Grâce à Macron, la France est en marche arrière dans un monde qui court

Alors que les États-Unis prennent décidément le chemin de réformes fondamentales et ajoutent indubitablement de l’incertitude à un monde en constante mutation, la France, elle, décide avec une fermeté de conserver un cap précis vers exactement les mêmes recettes qui lui ont permis d’arriver avec brio à sa place actuelle.

C’est ainsi, après une dissolution, des jeux olympiques, moult débats et un renversement de gouvernement que le budget pour cette année a finalement été voté sous les vivats d’une foule en délire : youpi, les prochaines dépenses de l’État sont maintenant sécurisées et la vie peut reprendre son cours tranquille.

D’ailleurs, les bonnes nouvelles se bousculent déjà au portillon de la République : on apprend par voie de presse que le déficit commercial français sera nettement moins lourd que prévu ! Pas de doute, l’économie se redresse et l’avenir s’annonce radieux : avec autour de 81 milliards d’euros de déficit commercial, la France fait donc mieux que 2023 notamment grâce au secteur énergétique qui nous tabasse moins que prévu.

Et puis ce différentiel s’explique évidemment par les investissements étrangers importants (certainement, la balance des paiements est positive, n’est-ce pas ?), ou une monnaie – l’euro dans notre cas – solide et attractive pour le reste du monde ce qui permet de produire et financer le déficit commercial comme le font les Américains avec leur dollar, bien sûr, ou, mieux encore, parce que des dépenses importantes dans les infrastructures et les technologies de demain sont actuellement lancées avec pertinence par un gouvernement et un chef de l’État décidément au taquet, non ?

Non ?

En tout cas, les choses sont déjà prises en main par Emmanuel Macron qui ne s’en laissera pas compter : malgré ce budget voté dans la liesse, malgré les bonnes nouvelles qui s’empilent de toute part, il reste à résoudre l’enquiquinante question des déficits budgétaires trop élevés dans le cadre européen. Avec cette année un déficit prévu au double de ce que le pacte de stabilité prévoit, la France pourrait se retrouver bêtement sanctionnée par les autorités européennes alors que sa situation économique est évidemment florissante.

Macron propose donc de supprimer cette règle caduque : l’Europe, sur l’autoroute du succès, n’a pas à s’embarrasser des glissières de sécurité et doit donc s’en affranchir et accélérer. Youpi.

Hum, quelle délicieuse odeur de réussite et de victoire !

Cette tempête de bonnes nouvelles est probablement ce qui motive les fines équipes de Bercy à aller traquer les impôts aussi loin et aussi tôt que possible à tous les étages de la société française. C’est donc sans surprise qu’on découvre qu’elles réclament actuellement certains impôts… en avance des revenus de 2025. Voilà qui est malin et qui constitue une progression logique dans la collecte des impôts en France : jusqu’à l’instauration du prélèvement à la source en 2019, les Français payaient – assez logiquement – les impôts sur les revenus perçus l’année passée. Depuis, ils payent hardiment les impôts des revenus de l’année en cours. Avec ces nouveaux impôts en avance, ils vont aussi payer ceux de l’année prochaine.

Si, de loin, vous trouvez que cela ressemble à une fuite en avant voire à de la cavalerie, c’est essentiellement parce que vous avez l’esprit mal tourné.

Et comme les questions économiques semblent clairement résolues, le chef de l’État peut se lancer dans d’autres projets.

Lesquels ? Eh bien justement, demandons aux Français : ceux-ci voudraient bien qu’on évoque (en vrac) l’immigration, l’insécurité, la fiscalité, le pouvoir d’achat voire la géopolitique internationale.

C’est donc le moment où jamais de ne surtout pas aborder ces sujets et de leur demander s’ils sont d’accord pour interdire les réseaux sociaux aux moins de 15 ans ou s’il faut étendre la mesure à tout le monde, s’ils voudraient que l’euthanasie soit autorisée avec décontraction ou dans un cadre un peu formel (soyons ouverts au débat), ou toute autre question sur la durée de travail hebdomadaire qu’on pourrait ramener à 40 heures ou garder à 39 heures (payées 35, cela va de soi), voire d’autres sujets du même acabit.

C’est important, ce genre de questions : cela permet d’engluer de cimenter le corps social français, et surtout, cela permet d’occuper durablement les commentateurs, chroniqueurs et autres experts de plateau pendant des semaines.

Là encore, Macron marque ici son originalité. Là où un référendum est normalement convoqué lorsqu’une question politique, économique ou sociale particulièrement prégnante s’impose au peuple, le passage par les urnes constitue une étape essentielle d’une démocratie en bonne santé.

Ici, le président a courageusement choisi de faire exactement l’inverse en écartant les questions justement les plus importantes, pour décider d’un référendum ex nihilo pour n’établir sa ou ses questions que par la suite et dans les prochaines semaines, tranquilou-bilou.

À l’évidence, s’il y a bien un dirigeant qui a compris le message lancé la semaine dernière par la première puissance mondiale, c’est bien Macron : dans un monde qui court, le président français a choisi de faire marcher la France et les Français, dans une direction globalement opposée, et avec cet aplomb qui sied aux cuistres ou à ces personnages qui se savent perdus mais tentent le tout pour le tout, comme des parieurs compulsifs que la chance a quitté depuis longtemps et dont l’issue, fatale, est déjà scellée.

Peut-être doit-on d’ailleurs voir cette fuite en avant ridicule qui frise le loufoque dans la nomination de Ferrand au Conseil Constitutionnel, ce dernier représentant pour l’actuel locataire de l’Élysée le seul espoir, aussi improbable que baroque, de modifier la constitution afin de lui permettre un invraisemblable troisième mandat qui repousserait un peu sa fin de règne (et l’immunité attachée).

De ces éléments, une chose surnage, de plus en plus évidente.

Avec un tel guignol toxique au pouvoir, ce pays est foutu.

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Commentaires430

  1. CPB33

    c’est Knafo qu’il nous faut ?!
    ripostelaique.com/lalternative-libertarienne-incarnee-par-sarah-knafo-peut-elle-seduire-les-francais.html

    1. Pheldge

      laisse tomber, tu vas te faire incendier : quelque soit le candidat que tu proposeras, ils lui trouveront toujours plein de défauts, et à la fin ça sera le pire des gauchiste qui sera élu …
      En fait, les libéraux, c’est kif-kif le RN : ils ne veulent surtout pas du pouvoir, être dans l’opposition, c’est beaucoup plus confortable !

        1. Pheldge

          ah mais je ne parle pas de l’Arlésienne du « vrai » candidat libéral, je parle seulement de ceux, dont le discours et le programme, va timidement dans le bon sens …
          De toutes façons, tu t’imagine bien que dans le contexte actuel, et après plus de 50 ans de socialisme les esprits ne sont pas prêts à porter un Milei au pouvoir. Mais le moindre politicien qui fait une déclaration allant dans le bon sens, se fait descendre en flamme ici.
          Je pense qu’ils attendent le Messie, que c’est ça ou rien, et que ça peut prendre encore quelques décennies, voire quelques siècles …

          1. durru

            Pour ta gouverne, en Argentine ça fait 100 ans que ça dure, les politiques socialistes de dépenser l’argent gratuit des autres, pas 50. Et pourtant, Milei est Argentin. Faudra revoir ton logiciel 😉

        1. Simon

           » Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux !  »
          Ripostelaïque.com : « Toute l’opération consiste bien, avec la foi laïque à changer la nature même de la religion, de Dieu, du Christ, et à terrasser définitivement l’Église.» Vincent Peillon (Ministre de l’EN sous Hollande), Une religion pour la république, 2011.

    2. René-Pierre Alié

      Knafo, comme Zemmour, ne savent jouer que d’un seul instrument : la trompette de l’invasion migratoire (au pays des aveugles, etc). Cette question (réelle) n’est qu’un de nos problèmes, et est d’ailleurs insoluble sans une remise en cause de l’ensemble du Système. Pour le reste, les Knafo et Zemmour sont des étatistes-collectivistes. Ce n’est pas avec eux que s’opérera une révolution copernicienne, qui mettra l’État au service de la Nation, et non la Nation au service de l’État.

  2. Higgins

    Ça y est, nous sommes fichés :
    L’Élysée engage des sociétés privées pour surveiller les comptes libertariens pro-Milei et pro-Musk

    Selon France Info, l’État a chargé plusieurs sociétés spécialisées de surveiller sur les réseaux sociaux des comptes influents libertariens.

    L’objectif : mieux comprendre ce courant de pensée, notamment porté par Javier Milei, Donald Trump et Elon Musk.

    Soi-disant car l’objectif réel est de les salir en les accusant d’inhumanité, de saluts nazis, d’extrême-droitiste et j’en oublie.

    Source fil Telegram @leveil2022

    1. bob razovski

      « L’objectif : mieux comprendre ce courant de pensée ».
      De la part d’un président dit « libéral », ça faut de l’or.
      Le pire, c’est qu’au lieu de claquer encore des myons auprès de sociétés, il suffirait d’inviter à l’élysée quelques libéraux…
      Sauf si évidemment, comprendre le libéralisme n’est pas le but premier. 😉

  3. Higgins

    Bon article de synthèse sur le naufrage de l’UE et la crise ukrainienne : athena-vostok.com/europe-usa-la-fin-dune-illusion-1?btm_medium=email&btm_source=notifications&trck=notif-13295844-975038-13uLQ

  4. Oreliane

    HS, j’ai ri :

    x.com/goddeketal/status/1893249601471144204

    Boobs = No ass
    Ass = No boobs
    Ass + Boobs = Ugly face
    No ass + No boobs = Pretty
    Ass + Boobs + Pretty = No brain

    Universal law. Prove me wrong.

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