Enfin un Belge marrant

Entre deux goulées de tristes politicailleries et une économie manifestement branlante, le moral peut parfois en prendre en coup. Cependant, il existe des recettes pour se le remonter et parmi celles-ci, Walter en est une solide.

Walter, ce n’est pas une histoire mais un comique belge. Et au contraire des histoires (qui mettent en boîte les Belges), c’est plutôt lui qui met en boîte de fort amusantes histoires dans ses sketches qui parlent de tout, de nos petits travers et des siens bien sûr.

Dans son dernier spectacle, qui lui vaut la dernière Une de l’Incorrect, Walter a décidé de nous montrer que la vie est formidable (d’où son titre) et qu’on peut rire de tout, à condition de le faire avec classe. Son précédent spectacle, que j’avais eu l’occasion de goûter avec beaucoup de plaisir, m’incite donc à vous recommander celui-ci, et pas seulement parce que je soupçonne le bougre d’avoir plus d’une accointance avec ces (ultra)(turbo)libéraux dont je me revendique, ou au moins ces abominables nauséabonds du politiquement incorrect qui osent dire tout haut les évidences que tout le monde constate tout bas sans oser en rire.

D’ailleurs, il le dit lui-même :

« Ce politiquement correct dont tout le monde se plaint, c’est pour moi comme une bénédiction puisqu’il est de plus en plus facile d’être transgressif : il suffit de dire des banalités! »

Pour ceux qui ne le connaissent pas, vous pourrez avoir un petit aperçu du personnage dans une récente émission de Taddeï dans la vidéo suivante :

Je ne fais pas souvent de publicité sur mon blog (et je n’ai pas été payé pour celle-ci – même pas une place gratosse au spectacle !) mais je crois réellement qu’une nouvelle tendance émerge : celle des humoristes qui ne font plus dans le politiquement correct de gauche. Walter, comme de rares autres nouveaux humoristes, s’y inscrit fort bien et mérite à mon avis le détour.

Cela peut même constituer une excellente détente avant une saison des fêtes qu’on devine déjà trépidante…

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Commentaires28

      1. Stéphane B

        Pourquoi ça a un neurone le communiste ? Je croyais que c’était un poil de cul qui assurait cette fonction ?

        PS: s’il passe dans mon coin, j’irai, car rigoler fait du bien et ça manque.

            1. Hussard Bleu

              Le bouquin est très supérieur au film qui en a été tiré : à mon sens, un des rares ratages d’Audiard comme dialoguiste, et de Simonin comme adaptateur.

              Car beaucoup (trop) de choses – circonstances, personnages, considérations générales, tout ce qui faisait le charme boudardien – ont été édulcorées, affadissant le film, malgré une distribution absolument épatante.

              Quand on pense que l’Alphonse partageait le même éditeur (Plon) que le Général…

  1. Calvin

    J’adore Walter.
    Je rêve d’aller le voir à un de ses spectacles.
    Drôle, caustique, tout ce que j’aime.

    1. Gosseyn

      Et le présentateur qui dérive sur la tenue de scène … dommage qu’un camion ne l’ait pas renversé, celui là !

  2. Hussard Bleu

    Les Belges, les Belges, voui, mais pas que ! la Bourgogne d’En Haut, certes, mais la Bourgogne d’En Bas aussi !… dont relève le Bussy-Rabutin, dont suis à même de vous communiquer sa plus récente lettre à Marie de S :

    Madame ma cousine,

    Je vous sais un gré infini de me vouloir dire les choses que voyez à Paris et Versailles, mais il se trouve que je reçois aussi quelques nouvelles par des accointances conservées du temps de ma faveur, et dont les illustrations de carrière se passent au Cabinet Noir dans les bureaux du Rantaplan de Sardine.

    A l’aube d’un règne précédent, notre parlementaire cousin, Jean des Mares s’estoit écrié : « novus rex, nova lex, novum gaudium » (que je translaterai en « nouveau roi, nouvelle loi, nouvelle joie ») le latin bravant certes l’honnêteté, mais habillant parfois de naïve des esprits généralement rassis (le pauvre Mares, qui les avoit bonnes, y laissa la vie)…

    Sous ce règne ci, le Roy – qui avoit, lors Dauphin, escobardé le tout-venant des politiqueurs et des gazetiers, toujours friands de nouveautés, pourvu qu’elles fussent brillantes et nébuleuses – commençoit à montrer la trame de sa complexion, et même, à la lettre, sa personne in naturalibus parmi des Nègues et des Sarrazins, paradant dans leurs érotidies et tressant l’acanthe et le laurier sur sa tête, au son de musiques fort désaccordées.

    Ces afféteries étaient d’autant moins goûtées des gens du commun, que le Roy, tout en batifolant emmi ses minions, ne manquoit pas de courre leur mugot, tout affriolé de la cassette de ses sujets, auxquels il réservoit aussi d’administratives mignardises touchant la surveillance tarifée de leurs fardiers, voitures et carrosses.

    Cette scurrilité aussi rapace que bouffonne ne pouvoit longtemps plaire à la basse populace, qui se composoit de petits rentiers – dont l’inscription sur le grand livre de la dette n’offroit guère de sûreté – de gens sans aveu, de manœuvriers et de tâcherons, de niveliers de petite extrace et de cette badauderie parisienne non nombrable dont parlent déjà les chroniques des âges gothiques, sans compter une tourbe de sac et de corde, où l’on voyait de ces figures atroces qui sortent comme du pavé les jours d’émeute.

    Le Roy et tout son Haut-Conseil n’avoient pas même – dans l’ affichée conviction de leur supériorité en tous ordres – envisagé qu’il pût y avoir rébellion contre leurs nouveaux édits fiscaux, de la part de vilains et de manants à peine sortis des âges sombres, justiciables d’un sort de bêtes de somme dans leur habituelle placidité bovine.

    Mais ces pauvres gens, d’une nice rusticité, ayant enfin compris qu’ils n’avoient que peu – voire rien – à espérer d’un tel gouvernement, sinon des avanies, des vexations et le mépris par surcroît, s’ensauvagèrent et prirent les Vestes Saures et firent en sorte de bloquer, ou peu s’en faut, la circulation des grains et fourrages en toutes les provinces du Riaume.

    Il y eut donc des émotions des plus animées dans Paris, où le Guet et ses sergents, comme le Chatelet et ses exempts, eurent rude journée pour empêcher la tourbe des VS de bouter le feu aux Tuileries, non sans que des échoppes ne subissent ce destin. Il y eut force gens navrés, de part et d’autre, et la situation devenoit de jour en jour insaisissable, rappelant aux plus anciens ces consternants évesnements de l’an 68 du siècle précédent, où le défunt Roy avoit vacillé sur son trône, tout le feu étant parti des bricoles, bagatelles et brimborions de la jeunesse estudiantine.

    Le Barbicole avait donné ordre à sa judicaille de se montrer sans pitié envers les séditieux des VS, et celle-ci ne manqua pas de se conformer servilement (« la plume est serve »…) à cette instruction, à ce point qu’un rentier ayant levé un doigt présumé sodomite à l’endroit des sergents fut mulcté de plusieurs mois de chaînes, quand des coquillards avérés ne sont condamnés, pour offenses autrement plus sanglantes, qu’à de verbales admonitions.

    Comme disoit M de Lamitte « ne tombez jamais ès mains de cette engeance ».

    Comme la pression des Vestes Saures ne retomboit pas, et que la menace des acquéraux liquides, mofettes projetées et autres machines telles que sommitales hacquebutes de précision, ne calmoit aucunement les factieux, le Barbifère en conféra avec le Roy qui ne vouloit démordre de sa morosophie taxigère.

    Le Rantanplan de Sardine lui parloit en chantonnant de partir pour Messine, mais il était habituellement compté pour rien.
    Le Roy – chambré par le Barbiflore qui ne vouloit point essuyer seul l’humiliation de la reculade – se résigna enfin à ne pas faire essoriller et brancher tous les séditieux, et déposa plein de regret le morion dont il s’était coeffé, et le braquemard qu’il brandissoit à tout propos.

    « Mordienne de ces faquins saures ! » lança-t-il, « me voilà par force contraint de manger mon tricorne à plumet, quand j’avois dict et promis que jamais je ne me dédierais ! ».

    « En effet, Sire – dit le Prime Ministère, en regardant le morion au sol – mais considérez qu’il vaut sans doute mieux manger le feutre, qu’avaler l’acier, même damasquiné ».

    A quoi le Roy rétorqua son étonnement : « Je ne comprends point l’animadversion que le peuple éprouve contre ma royale personne ».

    Lors dict le Barbicole, qui avoit potassé sérieusement pour le Concours, et en gardait quelques bribes de souvenance : « Votre Majesté devrait penser au cynique dicton de Caucasie : « Je ne sais pourquoi ils me haïssent à ce point, je ne leur ai jamais fait de bien »…

    Voyez, ma cousine, combien je suis au fait ! mais gardez ces épisodes sous le manteau, sauf à dénoncer mes aviseurs… et gardez aussi votre affection à celui qui demeure votre tendre cousin
    BR

      1. Hussard Bleu

        Il est superfétatoire de réclamer “Encore”, blonde amie : objectivement, mes munes de pastiche sont fort loin d’être épuisées, en l’état de la gestion calamiteuse de toute cette affaire, dont l’issue est encore douteuse, et les possibilités comico-littéraires infinies !

        Petit quiz pour ceux qui lisent autrement que rapidement : dans ce dernier pastiche se cache un Grand Cru de Bourgogne. Qui l’a identifié ?

    1. Jules

      Tu m’as devancé, je ne connais pas du tout son matériel mais je ne supporte les plagieurs.
      Lorsqu’il s’est fait épingler par copycomic, j’ai abandonné l’idée de m’y intéresser.

      1. bibi

        Vous pensez quoi d’Handel qui a plagié Urio pour l’écriture de son Dettingen Te Deum?
        Je précise que faire cela à l’époque était considéré comme un hommage, et il est fort probable que sans cela que l’œuvre d’Urio serait aujourd’hui probablement inconnue.

        1. Jules

          Je n’en ai aucune idée, je ne connais ni l’œuvre ni les auteurs ni le contexte.
          Disons que c’est une vision très subjective.
          La frontière entre inspiration, hommage et plagiat peut-être flou. Du coup tout est sujet à interprétation.
          Dans le cas des comiques épinglés qui reprennent des sketchs complets mot pour mot, c’est juste fétide.
          Néanmoins, reprendre une chute et la réadapter à sa sauce peut être légitime. “Les bons artistes copient, les grands artistes volent”.
          C’est un peu au cas par cas selon la sensibilité du moment 🙂

    2. douar

      Coluche était aussi un plagiaire hors pair, on a tendance à l’oublier. Par exemple, tous les hommes sont égaux, mais certains le sont plus que d’autres , pompé sur Orwell (Animals farm).
      Personne ne lui en tient rigueur et lui même le reconnaissait.
      Mais à l’époque, internet n’existait pas.

  3. Xav D

    un autre humoriste pas politiquement correct, c’est Gaspard Proust… I Il a l’avantage d’être slovéno-suisse… et ne mâche pas ces mots… je recommande !

    1. petit-chat

      +1 (Dommage : un seul spectacle)
      Et l’incontournable Dieudo que d’aucun n’aura oublié de mentionner, sauf à croire que c’est politiquement incorrect de le citer, naturellement.

  4. Jacques Huse de Royaumont

    Excellent, pas étonnant que Taddeî (avec 2 d) en ait parlé. C’est un des rares journalistes qui ambitionne de bien faire son travail. D’ailleurs, il s’est fait virer.

  5. Duff

    J’ai vu Walter au point virgule avant qu’il ne soit connu et ne fasse de la radio. Je m’étais dit, tiens soit la pierre précieuse se polit et il sera très grand soit il rentrera dans le moule pour passer à la radio, france Inter par exemple… Drôle de parcours!

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