Vous l’avez lu ici en premier, et je le redis : il y a maintenant de fortes chances que nous ayons droit à une cohabitation si Sarkozy est réélu. Oui, je sais, partir de l’hypothèse d’une réélection de l’actuel président est assez osé, encore que la variabilité actuelle des sondages atténue son aspect improbable. Maintenant, une question se pose : et si Sarkozy, justement, misait sur cette cohabitation ?
Dans mon précédent billet, j’étudiais les raisons objectives qui pouvaient aboutir à ce schéma aussi intéressant qu’inédit dans la Vème république : un président qui devra se taper tout son mandat en cohabitation. Depuis, les scores de Sarkozy et Hollande aux sondages accréditent la possibilité d’un second mandat pour l’actuel président. Quant à la cohabitation elle-même, elle n’est pas évoquée pour le moment, mais elle reste parfaitement envisageable.
Ce calcul, soyez-en sûr, Sarkozy l’a certainement envisagé. Il a peut-être aussi longuement pesé ses chances réelles d’obtenir une seconde fois une majorité gouvernable à l’Assemblée. Et il s’est donc, lui aussi, certainement posé la question de savoir ce qu’il ferait s’il se retrouvait en cohabitation.
Or, à bien y réfléchir, cette situation, loin de lui être défavorable, pourrait même lui être extrêmement agréable. Mais si, mais si ! Examinons froidement la perspective d’une cohabitation de son point de vue : nous y découvrons de nombreux avantages !
En effet, force est de constater qu’en cohabitation, il va pouvoir vivre en milliardaire sans en avoir les inconvénients. Les voyages en jet continueront, les vacances au milieu des amis fortunés n’auront aucune raison de s’arrêter. Mieux même : sachant qu’il n’aura pas la possibilité de faire un mandat suivant, il pourra en profiter avec tout le détachement de celui qui n’a strictement rien à perdre et tout à gagner. En plus, il a, s’il le veut, le feu nucléaire ce qui, en terme de protection, est très supérieur à ce que n’importe quel milliardaire lambda est capable d’avoir. Bref : rien à payer, tous frais pourvus par la République, des voyages réguliers partout dans le monde, du prestige, de l’importance internationale, pas mal d’esbroufe, de petits fours et de champagne, la différence avec un milliardaire réel est très mince.
D’autre part, comme Chirac, s’il manœuvre bien, il peut s’attendre à une popularité ménagée en fin de mandat. On ne peut que difficilement imaginer un regain de popularité, tant il a de tics et d’agaçantes manies. Mais n’ayant pas eu les mains dans le cambouis politique et les délicates tensions économiques et sociales en France pendant cette période, il pourra très calmement renier toute responsabilité dans le désastre qui va se produire plus que probablement sous un gouvernement socialiste.
En revanche, au contraire de ce même Chirac, il aura tout intérêt à utiliser au maximum et le plus discrètement possible ses cinq années de mandat, lui offrant cinq belles années d’immunité, pour étouffer les affaires Karachi et Bettencourt dont tout indique qu’elles lui exploseront au museau dès qu’il retournera à la vie civile. Cinq ans de sursis, c’est beaucoup, surtout lorsqu’on a tous les moyens pour effacer ses traces, faire disparaître les témoins gênants, et calmer les velléités de justice de certains juges.
Comme je l’ai déjà dit, il n’aura pas à s’occuper de la politique intérieure, catastrophique, qu’il lui sera facile d’utiliser contre le gouvernement socialiste. Ce dernier sera empêtré dans la suite logique des problèmes sociaux, économiques et financiers qu’on a pu voir ces dernières années, ajoutés des tentatives désespérées de patcher le corps social français par les pathétiques propositions d’un PS coincé sur des années 70 enfuies depuis des lustres. Pendant ce temps, Sarkozy n’aura à s’occuper que du beau rôle, celui de représentation, à l’international. Tel un Clinton serrant des mains prestigieuses avec une régularité de travailleur à la chaîne, il se constituera ainsi, aux frais du contribuable français, un extraordinaire carnet d’adresse tombant à point pour une retraite en or massif, dont il pourra profiter longuement. Et comme il est encore jeune, attendons-nous à plusieurs décennies de retraite, et de révélations plus ou moins fracassantes au fur et à mesure. Mais en attendant, les cinq années de cohabitation seront un véritable boulevard pour la préparation de son retour à la vie civile.
Enfin, mine de rien, cinq ans de répit pour pouponner un peu, aller voir sa femme en concert dégager de larges plages horaires pour se trouver une nouvelle femme (la courante ayant une dangereuse tendance à se transformer en coprolithe à force d’injections paralysantes), ce n’est pas une si mauvaise chose, non ?
Bref : comme on peut le voir, si Sarkozy est réélu, la cohabitation pend au nez des Français. Ce sera une calamité pour le pays, qui sera définitivement bloqué dans des bidouilles marginales alors que la tempête continuera, mais le président, lui, sera dans cette position délicieuse d’avoir de grandes latitudes, d’immenses opportunités exclusives, à peu près aucune responsabilité et un budget quasiment illimité pour ses frasques personnelles.
Franchement, qui, à sa place, ne signerait pas des deux mains ?
J’en suis certain : il sera réélu mais avec un premier ministre officiellement socialiste. Là où ce sera marrant, ce sont tous ces cloportes hontectomisés du PS qui iront ramper pour avoir une sinécure alors qu’ils ont passé le plus clair de la dernière décennie à vomir leur haine du personnage.
Un point où je ne suis pas d’accord : sur le plan international, il sera la risée de tous les chefs d’Etat surtout s’il doit se déplacer avec le premier ministre.
Aider Depardieu à se dépatouiller d’une mauvaise passe, quel bel exercice pour apprendre les ficelles.
Et l’hyperactivité du premier mandat préludait d’une activité de spectateur à la meilleure place pour la phase II.
« Franchement, qui, à sa place, ne signerait pas des deux mains ? »
N’importe quel être humain muni d’une base éthique.
Poisson d’avril ?
Un communiste qui parle d’éthique, c’est drôle.
Rien à rajouter. Tout est dit. Chez les socialos officiels, on commence à y penser sérieusement. Entre un Hollande absent du second tour (derrière Mélanchon), une incapacité à fédérer son propre camp et décliner une posture cohérente (le premier tour se gagne aux extrêmes, le second au centre) plus quelques casseroles désagréables comme la gestion de la Corrèze (http://www.atlantico.fr/decryptage/francois-hollande-correze-presidentielle-strategie-politique-cameleon-michel-paillassou-320215.html), le moral fléchit. J’en même entendu s’engueuler hier sur un marché sur ces sujets, c’est dire.
Un truc marrant mais qui fâche les distibuteurs de prospectus PS
« Non, Non, merci, je suis corrézien ! » en le gueulant à l’attention des badauds.
Mouais…. Pas si sur que cela….
N’oublions pas qu’il est accro aux faits divers. Lui l’inventeur du « un fait divers, une loi » aura, comme tous les junkies, toutes les peines du monde à se retenir d’aller pleurer avec la veuve et l’orphelin.
Et que justement à la place d’en profiter, il va par réflexe, venir semer sa pagaille, dans un pays déjà bien servi par un camp de gauche déjà occupé d’en mettre partout.
Trop gros… ça passera pas…
J’ai beau eu cherché, je n’ai pas trouvé d’allusion ichtyologique,thon ou maquereau ….
sans rire l’option inverse est aussi possible, bcp moins drôle pour Nicolas I°, mais voir la tête de flamby après la victoire de la droite au législative serai assez cocasse 🙂
Dans tes rêves …
Remarque, je comprends que ça te fasse bander, pour un libéral l’idéal serait un présidant A avec une assemblée où ses partisans seraient minoritaires et ses opposants majoritaires mais incapables de former un gouvernement car trop opposés (PS et FN par exemple), donc un gouvernement émasculé, minoritaire, qui ne ferait qu’un minimum de conneries
Mais Sarko, lui, c’est pas son trip. Il veut surtout du pouvoir, pas du confort. S’il veut faire baisser le FN dès maintenant, c’est aussi parce qu’il ne veut qu’un minimum de triangulaires aux législatives
« un gouvernement émasculé »
plaie au nasme
Coprolithe : excellent ! Et un nouveau mot à mon vocabulaire
Je ne suis pas tout à fait d’accord avec votre analyse, h16, même si celle-ci est emprunte d’humour. En effet, notre homme est un velléitaire un tantinet du style « je veux tout contrôler ».
Je le sens très mal disparaître aux yeux des Français, se faire discret, certes pour aller « briller » ailleurs, mais je le sens mal là dessus.
Vous remarquerez que depuis qu’il est à l’Élysée les termes journalistiques ont changé. Maintenant, ils indiquent toujours une action volontaire quel que soit le personnage politique, en ayant remplacé les termes « souhaite » par « veut ». Tel homme politique « veut » faire ceci ou cela, et c’est totalement nouveau depuis 2007. Pour moi, c’est la marque de Sarko, qui « veut » montrer qu’il en a dans le pantalon et qu’il sait s’en servir.
« On ne peut que difficilement imaginer un regain de popularité, tant il a de tics et d’agaçantes manies »
Et parmi les agaçantes manies celles de se mêler de tout et n’importe quoi,même quand il n’y connait rien, vous croyez qu’il va y arriver?
Après entièrement d’accord avec Theo31, à l international Sarko et son top modèle périmée, passe pour de grossiers personnages en plus d’être arrogants, mouais on a pas fini de se foutre de sa gueule à l’étranger
Chais pas pourquoi, j’ai l’impression que tu n’aimes pas Sarko… un vague feeling, comme un orteil qui gratte. Est-ce que je me trompe?
😆 Oui, légèrement.
L’hypothèse d’une cohabitation n’est pas ridicule, loin de là. A ceci près que Sarkozy aurait alors encore quelques leviers: la possibilité de faire les référendums de son choix, et je n’en suis pas sûr, à vérifier, la possibilité de dissoudre le parlement après un an de législature, lorsque les socialistes seront grillés, et moulus.
Et là, il récupérerait la mise.
Eh oui, n’oublions pas la dissolution, il n’est pas obligé de supporter la cohabitation 5 ans. Après, est-ce qu’il récupèrerait la mise, c’est pas gagné : Chirac comptait là-dessus et s’en est bouffé les génitoires!
Sauf que Chirac, il a dissous son propre camp, après avoir baissé les bras suite au bras de fer avec les fonctionnaires fin 95. Il aurait du dissoudre le lendemain de son élection, et casser le système mis en place par son prédécesseur par de lourdes réformes impopulaires mais salvatrices, à terme.
Nous n’en serions pas là, maintenant, au bord du chaos…
Effectivement, c’est à mon avis ce que vise précisément Sarkoco : que l’économie française se dégrade de plus en plus pour reprendre la main en 2014 : élections locales vraisemblablement doublées d’une dissolution.
Comme le Flanby n’a aucune idée de la gravité de la situation ni des solutions à mettre en place pour minimiser les désastres à venir, l’hypothèse n’est pas si poissondavrilonesque que cela…
Entièrement d’accord : le pénible de la vie à l’Elysée, c’est les responsabilités.
Cinq ans de vie à l’Elysée sans responsabilités, c’est ce qui doit se rapprocher le plus du paradis terrestre.
Une envie de manger du homard breton sur place ? Ouin-ouin, les motards, Villacoublay, le Falcon. Deux heures plus tard, tu es à Concarneau en train de bouffer ton homard. Et tout ça gratos, aux frais du moutontribuable.
C’est pas tout à fait une vie de dieu, mais déjà de demi-dieu.
si c est une blague de talonnette pour essayer de se faire ré-élire elle est de mauvais gout, j ose croire au poisson d avril
Le ministre de l’Intérieur Claude Guéant a annoncé aujourd’hui que le vote aux élections et référendums serait désormais assorti d’une « contribution citoyenne » d’un euro. Cette participation obligatoire est destinée à financer l’organisation et la logistique des différentes consultations populaires. Selon le ministre, sa création répond à une double logique de développement de la démocratie directe et de maîtrise des dépenses publiques : « Dans le prolongement de la révision constitutionnelle de 2008, qui a élargi le recours au référendum, le chef de l’État a fait part de son intention, si les Français lui renouvellent leur confiance, de trancher les blocages institutionnels éventuels en les consultant directement. Dans un souci de responsabilité budgétaire, les citoyens sont appelés à participer au coût d’organisation de ces consultations et des autres opérations électorales. Il ne s’agit de rien d’autre que du financement de la démocratie. »
lien complet
http://fr.news.yahoo.com/presidentielle-il-faudra-payer-pour-voter.html
Poisson d’avril ou pas cet article ?
Évidemment poisson d’avril.
Trop fort! En fait c’est tellement plausible comme poisson d’avril… que… dfgdf=h16?
Sarkozy président bis ? Why not….
Et Ségolène Royale… Premier ministre…. L’Elysée deviendra le temple du rock’n’roll.
Et les socialistes, bons princes mais pensant à l’avenir, maintiendront le mondant de la cassette (royale) présidentielle tout en la mettant sous leur tutelle. Le petit Nicolas devra aller taper la riche Carla pour s’acheter des douceurs… On va rire…
Pas mal comme poisson d’avril, mais pour moi rien ne vaut :
http://fr.news.yahoo.com/nathalie-arthaud-politique-m%C3%A9lenchon-celle-mitterrand-r%C3%A9chauff%C3%A9e-081231587.html
belle photo de l’enterrement de lucie Aubrac je arrête là ma commentaire visiblement ils furent au courant de la mythe de cette résistante juive communiste quand on voit la tête de notre ex et acuel président.