Horreur, le Renaudot fricote avec Amazon !

Non alors non vraiment c’en est trop ! Il y a des limites que les bornes ne doivent pas franchir ou sinon c’est la porte ouverte à toutes les fenêtres ! Vraiment, on a ici un casus belli évident, véritable goutte d’eau qui met le feu aux poudres, qui déclenche le chaos dans lequel les chiens couchent avec les chats et les prix littéraires sont malencontreusement attribués à des grandes entreprises américaines ! Et ça, mes petits amis, non, vraiment, c’est impossible !

Bon. Calmons-nous et reprenons à tête reposée.

Tout partait pourtant d’une idée simple : tous les ans, on fait un jury pour un prix littéraire, on fait une sélection de réalisations, et on remet un prix au gagnant qui lui permettra, outre de toucher un peu d’argent, de se faire mieux connaître et de favoriser le rayonnement culturel français.

Cette année et dans le cadre du Prix Renaudot, le jury a donc effectué une première sélection, l’a présentée et a immédiatement déclenché un véritable prurit chez certains libraires. Horreur invraisemblable : dans la sélection, l’un des ouvrages est édité à compte d’auteur… sur Amazon !

Pour ces libraires en pleine crise, pas de doute : il s’agit ni plus ni moins qu’adouber Amazon.

L’affront est immense : si le libraire de quartier veut pouvoir vendre le livre édité à compte d’auteur chez Amazon, il va lui falloir acheter chez son concurrent « le plus féroce », autrement dit nourrir la Beuhête Immmonheudeu qui le tue à petit feu ! C’est insupportable ! Donner ainsi à une des GAFA l’opportunité de planter un couteau de plus dans le dos de toutes ces petites boutiques de quartier que ces libraires représentent fièrement, c’est vraiment le comble !

Non, le Renaudot ne passera pas par les GAFA.

Enfin bon, disons, pas par Amazon. Pour Facebook, on va temporiser puisqu’à l’annonce, les réseaux sociaux ont fait de la combustion spontanée : prenant leurs claviers à deux mains déterminées, voilà que les libraires-internautes tout remontés contre les GAFA se sont empressés de les utiliser pour exprimer leur stupéfaction dans un cri que Google News aura largement contribué à répandre.

Relayés par la fine fleur de l’édition journalistique (depuis France24 jusqu’à Libération), le courroux des libraires s’organise : pour eux, aucun doute, c’est une véritable guerre qui se livre à présent et en choisissant ainsi de s’auto-éditer auprès d’Amazon, Marco Koskas a choisi un camp, celui de l’innommable, celui de l’abomination américaine et algorithmique, celui qui détruit du lien social.

Il n’est qu’à lire la diatribe d’un libraire dans Libération ou d’une autre sur Facebook pour bien comprendre qu’on a passé un cap et que si les insultes ne fusent pas, le fumet de la haine et l’envie du pénal sont quasiment palpables à chaque ligne.

Que voulez-vous : le libraire français moderne est à bout. Lui qui s’est naturellement érigé en défenseur, vaille que vaille et coûte que coûte, du livre, de la culture et du lien social avec ses clients, n’en peut plus de ce pilonnage incessant par le commerçant en ligne ! Il se sait aux abois. Son heure est proche, mais il ne disparaîtra pas sans combattre âprement et si cela doit passer par des hurlements sur les réseaux sociaux, des actions coup de poing lors de la remise du prix Renaudot (si, d’aventure, il devait échoir à cet auteur sulfureux), eh bien, qu’il en soit ainsi ! No pasaran !

Bon, bien sûr, il ne s’agira en aucune façon de se remettre en question pour ces libraires en ébullition. Il ne faut pas pousser non plus.

Pas question, par exemple, de s’interroger sur les raisons qui ont poussé Marco Koskas à s’auto-éditer ! Pourtant, elles sont croquignolettes, ces raisons.

Il y a d’abord, bêtement, l’efficacité commerciale : même auto-édité, il n’y a rien à payer puisque le livre est imprimé à la demande par Amazon, le prix est fixé par l’auteur, il n’y a pas d’exclusivité et Amazon rémunère deux à trois plus qu’un éditeur traditionnel.

Il y a ensuite le fait qu’Amazon ne pratique aucune censure, aucune restriction et ne cherche pas à savoir si ce qui est écrit est politiquement correct ou non. Dans cette France arc-boutée sur ce concept, on comprend que l’argument a du poids.

Enfin, l’auteur explique avoir dû faire face à – je cite – « une israélophobie délirante » de la part des éditeurs traditionnels :

Chez les éditeurs traditionnels, j’ai surtout rencontré du mépris et une israélophobie délirante. Alors, la monstruosité d’Amazon, pardon mais j’ai vu bien pire chez les pétasses et les petits marquis des éditions germano-pratines.

Pétasses et petits marquis germano-pratins, mépris et israélophobie délirante, voilà qui a en effet le don de poser le décor. On comprend mieux la violente réaction de ceux qui se sont sentis directement visés.

Mais de remise en question, point.

Pourtant, et même si on met l’anti-sionisme relaté par Marco Koskas uniquement sur le dos d’un désir de publicité un peu malsain jouant sur les peurs du moment, les remarques de l’auteur portent en elles quelques éléments de réflexion que ces éditeurs et ces libraires tout effarouchés auraient intérêt à prendre en compte pour améliorer leur espérance de vie face au mastodonte américain.

Ainsi, peut-être l’édition française n’est-elle pas bon marché, au point que les quelques pourcents laissés à l’auteur semblent trop maigres et l’incitent fortement à la démarche tentée par Koskas ? Peut-être ces éditeurs devraient-ils voir là une piste pour améliorer leurs coûts et verser davantage aux auteurs ?

Ainsi, peut-être les éditeurs et les libraires auraient-ils intérêt à tenter de voir un peu plus les choses du côté de leur clientèle et pas trop de ce qu’ils aiment promouvoir, ce qui éviterait (outre une perte de marché) la fâcheuse tendance à l’autocensure, à l’émergence et la conservation obstinée de ce politiquement correct que cet auteur n’est pas – loin s’en faut – le seul à remarquer. J’en veux pour preuve quelques tweets assez éclairants de libraires qui, s’ils ne représentent heureusement pas toute la profession, montrent assez bien les dérives « germano-pratines » évoquées précédemment.

De la même façon, on se souvient de ceux qui s’offusquaient d’avoir à vendre le livre de Le Pen, et pire encore de constater qu’il se vendait bien. On comprendra en tout cas que sur le simple plan commercial, la neutralité d’Amazon remporte facilement des points face à ce genre de comportements. Encore une leçon que certains ne voudront pas entendre.

Plus prosaïquement, on comprend qu’encore une fois, au travers de cette sélection iconoclaste pour le prix Renaudot, toute une frange d’individus absolument incapables de se remettre en cause vient de heurter frontalement la réalité. Dans un futur plus ou moins proche, un Renaudot, un Goncourt, un Femina seront disponibles sur une plateforme en ligne, auto-édités et peut-être même en format électronique seul. Le travail d’éditeur et celui de libraire va devoir changer, profondément, pour montrer aux auteurs leur valeur ajoutée, qui existe indubitablement.

Mais ce n’est pas en crachant sur les concurrents qui s’en sortent mieux que celle-ci s’appréciera.

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Commentaires171

  1. sam player

    Idem avec Netflix au Festival de Cannes…
    Le règlement stipule maintenant que le film soit sorti en salle.

    1. Gosseyn

      Joseph Goebbels en avait rêvé, les libraires gauchistes l’on fait !
      Oui, je sais, ils ne tolèrent aucune radicalité dans l’expression qui soit autre que la leur !

      1. Pythagore

        hi hi je crois que la prochaine fois que je suis à Paris, je vais faire le tour des libraires et demander s’ils auraient « mon combat » ou si ils peuvent me le commander, juste pour voir leur tronche. Absolument incroyable cette censure pratiquée par les libraires, à moins de l’afficher clairement sur la devanture « ici vente de livres officiels ».

        1. Vassinhac

          bof, je n’ai pas d’objection à ce qu’un libraire ait un parti-pris religieux, idéologique, ou n’importe quoi. Ce n’est pas nécessaire de l’afficher non plus. Faut-il écrire « librairie capitaliste » sur la devanture au risque de se faire caillasser par les anti-fa ?

          Ce que j’ai du mal à comprendre, c’est l’incohérence qui permet à la fois d’avoir un livre en rayon et à la fois de bouillir quand on le vend : n’est-ce pas possible de ne pas le mettre en rayon justement ? à moins qu’il y ait des accords avec les éditeurs, par lesquels les libraires s’engagent à prendre tous les livres du moment de l’éditeur ?

          1. sam player

            Oui, soit c’est des réseaux, soit des accords par lesquels les éditeurs envoient systématiquement x exemplaires des livres sans leur demander leur avis.

            1. Vassinhac

              Mais les livres appartiennent encore à l’éditeur (comme les journaux) ou les libraires sont tenus par l’accord à les acheter ?

              1. sam player

                Wiki (retour distribution)
                En librairie, les « retours » sont les livres reçus à l’office par une librairie, invendus pendant une certaine période, qui sont renvoyés au fournisseur.

                La politique dite des « retours » est un mode de distribution qui s’applique en France aux livres (soumis à une TVA de 5,5 %). Le système est simple : le libraire reçoit les livres que lui propose le distributeur (cela ne s’applique pas aux livres commandés expressément par le libraire) et les paie. On appelle ces livres distribués sans commande l’Office. Il a ensuite un an pour renvoyer les invendus (non-défraîchis ou abimés) qui lui sont remboursés, généralement sous forme d’un avoir. C’est le libraire qui paie les frais de port des retours puis l’éditeur qui paie le pilonnage, le stockage ou le ré-acheminement de ses propres ouvrages.

                1. bob razovski

                  Ca va même un peu plus loin : Si le libraire veut absolument x exemplaires du best seller du moment, l’éditeur peut lui imposer de prendre x exemplaires du bouquin pourri de bhl (par exemple).
                  Et si le libraire refuse les bhl, il n’aura pas les best-sellers.

          2. Aristarkke

            Les libraires passent des accords avec les éditeurs (ou des sociétés de distribution pour les plus petits) qui font qu’ils reçoivent systématiquement toutes les nouveautés en nombre prédéfini de chacun d’entre eux au fur et à mesure des parutions. Cela permet de gérer la mise en place simultanée dans tous les points de vente sous contrat… Comme ils doivent payer cette mise à disposition, attendre l’année pour retourner à l’éditeur les invendus d’autant plus qu’ils n’auraient pas été mis en vitrine par le libraire en raison de ses convictions, est quasiment impossible économiquement…
            D’où les hauts-de-coeur évoqués…

            1. Vassinhac

              ok merci, ainsi qu’à sam.
              De ce point de vue, je comprends (même si je ne partage pas) les réactions de ces libraires.

        2. Aristarkke

          « la prochaine fois que je suis à Paris, »

          On devrait dire dans Paris pour être raccord au fait qu’il faut dire « à vélo » et non pas « en vélo » puisqu’on n’est effectivement pas à l’intérieur d’un vélo mais bien à l’intérieur d’une ville…

          1. Pythagore

            🙂 peut-être pourrait-on dire « en ville de Paris », on dit bien, « je suis en ville », la commune de Paris s’appelant « Ville de Paris ».

          2. Pheldge

            je approuve le ancêtre ! et je me bats pour que mes compatriotes réunionnais, ils ne disent* pas « je vais à Maurice » mais pltôt « je vais <i<chez Maurice » !

            *je m’entraîne pour « Flamby 2022, le retour » 😉

        1. Ada Wong

          Impossible pour le camp du bien!
          Je me suis senti mal à l’aise en demandant à la fnac dans quel rayon je pourrais trouver La Grève. J’ai cassé l’ambiance…
          Le pompon: le livre était sous cellophane! Un peu plus écoeuré chaque jour.
          Conséquence : maintenant dès que ça vire au Bastiat ou au Revel, internet. C’est rassurant de devoir se cacher pour acheter des livres qui prônent la liberté.

        2. Ada Wong

          le camp du bien!
          Je me suis senti mal à l’aise en demandant à la fnac dans quel rayon je pourrais trouver La Grève. J’ai cassé l’ambiance…
          Le pompon: le livre était sous cellophane! Un peu plus écoeuré chaque jour.
          Conséquence : maintenant dès que ça vire au Bastiat ou au Revel, internet. C’est rassurant de devoir se cacher pour acheter des livres qui prônent

        3. Ada Wong

          Impossible pour le camp du bien!
          Je me suis senti mal à l’aise en demandant à la fnac dans quel rayon je pourrais trouver La Grève. J’ai cassé l’ambiance.
          Le pompon: le livre était sous cellophane! Un peu plus écoeuré chaque jour.
          Conséquence : maintenant dès que ça vire au Bastiat ou au Revel, internet. C’est rassurant de devoir se cacher pour acheter des livres qui prônent la liberté…

    2. Raoul Kermes

      Cette écoeurante pensée de meute.
      Ne seraient-on pas plus heureux nous aussi si on avait pu avaler cette pilule bleue ?

      1. Vassinhac

        non, ce qui l’ont avalée n’ont pas forcément l’air heureux… surtout avec la tempête qui point (celle qui arrive par l’Est), cela risque de ne pas être très confortable.

          1. Vassinhac

            Je pensais à celle du nationalisme honni, voir le groupe de Visegrad.
            Je ne suis que très moyennement nationaliste, mais je me réjouis quand je vois s’agiter les bien pensants.

            1. Ada Wong

              Idem! Même si je ne partage pas toutes les idées de certains poils à gratter, c’est quand même agréable de voir l’effroi sur les visages des snowflakes et autres SJW. Typiquement, Zemmour me tape sur les nerfs avec son ennemi ultra libéral, mais quand je le vois face à des Bisounours, je ne peux m’empêcher de sourire ☺️

  2. sam player

    A propos des libraires : Imaginez un épicier qui ne vendrait que ce qu’il aime ou ce qui n’est pas trop gras, trop sucré ou trop salé* : en 1 mois il met la clef sous la porte…
    Pourquoi les libraires se prennent pour la police de la pensée ?

    * : quoique… il y a en ce moment une pub Intermarché qui récompense les clients qui ont acheté des produits « sains » en leur faisant une ristourne sur leur carte pour « acheter ce que vous voulez ». Wahou, on a le droit d’acheter ce qu’on veut !

    1. Aristarkke

      In…..é n’arrêt pas pour autant de vendre les produits « malsains ». Pas folle, la guêpe!
      C’est une façon de faire de la promotion, rien de plus.

  3. Aristarkke

    En principe, un libraire est là pour encourager la diffusion des idées… Pas pour flirter outrageusement avec Fraulein Anastasie….

      1. Vassinhac

        Libre à lui de décider des idées qu’il veut diffuser. Demander aux libraires de ne pas choisir, cela revient à en faire des magasins officiels. Tout le contraire de la liberté.

  4. Pere Collateur

    Un tempête dans un dés à coudre. Tout le monde sait que plus personne ne lit de livres de nos jours. Notre bonne EdNat ne produisant plus que des rappeurs de balles de foot illettrés et des chanteurs de douches.

    Du coup quelle importance? Ils sont déjà tous condamnés à traverser la route pour trouver un autre boulot. 🙂

    Plus sérieusement, c’est encore étonnant qu’il reste des librairies tant le service proposé est à des années lumières de ce qu’on trouve sur le net, et pas que chez les gafa. A titre personnel, mon dernier passage en librairie doit dater de 2002. J’en ai un souvenir pénible de voiture difficile à garer, de livres qu’il faut de toute façon commander et revenir chercher et de choix sacrément limité. Bref, aucun regret. Quand au contacte client et du lien social (je sais mème pas ce que c’est ce charabia)… Laissez moi rire.

    1. Gerldam

      C’est malheureusement vrai. Quand j’ai récemment fait un discours devant des élèves qui étudient le français (cela se passe à l’étranger) et que j’ai fait un rapide panorama de la littérature française et que j’ai poussé l’outrecuidance jusqu’à lancer un « lisez » comme conseil aux élèves, je me suis fait gentiment rabrouer par la professeur officielle qui m’a dit que cela devait leur passer largement au dessus de la tête et que ce serait déjà bien s’ils lisaient dans leur propre langue. Et dans ce pays il y a beaucoup plus de librairies/1000 habitants qu’en France.
      La décadence est dans toute l’Europe.

      1. Val

        @gerldam oui mais un petit village d’irréductible gaulois résiste. Mes filles ont une meilleurs culture livresque que celle que j’avais à leur âge (classiques-modernes anglais français, espagnol russe) . Et j’ai envie de vous dire : à chacun de faire le job dans son domaine de responsabilité. Mais c’est vrai que l’on n’ est pas aidés par l’école : je me souviens des niaiseries que mes pauvres filles étaient obligées de lire au collège …. et pourtant c’était à Londres et Bruxelles où les élèves tout comme les profs ne se sentaient plus p*ter …
        quelle misère, quel temps perdu.

      2. theo31

        A un examen universitaire, un professeur a dit à un étudiant qu’il n’avait rien à faire à la fac s’il ne lisait pas les livres donnés en bibliographie en début d’année.

    2. Janus

      Quand le libraire ne vous manifeste pas son mépris lorsqu’il voit ce que vous avez acheté (En général, pas très politiquement correct…)… D’autre part, le libraire n’a jamais en stock ce vous cherchez, même si l’auteur est un auteur important, mais ancien ou peu lu, mais toujours édité. Il faut alors commander, ce que je refuse toujours : Amazon ou Priceminister-Rakuten sont bcp plus efficaces et moins chiants.
      J’ai acheté un jour à Nantes le journal de pensée de Hannah Arendt dans une librairie du cours des 50 Otages (Les nantais comprendront) et la nana m’a demandé si j’étais bien sûr de vouloir acheter ce livre ? ,¨Peut-être n’étais-je pas digne, vu mon aspect, de lire un tel ouvrage ? ou pas conscient de mes actes ? Ou acheteur compulsif qu’il faut protéger contre lui-même ?Je ne comprends toujours pas. Bref des prétentieux qui font commerce de livres et qui probablement se voient sanctifiés par ce commerce et ne daignent pas descendre au niveau des simples mortels.
      Ce comportement fait la fortune des distributeurs en ligne et des sites tels que Priceminister

  5. Daniel

    Voilà pourquoi je ne veux plus fréquenter les libraires qui traînent des pieds pour me commander le titre que JE veux lire et qui m’obligent à faire 30 km (2 aller/retour) plus le parking avec 8 jours de délai !

  6. Bonsaï

    Si j’ai bien compris, Amazon, c’est du compte d’auteur?
    Personnellement, j’ai toujours publié mes recueils de poèmes chez de petits éditeurs suisses, mais à compte d’auteur. C’est-à-dire que j’y étais pour mes frais…

      1. Pheldge

        oui, ça se vend ! savoir si ça s’achète, là …
        D’autant que c’est certainement écrit en suisse … 😉

        1. Aristarkke

          Pheldge, si cela se vend, c’est que l’acte d’achat a lieu…

          C’est mis en vente…(là rien n’indique la suite positive ou négative)…

  7. René-Pierre Samary

    Le monde de l’édition, c’est un peu le même que celui des médias, l’un soutenant l’autre. Les grands éditeurs, comme les médias, n’ont pas assez de lecteurs, donc de rentrées, pour se permettre de faire leur métier – pour les uns, l’information ; pour les autres, promouvoir la littérature.
    Les modes d’édition alternatifs, comme l’auto-édition, l’édition à compte d’auteur ou, comme c’est mon cas, l’édition avec impression à la demande, sans investissement autre, de la part de l’éditeur, qu’un travail administratif, ces modes d’édition ne peuvent exister que grâce à l’informatisation, de bout en bout, de la chaîne éditoriale.
    Libraires et maisons d’édition traditionnelles ont évidemment partie liée. Amazon jette un gros pavé dans leur mare aux canards.
    Il ne manquait aux auto-éditeurs, ou autres, pour être achetés, que d’être vus. Ce que fait un prix littéraire. Sinon, l’auto-édition, ou autre, ne représentait pas une menace pour les maisons d’éditions traditionnelles et les libraires. Je comprends leur colère.
    Sinon, un bémol… L’auteur qui se plaint d’ne « israélophobie délirante » me fait bien marrer. Quelle hypocrisie. Zemmour qui est vendu avec des pincettes chez les libraires, Le Pen qui est vendu avec des grimaces de dégoût, pratiquement sous le comptoir comme un bouquin porno, eux seraient-ils victimes d' »israélophobie » ? Ou d’une insuffisante israélophilie ?

    1. sam player

      50 nuances de gris a été en 1er publié en auto édition sur le site de l’auteur (comme toi), ainsi que « les gens heureux lisent et boivent du café » sur KDP la plateforme d’Amazon.
      Courage RPS !

      1. Pheldge

        Oui, courage RPS, maintenant je peux te dire ce secret que sam m’a révélé : le bouquin que tu as vendu en 2017, c’était lui ! sur mes conseils, il avait besoin d’un truc pour caler une bagnole, et je lui ai conseillé ton pavé, qui coûtait moins cher que des chandelles d’atelier !
        Ah oui, et je savais que c’était la bonne dimension, parce que un cousin l’avait acheté en 2015 … 😉

          1. sam player

            En fait, c’est pas mal écrit.
            Je pense que pour RPS l’écriture est une thérapie : tant de souffrance, il faut l’externaliser, c’est humain.

        1. Pheldge

          @Val : leurs « relations houleuseS », c’est du flan, ils sont copains comme cochons, kif-kif le PS et l’UMP ! 😉

    2. Nestorius

      J’ai du mal à comprendre ce qui vous paraît incompatible dans votre bémol. Le Camp du Bien déteste Zemmour-Le Pen ET Israël.

      1. Jacques Huse de Royaumont

        Depuis que le kandubien s’est rendu compte que les électeurs musulmans étaient plus nombreux que les électeurs juifs, l’antisémitisme est d’un coup devenu moins scandaleux.
        Chez eux, l’ignominie n’est pas un défaut, mais un art de vivre.

    3. Higgins

      Perso, par sentimentalisme et parce que j’aime bien l’atmosphère des librairies, je ne suis pas un fana d’Amazon. Il est rare que je lui achète un titre. J’ai trop de livres en cours de lecture et je peux attendre. Et puis, j’habite dans une ville où il y a encore de la ressource dans ce domaine. Ceci dit, la réaction de certains libraires et des maisons d’édition est tout simplement stupéfiante de bêtise et de malhonnêteté. Les premiers ne sont que des vendeurs de livres, pour la morale, je me débrouille tout seul. Quant aux maisons d’éditions parisiennes, ce sont essentiellement une coterie avec ses codes et ses usages bien loin des attentes du grand public. On a un exemple avec le sinistre de la culture et ses petits soucis avec sa maison d’édition qui, pour une fois, n’est pas à Paris. Pénétrer dans ce monde, qu’on soit auteur ou pour y travailler, n’est pas chose facile et il y est facilement demandé de faire allégeance. Ça aide franchement. Et puis, le vrai point bloquant, c’est le prix unique du livre qui tue toute velléité d’évolution et qui, comme un cancer sournois, tue lentement mais sûrement ses plus ardents défenseurs.

      1. Vassinhac

        Le prix unique a permis aux petits libraires traditionnels de ne pas mourir tout de suite, aux dépens des lecteurs (non consultés sur le sujet). Il a donc empêché la restructuration nécessaire du secteur qui se serait faite avant l’arrivée d’Amazon, mais qui n’est pas faite. Ce qui explique en effet la mort rapide des librairies, faute de recherche du service client et de l’optimisation des coûts depuis des années.

        Et le prix unique empêche l’apparition de nouveaux modèles de librairie à forte valeur ajoutée (conseil, conversation agréable, etc.) dont la rémunération se ferait par exemple grâce à des livres vendus plus chers.

        1. Aristarkke

          « Et le prix unique empêche l’apparition de nouveaux modèles de librairie à forte valeur ajoutée (conseil, conversation agréable, etc.) dont la rémunération se ferait par exemple grâce à des livres vendus plus chers. »

          Vu les tensions sur les budgets des particuliers, beaucoup ne seraient pas gênés de venir se documenter puis de commander là où c’est moins cher.

            1. Aristarkke

              Oui, oui, j’ai bien entendu la propagande ce matin diffusée copieusement sur Radio Pravda, euh, BFM…

              Il y aura (peut-être) une hausse (sûrement légère si elle existe réellement) du pouvoir d’achat du salarié de base sauf que cela lui sera repris bien au delà du gain par toute la kyrielle de taxes et autres cotisations ou redevances, en augmentation…
              A titre d’exemple, les 7 centimes de hausse de fiscalité sur le gazole, me vaudront à peu près 160 à 180€ à débourser en 2019 en plus de tout le reste qui ne sera pas à la baisse.
              Certes, on me dira que je peux le passer en frais professionnels mais il faut néanmoins le gagner en plus, rien que pour préserver théoriquement le même niveau de rémun’…

            2. Pythagore

              Beh didon, vu tout ce qui a été repoussé à 2019 et promis pour 2019, ca va être la fête à la licorne, commencez à préparer les pop-corns, plus que 3,5 mois.

          1. Vassinhac

            Certains « clients », oui. N’empêche que la Grande Epicerie, rue de Sèvres à Paris, vend des produits 3 fois le prix demandé au Carrefour City situé à 300 m, et n’a pas fermé boutique à ce jour.

            Le tout est que le visiteur se sente coupable de ne pas acheter. Il y a des tas de boutiques qui vendent des choses hors de prix. Il y a les consommateurs qui sont prêts à passer du temps à trouver moins cher, et d’autres qui sont prêts à payer plus cher si ça leur permet de passer un bon moment et de ne pas passer du temps à des activités jugées inintéressantes (comme comparer les prix sur Internet).

            1. Aristarkke

              C’est vrai. reste qu’il faut que cette clientèle soit assez nombreuse pour assurer le C.A.

              Il y a aussi des niveaux de prix « 6 ou 7me compatibles ou Neuilly compatibles » qui ne passent pas dans le 17me Nord ou le 12me… ou à Asnières…

              1. Boutros

                La guêpe !

                Une dame ultra chic, BCBG et tout et tout, arrive en Porsche Cayenne en
                > urgence chez son médecin de Neuilly… Elle passe devant tout le monde en hurlant :
                >
                >

                « Hubert, Hubert, il faut que vous me receviez immédiatement ! »
                >
                > Le docteur, tout aussi BCBG, s’excuse auprès de ses autres patients et fait entrer son amie dans son cabinet :
                >
                > – « Mais, ma chère Alix-Anne, que vous arrive-t-il donc pour que vous hurliez ainsi ? »
                >
                > – « Ah Hubert, je me suis fait piquer par une guêpe ! »
                >
                > – « Bon, je vais voir cela ! Où avez-vous été piquée ? »
                >
                > – « Ah non Hubert, je vous en supplie ne me demandez pas cela ! Si je vous le dis, je serai la risée de tout Neuilly ! Je ne peux absolument pas vous désigner l’endroit où j’ai été piquée ? Demandez-moi
                > n’importe quoi mais pas cela ! »
                >

                > – « Mais Alix-Anne, je suis médecin, tenu par le secret professionnel. Et de plus ma chère, nous sommes amis. Vous me connaissez. Jamais je ne parle travail à mes amis. Je ne dirai rien vous concernant croyez-moi. Un peu de courage chère amie, racontez-moi où cette méchante guêpe vous a piquée ? »
                >
                > – « Bon Hubert, mais vous me promettez de ne rien dire à personne ? Même pas à votre femme ? Parce que je ne veux pas devenir la honte de Neuilly et l’objet de moqueries de mes amis ! Promis juré !
                >
                >

                – Allez-y, dites-moi ! »
                >
                > Et la brave Alix-Anne se penche vers l’oreille du médecin et lui dit tout bas, mais vraiment tout bas :
                >
                >

                – « Au rayon fruits et légumes ! chez LIDL ! »

                1. Pheldge

                  « Mon rayon fruits et légumes … » C’est une façon imagée, et même poétique de parler de son intimité …
                  Il me revient cette chanson des Stones de 1973 « Starf.cker », et certaines paroles :
                  « Yeah, I heard about you Polaroid’s
                  Now that’s what I call obscene
                  Your tricks with fruit was kind a cute
                  I bet you keep your pussy clean … »

                  Avec une pensée pour le Camarade HB
                  https://www.youtube.com/watch?v=b1zgmM2lalo

    4. Pythagore

      « Quelle hypocrisie. […] Le Pen qui est vendu avec des grimaces de dégoût »
      AAhh!! Quel Kâ de Konscience, refuser les revenus d’un livre qui se vend bien ou vendre des livres sataniques.
      Même nos gôchos cèdent aux forces de l’argent, je suis très déçu par leur attitude allant à l’encontre de leurs convictions.

    5. Diogène

      L’unique librairie française de Lisbonne ne connaît ni Zemmour ni Le Pen. Elle a en revanche un extraordinaire rayon de philosophie: Althusser, Rancière, Edgar Morin, Habermas, Balibar, …Pour Platon, euh…ils doivent être en rupture de stock. Rayon économie: Piketty et Stiglitz plutôt qu’Adam Smith.Hayek inconnu. Quant à la littérature, pleins rayons d’Annie Ernaux, Christine Angot, et l’inévitable Houellebecq. Par contre, Céline au compte-gouttes. Quant à espérer trouver la merveilleuse Histoire de la littérature française de Kléber Haedens, ou l’un quelconque de ses romans, réponse textuelle: « c’est un auteur étranger? » J’explique. « Ah, bon, dans ce cas, repassez dans 15 jours ». Quinze jours après, rien. Commandé sur Amazon, reçu 72h après.

  8. Jacques Huse de Royaumont

    De quoi se plaignent les éditeurs ? Si le livre est publié à compte d’auteur, c’est qu’aucune maison d’édition n’y a cru. En sont temps, Gallimard avait refusé Proust, avant de se mettre en 4 pour rattraper le coup. Plutôt que de geindre, les éditeurs devraient essayer de redresser le tir.

    Par ailleurs, j’ai cru entendre que les libraires indépendant retrouvaient la santé depuis le développement d’Amazon. Donc pourquoi râlent-ils ?

    1. Aristarkke

      On prête à Gaston G, la sentence suivante :
      pour un éditeur, il y a deux façons de perdre de l’argent: la première en n’éditant pas. La seconde, en éditant.
      Mais la seconde est moins assurée de réussite que la première.

    2. Boutros

      Demandez à Richard Millet ce qu’il en pense, lui qui était un ponte chez Galiimard avant d’ être viré parce qu’il était « blanc, hétéro, catho et de droite » (avec ça, il l’avait bien cherché !)

  9. hub

    comme je lis beaucoup, et comme les libraires (à l’exception peut-être de GIbert à Paris) ont rarement ce que je cherche : solution parfaite : Amazon.
    D’autant qu’Amazon propose le fichier en ligne de quasi tous les bouquinistes de France et de Navarre, et donc toutes les occasions sont en ligne, chez vous en trois jours maximum. AUCUN libraire ne propose un tel catalogue….

    1. sam player

      C’est d’ailleurs impossible pour le libraire.
      Le système Amazon (mais eBay aussi et bien d’autres) est basé sur les queues de distribution : au lieu de vendre 10 livres ou produits à 100,000 exemplaires, vendre 10 exemplaires de 100,000 livres ou produits.

      1. sam player

        En fait ils le pourraient : il suffirait que les 20,000 libraires de france (au pif) tiennent chacun 5 de ces 100,000 livres en stock en quelques exemplaires.
        20,000 fois 5 = 100,000

        1. Pythagore

          Il suffirait que les libraires se mettent en réseau dans leur ville pour offrir une plateforme de distribution de livres sur internet, mais ils préfèrent croupir plutôt que prendre des initiatives et entreprendre.

          1. sam player

            ils ne pensent pas le marché de façon globale et pour eux un livre vendu par un confrère c’est un livre de moins vendu par eux. Ils ne leur vient pas à l’idée qu’un client venu en pure perte est un client perdu pour tous.
            Les vendeurs de bagnoles eux l’ont compris en se regroupant dans la même zone : un client venu pour acheter une bagnole repartira avec une bagnole.
            A Chalon s/s ils ont même appelé l’avenue « Avenue de l’Automobile »

            1. Jacques Huse de Royaumont

              c’est pas une découverte, au moyen-âge, le commerce des villes s’organisait déjà ainsi. (il en reste des rue au pain, rue de la boucherie, rue des changeurs etc…)

            2. Aristarkke

              A Villeneuve d’Ascq ou à Chartres, tu as le même tropisme…
              Ce qui est concevable pour un bien semi-durable que tu n’achètes pas à tout bout de champ (je sais être une exception) ne convient toutefois pas pour de l’alimentation par exemple puisque tu ne vas pas traverser tout Chalon et retour pour acheter ta baguette ou ton journal, si tu n’est pas à côté de la bread valley…

              1. Opale

                Il est bien connu dans le milieu marchand que l’on ne s’installe pas loin de tout et de tous.. Quand on veut ouvrir un commerce, s’il n’y a aucun autre commerce alentours, cela veut dire passage client potentiel amoindri, le client ayant déjà pour habitude d’aller dans une autre zone. Il y a du bon et du mauvais à s’installer à côté d’un concurrent direct, mais de manière générale, c’est toujours meilleur pour le commerce. Le chaland appelle le chaland…

            3. Vassinhac

              oui, et les nouvelles concessions ont intérêt à s’y installer, car c’est là que les acheteurs se rendent quand ils veulent une voiture, et risquent de ne pas faire l’effort de traverser toute la ville pour aller voir si par hasard il n’y a pas quelque chose de bien chez le type isolé.

              1. Aristarkke

                Mais le type isolé peut escompter que ses voisins viendront d’abord le voir avant de traverser toute la ville et n’iront pas plus loin s’il a le bon matos…

          2. Aristarkke

            Ils ont bien eu l’idée d’une tentative avec le réseau 1001 libraires qui figure dans les archives du Patron (peste : déjà six ans bien tapés) dont l’idée de base était acceptable dans la compétition mais dont la réalisation était lamentable en 2011/2012… Quinze ans après le décollage du commerce internet!!!

            Il reconnaissait en requête Hugo Victor mais pas Victor Hugo parce que conçu selon les normes policières soviétiques où le nom de famille doit être le premier saisi…

            Il était arrivé à tenir moins d’un an…

      2. Vassinhac

        oui, pour l’occasion, il y a deux modèles d’affaires :
        – les livres peu répandus, pour lesquels Internet permet l’allocation optimale (et donc le prix de vente maximal et le délai de stock minimal). Les vendeurs ont déjà les plate-formes type Amazon.
        – les livres très répandus, pour lesquels un magasin physique permet d’éviter les pertes liées aux frais de port (on les trouve de toute façon dans chaque ville, voire en neuf si on ne les a pas d’occasion). Cela concerne typiquement les manuels scolaires ou universitaires, ou les classiques. C’est par exemple le créneau de Gibert qui fait cela très bien, mais cela convient aux librairies qui ont beaucoup de stock et de débit, donc quelques unes au plus pour une ville moyenne (dans les département ruraux, c’est quelques unes au plus par département).

    2. Val

      @hub oui gibert fait exception : bcp de titres, livres d’occase, libraires qui font leur boulot : lisent les livres et sont capables de conseiller.

      1. Jacques Huse de Royaumont

        Personnellement, j’ai un faible pour la Procure, la librairie catholique place St Sulpice. Leur rayon histoire et leur rayon livres d’arts sont particulièrement remarquables, sans parler, évidemment, de leur spécificité religieuse.

      2. Higgins

        J’approuve. Pour les livres politiquement très corrects et pas du tout nauséabonds (ça existe), il y a la librairie Duquesne Diffusion, 27 Avenue Duquesne, 75007 Paris derrière l’Ecole militaire. J’y ai trouvé, entre autres, un ouvrage extrêmement intéressant sur la vie économique sous l’Occupation. Passionnant.

  10. Raoul Kermes

    Les libraires ? mais c’est à se demander si ils savent lire ces gens là !

    Sinon il y a ahmazone.com , qui leur irait bien je trouve, et c’est encore disponible.

  11. Pheldge

    Momo & Kader, de la cité des Luths à Gennevilliers, me demande de transmettre cette rectification grammaticale : on ne dit pas « Amazone », on doit dire « de ma zone » !

  12. sam player

    Je viens de lire un truc assez drôle en recherchant le nombre de libraires (confirmé à 20,000) :
    ——-
    Le rôle de la librairie reconnu par la création du label LIR (« librairies indépendantes de référence ») , à l’initiative de la Ministre de la culture et de la communication et votée par le Parlement dans le cadre de la loi de finances rectificative du 25 décembre 2007 (article 70 – JORF n°0301 du 28 décembre 2007 page 21482).

    Indépendantes… label à l’initiative du ministère ah ah ah

  13. panchovilla

    j’ai vécu ça il y a quelques années en achetant en librairie « la tyrannie de la pénitence » de Bruckner. L’une des vendeuses de la librairie (c’est une grande librairie) vient vers moi tout sourire : »bonjour monsieur, puis-je vous aider ? ». Dès que j’ai donné le titre son visage s’est transformé, la haine s’est lue dans son regard, et en me tournant le dos elle m’a montré l’étagère du bas du rayon (bizarrement le livre n’était pas classé là où il aurait dû être….) et m’a juste dit « c’est là », en s’éloignant comme si je sentais mauvais.

    1. Husskarl

      J’ai demandé du Maurras une fois, je crois que la libraire à eu une vision de l’enfer au de sa tronche =)

      1. Boutros

        Si c’est simplement pour admirer les regards mépriso-haineuso-compatissants du libraire, je ne saurais vous conseiller de demander les oeuvres de Marsault ou d’ Obertone entre autres : ça vous sauve un week-end.

        1. Val

          Oui on a aussi un franc succès avec J Raspail . Un jour j’ai demandé un A del Valle, j’ai cru que le type de la fnac allait attraper une attaque. Pour Raspail, j’ai eu la stupéfaction de voir son « camp des saints » en tête de gondole dans l inter de ma vallée de haute-savoie il y a qq années. Regarder les titres en vente dans les hypers va devenir l incontournable de l’étude sociologique dans ce pays.

      1. Pheldge

        C’est l’argument imparable qu’on nous balance à propos de l’audio-visuel public, qui est « indépendant » comme on le constate quotidiennement !

  14. cherea

    Je rappelle toujours que:
    « No pasaran ! »…et bien en fait ils sont passés.

    Moi je trouve cela très bien les prix littéraires surtout comme lorsque le Goncourt de l’année dernière est attribué à un récit/document et non un roman comme cela doit être le cas…et puis surtout lorsqu’il récompense La maison d’édition de l’alors nouvelle ministre de la Culture de Macron 1er…Nyssen et Actes Sud…Et puis j’espère que cette année il y aura tout de même un prix pour Orélifilipetti, ancienne ministre des livres…D’ailleurs elle vend ses livres sur Amazon

  15. Aristarkke

    Sur Twitter, c’est un « émerveillement » de voir les incohérences des émetteurs de tweets…
    Heureusement que l’on y trouve d’autres informations plus valables mais on est dans la position du chercheur d’or qui déblaie des tonnes de roches pour trouver des grammes d’or…

  16. WorldTour73

    Eh bien, cela va encore plus me pousser à commander chez Amazon ou acheter des livres d’occasion chez easycash.

  17. taisson

    Les libraires sont d’abord des commerçants de centre ville…Donc condamnés par leur situation géographique à ne vivre que sur les citadins proches de leur boutique. Ce type de commerce  » de centre ville » façon avant guerre ne pourra renaître que si tout moyen de déplacement privé devient inaccessible.
    Le camp du bien y travaille…Mais, la vente par correspondance sera toujours indispensable pour ceux qui sont simplement trop loin… Que le vecteur soit un catalogue papier ou internet c’est pareil.
    Avec comme différence fondamentale la commodité et la rapidité sur Amazon!!
    Le commerce à l’ancienne que l’on veut nous vanter, c’est 1 mois pour avoir un catalogue, et un autre pour le produit !!
    Mais contrairement aux autres commerçants, ils sont des agents de propagande de la pensée unique actuelle, a 98% issus des universités ou seules les opinions du camp du bien sont tolérées.
    Je serais donc très étonné qu’ils ne soient pas soutenus, et je prend le pari qu’ils obtiendront tous les aménagements possibles pour continuer leur travail de propagande.
    A la façon des épiceries ou bistrots subventionnés par les communes, je ne serais pas surpris de voir apparaître des « librairies » subventionnées, ou carrément estampillées « service public » !!
    En quelque sorte, la version marchande des « médiathèques » qui fleurissent partout, et ou les ouvrages sont aussi bien sélectionnés.
    Bien sur, l’interdiction de vendre des livres ailleurs serait un plus !!
    Avec aussi un petit label pour les « bons » livres …
    Mais comme les lecteurs disparaissent progressivement, c’est vraiment un combat d’arrière garde,
    Les fabricants de haches de pierre, mêmes les meilleurs, ont fini par disparaître faute d’utilisateur…

    1. douar

      « ou les ouvrages sont aussi bien sélectionnés. »
      Dans notre médiathèque, j’avais proposé comme acquisition dans le domaine « environnement », le « Mythe climatique » de Benoît Rittaud.
      Refus. Je me demande bien pourquoi 😉

      1. Jacques Huse de Royaumont

        Les livres, c’est has been. Il suffit de quelques ouvrages dont la lecture serait obligatoire pour édifier les riens sans dents.
        La liste serait proche de ceci :

        « Sous la lumière de Jupiter, biographie admirative d’Emmanuel Macron »
        « Le réchauffement climatique : pourquoi vous êtes coupable »
        « L’avenir vient d’Afrique »
        « Au coeur de la bête immonde, voyage au pays des fachos »
        « Au bonheur de l’arc en ciel, la théorie des genres dévoilée »

        vous pouvez ajouter vos idées…

        1. Le Gnôme

          – Les crimes de la colonisation.
          – Les dénonciations sous l’occupation.
          – Les luttes syndicales au XXe siècle
          – La condition féminine au XIXe siècle.
          – L’esclavage et la traite des Noirs dans les Iles
          – Les exactions de l’armée française sous Napoléon
          – Histoire de la désertion pendant la Grande Guerre
          Etc..;

        2. Pheldge

          – La Fin annoncée du capitalisme ?
          – Quand la Terre sera invivable (RCA, le désastre annoncé)
          – Le métissage, seul avenir de l’humanité !
          – Muhammad, précurseur du socialisme ?

          ainsi que pour les connaisseurs, « Non, la pilosité n’est pas un vilain défaut » dernier opus du Camarade RPS, en cours de rédaction 😉

          1. Iskanderkul

            Zut, l’auteur est du même bord qu’un autre spécialiste que j’avais cité dans une autre discussion, et qui n’avait pas, mais alors pas du tout été apprécié. Désolé les gars si je fais tâche ici, j’essayerai de faire gaffe la prochaine fois
            🙂

      2. Aristarkke

        Il y a belle lurette que je ne lui demande plus rien, à la médiathèque de ma commune.
        C’est géré par la communauté de communes dominée par Evry et Ris Orangis…
        Rien que du bien-pensant, naturellement…

        1. Pheldge

          Franchement, entre la VOD, le streaming, le téléchargement, qui va encore à la mans médiathèques, pour emprunter des CD/DVD ?
          D’autant qu’au final, si tu n’avais pas à financer le bouzin, via les taxes locales, tu économiserais certainement de quoi t’offrir quelques les rares DVD que tu y empruntes.

  18. Pythagore

    Je profite du sujet du jour pour remercier et encourager tous ceux qui occasionnellement postent ici des suggestions de lecture que je préfère de loin à celles d’un inconnu libraire.

    1. Jacques Huse de Royaumont

      Si tu es amateurs d’histoire maritime :
      la série de C.S. FORESTER pour les aventure de Horatio Hornblower. Le tuyau m’avait été donné par RPS.

      Le cheval rouge, d’Eugénio Corti, une fresque sur l’Italie de 1940 à 1974.

      L’archipel du Goulag, de Soljenitsyne, qui parvient à faire sourire sur ce thème et acquiert de ce fait une force d’évocation incomparable.

      Bakhita, de Véronique Olmi, l’histoire d’une enfant esclave de la corne de l’Afrique, qui terminera sa vie en Italie, libre, et sainte.

      La grande histoire vue de la mer, de Christian BUCHET (beau livre), qui présente la mer comme une école d’audace et de liberté et propose une vision viviviante du monde.

      Tocqueville, de Lucien Jaume, qui présente une biographie intellectuelle de ce grand penseur.

      La vérité sur l’affaire Harry Quebert, de Joel Dickers, roman policier brillamment orchestré.

      Asmara ou les causes perdues, de JC Rufin, où comment un des pères de l’humanitaire émet une critique au vitriol de l’action humanitaire.

      Et bien d’autres, si tu le souhaites.

      1. René-Pierre Samary

        Deux ans après mon retour sur terre, ma bibliothèque se reconstitue.
        Ma dernière commande chez A…n, si cela peut vous intéresser :
        Rebatet Les deux étendards
        Montelheit La Pucelle et « Les Queues de Kallinaos »(courtesy of the Hussard)
        Hugo Quatre-vingt treize
        Bruno Décoret Les pères dépossédés
        André Thérive La fin des haricots
        Ortega y Gasset La Révolte des Masses
        Alfred de Vigny, Oeuvres
        Marie-France Auzépy Histoire du poil
        Bastiat La Loi
        Stéphane Courtois Nicolas Werth Le livre noir du communisme, Bouquins
        Zemmour Mélancolie française
        … qui sont venus s’ajouter à la centaine ou plus qui s’est posée sur mes rayonnages depuis que j’ai posé mon sac à terre.

        1. theo31

          E. Nolte, La guerre civile européenne.
          N. Werth, L’île aux cannibales.
          Les livres de Nassim Nicholas Taleb, Le dernier, Jouer sa peau, est à offrir à tous les sans couilles socialistes
          Et un très grand classique : G. Flaubert, Salambô.

          Un que je rêve de lire un jour : R. Pipes, La révolution russe.

        2. Pheldge

          Et n’oublions pas l’indispensable collection des SAS, « les dossiers secrets de la brigade mondaine », ainsi que « la vie intime de la princesse Alexandra », en plusieurs volumes. Ce sont des ouvrages de référence, que tout honnête homme se doit d’avoir sur sa table de chevet !

      2. Pythagore

        Merci pour les suggestions des uns et des autres.
        J’ai offert Hornblower qui avait déjà été recommandé ici, et cela a bcp plus.
        J’ai recu « la grève » (en anglais) il y a 2 semaines, qd j’ai vu l’épaisseur du bouquin j’ai pris peur 😉
        Je finis de lire « Bleu de Prusse » de Philip Kehr et je m’y attaque. Philip K. a écrit des romans policiers avec en toile de fond l’avant WWII et l’après-guerre, notamment la trilogie berlinoise, mettant en scène l’inspecteur Bernie Gunther, un inspecteur désabusé et sacarstique pas franchement politiquement correct. Il décrit très bien l’atmosphère de l’époque (enfin ce que j’en imagine) et le parallèle avec ce qui se passe en France est à bien des égards saisissant. J’y ai appris des choses comme e.g. les certificats de dénasification.
        Sinon je peux recommander Arto Paasilinna, plusieurs romans assez déjantés, très décalés, qui m’ont bcp amusés.

        1. Adolfo Ramírez Jr

          Paasilina, je recommande « prisonniers du paradis », qui colle avec le thème pas très Bisounours de ce blog.

      1. WorldTour73

        Je l’ai lu : un très bon auteur et un livre agréable à lire; on apprend en souriant. Du m^me auteur, j’ai lu son « Julien dit l’Apostat » et je pense prendre « Histoire de la pensée: D’Homère à Jeanne d’Arc »

        1. Husskarl

          Je n’ai pas encore lu son livre sur Julien mais il est dans ma liste (bon comme 150 autres livres environ…), en revanche j’ai lu son Histoire de la pensée et c’est un ouvrages des plus brillants. Lisez le vite, vous ne serez pas déçu.

      2. sam player

        Perso je vous conseillerai « La Mécanique des Solides » de Lemaitre. Assez intéressant au niveau de la visco-elasticité et de la mécanique des milieux continus…

        1. Rick Enbacker

          Ah oui ! L’un des bouquin de référence de la MMC écrit avec Jean-Louis Chaboche.
          Jean Lemaître a été mon prof en DEA à Jussieu en 87. J’en garde un excellent souvenir.

        2. Jacques Huse de Royaumont

          toute ma jeunesse… Savoir comment simplifier l’équation de Navier-Stockes et appliquer une bonne modélisation par éléments fini, c’est out un art !

    2. UnLorrain

      Allez sur Gallica ( BNF bibliothèque nationale de France ) telecharger gratuitement hormis de donner son adresse email. 2 M d’ouvrages y seraient. Decouvertes d’auteurs. Parmis ceux ci un qui semble écrire que des nouvelles,excellentes comme de trop rares blogueurs,parmi ma blogliste pas piqué des hannetons un seul parle de Aurelien Scholl,en tapant cafeducommerceblogspot il est possible de trouver ce gentil blogueur,plutôt érudit comme cuistot.

  19. Jules

    Il y a quelques temps de cela, sans trop d’illusions, j’entre dans une librairie pour demander s’ils ont une référence.
    On me répond gentiment que non mais qu’ils peuvent le commander pour moi.
    « Comment ça se passe ?
    – Vous devez payer l’intégralité du prix du livre, on le commande et vous l’aurez à disposition en magasin d’ici 1 mois environ
    – Vous vous rendez compte que si je le commande sur Amazon, je le reçois avant la fin de la semaine dans ma boite aux lettres ?
    – Oui Monsieur, je vous conseille de le commander sur Amazon… »
    :-\

  20. taisson

    On peut ajouter les mémoires de Jean Marie Le Pen…
    Le premier tome est tout à fait instructif pour ceux qui n’ont pas vécu cette période, et pour les autres, dans la partie que j’ai pu connaître dans mon enfance et adolescence, rien n’est inexact.
    Ceux qui le traitent en permanence de fasciste et de pétainiste, devraient lire sa vision de cette période, et au moins reconnaître le courage d’un homme, qui ,pourtant bien à l’abri comme élu, s’est engagé pour l’Indochine, et pas n’importe ou, mais dans la légion !
    Accord d’idées ou pas, rien que ça mérite le respect.
    Et, l’acheter chez un libraire, ça doit être un régal !

  21. Aristarkke

     » Vraiment, on a ici un casus belli évident, véritable goutte d’eau qui met le feu aux poudres, qui déclenche le chaos dans lequel les chiens couchent avec les chats et les prix littéraires sont malencontreusement attribués à des grandes entreprises américaines ! »

    On sent les réminiscences d’une enfance délicieusement bercée par la lecture des discours de Gustave Labarbe, ci-devant maire de Champignac-en-Cambrousse…

      1. Pheldge

        Awouaiiis, z-y vas, Achille Talon, surtout la fois où il devient SDF et qu’il va faire la cheu-man, le si délicieux « Achille, part mendier ! » un régal ! 😉

  22. lxy

    Horresco référents, j’ai écrit un livre d’Histoire Familiale qui est imprimé à la demande par un imprimeur allemand BOD (Book On Demand). Moyennant une toute petite somme il peut être référencé ISBN et dés lors peut être commandé sur. Amazon, Fnac ou …chez mon libraire de quartier. Mes cousins d’Amerique le commandent sur Amazon. C’est moi qui fixe le prix de vente, en l’espèce à prix coûtant.

  23. Citoyen

     » Horreur, le Renaudot fricote avec Amazon !  »
    Et s’il n’y avait que le Renaudot qui fricote avec Amazon …. Un moindre mal …
    Mais il y bien pire, au niveau de l’Horreur !! …. Le comble de l’horreur est atteint. Zemmour fait un carton chez Amazon !!…. Ce qui a le don de mettre la gauchiasserie (avec Apathie en première ligne) dans tous ses états … et donc par réaction, d’autres d’excellente humeur … il faut savoir savourer ces moments rares …

    1. Aristarkke

      A part cela, ils sont -naturellement- pour la liberté de penser…. Sans restriction quant aux sujets abordés…

      1. Citoyen

        Du moment qu’ils sont abordés avec leur angle de vue … No problem !…
        Ils sont naturellement très tolérants … c’est ancré dans leur culture … enfin, pour ceux qui pensent comme il faut … sinon, ça se gâte …

  24. plutarque

    Au risque de choquer certains, je signale que le choix ne se résume pas à « Amazon ou le lis-braire de quartier »…

    J’ai téléchargé sur internet certains ouvrages proprement introuvables à leur époque : du classique Mein Kampf en passant par « 2083 a European Declaration of Independance », « The Turner Diaries », « Industrial Society and its Future »…

    Tous livres voués au bûcher de la bienpensance.

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