En France, lorsque vous héritez, il n’est pas rare que vous deviez vendre pour régler les frais de succession. Même si le bien a déjà été taxé de tous les côtés, l’État français ne supporte pas l’héritage et vous le fait donc savoir. Manque de pot lorsque vous essayez de vendre : le bien, squatté, est invendable.
C’est la mésaventure qui est arrivée à une propriétaire d’Andernos dont l’héritage paternel était occupé.
Bien sûr, elle porte plainte. Mais l’occupant, pourtant illégal, ne peut être délogé facilement. Les semaines et les mois passent, les factures s’amoncellent, le fisc ne lâche bien évidemment pas l’affaire. Il faut vendre, donc il faut se débarrasser du squatteur. Désespérée, la propriétaire fait appel à des gros bras pour déloger l’intrus.
Et là, la justice ne perdra pas de temps. Rapidement condamnée à 12 mois de prison avec sursis, la propriétaire doit en outre se fendre de 1200 euros de dommages et intérêts pour le squatteur.
Face à ce théâtre de l’absurde, les réactions politiques se font aussi rares qu’un politicien honnête, d’autant que la défense de la propriété privée semble terriblement has been. Notons la réaction de David Lisnard, maire de Cannes, qui ose rappeler cette vérité révolutionnaire : la propriété privée devrait être respectée en France. Malheureusement, tout comme le respect de la liberté d’expression, le respect de la propriété privée est devenu parfaitement symbolique en France.
Radicalité des propos du maire ou couille-mollisme terminal des autres politiciens, absent sur la question ?
En tout cas, face au problème de l’occupation illégale, saluons la souplesse de la Justice qui sait trouver l’énergie d’aller vite et fort… lorsque c’est un juge qui est directement concerné par le squat : une squatteuse de 39 ans, Marion, accro au cannabis et à l’héroïne, s’installe dans la résidence secondaire d’un magistrat à Nîmes le 3 août 2025. Mauvaise pioche : le propriétaire, rompu aux arcanes judiciaires, active la machine. La plainte est immédiate, la procédure expéditive : en quelques jours, Marion est condamnée à six mois de prison avec sursis probatoire de deux ans, obligation de soins, et interdiction d’approcher la victime.
Pour les autres citoyens, en revanche, il faudra s’armer de patience, d’argent et de nerfs. Les procédures s’éternisent, les mois passent, souvent les années. Visiblement, tous les propriétaires sont égaux, mais certains sont plus égaux que d’autres.
Ces procédures placent régulièrement des propriétaires dans des situations ubuesques, comme ce retraité de 95 ans contraint de payer la facture d’eau de ses squatteurs, imposant une schizophrénie administrative où on doit régler les charges des occupants illégaux.
Le laxisme de la Justice se répand jusque dans les locations Airbnb où les squats se multiplient : des locataires qui refusent de partir transforment leurs locations de courte durée en occupation permanente, laissant les propriétaires se retrouvent dans des situations kafkaiennes pendant que la loi protège admirablement bien… l’occupant illégitime.
Devant ce merdoiement intense de la Justice, les Français commencent à s’inspirer de leurs voisins espagnols. Là-bas, des entreprises privées ont développé des « méthodes musclées » – enlever la porte, couper l’électricité, harceler légalement avec police et avocat en prime – pour déloger les squatteurs.
En France, lassés d’attendre des décisions de justice qui ne viendront que dans des mois, voire des années, des propriétaires font appel à « des gangs » ou des videurs, des sociétés agissant aux limites voire au-delà de la légalité. Résultat d’un État devenu faible et incompétent ou idéologiquement chargé contre les propriétaires, la loi est progressivement remplacée par le droit du plus déterminé ou du plus malin.
Pour comprendre cette consternante dérive, on peut probablement remonter à la loi du 9 juillet 1991 qui, dans un élan de générosité humaniste (ou de gauchisme camouflé en humanisme), a imposé une décision de justice pour toute expulsion et ce quel que soit le titre d’occupation (ou son absence). Si la bonne intention initiale – dont l’enfer est pavé – était louable au départ, cette loi s’est transformée en protection tous azimuts qui transforme n’importe quel occupant illégitime en locataire de facto inexpulsable.
Les tentatives de correction ont été timides. En 2007, l’article 38 de la loi du 6 mars permet enfin de récupérer plus facilement son domicile principal. Navrante révolution.
Pour les résidences secondaires, il faudra attendre octobre 2020, treize ans de patience, pour n’améliorer que marginalement la situation : les procédures restent longues, coûteuses et clairement aléatoires.
Face à cette impasse juridique, une solution artisanale (et illégale mais efficace) émerge : le contre-squat.
La recette est simple mais nécessite une bonne organisation : trouver un ami de confiance, lui signer un bail antidaté, réunir une solide poignée d’amis équipés de nouvelles serrures, attendre que tous les squatteurs soient sortis et investir la place en changeant toutes les serrures et en sortant les affaires des squatteurs. Il reste à attendre leur retour puis appeler la police et laisser l’ami locataire présenter son bail aux forces de l’ordre. Le propriétaire, lui, doit rester à l’écart.
Cette « solution » est efficace, bien sûr en marge de la légalité mais quand elle ne protège plus les droits élémentaires, que reste-t-il ? Elle est en fait un symptôme, le miroir de l’impuissance de la loi, où l’honnêteté et le droit sont forcés de passer par le déguisement et la ruse pour survivre. À Bordeaux, une propriétaire a choisi cette voie : difficile de lui donner tort lorsqu’elle explique « Je n’ai pas eu le choix ».
Il est grand temps que les Français imposent une révision des lois pour revenir à un vrai respect tangible de la propriété privée. Des initiatives existent en ce sens, comme la pétition Damocles, avec près de 96 000 signatures, qui exige un arrêt de « l’impunité des squatteurs », pour enfin s’assurer que le droit de l’occupant illégal ne prime pas sur le droit fondamental du propriétaire légitime.
Certains, parmi les juges, les politiciens, semblent avoir oublié une évidence pourtant fondamentale : aucune société ne peut fonctionner durablement sans respect de la propriété privée. Ce n’est pas une question idéologique, c’est une question de bon sens. Quand posséder légalement un bien devient un désavantage par rapport à l’occuper illégalement, c’est tout l’édifice social qui vacille.
La France a réussi cet exploit singulier de transformer les propriétaires en coupables potentiels et les squatteurs en victimes à protéger, avec comme résultat une explosion des squats, des propriétaires ruinés et désespérés, une justice engorgée, et des citoyens qui n’ont plus confiance dans le système censé les protéger.
Bienvenue en France, jadis pays des droits de l’Homme et maintenant, chasse gardée des Hommes du droit.





Sport de combat avec des règles mouvantes, instables et à la tête du « client »…
certains sous entendus, sur un traitement privilégié et un entre soi chez nos magistrats sont honteusement calomnieux ! 😉