Obligations européennes : un abominable succès

Bravo et merci à tous nos politiciens, c’est un succès, c’est vraiment super, génial, et ça met en joie tout honnête homme qui n’a rien compris : l’Europe a réussi le lancement de ses premières obligations. Ouvrez une bouteille ! Arsenic pour tout le monde !

5 milliards d’euros ont donc été émis, et apparemment, il y a du monde pour en croquer, puisque 19 milliards étaient souscrits. L’excuse officielle était l’aide à l’Irlande.

L’idée est donc la suivante : l’Europe émet des obligations, dont le taux à 5 ans s’établit autour de 2.5%. L’argent levé est prêté à l’Irlande à ce taux (plus ou moins quelques menus frais, bien évidemment), et de toute façon très en dessous du taux de 7.78% que l’Irlande aurait obtenu en allant chercher l’argent directement sur le marché.

Par cette manipulation qui ne berne que les politiciens les plus stupides, les institutions européennes ont réussi à diluer le risque irlandais (et bientôt, espagnol) sur tous les autres pays de la zone euro, dont l’Allemagne et la France, France qui se goberge de son triple-A sans tenir compte du taux de ses CDS qui n’arrêtent pas de grimper, mécaniquement entraînés vers le haut notamment à cause de ces manipulations grossières.

On assiste donc, en direct et dès la première semaine de janvier, à la poursuite de la course vers l’endettement effréné des populations par leurs gouvernements. L’Irlande a, grosso modo, été vendue à ses banques. A présent, on passe la vitesse supérieure et l’Europe va étendre la déroute à tout le système monétaire continental. Yeah ! 2011 en fanfare, les gars !

In greed we trust

Le plus comique, si tant est que l’effondrement qui va résulter de ces exactions laisse encore cet adjectif à disposition du citoyen un tant soit peu lucide, c’est qu’en parallèle de ces levées européennes, les levées nationales ont continué de plus belle : la course à la dette continue donc puisque l’Allemagne a alloué presque 4 milliards d’euros, et la France entre 7.5 et 9 milliards.

La folie furieuse continue, absolument inconsciente et joyeuse, hermétiquement tenue à l’écart des préoccupations de nos abrutis de dirigeants : les plus frétillants représentants de ces imbéciles patentés sont actuellement béatement coincés sur un revival ridicule du débat vieux de plus de dix ans sur le temps de travail.

On frôle ici l’autisme et la trahison pure et simple du peuple qui les nourrit chèrement.

Si l’on ajoute les sidérales stupidités dégoisées par un Stiglitz en pleine forme dont le penchant ultrakeynésien apparaît ici au grand jour (allez bon, une bonne relance, vous allez voir, ça va marcher, comme ont brillamment marché les précédentes relances des trois dernières années, voyons), on comprend que plus rien n’empêchera les saltimbanques multimédias de continuer leurs simagrées destructrices.

La parabole de l’aspirine…

Ironie du sort, c’est pourtant le même Stiglitz qui vantait les mérites d’une bonne faillite, jadis, en 1999. Tant en Irlande qu’ailleurs, aucune banque n’était Too Big To Fail et c’était bien la solution, la seule vraiment efficace, qu’il fallait laisser se mettre en place : le citoyen n’aurait pas été mis à contribution, et l’état général du système ne serait pas celui qu’on connaît maintenant.

La conclusion, quelques uns la connaissent déjà. Les prochains mois permettront de la révéler au grand jour, dans toute son horreur et son cortège de misère. Désolé, ce ne sera pas drôle.

Pour finir, une petite vidéo.

Garçon, tournée générale d’arsenic et l’addition, c’est pour Trichet.

-> la vidéo est disponible ici : http://www.youtube.com/user/theamericandreamfilm

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Commentaires25

  1. lg

    De toute façon le temps des bonnes solutions est passé depuis longtemps. Il ne reste plus que des mauvaises solutions..

  2. Epicier vénéneux

    Vous cherchez midi à quatorze heures. Ne croyez pas que ces gens-là soient moins malins que vous. Il y a quarante ans, quand on a donné la chance aux banques de prêter aux Etats, nos amis politiques ont massivement acheté des actions de banques et souscrit à des assurances-vie. Ils ont conseillé à leurs enfants et à leurs petits-enfants de faire de même.

    Vous ne voudriez tout de même pas que tout ce petit monde se retrouve sur la paille?

    1. Il y a une différence entre ceux d’il y a 40 ans et ceux d’aujourd’hui. A l’époque, c’était des filous, mais ils savaient ce qu’ils faisaient. Maintenant, ce sont des imbéciles qui continuent la danse de la pluie en croyant qu’elle marche.

        1. Effectivement, certains n’y croient plus mais ont compris que la danse rapportait gros. Alors ils dansent.

    2. Epicier vénéneux

      Leurs croyance et compétence supposées n’entrent pas en ligne de compte. Le premier coco venu est suffisamment malin pour voir où est son intérêt personnel quand il s’agit d’assurer sa subsistance et celle de ses descendants.

      Cons ou pas, leur intérêt est de maintenir la valeur de leur capital.

      On objectera que je ne sais rien de la composition réelle du patrimoine de nos élites politiciennes… je sais simplement que si leur argent était investi dans des PME, ils auraient autre chose à faire que de pérorer dans les médias et glandouiller à la cafét’ du Parlement.

      Ceci dit, vu leur niveau, mieux vaut qu’ils se tiennent à distance raisonnable de toute entreprise.

  3. ant1

    Des obligations europeennes auraient un sens s’il y’avait une politique monetaire et budgetaire commune a toute l’Europe.

    Mais la, c’est juste du bricolage qui reviendra juste a mettre tous le monde encore un peu plus dans la m****e le moment venu.

  4. BA

    Italie : taux d’intérêt des obligations à 10 ans : 4,769 %.
    (Rappel : le 12 mai 2010, le taux des obligations à 10 ans était de seulement 3,933 %)

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GBTPGR10:IND

    Espagne : taux d’intérêt des obligations à 10 ans : 5,458 %.
    (Rappel : le 12 mai 2010, le taux d’intérêt des obligations à 10 ans était de seulement 3,914 %)

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GSPG10YR:IND

    Portugal : taux d’intérêt des obligations à 10 ans : 6,948 %.
    (Rappel : le 12 mai 2010, le taux d’intérêt des obligations à 10 ans était de seulement 4,582 %)

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GSPT10YR:IND

    Irlande : taux d’intérêt des obligations à 10 ans : 9,014 %.
    (Rappel : le 12 mai 2010, le taux d’intérêt des obligations à 10 ans était de seulement 4,573 %)

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GIGB10YR:IND

    Grèce : taux d’intérêt des obligations à 10 ans : 12,617 %.
    (Rappel : le 12 mai 2010, le taux d’intérêt des obligations à 10 ans était de seulement 7,243 %)

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GGGB10YR:IND

    La zone euro va exploser.

    1. pp

      > La zone euro va exploser.

      C’est une évidence. Mais chut! il ne faut pas le dire! les gens pourraient se rendre compte qu’ils sont en train de faire entuber.

  5. BA

    Vendredi 7 janvier 2011 :

    Italie : taux d’intérêt des obligations à 10 ans : 4,797 %.

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GBTPGR10:IND

    Espagne : taux d’intérêt des obligations à 10 ans : 5,507 %.

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GSPG10YR:IND

    Portugal : taux d’intérêt des obligations à 10 ans : 7,104 %.

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GSPT10YR:IND

    Irlande : taux d’intérêt des obligations à 10 ans : 9,070 %.

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GIGB10YR:IND

    Grèce : taux d’intérêt des obligations à 10 ans : 12,605 %.

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GGGB10YR:IND

  6. BA

    Samedi 8 janvier 2011 :

    Berlin et Paris veulent forcer le Portugal à demander l’aide de l’Union Européenne.

    Les gouvernements allemand et français veulent contraindre le Portugal à demander à son tour une aide financière dans le cadre du plan de sauvetage européen, affirme l’hebdomadaire Der Spiegel à paraître lundi 10 janvier.

    Sans citer de source précise, Der Spiegel affirme que « des experts gouvernementaux » des deux pays s’attendent à ce que le Portugal ne puisse bientôt plus se financer sur les marchés.

    « Le signal d’alarme a été tiré, selon eux, lorsque le Portugal a dû proposer la semaine dernière 3,69 % d’intérêts pour une émission obligataire à six mois. A titre de comparaison, le même jour, l’Allemagne a placé un emprunt à 2,87 % sur dix ans sur le marché », écrit l’hebdomadaire.

    Le Portugal doit rapidement se placer sous l’assistance européenne pour éviter une contagion à l’Espagne voisine ou à la Belgique.

    Les membres de la zone euro devraient s’engager dans le même temps à fournir tous les moyens nécessaires pour défendre la monnaie unique, quitte à dépasser les 750 milliards d’euros déjà mis à disposition, assure encore le magazine.

    http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5ioU0qkhNoTdqnSNl5BmCiaFhOflQ?docId=CNG.b2faa182515312953f9b79472d025947.b81

  7. BA

    Lundi 10 janvier 2011 :

    La BCE rachète de la dette portugaise.

    Selon des traders, la Banque centrale européenne est intervenue lundi sur les marchés pour racheter des emprunts d’Etat portugais à 5 ans et 10 ans.

    Vers 13 heures, les rendements portugais sur ces deux maturités se détendaient d’ailleurs respectivement de 12 points de base et 5 pb, à 5,99 % et 7,01 %.

    La flambée des coûts de financement du souverain, qui devrait encore se vérifier mercredi 12 janvier lors de deux adjudications prévues sur des lignes à 5 et 10 ans, rend cependant probable un recours du Portugal à l’aide européenne.

    La Commission européenne a nié lundi discuter d’une aide d’urgence au pays, un discours déjà entendu en novembre dans le cas de l’Irlande avec le résultat que l’on connaît.

    http://www.agefi.fr/articles/La-BCE-rachete-dette-portugaise-1163922.html

  8. BA

    Mardi 11 janvier 2011 :

    Allemagne : taux d’intérêt pour les obligations à 6 mois : 0,480 %.

    France : taux d’intérêt pour les obligations à 6 mois : 0,555 %.

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GFRN6M:IND

    Et la Grèce ?

    Quel taux d’intérêt doit payer la Grèce pour un emprunt à 6 mois ?

    Réponse :

    Le 9 novembre 2010, pour un emprunt à 6 mois, la Grèce avait dû payer un taux d’intérêt de 4,82 %.

    Mardi 11 janvier 2011, pour un emprunt à 6 mois, la Grèce a dû payer un taux d’intérêt de 4,90 %.

    Plus les jours passent, plus la Grèce emprunte à des taux d’intérêt de plus en plus exorbitants.

    Plus les jours passent, plus la Grèce se rapproche du défaut de paiement.

    http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2011/01/11/97002-20110111FILWWW00482-grece-leve-195-mds-en-dessous-de-5.php

  9. BA

    – Emprunt à 3 ans :

    Pays-Bas : taux d’intérêt pour les obligations à 3 ans : 1,158 %.

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GNTH3YR:IND

    Allemagne : taux d’intérêt pour les obligations à 3 ans : 1,314 %.

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GDBR3:IND

    France : taux d’intérêt pour les obligations à 3 ans : 1,480 %.

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GFRN3:IND

    Et le Portugal ?

    Mercredi 12 janvier 2011, pour un emprunt à 3 ans, le Portugal a dû payer un taux d’intérêt de 5,396 % (contre 4,041 % lors d’une opération similaire en novembre dernier).

    – Emprunt à 9 ans :

    Allemagne : taux d’intérêt pour les obligations à 9 ans : 2,934 %.

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GDBR9:IND

    Pays-Bas : taux d’intérêt pour les obligations à 9 ans : 3,039 %.

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GNTH9:IND

    France : taux d’intérêt pour les obligations à 9 ans : 3,249 %.

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GFRN9:IND

    Et le Portugal ?

    Mercredi 12 janvier 2011, pour un emprunt à 9 ans, le Portugal a dû payer un taux d’intérêt de 6,716 % (contre 6,806 % lors d’une opération similaire en novembre dernier).

  10. comparatif assurance-vie

    Alors la désolé mais si l’article est for bien écrit, l’analyse économique en revanche est un peu bidon voir inexistante.

    La mise en place d’euro-obligations est au contraire une très bonne chose qui permettra avec une plus grande intégration budgétaire et politique de la zone euro de stabiliser l’envolé des spreads entre les nations.

    Non. C’est comme le QE américain, mais avec le défaut d’un euro pas crédible. Tenez, lisez ceci pour comprendre pourquoi : http://www.objectifeco.com/economie/economie-politique/article/vincent-benard-zone-euro-pour-en-finir-avec-le-fantasme-de-la-monetisation-des-dettes-souveraines

    Vous fustigez l’ultrakeynésianisme de Stiglitz mais prôner apparemment le « Friedmanisme » à outrance et sa stratégie du choc bien connue.

    La stratégie du choc et autres konneries kolossales de Naomie Klein, merci, gardez ça pour vous. De plus, ce n’est pas monétariste, mais autrichien. Désolé.

    Les réponses en économies ne sont pas uniques et le clivage entre keynésiens et néo-classique est un débat inepte, puisque les solutions pour être efficaces doivent être hybrides et non dogmatiques!

    Fouyaya. Les néoclassique ne sont pas monétaristes et certainement pas autrichiens.

    La solution passera donc par une véritable relance de la croissance tant au niveua de la consommation que de l’investissement et donc à la fois sur l’offre ET la demande auquel il faudra rajouter une véritable régulaiton des marchés financiers, des agences de notations et sur la spéculation obligataire.

    Porteninwak. La relance n’a JAMAIS marché. Ni en 2008, ni avant, ni en 1930, ni jamais. Même pas par hasard, même pas sur un coup de bol. JAMAIS. La raison est simple : prendre de l’argent à des gens pour décider à leur place où il doit être dépensé est systématiquement sous-optimal, provoque une mésallocation de capital, des bulles et des dettes. Ce qu’on observe actuellement, du reste.

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