Crise : combien de temps encore ?

S’il est un exercice difficile, c’est bien celui des prédictions (notamment lorsqu’elles concernent le futur). Ce blog n’échappe pas à la règle : à plusieurs reprises, j’ai tenté d’imaginer ce que l’avenir nous réservait, avec plus ou moins de succès. La semaine qui vient de s’écouler illustre assez bien le problème : il est relativement aisé de comprendre que les problèmes s’accumulent, il est bien plus dur de savoir quand ces problèmes deviendront insurmontables …

Ainsi, mathématiquement, il est certain que la situation d’endettement généralisé ne peut durer éternellement : l’accumulation des plans d’aide fumeux tous basés sur de l’émission de dettes toujours plus grandes ne résout en définitive absolument rien. D’autant que ces plans sont tous basés sur le prédicat que les banques et institutions financières manquent de liquidités alors qu’à l’évidence, c’est d’un problème de solvabilité et, in fine, de confiance qui se pose.

Mais quand bien même cette évidence, si difficile à entendre dans les journaux télévisés, dans les articles de presse mainstream, est pourtant connue des observateurs attentifs de la vie économique, le moment où ces problèmes de dette deviendront impossibles à surmonter par un nouveau tour de passe-passe comptable ne peut être deviné avec précision.

blockhaus, mur de l'AtlantiqueAutrement dit : on sait que la structure va s’effondrer, parce que c’est une certitude mathématique. Mais on ne peut pas savoir ni quand, ni comment. On peut prendre une analogie avec un bâtiment en béton armé, construit à la côte et soumis aux aléas marins, par exemple, les blockhaus du mur de l’Atlantique. Chaque jour, on constate à l’évidence que des petits morceaux de rocher et du sable se sont retirés, emportés par les courants, sous la structure du bâtiment. Chaque jour, des fissures apparaissent. Mathématiquement et compte-tenu du travail permanent de sape de la mer et du vent sur la construction, on sait avec certitude qu’elle finira par tomber, d’un bloc, un peu plus bas jusqu’au niveau des vagues qui viendront la lécher sans arrêt. Puis elle s’effondrera, définitivement. Mais nul ne peut prédire le moment de la chute, ni celui où la construction aura définitivement disparu du paysage, finalement absorbée par l’érosion.

L’économie mondiale, actuellement, fonctionne sur le même principe : le simple observateur que je suis, précédé ou rejoint par tant d’autres, aussi anonymes que moi, constate l’évidence qu’un effondrement est inévitable. Mais il devient de plus en plus délicat de mettre une date ou même une période sur le moment où cette rupture majeure interviendra.

D’ailleurs, rien ne permet d’affirmer qu’il ne s’agira pas d’un affaissement long, aussi douloureux que lent. La semaine qui vient de s’écouler contribue à cette dernière impression.

On apprend ainsi que la Finlande renâcle de plus en plus fort à l’idée de payer les dettes des autres pays de la zone euro, et explique officiellement que l’idée même de rester dans la zone euro peut être remise en question si les choses continuent de la sorte. Et tout indique que le peuple finlandais, dans son écrasante majorité, soutient les déclarations de sa ministre des finances. Et même si ces déclarations ne veulent pas dire que la Finlande s’apprête effectivement à quitter l’euro, les démarches bilatérales entreprises avec la Grèce il y a un an, et avec l’Espagne à présent, pour garantir un collatéral à l’aide distribuée, montrent clairement que le pays n’entend pas supporter le coût d’une solidarité à sens unique et d’une collectivisation des dettes à marche forcée.

Et on comprend d’autant mieux ces mises en garde puisque, comme on le sait, la Grèce n’a pas franchement réduit le nombre de ses fonctionnaires (et pan, 70.000 de plus au contraire), et qu’elle en est, encore une fois (après tant d’autres) à redemander un délai à ses créanciers.

Compte-tenu des efforts de l’État grec (ou plutôt, de leur absence presque totale), on comprend que la demande provoque immédiatement une crispation des bailleurs de fonds. Crispation qu’on peut lire dans les cours de bourse qui traduisent aussi des perspectives de croissance et d’emploi de plus en plus sombres, … et un accroissement des tensions sur la dette espagnole.

Comme je l’ai expliqué dans les premiers paragraphes, tout ceci était prévisible.

Quelle surprise peut-on avoir de découvrir qu’un pays gouverné par une bande de voleurs et de menteurs nous a menti et nous vole ? La seule surprise ici est de constater l’indolence du peuple grec, aussi cocufié que le reste du peuple européen dans son ensemble, et qui accepte que l’essentiel du fardeau lui soit reporté, pendant que son État pléthorique ne se remet pas en question.

Quelle surprise peut-on avoir lorsque les pays qui s’en sortent le mieux, après avoir eux-même remis à plat leur état providence, commencent à grogner et ne veulent plus remplir la facture ?

Quelle surprise peut-on avoir lorsqu’on apprend qu’une fois retombée l’euphorie artificielle d’un n-ième sommet européen, les marchés ne suivent plus et les tensions sur les dettes souveraines reprennent de plus belle ? Où est la surprise de voir que la demi-vie des bidouillages médiatico-financiers de nos élites dirigeantes est de plus en plus courte ?

Mario à la BCE, ça va donner !Où est la surprise lorsqu’enfin, Draghi, le super plombier de l’imprimerie industrielle de Papiers Colorés à Francfort, finit par admettre que la pauvre BCE est maintenant à court de moyens pour venir en aide à la zone euro ? Entre les LTRO, les facilités de crédit ahurissantes, les bidouillages sur taux, on comprend qu’on est effectivement arrivé au bout des bonnes idées. Les prochaines mesures, s’il y en a, seront pour le coup forcément surprenantes puisqu’absentes au catalogue pourtant fourni des mesures rigolotes à tenter pour camoufler de la dette par trillions.

Non, décidément, tout ceci était prévisible et les étapes suivantes le sont aussi.

On sait maintenant que la France se dirige droit vers une dette à 90% du PIB pour 2013, et que les agitations du clown Moscovici, de la frétillante andouille de Montebourg et du pauvre falot d’Ayrault n’y changeront rien. On sait aussi que, comme il était mathématiquement prévisible, la Grèce fera faillite, que les taux espagnols continueront de monter, et qu’après l’Italie et l’Espagne, la France sera le prochain maillon.

Seules, dans ces prévisions, manquent les dates. Une piste nous est cependant fournie par The Economist : c’est en septembre que la plupart des crises se dénouent violemment.

C’est une prédiction comme une autre. Et elle n’est pas non plus si surprenante.

Les crises, surtout en septembre

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Commentaires94

  1. simin

    Brrr…

    Excellent, comme d’hab.!

    Tiens, où en est l’effroyable « mechanismus » européen de solidarité?

  2. zen aztec

    Ouf il nous reste juillet et août pour en profiter,il n’y a pas que des mauvaises nouvelles…

  3. Pod

    Je n’ai pas suivi grand’chose de cette actu désolante depuis l’accession au pouvoir de la nouvelle clique en Fraônce, n’ai même pas jeté un œil à la moindre analyse ici ou là, à part les soubressauts des bourses évoluant comme toujours dans une énergie de peine-à-jouir : a priori, je n’ai rien manqué,… et puis les vacances arrivent, dormez bonnes gens.

  4. Le Gnome

    Honnêtement, je ne pense pas que les Grecs soient cocufiés, ils ont profité du système des années durant, vendant leurs voix aux élections pour un clientélisme effréné. C’est malheureux, mais le retour de bâton était inévitable. Même Madoff a fini par tomber.

    Pour le reste, ma foi, nous venons de voter et une majorité a décidé de refuser tout effort pour tenter de redresser ce qu’il était encore possible de redresser. Je n’en attendais pas moins d’un peuple à qui on a inculqué pendant des années qu’il avait tous les droits et qu’il n’avait aucun effort à fournir, que l’Etat s’occupait de tout et que les lendemains chanteraient forcément.

    Il faudrait un Churchill promettant de la sueur et des larmes pour s’en sortir (pas le sang, quand même), mais une telle race de politique est aussi morte et disparue que le Dodo de l’ile Maurice.

    1. « ils ont profité du système des années durant, »
      Oui et non.
      Oui, ils ont eu la sociale-démocratie, ils ont eu les avantages sociaux, etc… Mais non car comme d’habitude, ces services étaient des miettes face à ce qu’ils payaient. Tout comme les Français sont heureux de voter pour les crétins qui les gouvernent, en imaginant y gagner. En réalité, ils se sont fait largement avoir. Ils ont dépensé des fortunes pour des services merdiques prétendument gratuits.

      1. nebukadnetsar

        Tant qu’une large partie du monde pensera que tout ce qui est dit « gratuit » ne coûte rien réellement (ou aux seuls « autres »), on n’en sortira pas puisque tout « l’art » des politiciens français cocufiant le peuple est de lui faire croire qu’il peut faire la fête, bambocher et vivre douillettement sans le moindre effort sérieux sans que jamais la facture ne lui soit présentée, même indirectement.

        Un sondeur expliquait vendredi sur BFM que la lecture superficielle des sondages donnait à croire que les Français étaient majoritairement prêts à devoir faire des efforts pour redresser le pays, etc… alors qu’en réalité, les questions croisées de pertinence et sincérité des réponses montraient qu’ils étaient prêts à ce que les catégories de Français autres que la leur, fassent les efforts nécessaires.
        Bref que nombre d’entre eux étaient prêts à ce que ce soient les autres qui fassent effort…
        Tout ce qu’il faut de pré-requis pour que le discours politique dévoyé puisse se déployer en vue de leurrer l’opinion en attribuant les efforts aux riches, etc…
        Comme nous n’avons déjà que trop tendance à copier les néfastes dérives de la Grèce, il ne faudra pas être surpris du jour où nos prêteurs auront décidé de ne plus prêter ou alors à des taux de 6 à 7% comme récemment pour l’Espagne…

        1. channy

          Entièrement d’accord, la majorité des français ne sont pas prêt à faire des efforts, et encore je ne dirais pas efforts mais sacrifices.
          Pour avoir vu ce qu’est l’austérité suite à la crise en Asie du Sud -Est de 1998,je peux vous dire que le fraonçais ne va pas comprendre ce qui lui arrive et que cela ne se passera pas sans heurts(surtout avec la mentalité fraonçaise à se prendre pour le peuple élu ,différent du reste du monde)
          Mais on peut compter sur le politocard fraonçais(qui vit dans la gloire d un passé révolu) pour repousser au maximum l’échéance par tous les moyens ,quitte à emprunter à 7,8 voir 10% .
          J’adore Voir comment les gouvernements occidentaux sont si peu enthousiastes pour mettre en place les politiques d’austérité qu’ils imposent aux autres pays .

      2. Franz

        Certes.
        Mais ce coût énorme pour des services de merde venait du fait que plein de fonctionnaires étaient (sont toujours) payés à ne rien faire et le faire mal. Ces gens qui se plaignent mais ne veulent rien changer sont soit de ces fonctionnaires inutiles et bien payés, soit de leur parentèle.

        Certes il y perdent « au global » mais ils vivent de cette fiction d’intérêt général, tout comme bon nombre de nos fonctionnaires français, payés (cher) pour déployer (très) peu d’efforts (incompétents) à résoudre des problèmes qui n’existeraient pas s’il n’étaient pas là… L’argent, pour eux, il est bien gratuit !

        1. bibi33

          Il faut arrêté de dire que les fonctionnaires sont payés à ne rien faire.
          Il n’y a rien de plus faut.
          Si seulement c’était le cas nous ne serions pas dans une telle merde.
          Nos fonctionnaires bien que ne se tuant pas à la tache font bien le travail pour lequel ils sont payés à savoir non pas servir le public mais l’état.

        2. Higgins

          Qu’il y est un réel problème de management au sein de la fonction publique, personne n’en doute un instant. Cela m’a été confirmé il y a quelques années par un haut fonctionnaire lui-même, chargé par son ministre de trutelle de remettre de l’ordre dans les écuries d’Augias. De son propre aveux: « Quand cela fait cinquante ans qu’on laisse les gens seuls, il ne faut pas s’étonner de voir des dérives s’installer ». L’exemple le plus emblématique qui me vient à l’esprit est la Police où j’ai le net sentiment que les syndicats font ce qu’ils veulent avec l’efficacité qu’on connaît. Pour autant, au niveau de la fonction publique d’état, de sérieux efforts ont été accomplis même si le chemin à parcourir est encore long.
          Plus préoccupante me semble être la situation de la fonction publique territoriale où clientélisme et népotisme règnent en maître (il faut bien se faire élire et tous les lecteurs habituels de ce blog connaissent les extraordinaires capacités de gestionnaire de la grande majorité de nos élus, incapables de souscrire des prêts dits toxiques et à la modestie inversement proportionnelle à leur mégalomanie). Si la dette de l’Etat est préoccupante, que dire de celle des collectivités. S’il y a des économies à faire et des coups de pied au c.. à donner, c’est plutôt là qu’il faut sévir.

    2. Calvin

      Ah non !
      Le dodo, c’est ce que nous infligent les élus, les médias et ceux qui font les programmes scolaires.
      Le dodo a certes disparu de l’Ile Maurice, mais il a trouvé un épanouissement par chez nous !

  5. nebukadnetsar

    Un commentaire récent avouait la logique que des pays vertueux qui ont aussi un état-providence mais apparemment tenu en laisse n’entendraient probablement pas continuer à risquer de l’argent dans un tonneau des Danaïdes chaque jour davantage percé.
    Au risque de se trouver eux-même mal d’avoir voulu jouer la carte de la solidarité.
    Et comment expliquer valablement à des peuples acceptant une discipline économique contraignante qu’on aille ensuite dilapider leurs économies chèrement acquises pour entretenir la danseuse grecque…
    Par ailleurs, est-ce si surprenant que cela que la Grèce continue à mentir effrontément?
    Quand vous avez raconté n’importe quoi pendant 10 ans, que vous criez famine et misère pour recevoir des centaines de milliards d’euros pour continuer à faire la fête au seul risque de devoir supporter des froncements de sourcils des prêteurs et des menaces de fessées mais que vous recevez effectivement lesdits milliards d’euros, les politiciens corrompus d’Athènes qui s’y partagent alternativement le pouvoir depuis la disparition des colonels, n’ont objectivement aucune raison d’arrêter le bal.
    Quand PAPANDREOU a été élu et a révélé l’énormité du désastre, des commentateurs ont cru bon de louer son sérieux, sa stature d’homme d’état, und so weiter, en oubliant commodément qu’il n’avait été élu que par suite d’un programme ultra démagogique encore plus important que celui de son concurrent direct alors qu’il était contraint d’en faire la révélation car il n’y avait plus un rond pour le lancer…
    Après tout, la Grèce étant officiellement démocratique, ses dirigeants sont donc bien élus par une majorité de citoyens qui doivent en subir les conséquences, un jour ou l’autre.
    Tout comme nous subirons les premières conséquences de Mimolette d’ici quelques mois, époque que je pronostique pour ma part vers Septembre/Octobre comme le suggère votre statistique

    1. nebukadnetsar

      J’oubliais : la fessée étant bientôt interdite au sein de l’U.E., on apprécie tout de suite son effet dissuasif!!!

    1. Calvin

      Sans doute le retour de congés des banquiers, qui se mettent enfin à jeter un oeil aux chiffres, et découvrent, avec stupeur, que « quelque chose ne va pas très très bien ».

    1. Calvin

      S’il y avait un politicien visionnaire en France, donc de la trempe de Winston, je ne pense pas qu’il resterait en France !

    2. gem

      Churchill n’a pris le pouvoir qu’à cause de la guerre et il s’est fait jeté une fois la victoire obtenue. Thatcher ne prend le pouvoir qu’après le désastre économique qui culmine dans le « winter of discontent » 78-79 ; à l’époque on dit de l’Angleterre qu’elle est le seul pays du monde en voie de sous-développement…

  6. nebukadnetsar

    @ H16
    Pour revenir sur le thème du jour, nous sommes nombreux, je pense, à partager l’idée qu’un empilement permanent de nouvelles dettes ne peut résoudre aucun problème de façon durable.
    Peut-être serait-ce une solution de dépannage, de facilité de caisse dans une période de transition où le pays accepterait enfin de se lancer dans des réformes sérieuse et profondes de sont Etat-providence, de son fonctionnariat ahurissant d’envahissement, etc… créant ainsi les conditions d’une apuration de celles-ci et des précédentes.
    Mais même pas!
    Mimolette, à l’image de ses prédécesseurs socialistes de droite ou de gauche, entend bien que le bal continue…

    Quelles sont les mesures sérieuses, autre que de sémantique, prises pour le redressement ?
    Aucune !
    Même son gouvernement qui devait théoriquement être vertueux avec des rémunérations moindres coûte nettement plus cher que le précédent, tellement on a empilé ministres, secrétaires d’état, conseillers, voitures de fonction, droits divers, etc…
    Alors si même dans un domaine où il avait le pouvoir absolu d’imposer sa volonté, on en est toujours à dépenser plus…

    On continue et continuera donc d’empiler de la dépense parce que tant que cela paiera électoralement dans ce pays (c’est-à-dire tant que les gens croiront que ce sont les « autres » qui paient) et qu’on trouvera des sous d’une façon ou d’une autre pour payer les factures, quitte à faire de la cavalerie…

    CPEF

  7. Flo

    Pendant ce temps en France on fait ce qu’on peut pour jouer sur les mots (et encore!):

    http://fr.news.yahoo.com/jean-marc-ayrault-annonce-la-fin-la-rgpp-213322936.html

    Extraits :

    « Le Premier ministre a annoncé vendredi soir la fin de la « révision générale des politiques publiques » (RGPP) lancée sous le quinquennat précédent pour réduire les dépenses de l’Etat.
    « Cette politique a provoqué désorganisation et malaise dans l’ensemble de la fonction publique », lit-on dans ce communiqué. « La période de RGPP est close. »
    « Cette politique s’est notamment traduite par le non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite au cours des dernières années. »
    « Une nouvelle méthode doit être définie. Il s’agit de redéfinir les missions de l’État, d’améliorer le service rendu aux usagers et de rendre l’administration plus efficace, tout en assumant la maîtrise des dépenses », lit-on dans le communiqué.
    Il s’agit « d’obtenir à la fois une véritable adhésion des personnels et de l’opinion publique, et un redressement de nos finances publiques à échéance de 2017″, ajoute Matignon. »

    A la lecture de cet article on se dit « mais qu’y avait-il donc de si infâmant dans cette RGPP pour qu’elle provoque un tel malaise dans l’administration qu’il faille de toute urgence l’arrêter? »
    Comme on doute que l’objectif affiché par la Loi ait été de ne pas remplacer un fonctionnaire sur deux partant en retraite, on cherche en quoi elle consitait exactement et, Oh stuppeur!, on découvre que :

     » La révision générale des politiques publiques (RGPP) consiste en une analyse des missions et actions de l’État, suivie de la mise en œuvre de scénarios de réformes structurelles. La RGPP a pour but la réforme de l’État, la baisse des dépenses publiques et l’amélioration des politiques publiques:
    • Mieux adapter les administrations aux besoins des usagers.
    • Valoriser le travail des fonctionnaires.
    • Réduire les dépenses publiques pour revenir à l’équilibre budgétaire et gagner des marges de manœuvre. »

    Au mot près ce par quoi veut la remplacer Ayrault!

    1. Calvin

      Je le redis, mais je l’ai déjà dit sur ce blog :
      « Le changement, c’est un changement de noms »
      Nom du Président, du PM, des ministres.
      Et, manifestement, changement de termes syntaxiques.

      Mais en dehors du changement sémantique, rien ne bouge, rien ne change…

    2. Before

      Oui, mais là, il s’agit d’une RGPP de Gauche. Rien à voir ! La RGPP de Gauche (comme la rigueur) est bonne, douce et juste – forcément juste.
      Alors que la RGPP de drrrouâaaarrhhhte est krès méchante.

      Vivement la RGPP libérale … (on peut rêver).

      1. Calvin

        La RGPP de droite est limitée et méchante.
        La RGPP libérale est profonde et donc thermo-nucléaire, donc on n’en veut surtout pas !

        1. Théo31

          Le non remplacement d’un fonctionnaire partant à la retraite ne crée aucune économie, ou alors microscopique : celui-ci reçoit alors sa pension directement du budget de l’Etat. C’est donc une escroquerie intellectuelle.

          Le message qu’a envoyé Ayrault en supprimant la RGPP de la droite socialiste honteuse est très simple : fonctionnaires, l’Etat va claquer pour vous de la thune gratuite des autres comme jamais. Taxer toujours plus pour dépenser encore plus qu’on vous dit !

  8. BA

    Le Conseil des experts économiques allemands regroupe les cinq économistes les plus respectés d’Allemagne : Wolfgang Franz, Lars P. Feld, Peter Bofinger, Claudia-Maria Buch, Christoph M. Schmidt.

    Sa mission est de publier des rapports pour conseiller le gouvernement allemand.

    Vendredi 6 juillet 2012, le Conseil des experts économiques allemands publie son rapport sur la zone euro.

    C’est une bombe.

    « L’union monétaire européenne est confrontée à une crise systémique, qui menace la survie de la monnaie unique comme la stabilité économique de l’Allemagne. »

    « Die europäische Währungsunion befindet sich in einer systemischen Krise, die den Fortbestand der gemeinsamen Währung und die ökonomische Stabilität Deutschlands gleichermaßen gefährdet. »

    http://www.sachverstaendigenrat-wirtschaft.de/fileadmin/dateiablage/download/pressemitteilungen/pressemitteilung_07_2012.pdf

  9. johnny_rotten

    Ayrault nous fait bien rigoler lorsqu’il parle d’une large concertation avec les fonctionnaires, pour redéfinir une nouvelle RGPP.
    Lorsqu’il doit y avoir, pour des raisons économiques graves, des suppressions de postes, il ne peut JAMAIS y avoir de concertation préalable. C’est de la socialo-hypocrisie de m…. dans toute sa splendeur et Flamby semble très fort dans ce domaine .
    Soit on démarre les economies structurelles, soit on ne le fait pas.
    La seule veritable concertaion possible serait: En échange de pas de suppressions de postes, baisse forte des salaires pour TOUS les fonctionnaires. Dans ce cas unique il y a matière à négocier.
    Mais ce cas de figure est irréalisable en raison du statut des fonctionnaires.
    Mais sinon, comment obtenir un accord entre ceux qui conservent leur postes, ceux qui doivent dégager et l’Etat-employeur ?
    Faudrait qu’Ayrault nous explique !

    1. Deres

      Sans aller jusqu’à une baisse des salaires, un gel complet des salaires de la fonction publique (et rejetons genre fonction publique hospitalière et opérateur d’Etat …) donnerait un bol d’air au finances publiques. Un vrai gel devrait englobé à la fois le point d’indice, l’avancement à l’ancienneté et la grille (grade + échelon) ainsi que les primes pouvant être très variés. Il est par exemple courant que des primes soient accordés localement pour « compenser » les tentatives de gel des salaires centrales …

      C’est mal parti pour le moment. En effet, la hausse du SMIC a des impacts sur l’Etat à hauteur de 500 m€ par an ! Par contre, le point d’indice a été gelé pour 2012 par le gouvernement précédent, et le gouvernement actuel n’évoque même pas le sujet … Par contre, en 2013, il faut s’attendre à un nouveau coup de pouce idéologique et symbolique. Malheureusement, comme pour le SMIC, même symbolique, cela chiffre vite en milliards d’euros …

      Le problème des fonctionnaires, c’est qu’ils sont accrochés à leur rocher telle des berniques. Ils ont donc l’impression que leur destin est donc entièrement lié à leur rocher tellement rassurant dans la tempête. Ils ne réalisent plus que les tempêtes sont des évènements ponctuels et non la règle. Ils oublient rapidement qu’il est possible d’aller voir ailleurs si l’herbe est plus verte. Ne pouvant plus changer eux-même leur destin, ils ne deviennent aigris et attendent du rocher les améliorations qu’ils ne savent plus chercher eux-me^mes …

      1. vengeusemasquée

        Personnellement, la baisse des salaires, je trouve cela profondément injuste. Je regrette mais nous sommes assez nombreux à travailler pour 3 et je préfèrerais largement pouvoir me débarrasser de ceux de qui je fais le boulot, plutôt que de les avoir dans les pattes pour perdre mon temps. Si on était payés pour ce qu’on fait, même dans la fonction publique, tout irait mieux. Il est là le problème de management : le statut. Il faut se débarrasser du statut général de la fonction publique, et je le dis avec conviction en tant que titulaire de la FP territoriale !

  10. gnarf

    Peut-etre que les economistes et les liberaux en general devraient laisser tomber le jeu des predictions.
    Non seulement ca ne marche pas beaucoup, mais les partisans de l’euro en sortent grandis.

    C’est une situation assez moche, les risques systemiques s’enchainent…mais quand on parle d’effondrement inevitable c’est plus notre desir que toute cette classe politique et bureaucratique se plante en beaute.

    1. Maleypart

      Jusque là, les économistes Autrichiens se sont plutôt bien débrouillés à ce jeu.
      Même s’ils sont restés ignorés…

    2. Pascale

      Ils se sont déjà plantés mais comme ils ont le pouvoir ils réussissent à cacher le désastre et (ou) à le reporter sur des boucs émissaires : les riches.

  11. Namor

    A propos des dettes :

    – on parle toujours du ratio PIB/dette, serait il pertinent de parler ratio Dette/recette fiscale ?

    1. Franz

      Pas forcément… Les politocards peuvent « facilement » jouer sur la partie « recette fiscale ».

      Le ratio dette/PIB est très pertinent puisque quand la dette arrive à 100% du PIB, si son coût (taux auquel on emprunte/a emprunté) est supérieur à la croissance du PIB on se retrouve coincé: toute nouvelle richesse est utilisé pour payer les intérêts de la dette, impossible de faire quoi que ce soit sans augmenter encore la dette… Sinon l’inflation ou autre tour de passe passe monétaire, rendu difficile par l’euro.

    2. Franz

      Le seul moyen restant à ce moment est celui que tous nos clowns à roulette veulent éviter: privatiser, vendre les actifs de l’Etat et donc réduire sa dimension…
      Ce qui est « drôle » c’est qu’on s’approche à grand pas de ce point de non retour garantissant la fin de l’Etat-Maman en nourissant sans faim le dit Etat-Maman… (ou est-ce Mammon?)

      1. Pascale

        Ils ne le feront pas, le Français étant : soit terrorisé à l’idée que sa Maman (l’État) l’abandonne tout seul dans la jungle de la vie, soit complètement inconscient du fait qu’il vit au-dessus de ses moyens.

        L’autre jour je discutais avec une personne qui m’affirmait, très détendue, que certes telle ville était en faillite « mais au moins, les travaux ont été faits et ils vivent dans une jolie ville ». Avec un manque de vision sur le moyen ou le long terme abyssal …

        ce genre de réflexion participe du « bisou » mais au niveau du cadre de vie. Car que serait la vie si, certes, on recevait plein de bisous, mais que notre environnement n’était pas à la hauteur, avec plein de ronds points fleuris par exemple ? Le Bisounoursland, ce sont les bisous, dans un environnement Disneyland.

        1. Higgins

          Qui plus est, avec les clowns à roulettes qui nous dirigent, on n’est pas près de voir la part de l’état diminuer. Jugez-en plutôt: « Seul l’Etat a la puissance, la légitimité nécessaires pour pouvoir définir des critères applicables partout, c’est-à-dire une forme d’objectivité » Madame Philippetti… à la cérémonie d’ouverture du 66° Festival d’Avignon. (http://leplouc-emissaire.blogspot.fr/2012/07/les-missions-regaliennes-de-lempire-du.html)

        2. Aloux

          Le discours de Filippetti c’est du très très lourd, quand je pense que ça a été ma prof de français au collège j’ai les boules.

      2. Deres

        Comme d’habitude, c’est un plan de cigale. La fourmi vend ses actifs quand ils valent cher et non au plein milieu de la crise quand ils ne valent rien … mais si nos technocrates étaient capables de faire ce raisonnement à long terme, ils n’auraient pas accumuler de la dette jusqu’au ciel …

      3. Namor

        Merci pour la réponse détaillée.
        Je pensais que le flux de bon pognon gratuit du contribuable était plus pertinent parce qu’au final c’est bien lui (nous donc ) qui permettons le Royal au Bar permanent, de plus les recettes de l’état étant inférieures au PIB d’un facteur de 2, ( chiffres 2010 source http://france-inflation.com/evolution_pib_france.php http://aymericpontier.blogspot.fr/2011/04/recettes-et-depenses-publiques-en.html), ça donnerait un chiffre qui parlerait peut être plus aux gens.

        Peut être.

  12. Pascale

    De toute façon, tant que le Français moyen s’apercevra qu’il existe de plus riches que lui et que la France ne sera pas totalement sous un égalitarisme forcené qui s’accompagnera FORCÉMENT d’une dictature sous laquelle toute tête qui dépassera sera coupée, il (le Français) s’imaginera toujours que, puisqu’il y a des « riches » ce sera à eux de payer, car c’est injuste qu’il y en ait de plus riches que d’autres, qu’il y a de l’argent et qu’il faut le prendre là où il est, que les riches sont « indécents » et patin et couffin.

    Je pense donc que tant que toute la population ne sera pas plongée dans la même misère qui régnait en URSS, le Français sera toujours envieux de celui qui réussit mieux que lui. Il est « éduqué » dans cet état d’esprit mesquin lamentable, sans hauteur de vue, aigri et jaloux. Perso je pense qu’il aura mérité son sort, courbant l’échine sous une nomenklatura composée de fonctionnaires qui vivront comme des parasites sur son dos. C’est ma vision de la France de demain.

    1. H.

      Le français moyen trouve qu’il est injuste qu’il y en ait de plus riches que LUI !
      Le rasage doit se faire à SA hauteur, l’égalisation à SON niveau.
      Ce qui explique que les gens sont conscients qu’il y a des efforts à faire… par les autres.
      Au lieu de regarder « au-dessus », qu’il regarde un peu « en-dessous » et qu’il voit qu’il est dans les 10% des humains les plus riches (ou virtuellement riches, parcequ’au fond l’emprunteur est riche tant que le prêteur lache l’oseille !)

    2. channy

      « Je pense donc que tant que toute la population ne sera pas plongée dans la même misère qui régnait en URSS, »

      Dans ce cas on dira que c’est à cause des méchants ricains, ou des chinois etc que notre déclin est du à un complot international…

      « le Français sera toujours envieux de celui qui réussit mieux que lui »

      Et il vous expliquera aussi longuement que les pays pauvres sont pauvres car les habitants y sont hyper paresseux et que tant qu’ils ne se bougeront pas le C.. ils resteront pauvres.

  13. Homo-Orcus

    Billet et commentaires, tout est dit et présenté de manière lucide. C’est assez facile dans la mesure où nos socialos pratiquent le déni de réalité. Pour ce qui est de l’époque de l’implosion, je me fie à JP Chevallier. Il semble bien que septembre prochain soit rock n’roll

    1. Beaucoup de gens disent ‘septembre’. Quand tout le monde dit ça, c’est peut-être que trop de monde le dit.

    2. Deres

      Je ne crois pas trop à l’explosion. A chacune des crises, ils arrivent à faire un sommet de la dernière chance. Cela peut donc continuer longtemps …

      A moins de se retrouver face des murs qui empêcheront la fuite en avant :
      – le taux de la BCE est maintenant à 0.75%. Le passer à 0.5% ne changera plus grand chose … On a finalement atteint la limite dont parle tant Kruggman … Mario ne peut plus prétendre être capable de réagir avec son principal instrument monétaire … Il ne lui reste plus que des méthodes exotiques pour agir …
      – la BCE a complètement remplacé le marché inter-bancaire et ne peut donc plus faire grand chose de ce côté là.
      – les MES et FESF. Si jamais leur taux d’emprunt explosent, cela pourrait faire mauvais effet et briser la confiance globale. Personne ne semble vouloir les augmenter, donc c’est maintenant aussi bloquer de ce côté là.

  14. Pandora

    Pourquoi faire des reformes ?
    Le trésor français a emprunte avec un taux négatif ce matin. Les libéraux pensent que cette situation est une conséquence directe d’une réglementation trop restrictive pour les organismes financiers. En fait, personne ne sait plus ou placer son argent avant le désastre annonce.

  15. Yrreiht

    Franchement je ne vois pas pourquoi ça ne pourrai pas continuer comme ça encore quelques années.

    La dette, la dette… vis à vis de qui ? Des riches qui nous dirigent. Bon je simplifie peut-être beaucoup, mais : « ils » s’endettent auprès d’eux-même en fin de compte.

    Des bouts de papier tout ça, YAKA continuer, ce sera 120% du PIB puis 180% et ensuite plus, et alors ?

    Le déficits parce que les riches (particuliers, gangsters, multinationales, banquiers, etc) ne payent pas d’impôts et ils investissent ce qu’ils tirent du système dans la dette… ça peut continuer comme ça longtemps.

    1. Pascale

      Ou alors, ça s’arrêtera quand la France sera dans la situation de la Grèce. Et c’est la date de cet aboutissement qui est inconnue. Mais dans le cas de la Grèce, on remarque que ce sont les mêmes boucs émissaires (les riches) qui sont responsables de la situation : ils ont non patriotiquement sorti leur argent du pays pour aller placer des milliards en Suisse. Les socialistes s’en étranglent de rage. Mais aller remettre le rôle de l’état providence en cause dans la situation, que nenni.

    2. Théo31

      « ils » s’endettent auprès d’eux-même en fin de compte.

      Au Japon, en Italie oui. Mais pas en France, où la dette est détenue à 70 % par des étrangers. Quand les fonds de pension américains en auront marre de financer le modèle social franchouille communiste, il va y avoir de sacrés grincements d’anus. Les gouvernants feront main basse sur l’épargne des Français (ce qui a déjà bien commencé) et ces derniers n’auront plus que leurs yeux pour chialer : ils ont voulu le socialisme, ils vont l’avoir, et bien profond.

      Comme disait Coluche : « Rigole pas, c’est ton pognon ».

      1. Deres

        Cela a déjà commencé. Les chiffres de la Banque de France sont formels. Depuis le début de la crise, la part étrangère de la dette a fortement baissé puis s’est stabilisé. Les acheteurs de nouvelles dettes sont maintenant quasi exclusivement français ce qui diminue très lentement la part étrangère à chque émission.

  16. Pascale

    Enfin quand nous serons arrivés au niveau où est la Grèce actuellement, ils ne pourront plus dire qu’ils n’étaient pas prévenus, ou bien que les Français n’étaient pas prévenus. Mais ceux-ci préfèrent déjeuner « festivement » sur l’herbe entourés de muses qui leur font plein de bisous !

    1. bibi33

      Vous ne comprenez pas que tous les problèmes qui accablent la France et son peuple ont tous un dénominateur commun l’étranger et le fait que l’état dilapide l’argent durement gagné par le peuple (avec son assentiment plus ou moins conscient) n’est en rien responsable de la situation de la France éternelle et phare du monde.

      Vous n’avez pas écouté les discours des socialistes de l’extrême gauche à l’extrême droite en passant par l’extrême centre durant la campagne présidentielle, qui vous ont pourtant expliqué cela durant des mois.

      Vous êtes une « mauvaise citoyenne » Pascale ni plus ni moins et je vous en félicite.

  17. Deres

    Sur la Finlande.

    C’est normal qu’ils râlent. Ils sont en Europe juste pour se protéger de l’ours russe qui aime bien se faire les griffes sur eux. Ils ont un peu l’impression d’être les dindons de la farce en s’étant jeté dans les bras de l’Europe quand ils voient le merdier que cela devient …

  18. Deres

    Sur la Grèce.

    Le foutage de gueule qui est rarement montré du doigt est l’inaction complète du pays face à la crise. Dès 2007, le diagnostic était effectué. Mais en fait entre 2007 et 2011, les réformes furent très lights. La solution miracle et sans efforts fut l’argent extérieur pour combler les déficits abyssaux de chaque année. Tout cet argent devait permettre d’avoir le temps d’agir mais il n’a en fait servir qu’a repousser l’action.

    En plus de l’exemple du nombre de fonctionnaire, il y a celui des privatisations. Jusqu’en 2011, aucune d’effectué en face des promesses mirobolantes. En 2011, 500 M€ effectué au lieu de 5 Md€ promis ! En 2012, au moins 10 Md€ de promis et on n’en a pas encore vu la couleur. Pareil els années suivantes.

    Au lieu de réformer dès 2007 pour que la rigueur soit moins douloureuse, ils ont repoussés au maximum. Et pendant ce temps là, les dépenses inutiles ont continués … En concentrant tous les efforts, ils les rendent insupportables …

    A noter le parallèle avec « saint » Steve Jobs. Il avait peur des traitements violents contre le cancer et à préféré des méthodes new age. Quand il s’en est occupé sérieusement, il était trop tard pour être sauvé …

    1. Pascale

      Ça ressemble étrangement aux réformes structurelles et profondes que la France devrait engager…

      1. Calvin

        Pas « devrait », mais « aurait du ».
        On a perdu un paquet d’années.
        De décennies, même.

    2. Homo-Orcus

      « Dès 2007, le diagnostic était effectué. » beaucoup trop tôt !
      J’étais convié fin juin 2007 à une réunion financière dont le but était de faire le point sur les marchés financiers et de leur évolution prévisible. « Au début de l’année notre objectif sur le CAC était de 20% et nous en sommes à +17%… » Sous-entendu, tout baigne, il a terminé à 0%.
      « Depuis le début de l’année nous avons allégé le portefeuille des financières » (banque et assurance) au motif ?
      « Les USA vont connaître une crise immobilière majeure, rassurez-vous, les autres marchés ne seront pas touchés ! »
      « Cette crise aux states pourrait leur coûter 300 à 500 G$. »
      Conclusion : l’ampleur de la crise a été largement sous-estimée, même par des professionnels aguerris qui en ont vu d’autres. Comment voulez-vous que des politiciens puissent faire mieux ?
      Septembre 2008, la crise devient grand public puis la débâcle boursière d’octobre, la crise devient keynésienne, présentée comme kapitalist.
      Nous n’avions vu que la partie émmergée de l’iceberg subprime et aujourd’hui encore nous ne voyons que celle du keynésianisme.

    1. bibi33

      Des emprunts à 3 mois et à 6 mois lol!
      A 10 ans on emprunte à 2.5% et on fait 1% de croissance avec une dette maastrichtienne de l’ordre de 100% du PIB réjouissons nous d’emprunter à des taux négatifs à 3 et 6 mois, et rendons grâce à l’état!

      1. Pascale

        Oui, car, comme indiqué dans l’article, nous nous acheminons allègrement vers une dette qui représente 90% du PIB. Mais nos joyeux drilles, enivrés par la nouvelle d’emprunt à taux négatif, s’imaginent que nous sommes sortis de la crise.

        RDV dans 3 ou 4 mois où l’on nous annoncera que le taux de chômage a encore augmenté et que le nombre d’entreprises qui déposent le bilan ne cesse d’augmenter lui aussi. Mais c’est pas grave : on emprunte à taux négatif !

        1. Théo31

          En fait, elle représente déjà plus de 100 % du vrai PIB, pas de celui qui comptabilise la non valeur ajoutée créée par l’Etat. Et si l’on rajoute les engagements de retraites non provisionnés, on obtient une bombe thermonucléaire à au moins 3-4 fois le PIB.

        2. nebukadnetsar

          Au vu des résultats économiques de nombre de PME à l’issue du 02me trimestre 2012, on peu prédire que sauf sursaut violent des commandes à partir de Septembre, un bon nombre ne terminera pas l’année…

          Lire la Voix du Nord dans ses pages économiques locales est consternant par le nombre de petites sociétés, souvent anciennes, qui se mettent en règlement judiciaire ou déposent le bilan et pas forcément dans des domaines d’activités obsolètes…

    2. Surtout, ne vous posez pas la question du pourquoi et de ce que ça veut dire (et c’est vrai autant pour nous que pour l’Allemagne).

    3. Emprunts à 13 et 24 semaines. Très très très rassurant.
      Vous comprenez les mécanismes en jeu et ce que ces taux veulent dire, au moins ?

      1. Théo31

        Ca veut dire que les taux longs vont vite monter et pour la France ET pour l’Allemagne : la première ne pourra plus soutenir sa dette et la seconde verra ses usines fermer les unes après les autres parce que les cigales qui achetaient allemand ne pourront plus vivre à crédit. La question de la sortie de l’Allemagne de l’euro se posera alors.

  19. BA

    Aujourd’hui, l’Allemagne a lancé un emprunt à 6 mois, avec un taux négatif record à – 0,03%.

    Aujourd’hui, la France a lancé un emprunt à 13 semaines (3 mois) et 24 semaines (6 mois) : les taux sont négatifs, ils sont ressortis à respectivement – 0,005% et – 0,006%. Le taux moyen de l’émission à 50 semaines (1 an) est tombé lui à 0,013%, un niveau historiquement bas.

    En revanche, les taux de l’Espagne et de l’Italie continuent à exploser.

    La zone euro est en train de se disloquer.

    Espagne : taux des obligations à 10 ans :
    Lundi 2 juillet : 6,38 %.
    Mardi 3 juillet : 6,25 %.
    Mercredi 4 juillet : 6,41 %.
    Jeudi 5 juillet : 6,776 %.
    Vendredi 6 juillet : 6,954 %.
    Lundi 9 juillet : 7,062 %.

    http://www.bloomberg.com/quote/GSPG10YR:IND

    Italie : taux des obligations à 10 ans :
    Lundi 2 juillet : 5,74 %.
    Mardi 3 juillet : 5,63 %.
    Mercredi 4 juillet : 5,77 %.
    Jeudi 5 juillet : 5,979 %.
    Vendredi 6 juillet : 6,026 %.
    Lundi 9 juillet : 6,105 %.

    1. L’un (taux négatifs en France) est la conséquence de l’autre (explosion des taux espagnols et italiens).

  20. Pelvoux

    C’est drole, parce quand il s’agit d’une crise economique, forcement elle est imminente a cause des vilains gouvernements socialistes qui gouvernent le monde, mais quand il s’agit du peak oil, la non ce n’est pas imminent, ce que l’on nous raconte est du pipo. Pourtant, comme le bloc de bunker, mathematiquement, il va arriver…

    http://petrole.blog.lemonde.fr/2012/07/09/nier-limminence-du-pic-petrolier-est-une-erreur-tragique-dit-lancien-expert-petrolier-de-laie/

    1. Permettez-moi de ne pas répondre. Le billet de mercredi sera consacré tout entier à la question. Vous pourrez alors revenir en « discuter ».

      1. Pelvoux

        Je parle de la crise imminente qui va detruire le monde dont parle h16 dans son article. Comme lui meme le dis si bien, ce qu’il se passe actuellement n’est rien compare a ce qu’il va arriver.

      2. Pelvoux

        Par ailleurs, etant Normalien, et donc paye par vos impots pour etudier, la crise, non je ne la vois pas.

        1. gnarf

          Ce besoin de claquer son diplome au bout de 3 phrases. La virginite est tres forte chez celui-ci.
          Un fonctionnaire francais qui utilise un clavier qwerty. Probablement en vacances. La crise peut attendre.

    2. gnarf

      Ba le petrole c’est exactement comme la crise europeenne. Les perspectives sont sombres, mais les predictions ignorent toujours les progres et changements de direction. C’est au pied du mur, a minuit moins 5, que les mesures economiques drastiques sont prises.

      1. gnarf

        Faut quand-meme se mefier de notre cerveau. Notre cerveau est une machine d’alarme qui nous garantit la survie. Elle a un biais negatif prononce. Le cerveau retient bien plus fortement les mauvaises nouvelles que les bonnes. C’est ce qui fait le succes des idees malthusiennes, de l’ecologie. En plus comme avec le temps les mauvaises choses s’estompent, le passe est toujours mieux que le present pour notre cerveau. Notre cerveau, naturellement, nous hurle tout le temps « ca va peter » et « c’etait mieux avant ».

        Par exemple le blockhaus. A voir la photo on se dit que ca va tomber tres bientot.
        Pourtant ca ne s’ecroule pas ces machins-la. Ca s’erode. J’ai passe toute mon enfance a cote de ceux du pas de calais. Ils ont ete 50 ans dans la mer qui a tres vite avance. Moins denses que le sable ils flottent dessus. Entirerement armes de barres de fer grosses comme le pouce, ils peuvent tenir dans n’importe quelle position sans se casser, ou alors tout doucement ils se fissurent et plient. Il a fallu les dynamiter et retirer les morceaux.

        1. Voilà. C’est ce que je dis dans le billet : ça peut durer des années, ces histoires. Ou casser brièvement. Mais le résultat final (blockhaus disparu, pété, érodé) est inévitable.

        2. gnarf

          Oui tout a fait. Le probleme c’est que si on crie « timber » en courant partout et que le truc est encore la 20 ans apres, non seulement on perd sa credibilite, mais on renforce celle des marchands de blockhaus tout pourris.
          Vaut mieux se concentrer a expliquer pourquoi le blockhaus c’est pas bien dans le present, et ce qu’il faudrait a la place pour que ca aille mieux toujours dans le present 😉

        3. gnarf

          Enfin on peut pas non plus expliquer pourquoi un truc n’est pas bon sans parler des consequences….donc du futur…donc de prediction haha. Il se pourrait bien qu’il tombe, ou tout au moins qu’il s’erode, le vieux.

  21. Vaclav Olmac

    Eh les gars, c’est pas la fin du monde, paniquez pas ! Juste une nouvelle tempête, un gros grain qui revient toutes les 50 piges…Suffira juste de descendre à la cave, attendre la fin de la tornade et le soleil reviendra…jusqu’au prochain cyclone.

    Et puis méditez cette réflexion de Jacques Bainville qui disait : « Au fond, vous savez, tout a toujours très mal marché ».

  22. BA

    Après l’explosion de l’euro, de combien chaque monnaie nationale s’appréciera ?

    Ou alors, au contraire, de combien chaque monnaie nationale se dépréciera ?

    La banque Natixis a publié les résultats de ses calculs. Les Pays-Bas, l’Allemagne et la Finlande auraient une appréciation de 20% environ vis-à-vis de l’euro antérieur ; la Grèce, le Portugal et l’Irlande une dépréciation de 30% ou plus, l’Italie de 12%.

    1- Allemagne : le deutsche mark. Il y aura une appréciation de 20 %.
    2- Autriche : le schilling. Il y aura une dépréciation de 8 %.
    3- Belgique : le franc belge. Il y aura une dépréciation de 6 %.
    4- Chypre : la livre chypriote.
    5- Espagne : la peseta. Il y aura une dépréciation de 20 %.
    6- Estonie : la couronne estonienne.
    7- Finlande : le mark finlandais. Il y aura une appréciation de 20 %.
    8- France : le franc. Il y aura une dépréciation de 2 %.
    9- Grèce : la drachme. Il y aura une dépréciation de 30 %.
    10- Irlande : la livre irlandaise. Il y aura une dépréciation de 49 %.
    11- Italie : la lire. Il y aura une dépréciation de 12 %.
    12- Luxembourg : le franc luxembourgeois.
    13- Malte : la lire maltaise.
    14- Pays-Bas : le florin. Il y aura une appréciation de 16 %.
    15- Portugal : l’escudo. Il y aura une dépréciation de 28 %.
    16- Slovaquie : la couronne slovaque.
    17- Slovénie : le tolar.

    http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=64945

  23. BA

    Vendredi 13 juillet 2012 :

    Italie : la prochaine émission obligataire à moyen et long terme prévue le 14 août est annulée.

    Vendredi, l’Italie a lancé un emprunt à 11 ans, un emprunt à 10 ans, un emprunt à 7 ans, et enfin un emprunt à 3 ans.

    – Emprunt à 11 ans : taux de 5,89 %. Le taux est en hausse : c’était 5,57 % lors de la précédente émission.

    – Emprunt à 10 ans : taux de 5,82 %. Le taux est en hausse : c’était 5,66 % lors de la précédente émission.

    – Emprunt à 7 ans : taux de 5,58 %. Le taux est en hausse : c’était 4,30 % lors de la précédente émission.

    – Emprunt à 3 ans : taux de 4,65 %. Le taux est en baisse : c’était 5,30 % lors de la précédente émission.

    Le Trésor italien a annoncé vendredi que la prochaine émission obligataire à moyen et long terme prévue le 14 août était annulée, « au regard de l’évolution positive des entrées fiscales » dans un communiqué.

    L’agence d’évaluation financière Moody’s a abaissé jeudi la note de solidité financière de l’Italie de deux crans, de A3 à Baa2, et maintenu la perspective négative en raison de la situation en zone euro et des « risques de contagion » émanant de l’Espagne et de la Grèce.

    Une décision qui intervient dans un contexte difficile pour le pays. Le chef du gouvernement italien Mario Monti n’a en effet pas exclu mardi que Rome ait recours à un moment donné aux fonds de secours de la zone euro pour faire face à la flambée de ses taux d’emprunt, une option qu’il avait écartée jusqu’ici.

    (Dépêche AFP)

  24. BA

    Lundi 16 juillet 2012 :

    L’écartèlement est un supplice utilisé pour donner la mort par la séparation simultanée des quatre membres du tronc du corps humain. Sous l’Ancien Régime, certains condamnés étaient tués par écartèlement avec quatre chevaux. Regardez ce tableau :

    http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/2/28/Dieric_Bouts_013.jpg

    A notre époque, c’est la zone euro qui est en train de mourir par écartèlement.

    Les investisseurs internationaux ont choisi de fuir les Etats européens périphériques : leurs taux d’emprunt sont de plus en plus élevés.

    Mais en revanche, les investisseurs internationaux ont choisi cinq Etats-refuges en zone euro : leurs taux d’emprunt sont de plus en plus bas, et même négatifs pour certains.

    Lundi 16 juillet, la France a lancé un emprunt à 23 semaines, et aussi un emprunt à 49 semaines. Pour l’emprunt à 23 semaines, le taux a été de – 0,011%, contre – 0,006%, le 9 juillet. Pour l’emprunt à 49 semaines, le taux a été de – 0,002%, contre 0,013% le 9 juillet.

    – France : taux des obligations à 2 ans : 0,079 %. Record historique battu. Les taux n’avaient jamais été aussi bas.

    – Finlande : taux des obligations à 2 ans : 0,033 %. Record historique battu. Les taux n’avaient jamais été aussi bas.

    – Autriche : taux des obligations à 2 ans : 0,008 %. Record historique battu. Les taux n’avaient jamais été aussi bas.

    – Pays-Bas : taux des obligations à 2 ans : – 0,010 %. Je dis bien : moins 0,010 %. Record historique battu. Les taux n’avaient jamais été aussi bas.

    – Allemagne : taux des obligations à 2 ans : – 0,055 %. Je dis bien : moins 0,055 %. Record historique battu. Les taux n’avaient jamais été aussi bas.

    L’écartèlement de la zone euro est un spectacle horrible.

    Nous savons comment finit un écartèlement.

    Quand ça va craquer, il va y avoir du sang sur les murs.

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