Même la Commission Européenne en vient à la conclusion que la plupart des Français partage à présent : Chirac est un dangereux populiste, manipulateur, anti-européen et franchement de gauche.
Le plan social de HP, qui est rapidement devenu l‘affaire HP, a permis à notre GalouzoMan de se servir de son arme fétiche : sa langue. Comme d’habitude avec les événements d’actualités, il a réussi d’une part à réagir à chaud, et d’autre part, à mettre de l’huile sur le feu d’une situation qui n’en avait pourtant pas besoin. Histoire d’étendre le domaine de la lutte au delà des frontières françaises, il a impliqué la Commission Européenne, en lui demandant en substance d’ « intervenir » pour bloquer le plan social.
Evidemment, la Commission Européenne a clairement répondu qu’elle n’avait aucun mandat pour agir (ce qui est exact), et qu’elle ne pouvait que laisser se régler ce problème au niveau franco-français (ce qui est normal).
Cela n’a pourtant pas suffi : son pygmalion, le grand Chirackam, dit Le Rouge au vu de ses dernières positions de plus en plus gauches, a bien vite décrêté que la Commission (qu’il vilipende par ailleurs dès qu’il le peut) devait agir pour régler ce problème.
Au final, le petit Jose, président de la Commission, à qui on n’en raconte pas, non mais tout de même, a dénoncé mardi soir les « dérives populistes en Europe » en matière de politique économique et sociale ; il s’est gardé de citer le nom du président, mais pour de nombreux observateurs, il pourrait s’agir d’une allusion directe aux récents propos du patron de l’Elysée (non, sans blagues).
Quand on connaît de surcroît la position de plus en plus délicate de la France, arcboutée sur ses « principes » et « son modèle social que le monde lui envie » qui la mène à un immobilisme d’airain, distribuant les leçons de morales en Europe et outre-atlantique, on ne pourra qu’apprécier à sa juste valeur la prise de becs des deux présidents.
Il semble évident qu’en tout cas, la France, la vraie, celle qui travaille, va encore devoir souffrir (en silence : pas de grève pour les bosseurs) des conséquences des exactions et propos débiles de son président-banane, tout en supportant l’immobilisme de son premier ministre xyloglotte jusqu’à la prochaine pantalonnade de 2007.
Depuis Giscard, la France a clairement marqué le retour d’une certaine aristocratie au pouvoir. Avec Chirac, nous en arrivons déjà aux résultats les plus sordides d’une lignée beaucoup trop consanguine. Outre un nécessaire renouvellement des élites (et n’importe qui pourrait faire l’affaire, tant le niveau est maintenant bas), le renouvellement des idées mêmes en politique passe lentement du stade Besoin Urgent au stade Besoin Critique. Espérons qu’aux prochaines élections, un sursaut se produise vraiment, pour éviter d’atteindre le stade suivant, Trop Tard…