Puisque l’économie continue à aller obstinément bien, j’ai décidé de me pencher aujourd’hui sur une de ces actions que l’État mène régulièrement pour l’améliorer encore : la création répétée de structures d’investissement. Et quand on se penche sur cette manie, on ne peut s’empêcher de noter l’enthousiasme avec lequel les gouvernements passent leur temps à investir l’argent des autres…
D’ailleurs, je ne crois pas être trop hardi en disant que c’est précisément parce que c’est l’argent des autres que tous ces politiciens multiplient les structures chargées de placer des thunes par milliards. Quoi qu’il en soit, on ne peut que constater l’incroyable diversification des fonds.
Bien sûr, on trouve en première ligne la Caisse des Dépôts et Consignations, vieille boutique qui remonte à Louis XVIII, et qui correspond à ce petit détour de l’État français dans la passe douloureuse d’un financement avec des taux d’intérêts à 8% (toute ressemblance avec des événements récents ou futurs n’étant bien sûr qu’une coïncidence fortuite). On n’aura pas besoin de chercher beaucoup pour trouver aussi Oséo, qui est une nouvelle mouture de l’ANVAR, et qui est un fonds d’investissement destiné à fournir des prêts sans garantie aux entreprises, ce que, dans le monde capitaliste normal, les business-angels et les fonds d’amorçages pour start-up réalisent avec l’argent qu’ils ont en gestion.
Tout comme au 19ème siècle les tensions sur l’économie nationale avaient poussé le roi à créer la CDC, les petites sueurs froides de 2007, 2008 et 2009 auront poussé le chef de l’état du moment à créer un nouvel avatar de fonds d’investissement : et paf, le Fonds Structurel d’Investissement était né. Et comme la situation a continué, malgré l’irruption joyeuse de tous ces milliards dans l’économie française, de se dégrader, il fut décidé d’ajouter une belle Banque Publique d’Investissement à ces différents empilements administratifs de fonds qui mettent de l’argent du contribuable dans des sociétés privées ou presque.
Oui, je sais, cela peut paraître étrange qu’un état qui a 1700 milliards de dettes, qui fait des dizaines de milliards de déficits supplémentaires tous les ans, qui abrutit ses concitoyens d’impôts un peu plus chaque année, bref, qui n’a plus une thune, trouve tout de même de gros paquets d’argent bien juteux pour les mettre dans autant de structures aux noms follement inventifs.
Évidemment, toutes ces structures représentent autant de nouveaux postes et de nouvelles administrations légères et efficaces, mises en place dans des cadres juridiques sympathiques et compréhensif. À ce titre, il faut bien comprendre qu’au-delà des petites batailles tout à fait saines et transparentes pour savoir qui va récolter les fonds investis, on peut ajouter d’autres petites batailles (presque aussi saines et transparentes) pour savoir qui va choper le bon gros poste en haut de la nouvelle pyramide créée : eh oui, il faut un directeur, il faut des fifres, des sous-fifres, et que l’armée mexicaine des étages inférieurs soit correctement pourvue et de préférence, avec les bonnes personnes, i.e. celles qui ont un sens de l’État, ce sens étant celui de — au hasard — la majorité présidentielle.
En un mot comme en cent, l’opportunité offerte par la création d’une grosse banque publique d’investissement a déclenché des mouvements intestinaux au sein de différentes directions de l’appareil étatique d’injection de pognon. D’ailleurs, les patrons d’entreprise ont déjà compris que cette Banque Démocratique Populaire Publique d’Investissement ressemblait à un champ de tir politico-politicien, avec des obus à tête creuse de très gros calibre (on parle Emmanuelli ou Montebourg, je vous laisse imaginer) et des dégâts potentiels qui se compteront, comme les fonds disponibles, en dizaine de milliards d’euros (car si l’erreur est humaine, pour une vraie catastrophe, il suffit de faire intervenir un état, et pour un Armageddon, on y adjoindra un ou deux banquiers).
On ne peut bien sûr pas savoir ce que va donner la Banque Publique avant même qu’elle soit créée. Cependant, si l’avenir est inconnu, le passé donne quelques indications utiles ; jetons donc un œil à la structure la plus récente, le FSI, créée dans la panique dans la pondération qui sied à ce genre d’investissements conséquents de l’État, et observons comment elle s’est débrouillée jusqu’à présent. En plus, ça tombe bien : si la Banque publique est créée prochainement, elle le sera dans des conditions bien pire que le FSI, qui, soyons honnête, n’a pas réellement bénéficié d’une conjoncture folichonne.
Et ça tombe bien, puisque le rapport d’activité du FSI est disponible en ligne. Bien évidemment, sur 74 pages dont quelques unes blanches, on aura droit, essentiellement, à de la jolie communication verbeuse sur les magnifiques investissements judicieusement choisis par une frétillante équipe affûtée à la gestion d’un portefeuille qui se monte tout de même à pas loin de 20 milliards d’euros (c’est, pour tout dire, joufflu). Il faudra attendre les deux dernières pages pour découvrir les chiffres, résultat et bilan du Fonds.
Certes, ce n’est pas la catastrophe puisque, malgré un marché qu’on dira défavorable, le fonds engrange péniblement 662 millions sur 19.7 milliards investis, soit un peu plus que l’inflation. C’est déjà ça mais ce n’est pas très glorieux. Si l’on note que le différentiel à l’année 2010 est de 2 milliards d’euros (qui se sont évaporés avec la dégringolade des marchés), on a donc un bilan bien soporifique : le fonds stratégique d’investissement, ce n’est pas exactement une pluie d’étincelles, c’est même plutôt l’atonie. Et puis, pour 20 milliards investis, subir une décote de 10%, cela se voit.
Mais à la limite, les mauvaises performances passées ne présagent en rien des performances futures qu’on peut espérer meilleures (puisqu’après tout, rien ne nous dit que la tempête va venir). Ce qui laisse perplexe, cependant, c’est les choix d’investissements : on trouve (p 46 et 47), certes, quelques petites startups inconnues du grand public. On trouve aussi Technip, France-Télécom et une filiale (Dailymotion), Accor, Nexity, Cegedim, Eiffage, Limagrain, Eutelsat … Pour de la petite startup qui débute, on peut trouver plus risqué. Mais là encore, passons : après tout, le fonds se veut stratégique (quitte, semble-t-il, à perdre de la valeur), et pas d’amorçage. Soit.
Ce qui, en revanche, passe plus difficilement, c’est qu’au final, ces vingt et un milliards pardon vingt pardon dix-neuf ont donc été investis à partir de l’argent du contribuable dans des sociétés ou ce dernier n’aurait peut-être pas investi. L’argent ainsi collecté et placé, qui n’a pas rapporté grand chose et dont le montant total a nettement diminué, tout cet argent là, comment ne pas se demander si, dans les poches des Français, il n’aurait pas été mis à contribution pour (au hasard) acheter des voitures ou une meilleure isolation dans leur maison ?
Ici, je pose la question : avait-on besoin d’une telle structure pour injecter de l’argent dans quelques petites entreprises et dans un paquet de très grosses sociétés en place sur le marché depuis plusieurs décennies ? Entre les résultats, pas franchement brillant, et les choix, qui n’ont de stratégique que lorsqu’on prend en compte la dimension politico-politicienne de ces derniers, on se dit que le Fonds, il est bien gentil, mais on aurait très bien pu faire sans, ou avec les structures existantes, et rien n’indique qu’on s’en serait porté plus mal.
Et puis, il y a une autre question, bien plus fondamentale, qui taraude l’observateur tatillon.
On ne peut s’empêcher de constater que la CDC, le FSI, la future Banque Pub’ d’Injection Décontractée, Ozéro et autres fonds aux noms sucrés de dépense de l’argent des autres, ce sont de très gros acteurs … boursiers. Autrement dit, l’Etat agit massivement en bourse. Il achète, vend des actions par très très gros paquets. Il joue, littéralement, des dizaines de milliards à la bourse, dans des sociétés diverses et variées, avec un contrôle relativement minimal (on se souvient que la CDC, pour ne citer qu’elle, traîne quelques casseroles à ce sujet). Bref : il spécule à fond(s) les manettes, avec notre argent.
Pendant que, d’un côté, l’Etat investit en bourse, de l’autre, il explique au Français, au travers de ses dirigeants, que la spéculation, c’est cracra, c’est vilain, c’est moche, que la bourse, c’est dangereux. Les politiciens, qui ont tous, de droite comme de gauche, mis en place ces différents systèmes de Fonds, nous expliquent doctement que les fonds de pension pour la retraite privée, c’est la source du mal, c’est une engeance (capitaliste, donc nuisible) qui provoque délocalisations et autres fléaux des temps modernes. Quand c’est le FSI, la CDC, la Banque Pub, c’est bath, c’est génial, c’est cool, c’est humain, écologique, social. L’investissement fait par le particulier, c’est du capital qui spécule. Cela doit être taxé parce que ce n’est pas du travail, c’est mal. Mais l’investissement fait par ces fonds pilotés par les copains et les coquins, c’est des emplois d’avenirs, du lien social, des petits bisous conscientisés d’entreprises citoyennes en devenir, voyons !
Chers moutons, chers pigeons, allez voir les bilans de ces institutions. Regardez, regardons où partent nos impôts, en détail. Tentez de comprendre pourquoi ce que vous faites, à votre échelle, est lourdement taxé et généralement condamné par toute la clique politique, et pourquoi cela lui est permis, à elle. Regardez les résultats qu’elle obtient. Surtout, demandez-vous : cela vaut-il tout cet argent ? Tous ces impôts, prélèvements, taxes, valent-ils les services et résultats qui sont en face ? L’Etat et ses institutions sont-ils à la hauteur des sommes colossales qui y sont engouffrées ?
Et surtout, pourquoi cette dernière question n’est jamais posée, ouvertement, par tous, en France ?
aujourd’hui, Geci !
après la cata Natixis http://www.boursier.com/actions/actualites/news/natixis-expose-a-hauteur-de-266-me-a-lteco-gestion-et-mag-import-500723.html?sitemap , on va encore voir ce qu on va voir !
Depuis le temps que les participations foireuses ne font courir aucun risque à nos banques, on se demande pourquoi il faut les « sauver » pour un oui ou pour un non…
Soyons assurés que le client de base de la Banque Populaire ou de la Caisse d’Epargne va être invité à participer au comblement de ce microscopique accroc dont on se demande pourquoi on en parle, tellement il est insignifiant…
Pas de Servier, pas de PSA, pas de Sanofi OUF !
« avec des obus à tête creuse de très gros calibre »
Mais où allez-vous chercher tout ça?
Je suppose que le fsi doit être géré selon une logique du genre « soutenir les cours des entreprises qui connaissent des difficultés ». C’est de la subvention déguisée, finalement.
Dans un autre vie, H16 devait être artificier !
Un rappel : la méchante ultra-libérale retraite par capitalisation est interdite aux salariés, sauf aux fonctionnaires en complément de la retraite Pétain-Madoff-Ponzi.
Mais elle a subi l’onction de l’oligarchie étatique !!!!!
Elle ne peut donc pas être demeurée mauvaise puisque corrigée par le traitement!
Il faut vraiment tout vous dire ! 😉
Capitalisation financée par de l’argent gratuit des autres. Et refusée au privé car les sommes allouées n’iraient plus dans les popoches de des fonctionnaires syndicalisés.
Oui, c’est une des voies utilisés pour la collectivisation discrète du pays. Mais il y en a bien d’autre.
– Impôts progressifs (l’argent perçu a moins de valeur quand on est riche)
– Tarifs sociaux (idem en double peine)
– Contrôle de l’immobilier (destruction du droit de propriété et du libre choix des propréiétaires)
– Livrets régulés (fin de l’épargne privé, les sousous non prélevés et non dépensés reviennent quand même à l’Etat)
– Achat de part dans les entreprises (nationalisation discrète)
– Bonus/malus variés (distortion de la concurrence vers les politiques de l’Etat)
– Punition des vainqueurs du marché
– …
C’est plus discret et lent qu’une révolution prolétarienne mais cela revient au final au même.
C’est même plus efficace puisque plus insidieux!
On s’habitue à ce que l’eau chauffe tout doucement alors que si on est plongé brutalement dans l’eau bouillante…
D’où la surprise de nos Maîtres devant la révolte des Pigeons alors qu’ils n’ont rien fait que réclamer « un peu plus » par rapport à avant (comme ils disent)…
Quant à la règle des trois tiers dont on nous bassine les oreilles, on peut se référer pour son application à celle qu’en fait Obélix dans ses aventures chez Cléopâtre : on coupe certes en trois mais avec deux parts maigrichonnes au profit de la dernière qu’il se réserve en grand gourmand!
Oui, et avec les annonces d’augmentation de taxes et ponctions pluri-quotidienne, on est au-delà des trois tiers. Mais comme disait César, « ça dépend de la grosseur des tiers ! », étant entendu que les tiers les plus douloureux ne seront pas pour l’état.
Ce matin, sur Europe 1, annonce du « choc de compétitivité », avec promesse de réduction des charges dites « patronales ».
Coût : 40 Mds d’euros.
Question (répétée plusieurs fois) : où trouver l’argent pour remplacer ce « manque à gagner » ?
Réponse : augmentation de la CSG. Normal.
AUCUN des différents intervenants (journaleux, « économiste », …) n’a évoqué la baisse du budget de l’état comme source d’économie.
(au passage, d’après les seuils évoqués, je me ferai enc… deux fois, gagnant « trop » à la fois pour bénéficier de la baisse de charge et pour échapper à l’augmentation de la CSG).
Sur BFM, on dit souvent que le rendement d’un point de CSG « vaut » dix à onze Mds€. Il faut donc une augmentation minimale de 4 points pour combler ce trou, si on veut suivre la « logique » de nos « élites ».
Lorsque je vous lis, je ris… jaune. Et maintenant, j’en suis malade. Ô rage, ô désespoir, ô socialisme ennemi…
N’ai-je donc tant vécu que pour cette socialie ?
Et ne suis-je blanchi dans les travaux vivriers
Que pour voir en un jour flétrir tant de rentiers ?
Oeuvre de tant de jours en un jour effacée !
Nouvelle fiscalité fatale à mon bonheur !
Précipice élevé d’où tombe mon entrepreneur !
Faut-il de votre éclat voir triompher ce mécompte,
Et mourir sans vengeance, ou vivre dans la tonte ?
Joli.
Un travers de Oseo que j’ai lu quelque part est que les banques et investisseurs privés s’appuient sur son avis. Donc si vous avez son soutien, tout le monde veut vous donner de l’argent. Sinon, si votre demande est rejetée, votre projet est fichu. La réalité est donc devenu que ces structures publiques décrètent quels projets doivent se faire. Comme d’habitude, c’est donc la porte ouverte au copinage et à la corruption la plus basique. Je rappelle aussi pour ceux qui ne le savent pas qu’une bonne partie des start-up française ne sont en fait que des excroissances des grosses société para-publiques française. C’est beaucoup plus facile quand on a un gros client captif garanti au démarrage qui ne regarde pas à la dépense pour les copains. A haut niveau, ils sont tous gagnants car ils peuvent eux-même investir au départ, cela créent des réseaux, des possibilités de montages financiers amusants et créatifs, et des futurs lieux de pantouflages ou de consulting après la retraite …
Personne ne s’appuie sur l’avis d’Oséo, il ne vaut pas grand chose. Ce qui vaut c’est la garantie gratuite qu’Oséo fournit. Et bien évidemment les banques intègrent dans leur décision le fait de pouvoir refiler 75% du risque à Oséo.
Quant aux start-ups filiales de grands groupes, ce n’est franchement pas la norme.
Dans les créations non, mais dans les succès rapides si.
En cas de problème de remboursement la banque pourra mettre en avant la participation d’OSEO pour se dédouaner d’une mise en cause :
« Un certain nombre de situations permettent de présumer l’absence de faute de la Banque : c’est ainsi qu’il n’y a pas en principe faute […] lorsque le débiteur continuait à bénéficier[…] d’une aide particulière des pouvoirs publics »
Ah, j’ignorais. Intéressant.
Oseo, C’est un fanny mae ou un Freddy mac à la française, n’est-ce-pas !!!
Il y a aussi le FSN, le FNA, les trucs européens, les trucs régionaux (on se souvient de l’investissement d’avenir de Ségolène dans Heuliez)…
Oui, la liste est longue.
Si l’État lui-même se met à confondre investissement et spéculation, on est mal!
Un investissement est toujours de la spéculation : on espère toujours des gains futurs.
L’Etat ne confond rien : il nous fait tellement les poches qu’il doit bien faire quelque chose de cet argent ! (mal, évidemment)
En un sens, vous avez raison. Un investissement est toujours un pari. Certes.
Il n’en demeure pas moins qu’il y a plusieurs façon de placer son argent.
Quand vous financez une nouvelle entreprise, ou quand une entreprise procède à une augmentation de capital, il y a augmentation des moyens de production, avec à la clé une probable augmentation de richesse.
Au contraire, quand on se contente d’acheter des actions en bourse, il n’y a généralement aucun investissement en machines ou autres. Il n’y a guère qu’un transfert de titre de propriété. Autrement dit, si l’acheteur investit, le vendeur, lui, désinvestit. A l’échelle de la société, nous n’avons qu’un jeu à somme nulle. L’argent tourne souvent à vide dans la sphère financière. C’est ce genre de pratique qu’on critique généralement sous le terme spéculation.
En achetant des actions Technip ou France-Télécom, il est probable que l’État n’a en rien changé la situation commerciale de ces entreprises. Il en prend seulement possession. C’est malhonnête, puisqu’il le fait avec l’argent des autres et ça ne sert à rien.
« Quand vous financez une nouvelle entreprise, ou quand une entreprise procède à une augmentation de capital, il y a augmentation des moyens de production, avec à la clé une probable augmentation de richesse. »
-> « probable augmentation de richesse » , ça, c’est ce qu’on appelle spéculer.
Oui, vous pointez la différence entre investissement primaire (injection de cash dans l’entreprise) et investissement secondaire (transfert de cash entre actionnaires ou prêteurs).
Vous serez peut-être (mais peut-être pas) surpris d’apprendre que 95% des mécanismes publics supposés aider au financement des entreprises ne font pas cette distinction.
Le FSI est une belle illustration.
Pour un machin publique étatique, option placement de copains dont personne ne voudrait ailleurs, je trouve que le résultat est beaucoup moins catastrophique que prévu.
Ca aurait pu tourner facon Crédit Lyonnais.
Moi même, ces deux dernières années, j’ai à peine pu amortir l’inflation officielle. Donc en vrai, j’ai perdu de l’argent face à la vrai inflation, et probablement dans les mêmes proportions que ce FSI.
Laissons leur donc le temps de faire pire ^^. Ensemble, tout est possible, comme ils disent 😉
Avec ma petite assurance-vie gérée au lance-pierre (à peine un arbitrage par an décidé sur 10 minutes de réflexion) je fais mieux que le FSI… et ce sont eux les experts en investissement ? CPEF.
FSI : fonds de saupoudrage de l’investissement 🙂
Technip, France-Télécom et une filiale (Dailymotion), Accor, Nexity, Cegedim, Eiffage, Limagrain, Eutelsat … ???
Leurs patrons en ont des relations pour faire que l’Etat risque ses billes (enfin les nôtres, surtout) dans d’aussi microscopiques start-up, quasi inconnues du grand public.
Heureusement que certaines sont cotées au CAC40 ou au SDF 120 pour que leur nom arrive à nous évoquer quelque chose de mal défini!
Normal. Beaucoup de patrons de grands groupes du CAC sont des énarques ; ça sert d’avoir un carnet d’adresses…
La racaille, la vraie, elle sort de l’ENA.
Evidemment que c’est mal de placer son argent en Bourse!
L’Etat a raison de combattre ces funestes vélléités dès la racine.
Imaginez le désastre que seraient pour la France, des individus, jouant les Warren Buffett au petit pied et arrivent à se classer un beau jour dans le Top 100 des milliardiaires.
Imaginez-vous la souffrance sociale qui en serait résultée et en résulterait tout au long de la carrière de ces sinistres individus ?
Voilà ce qu’est investir en Bourse :
exploitation éhontée des travailleurs qui peuvent recevoir jusqu’à des 15 mois de salaires, des primes d’intêressement et d’autres acquises avec la sueur des travailleurs mais aussi le massacre des ressources naturelles, les licenciements boursiers à gogo, OPA, OPE, en veux-tu, en voilà, achat / revente de nos plus beaux fleurons pour les confier aux « bons » soins de la finance apatride, délocalisations vers des contrées exotiques comme les Pays Bas, la Grande Bretagne, la Suisse (exemple : son SMIC n’est qu’à 2.800 euros/mois) ou le Luxembourg où des hordes de coolies mal-payées, plus proche de l’esclave que du bourgeois, amélioreraient encore le Profit, malversations de gnomes d’on-ne-sait-où et tout cela sans jamais acquitter le moindre impôt parce que la France ne taxe que le revenu du travail, comme tout un chacun le sait.
Et je ne vous parle pas des tourments moraux posés aux citoyens de devoir avaliser des méthodes d’extorsion de fonds dignes des pires escrocs pour remettre un peu d’ordre dans cette pétaudière!
Seule la compassion humaine interdit pour l’instant de recourir aux méthodes éprouvées des chauffeurs d’antan lorsqu’ils rançonnaient les paysans et autres « riches » de l’époque mais il faudra peut-être y revenir, tellement l’ultra-libéralisme corrompt les saines mentalités du peuple de gôche, si épris de bisous!
Nôôôônnn!
Halte là, bête immonde! Ta route du fer sera coupée!!!!
Soutenons Flanby et ses acolytes dans leur croisade pour que cette immonde perspective soit boutée hors des frontières de France…
Alors que soutenir les bonnes oeuvres de notre oligarchie pour lui permettre d’occuper des postes que sa faible compétence ne devrait pas lui autoriser, est nettement plus bisoucompatible avec la doxa du peuple de gôche et donc susciter nos efforts les plus grands!
Dès lors, ces mêmes actions ayant reçu l’onction de la bénédiction n’ont évidemment plus rien d’inhumain et deviennent hautement recommandables
🙂
Pour FSI je dirais : Fond Spoliateur d’investissement
Moi ce qui me fait rire c’est l’article de libé :
« on lui reproche d’avoir travaillé dans des banques privées »
Ben ouais manquerait plus qu’il aie une vision déformée par la réalité et qu’il risque de ne pas faire n’importe quoi ! (enfin vu les banques ça devrait aller )
Quelques petites précisions :
– Oséo n’est pas un fonds mais une banque (un fonds place du capital ou de la dette subordonnée, une banque prête de l’argent, ce que l’on appelle de la dette sénior, c’est à dire non subordonnée). Oséo est détenue à la fois par la CDC et par l’ensemble des banques (qui sont obligés de participer et de compenser les pertes s’il y en a). Par ailleurs, Oséo ne peut intervenir qu’en cofinancement avec un autre établissement bancaire.
– le FSI est le Fonds Stratégique d’Investissement. Il s’agissait de constituer un fonds souverain à la française pour les secteurs dits stratégiques (avec étrangement l’automobile et le transport maritime dedans… bref). En réalité, une partie des placements de la CDC a été alloué au FSI (et non de l’argent frais) qui devait vendre les participations avant de pouvoir investir (donc vu la période, amusez vous). En réalité, le FSI est désormais une myriade de près de 200 fonds plus ou moins spécislisés et plus ou moins régionaux. Ce qu’il faut savoir, c’est que le FSI est le fonds de la place qui investit le plus facilement, au prix le plus élevé et avec le moins de garantie mais que dans des sociétés qui n’ont pas besoin d’argent (donc beaucoup de LBO et d’OBO). Quant au caractère stratégique, il suffit de regarder la liste de ses investissements pour s’en convaincre…
Précision ultime, normalement, le fonctionnement d’un fonds d’investissement prévoit que les équipes qui investissent sont intéressées à la performance du fonds (et même assez viollement), c’est ce qu’on appelle le carried interest. Le FSI, comme il serait hors de quesiton de faire de l’argent avec de l’argent publique, a décidé de ne pas accorder de carried et de verser des bonus limités à 15% du salaire fixe. Je vous laisse juger de l’implication de ses troupes dans les choix d’investissemnet.
Bah, rien de plus que le placement des copains des coquins.
L’équivalent dans le privé s’appelle banque Rothschild. Le but de tout énarque qui se respecte est de faire pas de coté de l’une à l’autre, et d’engranger au passage.
Totalement à côté de la plaque : Rothschild ne se finance pas avec les impôts que l’État me pique.
Peut-être, mais ce n’est pas ce qu’il dit. Il dit que « tout énarque qui se respecte » (hyperbole bien sûr) est prêt à faire un cadeau à la banque Rothschild dans l’espoir d’un renvoi d’ascenseur.
Rothschild a toujours été proche du pouvoir, très proche, par exemple Fouché.
A coté de la plaque ?
Rappelle moi le nombre d’inspecteurs des finances qui ont fait un petit passage dans cette banque avant d’entrer au gouvernement ?
Combien de ministres qui lui ont accordé une faveur dans l’espoir d’un retour d’ascenseur ?
Le dernier cas en date s’appelle Stephane Macron. Il a beau être quelqu’un de brillant, son passage chez Rothschild a été un formidable accélérateur pour cet homme relativement jeune.
Plutôt cocasse de la part de François hollande et de sa croisade antifinance. A mon humble avis, Normal 1er a accordé une faveur à la banque Rothschild en plaçant un de ses employés en position d’influence (c’est un gus que Normal 1er rencontre presque tous les jours), et il attend un retour.
Comme Sarkozy l’avait fait que pour le cours de bourse de la socgen soit soutenu (voir Jovanovic, l’info date un peu)
Les relations entre la banque Rothschild et le pouvoir durent depuis longtemps.
Aujourd’hui, elle semble plus liée avec les ténors du PS qu’avec ceux de l’ump.
parce qu’elle sait où sont les maîtres d’aujourd’hui mais elle a déjà prévu l’éventualité d’une modification et a donc une veste réversible (ce n’est guère difficile puisque ce sont les mêmes à quels nano-détails de sémantique près…
Moi j’ai une idée pour sauver l’économie du trou noir ultra-libéraliste dans lequel on est coincé…
une banque publique d’investissement financée directement par la planche à billet de la BCE.
dès qu’une entreprise fait faillite, au lieu des licenciements on la sauve avec l’argent des banques centrales.
et en bonus on augmente le SMIC à 500K par mois, comme ça tout le monde est « riche ».
c’est pas si compliqué le socialisme économique quand on y pense.
Vu hier à la télévision : « L’Etat a t-il bien fait d’investir dans Québecor il y’a 10 ans ? » avec un débat et une analyse du cout à l’achat et à la revente aujourd’hui des actions.
Et si vous avez envie de lire de la vraie presse écrite comme vous n’en avez plus lu en France depuis longtemps :
http://affaires.lapresse.ca/opinions/chroniques/jean-philippe-decarie/201210/04/01-4580123-caisse-et-quebecor-media-a-quand-les-profits.php
Ah oui, c’est au Québec que ça se passe.
Oui mais accolé au grand satan, pape de l’ultra libéralisme débridé, ils ne peuvent qu’être contaminés…
vu comme Obama est populaire au nord de la frontière, c’est clair qu’ils sont contaminés.
mais pas par le libéralisme 😉
Puissent les moutons-pigeons suivre votre conseil.
Hélas, il n’y faut pas trop compter. Voilà pourquoi, dans
notre belle Démocratie les élus du populo prennent celui ci
pour des billes. A juste titre!
Start-ups et copinage politique ?
l’exemple qui suit est totalement fictif, et qui y verrait une allusion à clef n’est qu’un malfaisant dénué d’humour :
imaginez un instant un brillant ministre à la non moins brillante alopécie, descendant d’antiquaires plutôt fortunés… au passage, comme on n’est jamais si bien servi que par soi-même, on fait en sorte que le gouvernement dont on est membre décide que l’ISF ne s’applique pas aux « oeuvres d’art »… même contemporaines…
les Koons, ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît… (merci, Michel)…
appelons-le, au hasard, Roland Bafius…
Donnons lui un fils qui fait dans les start-ups, et qui, plus franc que son père, abuse – directement – et financièrement ses contemporains…
il est condamné une première fois… avec grande mansuétude… et il récidive (pourquoi se gêner?)… que croyez vous qu’il arrivera lors de son prochain passage sur les bancs d’infamie ?
Son véritable nom, c’est faurbent laïus
Dîtes, c’est normal que F.S.I. soit exactement l’inverse de l’I.S.F ??
Et puis, je ne suis pas sûr de la signification de ce sigle :
– Financements Sans Intérêt ?
– Filouterie Sauvagement Imposée ?
– France Saignée à l’Infini ?
J’ai aussi Fion* Successfully Introduit.
*celui des con-tribuables.
En ce qui me concerne je considère la sodomie comme une activité bien plus respectable que ce qu’on nous fait subir avec toutes ces FSI, OSEO et autres : on peut y trouver du plaisir…alors que là, ce n’est pas gagné!
En juin 2010,la CDDC a acheté des actions SOITEC pour une pincée de centaines de millions d’euros.Le titre valait alors dans les 7,50.
Actuellement,c’est 2,29.
Ne riez pas,c’est avec nos sous…
Constructivisme, voilà vers quoi nous allons, une fois de plus.
Et fierté alors !? Celle d’être juste en vie et debout par exemple, elle est où ?
Le discours n’est pas, et ne peut plus se résumer au « capitalisme est la loi de la jungle, l’état, seul, peut tempérer ».
Mettre les causes avant les effets.
Naturalisme philosophique.
Les états et les états providences ont été créé par les hommes, par amour et égoïsme, des valeurs qu’ils ont placées eux mêmes au dessus d’eux.
Dire : « le capitalisme : c’est la jungle, est une absurdité, car nous ne sommes pas des animaux ». Si nous en étions, l’état providence n’aurait pas existé.
Dire à postériori que la barbarie s’installerait sans l’état providence que notre humanité a créé n’a aucun sens.
Nous sommes. Comme nous sommes.
Rien de plus beau que le communisme, le socialisme, que dieux et ses anges. Sauf que voila, on est pas en train de programmer avec un prompt C++ devant les yeux.
Ce qui me choque le plus, et je me répète, c’est le reste de Christianisme qu’il y a dans notre étatisme pourrissant, l’état à remplacé le ciel, il suffit qu’Il soit d’accord pour que tout soit réglé, une corne d’abondance qui n’a qu’a redémarrer.
Tout Français aujourd’hui, Socialiste de gauche ou de droite vous expliquera dans un premier temps pourquoi il faut financer ce système indispensable, et juste après comment il pense en éviter les conséquences fiscales qu’il devrait pourtant assumer.
Grand écart, schizophrénie, incohérence totale.
Moral. Profond. Identitaire. Vrais problèmes.
Elle est ou la fierté ?
Celle d’exister ?
Comme l’état ses lois et sa providence ont été inventé par l’homme, les dieux l’ont été aussi. Quels dieux ont créé les grecs, les dieux qui torturaient leur consciente naissante : l’amour, la haine, la fierté, la jalousie, la beauté, …
Toutes les passions qui font de nous des hommes.
Quel intérêt à institutionnaliser nos sentiments ?
Comment remplacer les sentiments qui habitent un Bill Gates quand il donne, comme un homme libre, tout ce qu’il a à l’Afrique ?
Hè bien, on le remplace en France par un qui demande la nationalité Belge.
Le Libéralisme est un Humanisme.
Voila, voila…