En 1961, certains avaient les yeux ouverts et avaient déjà bien compris ce que valait vraiment la monnaie papier. Et lorsqu’ils avaient la gouaille de Gabin et la plume d’Audiard, cela donnait « Le Cave Se Rebiffe »…
« En huit heures au chrono, les deux millions de florins étaient tombés, la bécane démontée, la gravure détruite et tout le papelard brûlé, tout tout tout.
_Bah alors, qu’est-ce qui n’a pas marché ?
_Eh bah devine …
_Ton client n’a pas casqué ?
_Non.
_T’as eu des ennuis avec les perdreaux ?
_Non.
_Alors là je vois pas.
_17 juin ’45. Ça te dit rien, ça, à toi, le 17 juin ’45 ? Eh bah le 17 juin 45, la Banque Royale des Pays-Bas a annoncé que la coupure de 100 florins était démonétisée et retirée de la circulation, bloquée en banque. Un van de la reine Wilhelmine ! Ah, je m’en rappellerai de celle-là ! A cause d’elle, je me suis farci un feu de cheminée de quinze cents millions !
_Ils avaient le droit de faire ça ?!
_Pauvre con… Le droit … Mais dis toi bien qu’en matière de monnaie, les états ont tous les droits et les particuliers, aucun.«
Le genre de films dont on ne se lasse pas. Des dialogues, des scénaristes, des acteurs et des idées simples et de bon sens, écrits et réalisés à une époque où le communisme n’avait pas franchi les frontières intellectuelles de son propre parti et n’avait pas infecté 95% des gens de tous horizons politiques.
Les criminels et les Etats, deux mondes qui se comprennent si bien 😀
Le cinéma français du temps où il n’était pas subventionné et quand il rayonnait partout dans le monde! C’est beau!
tout a fait d’accords avec l’épicier vénéneux
Gabin Audiar
des épées…
Une belle illustration des capacités économiques de nos dirigeants: http://www.jpchevallier.com/article-deficits-de-la-balance-des-paiements-francaise-66932846.html
L’une des répliques cultes :
« Les bénéfices, ça se partage, la réclusion ça s’additionne ».
Tout simplement grandiose.
Un gouvernement c’est une mafia légale
non, ca c’est l’etat.
La vaseline devrait être un service public : on saurait ainsi pourquoi on se la fait mettre bien profond par les Etats.
Puisqu’on fait dans le cinéma : http://www.youtube.com/watch?v=i1Si2DEmogg
honderd gulden oui j’étais en 45 à Utrecht wilhelmine venait de retourner au pays où je suis née.Trop petit pour me rappeler ce coup en plus des billet de 100 ne circulaient pas chez nous parc que ce fut un somme considérable. merci de me rappeler le film j’avais oublié ce dialoge
Je ne résiste pas à la tentation de rajouter, des mois après la bataille, quelques citations d’Audiard plus ou moins en rapport avec les convictions du maître des lieux:
« Le jour est proche où nous n’aurons plus que « l’impôt » sur les os »
« Deux milliards d’impôts ! J’appelle plus ça du budget, j’appelle ça de l’attaque à main armée ! » (La Chasse à l’homme)
« Gouverner ne consiste pas à aider les grenouilles à administrer leur mare ! » (Le Président)
« La justice, c’est comme la Sainte Vierge, si on la voit pas de temps en temps, le doute s’installe. » (Pile ou Face)
« La vérité n’est jamais amusante sinon tout le monde la dirait. » (Les Barbouzes)
« Le cinéma français est à l’image de la France : on n’a pas assez de pognon et c’est comme ça dans tous les domaines. »
« Faut pas parler aux cons, ça les instruit »
« Les Français m’agacent prodigieusement, mais comme je ne connais aucune langue étrangère, je suis bien obligé de parler avec eux »
« Une habitude bien française consiste à confier un mandat aux gens et de leur contester le droit d’en user. » (Le Président)
« L’Etat ne participe jamais aux catastrophes mais participe toujours aux bénéfices »
« J’ai été enfant de choeur et militant socialiste. C’est dire si j’ai entendu des conneries… »
« Les conneries c’est comme les impôts, on finit toujours par les payer »
« Les mauvaises pensées ne sont permises qu’aux gens importants »
« On est gouvernés par des lascars qui fixent le prix de la betterave et qui ne sauraient pas faire pousser des radis. »
Excellent extrait avec l’excellent Jean Gabin