Un plan trop loin

Comme on pouvait le pressentir déjà vaguement ou moins depuis quelques jours, et notamment depuis que l’Irlande hurlait à qui voulait l’entendre qu’elle n’avait besoin de personne, patatras, cela n’a pas loupé : tout le monde se presse à son chevet. Et il semble que la maladie soit déjà bien avancée.

La situation est résumée en quelques mots lapidaires : l’Irlande est percluse de dettes.

L’Europe, grâce au fonds monté à la hâte le 9 mai dernier en violant sauvagement la BCE dans une tournante à 16 sur la table du Conseil, va bien évidemment lui venir en aide : un gros Airbus A380 rempli de 90 milliards d’euros en petites coupures va survoler le pays en larguant les billets fraîchement imprimés, des leprechauns facétieux vont les ramasser et les redistribuer généreusement, et – hop ! – le petit bobo irlandais sera terminé.

Moui bon certes, la procédure réelle n’impliquera pas de gros avion et des palettes d’oseille, mais le résultat sera très globalement le même : on va cramer une somme assez considérable pour tenter, une fois encore, de stabiliser les marchés, la monnaie unique, et renflouer à nouveau un petit paquet de banques qui ont, très clairement, merdé dans les grandes largeurs.

Evidemment, à ce point de la catastrophe en cours, on observe très globalement deux réactions.

D’un côté, les socialistes, altercomprenants et autres économistes de cuisine partent de la constatation que les gouvernants vont sauver les banques pour en déduire que tout ça est la faute au vilain capitalisme et au méchant libéralisme. Libéralisme qui prône justement la non-intervention strict de l’état dans ce genre de cas, renvoyant les dites banques à leurs responsabilités, ce que ne veulent donc absolument pas entendre les fameux socialistes qui réclament, eux, plus d’intervention pour réguler le bazar, tout en blâmant celle-ci lorsqu’elle arrive avec ses gros impôts qui fouettent. La cohérence de l’ensemble ne vous échappera pas.

De l’autre, nous trouvons les keynésiens (qui peuvent être et sont d’ailleurs souvent des socialistes) qui, eux, assument totalement l’interventionnite aiguë des gouvernements et applaudissent des deux mains aux milliards d’euros jetés dans la fournaise des dettes publiques : pour eux, rien ne vaut une bonne grosse dépense histoire de relancer la croissance par la consommation. Et avec tous ces milliards, c’est certain qu’il va y avoir de la consommation de malade. Oui bon certes, ce n’est pas la première fois qu’on brûle des milliards et que cela finit essentiellement par un gros nuage de fumée âcre, mais il ne faut pas oublier l’aspect ludique : les keynésiens et les socialistes ont su rester de grands enfants ; ils aiment le bruit et la fureur.

Et paf Challenger

Manque de pot, les marchés ne semblent pas gober tout ça aussi bien que prévu : eh oui, à force de sauver des banques lorsqu’on n’en a pas les moyens, on a simplement aggravé la situation.

Non.

Sans blague ?

On en vient donc à se dire, finalement, que ce sauvetage pourrait être de trop : en partant du principe, le 9 mai dernier, qu’on pouvait et qu’on devait sauver la Grèce, tout en visant les banques des autres états membres, on a en réalité fait un plan trop loin et on a repoussé à plus tard le nécessaire apurement des montagnes de dettes contractées par des sociales-démocraties boîteuses.

Il est maintenant particulièrement piquant de lire dans certains articles, jusque dans la presse nationale franchouille traditionnellement à la ramasse question économie, les souhaits des libéraux (les vrais, pas ceux de pacotille encartés UMP) qui disaient au sujet des banques, depuis le départ, « The hell with’em » et n’attendaient rien tant qu’une prise de conscience générale : il faut rembourser les dettes, et les banques qui ont joué et fait n’importe quoi doivent faire faillite. Oui, la prise de conscience avance : on fonce toujours dans le mur, mais on a arrêté de klaxonner.

Seulement voilà : la pilule qui paraissait déjà fort amère à l’époque apparaît maintenant vomitive, gluante, et pleine de bactéries. Et on ne voudra surtout pas en arriver là si un peu d’impressions monétaire en continu, avec de nouvelles ramettes toutes fraîches, permettent d’endormir la souffrance et faire passer la gangrène pour une petite éraflure.

Alors pendant que l’Irlande s’agite et que les gouvernants se rassemblent pour trouver des ronds, les marchés rentrent en fibrillation. Et, pendant que nos journaleux français se focalisent sur les dérapages verbaux d’un Sarkozy complètement à l’ouest sur la question, pendant qu’on occupe le terrain avec les exégèses pénibles du Pape sur le préservatif par des folliculaires toujours aussi cons, … l’Espagne tremble. Mais ne vous inquiétez pas pour la France et son AAA : avant elle, il y aura l’Italie.

Tout comme Troie qui ne verra jamais la guerre, l’Europe ne verra jamais de faillite souveraine.

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Commentaires62

  1. Sébastien CERISE

    Bonjour h16,

    Je vis en Espagne et je peux vous dire qu’ici, ça sert les fesses.

    Ils sont très TRÈS inquiet et sont assez nombreux à penser qu’ils seront très prochainement les suivants sur la liste des pays à sauver.

    Je pense pour ma part que ce qui « sauve » l’Espagne est paradoxalement le travail au noir. Sans cette habitude, avec 20% de chômage, ça ferait longtemps que l’Espagne serait enterrée.

    Bref, je ne suis pas « Bull » sur l’Europe et l’Euro…

    On verra…

    Excellente journée,
    Sébastien CERISE

    1. Le gros souci, c’est que l’Espagne est déjà en limite haute du « sauvable » : on approche les « too big to save », Italie et France …

      1. Sébastien CERISE

        C’est clair que s’il faut sauver l’Italie ou la France, c’est la fin des haricots…
        Mais je crois que les yeux vers l’outre-atlantique nous en montre un autre « to big to save »… avec le Foreclosuregate, les Américains ne sont pas au top…
        Les centres névralgiques économiques se déplacent.
        Et certains en profitent pour tester un peu la « bête », les Coréens du Nord par exemple…
        Ça ne sent pas la rose !

        1. simple citoyen

          Si l’Espagne est touchée, nous n’y échapperons pas.
          Structure de la dette publique de l’Espagne (en %)
          Par région Janvier 2010
          France 25,11
          Japon 9,08
          Allemagne 6,91
          Italie 6,27
          Benelux 14,81
          Reste de l’UE 12,77
          Asie, Afrique et autres 18,62
          Amérique 1,93
          Reste de l’Europe 4,52

          Quand à la dette elle-même, ne pas oublier que la dette de l’état est presque négligeable devant celle des régions (plus de 1200 milliards d’euros). Vous trouvez que ça ressemble à un pays qu’on connait?

        2. Sébastien CERISE

          @simple citoyen

          Oui, je suis d’accord avec vous.

          Et n’oublions pas en Espagne la très grave crise que traverse les cajas de ahorro, étranglées à un point incroyable.

          Si l’Espagne sombre, on suit…

          Espérons que ça n’arrive pas… ou peut-être qu’empêcher de couler un navire qui a des trous partout est une erreur…

      2. daredevil2009

        Le gros souci, c’est l’euro… c’est finalement à cause de cette tour de Babel que nous allons finir lessivés ni plus ni moins ; mais comme nos si brillantes élites sont entièrement responsables de cette catastrophe, elles feront tout pour faire durer le plus longtemps possible ce système aberrant afin de préserver leurs prébendes… la chute n’en sera donc que plus dure!

        1. A mon avis, l’euro est plus un symptôme qu’une cause de la maladie : tout comme une pneumonie peut cacher le sida, les déficits ont été en partie masqués par l’euro et la croissance un peu artificielle qu’il a apporté. Mais le problème ne vient pas de l’euro : ça vient de l’incontinence des états avec leurs finances.

    2. arnavatar

      « Je vis en Espagne et je peux vous dire qu’ici, ça sert les fesses. »

      Joli lapsus! Mais si vous me permettez ce conseil, commencez-donc par bien les serrer avant de les servir sur un plateau… 😉

  2. simple citoyen

    A l’instant Angela Merkel explique qu’elle voudrait faire payer aux détenteurs d’obligations d’état une partie du prix du sauvetage des pays « sauvés », obligations trop bien rémunérée pour un risque finalement nul dans ce cas.
    Ben oui, ça existe.
    C’est la faillite.
    Mais comme le dit si bien H, à force de faire du socialisme en prétendant faire du capitalisme, il faudra bien choisir un camp.
    Capitalisme: on laisse les banques et les états faire faillite.
    Socialisme: on socialise tout, les banques, les états, les pertes et les profits. Et vos maisons. Et votre or. Et vos actifs. Euhh… j’oublie quelque chose?

    1. daredevil2009

      Oui, la police politique, les camps, la fin de l’état de droit -enfin, n’est-il pas déjà de facto mort? – etc.

  3. JB7756

    Sarkozy semble à cran en ce moment. Il se rend compte qu’il risque d’être giscardisé, sa réélection semblant de plus en plus compromise.
    En plus des affaires politico-judiciaires, il y a l’économie. Fillon risque de lui imposer des plans de rigueur ultra sévère qui l’entraînera vers de nouveaux records d’impopularités. Fillon aurait parlé notamment de la suppression de 35 H, sans compensation salariale bien entendu.

    1. daredevil2009

      Cela fait un certain temps qu’il dénonce les « faux » comptes des Gosbanques… mais comme personne, visiblement, n’en tient ou plutôt comme tout le monde semble s’en taper…

  4. raphael

    Ca fait depuis 2002 que je le sens: tout ça finira par une guerre, tout simplement.
    Je ne pensais pas, par contre, que ça prendrais aussi longtemps.
    Ceci dit, plus le temps passe et plus les solution alternatives disparaissent les unes près les autres.

    Et il faudra bien à un moment justifier la redistribution des cartes.

    Pas que ça m’enchante, mais on prend très sûrement le chemin d’une belle guerre mondiale qui tache.

    1. Sébastien CERISE

      Elle pourrait bien faire un peu plus que « tâcher »…

      Je crois plus à une augmentation des conflits intérieurs (Y compris dans les nations « avancées ») qu’à une guerre mondiale à proprement parler.

      1. scaletrans

        Je ne sais plus quel enseignant en économie pensait que, quelle que soit la couleur du gouvernement en place il se pourrait qu’il soit amené à faire tirer sur des foules.

  5. simple citoyen

    Cher H, votre dernière saillie (après les plateaux de f…, tout est permis) m’avait échappée: Tout comme Troie qui ne verra jamais la guerre, l’Europe ne verra jamais de faillite souveraine.

    J’ai peur que le mot clef ne soit « souveraine »…

  6. Kelevra

    les banques sont mal en point, voir au bord de la faillite, meme en faillite deguisee pour nombres d entre elles, la question est pourquoi? comment en est on arrive la?

    le raisonnement des hommes politiques, en general de la gauche et de la fausse droite, est que la speculation forcenee des banques et des traders, a amene celle ci a la faillite malheureusement c est faux.

    il faudrait revenir a l etage au dessus : qui prete aux etats? les banques bien sur, avec quel argent? la dette. le systeme actuel est que les banques creent de l argent dette donc plus il y a de dette plus il y a d argent, le probleme dans tous ca ceux sont les interets, tant que la creation de richesse est superieur aux interets pas de probleme pour les payer, malheureusement quand on cree artificiellement de la richesse, systeme des bulles immobilieres ou autres, il n y a pas de creation de richesse juste une augmentation artificelle, a ce moment la, la creation relle de richesse est inferieur aux interets, donc on ne peut plus les payer.

    la croissance reelle aux etas unis a ete nulle ces 10 dernieres annees alors que fictivement grace a la bulle de l immobilier elle a etait de soit disant 3.5% par an.
    pour s en convaincre il suffit de voir les subprimes, les banques ont prete de l argent a des gens qui ne pouvait pas rembourser leur prets, garanti par l etat grace a fannie mae et freddie mac.
    ou est la creation de richesse? des maisons a l abandon, et des dettes superieurs a la valeur reelle de la maison.

    pendant ce temps, l etat americain, comme tous les pays europeens, depensaient plus que la creation reelle de richesse, donc empruntait aux banques qui creaient de par ce fait de la dette.
    on se retrouve donc dans la situation ou les etas on des montagnes de dettes vis a vis de banques qui ont aussi des montagnes de dettes d argent qui n a aucune valeur en comparaison de la richesse reelle. tout ca pour des politiques socialisantes et demagogiques.

    la seule solution pour sortir de ce bourbier est:
    – de rendre aux etats leur capacite de creation monetaire,
    – de correler la valeur de la monnaie a une matiere premiere que ce soit or platine etc
    – de supprimer les banques centrales qui ne servent a rien,
    – de scinder les banques en plus petites unites, le « too big to fail » est une heresie
    – de ramener le role de l etat a ses fonctions premieres police justice defense

  7. dxdiag

    Plus on investi d’argent ,d’énergie,de temps dans une mauvaise direction plus il devient difficile de changer de cap. S’avouer à soi même qu’on a fait une grosse erreur et ce depuis longtemps nécessite non seulement d’en prendre conscience mais de faire le deuil d’avoir fait tout cela pour rien. Certains persistent donc tout en sachant qu’ils ont eu tort depuis le début.
    Il a été montré que ce processus de gel décisionnel fonctionnait dans la vie quotidienne aussi bien que dans le monde de l’entreprise. Les états n’y échappent pas sans doute.

  8. Heimdal

    Il me semble que la dette française est détenue à près de 50% par les français eux-mêmes… Lorsque l’on aura perdu notre AAA et que par conséquent le gouvernement ne pourra plus émettre de nouvelle dette, la meilleure solution sera de dire à tous les porteurs français d’aller se faire foutre et d’annuler la dette détenue par ces derniers. Il ne nous restera « plus » que 50% de notre dette, ça devrait nous faire tenir un petit moment…

    Et puis après tout, c’est bien fait pour notre gueule. On a les politiciens qu’on mérite.

        1. Ah oui, certainement. Mais quand on fait le compte, ça laisse tout de même une douloureuse de plus de 850 milliards.

      1. Laglute

        Oui, et de toutes manières, on nous pompe tellement d’oseille que l’on ne peut acheter beaucoup plus d’obligs…
        Remarquez, ça vaut mieux…

    1. Je ne suis sûr de rien. La presse dit que, je relaie. A mon avis, ce sera de toute façon kif-kif : le jour où l’une tombe, l’autre suit.

  9. Chris

    Faillite …c’est trop peu !
    Mort de la UE … ça , si ! …que ça a de la gueule !
    Souvent , en restauration , certaines pièces ne valent vraiment pas le coup d’ etre arrangées …poubelle !

  10. deres

    Le problème avec Keynes, c’est qu’il sert de justificatif à un n’importe quoi généralisé. Il a bien dit qu’en cas de crise, l’état doit faire la relance lui-même en injectant de l’argent dans l’économie afin de débloquer les agents économiques qui se lancent dans un cercle vicieux de désinvestissement. Je pense qu’il avait raison. Mais nos socialistes de tout parti (y compris ceux d’outre atlantique) s’en servent de justificatif pour une intervention permanente et néfaste de l’Etat.

    Donc en période de croissance, les taux d’intérêts ont été maintenus bas et les Etats ont dépensé sans compter. Au lieu de chercher à empêcher les bulles tout en accumulant des réserves pour les mauvais jours, on les a donc inciter tout en gênant la croissance par interventionnisme. Au final, le krach prévisible arrivant, quand on a besoin de dépenser, on se rend compte que l’on est déjà endetté jusqu’au cou.

    De plus, en tant normal, l’argent part vers l’économie via les banques d’où l’utilisation des taux d’intérêts. Or, justement, en cas de crise, cela ne marche plus. Mais on s’obstine à continuer à la faire. Si les taux d’intérêt ne marche plus, alors donnons l’argent directement aux banques en les sauvant … Youpi ! En fait toutes ces injections d’argent vers les banques servent uniquement à entretenir leurs activités spéculatives de type « carry trade » qui n’apporte rien aux économies. C’est pour cela que les grandes banques font plein de bénéfices en ce moment alors que l’économie va mal.

    Au final, l’héritage de Keynes, c’est de faire de la rigueur quand tout va bien et de l’interventionnisme quand tout va mal. Bref, travailler à contre-cycle de l’économie afin de d’adoucir ses variations. Mais les Etats font le contraire. Ils se comportent exactement comme les agents économiques et amplifient les cycles de bulles et de krach.

    Le fond du problème, c’est que maintenant que l’on a pas respecter les leçons du Krach de 29, on ne sait plus trop quoi faire. Alors, on ré-utilise les erreurs de l’époque en les entourant d’un langage technocratique plus classe. Quantitative Easing 2, cela sonne plus professionnel que dévaluation de 10% car le commun des mortels ne comprend pas le sens.

    La question est de savoir si cela finira pareil qu’en 1939 avec une guerre mondiale. Les confrontations internationales sur les ressources (terres rares, pétrole, …) iraient plutôt dans ce sens. Par contre, il faut quand même noter que les grandes puissance actuelles sont plus démocratiques et moins militarisés qu’à l’époque (Allemagne Nazie et revancharde, Japon militarisé et expansionniste, Russie stalinienne, USA isolationniste et peu puissante, reste de l’Europe trouillarde). Reste à savoir si la Chine continuera sur la bonne pente où se crispera …

    1. Neth

      Keynes est le tournant par lequel nous sommes passé d’une économie de l’épargne et de la responsabilité, à une économie de l’endettement et de la fuite en avant.
      Sa haine viscérale de l’épargne et des MPX a apporté plus de désordre qu’il n’y en avait auparavant…

        1. Cambronne

          http://www.mediaspora.net/banques-francaises-faillite-12.html

          Bonjour H Toujours excellentissime particulièrement adoré le passage sur le héros Keynes lol ..

          pour revenir au 7 septembre 2010.

          Les banques françaises risquent la faillite en cas de défaillance espagnole ou grecque, de BNP Paribas, en passant par la Société Générale, le Crédit Agricole… Bref,aucune banque française ne peut s’en remettre.

          En effet, le Wall Street Journal révèle que les banques françaises ont minimisé considérablement la dette de ces États qu’elles détiennent. Selon la Banque des Réglements Internationaux (BRI) les banques françaises détenaient 55 milliards de dette espagnole ou grecque. Lors des stress tests, destinés à rassurer les marchés financiers sur la solidité financière des banques européennes, les banques françaises n’ont déclaré posséder que 18 milliards de ces actifs…

          On se retrouve avec 37 milliards de dette non « testés ». Si on les incorpore, toutes les banques françaises font faillites… Les stress tests n’ont donc aucune valeur et doivent être vivement remis en cause.

          Risque t’on une nouvelle panique des marchés financiers suite à ces révellations ?

  11. Neth

    Les Irlandais devraient prendre leurs responsabilités : sortir de l’euro, dévaluer leur monnaie, serrer les fesses quelques années et retrouver petit à petit des points de croissance, grâce à leur faible imposition sur les entreprises et leur productivité.
    Mais de la même manière que les USA voulaient enchainer l’Argentine à une époque, l’UE ne les laissera pas faire ça…

  12. romain blachier

    Vous êtes schématique sur les socialistes. Je suis élu PS et je trouve justement que l’on se fout de la gueule du monde quand on dit que l’Irlande est libérale dans un billet tellement bien que vous êtes linké dedans.

    1. Eh bien vous m’en voyez ravi 🙂 En réalité, je sais que certains socialistes sont plus fins que ce que laisseraient penser leurs leaders, mais force est de constater que ce ne sont pas ceux qu’on entend le plus …

      1. Before

        Mon Dieu ! Attention !
        Sait-il seulement qu’il est sur un blog d’esstreme-droâte-fachisse ?
        Il risque d’y laisser son âme !

  13. Before

    A propos de Keynes, avez-vous vu l’article de Georges Kaplan sur Causeur : http://www.causeur.fr/faut-il-fermer-la-fed,7922 ?

    Si le débat sur les solutions économiques et le combat « Keynes/Hayek » pouvait être un peu visible, ce serait vraiment bien… mais le premier paragraphe dudit article laisse à penser que l’auteur est plutôt pessimiste sur ce point. Un peu comme notre hôte, d’ailleurs.

    1. flak

      Keynes c’est la machine a pognon-gratuit-et-pouvoir facile pour tous les politiciens du monde, absolument personne n’a envie d’un systeme non-Keynesien. 🙁

  14. daredevil2009

    Certes, l’euro n’est pas la cause première – vous avez raison, Hash – mais comme il ne permet plus les ajustements comme avant sa création, il bloque tous les pays non vertueux et les contraint à la réforme ou à la faillite… de ce point de vue, donc, il est bien la cause de nos problèmes actuels car si nous étions responsables de notre monnaie (comme auparavant) sans pouvoir nous cacher derrière le paravent allemand, nous aurions dû dévaluer depuis belle lurette et n’aurions pu nous endetter autant…

    1. Oui, mais dévaluer, c’est aussi spolier l’épargnant. Et pas qu’un peu. Ce qui veut dire que les gabegies de l’état auraient continué autant que les épargnants auraient encaissé l’inflation et la dévaluation de la monnaie.

      Le tort de l’Euro ici est d’avoir rendu impossible ce genre de magouilles. C’est le gamin qui a crié « Le Roi est nu ». Il est impoli, certes, mais il permet de mettre à jour un fait certain : les dettes des états sont insoutenables.

      1. daredevil2009

        Vous avez tout-à-fait raison mais ce carcan leur a facilité les choses : ils ont pu nous endetter sans aucune mesure ni sanction… et seront-ils seulement inquiétés pour leurs fautes? J’en doute sincèrement…

    1. Oui. L’Allemagne a eu déjà ce genre de problèmes. La France aussi, mais on n’en saura rien, bien sûr.

      Pour le moment, on s’arrange en faisant des mouvements de tréso.

      Pour le moment…

  15. Théo31

    « Et avec tous ces milliards, c’est certain qu’il va y avoir de la consommation de malade. »

    Certes, mais un jour, et c’est ce que ces gros abrutis de keynésiens oublient, une dette doit être remboursée. Une dette, c’est une épargne forcée pour la rembourser. Et une épargne, forcée ou non, c’est un renoncement à des consommations futures.

    Une dette, ça se rembourse avec de l’épargne, pas avec encore plus de dettes. Et c’est ce que font tous les connards qui nous dirigent.

  16. Yul

    Et tout le monde en France s’en fout, la dette c’est à cause de la crise et yaka faire payer les riches et les milliards on les a bien trouvé pour les banques. Et quand ça explosera en vol, les français n’auront rien vu venir et n’y auront toujours rien compris, et ils fusilleront ceux qui cherchaient à les prévenir et ils s’enfonceront dans la misère.

  17. deres

    En fait, je pense qu’en France on a pas trop de souci à se faire car on est le dernier rempart avant l’Allemagne. Pour le moment, ce sont des petits pays qui sont dans la merde donc les allemands font la forte tête et exigent des politiques de rigueur drastiques. Mais quand les gros pays seront concernés, la politique changera brutalement. On se mettra alors à faire du quantitative easing européens pour ne pas faire soi-même les plans de rigueur que l’on a imposé aux autres. Il suffira juste d’une pirouette politique et d’un peu de vaseline tout en prétendant que c’est toujours ce qui avait été prévu.

    Pour l’image, c’est un peu comme un champ de bataille. Les gros pays sont derrière sur la colline et crient que l’on se battra jusqu’à la mort. En fait ils le font car ce sont les petits pays qui se font tuer à l’avant. Quand la bataille atteindra les gros pays faute de combattant, on sonnera prestement la retraite sans chercher à combattre.

      1. deres

        C’est certain. Par contre, il ne faut pas espérer un changement du système. La rigueur temporaire promise chez nous est seulement l’augure d’une augmentation permanente massive des prélèvements. Les nantis paieront. Il suffira de changer progressivement la définition des nantis. On est tous le koulak de quelqu’un.

        En parlant de rigueur, pour bien rigoler :
        http://bercy.blog.lemonde.fr/2010/11/04/quand-leducation-nationale-retrouve-plus-de-20-300-emplois/
        http://www.senat.fr/presse/cp20101124.html

        En bref, l’éducation national gonfle ses effectifs en 2010 afin d’arriver à tenir ses objectifs de baisse en 2011 et des primes tout azimut en 2010 compensent largement la soit disant faiblesse de l’augmentation des fonctionnaires.

  18. Gil

    Article et fil de comms passionnant.

    Quelqu’un pourrait-il m’éclairer là-dessus : il me semble que l’Irlande était souvent prise ces dernières années comme exemple par les économistes libéraux (avec la Nelle Zélande, par exemple), exemple de libéralisation réussie et d’enrichissement rapide… qu’en est-il exactement ? Était-ce une légende, n’était-ce qu’une libéralisation relative ? Sont-ce les banques à elles seules qui ont coulé l’Irlande ?

    (d’ailleurs au journal TV en Espagne, hier soir, on a pas coupé au : « le tigre celtique démontre que les solutions libérales ne marchent pas blablabla »)

    Bien à vous, les cyberliberfascccistes.

    1. L’Irlande a réussi en basant son développement sur
      – un IS faible (12.5%) au sein de l’union européenne
      – des subventions européennes pour les infrastructures
      – une diaspora importante notamment aux USA qui revient investir en Irlande

      Déjà, on notera que ce n’est pas totalement libéral ; les subventions ne viennent pas du ciel. Ensuite, les Irlandais se sont, suite à leur développement rapide, fortement endettés dans de trop gros projets et ont alimenté une bulle immobilière notable. Dès 2006, l’Etat a commencé a être déficitaire, en se lancant dans des projets d’infrastructures délirants (des échangeurs digne de LA dans la campagne irlandaises, des baraques de luxe en guise de logements sociaux) qu’aujourd’hui il doit payer.

      A tout ceci il faut ajouter l’euro : pour résumer, en raison de l’inflation plus élevée en Irlande que dans d’autres pays européens et en raison de la fixation du taux d’intérêts directeur en fonction d’une moyenne pondérée des taux d’inflation des différents pays de la zone euro, on a eu des taux d’intérêt réels très très bas pendant des années, parfois négatifs, en période économique faste. Donc gros boom (la bulle immo) puis gros bust.

      L’Irlande est un exemple de référence pour quiconque veut illustrer la théorie autrichienne des cycles.

      1. Monoi

        C’est l’euro qui a tue l’Irlande, en imposant un taux d’interet de base bien trop bas depuis 10ans.

        Argent facile, c’est surchauffe et bulle garanties. Rajouter un gouvernement qui n’y comprend rien et on a le resultat qu’on connait.

        Ceci dit, comme partout, les gouvernes ont autant a se reprocher que les gouvernants.

  19. pistache

    Juste un détail, H16: pour y habiter, je ne vois pas très bien où sont « les échangeurs dignes de LA dans la campagne irlandaise ». Ou alors ils ne sont vraiment pas très nombreux… au contraire, niveau infrastructures routière, ça reste encore la zone dans la majeure partie du pays.
    Quant aux logements sociaux de luxe, je reste tout aussi perplexe… il y a bien nombre de « ghost estates » (pas nécessairement de luxe d’ailleurs), mais d’après ce que j’en sais on les doit principalement à des promoteurs privés plutôt qu’au gouvernement lui même….
    Après, reste l’immonde connerie du gouvernement ayant « sauvé » des banques complètement pourris par la bulle…

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