La libéralisation des communications est acquise. Le monopole de France Télécom n’est théoriquement plus. En pratique, l’opérateur, jouant des coudes, de l’intimidation, de la mauvaise foi et de la mauvaise volonté arrive tant bien que mal à conserver ses clients. Jamais le terme « captif » n’aura été aussi bien employé…
D’après un récent sondage, 61 % des français seraient prêts à quitter France Télécom. En outre, la principale motivation d’un abonnement à une offre de dégroupage total semble être liée au coût mensuel de l’abonnement téléphonique de base chez l’opérateur national… Pourtant, devant l’efficacité de l’ex Monopole d’Etat, on ne peut qu’être surpris de ces désirs aussi marqués de changement.
Incroyable : les Français, qu’on présente souvent dans les médias comme très attachés à leur Système -que le monde ne nous envie pas-, ne sont pas prêts à aider une belle entreprise et ses pléthoriques retraités à passer le cap douloureux de la libéralisation totale, en conservant coûte que coûte leur abonnement, vache à lait de l’opérateur. Rendez-vous compte : si 61% des abonnés de FT venaient à se faire la malle, il est clair que l’entreprise (qui doit, rappelons-le, rembourser la dette laissée par Bon, et continuer à batailler sur le segment beaucoup plus concurrentiel du haut débit) serait dans une fort mauvaise posture que ses équipes marketings, armées de leurs petites livebox tressautantes et buggées, auraient bien du mal à améliorer.
Par symétrie, on pourrait se poser la question de savoir quel pourcentage de ces mêmes Français serait d’accord pour conserver leur « abonnement » à la Sécu.