Le conflit social qui secoue actuellement la Régie des Transports Marseillais aura eu au moins un mérite : celui de mettre en lumière la distance qui existe entre les syndicats et la base qu’ils sont sensés représenter, et, plus particulièrement, l’horreur absolue que peuvent ressentir les gréviculteurs face à la vox populi réelle.
En effet, d’un côté, les syndicalistes veulent absolument reconduire la grève, initialement jugée illégale, en changeant ses motifs histoire de la rendre plus présentable.
De l’autre, le directeur général de la Régie, devant la durée du conflit, envisage un vote à bulletins secrets de l’ensemble des salariés sur l’opportunité de poursuivre la grève.
Oui mais voilà : nos petits artisans-gréviculteurs, parfaitement au courant de leur minorité, savent très bien que si tout le monde vote, la grève ne sera pas reconduite. En outre, “Il y a de plus en plus de bus qui roulent, le mouvement s’essouffle un peu et le fait que la négociation soit un peu tendue en est un autre signe”, a estimé le directeur.
Cette peur de la démocratie, finalement, est caractéristique des mouvements totalitaires : imposant à tous leur vision de l’univers, de la politique et de la façon dont doivent se passer les choses, au détriment des autres avis, ils excellent dans l’art de remuer leurs gros bras. Ils utilisent les ficelles traditionnelles des bienpensants pour asseoir leurs mouvements : ils représentent le peuple, les gens qui travaillent dur, ils sont les partenaires légitimes de la négociation devant le Patronat Tout Puissant Qui Veut Les Entuber, ils sont forcemment démocratiques et humanistes, pensent aux plus faibles et aux opprimés que leurs actions visent à protéger. Et si vous pensez le contraire, ils vous envoient démocratiquement leurs clefs anglaises au travers de la figure, pour que vous preniez une juste mesure de leur légitime détermination devant le Grand Kapital.
Répétons-le : ces syndicalistes (pas tous, ceux-là, en particulier) sont soviétoïdes, communisants, marxistouilliens et totalitaires. Ils fuient le débat de fond, ont réellement peur de l’expression démocratique (notamment à bulletins secrets) et se fichent comme de l’an 40 des opprimés qui se situent rarement dans leurs rangs ou dans les rangs de ceux qu’ils représentent.
Avec un acharnement qu’on ne peut expliquer que par un attachement à leur petit luxe inouï de la sureté d’emploi, ils feront tout pour forcer les autres (les contribuables du privé notamment) à payer pour leur vision de la société.
Le plus insupportable, dans cette histoire qui n’est que l’illustration de ce que la France vit depuis des décennies, c’est que ce genre de cancrelats est en fait la cause première des blocages, des impossibilités à réformer.
A la fin du mois, il y aura à nouveau des grèves (SNCF et RATP cette fois-ci).
Combien de temps avant l’explosion des contribuables du privé qui subissent l’absolue incurie de ces forçats de la revendications ?