Régulièrement, les politiques vont se montrer à la télé, ou se faire entendre à la radio. C’est bon pour leur image, ça montre au bon peuple qu’on existe encore, et qu’on fait des choses, qu’on s’agite. La personne qui vous reçoit fait de beaux sourires, les questions sont convenues, un petit bonjour, un petit bonsoir, et tout va bien. Cette fois-ci, ce n’est pas Sarko qui s’y colle, c’est Galouzeau. Edifiant.

Invité d’Europe 1 vendredi matin, le premier sinistre a indiqué que d’ici la présidentielle de 2007, il avait « à prouver que la politique n’était pas impuissante et qu’on peut changer les choses ». Notons qu’il est effectivement nécessaire de l’indiquer : si la politique n’est pas impuissante, en France, on ne la sent pas non plus prête à déplacer des montagnes. Des souris, plutôt. Anémiques.

Quelques points sont à retenir. Les voici en vrac…

REFORMES
« Nous sommes un pays qui a des tendances éruptives ». Le tout étant de savoir s’il entend que les éruptions sont passées, en cours, ou à venir. Si c’est à venir, le pire est donc devant nous…

Comme tous ses prédécesseurs, il s’est refusé à opposer la France du secteur privé et celle de la fonction publique, en affirmant le souci de défendre l’ « intérêt général », magnifique notion fourre-tout, paravent de tous les interventionnismes imaginables. La fracture existe pourtant bel et bien entre ce secteur privé voué à la productivité et aux emplois à durée indéterminable, et l’autre, à la production vague et aux emplois à vie. Tant qu’une vision lucide n’aura pas été prise par la classe politique, le diagnostic ne sera pas bon, et les remèdes foireux.

Sur le conflit à la SNCM, de Villepin a observé que « ce qu’il aurait fallu, c’est plus de courage, plus tôt ». Certes. Mais que n’en a-t-il eu, dès le début du conflit, pour vendre ce machin purement et simplement ? Peut-on appeler courage la déculottée qu’il s’est prise en acceptant que l’état reste actionnaire d’un truc qui fuit l’argent public de tous ses côtés ? Peut-on appeler courage les vagues protestations molles devant les agissements mafieux, terroristes et scandaleux des trous du culs de la CGT sur place ?

Toujours sur ce conflit, il a continué en étant, je cite, « très frappé de voir que dans notre pays, il y a parfois des oppositions, très stériles, entre les donneurs de leçons, qui ne connaissent pas toujours parfaitement les dossiers et qui ignorent un certain nombre de contraintes et ceux qui sont à la tâche ». Comprenne qui pourra : le donneur de leçon, c’est bien lui assez souvent, si l’on en juge par ses dernières saillies (drôlatiques) sur HP par exemple…

EDF
« Il n’est pas question de privatiser EDF » : voilà en quelques mots ce qu’on appelle « une bonne occasion loupée de se taire ». Je vous laisse seul juge devant les conséquences de cette balourderie supplémentaire : dans deux ans, les retraites EDF seront incorporées au passif de l’entreprise (norme IFRS). Elle sera alors en faillite et ne vaudra, sur le papier tout du moins, plus rien. Ce sera alors le bon moment pour la privatiser, sans doute.

CHIRAC
« Tout va bien. Le président de la République est en pleine forme ». Youpi.

PRESIDENTIELLE
D’ici 2007, « j’ai quelque chose à prouver ». Non. Vous avez quelque chose à faire. Au boulot !

De toute façon, en 2007, vous sentirez tellement le soufre que votre sort se décidera de lui-même.

Le reste n’était que verbiage remplissant et bruit de fond nasillard.

On n’est pas sortis de l’auberge.