C’est du propre ! J’ai à peine décidé de ralentir le rythme des billets pour deux petites semaines qu’évidemment, la Ligue des Gentlemen Extra-Comiques lance un assaut de Citoyenneté Festive. C’est la Phalange Armée des Antiracistes de Combat qui se jette donc dans l’arène et décide de désosser du Débat Gouvernemental. Et ça charcute grave.
C’est par le truchement de l’inénarrable tabloboboïde quotidien Libération que j’ai appris la nouvelle : SOS Racisme lance une pétition.
Il y a donc un joli petit site, tout de noir et de jaune vêtu (c’est scandaleux, il n’y a pas toutes les nuances de marron et de rose, c’est de la discrimination !) qui permet de lancer un cri rauque, puissant et salvateur, vers le gouvernement de fachiss’ qui font plonger le pays dans les zeures les plus sombres de son histoire : arretezcedebat.com (prononcez, je suppose : Arrêtez ce débat con !)
Comme le relate le positivement comique article des folliculaires de Libé, SOS Racisme a donc décidé que le débat ne devait plus avoir lieu. En effet, en lançant une telle polémique, le gouvernement ne pouvait, selon l’association relayée bruyamment par un journal tout acquis à sa cause, qu’aboutir à libérer une parole au mieux « stigmatisante », au pire « raciste ».
Et en France, pays des droits de l’Homme, de la liberté d’expression politique et religieuse, la parole raciste n’a pas le droit de s’exprimer. Tout simplement, nous explique-t-on doctement, parce que le racisme n’est pas une opinion. Dès lors, on ne peut pas l’exprimer.
Ainsi, si l’on veut interdire la banane parce qu’elle est trop … jaune, mettons, il suffira de laisser libre commerce sur tous les fruits, et dire que la banane n’est pas un fruit, et le tour est joué. Habile.
Evidemment, pareil subterfuge serait visible annoncé d’emblée.
On l’enrobera donc d’une salve de petites phrases construites à dessein pour établir un contexte où chaque innuendo orientera subtilement (ou pas) vers la décision finale : le racisme ne doit pas être discuté. Du tout.
Et c’est donc parti pour une « réalité inquiétante et nauséabonde » : un petit adjectif comme ça, nauséabond, c’est très pratique et ça classe ceux qui oseraient rentrer dans le débat de mal-sentants, par exemple.
Snif snif, mais, vous puez le Débat Sur l’Identité Naâââtionâââle, mon brave ! Si vous voulez continuer à passer pour un bon citoyen conscient de ses responsabilités en tant que porte-flambeau de la pââââtrie des Droidlhom et de la Liberté d’Expression et Tout Ça, il va falloir vous nettoyer la bouche au savon et oublier bien vite ce débacaca.
En réalité, toute la pétition est un véritable festival : après la réalité nauséabonde, on trouve de la conscience républicaine sous blister (encore neuf, jamais servi), du vivre ensemble par palette prête à la distribution aux grossistes, de la méchante stigmatisation en aérosols qui attaque la couche de zone politique en dessous du radar démocratique, et bien évidemment, de la haine et de la désunion qui suintent de barils mal fermés en provenance directe de ministres de la République !
La conclusion de tout cela est évidente pour l’association : il faut absolument arrêter de débattre. Il ne faut surtout pas que les gens puissent s’exprimer. Ceux qui auraient des velléités de penser différemment de ce que l’association prône n’ont pas le droit de l’ouvrir, puisque, par définition, ils ont tort et qu’ils n’émettent pas une opinion.
Et puis, tout le monde sait que faire taire les opposants quand ils disent de vilaines choses horribles, c’est le moyen le plus sûr pour que les dissensions et les avis divergents disparaissent ; c’est le moyen le plus solide pour que la société redevienne harmonieuse et tranquille. Pour que la France s’endorme sereine, il faut que tout le monde pense naturellement la même chose.
De loin, tout de même, je trouve cette position un tantinet dérangeante : on dirait une version soft d’un contrôle de la pensée et de l’opinion, une élimination par le silence du crime-pensée. Oh, bien sûr, on ne demande pas officiellement que ceux qui émettent un avis dans ces débats soient jetés en prison, ce serait trop gros, mais on intime l’ordre au gouvernement de faire cesser le débat, sur le mode « Circulez, y’a rien à dire » dans une sorte de fascisme light, c’est-à-dire Big Brother sans le CO2 (qui troue la couche d’ozone et réchauffe la planète), sans le sucre (qui fait grossir) et sans la cafféine (qui excite violemment les citoyens les uns contre les autres, dans le plus parfait mépris du vivrensemble avec des bisous) mais avec tout ce qu’il faut de contrôle social pour ostraciser les mal-pensants.
J’ai, depuis le début, trouvé ce débat idiot : termes mal posés, but à atteindre non exposé officiellement, définitions floues et pas partagées par tous… Tout l’exercice est clairement une manœuvre purement politicienne qui aura en plus eu l’inquiétant effet de stériliser les autres débats (dette, avenir industriel de la France, réformes de fond) tout en torpillant celui de l’immigration en le plaçant sous un angle qui le rend explosif à manier.
Mais après tout, si les gens veulent débattre sur des sujets mal posés avec des définitions floues, c’est leur problème. C’est en tout cas mieux que rien. Et même si les idées échangées (lorsqu’il y en a) ne volent pas haut, il ne me viendrait pas à l’idée de demander l’arrêt des conversations et des échanges au prétexte que certains sortiraient d’une ligne qui n’est définie, en somme, que par une clique agaçante qui s’auto-proclame Juste et Bonne alors que tout, dans son comportement, indique qu’elle n’est qu’un avatar de plus des petits censeurs et autres Pères La Vertu de la famille des Faites Ce Que Je Dis Et Pas Ce Que Je Fais.
Encore une fois s’illustre à merveille le problème fondamental de la politique française : elle ne souffre pas du tout de trop de débats nauséabonds, de polémiques sur des sujets qui fâchent. Non.
À cause des associations d’empêcheurs de penser de travers comme SOS Racisme, CRAN, HALDE, MRAP et autres bricolages plus ou moins institutionnalisés dans lesquels on trouve aussi une quantité grouillante de syndicats festifs, on a abouti à cette situation de blocage total où chaque sujet profond est totalement tabou. La politique française souffre précisément de l’absence de débat, d’un consensus mou et gluant qui est si épais, d’une mélasse moralinée si lourde et collante qu’il devient impossible de (se) débattre, d’exprimer autre chose que de grands soupirs fatigués et une flasque résignation.
Et tant qu’il y aura des tristes clowns pour réclamer qu’on fasse taire un opposant politique au prétexte que sa pensée n’est pas comme il faut, la politique ne vaudra pas le papier sur laquelle elle s’écrira.
« Dois-je censurer les défoulements de bêtise qui déferlent parfois ici ? Ce n’est pas en cassant le thermomètre que nous modifierons la situation. C’est en combattant, pied à pied, en expliquant sans trêve, en évaluant exactement l’état des forces – et je le trouve diablement inquiétant, l’état des forces. Quand je pense que la plupart des gens qui postent ici sont des enseignants, il y a de quoi être sidéré — et inquiet. Ce n’est pas une raison pour les censurer, parce qu’une parole coupée ici se paiera diablement plus cher dans quatre mois, ou dans deux ans. Vous avez aimé 2002 ? Vous adorerez 2012. » (http://bonnetdane.midiblogs.com/archive/2009/12/21/identification.html#more)
Voici comment Jean-Paul Brighelli, qui partage les mêmes soucis que toi sur cette question, répond aux thuriféraires de SOS Racismes et consort. Et pourtant, il se définit lui-même de gauche.
Effectivement, ce « débat », mal lancé, mal conduit, révèle une parole qu’on aurait pu croire éteinte. Je crois que c’est tant mieux. Effectivement, l’existence dans ce pays d’une importante population originaire d’Afrique noire et sub-saharienne pose, que cela plaise ou non, de nombreux et délicats problèmes. Est-ce « ouaciste » que de dire cela. Si des statistiques ethniques étaient disponibles, elles révèleraient sans aucun doute une sureprésentation de cette population en matière de délinquance petite ou grande. Nier cette évidence est le plus sûr moyen redonner du tonus à certaines idéologies dites « nauséabondes ». Celles-ci sont également réparties des deux côtés de l’échiquier politique et, en la matière, personne n’a a donné de leçons et pour moi, l’extrême-gauche, si sympathique à travers le prisme d’un facteur, n’a rien à envier à l’extrême-droite. Mais qui est le plus « ouaciste » des deux, celui qui déclare ne pas aimer telle ou telle population ou bien celui qui refuse de dire à un représentant de cette population qu’il n’est qu’un sale con au prétexte que sa couleur de peau, sa culture voire son intelligence l’empêche de comprendre l’entière signification d’une telle adjonction? J’ai été confronté, plus souvent qu’à mon tour, à cette problématique et j’ai passé suffisamment de temps sous des contrées extra-européennes pour comprendre l’autre et valider la bonne méthode. C’est Pierre Dac qui a le mieux résumé la chose: «Le jour où moi, juif, je serai traité de con, je saurai que c’est la fin de l’antisémitisme.». Mais le mot de la fin revient sans nul doute à Luis Rego qui a justement fait remarquer que, décidément, « Il y a de plus en plus d’étrangers dans le monde.»
La fameuse phrase « Le racisme n’est pas une opinion, c’est un délit. », est le seul moyen pour occulter le fait qu’a été institué un délit d’opinion. Si l’on disait « Le racisme est une opinion et un délit. », ça ferait moins démocratique…
petit rappel tactique: le debat c’est pour les faibles et les perdants:
au moment ou le debattant utilise des arguments et des idees, celui qui remporte le debat sera celui qui le rendra impossible: redefinir les mots pour leur faire perdre tout sens, occuper tout le territoire culturel: les SOS, MRAP, HALDE et autres ont gagne, le debat est clos, vous fermez vos gueules ( de sales racistes ).
C’est une lecon de strategie involontaire: on n’avance pas, on n’accomplit rien, on ne regle aucun probleme avec des debats.
C’est precisement au contraire par la reduction du nombre des debatteurs -grace a l’exclusion impitoyable de tous ceux qui n’ont pas de pouvoir reel- qu’on fait un vrai debat qui debouche sur des resultats concrets.
en fRance, de l’ecole a l’entreprise, les participants aux debats sont traditionnellement trop nombreux et mal choisis.En fRance, dans les medias, le debat est l’outil de developpement d’ego des journaleux: peu importe le resultat, qui n’interesse jamais un journaliste, le debat est un but en lui-meme. Jamais rien de positif ne sortira d’un tel monde.
Et finalement en fRance, en politique, le debat sert a occuper les cons, pendant qu’on agit sans debat, ni consultation, dans des structures hierarchisees hyper-verticales ou le bullshit boboegalitaro-expressif n’a pas cours.
Et bien sur en ecrivant ca, je me range moi-meme dans la categorie des racistes white-power esclavagistes, puisqu’il n’y a plus de nuance disponible; je suis tellement raciste je me degoute moi-meme 🙂
L’avantage de ce genre d’initiative à la con, c’est que cela permet d’identifier clairement les salauds. plus besoin de se casser la tête à faire des listes, ils nous offrent leurs noms sur un plateau. Connaître son ennemi, c’est essentiel, merci donc à tous ces braves gens. Je ne sais pas si nous aurons assez de murs lorsque le clash arrivera, mais nous avons la garniture.
Une pétition de plus surtout quand ça sent le roussi.
C’est fou ce qu’ils font comme pétitions à gauche, faut bien essayer de survivre. Tiens le web leur est utile quand il faut pleurnicher, la minorité de rue ne leur suffit plus ?????
En faisant le tour du net, on peut s’apercevoir de-ci de-là que le français qui se taisait écrit de plus en plus. Et tout y passe, la France, la République, la révolution (sans majuscule), la guerre d’Algérie/14-18/39-40, le fascisme, le national-socialisme, le communisme, les catholiques, les musulmans, les chauves, les barbus, les mensurations, les teintures, les ayatollahs, la bouffe, la clop, l’alcool, la débauche…….. on dirait que ce débat libère un trop plein, dont les français ont été gavés comme des oies.
Et maintenant, il faudrait les faire taire. Non, il faut continuer ce débat (même mal présenté), c’est la seule soupape dont dispose ceux qui ont le droit de voter, mais ne sont jamais entendus.
Le pb, n’est pas le racisme (outil politique), le pb, c’est que ceux qui évoquent le racisme savent que leur propagande est en train d’exploser.
Oups’ dans la liste des signataires j’avais lu :
Robert Hue Président de l’UMP au lieu de MUP.
Ma vue me joue des tours. Je vais arrêter le Charo Negro.
Trêve de lecture et ayant pris ma dose de H journalière, je vous souhaite à tous d’ici et d’ailleurs un très Joyeux Noel.
Merci mille fois à H16, pour sa revue de presse quotidienne et à son humour incisif.
PS : Higgins, je ne pense pas que JPB ait les mêmes soucis qu’H16, hormis l’école.
« Il s’agit de savoir si nous croyons à l’homme et si nous croyons à ce qu’on appelle les droits de l’homme. À liberté, égalité, fraternité, j’ajoute toujours identité. »
(Aimé Césaire.)
Ah les drouadlom. Que n’a-t-on pas fait comme saloperies au nom de cette fiction. Je ne suis pas étonné qu’Aimé Césaire s’en soit emparé, ce grand homme…
Le degrés zéro de la réflexion… Comme d’hab’… Que dire de plus !
C’est SOS Racisme, que voulez-vous… Font ce qu’ils peuvent !
Ca marcherait….. si c’était un débat. Ne connaissant pas SOS Racisme, je ne me permettrait pas de dire s’ils sont des « Bouhméchantspasbeaux » ou des « Youpigentilstrèsbien » (je laisse mes éminents co-commentateurs s’acquitter de cette tâche). Mais je crois comprendre le but de leur pétition, dans le sens où ce n’est pas un débat pour les raisons que vous avez évoquées : termes orientés avec une seule réponse possible (je n’ai encore vu personne d’assez brave pour dire « Être français c’est aimer le Roy », je ne perds pas espoir), censure des réponses qui échapperaient à cette orientation, débat caché sur l’islam et l’immigration, etc.
Que les gens puissent s’exprimer, c’est une nécessité. Il faut que le débat soit permanent sur autant de sujets que possibles et de façon libre. Mais le fait que le gouvernement orchestre le débat en question un peu à sa sauce pose le problème de la liberté. En général, un débat a lieu quand les gens se passionnent pour un sujet. Qui a décrété que les français avaient besoin de parler de la nation ? En ce qui me concerne, on ne m’a pas demandé mon avis. En plus, le débat est contrôlé et le problème de la liberté de ton se pose. Un débat n’a pas pour but de dire à quel point les valeurs défendues par le parti en place sont géniales (sauf dans un système ayant d’autres principes de base que le notre).
En bref, un débat c’est toujours bon. Mais en ce monde, chaque chose trouve sa place, et ce débat là a sa place dans un café du commerce, qui est un formidable lieu d’expression et de libération des tensions depuis deux siècles.
Donc en somme votre problème, c’est que le sujet du gouvernement ne vous plaît pas ? Ca tombe bien, moi non plus. Et après ? Laissons ceux qui le veulent débattre, aussi futile l’exercice soit-il. Le reste, c’est, purement et simplement, de la censure ou de la tentative de censure.
H16zounet,
Etant donne que je n’en ai pas vu sur ton blog, que penses-tu de creer une newsletter pour avertir automatiquement tes lecteurs de la sortie de nouveaux billets ? 😀
Tu te fourvoies complétement mon cher h16, et le fait que de grands intellectuels comme Criticus trouve ton billet pertinent en est notamment un signe éclatant. Il essaie de faire croire qu’il est anti-anti-raciste alors qu’il est simplement, basiquement, raciste, et c’est tout ce qui guide sa « pensée ».
SOS Racisme, et tu le sais, je leur pisse à la raie, je les conchie, bref.
Cependant, qu’ont-ils fait? Un site web, une pétition. Ont-ils monté des milices chargées de faire taire des dissidents? Ont-ils organisé le sabotage des débats dans les préfectures? Non, ils n’ont rien fait de tout cela.
La liberté d’expression s’applique aussi à SOS Racisme, le billet que tu as écrit est l’exact symétrique de leur démarche : voudrais-tu, par là, les faire taire? Voudrais-tu écraser leur droit de s’exprimer?
Méditez ceci : Lucilio répond à quelqu’un qui écrit cela « A force de faire la politique de l’autruche, ils sont en train de nous préparer une véritable bombe à retardement. »
Lucilio : « Tu veux dire qu’à force de s’enterrer la tête dans des pseudos polémiques ridiculement bidonées (400 burqas, 4 minarets), ils n’entendent pas la minuterie de la bombe qui va leur exploser au cul (dette, faillite de la Sécu, EdNat ravagée, etc.) ? »
Cette histoire de « débat » sur la burqa, je te le rappelle, organisé sous l’égide des préfectures, est totalement débile, illégitime, inutile, et très probablement nuisible au débat lui-même en réalité.
Eric Besson dit « le voile intégral est un défi pour notre République ». Ben putain, si 2000 gonzesses déguisées en fantôme peuvent ébranler la République, on comprend mieux comment on a pu passer jadis de la IIIème République au régime de Vichy en une seule journée, ou que quatre généraux en retraite ont pu faire trembler l’Etat sur ses bases.
@Chitah : mmmh ta réflexion serait valable si… si j’appelais à faire taire SOS Racisme ce qui n’est pas le cas. Je dis simplement que leur démarche comporte les graines d’une police de pensée. Et c’est ce que je dis en fin de billet : ce qui ronge la politique française n’est pas, justement, des milices aux chemises brunes, ce n’est pas non plus des débats trop virulents, c’est la force extraordinaire du contrôle social à ce point étouffant que chaque opinion devra être filtrée et passée au crible de la Pensée Officielle et être impitoyablement chassée lorsqu’elle est déviante.
C’est le fait qu’un type comme Zemmour, que je suis très très très loin de porter dans mon coeur, déclenche des broncas dès qu’il ouvre le bec et surtout lorsqu’il sort des banalités. C’est le cas lorsque tout le monde saute sur ses grands chevaux dès qu’un ministre parle de casquette à l’envers, etc… C’est devenu ridicule : le contrôle est à ce point omniprésent que non seulement, les uns et les autres ne peuvent plus s’exprimer (on ne sait donc plus ce que les gens pensent vraiment, ce qui donne de beaux discours polis mais totalement hypocrites) et pire, n’osent plus penser de travers.
D’autre part, tu embrayes sur la burqua. Pourquoi diable ? Est-ce le sujet du billet ? Est-ce même le sujet du débat, qui, officiellement, porte sur un truc aussi flou que l’identité nationale ? Non.
C’est dommage, Chitah, tu as régulièrement de très intéressantes réflexions, mais pas cette fois-ci.
Je note l’imposante proportion de signataires employés par l’Etat (Education Nationale en particulier)…
L’histoire du débat sur la burqa est un lapsus, révélateur de ce que je pense : ce débat sur l’identité nationale est un débat anti-arabe, anti-musulman, les multiples saillies sorties ici ou là le montrent aisément.
Les termes comme « police de la pensée » sont totalement hors de propos. De quel « contrôle social » parles-tu? Qui a fait quoi? Je le répète : la liberté d’expression est un droit symétrique : Zemmour a le droit de dire ce qu’il dit, et j’ai le droit de répliquer comme bon me semble, prêcher la bonne parole autour de moi pour expliquer à quel point il raconte nimp, monter un journal tout entier tourné vers la critique de zemmour, etc.
Et si j’ai envie de faire déclencher une bronca, je le fais.
Je te pose une question précise : qui n’ose plus penser de travers? Qui? J’aimerai une réponse précise. Le tocard de maire qui parle des 10 millions de parasites? Encore heureux que ce connard se fasse huer, moquer.
Alors, qui n’ose plus parler de travers sur l’identité nationale? Qui a été ostracisé, muselé, banni des débats?
Le péché originel, ici, ce n’est pas SOS Racisme qui l’a commis, c’est Eric Besson qui, pour pouvoir administrer une fellation politique à son maître Sarkoko Ier a lancé cet OVNI, que même ledit maître regrette désormais amèrement de voir se développer : ordre a été donné à Besson de repousser, étaler, diluer, ce « débat ».
@Chitah : compte-tenu des réactions aux saillies de Morano, je pense qu’on peut dire que penser de travers, en France, déclenche une véritable tempête médiatique et que cette tempête doit en faire réfléchir plus d’un avant qu’il s’exprime sur un sujet quelconque à son tour.
Tu peux toujours dire que « non non », finalement, il sera impossible de savoir combien et qui se sont retenu de penser de travers puisqu’on ne connaît que ceux, justement, qui ont émis une opinion explosive au point de déclencher un cataclysme journalistique. La partie congrue, probablement.
Maintenant, je le redis : je trouve que demander à faire taire des opposants comme le fait SOS Racisme (en apostrophant le président, tout de même) est un procédé rhétorique honteux.
J’apprécie particulièrement l’avis de Rioufol sur ce débat:
http://blog.lefigaro.fr/rioufol/2009/12/pourquoi-il-faut-poursuivre-le.html
En ce qui concerne SOS Racisme, je nuancerais quand même (en référence aux propos de Chitah) ; cette association perdure grâce à l’Etat qui a fait de la discrimination un délit et du racisme un prétexte vague pour étouffer nos libertés. A partir de là des mongols de leur trempe ont pu joyeusement s’engouffrer dans ce qui constitue aujourd’hui leur terreau d’activité, et même acquérir une certaine légitimité aux yeux de l’opinion publique (« ils font partie du paysage »).
Ce simple constat me conduit à assimiler l’action de SOS racisme à celle du producteur qui pond un argumentaire contre la suppression des tarifs douaniers qui le protègent, si vous voyez ou je veux en venir ; il ne mérite pas que je le prenne au sérieux.
OK, donc police de la pensée. Ma question est la suivante : entre ce que tu évoques et ceci http://www.afrik.com/article8187.html , existe-t-il selon toi une différence de degré ou de nature?
C’est ça que j’appelle une police de la pensée.
Enfin bref, tout ça c’est irrationnel, et politicien.
@h16
« …il sera impossible de savoir combien et qui se sont retenu de penser de travers… »
Parmis les politocards, je crois qu’une main et demie d’un lépreux suffirait pour les dénombrer. Et à l’UMPS ou au PS, je doute même que l’on puisse en trouver.
pour moi il est clair que les francais se sont chies dessus depuis le debut.
C’est la mentalite francaise de merde (elitisme mal place, reperes moraux foireux, desobligeance chevillée au corps) qui est a la base de la degenerescence de la population immigree en une caste de maudits, c’est cette meme mentalite de tocards congenitaux qui a fait organiser ce pseudo-debat pour journalistes attardes mentaux (pleonasme s’il en est), et c’est la culture des opprimes pour perdants transis qui fait que toutes les associations (grassement entretenues) de damnes de la terre ont goulument suivi cet etron mediatique.
Ahhh c’est sur que ca serait plus simple s’il y avait du travail pour les jeunes ( ou du travail tout court), ca fait un.
Ce qui serait bien aussi ca serait que les conseils des aines soient les bons.Je n’ai pas encore rencontre un seul aine francais qui ne soit pas
-traumatise presque jusqu’au viol par l’existence de l’argent.
-incapable de fournir un conseil clair en matiere de relations de travail ou d’entrepreunariat.Vous avez une idee bizness? la PREMIERE chose qu’on va vous dire en france, c’est ‘attention on va te piquer ton idee’.
Avec de references comme ca c’est sur que c’est pas le top pour partir dans la vie.
Et bien sur, l’ecole Froncaise renforce ces inadaptations.
Ca fait deux et c’est deja beaucoup vu que la on n’a meme pas encore parle du racisme latent chez les classe populaires-avinees dont on parle peu mais qui existent, et utilisent joyeusement la tradition de desobligeance verbale pour rendre la vie pourrie aux bronzes qui auraient l’inconscience d’aller s’etablir a la cmapagne.
C’est sur que c’est moins la classe que Zemmour ( ce petit trouduc) mais c’est aussi ca la fRance, allez pas me raconter qu’on est des saints.
Ca serait plus simple si on avait pas parqué les immigrants dans des barres, si ca avait ete possible pour eux d’aller dans le monde rural (des zarabes dans le monde rural froncais,laisse tomber!), ca serait plus simple en fait si on avait pas applique le ‘savoir faire’ francais a leurs destinees depuis le debut.
Mais bon c’est sur qu’au final le racisme c’est 1% du probleme.
Encore une fois, une merveille demonstration d’a-cote-de-la-plaquisme par la Kultuhr Froncez.
J’adhérerai à SOS-racisme quand ils mettront un S à racisme. Il y a des racistes noirs, arabes, juifs, chinois et même des ocre-crème et des anthracite-argenté. Mais à SOS-Machin, ils ne fustigent que le Berrichon de base ou le Parisien-baguette. C’est sectaire.
Pierre Desproges
Voila pour ces sinistres connards.
Concernant le débat, il faut être clair, la volonté de base c’était de mettre en route un vague machin sous-préfectoral qui fasse parler dans les journaux, histoire de dire « vous voyez, on ne lâche pas l’affaire, le kärcher va être livré », de bien faire hurler à la mort les belles conscience de gauche qui vivent à l’écart des banlieues chaudes et rameuter l’électorat vraiement de droite (parce que l’UMP, hein, on ne sait pas trop). D’ailleurs, il suffit de se rendre dans les sous-pref pour voir la gueule du débat et des participants. Du crevard de cabinet préfectoral, de l’associatif issu de la diversité, quelques élus et basta, la population, la vraie, celle qui bosse et qui supporte la merde : que dalle, elle est conviée à fermer sa gueule. Manque de pot, ces cons de Suisses votent et voilà le bordel.
Le plus inquiétant, c’est que parmi les nombreux promoteurs de cet arrêt du débat public, personne ne fait remarquer que la même logique voudrait que nous cessions également de voter (il y a des candidats et des partis dont la seule présence justifierait selon les mêmes critères, une pétition identique), de choisir les produits que l’on consomme (patrons, actionnaires, produits et salariés scélérats), de financer les chaînes publiques et privées et probablement que nous devrions interdire tous les médias qui ne soient directement et totalement contrôlés par des censeurs idoines, fermer internet…
En passant regardez ce que le gouvernement-maman vient de nous dégotter sous l’initiative de cet estimable Xavier Darcos.
http://www.latribune.fr/actualites/economie/france/20091223trib000455927/une-nouvelle-loi-sur-l-egalite-hommesfemmes-l-an-prochain.html
En même temps on ne peut pas non plus trop leur en vouloir de publier une telle pétition, ce débat ne sert pas à grand chose et on ne voit pas trop quel est son but (redéfinir la politique d’immigration? faire les cours d’Histoire et d’éducation civique différemment?), tout ce qu’on voit c’est qu’il gaspille beaucoup trop de ressources de l’Etat pour pas grand chose et donne du grain à moudre aux journaleux.
Mais c’est vrai que de nos jours, un peu partout dans le monde, il des problèmes de choc culturel / de réflexion sur l’Etat-nation qui dépasse un peu nos cerveaux de libéraux lol Par exemple dans la Russie extrême-orientale très peu peuplée par les Slaves on constate qu’elle est de plus en plus peuplée par des Chinois qui débordent de leurs frontières. Cette présence chinoise est naturelle car il y a une continuité spatio-économique de part et d’autre de la frontière russo-chinoise, ils ne font qu’optimiser un territoire qui est presque désertique à la base. Le problème c’est que ces Chinois n’ont pas les mêmes coutumes et les lois fédérales russes ne sont pas adaptées à leur culture. D’où le dilemne! D’un point de vue libéral je pense qu’il faudrait décentraliser un peu plus le pouvoir russe et permettre une plus grande autonomie aux locaux, c’est la mentalité politique à avoir de nos jours je pense. A une autre époque, je pense que l’Etat russe aurait déplacé de force des Slaves de plusieurs dizaines de milliers de kilomètres d’ouest en est quitte à les dépayser radicalement afin de préserver l’Etat-nation.
Tout ça pour dire que j’ai l’impression que ces multiples débats récurrents depuis un certain temps font peut-être partie de cette tendance de révision de l’Etat-nation!
Enfin bref, je suis passé par là pour souhaiter de bonnes fêtes de fin d’année aux libéraux, à hashtable et d’avance je vous souhaite un joyeux Noël et une bonne année 2010!
La liberté vaincra! 😀
@Phantom : bien sûr que ce débat ne sert à rien. Faut-il cependant empêcher les désignés volontaires aux échanges de petits fours en préfectures de se parler ? Je ne pense pas : ils n’en valent pas la peine.
c’est amusant comme le pays des ‘libres penseurs’ est devenu le pays de la morale…
Comme Chitah, ce billet me gène.
Ce débat n’est pas seulement « idiot et en termes mal posés, but à atteindre non exposé officiellement, définitions floues et pas partagées par tous ». Il est surtout orchestré par le gouvernement. Les conclusions étant déjà prêtes avant même le début du « débat ».
C’est cela que dénonce, habilement, SOS Racisme. En demandant l’arrêt du débat, l’association coupe l’herbe sous le pied du gouvernement: pas de débat, pas de conclusion.
Et pour ma part, ces conclusions, je les redoute car elles déboucheront fatalement vers une législation discriminatoire et liberticide comme le laisse supposer les réflexions absurdes et dégueulasses sur la burqa.
Et comme pour Chitah, tu sais ce que je pense de SOS Racisme…
@Rocou : non, SOS Racisme ne dénonce pas que les conclusions du débat soient déjà connues (ou alors, pas seulement). Le texte de la pétition est très clair : ce qui les gêne, c’est que des gens parlent et disent ce qu’ils pensent et que cette pensée soit officiellement déviante (termes « nauséabonds » par exemple).
Et je reste sur ma position initiale : débat pipé certes, mais si des gens veulent débattre, ça les regarde. De la même façon que SOS racisme peut pétitionner pour faire taire des opposants politiques (ce n’est pas classe, mais soit), j’ai le droit exactement symétrique de demander qu’on ne tienne pas compte des gesticulations pénibles de l’association, ma position étant de surcroît plus logique que la leur.
🙂
@h16 : déjà, oui, cette pensée est déviante, elle est débile, sortir des conneries sur l’islam conquérant ou je ne sais trop quoi n’a rien à voir avec la choucroute, cela dévie du débat, qui était censé être sur l’identité nationale. Et au passage, je trouve ça nauséabond, mais ce n’est qu’un avis personnel.
On peut se mettre d’accord sur ça : http://www.mediapart.fr/journal/france/021209/lappel-de-mediapart-nous-ne-debattrons-pas
Ca te conviendrait mieux h16? C’est une question sincère.
@Chitah: oui, à la limite, la pétition de médiapart correspond plus à ce qu’on peut faire : exprimer qu’on ne veut pas débattre. Ca reste paradoxal puisqu’expliquer pourquoi on ne veut pas débattre, c’est déjà entamer une sorte de débat, hein, mais au moins, il ne s’agit pas de demander à ce que ceux qui débattent se taisent.
Euh, mais pour faire comprendre que vous en avez assez, vous pouvez aussi vous raser le crâne face à des caméras ? C’est une tendance actuelle dans la contestation.
Y avez-vous songé ?