Les lecteurs réguliers de ce blog l’auront noté : le libéral qui sommeille en moi s’éveille parfois à l’évocation de l’instruction des jeunes cerveaux confiés à la République. Il m’arrive en effet, à ce sujet, de m’emporter un tantinet et je vais jusqu’à prétendre que l’Edulcoration Nationale s’emploierait à véritablement pourrir la tête des générations montantes avec plein de concepts clairement orientés pro-sociale-démocratie dégoulinante. On m’a souvent dit que j’exagère… En fait, même pas.
C’est grâce à l’un de mes lecteurs qu’à été porté à mon attention la récente chronique d’Ivan Rioufol.
Soyons bien clair : je n’en suis pas un lecteur ni assidu, ni habituel, ni même occasionnel. En gros, les journalistes chroniqueurs ne déclenchent en général aucun enthousiasme, et très rares sont ceux capables d’amener autre chose qu’un vague sentiment d’hébétude à la lecture de leurs inepties. Quelques uns échappent de peu à cette réaction et n’entraînent qu’un petit « bof » maussade. Rioufol doit en faire partie.
Mais cette fois-ci, dans son billet sur Borloo, en plus des quelques lignes qu’il consacre à l’autre leader du centre mou (par opposition au premier leader du centre mou, Bayrou), on (re)découvre que les aimables saboteurs en charge de l’instruction de nos enfants ont récemment fait entrer dans les programmes de 4ème l’étude des civilisations africaines du Monomotapa et du Songhaï, au détriment de Henri IV et le Louix XIV.
J’avais, en son temps, vaguement entendu parler de la nouvelle mais je n’ai pas pu m’empêcher de douter.
C’est tout de même un peu gros : faire ainsi sauter deux des rois de France les plus connus et les plus marquants pour les remplacer par deux empires africains, certes situés à la même période, ça me paraissait franchement sujet à caution. Normalement, c’est le genre de choix controversé qui provoque généralement, au moins pendant quelques jours, une petite polémique comme la France est capable d’en produire sur un peu tout et n’importe quoi.
Or, là, je ne me souvenais d’aucune joute majeure, impliquant une presse enflammée et des journalistes concernés (ou consternés) qui seraient montés au créneau, qui pour défendre les introductions de ces éléments dans les programmes, facteur de progrès, d’ouverture et de petits bisous douillets, qui pour s’élever avec véhémence contre cet assaut à la citoyenneté, l’idée d’une nation soudée autour d’une même histoire, que sais-je, bref, une bonne petite castagne.
Mais non, aucun souvenir.
Quelques recherches plus tard, j’ai effectivement retrouvé de petits articles expliquant l’affaire : les deux rois ne sont pas, à proprement parler, supprimés, mais simplement déplacés dans la chronologie en fin de 5ème (vers juin, par exemple) et le temps ainsi dégagé dans le programme de 4ème peut être alors consacré à ces piliers indispensable du savoir commun de tous les petits Européens. On imagine d’emblée le sérieux avec lequel les deux rois vont être étudiés…
Et l’ensemble de l’opération a été relayée dans la presse, assez discrètement, au milieu de juillet de l’année dernière, date à laquelle d’une part, j’avais autre chose à faire qu’à la lire, et où, d’autre part, des millions de Français ont fait la même chose que moi, à savoir s’en foutre.
C’était une erreur.
Maintenant que l’année scolaire est passée, certains élèves ont donc eu le bonheur douteux d’avoir eu plusieurs chapitres d’Histoire consacrés à ces deux empires africains dont les liens avec la France de l’époque étaient … ténus, dirons-nous. Et à présent, une classe entière d’élèves n’aura qu’une très vague idée de ce que furent Henri IV et Louis XIV. C’est ballot.
Qu’on ne se méprenne pas : il y a très certainement beaucoup de choses à apprendre de ces empires. Mais avant d’aller voir ailleurs si l’on y est, il me semble urgent que l’Education Nationale apprenne les bases de l’histoire traditionnelle française aux élèves qui lui sont confiés.
De la même façon qu’attaquer les mathématiques par les théories ensemblistes a prouvé être assez contre-productif, et que faire passer du temps aux élèves sur les additions, soustractions, multiplications et divisions de base aura permis de produire des générations d’individus capables d’au moins réaliser les calculs de base pour s’en sortir dans la vie courante, expliquer, chronologiquement, les grandes étapes de la construction française en passant un peu de temps sur les rois qui ont fait date donne quelques repères essentiels pour comprendre le pays dans lequel on vit.
Mine de rien, ne pas passer pour un flan lorsqu’on parle du Roi Soleil sans citer son nom, cela peut servir.
Mais non : pour de pures raisons idéologiques, on propulse l’élève dans le champs d’autres possibles où il faut s’ouvrir à l’autre, à toutes les histoires alternatives, aux vérités singulières et nécessaires dans leur altérité (comme aiment à dire les pédagos) et youplaboum.
J’écris « pures raisons idéologiques » parce qu’absolument rien ne justifie qu’on ajoute ces notions au programme d’histoire. Une chose assez phénoménale avec le passé, c’est qu’il ne bougera plus trop. Certes, certains s’emploient tous les jours à le modifier pour mieux contrôler le présent (on le voit ici), mais ces gesticulations ne doivent pas faire oublier que non, ce que nos aïeux apprenaient, ce que nos parents apprirent, ce que j’ai moi-même appris, non, ça n’est pas démodé, vieillot, inapproprié, décalé, renfermé ou que sais-je.
C’est la base. Et c’est sur une base solide qu’on construit ensuite un savoir cohérent. Les précédentes générations ont pu mesurer combien ces bases sont nécessaires, tant pour se construire une identité que, tout simplement, pour construire une société dont les individus puissent continuer à se parler le même langage.
Mais cette base, on n’en veut plus. Jugée probablement réactionnaire, poussiéreuse ou pas assez interactive pour les gentils mickeys qui font de la présence en cours, on va l’adapter, la casser en petits morceaux faciles à digérer, ludiques, et qui s’inscrit dans la découverte des autres, patati, patata.
Du parfait bourrage de crâne de citoyen, festif, ouvert et vaguement au courant de ce qui se passait à 2500 kilomètres de chez lui il y a 600 ans et ignorant des histoires qui ont façonné l’endroit où il vit.
Et non, je n’exagère plus en disant que toute l’Edulcoration Nationale en est réduite à cette approximation du savoir par cercles concentriques de plus en plus larges et vagues.
À présent, il ne s’agit même plus de camoufler l’Histoire de France, franchement chiante et pas du tout ouverte sur les zôtres. Non, ça, c’était l’année dernière. Maintenant, il s’agit d’expliquer ouvertement comment les jeunes doivent penser en ce qui concerne le téléchargement.
Et au moins, c’est simple et facile à retenir : le téléchargement, c’est mal. HADOPI, c’est la soluce.
Voilà, maintenant, Théo, Chloé, Léa et Hugo, il va falloir cocher la case « HADOPI » quand on vous demande « qui appeler lorsque Papa télécharge illégalement » et souligner le mot « droit d’auteur » pour en discuter avec ton voisin.
Bonjour,
Hélas, le mal est déjà fait et nous ne sommes en présence que d’une cerise (passablement pourrie) sur un gâteau tout brûlé qui pue très fort.
J’ai passé quelques après-midi ces derniers jours à faire passer des entretiens d’admission dans une grande école de commerce (Bac+2, âge moyen 20 ans). Si quelques candidats sortent immanquablement du lot, les autres membres du jury et moi-même avons été effarés du très faible niveau de culture générale, de l’absence de curiosité (lire, c’est devenu mal) et du très grand conformisme de pensée des candidats (le pire étant venu de deux charmantes candidates khâgneuses de leur état). L’EN peut être fière de son travail, l’esprit critique est en voie de disparition et le lessivage institutionnelle de la pensée fonctionne très bien. On a eu droit à tout les poncifs sur le développement durable, le sauvetage de Gaïa, la solidarité c’est obligatoire (sauf quand mon portefeuilles en souffre évidemment), etc…
Triste, inquiétant mais logique (cf http://www.enquete-debat.fr/archives/les-liberaux-et-les-monarchistes-censurez-vous-au-bac-de-philo)
Aux admissions de mon école de commerce, je me suis censuré de tout esprit critique pour ne pas passer pour un rebelle.
J’ai eu le malheur de ne pas me censurer;
ils n’ont pas aimé ….
Une fois sélectionné que j’ai activé mes neurones. Aux Pays Bas, les profs nous avaient dit que sur certains sujets qui s’y pretaient, on pouvait défendre le marché libre, l’anarchie, ou la plannification centrale, tant que c’était ‘self coherent’. Je n’ai jamais entendu un prof dire ça en France : « quel que soit votre avis, j’ai déjà tout lu, je suis vacciné, faites vous plaisir tant que vous êtes cohérents. »
En France on préfère la synthèse antithèse foutaise, où on s’entraîne à n’avoir aucun avis, à ne trouver aucune réponse aux questions, à dire tout et son contraire. Faut pas s’étonner qu’on ait du mal à entendre un cheminement logique de la pensée.
J’ai parlé de cette vidéo en ces lieux 🙂
De l’avis même des enseignants, le niveau général est en baisse constante depuis une quinzaine d’années et si les critères d’admissibilités étaient identiques à ceux en vigueur il y a plus de vingt ans, les élus seraient peu nombreux. Pour le moment, le système tient à peu près car il y a encore des tenants de la vieil école en activité mais qu’en sera-t-il demain?
A vrai dire, demain, c’est déjà aujourd’hui 😉
Nous irons vers de plus grandes disparités, entre ceux qui auront les moyens d’offrir à leur progéniture les meilleurs établissements (quitte à se saigner aux 4 veines) et le reste du marais… mais n’est-ce pas déjà le cas?
Tout ceci nous prépare simplement un retour à la barbarie la plus débridée dont on peut déjà noter les prémisses ici ou là en suivant d’un peu près l’actualité 😉
Oui mais comme cela a été évoqué plus haut, les enseignants sont souvent conformistes et bien « disciplinés » par l’État.
Quand on passe un entretien ou même un examen, il n’est pas question de se faire remarquer en prenant le moindre risque. On joue notre avenir, mine de rien (toute proportion gardée).
J’ai moi même déjà obtenu une note en économie qui égalait ou surpassait celle de personnes qui y avaient été formées parce que j’ai écrit précisément ce que mon enseignant keynesien espérait lire.
Les personnes avec qui j’étais et moi-même attendions autre chose. Je pourrais également parler de cet extraordinaire engouement suscité par la communication (au sens le plus large du terme) ainsi que par le marketing du luxé (pas des pommes de terre). Le conformisme tue lentement mais sûrement.
Rien de neuf sous le soleil.
L’histoire en France consiste a massivement apprendre absolument le moindre detail a propos de la 2eme guerre mondiale avec une grosse couche bien epaisse sur la Shoah (mais moins sur le pacte germano-sovietique…) et a tout connaitre sur la revolution francaise (enfin sauf la Vendee et en surface pour la terreur)
Pour le reste, repassez, il n’y a rien a voir. J’ai du attendre la fin de ma scolarite pour me plonger dans l’histoire de France, redecouvrant le moyen-age et des periodes dont nous devrions etre fiers car malgre les luttes de pouvoir parfois peu glorieuses, c’est ce qui consititue notre identite.
Je me suis rendu compte cependant de mon manque de culture a propos de mon propre pays en discutant avec des Australiens, pas specialement hautement cultives, qui connaissaient des passages de l’histoire de France qui ne m’ont jamais ete enseignes ou alors tellement rapidemment que rien ne m’en est reste.
Quelque part, je trouve meme un peu insultant de forcer l’enseignement de l’histoire africaine. Comme s’il etait sous-entendu que ce continent est un continent de sauvages et qu’il fallait remedier a cet affreux prejuge. La decheance de l’enseignement, c’est la misere de demain!
Si l’histoire de France vous intéresse, je vous recommande « L’histoire de France » de Jacques Bainville chez Texto. Un très bon livre pour le farniente et pour mieux comprendre notre pays.
ok j’achète
l’histoire d’Afrique c’est pour faire plaisir aux minorite issues de la ‘diversite’.Je ne connais pas le programme mais je suppose qu’on y mentionne abondamment l’esclavage et les vilains europeens qui ont fait du mal aux zentils afrocitoyens festifs.Je suppose que c’est cense amplifier le sentiment d’appartenir a la grande famille francaise chez les jeunes francais qui ont la chance de ne pas etre des salauds de blancs…
Les vainqueurs écrivent l’Histoire: les Monomotapastèques ont gagné. ^^
http://www.agefi.fr/articles/Une-taxe-Tobin-rapporterait-50-milliards-deuros-an-budget-europeen-1184646.html
Tiens Bruxelles,veut une taxe Tobin enfin le président du parlement européen.
But vouloir moins dépendre du financement des états membres.
Cela rapporterais un tiers du budget 50 milliards de l’union européenne.
Sauf que ce joli petit mago,risque de fondre comme neige aux soleil.Suite aux délocalisations des banques,et des maisons de gestions,vers d’autres pays plus accueillant si naguère,cette taxe venait a être appliqué.
Fort heureusement cette taxe,ne sera jamais voter et appliquer,car personnes n’en veut de cette
taxe en Europe
Pour expliquer les effets probables de la taxe Tobin aux altercomprenants (et aux autres) , connaissez vous l’histoire de la maitresse qui demande à toto: « cinq moineaux sont perchés sur un fil, un chasseur tire et en tue deux, combien en reste t il? Toto, répond: Ben, zéro. La maitresse ne comprend pas: mais non toto, il en reste 5-2 donc trois. Réponse de toto: une fois le coup de fusil tiré, les autres moineaux n’attendent pas d’être abattus ». CQFD
orthographe, svp …
Surtout qu’on ne sait pas grand chose de ces empires qui ne connaissaient pas l’écriture, si ce n’est par des écrivains arabes. De plus, on passe largement sous silence la contribution à l’esclavage qu’ils pratiquèrent à destination du Maghreb. Il ne faudrait pas en plus aviver des querelles ethniques dans le 9-3.
Tant mieux si on ne connait pas grand chose de ces empires, ca permet de tout inventer.
En lecture-écriture, ça a été la méthode globale qui a façonné des générations de dyslexiques et de non-lecteurs. En maths, les ensembles, et 3+2 on sort la calculette. En enseignement général les fadaises des IUFM etc… La paradoxe c’est que les responsables directs de cet épouvantable naufrage sabotent l’outil même qui leur a permis d’être ce qu’ils sont et de faire ce qu’ils font.
Les autres se taisent : pas mieux.
Ils veulent vraiment que ce pays soit foutu.
Non! Tout le monde ne se tait pas mais en fait, montre patte blanche pour pouvoir ensuite faire les choses correctement ou, disons, le moins mal possible…
De toutes les façons, tant que l’hétérogénéité restera le dogme tout comme la non sélection (pour éviter toute discrimination, n’est-ce pas), rien ne pourra changer et le système poursuivra son naufrage imperturbablement tel le fameux radeau…
Mais bon, avec les problèmes d’endettement qui sont les nôtres, je ne doute pas que l’on finisse par voir quelques changements importants se produire… avec pas mal de soubresauts probablement violents…
nombreux dyslexiques, en effet ….
qui se battent pour être reconnus invalides à 50% …
donc … massacrés par l’EN puis soutenus par la collectivité … à crédit, bien sûr ..
« L’édulcoration nationale s’emploieraiT »
Corrigé (là, c’était une belle typo).
Cette histoire au sujet des empires du Monomotapa et du Songhaï pour remplacer Henri IV et Louis XIV me paraît un peu grosse. Si elle est vraie, c’est que nos pédagogues sont d’insondables débiles mentaux nihilistes. Louis XIV est, avec Napoléon, l’homme qui a eu le plus d’impact sur les institutions étatiques françaises dans lesquelles nous vivons encore aujourd’hui. Le Léviathan nie ses pères hormis Robespierre et Jaurès, ces deux fistules notoires.
Et pourtant, j’ai vérifié, ce n’est pas du pipeau. Maintenant, c’est mis en pratique avec plus ou moins de volonté.
Des profs font-ils de la résistance à ce propos ?
Yes. J’avais vu un commentaire sur je ne sais plus quel article relatant ce fait. Le prof en question précisé que l’enseignement des empires du Monomotapa n’était pas imposé dans le programme et que les professeurs étaient libres de condenser certaines parties du programme pour justement enseigner ces empires. Ce prof avait décidé de ne rien condenser.
Après, quand on sait à quel point l’EdNat est larvée, je pense qu’il y a plus d’un bon penseur prêt à supprimer une partie du programme pour enseigner l’histoire de ces empires, synonyme d’ouverture, de multi-cultiralisme, de vivrensembleuh, etc. Accessoirement, ça évitera peut-être aussi à quelques jeunes profs qui enseignent dans le 9-3 de ses faire tagguer leur caisse à la fin des cours.
En fait les profs sont laissés libres de définir les contenus dans le cadre d’une directive du ministère de l’ednat (datant de 2008) de choisir les contenus et leur relative importance dans le programme. L’enseignement de l’histoire d’une civilisation africaine (en classe de 5ème ai-je vu) encouragée afin de s’ouvrir au monde et de rendre sa place à l’histoire africaine jugée trop oubliée (bien que l’influence des empires cités par h16 soit quasi nulle sur l’Afrique d’aujourd’hui). C’est une initiative louable dans un sens, et m’amène à modérer mes propos initiaux (sauf sur les deux comédons Robespierre et Jaurès).
Confirmé par un prof: http://www.enquete-debat.fr/archives/jean-baptiste-noe-ce-qui-manque-a-l%E2%80%99education-ce-n%E2%80%99est-pas-de-l%E2%80%99argent-c%E2%80%99est-de-la-liberte
Qu’est ce qu’on ne ferait pas pour faire plaisir à la « diversité » et surtout à ceux qui s’en réclament….
C’est exactement cela. Et la question aurait pu être réglée en sortant à coups de pied dans le derrière quelques profs de leur syndicat pour leur faire faire des cours optionnels, en fonction du niveau des loustics.
Toutes les étapes de notre histoire ont produit la France telle qu’elle est. Aujourd’hui, non seulement l’Histoire n’est plus enseignée Chronologiquement et simplement en relatant les faits, mais, plus grave, elle est enseignée avec les jugements de valeur morale de notre époque. Il faut lire l’excellent livre de Jean Sévillia: « Historiquement correct ».
Il y replace les évènements dans le contexte de leur époque ce qui devrait être le travail de l’historien et donc de l’enseignant en Histoire.
Mais, peut-on demandé à nos profs d’histoire( les plus politisés…) de faire un travail honnête de transmission de ce savoir ?
Quand je vois le peu que mon fils(16 ans)connait de l’histoire de France, je suis sidéré car, à part les deux guerres mondiales, c’est le vide sidéral !!! A croire que la France a vu le jour en 1914…
Mon meilleur pote,lui,il doit tout à l’Education Nationale. Non pas qu’il soit un profiteur d’une quelconque administration, mais parce qu’il a eu la chance d’avoir un instituteur de la vieille école. Un vieux gars sévère et exigeant, qui maniait de la punition et avec qui ça ne rigolait vraiment pas. Mais avec lequel il était nettement préférable d’apprendre ses tables de multiplication et de ne pas déconner avec le subjonctif imparfait.
Mon pote vivait dans une ferme comme on aurait pu en trouver dans les années 50, pas de chauffage, pas d’eau chaude. Une mère illétrée et un père, revenu fou de la guerre d’Algérie, qui ne dépensait que 1000 francs par mois pour le foyer alors que sa retraite était bien plus élevée. L’école était vu comme une menace par son père, même s’il avait du ne serait-ce que faire un CAP, la dépense aurait été inacceptable.
Mon pote évidemment n’a rien foutu au collège, enfin quand il y allait. Il préférait rester chez lui à bricoler les nombreuses épaves de voiture que son père accumulait et à retaper des trucs et des machins pour les revendre dans des brocantes.
A 15 ans sa mère est décédée par suicide ou accident, on a jamais su. A 18 ans son père l’a foutu dehors et s’est dans la foulée acheté une Mercedes SLK Kompressor et un doberman de luxe à plusieurs milliers d’euros.
Bref mon pote avait de quoi méchamment tourner, mais il a pu petit à petit trouver sa place dans la société. Son premier boulot était manoeuvre, aujourd’hui il est à 28 ans chef d’atelier d’une grosse boite de TP. Il met minable n’importe qui en dictée et manie la règle de trois plus rapidement que tous nos ministres réunis en cluster. Il n’a toujours aucun diplome mais son sens extraordinaire de la mécanique, qu’il a développé seul durant son enfance, est désormais reconnu. Cela n’aurait pas été possible, sans une bonne maitrise de la langue française, celle qui vous permet de vous exprimer avec les même armes que votre patron. De même qu’avoir des difficultés avec les chiffres lui aurait été un gros handicap.
L’école de la république cela devrait être ça, exigeante dès le plus jeune age. Pour que tous les gamins sachent lire, écrire et manier les proportions avant le collège, quelque soit leurs origines familiales. Avec ces compétences là, on a les bases pour exercer 90% des métiers.
De nos jours nous avons une éducation laxiste dans le primaire et le secondaire. On ne trouve un enseignement rigoureux que plus tard dans les filières élitistes, ce qui élimine les gamins dont la famille n’a jamais été exigeante. Et c’est là même où le par-coeur et les maths bêtes et méchantes, ne préparent pas vraiment à la vie professionelle.
Pays de fous !
pas uniquement en fRance; c’est la rancon du confort en occident.
Témoignage très intéressant.
Merci !
J’ai oublié un détail, c’est que quand ce vieux directeur d’école est parti à la retraite, il a été remplacé par ma mère. Je me souviens que dans les écoles du canton tout le monde se réjouissait du départ de ce mouton noir. C’est presque si l’inspecteur pédagogo n’avait pas sorti le champagne !
Sauf que ce gars faisait aussi que ces collègues travaillaient bien, et par la suite ce fut le relachement complet dans cette école. Les gens du village l’ont bien senti et l’ont reproché à ma mère, qui n’avait pas les moyens de se faire respecter de ses collègues comme le faisait son prédécesseur. Malgré le signalement de faits graves, elle n’a jamais obtenu de soutient de la part de sa hiérarchie pour qui le boulot de directeur c’est juste de remplir de la paperasse. Résultat ma mère en dépression, enchainement des remplacements et catastrophe pédagogique.
Ce qui est grave c’est que les expériences tentées par les gogos « progressistes » dans l’EN depuis des décennies avec les désastres que l’on sait, ne leur toujours pas servi de leçon. Ils en remettent une couche dans leur objectif de déstructuration de l’instruction. Les bases sur lesquelles celle-ci avait été construite avaient pourtant donné des preuves, et le niveau de la France en matière d’éducation était au top (avant toutes les réformes)rien n’y fait : ces fous se comportent comme des laborantins (je ne dis pas savants)faisant des expériences sur les souris de laboratoire que nous sommes.
Tout à fait d’accord avec vous Pascale !!! « Ils » font des expériences avec nos enfants et malgré les résultats désastreux, « ils » continuent de plus belle !!!
Alors, peut-être, que seul un effondrement total permettra de retrouver un peu de bon sens et de repartir sur des bases saines, mais combien de générations d’enfants « sacrifiée »…
Ce qui laisse perplexe c’est que des gens par ailleurs instruits aient consulté puis simplifié à l’extrême des recherches probablement très pointues d’autres érudits (parceque bon les us et coutumes et l’histoire des sociétés monomofajitas n’ont quand même pas laissé des tonnes et des tonnes d’écrits ou de monuments accessibles à tout un chacun) pour les rendre disons…présentables par des profs parfaitement formés et informés à des gamins de 13 ans motivés comme on peut l’imaginer.
Et ce qui fait peur juste après c’est d’essayer de se figurer le cheminement intellectuel de toutes ces personnes qui se sont dit « tiens on va mettre ça au programme de 4 ème à la place d’Henri IV et de Louis XIV, ça va être plus formateur pour nos jeunes esprits ».
Le plus grave, c’est que les vrais lycées: Henri IV, Louis le Grand, etc. n’appliquent pas ces nouveaux programmes et continuent à enseigner à la dure. Résultat: Même le dernier de la classe a une mention bien au minimum. Par contre, là où des progrès sont nécessaires, on fait marcher le pipotron à plein régime.
Oui, enfin presque: j’ai eu beau être à Henri IV pendant collège + Lycée, je n’ai JAMAIS entendu parler en cours d’histoire de la guerre 14-18 ou même de toute l’épopée napoléonienne.
On peut penser ce qu’on veut de ces périodes, mais il est difficile de ne pas y voir des épisodes ô combien structurants pour notre pays et sa compréhension. Problème: les profs étaient TRES à gauche ,et le revendiquaient !
Bref, j’ai du apprendre tout seul ces périodes. Et avec mes enfants encore en maternelle, je veillerai qu’ils acquièrent bien les bases pour comprendre dans quel pays ils vivent: son histoire, sa géographie.
C’est le monde à l’envers: l’école qui devrait faire de l’instruction s’imagine devoir faire de l’éducation, et les parents qui devraient éduquer se retrouve à devoir instruire à la place de l’école.
J’en sors à peine moi-même, et, tout en sacrifiant aux lubies de l’EdNat, les cours étaient bien plus complets que ceux de mes amis de lycées plus modestes.
Tout ceci est d’un deprimant…
L’EdNat ressemble de plus en plus à s’y méprendre à une organisation de jeunesse comme celles qu’on pouvait trouver aux HLPSDNH.
« notre » histoire ? tu t’es trahi, salaud de franchouillard chauvin. HLPSDH
C’est le problème du blog de H16;
Dans un sens, c’est très intéressant et en plus on est d’accord.
Mais en même temps, c’est tellement déprimant tout ça.
Et le pire, c’est que tout ça parait inexorable, parce que qd on tombe avec de l’élan (et dieu sait si on en a pris), c’est plus dure de s’arrêter !
Pourquoi déprimant ?
Vous avez déjà vu un état socialiste s’en sortir, au bout du compte ?
Moi je me souviens qu’en fin de 5ème, j’avais eu un chapitre sur les précolombiens. Alors tant qu’à faire, pourquoi ne pas virer ça et le remplacer par l’enseignement des deux civilisations africaines qu’ils ont trouvé en raclant les fonds de tiroir…
C’est pas cher payé. C’est que les cours de 5ème. Et si ça permet à une minorité de ne pas se sentir totalement aliénée à n’apprendre que le passé de la France, pourquoi pas…
La vraie question, c’est pas tellement les monomatepecs.
C’est comment ça se fait qu’en 15 ans d’enseignement de l’histoire, à aucun moment on ne nous enseigne l’histoire de Bismarck, de l’Angleterre, de la Chine, du Japon, des USA, de l’Amérique du Sud coloniale…
Comment peut on espérer comprendre le monde sans ça ?
Qui a entendu parler à l’école de la magna carta, de l’habéas corpus, de Cromwell ? Qui a entendu parler de Bismarck, ? De Tokugawa et Meiji ? De Bolivar ?
Ou encore de Zheng du royaume de Qin ?
« Habeas corpus ». Et voila, j’ai appris quelque chose!
En 1988, l’unification de l’Allemagne (et donc Bismarck) était au programme de terminale – exemple vécu! Mais bon, là n’est pas la question: derrière l’étude de faits historiques exotiques, il y a une idéologie qui est détestable (alors que l’histoire en question, africaine, ne l’est bien évidemment pas) car elle se moque bien de l’Histoire. Il est clair que derrière tout ça il y a un universalisme mal embouché, dogmatique et déconnecté.
Au fond je me demande si on n’est pas en présence d’un paradoxe: cet internationalisme multiculturel typique des degôch n’est-il pas devenu caduc et, de fait, l’apanage des vrais libéraux?
On va encore penser que je médis, mais …
« L’Histoire, c’est ce que le présent veut retenir du passé » plastronnait fièrement l’Immonde Diplomatique dans une campagne de pub, il y a quelques mois. Ça en dit long sur l’approche progressiste de l’enseignement, je trouve.
La première fois que j’ai entendu parler du Monomotapa, c’était dans la fable de La Fontaine « Les deux amis ». Sous Louis XIV, on en parlait donc déjà ;o)
Il y avait même des députés (factices, mais pas moins prussiens ou hollandais comme De Kock) représentant le Monomotapa à la Fête de la Fédération en 1790…
La grande Révolution se voulait internationaliste…
Quant au rezzou, lisez « L’escadron Blanc »….
Dans l’ensemble la décision d’étudier ces deux « empires » est plutôt cohérente. Vu que nous fonçons à toute berzingue vers le mur, étudier des « empires » qui pouvaient s’enorgueillir d’avoir construit des cases-palais en bouse séchée habituera nos chères têtes blondes à des pratiques telles que le troc, le rezou pour se procurer de la bouffe, etc.