Construction de polémique

Un dimanche soir en France, c’est parfois l’occasion de construire une jolie petite Polémique Artisanale. Ici, il ne s’agit pas d’une polémique de taille industrielle impliquant de grandes entreprises, des hommes politiques d’envergure ou des sujets de société profond. Non, ici, il s’agit d’une bonne petite Polémique de Banlieue, amoureusement sculptée avec les outils de la dure réalitée, dans le bois brut des cités de notre beau pays, la Fraônce.

Comment construit-on une jolie petite polémique artisanale ?

Tout d’abord, il faut des inconnus. Une polémique ne pourra être artisanale si elle implique un homme politique de premier plan, un journaliste célèbre, une star emperlousée. Pour de l’artisanal, il faut de l’inconnu, du tout venant, du monsieur tout-le-monde.

Ensuite, pour conserver son label Polémique Artisanale, elle ne peut porter sur un sujet de grande taille comme Le Chômage En Fraônce, ou La Politique de Recherche Dans Les Universités Fraônçaises. Non, il faut qu’elle porte sur un fait divers, un contrôle d’identité par exemple, ou une petite verbalisation routière, quelque chose de simple, de proche du terroir et des saveurs de nos contrées.

Ce dimanche soir, nous avons eu droit à de la Polémique Artisanale, mais en version AOC : elle se déroule dans une cité dite chaude, ce qui constitue un gage de qualité de la polémique. La polémique industrielle se trouve en effet dans les salons aérés, les hémicycles froids ou les plateaux télés climatisés ; la maturation est plus lente et les arômes dégagés plus grossiers. Pour une bonne Polémique Artisanale AOC, il vous faut la moiteur d’une cité à risque.

Et cette fois-là, comble du bonheur, nous aurons eu droit au logo NF sur la polémique puisqu’elle implique la police nationale qui est alors directement un gage de sa franco-franchitude.

Moi, je vous le dis, une Polémique Artisanale AOC avec NF, ça se déguste par petits bouts.

Le premier morceau sera constitué des dépêches de base sur les faits. Dès le début, on découvre tous les ingrédients nécessaires : des policiers qui font une banale opération de vérification routière, dans une cité chaude. Le contrevenant ne se laisse pas faire, course poursuite et/ou délit de fuite, emboutissage d’une voiture de police, implication de la populace locale, échange d’invectives, gaz et flash-balls, coups et blessures, retrait des policiers, leur voiture qui brûle, des arrêts de travail. On pourra se référer à cet article pour un petit panorama des faits.

Vrais ou faux ? On ne sait pas encore, mais déjà, on voit poindre les odeurs délicates de la polémique : pour cela, on fera intervenir quelques doutes, quelques petites lacunes ou quelques témoins qui contredisent les premiers faits (ou premières impressions) rassemblés.

Pour savourer la polémique en bouche, on lira avec attention cet intéressant article du Moôonde qui permet déjà d’étayer une thèse disant en substance que la police aurait, la coquine, excité la population locale. L’autre thèse, évidemment, favoriserait l’aspect spontané des citoyens super-festifs qui, désoeuvrement d’un dimanche soir un peu mélancolique aidant, aurait brûlé une voiture de police histoire d’y faire, probablement, griller des chipolatas ou des knackis dans une ambiance généreuse et conviviale (on imagine presque le sigle Herta en bas à droite).

Dans le même article, on notera au passage le délicieux petit encart sur la gauche que je cite ici (une Polémique Artisanale aux Truffes, je vous gâte) :

« Maire d’une ville habituée aux problèmes de violence, M. Garay regrette la suppression de la police de proximité en 2002. Pour « redonner le sens des valeurs » aux jeunes, et leur inculquer le respect de « l’autorité », il a transmis aux candidats à la présidentielle sa proposition de « passeport citoyen ».

Eh oui, Mr Garay l’a bien compris : si les éléments incontrôlables étaient armés d’un « passeport citoyen » plutôt que de pierres et de cocktails molotov, ce serait beaucoup plus difficile pour faire cramer une voiture. Il n’a pas tort, le bougre.

Vraiment, avec la période électorale actuelle et la charpente musclée et colorée des discours des présidentiables en lice, cette polémique a toutes les caractéristiques d’un grand cru, à la fois solide et fruité, épicé et subtil.

Ce pays est merveilleux.

Quelque soit la situation, quelques soient les faits, on pourra toujours trouver une méthode pour transformer une situation aberrante, une violence de toute façon injustifiée, en polémique bien de chez nous.

Même devant les restes fumants de la voiture, il se trouvera toujours quelqu’un pour dire : « oui, mais si les faits, finalement, ne donnaient pas tort à l’autorité ? ».

L’état montre ici plusieurs faillites :
– il est incapable de faire régner l’ordre, ce pour quoi on le paye… Fort cher. Cela fait toujours aussi froid dans le dos. Et un peu pleurer sur tout cet argent dépensé, visiblement, en pure perte.
– il est incapable d’analyser le problème, puisqu’il se perd déjà dans de vaines discussions.
– et, pire que tout, avec ses messages embrouillés visant à la fois à soutenir la police et à calmer les émeutiers, tout en s’interrogeant sur d’éventuelles bavure et en condamnant les agissements des excités, l’état n’envoie finalement qu’une seule information, parfaitement claire celle-ci : les récidives seront traitées de la même façon que toutes les fois précédentes. Elles sont donc, ipso facto, si ce n’est encouragée, en tout cas pas dissuadées. Les gens qui nous gouvernent ne savent absolument plus où ils en sont, et, dans la torpeur de leurs réactions incohérentes répétées, ils institutionnalisent l’émeute et la réponse de l’appareil à celle-ci. Ubuesque.

Les émeutes de Novembre 2005 n’ont pas encore un an que déjà se profilent à l’horizon toutes les graines d’une nouvelle saison de barbecues sauvages.

Au rythme des polémiques artisanales NF AOC qui se profile, on ne grillera pas que des chipos…

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Commentaires5

  1. SIlenT BoB

    on grillera aussi des merguez? hi hi hi

    Non, sans rire c’est de plus en plus banalisé, dû à cette médiatisation sans cesse moins informative. Elle ne se contente de relater le fait de la même façon que le dernier bucheron qui coupe ses arbres à l’opinel à Saint-Denis en Haute Savoie (petit village qui existe vraiment, même pas une boulangerie LOL). De toute façon on sait très bien que c’est le jeu du chat et de la souris entre la police et les festivaliers (à ce point pour certains ce n’est plus des citoyens super-festifs car tellement dans le système que…)

    De toute façon la taule ça ne marche pas, sinon aux Etats-Unis personne ne ferait de crime. Il faut arrêter de montrer la violence urbaine comme un vulgaire fait divers, car caillasser des policiers, bruler des bagnoles c’est grave, et il me semble que pour beaucoup ça ne l’est plus. "Oh tiens ils ont brulé 120 bagnoles hier" en attendant cela fait 120 propriétés privées d’anéanties.

    Et je pense que le gars qui essaie de protéger sa propriété privée et, qui pour éviter qu’un mec lui balargue un cocktail molotov dedans, sera obligé de frapper le gars, je pense que ce sera lui qui sera condamné si le blessé porte plainte. On voit bien le peu de considération apporté à la propriété privée dans ce pays….

    De toute façon, ce pays…

  2. societe toxique

    Le ferment de la violence: le no future.
    Dans ces quartiers la population est jeune d’abord, ce qui contraste avec la France et donc le reste de la France est tres peu jeune! De plus un gros tier de cette jeunesse sort de l’ecole sans le minimun requis permettant d’etre employable. En consequence se developpe une economie cachee, produits illicites certes mais pas seulement, divers metiers dits artisanaux exerces soit au noir soit en echange de services. Si d’aventure l’un essaie de sortir son activite de l’obscur ou il l’exerce, ce sera l’ursaff qui le fera plonger (a cause du poids excessif des charges) ou bien ‘il’ reste marginalise ou bien ‘il’ se fait plumer, cei dit quand ‘il’ cherche a s’en sortir. Cet exemple est connu et fait exemple du blocage pour ceux qui sont moins ‘entreprenants’ car a ce ‘il’ il faut reconnaitre cette qualite. La le cercle vicieux devient pervers, l’exclusion de masse prepare l’emeute sociale. Ca couve.

    Si on s’accorde sur ces faits, il faut ensuite chercher a faire utile. Ou est l’origine de tout? Dans l’impossibilite de demarrer des milliers de petits metiers du fait de 1/ la complication administrative qui suppose une initiation longue a la complication a la francaise; 2/ des charges et impots bien trop lourds; ET 3/ les deux pointant le "coupable et responsable" le perimetre excessif de l’administration (et assimiles), qui impose et entretien la complication inutile sauf pour l’administration et son controle excessif, qui maintient trop haut les couts d’agence de l’entreprise france. Autrement dit, pour regler ces problemes il faut reduire l’administration dans son perimetre ses missions et ses couts.

    Je parle ici du domaine non regalien.

    Par contraste le regalien est tres mal traite, pas assez la ou il faudrait et donc trop la ou il ne faut surtout pas, l’Etat a la francaise est en cause partout.

    Le regalien est mal traite car ‘il doit fermer sa gueule’ on peut donc pomper ses ressources pour servir le gras de l’etat, acheter des paix sociales illusoires a coups de gadgets, acheter des bulletins de vote, etc…

    Ca dure depuis longtemps!

    Le regalien n’en peut plus. Le gras de l’Etat n’a jamais ete aussi ‘gras’ (Etat plus territoriaux)… Les gadgets socialistes ont tous echoues et a prix d’or. On demande enfin au regalien de regler sans moyen ce que, en fait, le gras d’etat a participe a mettre en oeuvre, des cocottes minute pretes a exploser. Democratie et Pays des Droits de l’Homme la France?

    N’etant pas etatiste, et connaissant du monde dans les milieux dits Regaliens, et j’utilise ce mot sans l’aimer, car il fait royal, mais il parle en ce lieux, je prefererais dire missions normales des Etats, mais je serais moins compris, je pense que ceci devait etre dit. Notamment ce qui est tres peu connu, le deshabillage du ‘regalien’ et surtout les doublures et triplure de tout un gras d’Etat sans necessite, dans un pays qui n’en a pas les moyens.

    Certains parlerent du Mammouth a degraisser, ils ne furent pas compris, le mammouth c’est l’administration centrale, les divers hommes de systeme, pas les enseignants! Mais on entretient immediatement les tam tams de l’indignation bien pensante et ceci même contre un Ministre socialiste… Alors un non socialiste vous pensez! Vous generalisez ceci et vous avez la photo.

    Bon je fatigue. Ce spectacle est tellement desolant et tellement previsible, il y a tant de cynisme dans ce systeme francais tant et depuis si longtemps. Usant! De quoi vous fichez le moral a zero!

    Bon ceci dit toujours le plaisir de vous lire.

  3. gaffe culturelle

    Histoire de troll et de shadoks pompeurs.

    Le troll pense que le monde lui est hostile. Il se groupe en comités divers où il se coule dans le consensus (mou), la pensée de groupe, au dessus de la sienne. Petit à petit le troll jette sa liberté à une camora qui moins naîves dans ce monde de troll finit par faire marcher les trolls naîfs à la baguette et surtout à leur service et seul bénéfice.
    Finalement le troll qui pensait le monde hostile fait qu’il le devient.

    Même les trolls non naîfs, exploiteurs des troll naîfs, finissent par se méfier les uns des autres, bref les trolls sont dans les plaines où ils peuvent se battre (cf guerre des trolls de JC).

    Le troll n’est pas un libéral. Mais il est de faux libéraux qui sont des trolls. (libéral sens français)
    Le troll libéral, comprendre faux libéral, est un troll, il veut sa liberté contre celle des autres.
    Il y a les trolls shadok. Le troll shadok est un troll non naîf, qui bien que pris dans des activités de pompage traditionnellement inutiles, trouve un peu de temps, et quelques neurones (deux) à connecter pour comprendre qu’il faut pomper (sens: copier) à l’extérieur pour apporter au pays des trolls un peu d’espoir.
    Mais les trolls restent des trolls, leurs copies sont de pales copies. Les lecons prises a l’extérieur sont mal digérées par les trolls naifs et même les trolls non naifs non shadoks.
    Dans le monde des trolls, les trolls non naîfs, avec les trolls libéraux (faux libéraux) finissent par se faire trop nombreux. Au départ quelques fieffés malins (tout est relatif au pays des trolls), le bataillon grandit, il sont attirés par les avantages que procure le statut de troll non naîf par rapport a la vulgarité des naifs. Se développe l’esprit de corps, une élite chez les trolls non naîfs, les encorpsés.
    Les trolls naîfs deviennent de plus en plus mis sous pression fis et cal. (fis et cal en troll cela veut dire ‘prospérité’)
    Et trop de troll tue le troll. Les gens à l’extérieur savent, il regardent amusés les performances trollesques et trollatiques du pays exceptionnel des trolls qui fait pschitt (en troll pschitt : cocorico)

    MAIS, mais, mais… le troll non naîf et shadok finit par trouver internet et quelques forums libéraux (sens français).
    Il y lit des choses sur le pays des trolls, des choses que ses quelques neurones (deux) lui font percevoir comme des horreurs. On y parle d’économie (kes a ko??? se dit le troll), de Liberté, de techniques. Mais on y parle aussi du pays troll, exceptionnels, ou jamais il ne pleut des idées réalistes.
    Explication scientifique: parmi les troll non naîf et shadok certains sont mutants, ils possèdent trois neurones, les autres n’en ont que deux. Imaginez vous 50% de QI en plus?
    Ainsi trois neurones se connectent. Notre troll non naîf et shadok à trois neurones connectés intervient dans un forum. Mais son discours paraît fait d’injures pour les autres participants qui eux ne sont pas du pays des trolls (en troll "sa loo de lib et ro" veut dire "je vous aime").
    Vous l’avez compris, un fossé culturel existe bel et bien.
    Moralité de cette histoire de trolls: Quand un troll passe par là. Soyez indulgents. Mais méfiez vous des contrefaçons, à savoir les trolls libéraux, chevaux de trois (neurones). Mais sans trop les craindre leur représentation du monde se limite à ce que trois neurones connecté peuvent faire. Mais dans ce mais, parfois par trollisme culturel il font de surprenants dégâts chez vous. Restez vigilant!
    Si vous voulez communiquer avec un troll:
    1/Respectez les trolls même si vous pensez qu’ils ne vous le rendent pas.
    2/Le langage shadoko-troll s’appelle le trollorad.soc. Il comporte trois dialectes, le verdisme, le rosisme et le rougisme. Il paraîtrait même qu’il y en aurait un quatrième, parlé seulement par une petite tribu. On m’a rapporté le cas d’un facteur troll qui court en tous sens derrière un mandat, chez nous le facteur nous porte un mandat – pour vous dire la difficulté des références trolls – . Cette tribu parlerait le leninotroll.
    3/Face à cette culture ne soyez pas inquiet il y a une solution: si vous parlez l’étatisme. Vous êtes surpris? L’étatisme est au divers dialectes shadoko-troll ce que le latin est au français et à l’italien entre autres, alors tous vous comprendrons.

    Mais parlez leur doucement et tentez d’éviter les gaffes culturelles. Ne prononcez jamais les termes déficits, chômage, corruption. En trollorad.soc. ce sont des mots sacrés que seuls les trolls encorpsés et initiés aux grands mystères trolls peuvent prononcer. Enfin il vous faudra baisser le regard, aucun troll ne regarde « Déclin » en face, comme jadis Pharaon dans l’Egypte antique; « Déclin » est leur Dieu, descendu du ciel rouge des idéologies au pays des trolls et adoré par les grands prêtres troll les ‘Et n’ arcs’

    Comme on dit au pays des trolls ‘tout va trés bien m’sieur l’et n’ arc’ ce qui traduit en bon français veut dire "gimme a break" (arrête ton char)

  4. mises

    h16. voici un article qui je pense vous parlera. In the universe there is never and nowhere stability and immobility. Change and transformation are essential features of life. Each state of affairs is transient; each age is an age of transition. In human life there is never calm and repose. Life is a process, not a perseverance in a status quo. Yet the human mind has always been deluded by the image of an unchangeable existence. The avowed aim of all utopian movements is to put an end to history and to establish a final and permanent calm.

    http://www.mises.org/story/2292

    On y parle de certains français aux origines de dérives violentes… à lire! In english.

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