niveau de l’image perçue c’est l’horreur: Cette caste peut briser la carrière ou même la vie de n’importe qui, sans jamais la moindre sanction, et forte de son « infaillibilité », agit souvent pour des raisons politiques, toujours dans le même sens, elle est représentées par un syndicat gauchiste, et ne supporte pas la moindre critique, même venant du chef de l’état qui est theoriquement leur supérieur. Et si tout ça ne concerne que 10%, nous n’entendons pas beaucoup les autres… Mais peut-être leur carrière dépend de leur allégeance au syndicat ? Quand à avoir mal vécu le quinquennat précédent, c’est la même chose pour tous les fonctionnaires qui ne veulent entendre parler que d’augmentations de moyens…Même si Sarkosi n’à fait que parler de faire des réformes, c’était déjà trop pour ces gens là!!!
Pas tout à fait, d’accord avec vous, h 16, même si le corporatisme des magistrats, n’est plus à démontrer ! Loin de moi l’envie de défendre Sarkozy, mais je me demande, s’il ne c’était pas aperçu, certes fort tard, là comme dans bien d’autres domaines, qu’il ne pouvait pas changer la société française, avoir des lois efficientes, entre autres vis-à-vis de la délinquance sans lutter à la base contre le dogme mortifère et ‘’excusatoire’’, de la magistrature endoctrinée.
Certes le trop fameux syndicat de la magistrature, largement majoritaire est un chancre de soutien poujadiste, mais parallèlement il est avant tout l’épine dorsale de cette gauche à qui nous devons biens de nos maux, car ils sont au sein d’un secteur régalien, avec d’énormes pouvoirs.
@Sarah Palin & Higgins : corporatisme, pas corporatisme ? Le match est lancé.
lire ce qu’en disait déjà en 1895 Gustave Le Bon dans Psychologie des Foules (en ligne) (plusieurs passages)
L’indépendance (de bazar) de la justice française est depuis 1918 (au moins) un de ces furoncles qui font se retourner tous les Montesquieu de notre patate de Terre — vivants ou morts — comme des broches de moutons de Panurge sur un barbecue festif d’enfer. Et je cause là des magistrats du Parquet, comme du siège, voire de tous les auxiliaires de justice hein !
C’est consternant.
Et c’est pourquoi votre fille est muette et que certains de nos bons politiques ouvrent et couvent des écoles de corruption.
Pourquoi voulez-vous que cela cesse ?
Bon sinon, tout ce que veut savoir le citoyen franchouillard de base, c’est si le ministre de la justice (et autre gardienne des sots, sceaux,seaux,sauts,so what) est enceinte — oui ou merde ?
Et de qui surtout hein ?!
Bien à vous et bonne fin du monde.
Sur les syndicats de magistrats, j’ai trouvé cet article relativement précis: http://istravail.com/article484.html
Il y est mentionné que les forces syndicales en présence en 2007 (les chiffres 2010 sont du même ordre) se répartissent comme suit: USM (Union syndicale des magistrats, centre droit) 62%, SM (Syndicat de la magistrature, gauche) 28%, FO Magistrats (Force Ouvrière Magistrats, centre gauche) 10%.
Le moins catégoriel des trois est l’USM qui, pour simplifier, développe une vision « intellectuelle » de la fonction de magistrat, FO est proche de sa position traditionnelle au sein de la fonction publique, quant au SM, c’est probablement lui qui a la position la plus politique (l’article développe des points vues différents). La vision du juge « rouge » est un tantinet exagéré, les gens appartenant à l’USM n’étant pas, à proprement parler, des révolutionnaires. Bien sûr, les médias raffolent des grandes gueules mais la réalité est souvent bien plus prosaïque. les juges appliquent avant tout (ou tentent d’appliquer) les lois votées par le Parlement même lorsque celles-ci sont en contradiction l’une avec l’autre ou incohérentes. Contrairement à ce que certains imaginent, la fonction qu’ils occupent n’a qu’un lointain rapport avec celle de Louis IX sous son chêne à Vincennes. Le Droit et la Jurisprudence ont leurs exigences et les marges de manœuvres sont plutôt étroites.
Je me garderai bien de prétendre que le système français soit parfait et on a le droit de penser qu’un système électif à l’américaine serait plus prégnant. Profondément libéral, je crois que l’Etat a tort de négliger ses fonctions régaliennes (Justice, Police et Défense) et de se disperser dans les secteurs annexes où il n’a rien à faire (Economie, Education,etc…). Tant que dans ce pays, l’ordre judiciaire sera tenu par les politiques, pour les raisons énoncées dans le billet de notre hôte, dans l’indigence actuelle (http://desmotsdesfaits.com/la-france-37eme-sur-43-en-europe-pour-son-budget-consacre-a-la-justice/), j’ai beaucoup de mal à voir comment la situation pourra s’améliorer. Qui plus est, dans un pays qui se veut le phare de la Démocratie, l’exécutif et le législatif seraient, de mon point de vue, bien inspirés de respecter le troisième ordre. C’est là l’erreur qu’a commis Talonnette 1er.
Quant à la responsabilité (ou l’irresponsabilité, c’est selon) des juges, le magazine « Lumières landaises » n°84 du Cercle Frédéric Bastiat y consacre un article sous la plume de Xavier Bebin, délégué général de l’Institut pour la Justice (pas franchement copain avec la magistrature: http://www.maitre-eolas.fr/post/2012/11/09/Institut-contre-la-justice). Dans sa conclusion, il écrit: « Il peut paraître frustrant de conclure à la nécessaire et inévitable irresponsabilité partielle d’un corps qui exerce un pouvoir de plus en plus important. La tentation est toujours forte de blâmer celui qui a pris une décision dont les conséquences peuvent être gravissimes. Mais la responsabilité du juge ne peut pas être comparée à celle d’un m ou d’un chef d’entreprise, en raison de l’incertitude inhérente à l’acte de juger et de la nécessaire protection de l’institution de vis-à-vis de pression externe. C’est la raison pour laquelle tout doit être mis en œuvre pour améliorer la formation et le mode de sélection des magistrats (pour info: http://www.philippebilger.com/blog/2012/12/lenm-%C3%A0-la-peine.html), encadrer leur marge de manœuvre (cf plus haut) selon les souhaits du corps social et favoriser au maximum le contrôle citoyen sut leurs décisions. » (copie de l’article envoyée ce jour à notre hôte).
Votre post est très instructif, et votre analyse bien argumentée, mais je l’ai déjà dit, beaucoup d’écrits, à propos de syndicats, d’hommes, de partis politiques, d’évènements, sont tronqués car le curseur français est lui-même complètement pipé.
Des gouvernements à travers le monde parfaitement démocratiques, réellement sociaux-démocrates appliquent ce que prône le FN, en matiére d’immigration et de préférence nationale. Ne parlons de leur programme social mélanchonesque, mais ils restent malgré tout, à l’extrême drôôôôite, issu du ventre fécond de la bête immonde, pour le commun des mortels, tous nos médias, tous les politiques.
Donc par déformation et mauvais glissement à gauche, Talonette 1er était un libéral, voire un ultra libéral, mais pourquoi pas ! Tous nos centres sont désaxés franchement à gauche. Nos socialos sont parait-il sociaux-démocrates, hors que je les trouve franchement marxistes/trotskistes, d’autant qu’ils trouvent normal et naturel de s’allier de tout temps avec les cocos et toutes les extrêmes gauches, de mettre des escrologistes, leur alter égo du même acabit au gouvernement.
Tout ceci pour vous dire que vous trouvez surement F.O, et certains syndicats de magistrats modérés, pour moi ce sont des dogmatiques, certes plus aptes à la discussion, au dialogue, plus sereins, que Sud ou que la CGT, mais au pays des aveugles, les bornes sont rois, et j’attends avec une impatience non dissimulée, qu’un gouvernement veuille enfin chambouler le statut sacré des fonctionnaires, ( vœu pieux !) pour rigoler un peu, sur les futures prises de position de F.O, et certains autres, eux si peu corporatistes !
Petite remarque au passage, dans le blog de Philippe Bilger, homme de grande qualité, catalogué à droite, il encense la personnalité de feu Richard Descoings ! homme de droite bien connu ! sans aucune dogmatisme ! et grand gestionnaire, comme l’a prouvé la cours des comptes, pour qu’il y est une identique forte personnalité à la tête de l’EMM !! Décidément le curseur français est vraiment déréglé.
Je suis aussi libéral pur jus, et à la vraie droite, pour moi la Fraônce, comme dit notre hôte, est communiste dans ces moindres recoins, jusqu’au sommet, population comprise, qui n’est pas choquée autre mesure, par tout ce qui si passe et ce qu’on leur impose sans arrêt.
Merci pour votre réponse. Je partage globalement votre analyse sur la partie sociétale. J’aurai tendance à penser que la profonde crise que notre pays traverse est bien moins celle du capitalisme que celle d’une opposition frontale entre une forme de conservatisme essentiellement social (et par extension socialiste) et un progressisme que j’appellerai libéralisme.
Pour les syndicats de magistrats, l’USM est de loin le plus modéré (le magistrat, quoiqu’on en dise, est plutôt de nature consensuel. L’adage ne dit-il pas qu’un bon arrangement vaut mieux qu’un mauvais procès!). Que Talonnette 1er ait réussi à le froisser en dit long sur la psychologie de ce dernier. FO, très catégoriel, parfois traversé par ses lunes trotskystes, est du genre dogmatique mais il est très faible. Quant au SM, l’outrance de ses positions politiques discrédite de beaucoup la pertinence, il en a, de ses réflexions d’ordre juridique. Un nouveau syndicat, très à droite, est en train de se monter mais, à ma connaissance, il rencontre peu de succès. Maintenant, il ne faut pas toujours en vouloir à celui ou celle qui, à longueur de semaine et de journée, se prend dans la gueule le pire de la société. C’est réellement usant et le risque est grand, quand on n’y prend pas garde, de voir toute la société sous ce prisme. Les magistrats sont des hommes ou des femmes comme tout le monde et très rares sont ceux qui ne se sentent pas touchés par la misère humaine (qu’elle soit morale ou financière) quand elle se trouve face à eux et qu’ils n’ont pas de solution pérenne à proposer ou qu’ils sachent pertinemment que, quelque soit la solution choisie, elle sera forcément mauvaise.
(NB: pour le choix du post de Bilger, c’était juste pour illustrer les difficultés de recrutement rencontrées par l’ENM)
« du volte-face magnifique opéré par un Parti Socialiste décontracté de l’hypocrisie »
et on ne répètera jamais assez que Mittal est un « menteur ».
@ H16,
Je pense que vous passez à coté d’un point intéressant, et il y aurait beaucoup, beaucoup à dire sur le sujet (pourquoi pas un billet de votre part sur le sujet, un de ces jours?):
Qui est « Transparency International » ? Qui sont ces gens qui publient ce classement et en fonction de quoi, ou de quels intérêts? Tenez, j’en ai une bonne: qui les finance?
Parmi les (très) généreux donateurs, on trouve:
– Open Society Institute (et oui, bonjour Monsieur George Soros, l’ennemi déclaré de la droite aux US et dans le reste du monde),
– Bill & Melinda Gates Foundation qui encourage les initiatives dans les domaines de l’éducation, de la santé dans le monde, de la population et des dons communautaires
– Swedish Postcode Foundation dont l’objectif est de promouvoir le développement durable pour l’humanité et la planète
– TIDES Foundation dont l’objectif déclaré est l’évolution vers un nouvel ordre social et la fin du capitalisme
– The William and Florah Hewlett Foundation, qui offre des bourses d’études dans les domaines de la résolution des problèmes sociaux et environnementaux.
La liste est longue.
Et pour comprendre d’où vient leur financement:
http://www.transparency.org/files/content/ouraccountability/TI-S_2013_budget.pdf
Sur leur 28M€ de budget, on y voit que 25M€ provient d’Etats et de donneurs multilatéraux (cf ci-dessus). 16M€ part dans du « networking et divers programmes » dans le monde entier. On aimerait bien savoir ce qui se cache derrière exactement. Et ces types nous parlent de transparence?
Qui sont-ils? Il faut aller faire un tour sur leur site. Les membres du board sont en majorité des avocats, des haut-fonctionnaires, des membres d’organismes bidules aux titres ronflants. Vous y trouverez cette élite internationale qui active un nombre impressionnant d’organisations aux agendas qui vont du rose pale au rouge vif en passant par toutes les teintes de vert.
Ces gens, dont je suis certain que l’on peut facilement prouver qu’ils sont un faux-nez de l’internationale socialiste, ont un agenda. La lutte contre la corruption, bien évidemment vertueuse – , comme toutes ces idées que la gauche revendique pour sauver l’humanité d’elle même et ainsi prendre le pouvoir, cette lutte n’est qu’une étape vers un objectif bien plus ambitieux. Je vous laisse y réfléchir.
Transparency International devrait d’abord s’appliquer les principes de transparence dont elle se fait l’avocat et nous laisse ensuite juger de la valeur de ses actions. Pour l’instant je nous conseillerais de ne pas regarder ou elle pointe son doigt, mais plutôt qui est derrière.
En même temps, pour se cacher derrière un doigt, faut être vraiment tout petit.
Faut plus que les gens se battent isolément dans leur coin comme Depardieu.
Il va falloir cette fois-ci, une mobilisation forte de la classe moyenne car la situation politique est grave.
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Sous un tonnerre d’applaudissements, la ministre Marilyse Lebranchu vient d’annoncer dans un discours au congrès des regions de France à Lyon qu’il faut maintenir une dépense publique forte.
http://www.publicsenat.fr/lcp/politique/lebranchu-fatigu-e-d-entendre-d-pense-publique-serait-inutile-330617
Pfff, mobilisation de la classe moyenne, vous plaisantez j’espere?
La classe moyenne francaise n’a pas l’envergure de se battre pour ou contre quoique ce soit. Elle veut plus d’impots, plus de subventions et plus de socialisme.
Et elle va etre servie, bien fait pour sa gu****!
La classe moyenne attend en rêvant dans la France Engloutie.
Plus sérieusement, j’en fait partie de cette classe, et je dois bien admettre qu’hormis quelques uns qui réagissent et réfléchissent, la majorité ne voit pas au-dela de la météo qu’il fera demain et des images du JT, elle est déjà formatée par le système : c’est la crise, ouh les vilains riches comme depardieu qui nous abandonnent, ouh, les vilains capitalistes, ouh, les vilains banquiers, ouh, les vilains traders, etc…
Ca n’est pas elle qui se lèvera, non… En revanche, ceux qui reçoivent les subsides de l’Etat…
Corruption, cooptation… que seuls les imbéciles dont ceux qui croient en être à l’abri s’accommodent.
Ecrit ou non, la justice l’est également du fait de sa composition et de la protection de nantis.
Aucune instruction contre des notaires absolument véreux, par exemple, ni contre de dits hauts fonctionnaires.
Les réseaux mafieusant se sont développés sans le risque d’un retour de rue.
Cela coûte au budget, au développement, à la confiance, à l’investissement.
On peut prendre exemple sur la Suisse, l’Allemagne ou la Suède mais il y a ici beaucoup de boulot.
La France des copains est sa propre ennemie. Et aussi l’hypocrisie. Sans omettre la conclusion que la méchanceté s’allie parfaitement de bêtise et d’entêtement et que nous sommes le plus souvent dirigés par des personnes manquant d’intégrité et le plus souvent de courage et de compétence.
La politique est celle de la grenouille, au départ frétillante et musclée, que l’on plonge dans l’eau chauffée à petit feu, de façon à ce qu’elle ne puisse plus en sortir après s’y être sentie très très bien.
La corruption ici est entretenue, Le mot est tabou dans les méfias. Certaines commissions n’existent que pour leurrer, les dépenses sont tous azimuts pour certains aux frais des autres, des notarions franc maçons ou rotariens peuvent voler, émettre de faux comptes, de faux projets sans que la chambre, les juges, les syndics, l’exécutif y voit quoi que ce soit à redire, à arrêter. Le droit n’existe plus tel que proclamé, ni à la propriété, ni à l’égalité, à peine à la défense. Crise de morale qui persiste, poussée aigue de bêtise dans un pays de charges, d’hérédité de naissance avec des poussées de réformes dites pour la moralité faites pour nous occuper, ou par mimétisme de pays plus avancés et intègres. Les gens qui méconnaissent cela sont des ignorants, de sacrés chanceux ou des personnes qui font partie de ce système et s’y enrichissent sans mot dire et le valident de la sorte. TANT QUE dans ce pays l’hypocrisie règnera de la sorte, qu’aucune lutte réelle contre la corruption la plus nuisibles existera, nous n’arrangerons rien économiquement, la confiance étant à la base des investissements, de la création, de l’échange.