Certains petits vieux, tremblotants, quand ils toussent de façon répétée, ne peuvent s’empêcher d’enfiler cachous sur cachous. D’autres personnes, nerveuses, fumeront cigarettes sur cigarettes. En France, quand l’état tremblote ou devient nerveux, il ne fume pas des cigarettes. Il n’avale pas de cachous. Il pond des commissions.
En fait, ce n’est pas l’état qui les ponds, mais ses commis, cela va de soi.
Mais en ce début d’année, on a du mal à savoir où donner de la tête tant le nombre de commissions, observatoires, conseils, commissariats et divers se bousculent au portillon pour venir aider à calmer la tremblotite aigüe de nos dirigeants.
Ainsi, pour la dette, paf, le Chirac nous pousse un conseil d’orientation des phynances publiques. Ben oui ! Il nous faut bien une orientation, car jusqu’à présent, ces finances n’en avaient pas : nous voguions sereinement sur la mer tranquille de l’océan infini de l’argent du contribuable quand soudain, il a fallu faire face à une petite tempête des familles. Et là, un capitaine (sévèrement burné) s’impose, avec un cap, une direction, un sextan. Ce sextan, ce sera le Conseil en question. Fabuleux.
D’un autre côté, comme le Commissariat au Plan sonnait décidemment trop Soviétie Française avec ses plans quinquennaux, un peu de dépoussiérage novlangue et voilà un tout « nouveau » Conseil d’Analyse Stratégie. On redonne un peu de peps à une vieille commission, en somme.
Et pour le SMIC ? Le Medef se plaint qu’il a augmenté trop vite, et que ses augmentations ne soient pas négociées entre organisations syndicales (dans la Commission Nationale de La Négociation Collective, par exemple). Il devient donc nécessaire de créer une commission indépendante, composée notamment d’économistes, étudiant l’opportunité ou non d’augmenter le SMIC.
Quand une commission existe déjà, il est toujours possible de créer une sous-commission, ou un office national. Sous-commission permanente de la réforme parlementaire, des droits de l’homme, office national des bourses d’études, de ceci, de cela…
A la limite, cette affolante compulsion étatique à créer de petits organismes plus ou moins indépendants et généralement inutiles serait presque amusante quand on voit la diversité, la créativité des noms, des lieux et des gens impliqués dans ces actes.
Mais le revers de la médaille, c’est que ces commissions délirantes en noms, en nombre et en fonctions provoquent plusieurs impacts majeurs :
- en créant une myriade d’organismes, l’état se rend présent dans toutes les strates de la société. Il devient omniprésent. Petit à petit, on pourra le croire omniscient tant ses domaines d’activités s’étendront à toutes les activités possibles.
- avec autant d’organismes en double, en triple, l’état noie le citoyen dans sa paperasse, ses parcours administratifs, et dilue sa maigre valeur ajoutée, les informations pertinentes qui pourraient fuiter dans une masse de bruit de cerfas.
- l’état occupe ainsi une masse considérable de personnes en pure perte, en mobilisant des énergies considérables à peindre une girafe, épépiner des groseilles ou sexer les bigorneaux. Cela, avec notre argent.
- il favorise une vision catastrophique des gens qui précisemment travaillent pour lui : comme la plupart sont sous-employés pour des tâches absurdes ou d’un intérêt objectivement discutable, le public (celui qui paye pour ça) se sent de plus en plus floué.
- enfin, il permet le placement à des postes dorés de ses éléments les plus serviles, instaurant une espèce de ploutocratie sur le dos du contribuable.
Doit-on, sérieusement, laisser encore le Chi, ses sbires et les grands et petits commis de l’état, continuer leur délire ?
"l’état des phynances »
pauvre france…
Béh oui. La finance c’est pour les gens qui ont des sous. La phynance, pour leurs caricatures.