Le mot « recyclage » est maintenant entré dans les moeurs. Pas de doute, chaque citoyen de France et de Navarre sait à quoi s’en tenir à ce sujet : il lui est demandé de participer, activement et joyeusement, à la collecte du papier, du carton, du verre, au tri sélectif ; le citoyen sensible recycle. C’est tellement vrai que maintenant, les candidats eux-mêmes recyclent les programmes.
Prenons celui de Monsieur Hulot (pas le savoureux personnage de Tati, mais l’autre, la sémillante andouille médiatique) : à peine aura-t-il renoncé à s’en servir que déjà la Royal Air Force s’en est emparée (pas l’aviation britannique, voyons, je parle de la candidate aérocéphale).
Il faut dire qu’il aurait été dommage de gâcher un si beau programme : très peu voire pas du tout servi, faible kilométrage, belle carrosserie, a passé le contrôle technique récemment, et l’intérieur a été entièrement refait en Novlangue pleine peau. En plus, c’est un beau programme qui attire l’oeil, avec une bonne garantie de retour sur investissement : le test-run et le 100m départ arrêté réalisés par Hulot donnent d’excellents résultats.
Voilà donc Miss Royal solidement armée d’un programme écologique. Compte-tenu du rythme haletant des bourdes, bons mots involontaires, barbarismes et idioties de grand chemin qui s’égrainent depuis quelques temps, la nouvelle peut faire sourire. Cependant, on peut le dire avec fermeté à présent : Ségolène Royal revendique pleinement « reprendre le flambeau » de Nicolas Hulot, et elle a assuré qu’elle placerait l’environnement « au coeur » de son projet présidentiel. Ce n’est donc pas une blague, ou une erreur : elle assume donc consciemment son écologitude. Il ne s’agit pas d’une bourdation ou d’un égarage d’esprit.
Evidemment, pour nous présenter cette dernière, elle a sorti l’artillerie lourde : alors qu’elle venait de se faire encanularisée en croyant avoir eu le Premier Ministre Canadien au téléphone, elle a donc annoncé fièrement que l’environnement est « quelque chose que je veux mettre à l’impératif, que je veux mettre au coeur du projet présidentiel », lors d’un « débat participatif » sur l’environnement, la santé et l’agriculture à Domérat, dans l’Allier.
Pour « mettre à l’impératif » ce programme, elle entend donc créer un poste de vice-premier pour l’écologitude chargé d’établir la transparence sur les questions d’environnement et de santé, et justifie ce nouveau poste par cette bonne blague : « Sur tous ces sujets, chaque fois qu’il y a eu du secret, chaque fois que les experts ont décidé pour les autres, on a eu des catastrophes. »
Pour le coup, elle a raison : chaque fois que l’Etat s’est mêlé d’environnement, on a eu des catastrophes. Chaque fois que l’Etat a permi à des lobbies, des monopoles et des marchés régulés de se créer, de prospérer et d’enrichir la classe politique en la faisant oublier ses petites magouilles (choses qu’un marché non régulé ne peut se permettre), chaque fois cela s’est terminé par un bilan négatif en terme économique, écologique et Pandanlagl pour le consommateur.
Et contre ce « Trop d’Etat », Ségo-CéplufortqueTo propose … un petit chouilla d’Etat en plus. Original.
Mais son originalité va plus loin : proposer d’étatiser un mécanisme qui fonctionne très bien, histoire de prélever un petit quelque chose pour l’Etat au passage. Ainsi, elle a plaidé pour une réforme de la fiscalité écologique « pour intégrer dans le prix des produits et des services l’impact sur l’environnement ». Parce que, vous comprenez bien que le marché non régulé, l’environnement et l’impact des productions dessus, il s’en tamponne. Le marché, gros têtard joufflu et un tantinet cochon, se fiche de votre environnement, aime que le consommateur (qui le nourrit) claque lentement de cancers coûteux, de maladies crasseuses, baigné dans les effluves radioactives de ses excès divers. Logique.
Dans le même registre, on pourra proposer qu’un programme politique impose par voie légale aux producteurs de fournir aux consommateurs le meilleur produit au prix le plus bas, car tout le monde sait que le marché, par construction, ne propose que le produit le plus médiocre au prix le plus élevé. Là encore, sans l’Etat et sans les propositions pesées, soupesées et mûrement réfléchies des candidats et des candidates aux présidentielles, le marché ferait n’importe quoi. D’ailleurs, on l’a bien vu en URSS : les produits étaient d’autant plus pourris et à des prix exorbitants que le capitalisme y faisait rage.
Elle était bien chaude, ce jour-là, et une telle machine, compte-tenu de son inertie, lancée à cette vitesse, ne peut s’arrêter en si bon chemin ; toujours sur sa lancée, elle a donc proposé qu’on diminue la part du nucléaire à 50% d’ici 2020 et compenser cette baisse par une augmentation d’autant pour les énergies renouvellables. Et pour encourager tout le monde à pédaler, elle va donc distribuer généreusement de la dette des réductions d’impôts des subventions sur les énergies renouvelables.
On peut pousser l’idée plus loin : autant planifier, outre le type d’énergie utilisée ou l’intégration de l’impact écologique dans le coût des biens, l’isolation des maisons et appartements de notre beau pays. Je suppose qu’un Plan Quinquennal d’Emmitouflage Citoyen De Charpente va voir le jour. Cela promet d’être passionnant. Et cela commencera « dès le début de la mandature » avec le conditionnement de la délivrance des permis de construire à l’intégration des normes environnementales dans les bâtiments, l’objectif étant de pouvoir « imposer toutes les normes environnementales dans toutes les constructions » en 2010-2011.
Comme chacun le sait, les coûts de construction actuellement sont au plus bas et l’immobilier se porte aussi bien qu’un sportif sous amphétamines avant le contrôle anti-doppage. Nul doute que ces petites contraintes supplémentaires viendront adoucir encore les frais de construction, et augmenter encore la facilité d’accès à la propriété foncière pour les Français. Jouissif.
Bientôt, nous aurons, chers Français, chères Françaises, l’immense privilège de n’avoir aucun espoir d’accéder à quatre murs et un toit aux Normes Ecologiques et Environnementales : être SDF-Ecolo sera bientôt une spécialité fraônçaise, comme le Camembert ou le Monbazillac, avec une AOC, un Label Rouge. Une culture, ça n’a pas de prix !
Au final, quel reste-t-il parmi le fatras de propositions toutes plus interventionnistes les unes que les autres de l’idée au départ noble qu’il faut, moralement et légalement, respecter ses voisins ? Pas grand’chose.
Ou bien les interventions, en mouche du coche, s’imaginent posséder cette faculté de faire avancer le marché vers ce qu’on imagine être un idéal, idéal qu’il aurait atteint bien plus vite sans intervention…
Ou bien ces interventions, ne reposant que sur la contrainte et une mystérieuse ressource financière jamais spécifiée qui permet d’affirmer qu’une fois votée, pouf, les caisses de la Royalité de la République se remplissent, entretiennent la délicieuse impression qu’on aura tenté quelque chose pour ou contre ceci ou cela, en pure perte.
Bilan : Ségo a récupéré le programme du bulot écolo, dans tous les sens du terme « récupéré ».
N’en attendez rien d’autre.
Mon écologie, je préfère l’acheter au marché libre. C’est moins cher, et au moins ça fonctionne pour de vrai.
A mesure que la pression monte, la crème Royale fait itou : elle monte. En puissance. Au risque de se transformer en motte de beurre.
Bon l’écologitude c’est bien beau. Mais il y a mieux. Son voyage dans le DOM… Où elle a hurlé son amour de la France "métissée"….
"Moin sé en fanm doubout ! Nou kay cassè ça !" – "Je suis une femme debout ! On va tout casser", a t-elle déclaré, la peau rosie par le soleil des Caraïbes ou l’excès de bibine.
"bourdation" ou "égarage d’esprit" ?
C’est le Soleil des Caraïbes, ça fait ressortir le rouge en dehors sur la peau.
Bonjour,
N’oublions tout de même pas que si l’immobilier est si cher en ce moment, ce n’est pas en raison des coûts de construction, lesdites constructions étant de moins en moins bien réalisées. En conclusion de quoi, améliorer le niveau de construction ne fera pas nécessairement augmenter les prix si les vraies mesures pour endiguer cette folie sont acceptées. De plus, le chauffage des bâtiments (qui est bien sûr proportionnel au niveau d’isolation) représente 24% (chiffres 2004) des émissions de gaz à effet de serre en France en raison des très fortes déperditions. Il est donc tout à fait cohérent, d’un point de vue écologique, de se pencher sur la question de l’isolation des ses "quatre murs et un toit".
Quant au programme de Monsieur Hulot, c’est un des (pour ne pas dire le) seul(s) qui prenne les problèmes dans leurs globalités. Nous ne pourrons continuer comme nous le faisons très longtemps. Notre bonne vieille physique nous rappellera à l’ordre car une croissance infinie dans un monde fini est tout bonnement impossible ! Alors peut-être devrions-nous commencer à nous pencher sur la question maintenant plutôt que de léguer des dettes abyssales à nos petits-enfants (et oui pas plus loin que ça).
Cordialement,
P.S. : Etes-vous spécialiste de la question climatique, énergétique, biodiversité et de toutes les sciences concernées par l’étude de l’avenir climatique terrestre pour juger aussi péremptoirement ?
"Notre bonne vieille physique nous rappellera à l’ordre car une croissance infinie dans un monde fini est tout bonnement impossible !"
Je rappelle à monsieur Lionel que:
– la croissance n’est pas uniquement dépendante -loin de là- de l’extraction des matières premières; elle dépend avant tout des services qui, par définition ne sont limités que par l’imagination et les techniques du moment.
– Le recyclage permet de réutiliser -à l’infini- certaines matières premières. D’une manière générale, la "bonne vieille physique" nous dit aussi et surtout que "rien ne se crée, rien ne se perd mais tout se transforme"
Quand on parle de la réchauffitude climatologique, j’aime bien mettre ce lien.
C’est un article de Newsweek paru en 1975, mais je pense que beaucoup d’entre vous l’ont déjà lu.
http://www.rushlimbaugh.com/cool...
Lionel est assez drôle, surtout la théorie du monde fini ! mouarf 🙂
Mon petit Lionel, rapidement, le monde est un espace fini, oui. Mais sa valorisation est, elle, infinie ! Par exemple, le pétrole il y a 500 ans, ou encore l’Uranium il y a 100 ans. Et on pourrait sortir des 1000iers d’exemples similaires : il y a 60 ans, une vieille boite de conserve vide ou un vieux journal déchiré n’avaient pas de valeur, aujourd’hui, oui car on peut les recycler !
NL
@lionel : bon, si imposer de nouvelles normes n’augmente pas les coûts de construction, pourquoi ne pas imposer une surface au sol minimum de 100 m² ? Pourquoi ne pas imposer l’indépendance énergétique de chaque foyer ? Etc… En pratique, un raisonnement ne vaut que si son développement aux extrêmes tient toujours. Si les contraintes, les impôts, les taxes et les subventions permettaient de résoudre un problème, nous serions en France champions du monde.
Quant aux supputations sur notre avenir (climatique ou non) et la force de frappe du visionnaire Hulot, permettez-moi de douter encore plus fortement : des « experts » autoproclamés qui jouent aux cassandres, on en retrouve par paquet de douze en grandes surfaces ; un type comme Lömborg, en revanche, beaucoup plus scientifique dans ses démarches et circonspect sur les choses environnementales, on n’en trouve guère. Je vous invite à lire ce qu’il écrit, c’est très … rafraîchissant et fort bien documenté (au contraire des petits couinements plaintifs des Hulots et consors).
Enfin, libre à chacun de se retrouver ou pas dans les programmes hulotesques ; l’important étant surtout qu’on n’impose pas à chacun les peurs, les lubies ou les sottises d’un petit nombre.
il faut absolument proteger toutes ces maisons contre les invasions de crabes migrateurs!
Je propose une reglementature immediate de tous les habitages de France.
"En 2002, la gauche n’était pas parvenue à mobiliser l’électorat (environ 630.000 inscrits) sur ces terres qui lui sont favorables: en Guadeloupe, Lionel Jospin n’était arrivé que troisième, derrière la députée PRG de Guyane Christiane Taubira et Jacques Chirac. Les socialistes espèrent réunir dès le 1er tour 55% des voix en Martinique et 45% en Guadeloupe.
Pour conquérir cet électorat, Ségolène Royal a beaucoup promis: apurement des dettes locales de l’Etat, plan de relance des investissements publics et du logement social en particulier, "préférence régionale" réservant aux Antillais une part des postes pourvus par concours administratifs…
"
En pratique, la préférence régionale éxiste déjà depuis des dizaines d’année dans le privé comme dans le public. depuis des années. Par exemple, mis a part le directeur du réseau DOM-TOM et quelques proches collaborateurs, tous les salariés BNP sont issus de la population locale.
C’est peut-être la même idée que celle concernant les violences conjugales, on parle d’abord, on pense après.
Comme si la France avait attendu depuis des années SR pour évoluer …
a part ca :
lionel 10/10
tu as bien appris ta lecon, heureusement que tu es là pour nous reservir les conclusions du GIEC.
Re-bonjour,
Pour Rocou, je n’ai jamais mentionné l’éventuelle déplétion des matières premières terrestres comme limitation de la croissance mais simplement le fin que tout sur la Terre est régie comme un quantité en stock (certes recomplétée de temps en temps) et que quand il n’y en a plus, il n’y en a plus. Et selon vous, les services ne nécessitent-ils vraiment aucun constituant pour être élaborés, aucune énergie pour être concus ou distribués, aucun équipement à faire fonctionner, … La Terre a indéniablement une capacité de stockage et d’épuration qui n’est pas infinie et toute activité ponctionne ce stock, même celles que l’on croient inoffensives comme la bureautique, la vente de voyages, l’administration ou le tertiaire.
Pour h16, si vous me relisez j’ai dit que les prix globaux de l’immobilier n’augmenterait pas forcément de manière directe pour le particulier si cette augmentation de qualité de la construction était plus que compensée par une baisse globale des prix du à l’explosion de la bulle (comme vous le remarquerez, j’ai obtenu l’adresse de votre site sur un blog dédié à l’immobilier qui a le mérite de rassembler des gens respectueux des personnes avec lesquelles elles dialoguent). Mais merci en tous cas de m’avoir appris qu’améliorer la qualité d’un poduit peut s’accompagner d’une hausse de prix, mes lointaines études d’économie ayant manqué de me le faire comprendre.
Enfin permettez-moi d’apporter quelques précisions sur le fonctionnement du GIEC, la validité de leurs conclusions et celles de leurs opposants. Et pour Leroy, rassurez-vous, je ne suis pas membre du GIEC, je fais même dans l’industrie, vous savez ceux qui émettent des gaz à effets de serre à hauteur de 21% et qui n’ont pas forcément un grand intérêt à lire les publications des spécialistes de la question.
Le GIEC est une organisation qui a été mise en place à la demande du G7 par le bias de l’Organisation Météorologique Mondiale et par le Programme pour l’Environnement des Nations Unies. Comme toute institution onusienne (ex : OMS), ce n’est pas une association de personnes physiques mais une association de pays. Il ne s’agit pas d’un laboratoire de recherche mais d’un organisme où l’on expertise et synthétise des travaux de recherche menés dans les laboratoires du monde entier et organise des expertises dès lors qu’un chercheur publie dans une revue scientifique. L’organe suprême du GIEC est son assemblée générale, où chaque pays membre dispose d’une voix (Luxembourg = EUA), et qui définit son programme de travail, c’est à dire les domaines où il devra faire la synthèse des travaux publiés ou en cours. C’est également l’AG qui approuve les publications les plus importantes appelés rapports d’évaluation. Avant d’être publiés et déclarés « documents du GIEC », les rapports d’évaluation sont explicitement approuvés en assemblée plénière. A ce jour, toutes les publications officielles du GIEC ont été approuvées à l’unanimité par les pays représentés (y compris les USA, ou l’Arabie Saoudite).
Le GIEC ne donne pas un avis « comme ca » : un long travail de compilation de tous les travaux publiés dans la littérature scientifique spécialisée, ou ceux en cours dans les laboratoires de recherche est réalisé. Au total, plusieurs milliers d’experts, mais le processus est ouvert à qui veut, vous et moi compris, expertisent et rédigent. Les disciplines couvertes concernent toutes les sciences (« dures » : physique, chimie, biologie et « moins dures » : économie, sociologie, …) et les experts ne sont pas embarqués par leur présupposé aveuglement écologique.
Les publications officielles du GIEC proposent une synthèse des connaissances scientifiques (i.e. consensus et débats et incertitudes). Elles sont le fruit d’un long débat contradictoire entre experts, qui sont les seuls à même de savoir si une incertitude est gênante ou pas pour la conclusion générale. L‘AG du GIEC, où chaque pays du monde qui dispose d’au moins un scientifique compétent sur le sujet l’y envoie, a toujours approuvé à l’unanimité les rapports.
Pour ce qui est des critiques, il faut savoir que le processus d’expertise du GIEC est ouvert à tout scientifique désirant faire des remarques et est précisément prévu pour que la contradiction soit gérée entre personnes compétentes, et non portée directement devant un grand public qui n’est pas armé pour comprendre.
Le vrai processus de validation scientifique est de se soumettre au jugement de ses pairs en publiant dans une revue scientifique spécialisée (où les articles sont examinés par d’autres spécialistes avant publication) un article détaillé présentant les travaux et selon quel raisonnement et quelles confirmations le conduisent à proposer une autre explication et non de la jetter en patûre sur TF1 ou France Info.
Les critiques dans la presse émanent en fait de personnes qui n’ont souvent aucune compétence particulière sur le sujet du changement climatique (auteurs non scientifiques, universitaires d’une autre spécialité, des journalistes qui ont compris de travers ou qui contredisent pour la forme).
C’est d’ailleurs le cas de M. Bjorn Lomborg qui n’est pas expert sur le sujet. Il est professeur de statistiques dans le département de Sciences Politiques de l’université d’Aarhus, au Danemark, après une formation d’économie politique. Je ne sais pas ce qu’il vaut comme statisticien, mais il n’a jamais publié le moindre article scientifique sur la question du changement climatique. Son site insiste surtout sur ses apparitions dans les média grand public, quand la bio de n’importe quel chercheur – il suffit de consulter le site de n’importe quel laboratoire du CNRS pour le voir – débute généralement par les références de publications dans des ouvrages spécialisés (mais Lomborg n’en a aucune dans le domaine qu’il critique, et n’est pas très prolixe sur ses publications "professionnelles" dans le domaine des statistiques ou de l’économie politique).
D’une manière générale, quand il s’est publié des dizaines ou des centaines d’articles sur un sujet, M. Lomborg appuie tout son raisonnement critique sur les résultats contenus dans un seul d’entre eux, faisant précisément (en ne tenant aucun compte du reste) ce dont il accuse à tort le GIEC. Il ignore délibérément les réserves mises aux résultats par les auteurs qu’il cite, pour présenter leurs conclusions comme des certitudes, ce que les auteurs eux-mêmes n’ont jamais cherché à faire. Le rapport du GIEC accompagne chaque prévision d’un degré de confiance "moyen à bas", mais Lomborg n’en a cure : comme elles servent sa cause, il les traite comme s’il avait affaire à des certitudes. Par exemple l’évolution possible de la production agricole dans un climat modifié, qu’il évoque à force de grands détails, est présentée comme une certitude, alors que les agronomes eux-mêmes accompagnent ce résultat d’une longue liste de tout ce qu’ils n’ont pas pris en compte, et indiquent que l’on ne peut surtout pas parler de "prévisions". De plus, ces simulations agronomiques de M. Lomborg sont basées sur ….. les mêmes projections climatiques que celles qu’il aura vertement critiquées quelques pages avant.
A un autre moment de son ouvrage, il confond les scénarios d’émission du GIEC avec d’autres scénarios (du programme PCMDI), ces derniers n’ayant jamais eu vocation à refléter une évolution probable des émissions de gaz à effet de serre, alors qu’il disserte comme si tel était le cas.
ll enchaîne ensuite sur la critique de ces scenarios d’émission (sa critique consiste essentiellement à égréner des raisons pour lesquelles les choses pourraient se passer différemment, ce que tous les modélisateurs savent fort bien, et ce que Lomborg se garde bien de faire quand il appuie ses propres démonstrations sur d’autres simulations…) en oubliant de dire que le GIEC lui-même se refuse à quantifier les probabilités de survenance respective des scénarios utilisés. En d’autres termes M. Lomborg tente de punir des auteurs pour une imprudence qu’ils n’ont pas commise.
M. Lomborg confond danger évité et crainte infondée : dans quelques dossiers environnementaux passés, si la catastrophe n’est pas arrivée c’est nécessairement que l’on a eu peur pour rien, mais en aucun cas que le danger a précisément été évité par une manoeuvre préventive déclenchée par l’agitation…
Enfin il a une certaine tendance à ne mettre en face de nos comportements passés que les seules conséquences déjà visibles, comme si celles futures mais inéluctables étaient sans importance. En d’autres termes il ignore délibérément l’inertie des phénomènes physiques. Si nous écoutons Lomborg, nous pouvons dire que de fumer n’est pas dangereux parce que tous les fumeurs sont encore vivants.
Sur le plan de l’économie, ses arguments sont classiques et connus : plutôt que de gaspiller tout cet argent à lutter contre une chimère, on ferait mieux de le donner aux pauvres ; le monde devenant plus riche les conséquences du changement climatique seront gérables avec de l’argent, on sait ce que l’on dépense mais pas ce que l’on gagne, etc.
Comme d’autres (Fourçans), Lomborg ignore en apparence qu’une modélisation économique ne fait que rajouter une couche d’hypothèses sur le monde physique, avec pour résultat qu’une telle modélisation économique conjugue les incertitudes sur l’évolution du monde réel avec les incertitudes attachée aux hypothèses purement économiques.
Enfin n’oublions pas que Lomborg est présenté comme ancien membre de Greenpeace, mais on ne sait toujours pas dans quelles circonstances il en était parti. Lomborg n’a-t-il pas publié cet ouvrage essentiellement pour régler un compte personnel avec son ancienne organisation, ou par rancune envers quelque chose ou quelqu’un ?
De plus son livre comporte quelques milliers de notes. Comme Lomborg n’est pas payé pour critiquer le GIEC ni pour se documenter sur le changement climatique ou sur un autre problème d’environnement, mais pour enseigner les statistiques à l’université, quand a-t-il trouvé le temps de lire les 2.500 références qu’il cite ? Ce livre est-il vraiment l’oeuvre d’un seul individu ? Sinon, qui l’a aidé, quand, comment, pourquoi, et "payé" de quelle manière ?
Bien à vous,
Argh.
Je laisse votre commentaire pour la postérité. Le temps et l’espace me manquent pour commenter point par point votre looOongue prose. Chacun, ici, se fera l’opinion qu’il veut. Après tout, vous pouvez penser ce que vous désirez, tant que vous ne me l’imposez pas. Et c’est malheureusement sur ce dernier point (last but not least) que vous aurez beaucoup de mal à convaincre que vous ne voulez pas imposer quoi que ce soit à quiconque…
waow
Tartinator est de retour
Cher h16,
Je suis entièrement d’accord avec vous, chacun est libre de penser ce qu’il veut mais chacun doit aussi respecter l’autre.
Je ne rejette pas vos opinions et arguments, je les respecte et je tente de vous formuler en retour les miens. Pouvez-vous tous en dire autant, vous qui vous comportez de manière médisante et irrespectueuse des autres. N’avez-vous pas dénaturé et raillé mes propos ? Je voulais juste vous informer sur quelques points et je ne pense (toujours) pas que vous soyez des personnes capables de juger dans ce domaine.
Et pour couper court à vos objections acerbes, je ne vous ai rien imposé, j’ai juste tenté de vous éclairer pour vous permettre de vous faire un avis circonstancié. Malheureusement, vous ne semblez pas intéressé, non pas pour être d’accord mais pour juger en connaissance de causes et conséquences.
je ne pense (toujours) pas que vous soyez des personnes capables de juger dans ce domaine
qu’on rapprochera de :
chacun est libre de penser ce qu’il veut mais chacun doit aussi respecter l’autre
Etc… Pour le moment, vous avez mis une fort longue tartine sur le réchauffement climatique, , alors qu’au départ, l’idée était tout de même de pointer une évidence : la Ségolène se sert de ce programme pour ajouter de l’interventionnisme, de l’étatisme et du collectivisme à toute pompe. Que vous trouviez ça super chouette, ça vous regarde ; moi, j’ai vraiment du mal à encaisser qu’une sotte vienne me dire comment je dois penser, dépenser et économiser. Je suis assez grand pour le faire tout seul. Et c’est bien là le noeud du problème : encore une fois, que vous ayez raison ou tort, peu m’importe. Je veux prendre mes décisions moi-même, sans qu’un Lionel ou une Ségo me les impose. Que vous me laissiez penser ce que je veux (et pratiquer comme bon me semble), je vous l’accorde, bien que votre attitude générale me fasse craindre que ceci ne tienne pas la distance. Que Ségo ait la même attitude bienveillante, cela m’apparaît impossible…
Qui êtes-vous pour juger les gens comme vous le faîtes ?
Pensez ce que vous voulez des présidentiables, c’est une chance en France, mais ne déblatérez pas sur la technicité d’un problème sans le maîtriser.
Et pour info, je suis du même opinion que vous sur certains points, sauf sur celui de juger sur des faits qui ne sont pas avérés dans un domaine que je ne connaît pas.
Cdlt,
@Lionel:
http://www.climat-sceptique.com/
Et comme je l’ai dit plus haut, mon écologie, je l’achète au marché libre. C’est moins cher et des milliards de fois plus efficaces.
A Jesrad :
Je n’ai pas vu qui était l’auteur (scientifique, c’est un peu vague, vous en conviendrez) mais pourquoi ne s’exprime-t-il pas auprès de ses pairs pour leur expliquer et pourquoi pas démontrer la véracité de ses propose. Ne vous trompez pas, tout le monde peut s’exprimer dans ces congrès.
Cordialement,
@lionel : qui suis-je ? Ben, le propriétaire des lieux, pardi. Et apparemment, si vous vous le permettez (avec une certaine bonne humeur gourmande, semble-t-il) je ne vais pas me gêner pour en faire autant. J’apprends que vous partagez certaines de mes opinions, tant mieux. Ceci ne doit cependant pas vous servir de blanc-seing pour vous permettre des écarts de tenue. Quand on est chez quelqu’un, on se tient, c’est le minimum de politesse. Ainsi, vous n’avez pas à me dire si je dois ou pas « déblatérer » sur tel ou tel problème. Personne ne vous a demandé expressément de venir vous exprimer ici : je vous laisse le faire, profitez-en, mais ne poussez pas le bouchon trop loin.
Enfin, pour clore ceci, je le répète : que vous ayez tort ou raison sur ce sujet n’est au final d’aucune relevance puisqu’il ne s’agit pas de ça, mais exclusivement de savoir si vous avez une solution concrête à proposer à votre niveau, sans m’imposer vos choix. Tout le reste n’est que palabres visant, je le redis, à imposer à tous une vision spécifique. Remplacez par exemple « Péril Climatique » par « Péril Islamique », et nous tombons exactement dans les mêmes travers, les mêmes arguties. Certains sont prêts à dépenser des sommes ahurissantes pour leurs religions en allant faire la guerre à l’autre bout du monde, d’autres le font pour leur air pur ou je ne sais quoi…
Je ne cautionne pas ces méthodes. Si vous les cautionnez, la discussion s’arrête là. Si vous les honnissez aussi, que proposez vous en revanche ?
ah ah, sacre Lionel!
Cher h16,
Merci de m’avoir précisé que vous étiez le propriétaire de votre site éponyme mais je m’en étais rendu compte.
Ceci étant dit, vous remarquerez en relisant nos échanges que je ne cherchais rien à imposer à qui que ce soit mais simplement à participer à la précision d’un sujet évoqué sur ce lieu commun d’échange. Et je vais me répéter, moi également : expliquer en détails en signifie pas imposer. Je me moque de savoir qui est d’accord (c’est une des grandes vertues de la démocratie), mais de grâce, vous valez mieux qu’un amalguame entre explication et propagande.
A votre honneur, vous acceptez le débat, ce que d’autres ne font pas. Encore une fois, peu m’importe d’avoir raison ou tort et que vous me croyez mais que vous soyez chez vous (et que vos proches contributeurs quasiment) ne légitime pas la déformation de propos et les attaques personnelles purement stériles.
Pour vos admirateurs , ne perdez pas votre temps à poster des commentaires panurgiens, votre hôte vaut mieux que ça.
Messieurs, bonne continuation
"que je ne cherchais rien à imposer"
vous non, mais notre bien-aime Etat-que-le-monde-nous-envie, si.
c’est meme sa principale activite, imposer 🙂
et ca pourrait bien etre n’importe quelle autre idee que le climat, aussi stupide ou absurde soit-elle, du moment qu’un Expert(r)(tm) a decide qu’il allait falloir depenser beaucoup d’argent pour "arranger" la situation, l’Etat s’empressera d’imposer.
L’etat francais en s’imposant partout et tout le temps a demontre sa nullite nefaste, libre a vous de croire qu’il arrangera la question du climat…
… en commencant par la France!