Ça y est les enfants, c’est fini ! La crise est terminée ! Wrap it up, guys, show’s over. C’est pas moi qui le dit, c’est la Bourse, Sarko, Fillon, le gouvernement et les médias. Et je peux dire que nous l’avons échappée belle. Grâce aux interventions énergiques et éclairées de nos gouvernants, chaque jour qui passe maintenant nous écarte un peu plus de la catastrophe. Pfiou. Tout va bien. Je vais mettre du champagne au frais, tiens.
Finalement, Ce Pays n’Est pas Foutu. Eh non. J’ai pêché par excès de pessimisme. Ce n’est pas mon genre pourtant : le lecteur habitué de ce blog sait que j’ai toujours balayé d’un revers vigoureux de la main les incessants signaux idiots que le bon sens envoyait, de ci, de là, pour indiquer une décrépitude toujours plus grande d’un pays qui, dit-on, fut jadis glorieux.
Non, maintenant, tout ça, c’est du passé. Il y a bien eu quelques petites contractions gastriques, quasi-intestinales, de la Bourse, mais à présent, on peut respirer : ça repart. D’ailleurs, Christine Gaston Lagarde nous l’a fièrement annoncé : la croissance revient ! Et on peut certainement espérer, dans les mois à venir, le plein-emploi des fonctionnaires de l’ANPE.
Certes, il a bien quelques petits soucis de trésorerie dans certaines collectivités locales et il est vrai que les vertes campagnes de Seine-Saint-Denis riront un petit peu moins, mais il ne faut pas s’attarder sur des détails de la peinture lorsque le tableau général est à ce point enchanteur ! Jugez plutôt : nous avions un petit président triste et méconnu, s’agitant sans cesse pour des broutilles nationales, et ce krachounet lui aura permis, par sa maîtrise et son entregent, de se dévoiler, à notre face ébahie, comme un Homme Providentiel, de celui qui change l’eau en vin et le vin en jus de boudin.
Mais surtout, et c’est ce qui motive ce billet en premier lieux, cette crisounette rikiki aura été l’occasion de démontrer plusieurs choses essentielles.
Premièrement, le néo-ultralibéralisme anglo-saxon, c’est, passez-moi l’expression, de la couille en barre : depuis vingt ans qu’on dérégule à tour de bras, que l’Etat n’intervient plus du tout pour relancer le crédit ou l’accession à la propriété avec des organismes comme Freddie ou Fannie, depuis que les institutions financières planétaires ne sont plus du tout cul et chemise avec les banques centrales toutes puissantes, elles-mêmes totalement détachées de la politique et des gouvernants, on a bien vu ce que ça donnait !
Ah, ils vont avoir du mal à remonter la pente, tout ces cancrelats exploiteurs mangeurs d’enfants pro-capitalistes après cette déculottée magistrale ! Pensez donc ! Cet abruti de Hayek qui, dans les années 30, prévoyait déjà ce qui allait se passer dans les années 40, avec ses théories fumeuses autrichiennes, s’il était encore vivant, il fermerait son caquet, hein, l’ultralibéral ! Et puis, ils sont où, maintenant, les libéraux de salon quand il faut sauver la mise au système ? Plus personne ! Fini ! Envolés, les individualistes en culotte-courte ! D’ailleurs, je ne vais prendre que les exemples les plus parlants de libéraux reconnus, adulés pour leur orthodoxie économique : par exemple Sarkozy qui réclamait il y a un an du subprime à la Française ! Fini, le libéralisme dans son discours ! Ses convictions ont pour le moins changé. Quant aux grands patrons, notamment de banque, qui sont comme chacun le sait les vrais porte-étendards du libéralisme économique (par opposition au politique, vous savez bien, le gentil, celui qui prône la justice sociale à la moraline cadencée), on n’en entend pas un moufter dans le silence gêné des coursives de l’Élysée où ils défilent les uns après les autres pour aller demander l’aumône d’un ou deux petit (milliard de) billets !
Voilà, au moins, ça, c’est fait : le libéralisme, non seulement, c’est moche, mais en plus, on n’en a plus besoin. C’est comme la crise : c’est fini, qu’on vous dit. Ramassez vos blogs, repliez vos petits pamphlets ridicules sur le droit de faire des affaires sans payer des impôts, maintenant, on revient à la réalité !
Et deuxièmement, c’est justement sur ce retour à la réalité que je voulais venir. En effet, vous ne vouliez pas de libéralisme ? Vous crachiez sur ce terme, au travers des édifiants commentaires sur les articles finement ciselés d’un Labération online furieusement tendance ? Vous conspuiez le capitaliste qui sommeillait chez votre voisin, celui-là même qui laissait des commentaires abrutissants sur Vomigorox ? Le libéralisme, c’était pour vous l’ennemi à abattre, l’idéologie nauséabonde par excellence, le terme fourre-tout regroupant les ennemis du genre humain à tendance sociale ?
Eh bien ça tombe très bien ! Vous n’en aurez pas. Et plutôt deux fois qu’une !
Parce qu’avec ce que nous préparent nos élites et leurs opposants (ou ceux-là, encore plus rigolos), vous allez pouvoir tester tout un tas de nouvelles façon de faire de la politique citoyenne et festive, du vivre-ensemble les uns sur les autres, et du je-m’occupe-de-tes-affaires version Grandiose.
Parce qu’il ne faut pas se leurrer : puisqu’avec du libéralisme à dose homéopathique, on provoque une crise qui nous a approché d’une fin du monde catastrophique, il va falloir encore réduire la posologie.
Et les mesures qu’il faut appliquer, évidemment, tout le monde les connaît : les paradis fiscaux, repaires de social-traîtres et de spoliateurs en haut de forme, vont être fermés. Les titulaires de comptes au Liechtenstein, au Luxembourg, à Monte-Carlo ou dans les Caïmans vont se les voir confisquer. Bien fait, après tout. Comme devenir riche, c’est forcément appauvrir des millions de gens, comme être capitaliste, c’est obligatoirement au détriment du droit des plus faibles, les fortunes seront lourdement taxées, à commencer par les successions, puis – et ce ne sera que justice, que diable ! – confisquées. Les biens essentiels à la survie du peuple seront rendus au peuple : les nationalisations seront d’abord encouragées, officialisées, puis rendues obligatoires par l’incurie des capitalistes qui fuiront le navire alors qu’il coule, les félons !
Comme le libre-échange a provoqué tant de malheurs, on brûlera les idioties de Bastiat sur les grand-places, dans de grand bûchers festifs de livres libéraux et pro-libre-entreprise ; la foule, heureuse, dansera autour en fredonnant de fiers chants à la gloire de nos élites socialement responsables.
On fermera les frontières, on ouvrira les postes de douane, on fera péter les droits de douane plus haut que les cours de bourse, qu’on s’empressera de fermer pour éviter la spéculation, ce vilain mot d’un autre âge où le loup était un homme pour le loup… ou l’inverse, peu importe. Ainsi et par exemple, on pourra s’assurer que les pauvres céréaliers européens, puis spécifiquement fraônçais, ne soient pas spoliés par les prix plus bas de leurs confrères africains ; on conservera, éventuellement par les impôts, les taxes, les emprunts d’état et une inflation galopante, des prix élevés : chacun sait que lorsque les prix baissent, les pauvres peuvent manger… Or ça, c’est le début du spectre hideux du libéralisme gluant qui revient à la surface.
Et on vous l’a dit : vous ne vouliez plus de ce méchant libéralisme ! Alors, on va vous l’enlever. Complètement.
…
Et quand vous entendrez des pas cadencés dans votre rue, faudra pas venir vous plaindre.
Franchement, moi, je vous le dis : rien de tel qu’une bonne crise pour remettre les pendules à l’heure et envoyer ad-patres les gens qui placent la liberté au-dessus de l’égalité, qui placent la responsabilité et l’individu au-dessus de la masse et de la socialisation forcée des pertes ! Une bonne crise ? Et ça repart. Et si ça repart pas ? Une bonne guerre, pardi !
Merci de ne pas flooder. Nestor, Zorglub = BdF = même IP. Restons sérieux deux minutes.
J’efface les contributions des faux-nez.
En lisant les commentaires de BdF et ses alias, j’ai peur. Est-ce qu’il croit sérieusement ce qu’il écrit ? Est-ce qu’il s’imagine vraiment que le libéralisme et le fascisme puissent avoir quoi que ce soit en commun ? Comment peut-il imaginer que les défenseurs de la liberté d’expression, de la liberté de travailler (et d’arrêter de travailler, car le droit de grève, c’est libéral), de la liberté d’échanger (et de ne pas échanger), de la liberté de circuler et démigrer/immigrer, et de la réduction au minimum possible du gouvernement dans nos vies… puissent être associés de quelque façon que ce soit aux totalitarismes sanguinolents du XXème siècle, qui foulaient de leurs bottes cloutées toutes ces libertés ?
J’ai en ce moment même un article en une de mon blog qui dénonce le fanatisme politique et l’aveuglement des masses unies derrière un leader (et ce quel que soit ce leader – le pouvoir corrompt), mais pendant ce temps un petit étudiant de l’ENSAM, sur son ordinateur, fustige un "libéralisme" totalement fictif, inventé de toutes pièces par des idéologues qui ont fait la preuve monumentale de leur dangerosité – histoire d’avoir un ennemi pire qu’eux-mêmes ? Cette personne multiplie ses efforts pour conspuer "l’égoïsme" (=s’attribuer les droits qu’on refuse aux autres) qu’il attribue au libéralisme sans comprendre que tout ça n’a rien à voir avec l’individualisme (=reconnaître à chacun les mêmes droits)…
Tant d’énergie pour dégommer une cible en paille, parfaitement fictive… C’est cette énergie forcenée qui me fait peur, la même énergie que mettaient les Khmers rouges à "rééduquer" les "égoïstes" supposés, au Cambodge ; la même énergie que les Jacobins déployèrent pour "purifier" la République.
Le fascisme, décidément, est bien à la mode ces temps-ci… Qu’une crise survienne, et les extrémistes sont de sortie dans l’heure, pour notre plus grand malheur, comme le montre H16 dans l’article ci-dessus. Oh, soyez satisfait, BdF, vous n’aviez déjà quasiment pas de libéralisme, et vous n’en aurez plus du tout. Pas de liberté. L’état se chargera de faire tous les choix pour vous, par la politique, et vous débarrassera de toute velléité d’exercer un tant soit peu votre libre-arbitre – ce même libre-arbitre qui vous démange, avec toute la responsabilité qui y est associée.
Car c’est bien la responsabilité de votre propre morale qui vous insupporte, c’est flagrant dans vos messages et dans votre référence au Bhagavad-Gîtâ (que vous n’avez manifestement pas lu, sinon vous vous souviendriez de Drupadi au lieu d’envoyer bouler Martini sur sa question).
Comble de l’ironie: l’idéal hindouiste, proche du bouddhisme, de la maîtrise de ses propres désirs pour accéder à la félicité, est totalement compatible avec le libéralisme, au contraire de tous les collectivismes qui s’y opposent.
@h16
Pour l’IP, s’ils sont vraiment de l’ENSAM, il y a de fortes chances que des centaines d’étudiants utilisent la même IP. Ce n’est donc peut être pas un multi. Et ce n’est pas bien de supprimer comme un bourrin, ça fout en l’air les commentaires des autres gens.
IP != ENSAM.
Héhé, faut bien trouver du renfort où on peut… Vous êtees bien des clones… La guerre des clônes, ah.
Maintenant que ça s’est calmé : je suis assez d’accord avec toi, Jesrad (sauf pour mon côté fasciste, car tu ne me connais pas, seulement des identités virtuelles et l’expression qui va avec). Tes idéaux me plaisent. Bien sur que les fanatiques sont dangereux. Mais tu prends pas un peu trop à coeur une devinette dont on trouve la réponse sur google ?
Ah, je viens seulement de comprendre pourquoi BdF me qualifie d’alcoolique depuis le début: c’est parce qu’il ne lui viendrait jamais à l’esprit que mon nom, qui se trouve être le patronyme parmi les plus courants dans l’Italie de mes ancêtres, puisse être une référence à quoi que ce soit d’autre qu’une marque de vin aromatisé.
On a la culture qu’on peut. C’est pas bureau du fond, mais plutôt bureau des festivités, qu’il eût fallu vous appeler.
Quelle verve ! Ca fait du bien un petit coup de gueule, n’est-ce pas ? 🙂
Merci pour ce billet.
Oui, des fois, ça fait du bien 🙂
"Il faudrait peut-être, pour éduquer un minimum les libéraux, qu’ils vivent qq mois dans un pays pauvre et subissent ce qu’ils théorisent."
Bureau du fond, vous êtes complètement a cote de la plaque. Quand je vivais en France j’étais socialiste tendance ATTAC dans mon petit cocon…justement a cause des stéréotypes franco-français et par manque d’expérience. Depuis que je vis en Pologne, sans retraite, sans sécu, sans travail, sans allocs de chômage, avec deux enfants, je suis libéral. En clair depuis que j’ai decouvert le monde tel qu’il est.
Quand on est dans mon cas on est forcement libéral. On se serre les coudes en famille et on essaie de créer son propre gagne-pain. Et pour faire ça on a besoin de liberté économique, de ne pas être matraques par les charges, de pouvoir tenir le coup en cas de baisse d’activité.
Y’a un truc que vous n’avez pas saisi….un gros patron d’une industrie de luxe qui s’empiffre, et bien les charges il s’en fout…avec ou sans charges il tiendra. Par contre, un tout tout petit qui essaie de monter dignement son propre gagne pain du travail de ses mains, les charges qui montent ça veut dire que si pendant deux mois il est malade ou n’a pas de clients, il est foutu.
Eh oui, le libéralisme favorise d’abord les plus petits. Plus de libéralisme = plus de commerces de proximité, de petits artisans. Mon frère vient de monter en France un garage de restauration de voitures anciennes…sur ses économies, avec l’amour du travail bien fait, à la main. 6 mois après il ferme, il n’a pas survécu au démarrage, ou il faut payer toutes les charges alors qu’on n’a pas encore une réputation suffisante pour avoir beaucoup de clients (les possesseurs de voitures anciennes font bien attention à qui ils confient leurs joujoux… donc il faut du temps pour se faire une réputation). Encore une affaire qui est morte du manque de libéralisme.
"En lisant les commentaires de BdF et ses alias, j’ai peur. Est-ce qu’il croit sérieusement ce qu’il écrit ? Est-ce qu’il s’imagine vraiment que le libéralisme et le fascisme puissent avoir quoi que ce soit en commun ?"
Si j’ai bien suivi, il a d’abord rapproche le liberalisme du communisme, puis maintenant du fascisme…on est un coup des abrutis sans culture, un coup des intellos sans connaissance du monde reel.
Il navigue de stereotype en stereotype. Prenons un militant d’extreme-droite sur un site d’extreme-gauche, il aurait tres bien pu ecrire tous ces messages. C’est du pret-a-penser suffit de changer les noms.
Gnarf,
N’oubliez pas qu’in fine les extremes se rejoignent, et communisme et fascime sont plutot a egalite quand il s’agit de repandre la misere.
Alors soyez genereux avec les esprits faibles qui sont facilement confus, du genre bdf.
Seul le libéralisme extrême serait épargné ? Bon, c’est tellement génial que je me convertis. Allez en paix et merci à tous.
> Est-ce qu’il s’imagine vraiment que le libéralisme et le fascisme puissent
> avoir quoi que ce soit en commun ?
Concernant Pinochet et Mussolini : le monétarisme.
Pinochet fut tout sauf libéral, hein. En outre, l’utilisation même d’une banque centrale est contraire aux principes libéraux. Cf théorie autrichienne.
Les politiques economiques de Mussolini n’avaient absolument rien de monetaristes (le courant monetariste, et de maniere generale les theories economiques de l’ecole de Chicago, sont apparus apres les annees 50).
Dans tous les cas, le monetarisme n’est rien de plus qu’une theorie economique defendue par certains economistes utilitaristes ; ce n’est pas un pilier du liberalisme (d’ailleurs, en matiere d’economie le consensus liberal tourne plutot autour des idees defendues par l’ecole autrichienne).
Bref, c’est un peu hors-sujet.
Le monétarisme est aussi vieux qu’Adam Smith, et entre l’école de Chicago et celle de Vienne il y a peut-être quelques différences à la marge ou dans la façon de présenter les choses, mais fondamentalement ce sont les mêmes idées.
Dans le cadre du monétarisme il n’existe pas de solution à l’effondrement actuel du système financier, tout comme dans les années 30 en europe et aux USA. Pour trouver une solution il faut sortir du monétarisme ou … devenir fou. Pour l’instant on est en route vers la folie du corporatisme mussolinien. La bande à Paulson espère sauver le système en créant des méga banques et en déversant des liquidités dans un puit sans fond. C’est même pire qu’un puit sans fond, ils espèrent boucher le trou comme ça mais l’effet que ça a est d’agrandir encore plus le trou ! Bref, ils sont tarés (en plus d’être des traîtres)
Et quand vous affirmez que le monétarisme n’est pas un pilier du libéralisme, ce n’est peut-être pas faux … dans le sens ou je me demande en fait lequel des deux est le pilier de l’autre.
> Pinochet fut tout sauf libéral, hein.
Sans doute, mais il fut un fidèle disciple de l’école de Chicago (monétariste).
Les différences ne sont pas marginales. Du tout. Maintenant, comme ton idée est de prouver que le libéralisme est l’alpha et l’omega de cette crise, cet argument tient lieu de clef-de-voute…
> Les différences ne sont pas marginales.
Les principes du monétarisme sont présents plus ou moins explicitement dans les 2, à savoir principalement que la valeur se mesure en termes monétaires (ou toute notion dérivée de cette idée).
Autour de cette idée centrale, qui définit les axiomes du système, tu peux broder autant que tu veux, ça restera un système monétariste.
Bonjour à tous,
Loin de moi l’idée de ranimer le "débat" avec Bureau du Fond dont la volonté de discuter sincèrement peut être remise en doute compte tenu de son recours répété aux attaques ad hominem et de son souci constant à rester hors sujet par rapport aux articles de h16 où il/elle intervient.
Permettez moi toutefois de rester légèrement dans ce hors sujet car des petites choses m’ont donné l’envie d’apporter ma contribution.
" vous êtes tous des clones"
Non, là, non, même si j’imagine le caractère provocateur de cette sortie, je ne veux pas la laisser sans réponse. Plusieurs groupes de gens revendiquent "leur"libéralisme, certains à juste titre, d’autres peut être un peu moins mais on ne va pas lancer de procès en hérésie non plus. Ainsi il y a des libéraux-conservateurs, certains plus conservateurs que libéraux parfois, des libertariens, des libertariens un peu conservateurs, d’autres libertariens carrément révolutionnaires et anarchistes et des agoristes comme Brad Spangler et Jesrad je crois (j’ai fini par y venir aussi je dois bien le confesser merci Jesrad pour m’avoir fait découvrir cette théorie et cette vision très intéressante) et d’autres (pas très loin) penchant vers le mutualisme. Les débats sont nombreux et peuvent fuser vivement.
Ainsi, et je suis d’accord avec Herbert West, le monétarisme n’est pas proprement libéral voire pas du tout. Mais beaucoup de libéraux pensent que nombre d’écrits de Milton Friedman (et d’interventions audiovisuelles) ont été dans le sens de la liberté. Je le penserai peut être aussi si je l’avais lu (shame on me!). Certains comme Sam Konkin cependant ont vivement critiqué Friedman pour avoir été au Chili de Pinochet avec pour motivation et résultat de rendre l’Etat Chilien plus efficace. Un comble pour beaucoup de libéraux. Alors certes tout les libéraux ne détestent pas autant l’Etat que Sam konkin mais il a eu le mérite de placer Friedman – qui ne devait pas beaucoup aimer l’Etat non plus – et d’autres face à leurs paradoxes.
De manière plus générale, le positionnement par rapport à l’ordre établi reste une une ligne de fracture entre les libéraux, enfin je pense. Certains pensent sincèrement qu’il n’y a rien à changer et que le marché, le laissez-faire et la conscience des droits individuels sont des forces tellement puissantes qu’à terme les inégalités issues du passé et les privilèges de certains seront balayés ou s’éteindront d’eux mêmes. D’autres disent la même chose mais y croient moins sincèrement (des gens probablement plus conservateurs que libéraux). D’autres pensent qu’il faut revenir sur certains injustices et les réparer et d’autres enfin pensent que le jeu reste faussé, les dés sont toujours pipés et que les privilèges subsistent encore. Que derrière la main invisible, il subsiste une main de fer et que le capitalisme corporatiste reste une société féodale de castes avec des dominants et des producteurs spoliés. Je m’inspire ici de la formule en titre et sous-titre de cet article.
http://www.mutualist.org/id4.htm...
Après la définition du capitalisme (corporatiste précisent ils toutefois) de cet article est orientée et globalisante. Cela ne s’applique pas nécessairement à une définition strictement économique où la production engendre le profit (d’abord au niveau individuel au sens où l’on finit par produire plus que ce qui est strictement nécessaire pour couvrir nos besoins et l’énergie dépensée au même moment), que le profit engendre l’épargne, l’épargne nourrit l’investissement, l’investissement la productivité et la productivité la capacité à dégager plus de profit et donc plus de temps pour soi et pour la civilisation, c’est beaucoup moins problématique, même les communistes peuvent être capitalistes à ce compte là.
Mais cette vision théorique économique et désincarnée ne rend pas forcément compte du cadre dans lequel a lieu l’activité de production. Et il faut bien admettre que si nombre d’institutions financières clament la libre entreprise et la concurrence, elles sont bien satisfaites de voir les licences bancaires distribuées au compte-gouttes par l’Etat et de rester "entre soi", que si certaines entreprises d’édition de logiciel clament ne devoir leur succès qu’à l’accueil du marché vis à vis de leur excellents produits, elles sont bien contentes que les lois sur le copyright puissent être utilisés à leur avantage et les codes de la consommation sur la vente liée interprétés avec bienveillance à leur égard, etc.
Voilà, pour résumer et il y aurait beaucoup d’autres choses à dire, le libéralisme est un courant de pensée certes ancien (Lao Tseu priez pour nous) mais encore très vivant, bouillonnant, divers et toujours source de vifs débats et de réflexion tous azimuts loin de la doctrine figée et monolithique que certains voudraient dépeindre.
merci Liberta, BdF aurait beaucoup a apprendre de vous.
D’autant plus qu’il se targue d’etre journaliste – bonjour le niveau…
Merci, merci Flak, ça me touche. Après je ne donne de leçons à personne, je me permets juste de présenter des axes de réflexion et de de recherche que d’autres ont indiqué antérieurement. Et il y aurait plein d’autres choses à dire. Chacun en fait ce qu’il en veut après. Il est sûr que je garde l’espoir que certains dénigreront moins des idées et une pensée si on les aide à dépasser le stade de la caricature mais je ne m’acharne pas non plus. Encore faut il le vouloir. De temps en temps me reviennent à l’esprit les mots de Frederick Douglass "Freedom is a road seldom traveled by the multitude" (on entend ces mots probablement répétés par un militant noir américain dans un album de Public Enemy) et il en savait quelque chose. Encore une fois votre commentaire me réchauffe déjà le coeur.
Veuillez m’excuser en revanche pour les fautes de français. Je pense que "mise en doute" aurait été suffisant et que "souci constant de" serait plus juste. Il y en a certainement d’autres, je le crains. D’avance pardon.
« Voilà, pour résumer … le libéralisme est un courant de pensée … encore très vivant, bouillonnant, divers et toujours source de vifs débats et de réflexion tous azimuts loin de la doctrine figée et monolithique que certains voudraient dépeindre. »
Grands dieux, heureusement 🙂 !
En pratique, peu importe finalement l’axe politique des uns et des autres tant que celui-ci se développe dans le respect des axes des autres. Ainsi, peu me chaut qu’un communiste se revendique de cette idéologie bricolée, tant qu’il ne me l’impose pas. A ce titre, votre vision pragmatique qui autorise une palette riche de libéralisme (du plus timoré au plus libertarien) ne me gêne pas du tout.
@H16.
Tant mieux et je suis heureux que nous nous rejoignions là dessus. Après si votre phrase sur "votre vision pragmatique" s’applique à la mienne c’est que je me suis mal exprimé. Je ne suis pas vraiment un "pragmatique", je suis une sorte de libertarien agoriste avec une conception très tranchée de l’Etat, de la hiérarchie et du pouvoir, voire de l’autorité dans certaines (pas mal de?) conditions. Et je pense que ne pas avoir le droit naturel à l’esprit lorsque l’on agit peut conduire aux pires horreurs.
Mais je me suis dit que ce n’était pas le moment de prêcher pour ma chapelle, assez minoritaire qui plus est et qu’il était opportun de présenter un panorama plus vaste, plus général du libéralisme, au moins dans un premier temps. Cette palette est délibérément descriptive et "neutre". Car je voulais que durant ce premier temps même les libéraux pragmatiques et les libéraux conservateurs pourtant parfois associés à de grands malheurs à mon sens soient présentés sous un jour un peu moins défavorable que la caricature de l’homme repu en haut-de-forme qui vient de terminer de manger un enfant cru au petit dej’ et s’apprête à regarder la télévision se réjouissant à l’avance de voir les cataclysmes qu’il a semé dans le tiers monde tout en gagnant beaucoup d’argent (quand il ne le fait pas en dormant). Je sais que ce cliché n’a pas été proféré tel quel mais pas loin, je crois.
je trouve que d’un point de vue intellectuel, et même si je ne la partage pas, la pensée libérale utilitariste et pragmatique est intéressante et mérite d’être abordée avec ceux qui veulent en savoir plus sur le libéralisme, ne serait-ce que pour parler ensuite de la pensée libérale jusnaturaliste.
Mais après ce n’est pas tant que ma vision "autorise" les autres courants de pensée, c’est juste qu’ils existent et que je voulais les présenter à peu près comme leurs "adeptes" le souhaiteraient.
S’il y a ici des libéraux ici qui veulent enrichir leur idée de liberté (et il semble que ce soit le cas) je leur recommande chaleureusement de se pencher sur les rapports entre liberté et responsabilité.
Voilà un H16 grinçant mais désabusé, maniant l’humour avec moins de distance que d’habitude.
Bon, BureaudeFond, avec ses commentaires oscillant entre généralités nappées aux bons sentiments, naïvetés très courues, et gentilles provocations semi-canailles, donne l’occasion aux zélotes du libéralisme de s’ébrouer un peu .
Et si le ‘libéralisme’ était un système qui ne fonctionne jamais correctement à l’état pur , tout en étant une sorte d’ état natif de la vie économique et sociale ? Un truc originel , mais sans être vraiment naturel.
Le piège étant de chercher à retrouver ou justifier cet état faussement ‘naturel’ en se refusant à l’organiser et en effaçant l’homme. Le libéralisme est mode de fonctionnement qui doit se construire. Le marché est une construction intellectuelle. Un peu comme la démocratie : suivant les époques et les peuples , on l’adapte . Et c’est en l’adaptant qu’on la fait vivre.
Voilà le profonde cécité des libéraux pur sucre.
Ceci dit le triomphe des pensées anti-libérales est d’un immense comique. Cette communion disparate vers ‘plus de régulation’ a pas mal de chance de nous conduire à de la mauvaise régulation. Et rien de bien sérieux n’étant proposé comme alternative totalitaire crédible (Où es tu ma belle Utopie Rouge ?) , on se contentera de gripper autrement la machine, sans la mettre en cause vraiment.
Mais l’Histoire surgira probablement par des chemins de traverse qu’on commence à entrevoir, et rendra ces questions secondaires .
"Et si le ‘libéralisme’ était un système qui ne fonctionne jamais correctement à l’état pur , tout en étant une sorte d’ état natif de la vie économique et sociale ? Un truc originel, mais sans être vraiment naturel."
Je dirais plutôt que le libéralisme pur n’existe pas pour la simple raison que tout le monde n’est pas parfaitement libéral, tout simplement. J’ai l’habitude de dire que "nous méritons collectivement le monde dans lequel nous vivons" ( jesrad.wordpress.com/2006… ). Est-ce à dire qu’une société "vraiment" libérale est impossible ? Non, cela veut seulement dire qu’on prend ici le problème à l’envers: une société est exactement aussi libérale que les gens qui la composent, pour faire bref. Aussi sûrement qu’on n’éradiquera jamais la totalité de la criminalité, on ne fera pas non plus disparaitre l’antilibéralisme complètement. Est-ce qu’une société sans crime existe ? Non, mais ça ne veut pas dire qu’on ne peut pas garder le crime en échec.
Conclusion: le libéralisme (en tout cas, le mien) n’efface pas l’homme pour "construire" une société, c’est même le contraire. Changer les gens pour changer le vaste système qu’ils composent. C’est pour ça que la démarche de tant de libertariens et anarchistes est avant tout éthique.
C’est d’ailleurs aussi le message principal de la nouvelle édition des Principia Discordia (Black Iron Prison) que nous autres Discordiens avons écrit et continuons d’écrire dans ce but. Eh oui, on ne peut en aucun cas escamoter la religion de la question de la civilisation.
Avant tout, je reviens sur ma déclaration concernant votre clonage supposé. Au moment de l’écrire, je m’étais rendu compte de sa fausseté, car justement, les différences apparaissent et restent présentes, malgré une collectivité de pensée. C’est intéressant.
Bon, dans ce cas, si vos individualité acceptent la mienne à condition que j’accepte les vôtre et n’aille pas à l’encontre de vos préceptes, j’ai une question aux zélotes : imaginons qu’un type comme moi arrive, avec des convictions pas si éloignées en terme d’anarchisme, d’individualisme, de rejet de la hiérarchie, mais qu’il soit plutôt altermondialiste et qu’il y voit, non une gentille passion de babas pas futés, mais une solution et un besoin à l’impasse sociétale actuelle… Bref, un anarchisme-libéral-altermondialiste, comment vous l’intégreriez dans votre galaxie ? Est-ce possible ? Contradictoire ?
Même si ça étrille, ça fait plaisir d’avoir un peu de répondant.
moi c’est pareil, je fait pas de politique mais je reste le cul entre deux chaises
@BdF
La réponse est un peu dans votre question… Si vous voulez vivre dans un collectivité quelqu’elle soit avec des gens consentants, vous ne nous posez aucun problème. Les communistes non autoritaires, les kibboutzniks, les babas, et tous les autres vivant dans des ashrams ou des communautés sur des terres qu’ils n’ont volé à personne ont bien le droit de choisir leur mode de vie. Mieux, une justice les défendra si leurs droits sont violés. Je ne sais pas si on vous considérera libéral pour autant mais en tout cas les libéraux ne se sentiraient pas agressés par votre mode de vie,même si vous pensez et clamez haut et fort que tout le monde devrait vivre comme vous. Tant qu’il n’y a pas de coercition vis à vis des "extérieurs"…
Tiens à propos de communauté – et là j’ouvre une parenthèse- vous ne savez peut être pas que pour certains "zélotes" le droit de propriété découle d’une certaine interprétation du "homestead" et de la pensée lockéenne et donc un bien, un lieu abandonné durablement et manifestement par ses propriétaires peut être "réapproprié" par d’autres, sans contrepartie (après faut peut être blinder son dossier : témoins, photos, preuves) surtout s’ils transforment le bien ou réaménagent le lieu. Le travail de la nature est source d’appropriation pour ce qui n’était pas déjà détenu par autrui. Dès lors, pour ces zélotes tous les immeubles "squattés" ne le sont pas forcément de façon illégitime. Un exemple parmi d’autres où le libéralisme n’est pas forcément là où on l’imagine. Après, tous les libéraux ne voient peut être pas les choses ainsi.
-Fin de la parenthèse.
En revanche, si vous pensez que l’altermondialisme ou toute autre théorie est la seule voie possible et qu’il faut sauver le monde même malgré lui. Si donc vous pensez que l’on ne fait pas une omelette sans casser quelques oeux, là vous perdriez quelques amis ici… Et vous seriez classé dans la catégorie des collectivistes, étatistes, ennemis du peuple (et pourquoi pas? 🙂 ) ou autre… mais certainement pas libéral.
@ pp
Je ne suis pas sûr de voir où vous voulez en venir…
Je pense que pour la plupart des gens ici, liberté et responsabilité sont conditions nécessaires et suffisantes l’une de l’autre, ie on n’a pas l’une sans l’autre. Non? Donc en choisissant l’une on accepte l’autre aussi.
Quand même, dans le détail, l’altermondialisme est un mouvements de mouvements disparates et presque contradictoires dont aucun n’a jamais réussi à concrétiser ni expérimenter en laboratoire national autre chose que des horreurs bien pire que l’insipide et égoïste système capitalisto-libéralo-démocratique.
Reste qu’ensuite dans ce fatras coagulé par un esprit anti-‘ce-qui-existe’ et un romantisme de contestation , on peut trouver,me semble-t-il, des préoccupations plus que louables ou des évidences un peu trop oubliées sur le concept même de consommation, la faim dans le monde, l’écologie et l’environnement, la raréfaction des matières première et de l’énergie et la nécéssité d’un certain protectionnisme qui permettrait au système de ne pas aller plus vite que ce que l’évolution d’un homme ne le permet.
Mais , prenons la préoccupation louable au sujet de la faim dans le monde , par exemple , si elle ne doit pas nous faire oublier la part de responsabilité du libre échange dans la destructuration des économies des pays dits ‘pauvres’, ne doit pas non plus nous faire oublier que les formes d’aides à ce problèmes ne font parfois que l’entretenir et même l’aggraver , et que souvent les formes de pouvoir que ces pays se sont donnés entretiennent gradement cette destructuration et cette pauvreté , quand ce n’est pas la population elle même, toute entière, qui court après un modèle cuturel fascinant dont elle n’a pas les moyens et dont le prix est mortel pour elle.
C’est con, rien n’est simple et le nier complique les choses. Heureusement l’homme et la société sont bio-dégradables.
jesrad vous écrivez :
"Je dirais plutôt que le libéralisme pur n’existe pas pour la simple raison que tout le monde n’est pas parfaitement libéral, tout simplement. J’ai l’habitude de dire que "nous méritons collectivement le monde dans lequel nous vivons"
Je passerai d’abord sur le "nous méritons" , qui sent la punition de ne point bien ‘penser’ comme vous.
Ensuite j’ai le regret de vous dire que c’est un raisonnement très contestable : on pourrait dire , à l’inverse, que tout le monde n’est pas libéral parce que le libéralisme pur ne s’est jamais naturellement imposé !
On pourrait dire ,également, que le monde n’est pas communiste parce que tout le monde n’est pas parfaitement communiste.
La morale étant qu’il faut éduquer de bon petits libéraux ?
Le libéralisme n’est pas un paradis naturel pré-existant dont les peuples se priveraient en cherchant toujours à poser des règles via l’ Etat et qu’on ne pourrait atteindre qu’en "laissant-faire" .
La vérité du marché et sa force de correction et de régulation ne peuvent s’exercer dans un laisser-faire total, dans une pseudo-liberté où les rapports de force et de pouvoir règnent.
La liberté (et la responsabilité , oui,oui) ça se construit. Evidemment il faut les bonnes règles … !
De plus , vous faites du libéralisme une sorte de but alors que ce n’est qu’un cadre. Oui vous n’effacez pas l’homme mais vous le ratatinez.
Je dis ça amicalement et 😉 . Je suis allé fureter sur vos articles et ils sont biens.
"On pourrait dire ,également, que le monde n’est pas communiste parce que tout le monde n’est pas parfaitement communiste."
Et je serais tout aussi d’accord. Si tout le monde était communiste, alors en avant pour le communisme, qui fonctionnerait dès lors, pour la première fois de l’Histoire, du fait même que les gens qui y participeraient seraient communistes eux-mêmes.
Il me semble que vous ne saisissez pas la distinction fondamentale qu’il y a entre le libéralisme et tout autre modèle politique. Je n’ai jamais dit que le libéralisme était un but. De même, je ne dis pas que la liberté est une valeur à défendre, mais bien une condition à l’expression des valeurs.
Pour illustrer: jesrad.wordpress.com/2008… et surtout jesrad.wordpress.com/2007…
"La liberté (et la responsabilité , oui,oui) ça se construit. Evidemment il faut les bonnes règles … !"
Voilà, c’est exactement ça.
@oppossum : « la part de responsabilité du libre échange dans la destructuration des économies des pays dits ‘pauvres’ « : je voudrais beaucoup un exemple pris dans le monde réel.
H16, je pense que vos connaissances vous permettent mieux que moi de trouver des exemples à ma pensée (astucieux comme argument ça …)
Astucieux ? Non, fuyant. Si je vous demande d’en trouver un, c’est précisément parce que je n’en ai pas moi-même. Cela vous semble si évident que cela ne doit pas vous être trop dur à fournir. Allez, un petit effort.
Les pays qui sont concentrés dans une monoculture sont , à mon humble avis, en état de faiblesse chronique et de dépendance vis à vis de l’extérieur … et en temps de crise , n’en parlons pas (Même l’Islande avec sa mono-culture ‘financière’).
Et il me semble bien qu’un certain libre-échangisme est bien pour quelque chose là dedans.
Bon maintenant, les choses étant compliquées je n’en tire pas d’autres conclusions que celle consistant à penser que les principes les plus fondamentaux , même la liberté par expl, exigent parfois, toujours, des aménagements.
L’Islande n’est pas à ‘mono-culture financière’ d’une part, et d’autre part, je ne vois pas en quoi cela constitue un exemple probant, même de loin. Explicitez-vous.
Jesrad, sans que cela altère mon admiration pour vos compétences et votre humour , j’ai l’impression qu’il n’y a pas assez de sociologie ou d’anthropologie dans vos conceptions.
L’homme d’aujourd’hui , comme ma mère, n’a effectivement pas bien saisi la supériorité native du libéralisme sur tout autre théorie économie -question d’éducation probablement – et il demande qu’on la lui prouve par la pratique. Et il trouve tout de même un certain lien entre le séisme actuel et la dérégulation "libérale" du monde financier. Et finit par regretter les 30 glorieuses semi-administrées et inflationistes où chacun avait son travail et la stabilité en plus.
Bon, je fais court pour vous provoquer 😉 .
« L’homme d’aujourd’hui … demande qu’on lui prouve par la pratique la supériorité native du libéralisme » : non. L’homme d’aujourd’hui s’en fiche. Il veut simplement qu’on le laisse en paix. Ce qu’il réclame (regardez autour de vous) c’est moins d’impôts, plus de liberté pour agir, plus de justice. Factuellement aussi, on se rend compte que le système actuel offre plus d’impôts, moins de liberté pour agir, moins de justice. Ce système est vicié. Or, ce système est appelé « dérégulé » par les collectivistes. A la baisse de liberté, ils répondent donc par … une augmentation des contraintes. A l’augmentation des impôts, ils répondent par … un accroissement des taxes et ponctions. A l’absence de justice, ils répondent par … la discrimination positive, l’égalitarisme à tout prix et l’écrasement de l’individu devant la masse.
Où est la cohérence ?
"Et il trouve tout de même un certain lien entre le séisme actuel et la dérégulation "libérale" du monde financier."
Quizz: de combien de pages de textes réglementaires la finance s’est-elle affranchie pendant les 8 dernières années de "dérégulation libérale" ?
Réponse: loin d’avoir diminué, le nombre de pages de réglementation a explosé, avec rien de moins que 70 000 (soixante-dix mille) pages pour le seul Sarbanes-Oxley Act de 2002.
Dérégulation mon cul.
Jesrad ce que vous dites est peut-être vrai mais …
– d’une part un accumoncellement de règles que l’on détourne , c’est peut-être une façon de ne pas ‘réguler’ … sans compter que de mauvaises règles n’arrangent rien , comme celles qui ont poussé les banques a accorder des prêts immobiliers à des gens n’en ayant pas les moyens et sur des
– et d’autre part, il me semble bien lire , çà et là , qu’ objectivement , on a évolué dans les faits, vers une sorte d’accroissement des zones de liberté obscure de la finance , peut-être dues à la complexification des produits financiers que les spécialistes eux même sembleraient avoir du mal à comprendre.
Bon dérèglementation ou dérégulation ne sont peut-être pas le termes exacts , mais on semble admettre qu’une certaine liberté à été permise , dans le domaine de la finance, qui a abouti, conjugué à des phénomènes de bulles (immobilière, boursière … chinoise à venir ?) et à des pratiques d’endettement permanents et excessifs qui mettent trop de futur dans la valorisation des choses et donc trop de liquidités (? j’suis un peu béotien) , qui a abouti, donc, non seulement à une excitation nuisible de l’économie dite réelle, sommée par leurs actionnaires d’offrir des rendements comparables à certains produits financiers qui eux mêmes s’auto-émulaient dans cette direction assez virtuelle, mais aussi a des comportements libres mais totalement irresponsables !
Comment expliquez vous que Greenspan lui même admette dans un pathétique ‘désarroi’ (comme on se plait à le souligner) que le monde financier ("free market") n’ait pas su s’auto-réguler ? Cela suppose bien qu’il y avait des zones où il ne l’était pas ou plus ou bien moins .
Bla bla bla.
La réalité, c’est que les banquiers sont de plus en plus des quasi-fonctionnaires, des deux côtés de l’Atlantique, que leur métier se fait en pilotage automatique, pré-programmé et protégé par la législation applicable. Le simple fait que l’état renfloue les banques en ce moment même, comme si c’étaient des services publics, en est une preuve de plus. Lisez donc ce que Vincent Bénard a à dire sur cette hyper-réglementation: http://www.objectifliberte.fr/20...
Dérégulation mon cul, donc.
"Comment expliquez vous que Greenspan lui même admette dans un pathétique ‘désarroi’ (comme on se plait à le souligner) que le monde financier ("free market") n’ait pas su s’auto-réguler ?"
Greenspan ? Ce type est le pire faux-jeton au monde. S’il y a une seule personne au monde qui porte le poids de la crise actuelle sur les épaules et mériterait d’être pendu pour le coup, c’est bien lui. C’est un keynésien conservateur en plus d’un social-démocrate, qui se fait passer pour libéral sans jamais avoir rien fait de libéral de toute sa vie. Ayn Rand l’appelait "le Fossoyeur" avec préscience: le mec qui raconte qu’il est d’accord avec ta philosophie de la liberté, pour mieux l’assassiner dès que t’as le dos tourné. Murray Rothbard aussi avait bien des choses à lui reprocher, voici un petit florilège:
"I found particularly remarkable the recent statements in the press that Greenspan’s economic consulting firm of Townsend-Greenspan might go under, because it turns out that what the firm really sells is not its econometric forecasting models, or its famous numbers, but Greenspan himself, and his gift for saying absolutely nothing at great length and in rococo syntax with no clear-cut position of any kind."
"Greenspan’s real qualification is that he can be trusted never to rock the establishment’s boat. He has long positioned himself in the very middle of the economic spectrum. He is, like most other long-time Republican economists, a conservative Keynesian, which in these days is almost indistinguishable from the liberal Keynesians in the Democratic camp. In fact, his views are virtually the same as Paul Volcker, also a conservative Keynesian. Which means that he wants moderate deficits and tax increases, and will loudly worry about inflation as he pours on increases in the money supply."
"As an alleged "laissez-faire pragmatist," at no time in his prominent twenty-year career in politics has he ever advocated anything that even remotely smacks of laissez-faire, or even any approach toward it. For Greenspan, laissez-faire is not a lodestar, a standard, and a guide by which to set one’s course; instead, it is simply a curiosity kept in the closet, totally divorced from his concrete policy conclusions."
"Over the years, Greenspan has, for example, supported President Ford’s imbecilic Whip Inflation Now buttons when he was Chairman of the Council of Economic Advisers. Much worse is the fact that this "high philosophic" adherent of laissez-faire saved the racketeering Social Security program in 1982, just when the general public began to realize that the program was bankrupt and there was a good chance of finally slaughtering this great sacred cow of American politics. Greenspan stepped in as head of a "bipartisan" (i.e., conservative and liberal centrists) Social Security Commission, and "saved" the system from bankruptcy by slapping on higher Social Security taxes."
Je continue sur le phénomène de "fonctionnarisation" des banques: le mouvement de privatisation des banques françaises ces dernières décennies s’est fait en échange d’une plus grande intrusion de l’état dans le secteur financier (le pouvoir de l’état et sa taille, même relative, n’ont jamais cessé d’augmenter depuis les "30 glorieuses": eh oui, le monde était plus libéral alors). En plus, cette privatisation s’est faite pour une seule raison: permettre d’évacuer en dehors du bilan de l’état des dettes et déficits, endossés par les actionnaires privés. C’est la leçon du scandale du Crédit Lyonnais: quand ça pète mieux vaut ne pas avoir l’air d’en être responsable.
C’est le même mécanisme qui est à l’oeuvre aux USA: Fannie et Freddie servaient à rien de moins qu’à escamoter du budget fédéral sa subvention pure et simple des crédits hypothécaires (subvention prenant la forme d’une réduction des taux par la FED). En 2007 le fusible a sauté: ça permet à l’état de blâmer le marché pour ses propres errements…