La grognasse remet ça !

Il ne se passe maintenant plus un mois sans qu’un projet de loi idiot germe dans la tête embrûmée d’un politique désoeuvré. Après le feux d’artifice législatif que constituaient déjà la loi DADVSI en février, nous avons eu droit en Mars à la loi sur l’égalité des chances, qui est à l’égalité et à la chance ce que la mousse au chocolat est au poisson rouge Maurice ; loi qui fût d’ailleurs génitrice de mouvements sociaux parfaitement en accord avec le projet : assemblages foutraques d’idées faites de bric et de broc… Pour le mois d’avril, c’est ma Grognasse Mal Aimée(tm) qui met le couvert.

J’ai établi un palmarès personnel pour les politiques à baffer, couplé à une échelle logarithmique et un étalon de mesure. Je suis assez content de cet étalonnage qui m’a pris quelques années : Martine Aubry. Elle constitue pour moi un savant mélange de répulsion physique, de démagogie débile, une certaine forme de grossièreté vulgaire et de petite mesquinerie facile. Ainsi outillé, il m’est ensuite aisé de mesurer la valeur que j’accorde à un(e) politique à l’aune de cet étalon solide.

Comme mon échelle est logarithmique et que la Martine se situe tout de même assez haut, je pensais – naïvement au vu de l’actualité – que je n’aurai pas beaucoup de candidat(e)s à venir chatouiller le point de repère que la maire de Lille constituait jusqu’alors.

Je me suis trompé. En quelques semaines, Nathalie Kosciusko-Morizet (NKM pour les gens normaux), telle une comète hypervéloce dans le sombre espace interstellaire de la stupidité médiatique, a rapidement progressé depuis le néant des inconnus politiques jusqu’au voisinage direct de l’astre démagogique de référence, Aubry. Au rythme où elle progresse, il n’est pas à exclure qu’elle atteigne la vitesse de libération et dépasse définitivement la maire socialiste au firmament des connes sidérales.

Sa dernière accélération, qui la place en post-combustion mélange plein-riche, elle la doit à son projet de (tenez vous bien) Taxe sur la Valeur Environnementale. Après la TVA, après la Taxe Sociale chiraquienne sur la valeur ajoutée, voici la Taxe NKM. En substance, l’idée, selon notre bolide de l’Economiquement Stupide, serait de “passer d’une fiscalité sur le travail à une fiscalité sur la pollution”.

On notera au passage qu’au delà de la formule insupportable qui place la pollution et le travail sur un plan comparable, la taxe proposée ne remplace en rien une taxe sur le travail. Comprenne qui pourra.

En gros, jugeant qu’il n’est “pas normal que, quand on achète quelque chose d’extrêmement polluant, on soit taxé de la même manière que quand on achète, par exemple, un récupérateur d’eau de pluie”, l’impétrante propose donc de surtaxer les polluants.

Oui. Vous avez bien lu : il ne s’agit pas de diminuer la taxe de ce qui ne pollue pas, mais d’augmenter la taxe de ce qui pollue. Déjà, ça frise le ridicule au fer chaud, mais la simple idée qu’on puisse ajouter une n-ième Taxalakon[1] sur des produits de consommations dans l’idée de ralentir … l’effet de serre m’apparaît comme un point haut dans l’absurde.

En effet, si l’on pousse le raisonnement, qu’est-ce qui, dans l’activité humaine, ne provoque pas en soi une forme de pollution ? Le simple fait de – excusez la trivialité – pêter ou roter autour de vous provoque un dégagement de méthane et de CO2. A quand le choux de Bruxelles, la potée, le cassoulets ou tout autre plat … musical taxés pour rejet de méthane ?

En outre, comment être sûr qu’il n’aura pas fallu polluer pour produire le récupérateur d’eau de pluie qui figure dans son exemple ? Comment être sûr qu’il ne faudra pas polluer encore plus pour traiter l’eau de pluie récupérée par le récupérateur ? Comment être sûr qu’il ne faudra pas polluer pour détruire ou recycler le récupérateur quand il sera en fin de vie ? Pourquoi taxer tout ça, un peu, beaucoup, passionnément ?

Mais foin de ces considérations bassement logiques : tout en conservant une modestie à la hauteur de sa proposition jugée d’emblée “Assez réaliste”, (en le répétant suffisamment souvent [2], elle finira par y croire), elle propose de mettre en place deux ou trois taux différenciés selon les produits ; ça ne mange pas de pain, il y a déjà plus de 30 taux de tva différents ; un de plus, un de moins, ça va pas nous fouetter un chat ! “L’idée, c’est de changer l’échelle des valeurs, à deux conditions : que ce soit progressif et à volume fiscal global. On n’a pas pour objet de renflouer les caisses de l’Etat.”

Bah tiens ! Cet argent, il est pour les vieux ! Il suffira de coller un petit auto-collant sur le pare-brise de votre voiture, et ce dispositif temporaire disparaîtra dès lors que les conséquences néfastes de l’effet de serre seront estompées. Oh, zut, on nous l’a déjà fait.

Sacré NKM ! Décidemment, toujours le mot pour rire.

Quelques baffes, et ça repart.

Métro

Notes

[1] ™(c) Demaerd Inc.

[2] à la manière d’un Winnie l’Ourson avec son “Pense Winnie, Pense ! Pense !

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Commentaires9

  1. arnaud

    Déprimant.
    Malgré la bonne dose d’humour qu’il y a dans tes posts, je n’ai plus envie de rire tellement ces gens là semblent encephallodéficients (je te fais cadeau de celui-là).
    Peut-être est-ce parce que je suis fatigué?

    Cheers

  2. SIlent Bob

    Finalement la Martine, elle est spécialiste des surtaxe, elle voulait surtaxer Total parcequ’elle trouvait scandaleux leurs profits extraordianires, alos a profits extraordinaires, taxe extraordinaire, bien entendu!
    Et puis finalement, ca sert à quoi une entreprise? Bin euh… à faire travailler des gens? Euh… Bin non connasse!! Ca sert à faire des profits, tu sais le premier truc qu’on t’apprends dans un cours d’économie, la maximisation du profit!

    Des fois je me demande, si pendant leurs études ils ont fait de l’éco!

    Et puis je vous signale, juste en passant que Romano Prodi, de gauche, certes, va baisser l’impôt des sociétés! Et oui il est socialo mais prof d’eco, la est toute la diférence!

    Franchement, qu’est ce qu’elle est conne notre élite française! Il y avait une phrase célèbre de Pagnol :
    "quand les couillons voleront, tu sera chefs d’escadrille!"

    les couillons ce sont les français qui volent sur un nuage et les chefs d’escadrille c’est tous les cons de politiques! Elle est belle la france!

    Courage… Fuyons !

  3. Rocou

    A chaque fois que je vois "NKM", je lis "Nique Ta Mère".
    Blague à part, je constate que démocratie ou pas, nous sommes bel et bien au mains de mafieux au sein d’un système totalitaire. L’imagination n’a pas de limite et la fiscalité semble être en dehors du Droit.
    Finalement le danger n’est pas d’avoir des médiocres au gouvernement, c’est d’avoir des gens imaginatifs et intelligents.

  4. Nicolas

    encore un politique qui veut mettre ses mains dans nos poches, ca commence à faire beaucoup, heureusement qu’on arrive encore a en rire…

  5. PiRm

    On est bien d’accord que le principe du pollueur-payeur est une invention de pastèque (rouge à l’interieur et vert à l’extérieur) qui n’a jamais marché et qui ne marchera jamais.
    Mais la question reste ouverte comment responsabiliser le consommateur comme le producteur sur les impacts environnementaux de certains produits ?

    Car la pollution au méthane est due certe aux pets des vaches mais n’a rien à voire avec le CO2. Vous allez peut-être me dire que le CO2 provient des volcans mais bon nier l’influence de l’activité humaine sur l’environnement resterait une hypocrisie que même Bush cesse de faire croire. Même si il est vrai que tous les mécanismes ne sont pas encore élucidés.

    Le soucis de l’image de la part des entreprises constituent un argument de poids pour les faire se tourner vers l’écologie. Mais cela suffira-t-il ?

    Enfin je me demande quelle est la position des membre de ce blog sur le nucléaire.
    Pour moi, certes, il est aujourd’hui tellement etatisé ce qui fait qu’il est difficile de connaître sa vrai rentabilité mais je pense qu’il reste la solution d’avanir la plus viable. Les energies renouvelables ont en effet encore plus besion d’aide publique et leur caractère ecologique n’est souvent que du vent.
    (je pense par exemple aux centrales solaires où la production et le destruction des matériaux photoélectrique sont trèscher et très polluants)

  6. koko

    Je comprends pas bien vos positions là.

    Pour moi la taxe sur la valeur environnementale, ça permet de motiver tout le monde à polluer moins, fabricants et acheteurs.

    Mais expliquez-moi, y a peut-être un truc que j’ai pas compris.

    Pourquoi pollueur-payeur ca marche pas?
    Pour moi les gens réagissent que quand on touche à leur portefeuille.
    Et surtout: nos gamins sont dans la merde.

  7. Bon, eh bien si une taxe motive les gens, moi je dis : bravo, doublons-la ! Que dis-je ? Multiplions par 10 ! Ca, ça va motiver sévère !

    Le principe Pollueur Payeur ne marche pas essentiellement parce qu’il est étatisé : si le principe est effectivement appliqué aux seuls pollueurs avérés (ex : Total avec sa marée noire), le résultat permet une responsabilisation du pollueur. Malheureusement, le principe est étendu sous la forme d’une taxe générique (taxe sur la valeur environnementale) qui revient à collectiviser (et donc diluer) la responsabilité de pollution. Au final, le pollueur a tout intérêt à polluer puisqu’il paye pour ça – cas typique des “droits à polluer”.

    Une lecture édifiante de ce petit article explique clairement la position logique : ici et

    Enfin, le “nos gamins sont dans la merde” revient à dire que pour d’hypothétiques problèmes de réchauffement (dont la cause n’est toujours pas prouvée comme étant d’origine humaine), on troque un risque très incertain (celui d’avoir une hausse des températures sur les 50 prochaines années) contre un risque certain (celui de plonger les pays émergents dans un marasme noir, et les pays riches dans une récession très désagréable). Il n’y a que les joueurs de loto qui troquent 1 EUR certain contre 1.000.000 possibles, et personne pour troquer 1.000.000 EUR certains contre 1000 EUR futurs.

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