Ce vendredi, et malgré un réveil en fanfare (les enfants, c’est bien, mais ce n’est pas toujours de tout repos), je suis très content. Oh, bien sûr, ce ne sont pas les perspectives boursières remplies de CAC40 en déroute qui me mettent en joie. Ce ne sont pas non plus les informations maintenant quasi-habituelles, de routine pourrait-on dire, concernant le déficit budgétaire de l’état qui – étonnement, surprise, consternation, stupéfaction – est encore plus gros et plus joufflu que prévu, qui me remplissent de cette petite envie irrésistible de trépigner dans les couloirs, ou de porter un sourire jusqu’aux oreilles vissé au visage. Non, tout ceci aurait, vous vous en douterez, plutôt le don de m’agacer et de me conforter dans mon antienne « Ce Pays Est Foutu ». En revanche, quand j’ai appris ce qu’avait jugé le tribunal correctionnel de Toulouse concernant le leader altermondialeux des moustaches d’apparat, j’ai immédiatement pensé : « Champagne ! »
Eh oui : il y a parfois des petits moments de joie intense à la lecture d’une décision de justice. C’est rare : en général, la justice ne fait pas vraiment glousser, et quand elle provoque le rire, c’est souvent celui, nerveux, de désespoir ou d’agacement devant le décalage entre ce qu’on en attend et ce qu’on obtient.
Mais là, en apprenant que Joe La Moustache allait devoir débourser 18.000 euros, et que l’association de malfaiteurs dont il est le parrain allait elle aussi devoir casquer 32.000 euros, je n’ai pu empêcher ce sentiment de joie intense m’envahir les tréfonds. Pour fêter, j’ai repris deux fois du Coca-Cola capitalistico-impérialo-américain.
Il était temps. Cela faisait maintenant plusieurs années que les Destructeurs Impénitents de Propriétés Privées sévissaient en France sans qu’apparemment personne ne s’en émeuve. Il y avait bien sûr eu quelques mois de prison pour le plus gravement atteint des compulsifs de la casse, mais les quelques jours passés dans une cellule VIP à méditer ses agitations, avec la presse à l’entrée et la presse à la sortie ne semblaient pas lui avoir réellement fait passer l’envie de recommencer.
La sanction est donc tombée : ce seront des grosses poignées de fifrelins que notre joyeux marxiste-collectiviste devra verser au propriétaire pour la destruction de ses biens privés. A moins bien sûr que, utilisant le principe des jours-amendes, nos petits loustics choisissent plutôt la prison que l’argent…
Quel que soit le choix, on ne peut qu’admirer, sur le plan judiciaire, la présence d’esprit du tribunal qui a pris en compte le dommage réel constaté et entend donc faire obtenir au plaignant une réparation adaptée. En effet, la prison, si elle punit le coupable, ne rétablit que rarement la victime dans ses affaires. Avec une vraie possibilité de réparation en numéraire, on peut espérer que l’agriculteur retrouvera une partie du chiffre d’affaire qu’il a perdu par l’action terroriste entreprise par José et ses affidés.
Mais d’autre part, en choisissant cette méthode des jours-amendes, le tribunal a placé les partisans des actions musclées dans une situation où leur choix permettra assez clairement de mesurer l’étendue de leur hypocrisie. En effet, ces derniers affectionnent tout particulièrement les médias et le battage journalistique qu’ils peuvent provoquer par leurs incarcérations ; il y a donc fort à parier que ces individus peu fréquentables choisiront bien vite la prison plutôt que de sortir l’argent de leur poche. Et qu’ils utiliseront l’argument éculé (et surtout faux) qu’ils ne disposent pas de telles sommes pour justifier leur passage par la case prison, utilisant d’ailleurs cette dernière pour faire un maximum de foin aux cris pathétiques de la liberté d’expression mise en prison, de leur citoyenneté bafouée, des juges aux ordres des multinationales et de Sarkozy vendu au Grand Kapital (ou équivalent).
A titre personnel, je préfèrerai que José paye : cela lui coûtera certainement plus qu’une poignée de mois en pension au frais de la République. Au niveau de leur association, cela affaiblirai durablement leurs pénibles actions médiatiques, entreprises mafieuses d’intimidation ou leurs viols répétés de propriétés privées. Cela ferai aussi réfléchir les éternels suiveurs, arrière-garde docile du moustachu incontrôlable dont les finances ne sont certainement pas aussi étendues que celles de leur chef poilu – dont on peut se demander à bon compte, d’ailleurs, de quoi il vit exactement.
Mais c’est exactement pour ces arguments que je pense que notre Astérix de Prisunic va choisir de rembourser, au moins en partie, par des jours de prison :
- son entrée et sa sortie de prison seront une nouvelle aventure journalistique, et ce que veut le parrain, c’est faire connaître la puissance de son gang, tant il est assoiffé de ces paillettes médiatiques.
- il bondira sur l’occasion de se présenter à nouveau comme une victime sans le sou, peut-être en faisant appel aux dons du public, tel un Robin des Bois de pacotille dépouillant aimablement les pauvres pour continuer à vivre riche.
- il pourra toujours arguer que la victoire ayant été celles des multinationales déjà pleine de fric, il refuse de leur en donner encore plus, jouant ainsi sur la corde DonQuichottesque de ses démarches, « seul contre tous », « le David anti-OGM contre le Goliath Monsanto ».
Au bilan, cette décision sera l’occasion de mesurer l’ampleur exacte de la fourberie du paysan d’opérette. Après que la tension médiatique sera retombée, cependant, je ne serai pas surpris que l’altercomprenant remette ça.
Et pour le coup, ce sera alors le moment de mesurer la valeur et l’indépendance réelle du système judiciaire français. Car à ce moment, il ne sera plus possible pour le tribunal de temporiser encore et encore : il faudra bien coller ces nazillons de la semence au trou, pour lontemps.
Multi-multi-récidiviste, cela finit par se voir, non ?
Dites donc, c’est un progrès, vous n’avez pas fini votre billet par "Ce pays est foutu" : étonnant, non ?
Surtout qu’avec les peines-planchers, notre moustaphu va bientot risquer un petit paquet de temps au trou. Allez encore un effort messieurs les juges…
Avec un peu d’efforts, on pourrait même se faire un business de lui vendre de l’OGM à déraciner. Y a des marchés partout.
Conflit non-resolu avec papa…le papa de Jose est chercheur….sur les OGM.
moi aussi de mon coté, je note.
original comme billet, je n’en dirais pas plus.
le reste je le réserve pour plus tard 😉
et qui fait obélix sinon?