Application concrête du réchauffisme

Le rapport du GIEC sur le réchauffement climatique est à peine sorti, encore tout chaud des rotatives, que déjà les petites fourmis collectivistes s’agitent et reconstruisent le monde à l’image de ce qu’elles prennent pour vérité absolue. Dans un bel ensemble où les gens prétendûment de droite sont rejoints par les gens prétendûment de gauche, on voit s’associer dans un coeur touchant de spontanéité et d’honnêteté des Chirac (trémolo dans la voix, appelant à un sursaut mondial pour aider les petites plantes vertes) avec des Delanoë (trémolo dans la voix, appelant à un sursaut municipal pour aider les petits vélos) pour imposer à tous leur vision éthylique socialiste.

Jadis, les motivations des écolos standard semblaient claires : éradiquer de la surface de la planète la pollution humaine, réelle ou fantasmée, ou, pour les plus fanatiques d’entre eux, supprimer la pollution et l’humanité, l’une n’allant pas sans l’autre et inversement.

De nos jours, ultra-récupérés par les politiques, leurs intentions apparaissent beaucoup plus floues. Ainsi, l’agenda écologique de Delanoë ressemble à s’y méprendre à une guerre ouverte contre certains de ses administrés motorisés : avec le nouveau Plan de déplacements de Paris (PDP), les politiciens ont enfin trouvé un angle d’attaque palpable et directement utile à leurs fins pour bénéficier des retombées médiatiques de l’hystérie réchauffiste.

L’idée de base est simple, voire simpliste : puisqu’il y a réchauffement, puisqu’il est humain, puisque c’est la voiture qui provoque toute cette pollution, puisque le traffic augmente dans Paris, il faut éradiquer l’automobile de la capitale.

Le maire et son équipe décrêtent donc dans leur grande lucidité que d’ici 2020, le traffic devra baisser de 40%. Pourquoi pas 30, pourquoi pas 50 ? Peu importe. 40 ce sera. Bien avant de nouvelles autoroutes, de nouveaux passages ou bien encore avant l’utilisation de nouvelles techniques, on construira en premier lieu un terme novlangue qui sent bon le métal brossé et les jantes alliages, celui d’ axes civilisés.

De mon jeune temps, on appelait ça route. Mais route, ça rime avec croute, broute et prout. Ce n’est pas branchouille. Va donc pour axe civilisé, qu’on opposera donc aux rues, avenues et autres voies, pas civilisées, où les transports bruyants, pétaradants et polluants écrasent de la crotte et du passant innocent dans des décibels mécaniques et méchants.

L’axe civilisé sera donc un hâvre de paix donnant la priorité aux bus et aux vélos, permettant ainsi aux joyeux salariés venant des 50 ou 60 kilomètres à la ronde, le jarret frétillant, de pédaler frénétiquement dans les couloirs de bus. On imagine sans peine le teint rose, les yeux pétillants et la santé vitaminée des cyclistes matinaux après 45 km de pédalage sportif depuis chez eux, s’enquillant avec bonheur derrière des bus discrets et précautionneux, ou, alternativement, le soir, les mêmes cyclistes, encore vifs malgré leur courte journée de 4h (28H/semaine oblige), reprennant leur destrier d’acier pour pédaler derechef derrière des bus toujours aussi discrets et précautionneux.

Soyons honnêtes : avec ce principe simple, si Delanoë ne participe pas vraiment au désengorgement de la capitale, il entretient en revanche un taux de mortalité élevé parmi les cyclistes, ce qui aide notoirement la branche retraite de la sécu dont notre pays a bien du mal a équilibrer les dépenses.

De la même façon, pour compenser la perte de voies pour les automobiles, le PDP propose d’augmenter le nombre de taxis ; dans le monde merveilleux des collectivistes, il suffit en effet de décider d’accroître un marché pour que celui-ci augmente, et ce, quelles que soient les taxes et vexations fiscales qui le grèvent. En plus, c’est bien connu : les gens qui prennent actuellement une voiture pour venir travailler à Paris intra-muros sont tous des nababs, des diplomates fortunés, des dirigeants d’entreprises cotées en Bourse, ou des cadres sups à cravate jaune, qui vivent dans la verte campagne des banlieues alentour pour le charme cossu des petites étendues d’eaux, des parcours de golf et des pique-niques improvisés. Prendre le taxi sera donc à leur portée financière, cela va de soi…

Ce qui est intéressant, dans tout ce fatras de dirigisme à la sauce moraline, c’est d’une part l’utilisation éhontée d’un rapport foutraque pour faire passer la pilule, et l’amnésie complète qui a présidé à la présentation de ce projet.

Foutraque, le rapport ?

Oh ! Que n’ais-je dit là ! Moi, petit vermisseau inculte (et pas climatologue pour deux sous), j’ose coller un tel adjectif sur un si épais document signé par d’illustres scientifiques… Pourtant, force est de constater qu’aucun modèle de prédiction utilisé pour nous asséner la Vérité ne prend en compte le principal gaz à effet de serre, la vapeur d’eau. C’est gênant. Pourtant, aucun modèle ne prend en compte l’activité solaire dont les effets sont palpables de jours en jours. Pourtant, aucun modèle ne semble fichu de fournir une bonne précision ; jugez plutôt : les prévisions des températures de surface pour 2100 trouvées dans le rapport de cette années s’échelonnent désormais sur une fourchette 1,1-6,3 °C (ça fait 5.2°) alors que les écarts possibles calculés en 2001 faisaient état d’un écart de 4.4° (1,4-5,8 °C). Dans quelques années, à ce rythme, l’imprécision sera telle qu’on ne pourra plus guère que prévoir le temps qu’il faisait…

Amnésique, l’équipe de la Mairie qui persévère dans l’erreur ?

Il faut croire : alors que partout, elle fanfaronne sur des chiffres fabuleux (au sens premier) d’une diminution de la pollution parisienne liée à la politique clairvoyante et casse-couille courageuse du maire, l’usager reste pour sa part moins que convaincu d’une amélioration de son air que Delanoë s’emploie à lui pomper. Et l’usager a raison : les chiffres vantant les résultats semblent pour le moins étranges, les instances qui les ont préparés un tout petit peu acoquinées avec la Mairie, la méthode statistique … « novatrice ». Bref, tout ceci sent l’entourloupe.

D’ailleurs, un peu de bon sens suffit simplement à constater qu’il y a actuellement à Paris plus d’embouteillages qu’avant. Or, si une voiture qui roule, ça pollue, une voiture allumée qui ne roule pas, ça pollue encore plus et en pure perte.

Bref : oubliant donc avec une amnésie pratique et électorale le four quasi-total des mesures zécolos prises jusqu’à présent, le Maire utilise sans vergogne un rapport mal boutiqué mais politiquement bien utile pour faire passer une vision de la société où tout le monde roule à vélo, de la maman aux multiples moutards jusqu’à l’artisan-vitrier.

Schéma de société intéressant pour un socialiste puisqu’ainsi, il favorise clairement les riches qui vivent intra-muros ou ceux qui ont un accès aisé aux principaux transports en commun (et qui donc, payent le prix fort en immobilier). Pire, c’est un schéma boboïde presque caricatural en ce qu’il favorise les flâneurs, les piétons qui baguenaudent, ceux qui aiment visiter les musées, les cinémas, les monuments historiques, au détriment des salariés, des artisans, des livreurs, qui se déplacent parce qu’ils n’ont pas le choix ou que cela constitue une partie importante de leur travail.

En fait, Delanoë favorise surtout la population qui va croissant dans ce pays : celle des oisifs. Et, ce faisant, il rend la vie des autres plus misérable encore, jusqu’à leur faire choisir eux-même l’oisiveté. Petit à petit, une vérité fait jour : le réchauffement climatique est devenu le seul boulevard intellectuel praticable pour les collectivistes qui s’y engouffrent comme un seul homme, et qui leur permet d’atteindre la société dont ils rêvent…

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Commentaires3

  1. Sophie

    Bon,rien à voir avec le réchaufement de la planète, mais plus en rapport avec le Plan de circulation de Paris…: aujourd’hui 18 h accident corporel boulevard Saint Marcel : un bus arrêté, des secours partout : un piéton ou un cycliste blessé (gravement), des voitures, des ambulances, des bus etc… à l’arrêt, mais que fait Dela…noix….

  2. Emmanuel

    Si seulement le cycliste pédalait derrière le bus précautionneux!! Quand je prend le bus, le cycliste est devant le bus (dans un couloir, avec les voitures en contresens). Et voici notre bus coincé derrière le cycliste. Et quand la rue monte un peu… Heureusement que les cyclistes brûlent feux, stops, et priorités.

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