Il est parfois difficile de définir en quelques adjectifs bien sentis une personnalité, un homme ou une femme politique ou une célébrité tant, par nature, l’humain ne peut se réduire à quelques dimensions simples. Il arrive cependant qu’on tienne un cas d’espèce pour lequel on parvient, d’un seul mot, à définir de façon claire et précise l’ensemble de ses caractéristiques. Il en est ainsi pour Ségolène Royal. Et le mot qui vient directement à l’esprit pour elle, c’est « carton ».
Attention !
Il ne s’agit pas ici de « carton » dans le sens « faire un carton », c’est-à-dire « effectuer une belle performance » ou encore « réaliser une magnifique opération ».
Non non : ici, il s’agit bien de « carton » au sens de matière formée à partir de fibres cellulosiques végétales, avec une bonne densité et qui se présente sous forme de feuilles épaisses, semblables au papier.
Il faut en effet se résoudre à cette vérité pourtant simple : Ségolène Royal est l’archétype flagrant de La Candidate En Carton. En effet, si l’on y regarde attentivement, la comparaison avec la définition précédente valide ce point de vue.
Reprenons en effet depuis qu’elle s’est trouvée intronisée Candidate du Parti Socialiste il y a quelques mois.
On notera que déjà, elle n’était pas une vraie pauvre, ou une vraie socialiste issue des couches modestes ; outre une famille clairement portée à droite, on peut dire qu’elle n’a jamais pu prétendre se comporter comme autre chose qu’une bobo ; on se rappellera à ce sujet les péripéties amusantes de son fils devant aller au cours Florent mais forcé de renoncer, le cours ayant lieu dans un quartier « pas assez cher, mon fils » ou disons, trop populaire, le XIXème arrondissement de Paris. On se rappellera aussi les saillies drolatiques de son (futur-ex) compagnon qui déclarait ne pas aimer les riches tout en baignant dans une opulence ostensiblement pas pauvre.
Le cartonnage de la candidate peut aussi se retrouver dans son sourire botox un peu figé, sourire qui tend à disparaître au fur et à mesure que son couple (qui n’en était plus un bien avant les péripéties présidentielles) part en quenouilles. Couple en carton qui durera le temps d’une élection, et qui présentera aux journalistes ébahis une rupture … elle aussi en carton, tant elle était connue, évidente et prévisible. Un couple en carton qui publie très médiatiquement les bans d’une rupture elle aussi en carton, on se croirait dans un mauvais roman à l’eau de rose et couverture … cartonnée.
Si l’on s’intéresse à son parcours politique, on arrive, là encore, à la même conclusion : du carton, encore du carton, toujours du carton.
C’est en effet avec un slogan en carton, « La France Présidente », qu’elle s’est présentée aux Français. Outre l’énorme fatuité qu’il lui a fallu pour se comparer en direct avec la France toute entière, on voit mal en quoi l’élire représentait plus, à l’époque, une marque claire que la France présiderait, ou pas, alors que le concept même de France est, dans ce contexte, extrêmement creux.
Pendant sa campagne, elle a présenté des thèmes qu’on qualifiera pudiquement de variés, tant la cohérence d’ensemble était difficile à déceler. Certains d’entre eux fleuraient bon, cependant, le carton ondulé tant l’application des principes sous-jacent à ces thèmes relevaient plus du voeu pieu que d’une réelle réflexion économique ou politique poussée. Ainsi, proposer un SMIC à 1500 euros, c’est bien, mais on cherche encore, à cette date, s’il s’agissait de Brut ou de Net, et si les effets pervers naturels d’un prix minimum du travail n’auraient pas entraîné la France – pas la présidente, l’autre, celle qui subit les mesures de la première – encore un peu plus bas dans la crédibilité économique.
De même, proposer l’application stricte des 35H partout, dans toutes les strates de la société revenait là encore à sortir des cartons une idée qui y avait pourtant été remisée tant les résultats n’avaient pas été probants (et c’est le moins qu’on puisse dire). Si, d’un côté, on s’échinait à répéter qu’il fallait « travailler plus pour gagner plus », les 35H refoulaient sérieusement du goulot l’idée qu’il fallait « travailler moins pour gagner moins » ; le socialisme français restait ici cantonné aux propositions qu’il affectionne, c’est-à-dire combattre le capitalisme qui fait peut-être des riches de quelques uns, pour un collectivisme forcené qui fait sûrement des pauvres de tous.
On n’évoquera même pas la taxe en carton, pardon, la TVA sociale, vignette douteuse d’une cellulose poreuse qui fut bien vite reprise par la droite et qui devint, dès lors, toute moisie pour les socialistes qui en furent pourtant les inventeurs.
Vous me direz : ce sont ces thèmes qui sont en carton, pas la candidate. Que nenni ! Cette remarque aurait pu tenir encore en début de semaine, avant que notre Candidate En Carton fasse précisément ce qu’elle a l’habitude de faire : balancer des arguments en carton contre ces thèmes et admettre, de façon officielle, qu’ils étaient aussi bidons qu’ils en avaient l’air.
Dès lors, non seulement elle a utilisé des thèmes de campagne bidons, mais en plus, elle n’y croyait même pas. Si l’on ajoute à cela l’aspect « les éléphants m’ont obligé », le ridicule de la situation explose dans une grande gerbe de petits cotillons festifs, ou comme un polichinelle sorti de son … carton. Ainsi donc, on aurait méchamment obligé la pauvrette à battre campagne avec les mauvais outils ! Candidate en Carton, avec des Thèmes En Carton, qui se propose pourtant maintenant de devenir chef d’un parti, leadeuse si l’on veut alors qu’elle fut, dit-elle, menée par le bout du nez pendant la présidentielle.
Si, enfin, on ajoute la colère en carton, c’est-à-dire ni vraie ni saine, mais bien totalement prévue, planifiée et auto-allumée, qui eut lieu pendant le débat télévisé d’entre les deux tours, l’image est complète et rien, finalement, n’arrive à départir l’analyste facétieux de cette constatation : tout, chez elle, est bidon.
Eh oui, pas de doute. La candidate, à l’usage, se révèle d’épaisseur réduite et se plie, se gondole et s’affale dès qu’il commence à pleuvoir. Finalement, elle est tout juste bonne pour faire de l’emballage.
C’est bien du carton.
Dans le mille !
Billet qui devrait faire plaisir à Puline(Carton) 😀
Pauline et non pas Puline
Sa colère saine était sûrement en carton aussi :p
(N.B c’est toi qui pose les questions du captcha anti-spam? Là on me demande quelle est la version de mySQL 4.1, si tu ne vois pas mon message, c’est que je me suis planté, hihi)
Il me semble qu’elle s’était présenté sous le slogan de "Pour que ça change fort"
En tout cas Holland à une mine de "papier maché"
Excellent ! comme toujours, d’ailleurs … 😉
Quand donc le PS va t-il lui faire faire sa valise en carton ?
ah c’est donc pour ca qu’elle s’est fait décalquer!
🙂