C’est la GuErRRRe ! Le conflit ouvert est déclaré, les deux factions en présence ont déjà commencé le pilonnage de l’adversaire à l’artillerie lourde. Mais l’offensive initiale de Cour D Compte sur les territoires de EdNat aura fait, d’emblée, beaucoup de dégâts…
Seguin est parti et a quelque peu laissé l’institution de la Cour des Comptes orpheline d’une certaine prestance. Mais très manifestement, elle s’est rapidement remise de sa disparition avec la publication d’un rapport sur l’Éducation Nationale qui remet certaines pendules à l’heure.
Et question low-kicks, coup de pieds giflés, grosses tatanes et mandales de fou, on trouve de tout dans son analyse de plusieurs centaines de pages du système d’éducation français.
En substance, le rapport pointe surtout que le système français produit surtout un écart de plus en plus important entre les élèves favorisés et ceux issus des classes les plus modestes. Autrement dit, l’éducation nationale, égalitaire et unique, outil rêvé des constructivistes pour aplanir les différences à grand coup d’idéologie et de beaux principes inculqués dès le plus jeune âge, ce système mirifique qui donne la possibilité de conscientiser le citoyen à son devoir antidiscriminatoire et durable du téton au bachot n’arrive pas du tout à produire cet Homme Nouveau, ce citoyen civilisé et éco-friendly qu’on réclame bruyamment à longueur de débats politiques sur de lumineux plateaux télé.
Mieux : le niveau stagne, l’alphabétisation marque le pas, et les dépenses explosent…
Évidemment, devant le constat qu’on peut sans détour qualifier de catastrophique établit par ce rapport, on peut parier que les usual suspects de l’action syndicale éducative spéciale, les groupuscules d’intervention parentale semi-armés et les phalanges d’activistes autonomes de l’enseignement grogneront immédiatement à l’invalidité des études menées : les chiffres sont faux, les interprétations farfelues, ce sont rien que des méchants de droite qui écrivent ça, et de toute façon on vous l’avait bien dit parce qu’on mankdeumoien.
Cependant, sachant que pour la triste conclusion de la Cour des Comptes, celle-ci se sera fendu de deux ans d’auditions des meilleurs spécialistes du système éducatif, ainsi que d’une enquête de terrain dans 60 établissements de six académies et trois pays étrangers, l’argument de la faiblesse des sources et des données ne devrait pas tenir longtemps.
Il restera l’atermoiement sur les moyens – qui manquent -, les salaires – trop faibles -, le nombre de profs – pas assez élevé -, les infrastructures – toutes pourrites – et tout un tas de problèmes qu’on aurait largement pu résoudre si on avait pas eu ce fichu manque de moyens.
Mais voilà : le budget de l’Éducation Nationale, c’est tout de même le premier du budget de l’Etat Français, et il est en constante augmentation depuis des années. Autrement dit, c’est un budget qui est tout … sauf moyen, justement.
Au détour, on s’attardera à l’amusante analyse de l’analyse menée par l’inénarrable Meirieu, spécialiste de l’edutainment français – et qui cumule cette fonction avec un poste verdôcrate à la région Rhône-Alpes. Avalanche de constats d’évidences et ton compassé emballé dans les termes habituels du camouflage de banalités, il nous apprend que, je cite :
Il y a un manque de cohérence dans l’espace et le temps en matière de politique éducative: on assiste à une succession de réformes qui se font à vitesse grand V, de façon pyramidale et verticale.
Comme on peut le constater, ça parle directement de vitesse, d’espace-temps, de réformes pyramidales et verticales (en même temps, si si). Rien qu’à conceptualiser, on frôle le pétage de klaxibule. Il réitère un peu plus loin, toujours dans les évidences :
le corps enseignant est un peu découragé car il a le sentiment d’être dévalorisé et pas entendu. Un état dépressionnaire pèse sur l’école actuellement.
Bref. Les jeunes, pour ainsi dire, se bousculent aux portes de l’Education Nationale pour devenir profs, mais sont rapidement découragés devant le peu de valorisation d’un travail que personne ne veut faire. On frise le paradoxe aux petits fers.
Les solutions au niveau du rapport de la Cour des Comptes concernent par exemple la plus grande liberté donnée aux chefs d’établissements, et la nécessité d’une évaluation plus poussée des politiques menées. Même si on peut admettre que ce genre de choses soit, en final, une nécessité, on se doute aussi que ça ne peut constituer une réponse ultime aux plaies qui s’étendent sur le système scolaire français dans son ensemble.
Côté Meirieu, ça continue sur le crin-crin habituel. Utilisant sa vitesse V de tout à l’heure, le petit bonhomme s’est satellisé en dehors de toute contingence du réel, et le voilà parti à l’assaut du méta-espace des réalités alternatives :
Mais il faut relativiser le problème de niveau des élèves. Il baisse dans un domaine, la maîtrise de la langue écrite, mais pas tant que ça dans les autres matières. Par ailleurs, le déficit des élèves français est moins sur le plan de la maîtrise des compétences que sur celui de l’autonomie et de la confiance en soi. La faute à des évaluations trop systématiques et suspicieuses.
En somme, il est d’accord avec le constat de la Cour des Comptes, mais pas tout à fait puisque le niveau des élèves n’est pas si mauvais, voire qu’il est même bon dans « les autres matières » (poterie, macramé, et le reste). D’accord, mais pas d’accord. Quant aux évaluations, elles froissent l’égo des élèves, et leur renvoie à la face leur médiocrité dans les matières bourgeoises comme l’orthographe ou les mathématiques, donc bof.
…
Tout ceci laisse un peu sur sa faim. Le constat dressé par la Cour des Comptes est, effectivement, accablant. Mais les propositions font preuve d’une indolence assez caractéristique avec le discours trop diplomatique toujours employé dans ce genre de rapports et pour ce genre de cas : on n’ose pas dire clairement qu’il y a des réformes profondes à mener, comme l’abandon pur et simple du collège unique, comme la remise en question de l’obligation de scolarité jusqu’à 16 ans. En réalité, il y a beaucoup à dire, et beaucoup à proposer.
Et du côté des thuriféraires du Tout à l’État, on a bien compris qu’attaquer de front ce rapport ne rapporterait pas grand crédit. Alors on louvoie, on emballe, on ellipsifie densément dans des méta-analyses plus ou moins ridicules qui, essentiellement, visent à remettre une couche de ce qui a déjà prouvé son étonnante capacité corrosive.
Une autre question mérite qu’on se demande pourquoi diable la Cour des Comptes s’est-elle intéressée à l’Education Nationale, alors que son mandat est beaucoup plus proche de la bonne utilisation des deniers de la République et pas tant des programmes scolaires… La publication de cette étude doit beaucoup à la nomination à la tête de la Cour d’un socialiste notoirement opposé au gouvernement, sans doute.
On ne peut s’empêcher de penser aussi qu’il s’agit d’un autre de ces étranges petits mouvements, ou soubresauts post-mortem, qui masquent les problèmes bien plus graves, aigus et actuels de la société française et de son système politique.
Il est clair qu’un rapport de la Cour des Comptes sur la dette française, aujourd’hui, provoquerai une onde de choc dont les conséquences seraient autrement plus graves que les petits atermoiements qu’on observe pour l’Education Nationale.
Ou peut-être me fais-je des idées ?
http://pouruneecolelibre.blogspot.com/2010/05/humour-la-pedagogie-evolutive.html
Ne serait-ce pas là comme le testament de feu Philippe Seguin? En effet, l’étude a été initiée il y a maintenant 3 ans.
Oui, peut-être faire (une fois encore) diversion… Mais le % du budget de l’état alloué à l’EdNat’ étant le plus élevé, il n’est pas mauvais de regarder comment ce monument protéiforme évolue.
Quant aux solutions, oserais-je proposer la suppression pure et simple du mammouth, à remplacer par des écoles privées ?
L’État garderait la main sur la ligne directrice des enseignements, organiserait et/ou contrôlerait la délivrance des diplômes, pour garder une certaine cohérence, et l’argent économisé serait distribué aux parents sous forme de chèque-éducation, en fonction des revenus.
Économies, liberté rendue aux intéressés, amélioration du niveau, et même, j’en suis persuadé, plus grande mixité sociale !
Pourquoi en fonction des revenus ? Suivant son niveau de revenus, on n’a pas le droit à la même éducation ?
Non, le montant serait plus élevé pour les revenus les plus faibles.
ça permettrait à chacun de choisir son école sans contrainte financière, et inciterait chaque établissement privé à fournir le meilleur enseignement possible pour « capter » les meilleurs élèves, indépendamment du niveau social. On aurait par là une véritable « égalités des chances » et non pas une égalité obtenue en taillant les têtes de ceux qui dépassent !
C’est la théorie, bien sûr, mais pour une réflexion plus poussée, on peut aller voir du côté de ceux qui le proposent :
http://www.wikiberal.org/wiki/Ch%C3%A8que_%C3%A9ducation
http://cheque-education.blogspot.com/
http://www.ifrap.org/Une-vraie-reforme-pour-l-ecole-les-cheques-education,0688.html
Je suis content que la discussion aborde ces points et notamment le chèque éducation qui constitue, selon moi, une alternative intéressante et faisable en France, moyennant une singulière avancée des esprits sur le sujet. Evidemment, pour une telle avancée, il faudra d’abord en passer par une crise phénoménale.
Mais ça tombe bien, elle est en train d’arriver.
Je comprends bien le principe du chèque éducation. Ce que je ne comprends pas c’est pourquoi lier le montant du chèque aux revenus du ménage ? Un enfant dans telle classe coûte XXk€, donc le chèque devrait être de XXk€ pour tout le monde non ?
Je pense qu’il vaut mieux qu’un maximum d’enfant reçoive une bonne éducation, pour permettre de s’élever socialement.
Il devient alors nécessaire d’aider plus ceux qui ont moins. Un ménage qui gagne 4 ou 6000 euros par mois ne doit pas avoir du mal à financer les études de sa progéniture (du moins, pour le moment !).
Toute la société y gagne : l’idée c’est de permettre aux bons élèves issues de classes défavorisées de s’en sortir et d’apporter en retour à la société leurs compétences.
Après, au collège, au lycée ou à l’Université rien n’empêche d’ajuster le montant alloué en fonction des résultats de l’élève, pour ne pas financer n’importe qui à faire n’importe quoi, comme c’est actuellement le cas.
Et concrètement, qu’est ce qu’on a actuellement ? Des enfants qui reçoivent une éducation disons lacunaire, les pauvres qui sont discriminés et les riches qui s’en sortent. Il y a donc une couille dans le potage républicain, non ?
@ Joe
Si je puis me permettre :
L’idée est toujours de permettre aux plus pauvres d’envoyer leurs enfants à l’école. Ils peuvent le faire parce que les plus riches crachent au bassinet. Si le chèque éducation entre en place il faudra toujours quelqu’un au bout du fil pour chanter des contines. Le système coutera au début aussi cher que maintenant, mais il rendra de plus en plus amer le manque de responsabilité des parents…
Les riches sont peu nombreux et accèdent aux meilleures écoles. Les pauvres sont très nombreux et n’y accèdent pas. Tous payent. Conclusion : ce sont très majoritairement les pauvres qui payent les écoles des riches. Le système actuel ne fonctionne pas.
Le ticket scolaire réclamé par certains milieux depuis…(le cri du loup).
Mais je pense que les programmes sont… programmés pour limiter le niveau. Donc, pour ma part, tout dans un sac poubelle en attente du prochain ramassage.
Les jeunes sont bien formés, pas de doute. Si bien formés qu’ils feront de parfaits petits cégétistes. La preuve :
http://www.slate.fr/story/21325/facebook-sms-rumeur-vacances
Oui, j’ai vu cette brève. C’est consternifiant.
Pour relativiser tout cela, je signalerais juste que :
1) La dépense publique d’éducation ne cesse de régresser depuis 1995, passant de 7,8% du PIB à 6,8% actuellement.
http://lespriviliegiesparlent.blogspot.com/2010/02/le-poids-de-la-depense-educative-dans.html
2) En 1999, la France avait quatre pays de l’UE qui dépensaient plus qu’elle.
http://epp.eurostat.ec.europa.eu/cache/ITY_OFFPUB/KS-NK-03-022/FR/KS-NK-03-022-FR.PDF
3) En 2008, 11 pays de l’OCDE mettaient davantage de pourcentage de PIB que nous dans le système éducatif :
http://dx.doi.org/10.1787/424838725347
Bonne journée.
Et donc ? Compte-tenu du constat catastrophique de la Cour des Comptes, à la limite, ça revient à dire que le résultat obtenu nous coûte très cher pour un service rendu de plus en plus médiocre.
Mais mais mais vous oubliez mes bons amis que si le pourcentage de pib a diminué, c’est uniquement à cause de l’augmentation du service de la dette.
Je voulais juste contredire la seconde partie de cette phrase, objectivement fausse, car contredite par les études européennes et de l’OCDE :
« Mais voilà : le budget de l’Éducation Nationale, c’est tout de même le premier du budget de l’Etat Français, et il est en constante augmentation depuis des années »
Je ne pense pas qu’on puisse caractériser les économistes de l’OCDE de gauchistes hirsutes.
Il y aurait aussi une autre phrase très contestable :
« Autrement dit, l’éducation nationale, égalitaire et unique, outil rêvé des constructivistes pour aplanir les différences à grand coup d’idéologie et de beaux principes inculqués dès le plus jeune âge, ce système mirifique qui donne la possibilité de conscientiser le citoyen à son devoir antidiscriminatoire et durable du téton au bachot n’arrive pas du tout à produire cet Homme Nouveau, ce citoyen civilisé et éco-friendly qu’on réclame bruyamment à longueur de débats politiques sur de lumineux plateaux télé. »
L’EN n’a rien d’égalitaire. Il faudrait pour cela que vous visitiez un établissement de banlieue parisienne et un du centre-ville. Les écarts vous frapperaient de suite. C’est d’ailleurs ce que les études PISA de l’OCDE dénoncent.
a/ on peut tortiller les chiffres comme on veut, mais le budget de l’EdNat ne diminue pas.
b/ l’EN n’est pas égalitaire (c’est d’ailleurs le reproche fait par la Cour des Comptes) mais son crédo est justement l’égalitarisme. Aucune tête ne doit dépasser. Qu’elle échoue lamentablement est un constat logique.
Le problème du chèque-cadeau, c’est la somme, l’État ne se privera pas à mon avis de donner des chèques qui ne seront pas suffisants pour aller dans les écoles privées… Alors un pauv’ gars de la zep qui brûle des voitures au lieu d’aller à l’école -parce que celle-ci est trop chère et que celle abordable est réputée pour être tout à fait nulle-, ne suivra qu’une démarche presque légitime…
Autre point, si le montant est calculé en fonction du revenu, imaginons deux personnes qui vont dans la même école parce que dans le coin y’en a pas 36, et que le prix de cette école est plus bas que le montant du chèque pour le plus pauvre des deux, et plus haut que celui du petit « riche », que se passera-t-il ? C’est sûr que les parents du petit « riche » auront certainement de quoi payer ce qu’il manque, mais l’éducation ne sera alors plus gratuite pour certains, ça risque de faire grincer des dents et ce serait normal !
Mais l’éducation n’est pas gratuite! Relisez donc Bastiat : il y a ce qui se voit et ce qui ne se voit pas – j’ajouterais même ce que l’on essaie de nous cache par tous les moyens!!
Tapez « dette de la France » et admirez le joli compteur de notre si chère dette nationale…
« un pauv’ gars de la zep qui brûle des voitures au lieu d’aller à l’école » : le pauv’gars de la ZEP ne va plus à l’école de la République payée par les autres. Même gratuite, il n’en veut pas. On peut même assez facilement montrer que « parce que gratuite, il n’en veut pas »…
En outre, tous les calculs montrent que ce sont les pauvres qui payent actuellement pour l’école des riches (il n’y a pas beaucoup d’ouvriers dans les écoles de rang 1, par exemple).
« les pauvres qui payent actuellement pour l’école des riches ».
Oui mais il y a des contre-exemples trop importants, en nombre et en qualité, pour s’arrêter là.
C’est plus compliqué que ça.
Les profs sont-ils si « riches » que ça comparés à des « ouvriers » ? Et pourtant leurs enfants doivent compter pour une part non négligeable dans les élèves des « écoles de rang 1 ».
Plus géneralement, en toute logique les socialistes devraient être ravis et arrêter de râler car si le niveau général baisse sans cesse, il devrait s’égaliser très vite et l’égalité parfaite ne tardera pas à être atteinte au zéro absolu.
personnellement je suis à l’INSA, meilleure école d’ingénieur après-bac, et bon nombre d’entre nous sont des boursiers, plus près de l’ouvrier que du riche…
Grand bien te fasse, mais les statistiques (notamment dans le dernier rapport de la cour des comptes) sont là : il n’y a que 5% d’élèves issus des classes modestes dans les écoles de rang 1. Ce qui fait 95% des classes plus aisées.
Parce que l’école est gratuite aujourd’hui? Mais bien sûr! Et puis la Sécu aussi est gratuite! C’est évident! Rien ne se paye… Tout est gratuit! Aux Etats-Unis, vous vous rendez compte, les gens sont obligés de payer pour se faire soigner! Mais quelle honte! Heureusement, chez nous, c’est gratuit!
…
…
…
AU SECOURS!
Tant que l’on n’aura pas réussi à se débarrasser des pédagogo qui hantent la rue de Grenelle et d’autres instances de l’EN, rien ne sera possible! Tant que la discipline et la sélection n’auront pas été rétablis, rien ne changera… mais cela implique d’abandonner également la doxa égalitariste qui prévaut à l’heure actuelle, donc le collège unique qui est un échec patent!
Cela étant dit, je ne vois pas un seul politique capable de tenir un tel discours et surtout d’agir en conséquence – je n’en vois pas davantage un seul qui le veuille…
à part un génocide ou un cataclysme je ne vois pas bien comment on va se débarrasser de tous les gochos qui minent ce pays… 🙁
Mais si, voyons! Parce que se prendre le mur du réel en pleine poire, ça fait bobo… et surtout, ça coûte très cher! Tant que le porte-monnaie du péquin moyen ne se vide pas d’un coup, tout va pour le mieux dans le meilleur des bisournours-world ; dès qu’il n’y a plus d’oseille, les caves se rebiffent…
C’est cela qui est bien avec le réel: il fout des grosses baffes dans la tronche périodiquement et ça réveille un peu tout le monde!
hmmm… une tarte à la crème de réalité dans la figure et les gauchos deviendront subitement lucides ? Déjà que l’écroulement de l’URSS ne les a pas beaucoup ému alors celui de la Fronce… j’aimerai partager votre optimisme… 🙁
Juste pour l’info.
Question posée à mon oral pour une grande école:
» il y a 30 ans, 12 à 15% de nos effectifs venaient des classes ouvrières, aujourd’hui on est sous les 5%…
Que pensez-vous des quotas ? »
Bravo la gauche…
Si même les libéraux emploient éducation à la place d’instruction c’est que l’EdNat a déjà gagné, elle a réussi à coloniser les cerveaux de tous, même ceux qui n’y ont jamais mis les pieds.
CPEF!
Mais c’est le nom que ce système soviétoïde s’est donnée, non?
Je ne fais pas référence à l’EdNat, mais aux libéraux qui parlent notamment de chèque éducation, au lieu de chèque instruction, car l’EdNat a réussi à inculquer aux esprits que c’est l’école qui éduque.
C’est notamment sur la sémantique que nous avons perdu le combat, si bien qu’aujourd’hui on en arrive à voir Mélanchon dire sur un plateau télé qu’il n’est pas un privilégié sans que personne ne bronche, alors qu’il bénéficie d’un régime de spécial retraite.
oh regarde, une mouche!
vite, encule la!
C’est bien par la redéfinition des mots que la « gauche » parvient à maintenir son emprise intellectuelle sur le pays.
Demander autour de vous ce qu’est un privilégié et on l’on vous répondra par la définition de nanti.
Et croire que laisser à la « gauche » le droit de donner le sens des mots n’a pas d’incidence est à mon sens une grave erreur.
C’est pied à pied qu’il faut combattre, et le champ de la langue est d’une importance capitale pour véhiculer les idées.
Le processus de révolution du langage a commencé avec Guillaume d’Occam, et il a culminé avec la « socialisation » des individus « impurs » par la guillotine et le goulag.
@ H16 : cela ne diminue pas ? Bon, j’aimerais bien avoir ta source. Je t’en ai fourni, j’attends de voir les tiennes.
Tiens, tu vas là et là (c’est le ministère, dis donc) et tu trouves :
(en milliards)
2000 : 47.0
2001 : 50.6
2002 : 52.7
2003 : 54.0
2004 : 55.5
2005 : 56.6
2006 : 58.?
2007 : 58.3
2008 : 58.4
2009 : 59.9
2010 : 60.8
Zut et crotte, ça augmente bel et bien.
La contradiction entre les deux stats est simple : la tienne parle en chiffre brut, la mienne inclut la hausse parallèle du PIB et l’inflation.
Tiens, je cite le rapport de la Cour des comptes que tu cites dans cet article et que je suis en train de lire. Tu trouveras l’extrait p.45 :
« Par ailleurs, la part du PIB français affectée aux enseignements
primaire et secondaire a diminué pendant la période récente, en passant
de 4,5% en 1995 à 4,3% en 2000, puis à 3,9% en 2006. En 2006, parmi
les pays produisant des statistiques dans le cadre de l’OCDE, la France
était, en cumulant les dépenses publiques et privées, au 11ème rang pour le
financement de l’ensemble de l’enseignement scolaire tant public que
privé, alors qu’en 1995, elle occupait le 2ème rang. »
Patati, patata. En % du PIB, ou en % du nombre d’Airbus livrés ou de tomates cerises produites, on peut trouver ce qu’on veut. Maintenant, en valeur, en euros, en argent qui sort de la popoche des Français, qui est un nombre parfaitement et totalement indiscutable : ça augmente. Ben oui. C’est comme ça.
Note bien que le PIB est une mesure très imprécise, de toute façon.
Vu que le PIB baisse mais pas le budget de l’EN, sa part devrait remonter.
La valeur de l’euro ne bouge donc pas ? Intéressant…
J’espère que tu intègres cette vision dans tes analyses de la crise financière. Là, même mon MindReader ne lit plus rien.
Tu essaies depuis le début de contrer un truc simple : « le budget de l’Ednat est le premier de l’état français » et « il est en constante augmentation ». Ces deux affirmations sont exactes. Evidemment, ça ne te plaît pas. Mais c’est comme ça tout de même.
Je n’ai pas du tout contredit la première affirmation, qui est de fait inscrite dans la loi et dans les faits. Même moi, je peux être d’accord avec un libéral. 😉
Je contredis la seconde parce que les faits le démontrent, et le fait que la part de l’éducation dans le PIB ait baissé ne me plaît pas du tout par ailleurs. En fait, ces deux affirmations me plairaient, si elles étaient toutes les deux justes.
Pour terminer avec cette série d’échanges, le rapport est très passionnant et dresse des constats clairs et, je trouve, assez honnêtes, y compris dans les gros problèmes qu’a le système éducatif. On en reparlera je pense.
Mathieu L., sachez simplement que le PIB n’appartient pas à l’Etat. Chiffrer les dépenses publiques ou le déficit ou la dette en %ge du PIB, ça sert juste à faire de la bidouille et à mieux faire passer les pilules.
Tiens,un petit fait divers bien significatif:pendant le grand blocage aérien dû au volcan,une classe de lycéens s’est retrouvé bloquée à…Los Angeles!
Mais que foutaient -ils là-bas?Evidemment le gauchiasson journaleux de France-info qui a donné cette nouvelle ne s’est même pas posé la question.C’est vrai qu’un séjour d’une semaine à LA,avec les vols AR pour 30-35 clampins,ça ne coûte pratiquement rien.
Mais l’EN manque de moyens,MathieuL se tue à vous le dire!Rhoooo,buté que vous êtes.
Je n’ai pas dit que l’EN manquait de moyens, j’ai contredit une affirmation de l’auteur du billet sur l’évolution du poids de la dépense éducative.
D’autre part, Rocardo, sachez que les voyages scolaires sont financés par les familles, sauf pour les élèves les plus pauvres, à moins que les profs aient trouvé du mécénat d’entreprises ou des subventions de l’UE ou des collectivités territoriales. Ces frais ne rentrent donc pas dans le budget de l’EN.