France 2027 : La morphine ou le scalpel ?

Les signes s’accumulent, clairs : l’année 2026 va pulser en France.

La majorité politique, claire et déterminée, n’hésitera pas à proposer un programme politique audacieux, avec un plan bien défini. Comme la classe politique se répartit actuellement sur des partis politiques clairement décidés à sauver les libertés fondamentales et à placer la propriété privée, la liberté d’expression au dessus du reste, on sait déjà qu’on part sur d’excellentes bases.

Bien évidemment, tout ceci ne marcherait pas sans un budget taillé au cordeau. Lecornu – que la paix budgétaire soit sur son nom – a heureusement réussi le pari de proposer une ligne budgétaire réaliste, qui permettra aux administrations d’améliorer encore leur efficacité déjà légendaire. Les choix réglementaires, l’empilement de normes et l’application rigoureuse des textes français comme européens garantiront à nos entreprises un environnement stable, prévisible et parfaitement dissuasif. Nos charges sociales quasiment anecdotiques continueront d’encourager l’emploi… ailleurs.

Mais cela va plus loin : le pays a choisi une indépendance énergétique évidente en remplaçant ses centrales nucléaires par un élégant semis de moulins à vent. De même, l’indépendance alimentaire progresse à chaque abattage de bovins, d’ovins et de volailles. Gageons que ces choix porteront leurs nombreux fruits en 2026 puis les prochaines années.

Pas de doute, nos dirigeants sont en phase avec le peuple : popularité record, magnifique unité d’esprit de nos élites avec le reste du peuple, belle communauté de culture entre Français de province, des métropoles et des banlieues, tous les ingrédients sont rassemblés pour un futur plein d’harmonie.

Avec un peu de chance et une étonnante absence d’effondrement institutionnel, politique et économique complets, arriveront 2027 et les élections présidentielles.

Les Français seront alors confrontés au mieux à un choix cornélien ou, au pire, à leur propre autopsie.

D’un côté, celui d’un passé phénoménal qui a prouvé son excellence : 45 % de prélèvements obligatoires, 120 % de dette, 9 % de chômage, des retraites qui ne tiendront pas, un régalien ridicule (justice, armée, sécurité intérieure n’étant plus qu’une vaste blague), des jeunes qui partent et des entreprises qui ferment. Le bonheur socialiste de l’égalitarisme poussé à son paroxysme pour le plus grand bonheur de la veuve, de l’orphelin et de 1200 Comités Théodules.

De l’autre, un futur d’incertitude, de prise de risque, de nouveauté politique, économique et institutionnelle, par exemple avec une refonte complète du système fiscal et social français : 10% d’impôts et c’est tout.

Avec 10% d’impôt sur les sociétés, et ce, pour toutes les entreprises, de la boulangerie du coin de la rue au géant du CAC 40, sans seuil, sans niche, sans favoritisme et sans complication. Pour les particuliers, 10% d’impôt sur le revenu dès le premier euro et rien d’autre, tout le monde à la même enseigne : plus de barèmes, plus de cases différentes ou de seuils, et plus de triche. L’horreur, quasiment l’égalité républicaine !

Si l’on ajoute une TVA unique à 10% sur tous les produits, biens et services, on commence à entrevoir un paysage très différent de l’actuel : les courses, les vêtements, les voitures, l’immobilier ou les transports – y compris l’essence – deviennent subitement abordables. La consommation, en pleine décrépitude, peut reprendre. On cesse de subventionner la survie pour enfin autoriser la vie.

Une simplification de la sorte ne peut s’arrêter à ces quelques postes : l’État doit maigrir et il ne s’agit plus de dégraisser le mammouth mais d’arrêter de nourrir le T-Rex obèse qui nous sert d’administration.

Outre un gel immédiat, en euro nominaux, des pensions et des prestations sociales, on se doit de mettre fin à toutes dépenses clientélistes et les bricolages (détournements ?) de l’argent public dans les nombreux postes où l’action publique n’a qu’un impact très discutable : associations lucratives sans but, aide à l’étranger, aides aux entreprises, etc… Ce sont des douzaines de milliards qui ne sont pas dépensés et qui n’ont donc pas besoin d’être prélevés.

De la même façon, en éliminant purement et simplement tous les ministères et autres agences croupions destinés à recaser les copains et les coquins de la République, ce sont là encore des douzaines de milliards qu’il ne faudra pas aller chercher dans la poche des Français qui travaillent.

En refondant le système social comme de vraies assurances (maladie et chômage), on peut garantir des prestations de qualité pour des coûts bien inférieurs à ceux pratiqués actuellement (on divise les coûts au moins par deux), la gabegie et la déresponsabilisation – propres au collectivisme à chaque fois qu’il a été appliqué – disparaissant assez rapidement. Pour les nouveaux entrants du système de retraite, la capitalisation constitue (n’en déplaise aux socialistes) la seule solution crédible et efficace. Le collectivisme a toujours promis le paradis en créant l’enfer bureaucratique ; la liberté propose juste de vous rendre les clés de votre propre vie.

Vous trouvez cela brutal ?

C’est brutal comme l’étaient la fin de l’esclavage, celle du servage ou la fin des privilèges. Chaque grande liberté a eu un prix et ce prix, à présent, est la fin de 50 ans de mensonges socialistes et de lâcheté technocratique.

En pratique, on connaît les recettes d’un tel programme : cela revient à faire à peu près le contraire de tout ce qui a été fait les cinquante dernières années. En lieu et place d’une extension permanente du domaine d’intervention de l’État qui n’a conduit qu’à toujours plus de misère, de déresponsabilisation et d’abandon de l’essentiel au profit de l’accessoire, on le recentre sur un régalien aussi resserré que possible, et on laisse aux citoyens la charge de tout le reste comme ce fut le cas en France avant les années 80 et l’arrivée d’un socialisme débridé dans le pays.

Il y a plus de 13 ans, un précédent billet de ces colonnes résumait en 10 points les principales réformes de fond à mener. À l’époque, le billet se concluait en notant qu’aucune de ces 10 propositions n’avaient la moindre chance d’application dans un pays arc-bouté sur son idéologie et ses idées préconçues.

En 13 ans, si la situation a évolué, ce n’est que dans la frange de la population la plus concernée par le délire fiscalo-administratif actuel, en gros les entrepreneurs et une (petite ?) partie de la classe moyenne. Parallèlement, le collectivisme, voire le gauchisme, ont encore progressé dans les institutions, rendant toute idée de réforme purement et simplement taboue (il suffit de voir l’absence totale de toute coupe budgétaire cette année pour le comprendre).

La « recette » présentée ici, de bon sens et à l’efficacité maintenant prouvée par Milei ne sera donc surtout pas appliquée : tout comme il y a 13 ans, le pays n’est pas réformable.

Le drame de la France n’est pas qu’elle manque de solutions, c’est qu’elle est devenue allergique à la réalité. Cornaqué par un mélange de traîtres, d’imbéciles, d’idéologues et de pleutres (ces derniers étant de loin les plus nombreux), il ne pourra envisager cette solution non plus une fois au pied du mur, mais bien quand il s’en sera pris le crépis en pleine face.

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Commentaires20

  1. Aristarkke

    « Gageons que ces choix porteront leurs nombreux fruits en 2026 puis les prochaines années. »
    Ça renforcera le parti des castors…

  2. Simon

    Au sujet de « l’élégant semis de moulins à vent », notons que le réacteur EPR Flamanville 3 a atteint 90% de sa puissance nominale il y a deux jours, le 13 décembre à midi exactement. Notons qu’il produit 2,5 fois plus d’électricité que l’ensemble des 8000 éoliennes françaises au même moment (611 MW) !

    1. Gerldam

      Je voudrais savoir si on a commencé, ne serait-ce que les études pour la construction des 6 nouveaux EPR annoncés par le poudré.
      Quelqu’un a-t-il des informations à ce sujet?

      1. Habeas Corpus

        On se retrouve maintenant à produire trop d’électricité , des milliards dépensés en pure perte .
        Et on paye 55 % de plus qu’il y a 15 ans.
        Un bien bô bilan.

  3. Theo31

    En parlant du régalien, l’Etat français a été condamné par le tribunal de Nouméa pour ne pas avoir assuré la sécurité des biens et des personnes. Les assureurs en ont marre de payer.

    1. Higgins

      insolentiae.com/important-emeutes-letat-francais-condamne-a-verser-33-milliards-de-francs-a-lassureur-allianz/

      Si les TA commencent à condamner l’état dans leur décision, où va-t-on, je vous le demande ?

  4. Grosminet

    « La morphine ou le scalpel ? »
    Il faut les deux, quelle question. Le scalpel pour tailler dans le gras opérer et la morphine pour anesthésier le peuple patient.

  5. Theo31

    Pour ceux qui pensent que le RN est un parti d’opposition :
    – tous ses députés ont voté le DSA.
    – ses députés ont majoritairement voté pour l’avortement au congrès
    – ses députés ont fait élire Ferrand au CC
    – refuse la censure de cornecul.

    1. Gerldam

      Le RN est un parti national (pour la lutte contre l’immigration) – socialiste (pour tout le reste).
      Globalement, il est à gauche avec une petite touche nationaliste, qui risque de ne pas résister à l’épreuve du pouvoir.
      Le spectre politique français va donc de l’extrême-gauche à la gauche. Un brin d’exception -peut-être- pour Reconquête;

  6. Habeas Corpus

     » tout comme il y a 13 ans, le pays n’est pas réformable. »

    voilààà, il ne se passera rien.

    Un élément oublié par sa patronitude : le fort attachement des énarques et de l’Elite au système qu’ils ont mis 50 ans à bâtir.
    Cela parait surprenant mais ils sont très fiers de ce qu’ils ont fait, quiconque les côtoie vous rapportera ce fait, ils sont très loin de comprendre l’ampleur du désastre.
    Les solutions proposées ici sont un démantèlement et donc ce qu’il voit comme une gifle pour eux.

    1. Higgins

      La construction du système est bien plus ancienne. Elle a environ 100 ans. Déjà, dans les années 20, on se souciait fortement en France de trouver une troisième voie entre capitalisme débridé et communisme tout aussi débridé. Je citerai pour illustrer mon propos ce qu’on a appelé X-crise (wikipedia.org/wiki/X-Crise) mais il n’est unique. La catastrophe qu’esr la défaite de mai-juin 40 a été un formidable accélérateur pour ces laboratoires d’idées, le scalpel (la défaite) permettant de faire table rase du passé. Pour des raisons diverses et variées, dont la moindre était d’honorer le paiement des indemnités d’occupation à l’Allemagne (entre 200 et 400 millions de francs-or tous les jours), la gouvernance du pays est tombée entre les mains de ce qu’on appelle les technocrates dont l’exemple le plus emblématique est Jean Bichelonne (wikipedia.org/wiki/Jean_Bichelonne). A la Libération, du fait des dégâts causés par les combats, par l’atavisme de la population française et de sa classe politique, les technocrates sont restés aux affaires. Ça s’est traduit par la création de l’ENA. Plus soucieuse de ses querelles pichrocolines et de la possession du pouvoir, la classe politique n’a pas su ou pas pu voir la montée en puissance de cette technostructure, cette dernière étant enhardie dans ses prétentions et créations par le succès rencontrés par celles-ci lors des trente glorieuses. Ces prétentions et créations étaient alors totalement en phase avec la grande majorité de la population et les politiques étaient bien heureux d’en user pour asseoir leurs idées. Il y a eu un grand coup d’accélération à partir de 1974 où un jeune et brillant énarque, VGE qui je le rappelle était également diplômé de, l’X, est arrivé aux affaires dans un contexte marqué par la fin des trente glorieuses et la crise pétrolière. Sans rentrer dans les détails, la barre a été tenue jusqu’en 1981 et là, patatras, un vieux cheval de retour a confié les rênes de ce vieux pays à la technostructure avec pour mission d’en renverser les paradigmes pour construire la société socialiste. On n’en sort plus et on ne peut que déplorer la catastrophe sans qu’aucune perspective ne soit perceptible.

  7. Gerldam

    Je me suis pris un moment à rêver devant la solution de notre hôte. En fait, ce qu’il faudrait faire, presque tous les habitués de ce blog le savent.
    Le problème, c’est que pas un personnage politique, même un peu obscur, ne semble prêt à une telle révolution (car c’en est une, bien que non violente, sauf pour tous ceux, fort nombreux, qui devront être payés à leur juste valeur). Je doute aussi que les français en majorité, le soient.
    Attendez-vous, pauvres compatriotes qui êtes resté au pays, à encore une décennie de péronisme puissance 10 et d’appauvrissement continu.
    Une fois la France dirigée par le FMI/BCE, rien ne ganrantit, au contraire, que les bonnes solutions seront appliquées.
    Conclusion, toujours la même: CPEF.

  8. cherea

    à vérifier mais il me semble même que pour baisser sa TVA à 10% la France doit demander la permission à l’UE.
    Anecdote assez parlante, j’ai dans mon entourage deux personnes qui vivent entre la Pologne et la France. La personne retraitée est fiscalisée en France car c’est plus avantageux pour elle, la personne active qui crée son activité est fiscalisée en Pologne car c’est plus avantageux pour elle ainsi…Bref on voit où va l’activité. Cependant vous avez raison H16, tout se fera violemment puisqu’il a été impossible de le faire progressivement.
    La liberté est aussi une question d’éthique individuelle et pas sûr que les Français biberonnés à l’Etat Providence depuis 50 ans soient capables de s’en accommoder à moins de les forcer…et comme dit l’adage nécessité fait loi donc nous serons bien obligés…
    Ce qui est hallucinant c’est lorsqu’on voit l’attachement des gens à la Sécu… Récemment le terme de parasocial a fait son entrée dans le dictionnaire et signifie en gros que lorsqu’une personne croit avoir une relation avec un objet qui l’ignore…exemple: attachement d’un follower pour une quelconque personnalité d’internet. Je pense que beaucoup vivent une relation parasociale avec la Sécu et cet attachement à une simple compagnie d’assurance est assez bizarre psychologiquement parlant, personne n’a ce type de relation avec Axa, Allianz pour l’assurance de sa voiture par exemple…
    Je ne comprends pas ce que la Sécu apporte de plus qu’une compagnie d’assurance, ou bien si je ne sais trop bien, c’est que la compagnie d’assurance ne couvre que ses adhérents lorsque la Sécu couvre tout le monde, surtout ceux qui ne cotisent pas ou peu…

    Bref pour un changement, avec le poids démographiques des retraités et des non-contributeurs, ça va être difficile de réorienter le Titanic France, quelques idées comme cela, on pourrait donner un droit de vote supplémentaire aux parents qui ont un ou plusieurs enfants mineurs…on pourrait aussi faire payer le droit de vote, je verrai bien un système où chaque vote est payant, symboliquement, 2 ou 5€ par carte d’électeur…et on verrait le prix de la démocratie que tout le monde a aux lèvres…histoire de payer l’organisation…
    il y a plein de pistes qu’on pourrait développer, penser ou simplement débattre, mais non en France, on ne parle que de la Sécu, de son financement…ce qui est interminable et insupportable…

    1. Habeas Corpus

      Cherea la Santé est le grand sujet du 21 ème siècle; et c’est ce qui servira à départager socialisme et capitalisme.
      Si les américains se sentent majoritairement socialistes , c’est parce qu’ils pensent que le socialisme implique l’accès gratuit aux soins.
      Et l’on se souvient du prestige de Fidel Castro avec ses médecins à la con itinérants.
      Là est la clef.

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