Licenciements de fonctionnaires : la crispation de la presse

Tiens, un frémissement de changement ! C’est ce que je me suis dit en tombant sur les petits articles, ici ou , qui relatent un vrai fait nouveau dans la déferlante quotidienne de bêtises pré-électorales : la loi, relative à la mobilité et aux parcours professionnels dans la fonction publique votée pendant l’été 2009 va bientôt entrer en application.

En gros, que dit cette loi ?

Plein de chose. Pour un assoupissement rapide, on peut la lire sur Légifrance, histoire de bien se confronter à la légèreté des productions de l’Assemblée : peu d’acteurs, et de longs, très longs monologues assez techniques et passablement casse-pied.

Dans le cas qui nous occupe, et si j’ai bien tout compris à cette législorrhée, c’est l’article 7, qui parle de réorientation professionnelle, qui nous intéresse dans le cas présent :

La réorientation professionnelle prend fin lorsque le fonctionnaire accède à un nouvel emploi. Elle peut également prendre fin, à l’initiative de l’administration, lorsque le fonctionnaire a refusé successivement trois offres d’emploi public fermes et précises correspondant à son grade et à son projet personnalisé d’évolution professionnelle, et tenant compte de sa situation de famille et de son lieu de résidence habituel. Dans ce cas, il peut être placé en disponibilité d’office ou, le cas échéant, admis à la retraite.

Dans cette partie, on parle du désir du législateur de faire en sorte que, lorsqu’un fonctionnaire occupe un poste devenu inutile, on lui propose un remplacement. La loi précise les conditions de ces propositions, leur nombre et les éventuelles suites en cas d’un potentiel échec de la réorientation.

On notera le « peut également prendre fin » ainsi que le  « il peut être placé ». On est, si je ne m’abuse, dans le domaine du « possible », pas du « devoir ». Bref : cette loi, votée, dit donc en substance que lorsqu’une réorientation a lieu, le fonctionnaire peut être déplacé / muté / réorienté, et que s’il refuse trois offres, il peut éventuellement être placé en disponibilité.

Pour information, et histoire de défriser les éventuels chafouins qui verraient dans ces dispositions d’intenables moyens de torture mis en place par l’Etat, rappelons que dans le privé, la plupart des contrats se signent sous condition de mobilité, que ces conditions sont, bien qu’encadrées, relativement larges.

Autrement dit, si le salarié refuse une ou deux fois une mission éloignée, il n’est pas absurde d’imaginer que la boîte le licencie. C’est donc la norme dans le monde normal (et pas seulement en France, mais, comme on s’en doute, partout dans le monde).

Or donc, l’état veut, basiquement, tenter d’appliquer le même principe pour lui-même.

Et là, c’est le draââame.

Pleurs et grincements de dents dans la fonction publique : « C’est terrible ce qui nous arrive ! L’État, qui veut nous épuiser à la tâche, va nous muter huit fois par an et on ne pourra pas refuser, car le refus est impossible, nous sommes ses esclaves et nous n’avons aucun autre avantage pour compenser c’est toribl, toribl toribl et à chaque fois qu’un fonctionnaire refusera d’être muté, l’État va tuer 1000 châtons ! »

Chatons sacrifiés sur l'autel du libéralisme

Si l’on écarte – posément mais fermement, faut pas se laisser emporter, hein – les aspects passionnels qui font couler de grosses larmes et qui font baver le maquillage des guichetières en préfecture, on se rend compte que tout ceci n’a rien de bien surprenant et qu’il y a cependant tous les ingrédients pour faire une belle brochette de manifestations musclées dans les prochains jours.

Pourtant, d’après Bercy, 6000 à 8000 fonctionnaires seraient concernés par an par une telle loi. Evidemment, c’est le double selon les syndicats. Et ceux-ci d’embrayer sur le refrain connu du « L’Etat veut diminuer le nombre de fonctionnaires par ce biais« .

Admettons que les syndicats aient raison sur les motivations et sur les chiffres.  Mettons donc 20.000 départ via cette loi en comptant très très large. Eh bien pourtant, le nombre de fonctionnaires augmenterait toujours : selon les derniers rapports, même en tenant compte des départs en retraite non renouvelés, la fonction publique continue de gagner des postes à un rythme de 40.000 à l’année. Dans le pire des cas dénoncé avec des petits cris et de l’eau dans les yeux des syndicalistes, le nombre de fonctionnaires augmenterait donc de plus de 20.000 à l’année. Zut et rezut, il va encore être difficile de faire pleurer dans les chaumières avec de tels chiffres.

Pourtant, que la motivation de l’Etat soit effectivement de diminuer le nombre de fonctionnaires par cette loi ou par d’autres moyens, force est de constater qu’avec une personne active sur cinq dans la fonction publique en France, il est grand temps de mettre l’appareil administratif français à la diète. Surtout si l’on tient compte à la fois des prestations fournies (toujours de plus en plus mauvaises) et le niveau général des salaires de cette fonction publique (toujours de plus en plus bas, semble-t-il).

Eh oui, amis fonctionnaires, réfléchissez : moins vous êtes nombreux, plus il sera facile de vous payer décemment ! Vous devriez donc, en toute bonne logique financière, être plutôt pour les départs en retraite et les mises en disponibilité de vos collègues devenus inutiles et impossibles à recaser parce qu’ils refusent obstinément tout changement dans leurs habitudes.

Non ? Trop cynique ?

Ah la la…

Maintenant, foin d’emballement, mis-à-part quelques grèves et une n-ième salve de grognements de la part des syndicats, cette loi et ce décret ne risquent finalement pas de changer grand-chose dans la routine habituelle de l’administration, de son grossissement et de la descente toujours plus profond du niveau général des services rendus à la population depuis longtemps branchée à la trayeuse automatique.

En revanche, il y a fort à parier que le dépoussiérage de cette loi passée en catimini en plein été 2009 a, une fois encore, tout à voir avec les régionales et la volonté pour le camp des socialistes de droite de montrer à ce qui leur reste d’électorat qu’ils font des choses pour lutter contre cette obésité étatique.

On peut tenter de les croire.

Pour ma part, je trouve ça trop timide, trop tard.

CPEF.

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Commentaires70

  1. vic

    La France a de la marge en comparaison avec la Grèce. La-bas c’est 1 emploi sur 2 comme fonctionnaire. On comprend mieux la faillite qui les guète, nous avec 25% cela sera un peu plus tard…
    C’est vraiment une plaie ces syndicats à ne jamais être objectif dans leur jugement.

    1. location véhicule

      Y’en a que ça ne dérange pas apparemment de penser que les générations futur seront dans la m… c’est triste mais j’ai l’impression que plus je vieillis plus je me dis aussi mais pourquoi je prendrais pas aussi une petite part du gâteau en douce… c’est facile de se laisser aller wake up !

  2. Mr T

    Quand je pense que je me suis tapé ce matin 2h d’un cour appelé « politique économique » avec un connard (je vois pas d’autre mot qui convient mieux) qui nous vante les bienfaits du syndicalisme et du déficit décomplexé ; qui présente les spoliations orchestrées par le New Deal (Gold Act notamment) comme de la relance keynésienne, et la crise de 29 comme l’oeuvre exclusive de méchants capitalistes avares en salaires distribués.

    Ben voyons. Quand je constate qu’un mec comme ça est prof d’économie, je me dis que lui et ses semblables finiront bien par avoir la peau de la civilisation, si ce n’est pas déjà fait.

    1. Mr T

      Woops il y a un ‘ce matin’ en trop dans ma première phrase. Merde y a pas de fonction éditer. x)

      Mais je peux corriger 🙂

  3. wijngaards

    Seul un gouvernement de gauche peut modifier quelque chose sinon on aura plusieures millions soit enseignants soit autre fonctions publique dans la rue.
    Pour mémoire, l’échelle mobile fut suprimé par nos gauchos sous mitterand.
    c’est pour cela que Dieu n’a pas voulu supprimer le diable parce que il en a besoin pour son oeuvre .
    personelement je préfère rester dextre que senestre , ce dernier donne d’ailleurs aussi le mot sinistre.
    voir plus chapitre fiat lux dans nomdundieu.com.

  4. DoM P

    En attendant, la gabegie économique de l’état commence à se faire sentir.
    Je connais une étudiante dont la bourse, d’ordinaire versée en début de mois, le sera désormais en fin. Ce qui facilite ses comptes, sans aucun doute. 15 jours après, j’apprends que le versement de l’APL connaît des ratés également. Et puis certains centres d’allocations familiales ferment carrément leurs portes pour… Un mois! Trop de dossiers à traiter, disent-ils.
    Ca sent le sapin ou je ne m’y connais pas…

  5. Mr T

    Pour rire un peu : http://fr.news.yahoo.com/4/20100202/tts-france-deficit-ca02f96.html

    Notez qu’au delà des prévisions fantaisistes de notre sinistre du Budget, on parle bien de réduction du déficit, jamais d’équilibre voir (Oserai-je ?) de réduction de la dette.

    Dans un autre registre, au cas où ça ne semblerait pas encore assez évident, voici à quoi ressemble le candidat pré-désigné pour être élu en 2012 (enfin, si ce foutu pays reste entier d’ici là, ce dont je doute de plus en plus) : http://fr.news.yahoo.com/4/20100204/tts-france-presidentielle-sondage-ca02f96.html. C’est sûr, ce pays est foutu.©

    1. Au passage, on notera le message subliminal de Yahoo pour les lecteurs :

      DSK candidat, DSK en 2012, c’est la catastrophe au PS

  6. adnstep

    Je ne suis pas fonctionnaire, mais assimilé. En 21 ans de carrière, j’ai changé 9 fois d’affectation. Vous pouvez faire mieux dans le privé ?

    Et je confirme, qu’effectivement, comme chez FT, muter les gens en fin de carrière est une bonne méthode pour les pousser vers la sortie. Quand vous avez des enfants en première ou terminale, une conjointe qui a un emploi, et qu’on vous mute à 600km de là, avec des conditions de logement difficiles (en région parisienne ou près des grandes métropoles) ou que votre conjointe va pouvoir aller pointer au chômage (dans de plus en plus de coins de moins en moins reculés de notre belle fRance), et que vous êtes à trois ans de la limite d’ages, vous vous posez la question. Et si vous partez, c’est tout bénef pour l’état.

    Ceci dit, le texte prend en compte ces contraintes : « …lorsque le fonctionnaire a refusé successivement trois offres d’emploi public fermes et précises correspondant à son grade … et tenant compte de sa situation de famille et de son lieu de résidence habituel ».

    Mais vous savez bien comme moi que la parole de l’Etat…

    1. Monoi

      La difference entre le prive et le public, c’est que sans prive, il n’y a pas de public (sauf a faire du deficit et de la dette, qui devra etre payee par le prive).

      On a toujours tendance a l’oublier quand on est dans le public, d’ou les reflexions du genre « vous pouvez faire mieux dans le prive ».

      Alors je ne ressens pas particulierement vos difficultes, d’autant plus que comme vous dites, le texte prevoit de toutes facons qu’on ne puisse forcer personne. Ou vous etes utile la ou vous etes, et dans ce cas la gestion publique laisse a desirer (pas vraiment une surprise) si on vous demande de demanager, soit vous ne l’etes pas, et dans ce cas, pourquoi pourriez vous rester?

    2. @Adnstep : faire mieux dans le privé ? Oui. Il y a des gens qui changent une fois tous les ans, environ. De poste, de société, voire de ville. Il y a des travailleurs intérimaires qui font des missions de 3 à 6 mois, pendant 20 ans. Et il n’y en a pas qu’un ou deux en France…

      Mais de façon générale, je ne vois pas exactement ce que vous reprochez au système : on vous garantit l’emploi, en échange de quoi, on peut vous trimballer d’un bout à l’autre du pays. C’est ainsi. Et cette garantie de l’emploi se traduit directement par des avantages (financiers notamment : prendre un prêt bancaire ne supporte pas les mêmes assurances qu’un salarié du privé, la location d’un appartement est plus simple puisque le propriétaire sait que vous n’aurez pas de difficultés à payer régulièrement, etc…).

      En définitive, les désavantages (mutations, insécurité juridique liée au fait de travailler pour un employeur qui écrit ses propres lois, …) sont compensés, largement, par les avantages : tant et si bien que sinon, les gens, majoritairement, fuiraient cet employeur pénible – ce qui n’est pas du tout le cas. C’est assez dur à admettre, mais force est de constater que les gens apportent une grande valeur au fait de travailler pour l’état. Vous ne partagez pas ce point de vue, mais statistiquement, vous êtes sous-représenté…

  7. Flak

    he les boyz, il est 7 heures du soir ici, je vais aller a la poste pour poster des colis 😀
    je vais pas trop me presser, ici la poste elle ferme a 9h du soir mdr ptdr lol roflcopter

  8. Théo31

    « Vous pouvez faire mieux dans le privé ? »

    Bah oui, c’est très facile : suffit d’être intérimaire.

  9. Mr T

    Rofl lmao Flak. Ah ça me fait penser, un colissimo qui tient dans la boîte aux lettres m’a été envoyé vendredi dernier, on est… vendredi tiens et toujours pas trace de celui-ci. Et j’ai même pas de numéro de suivi en ligne, youpi. A coté de ça UPS traverse l’Europe en deux fois moins de temps pour moins cher. Cherchez l’erreur.

  10. balot

    Toujours l’éternel combat mis en avant : fonctionnaires contre employés du privé. Toujours les mêmes salades avec sauce différente à chaque fois. Toujours les mécontents qui en veulent à ceux qu’ils pensent mieux logés.

    Bah non, même pas. Simple remarque de base : l’employeur étatique, qui a le pouvoir de modifier la loi à la volée, change la donne pour calquer ce qui existe dans le privé. Ceux qui subissent son régime peuvent donc a/ accepter ou b/ refuser. Dans le second cas, ils peuvent donc partir. La situation intermédiaire « Je veux travailler pour l’état et je ne veux pas que ça change » étant impossible, on assiste à des mouvements de danseuses effarouchées pour cacher l’hypocrisie de la manoeuvre.

    Toujours les râleurs pour rappeler preuves à l’appui le bien fondé de leur pensée. Etc. Bof ! Dans ce débat sans fin, rien de nouveau à l’horizon. Ceux qui en parlent le plus (des fonctionnaires) ne connaissent que de loin ou brièvement le statut, les fonctions, le contexte…

    Pure supposition basée sur du vent. Autrement dit, un non-argument. En outre, parfaitement réversible : bien que ne sachant pas qui vous êtes, je suis sûr que vous en savez moins long que moi. Voyez ? Fastoche. Suffit de l’écrire.

    Juger, bel objectif. Mais pour servir quoi ? L’herbe est toujours plus verte dans le pré à côté.

    Expression facile, mais lorsque l’herbe est effectivement plus verte ailleurs, se cacher derrière un dicton ne renverse pas la réalité. Fait : 70% des étudiants actuellement en France veulent devenir fonctionnaires. Fait : un prêt bancaire accordé à un fonctionnaire coûte moins cher à ce dernier qu’à un salarié du privé. Fait : un fonctionnaire obtient plus facilement en moyenne une location qu’un salarié du privé. Fait : les fonctionnaires ont une meilleure retraite en moyenne à dernier salaire équivalent. Etc.

    Nous avons toujours le choix : celui de servir l’état (fonctionnaire) ou celui de servir des enjeux économiques (privé). Chacun fait son choix en fonction de son chemin, ses expériences. Servir les enjeux économiques a ses qualités et ses défauts. Celui de servir l’état aussi. Allons dans l’absurde : pourquoi ne pas imposer à toutes les entreprises privées des grilles communes de rémunération (temps à passer dans chaque échelon, primes fixes, carrière réglementée…).

    Pourquoi pas ? Parce que ça ruinerait les entreprises, que ça déjà été tenté, et que ça a foiré. Des dizaines de fois. La réponse « Parce que ça foire » devrait suffire pour répondre, non ?

    Pour avoir fait les deux, fonctionnaire n’est pas l’image idyllique que le privé en a. Oh je sais, tout le monde connaît un ou des fonctionnaires, tout le monde connaît le système. Et bien alors, pourquoi tout le monde n’essaye pas d’être fonctionnaire puisqu’il n’y a que des avantages ? Certains me diront « j’ai essayé le concours sans succès », ceux là seront aigris et chercheront des prétextes à leur échec.

    Mais regardez les chiffres : la fonction publique s’agrandit sans cesse, c’est donc bien qu’un nombre croissant de gens veulent et parviennent à y rentrer, non ? La quantité d’inscrits aux concours augmente aussi, c’est là encore que ça doit représenter un avantage quelconque, non ? Rendez-vous à l’évidence : si tout le monde ne veut pas être fonctionnaire, actuellement, en France, un nombre croissant de personnes tentent de le devenir. C’est donc que ça offre des avantages, non ? Ou alors, c’est que vous considérez vos congénères comme des abrutis qui n’ont rien compris. Ce n’est pas très charitable.

    D’autres ne veulent pas. Ah ? Alors pourquoi critiquer et juger ?

    Je ne veux pas manger de sandwich au caca, et je pense pouvoir tout de même être suffisamment qualifié pour critiquer cette recette de cuisine nauséabonde, non ? C’est quoi, cet argument du pauvre « Tu veux pas en être / tu n’en es pas, donc tu n’as pas droit au chapitre ? »

    Vous oubliez un facteur essentiel : qui les paye, ces fonctionnaires, si ce n’est, justement, ceux qui n’en font pas partie ? Merde, quand je paye quelque chose, j’ai le droit de dire ce que j’en pense. Surtout quand le service rendu pour mon argent est tout pourri.

    Il est rare d’entendre un fonctionnaire critiqué le privé et vouloir que cela change.

    Vous plaisantez ? N’importe quelle manifs d’un service public et c’est ouin-ouinage sur ouin-ouinage sur les méfaits du capitalisme, de l’entreprise privée qui fait rien qu’à broyer des salariés etc etc… Faut vraiment avoir de la merde dans les yeux et les oreilles pour ne pas entendre les hurlements assourdissants de ces fonctionnaires qui n’arrêtent pas, jour et nuit, dans les rues, sur les ondes et dans les journaux, de critiquer les entreprises privées. Surtout, d’ailleurs, celles qui font des profits !

    Servir l’état doit apporter à ceux qui en ont fait le choix quelques avantages,

    Servir l’état doit apporter un salaire. Point. Ça s’appelle un job. Le reste, c’est de la fanfreluche de gamin gâté.

    si au niveau carrière les lois fixent la donne, ils pouvaient espérer d’autres mesures compensatoires. Quant à ceux qui trouvent que le service public n’est pas à la hauteur de leurs espérances, qu’ils aillent demander des comptes à l’Etat et non à ses serviteurs.

    C’est précisément ce qu’ils font. Et comme on ne les entend pas, jamais, ils montrent les crocs, de plus en plus. Ne vous étonnez pas, ensuite, de leurs réactions. Qui sème le vent …

  11. peuples

    je suis bien d’accord avec ton point de vue technique. mais la société, la vie, nos vies ne sont guère techniques si je peux en juger par mon expérience.

    Je voudrais te faire part, d’un cas qui m’est cher puisqu’il s’agit de ma soeur. Je ne ferai pas de billet à ce sujet.

    Ma soeur est instit’, professeur des écoles on dit aussi me semble t’il. Et ma soeur lors de son déménagement en 2003, pour des raisons professionnelle: mutation de Lyon vers le lot et garonne s’est séparé de son ex-mari. Elle l’a foutu dehors pour être plus précis. Il l’a alors tellement fait chier, qu’elle a fait plusieurs séjours en Hopital psychiatrique, les enfants gardées par leurs grands parents.
    Une maladie Bipolaire qu’elle n’accepte toujours pas a été detéctée et les toubibs ne savent trop quoi faire et comment solutionner

  12. peuples

    oups erreur de saisie

    bref une fois la maladie bipolaire détectée, et alors qu’elle était instit’ depuis plusieurs années. son employeur l’EN ne souhaite plus la reprendre. Elle souhaite pourtant continuer son métier. L’EN lui a proposé d’autres fonctions qu’elle ne souhaite pas. Elle est en disponibilité depuis 2003 avec quelques centaines d’euros par mois pour elle et ses 2 enfants.

    je suis donc ravi de savoir qu’une loi spécifique va pouvoir permettre à l’EN de virer ma soeur. La maladaie psychiatrique défie souvent la raison la plus élémentaire de la famille entourant ces personnes, tout comme de nombreux poltique ayant été atteint de cette maladie J.Chirac et vraisemblablement le président actuel.

    la raison est culturellement une de nos fixettes nationales. Et pourtant, nous ne sommes pas fait de ce bois là !

    1. Le cas que tu décris est un peu particulier puisqu’à une mutation s’ajoute un problème familial et une maladie psychiatrique. De façon générale, on ne fait pas et on ne doit surtout pas faire une loi sur les cas particuliers, surtout lorsqu’ils sont particulièrement compliqués (hard cases make bad law, comme disent les juristes anglo-saxons). Le principe général de la loi reste, malgré tout, logique. Le cas de ta soeur doit exister, malheureusement, à des milliers d’exemplaires, dans le privé, et doit se terminer assez souvent de la même manière, par le licenciement.

      Ici, la loi (et le décret) rapproche le traitement général des mutations dans le public de ce qui est observé depuis toujours dans le privé. On tend vers l’égalité en droits (bien qu’on en soit encore loin), ce qui me semble être, à tout le moins, un pas dans la bonne direction, notamment pour décrisper les relations public / privé.

  13. maurice b.

    > Ceux qui en parlent le plus (des fonctionnaires) ne >connaissent que de loin ou brièvement le statut, les >fonctions, le contexte…

    Détrompez-vous ! Ils savent de quoi il retourne, puisque la plupart des intervenants sur ce blog sont (très probablement) des fonctionnaires qui critiquent le gouvernement et la France… qui assurent leurs salaires. Des gens travaillant dans le secteur privé, ne disposent pas de temps libre, pour lire les blogs et étaler leur prose.

    Mon brave momo, vous vous plantez. Mais comme c’est une constante chez vous, ça reste rigolo.

  14. adnstep

    « La différence entre le prive et le public, c’est que sans prive, il n’y a pas de public (sauf a faire du déficit et de la dette, qui devra être payée par le privé). » : lacunaire et naïf. Sans la commande publique (donc le déficit), il y aurait beaucoup moins d’entreprises privées également. Que ce soit dans l’artisanat (par exemple pour la réparation des véhicules d’une mairie, la réfection des murs d’une école, jusqu’à la commande d’une cinquantaine de porteurs tactiques à un gros industriel de la défense). Bref, trouvez d’autres arguments. On a toujours tendance a l’oublier quand on est dans le privé, d’où les réflexions du genre “vous pouvez faire mieux dans le public ?”.

    « Alors je ne ressens pas particulièrement vos difficultés » : je n’ai pas de difficultés. Je n’ai jamais aimé rester trop longtemps au même endroit. Je vous parle juste de la réalité. Un cadre de 50 ans est moins mobile qu’un de 30. L’entreprise privée aura toujours la possibilité de s’en débarrasser. Les cadres de l’entreprise privée France Télécom semblent avoir, d’ailleurs, les même problèmes. Et pour les résoudre, le nouveau patron a décidé des mesures diamétralement opposées à celles mises en place par son prédécesseur. Comme quoi, même dans le privé, on peut apporter des solutions différentes à un problème.

    « @adnstep : faire mieux dans le privé ? Oui. Il y a des gens qui changent une fois tous les ans, environ. De poste, de société, voire de ville. Il y a des travailleurs intérimaires qui font des missions de 3 à 6 mois, pendant 20 ans. Et il n’y en a pas qu’un ou deux en France… » : la réalité, c’est qu’une si une grande majorité de cadres accepterait un poste les obligeant à s’absenter trois jours par mois ou plus (76%), rares sont ceux qui acceptent de changer de domicile (39% seulement acceptent d’être mutés).

    Seulement un cadre sur trois en France (34%) effectue des déplacements professionnels de deux jours ou plus, au moins une fois par trimestre (contre 11% en moyenne pour tous les salariés).

    Les croyances et les dogmes doivent être combattus, quels qu’ils soient, même les dogmes libéraux.

    Encore une fois, vous seriez surpris, si vous connaissiez un peu mieux la fonction publique, de savoir qu’on effectue plus de déplacements que ça, dans certains ministères.

    « Mais de façon générale, je ne vois pas exactement ce que vous reprochez au système : on vous garantit l’emploi, en échange de quoi, on peut vous trimballer d’un bout à l’autre du pays. C’est ainsi. » : tout à fait, et je ne reproche rien au système. J’ai fais un choix, qui n’est pas définitif d’ailleurs, puisque, comme nombre de mes collègues, rien ne dit que je n’irai pas travailler un jour dans le privé. Croyez-moi, nous n’avons pas de mal à trouver des employeurs qui nous embauchent pour notre savoir-faire et notre carnet d’adresses. Je conteste seulement votre vision erronée de la fonction publique, qui me paraît par trop réductrice, et votre vision « idyllique » du privé (j’en aurai beaucoup à dire sur la soi-disant meilleure performance économique du privé, tout du moins c’est la vision que j’en ai a travers les entreprises avec qui je travaille au quotidien).

    « En définitive, les désavantages (mutations, insécurité juridique liée au fait de travailler pour un employeur qui écrit ses propres lois, …) sont compensés, largement, par les avantages » : ça dépend. Travailler pour le privé apporte d’autres avantages (meilleur salaire, ticket-repas, RTT, comité d’entreprise, PEE, et, ça va vous surprendre, stabilité de l’emploi !).

    « Toujours l’éternel combat mis en avant : fonctionnaires contre employés du privé. Toujours les mêmes salades avec sauce différente à chaque fois. Toujours les mécontents qui en veulent à ceux qu’ils pensent mieux logés. » : je souscris entièrement. Il n’y a guère de différences entre un cadre de la fonction publique et un cadre du privé. Ce que l’un gagne sur le plan du salaire, l’autre le gagne sur le plan de la sécurité de l’emploi, et vice versa. Pour le reste, c’est blanc bonnet et bonnet blanc.

    PS : la sécurité de l’emploi, ce n’est pas pour tous les fonctionnaires. Les contractuels n’en bénéficient pas. Et la fonction publique a de plus en plus tendance à embaucher, pour les catégories C, surtout, des contractuels qu’il est difficile de fidéliser, quand on veut les garder parce qu’ils sont bons.

    1. Fouyaya, c’est long. Rapidement :
      a/ « Sans la commande publique (donc le déficit), il y aurait beaucoup moins d’entreprises privées également. » : non. Relisez Bastiat, vitre cassée, tout ça.
      b/ utiliser FT comme exemple du privé, c’est comique.
      c/ entre les stats d’un sondage sur une hypothèse et la réalité, il y a un gros décalage. Cela s’appelle : besoin de manger. Quant à la tirade sur les « dogmes libéraux », elle est amusante mais complètement en décalage avec ce qu’on vit en France. Et pour ce qui est de bien connaître la fonction publique, ne présumez pas de ce que les gens savent ou pas. C’est une technique rhétorique un tantinet pénible.
      d/ je n’ai pas de vision idyllique du privé, ni du public. La différence essentielle étant que l’un paye l’autre et pas l’inverse, contrairement à ce que vous semblez croire avec votre « il faut bien des artisans pour réparer les voitures des mairies ». Le public, par nature et par définition, ne peut pas créer plus de richesses qu’il ne lui en est injecté et cette injection ponctionne le privé, seulement lui. A la limite, il peut faire aussi bien, mais pas mieux (là encore, par nature, pas par idéologie).
      e/ pour ce qui est du meilleur salaire, ce n’est plus vrai. Les salaires moyens du public ont dépassé les moyens du privé il y a quelques années déjà.
      f/ faudrait savoir. Le meilleur salaire est dans le public, ou le privé ? Tsk tsk.

  15. adnstep

    « Mais regardez les chiffres : la fonction publique s’agrandit sans cesse, c’est donc bien qu’un nombre croissant de gens veulent et parviennent à y rentrer, non ?  » : c’est peut-être un peu plus compliqué, non ? La fonction publique d’état diminue légèrement dans un pays par ailleurs en croissance démographique.

    Ce qui a explosé, c’est la fonction publique territoriale, due à l’empilement de strates administratives, et au clientélisme de nos élus, qui semble efficace par ailleurs, puisqu’ils réélus d’élection en élection. Blâmez-en les politiques qui nous dirigent depuis 40 ans, et leur médiocrité qui, finalement, n’est qu’un reflet de la nôtre.

  16. adnstep

    « Nous avons toujours le choix : celui de servir l’état (fonctionnaire) ou celui de servir des enjeux économiques (privé). » : en partie faux. Les deux sont étroitement liés, sinon, le lobbyisme n’existerait pas. Et le nationalisme économique non plus (vous avez déjà vu des grosses boîtes allemandes aider des PME françaises à l’export ?).

  17. adnstep

    « Vous plaisantez ? N’importe quelle manifs d’un service public et c’est ouin-ouinage sur ouin-ouinage sur les méfaits du capitalisme, de l’entreprise privée qui fait rien qu’à broyer des salariés etc etc… Faut vraiment avoir de la merde dans les yeux et les oreilles pour ne pas entendre les hurlements assourdissants de ces fonctionnaires « . Il y a longtemps que je suis blindé et que je ne les entends plus. Mais ils sont loin de représenter tous les fonctionnaires.

  18. adnstep

    a/ “Sans la commande publique (donc le déficit), il y aurait beaucoup moins d’entreprises privées également.” : non. Relisez Bastiat, vitre cassée, tout ça. ==> j’aime bien cet exemple, mais là, il est hors de propos. On ne parle pas de vitre cassée comme un fait positif qui va entraîner une activité économique, mais de savoir si la vitre cassée est publique ou privée. Que le mur à repeindre soit public ou privé, il faut bien le repeindre. Que le bureau soit public ou privé, il faut bien le nettoyer. Ou encore, une fois les moyens de production achetés, il faut bien les entretenir (certains penseront que ça coûte moins cher de les jeter et de racheter du neuf, dans certains domaines c’est d’ailleurs justifié). Il fut un temps ou, dans la fonction publique, on faisait tout soit même. Maintenant, nettoyage et entretien, par exemple, sont confiés à des entreprises privées. Le résultat est que les budgets sont en hausse et le travail moins bien fait. Il paraît que l’état y gagne à long terme sur la masse des retraites qu’il ne paye plus aux fonctionnaires qui faisaient cela avant. A voir, dans quelques dizaines d’années, quand on aura le recul suffisant.

    b/ utiliser FT comme exemple du privé, c’est comique : ==> c’est la réalité du privé en France, non ? Des grosses entreprises qui, si elles n’étaient pas soutenues d’une manière ou d’une autre par l’état, ne pourraient pas gagner des parts de marché à l’étranger : http://bit.ly/bpxiYE

    Que cela ait une influence sur le déficit d’entreprises de taille moyenne compétitives, on peut y songer.

    c/ « entre les stats d’un sondage sur une hypothèse et la réalité, il y a un gros décalage. Cela s’appelle : besoin de manger. Quant à la tirade sur les “dogmes libéraux”, elle est amusante mais complètement en décalage avec ce qu’on vit en France. Et pour ce qui est de bien connaître la fonction publique, ne présumez pas de ce que les gens savent ou pas. C’est une technique rhétorique un tantinet pénible. » : ==> ce n’est pas une tirade sur les dogmes libéraux, juste un appel de bon sens. Mais j’ai du toucher une corde sensible ? Je suis d’accord quand vous fustigez l’anti-libéralisme primaire des classes médiatico-médiocres de notre pays, et que parler de dogmes libéraux, en France, serait passablement comique, si la réalité n’était pas si triste, mais, je le répète, je ne crois pas aux dogmes, fussent-ils libéraux. Et je ne crois pas qu’une règle appliquée pour la seule raison qu’elle a été écrite par un gars brillant dans un bouquin soit forcément efficace. Tout doit être tenté, mais quand ça ne marche pas, il faut arrêter et passer à autre chose, même si le dogme en souffre. Vous me direz, encore faut-il tenter…certes, mais appliquer des recettes libérales au seul prétexte qu’elles sont libérales ne me satisfait pas.

    Par exemple, prôner l’externalisation systématique ou la globalisation des marchés, au prétexte que c’est plus efficace économiquement, alors que dans certains cas la réalité vous prouve le contraire, fait plus de mal que de bien au libéralisme, car le seul enseignement qu’en tireront ceux qui subissent les dictats venus d’en haut c’est que c’est la faute du libéralisme, pas que c’est la faute de hauts fonctionnaires qui appliquent des demi-recettes toutes faites à mauvais escient pour plaire à leur chef.

    d/ « je n’ai pas de vision idyllique du privé, ni du public. » == ben on est deux.

    « La différence essentielle étant que l’un paye l’autre et pas l’inverse, contrairement à ce que vous semblez croire avec votre “il faut bien des artisans pour réparer les voitures des mairies”. » ==> Bon, mes études d’économie se sont arrêtées en terminale, je ne prétend pas donner des leçons. Vous avez certainement raison, mais que vous voulez dire par « La différence essentielle étant que l’un paye l’autre et pas l’inverse » ? Location ou achat du parc automobile, systèmes d’information, location de bureaux, réfections des voies de circulation, maintenance des matériels, restauration du personnel… sans compter les audits, études, et autres, qu’on soit une entreprise privé ou une entité publique, les besoins sont les même. Vous voyez public et privé comme deux réservoirs dont l’un se déverserait dans l’autre. Je parle de services rendus entre des clients et des fournisseurs, que les uns ou les autres soient publics ou privés, seule doit compter la performance économique. Et dans ce domaine, les paramètres et facteurs à prendre en compte sont si nombreux que je ne préjugerais pas de la supériorité de l’un sur l’autre dans tous les cas.

    « Le public, par nature et par définition, ne peut pas créer plus de richesses qu’il ne lui en est injecté et cette injection ponctionne le privé, seulement lui. A la limite, il peut faire aussi bien, mais pas mieux (là encore, par nature, pas par idéologie). » : ==> je vais vous raconter une anecdote, vous me direz ce que vous en pensez. Disons que l’un de nos fournisseurs, une boîte informatique moyenne, nous a livré un logiciel. Ce logiciel n’étant pas vraiment fonctionnel (qu’est-ce qu’ils sont nuls dans le privé ! ;-)), nous l’avons repris de font en comble et avons développé ou fait développer les parties qui manquaient, amélioré certains aspects, etc, etc, jusqu’à avoir quelque chose d’abouti. Cette entreprise vend désormais ce logiciel avec les améliorations que nous y avons apporté. Évidemment, seule l’entreprise en profite. Comment intégrez-vous cet exemple dans votre théorie ?

    e/ « pour ce qui est du meilleur salaire, ce n’est plus vrai. Les salaires moyens du public ont dépassé les moyens du privé il y a quelques années déjà. » : vrai dans l’ensemble, faux pour les cadres. Par exemple : un cadre du privé entre 40 et 49 ans touche en moyenne 50 211€, un cadre catégorie A touche en moyenne 31 688€. (chiffres iFRAP)

    f/ « faudrait savoir. Le meilleur salaire est dans le public, ou le privé ? Tsk tsk. » : bon ça va, hein, je sortais de table, c’était la digestion, toussa, toussa.

    Disons que le meilleur salaire, pour un cadre, est généralement dans le privé (je ne compte pas les stock options et autres, je pense pense pas qu’il y ait tant de cadres qui en touchent, en dehors des grosses boîtes). Pour un patron, c’est moins évident : les salaires des hauts fonctionnaires se situent très en dessous de ceux des patrons de grosses entreprises et bien au dessus des petits salaires de moult petits patrons. Pour les fonctionnaires cat B, si on les compare aux emplois intermédiaires du privé, c’est vaste et compliqué. Pour la partie que je connais, les deux se valent à peu près. Pour les cat C, je suppose que leurs salaires sont un peu plus élevés que dans le privé.

    1. a/ tssss. Non. La dépense publique ne permet pas, jamais, de créer une richesse puisque pour dépenser, le public a d’abord besoin de ponctionner, tout le monde, indépendamment des désidératas de chacun. Ce n’est pas le cas du privé : ce dernier, par nature, n’implique que ceux qui le veulent. C’est fondamental. Vous pouvez tortiller le truc dans n’importe quel sens, si les « commandes du public » n’existaient pas, le privé serait plus riche du montant de ces commandes qui ne sont possibles que parce que l’argent dispo a été pris avant.

      b/ la réalité du privé en France, c’est soit des petites entreprises (l’écrasante majorité), avec 0 subventions et 0 état dedans, soit des grosses corporations avec l’état massivement investi (via le management ou avec des parts). Rien au milieu. Je ne suis pas sûr qu’on puisse parler, dans ce cas, de structures privées. Mais en tout état de cause, FT ne se qualifie qu’assez mal : structure héritée directement du fonctionnariat, état actionnaire à plus du quart, encore des contrats fonctionnaires en son sein… Pour le couplet « si l’état n’aidait pas, on ne gagnerait rien à l’étranger », cela revient à affirmer que le privé seul, en France, est tout minable (ce qui est couillu) ou admettre une capacité extraordinaire de l’état français à faire mieux que le privé seul (ce qui est encore plus couillu). La réalité étant en fait que le capitalisme d’état à la française et les grosses boîtes françaises sont les deux béquilles d’un même handicapé (sans l’une ou l’autre, il tombe) qui ne sait pas marcher d’avoir toujours eu des béquilles, justement.

      c/ « Tout doit être tenté, mais quand ça ne marche pas, il faut arrêter et passer à autre chose » : certes. Mais passer à autre chose alors que ça n’a pas été tenté, ou qu’on prétend l’avoir tenté histoire de mieux le démolir, ce n’est pas non plus une solution. Les principes libéraux tentés en France, et qui ont foiré, récemment, c’est quoi, au juste ?

      d/ il y a eu des réponses. En substance : le privé produit des richesses. On ponctionne tout le monde. On donne au public qui dépense. Le public ne produit pas de richesse directement. Après, on peut discuter de l’utilité ou pas de la ponction, de la nécessité de le faire ou pas, mais en terme de définition … c’est la nature du public de reposer sur l’impôt. Sinon, c’est privé… Pour votre exemple, avec quoi, par exemple, avez-vous financé les changements ? Avec l’argent du contribuable. Et non seulement cela a coûté une première fois au privé (contribuable) lorsque vous avez acheté un logiciel pourri, mais en plus ça a coûté au contribuable lorsque vous l’avez amélioré (il a bien fallu payer les programmeurs), et par-dessus le marché, ça n’a rien rapporté du tout puisque c’est le privé qui a profité des améliorations. Exemple typique d’une collectivisation grandiose des pertes en série. Après ce brillant exemple, elle est où, exactement, la création de richesse ? (n’oubliez pas: le nouveau logiciel a été payé par tout le monde).

      e/ vous ne parlez que de cadre, le souci étant que la loi et le décret portent sur toutes les catégories, et que les mutations sont pour tout le monde (cadres et autres). Donc bon, le coup du « vrai en général, mais pas en particulier », très Shoppenhauer style, merci mais non. Et pour les chiffres, l’article de l’iFrap est ici : http://www.ifrap.org/Ecart-entre-salaire-brut-et-salaire-net-Comparatif-public-prive,1376.html et nous dit que même à salaire brut équivalent, le public s’en sort mieux que le privé en salaire net, en plus, que les salaires du public ont bel et bien augmenté plus vite que ceux du privé et qu’ils lui sont supérieurs : http://www.ifrap.org/L-augmentation-de-salaire-des-fonctionnaires,1360.html

  19. adnstep

    PS : la fonction répondre ne fonctionne pas chez moi (Ff 3.6, javascipt autorisé, fenêtres pop-up autorisées pour ce site).

  20. Flak

    ‘la plupart des intervenants sur ce blog sont (très probablement) des fonctionnaires qui critiquent le gouvernement et la France… qui assurent leurs salaires’

    pas moi, jamais, plutot mourir.Et je ne suis pas en fRance non plus.
    Je persiste a penser que fermer la gueule de momo une bonne fois pour toutes est plus utile que de rire de ses interventions retardees.

    1. La plupart de ses interventions vont à la poubelle, maintenant. Sa valeur ajoutée tendant vers zéro, il sera déclaré troll bientôt.

  21. Flak

    ‘Le public, par nature et par définition, ne peut pas créer plus de richesses qu’il ne lui en est injecté et cette injection ponctionne le privé’

    principe a la fois thermodynamique et philosophique, apparemment impossible a comprendre pour les publicophiles etatocompulsifs.

  22. adnstep

    « ‘Le public, par nature et par définition, ne peut pas créer plus de richesses qu’il ne lui en est injecté et cette injection ponctionne le privé’
    principe a la fois thermodynamique et philosophique, apparemment impossible a comprendre pour les publicophiles etatocompulsifs. » : possible à comprendre, lorsque l’explication sera claire.

    1. Simple : deux biens exactement équivalents (en prix, en qualité) sont produits par le public et le privé. Dans le second cas, la production est possible grâce aux capitaux (investissement du privé) i.e. de gens qui ont choisi de prendre le risque de le faire. Dans le premier, le risque est supporté par tout le monde, y compris des gens qui ne voulaient pas supporter ce risque. Même si le service final rendu est exactement le même, même si la qualité de service est la même, même si le prix est identique, dans le premier cas, la richesse globale est inférieure puisque certains ont du payer pour quelque chose qu’ils ne voulaient pas, ce qui n’est pas le cas du second cas (privé).

      1. Largo Winch

        Ce que tu expliques ici, c’est que, avec du public, il y a une allocation sous-optimale des ressources pour l’ensemble de l’économie, et non pas que « le public, par nature et par définition, ne peut pas créer plus de richesses qu’il ne lui en est injecté ». Techniquement, cette dernière assertion est fausse.

        1. Oui, tu as raison, mais des fois, on veut synthétiser une pensée de façon courte, avec le risque d’une déformation du propos. Cependant, je crois que les intervenants ont compris l’essence, non ?

  23. adnstep

    Je préfère considérer que l’état à sa juste place, et les entreprises à le leur, c’est encore mieux. reste à savoir où se trouve le curseur entre les deux.

    « La réalité étant en fait que le capitalisme d’état à la française et les grosses boîtes françaises sont les deux béquilles d’un même handicapé (sans l’une ou l’autre, il tombe) qui ne sait pas marcher d’avoir toujours eu des béquilles, justement. » : d’accord. FT n’est peut-être pas le meilleur exempel. Veolia ? Bouygues ? SFR ? Eiffage ? Je vais pas quand même faire tout le CAC 40 pour trouver une entreprise qui ne dépend pas en partie soit des commandes de l’état, soit de son aide pour avoir des marchés, soit de ses lois pour protéger ses dirigeants ?

    « Les principes libéraux tentés en France, et qui ont foiré, récemment, c’est quoi, au juste ?  » : d’accord encore. Ce que je veux dire, c’est que si l’état français se met à se dire libéral, et « faire du libéral », ça va foirer. Parce que ça ne sera pas du libéralisme.

    « Et non seulement cela a coûté une première fois au privé (contribuable) lorsque vous avez acheté un logiciel pourri(==> on ne l’a pas choisi, ce sont les effets des marchés publics, c’est toujours le moins disant qui l’emporte. Quelle que soit la qualité. », mais en plus ça a coûté au contribuable lorsque vous l’avez amélioré (il a bien fallu payer les programmeurs ==> bien moins cher que dans le privé, croyez-moi, sinon au n’aurait pas de mal à garder ceux qui partent dans le privé, après avoir gagné beaucoup en expérience chez nous).

    Bon, passons à un autre exemple, pour que je comprenne mieux. Dans les temps anciens (disons jusque dans les années 50), il était de coutume dans notre pays que les femmes préparent le plat du dimanche et aillent le porter à cuire chez le boulanger du village, dont le four toujours chaud servait ainsi à tous.

    Entre cette situation, où on n’a pas de four chez soi, mais où un four commun sert à tous ceux qui le veulent, moyennant rétribution du boulanger, mais seulement quand le boulanger n’en a plus besoin, celle où il n’y a qu’un boulanger dans la commune par décision municipale, et qu’il fabrique le même pain pour tous au même prix, et qu’on est obligé de l’acheter et celle ou tout le monde s’endette pour acheter son propre four, même s’il ne sert pas tout le temps, au plus grand bonheur du fabricant de fours, du prêteur sur gages, du réparateur de fours, du transporteur, du récupérateur, du recycleur, …
    laquelle est la plus libérale, laquelle est la plus économique, laquelle est la plus viable, …

    1. Flo

      Bah pour votre parabole du boulanger, il y a liberté d’association dans le premier cas et liberté tout court dans le dernier. L’avantage peut aller à l’un ou à l’autre selon des circonstances en nonmbre indéfini.
      Quand au second cas c’est du communisme ce me semble, donc la pire des solutions comme cela a abondamment été démontré tant en théorie qu’en pratique hélas.

  24. adnstep

    « L’avantage peut aller à l’un ou à l’autre selon des circonstances en nombre indéfini. » : entièrement d’accord.

  25. Flak

    quitte a etablir une balance, il me paraitrait convenable que les institutions decouragent le gonflement de l’etat, ce qui me parait difficile.

  26. Hoho

    > laquelle est la plus libérale, laquelle est la plus économique, laquelle est la plus viable, …

    La plus économique et la plus viable… pour qui ? L’erreur est de raisonner en terme « d’intérêt général ».

    D’un point de vue libéral, l’important est de laisser les gens décider (et de ne pas les spolier). Chacun y trouve son compte : ceux qui veulent leur propre four, et ceux qui préfèrent mettre leurs ressources en commun pour avoir un meilleur four. Car l’un n’exclue pas l’autre, et du coup je ne vois pas très bien où l’État est nécessaire. Sauf dans un cas précis : celui où certains individus veulent utiliser les ressources des autres pour obtenir ce qu’ils veulent (c’est le socialisme).

    1. Voilà. D’ailleurs, actuellement, la fabrication et l’entretien des fours ou du pain sont libres en France et … personne ne manque de fours, personne ne manque de pain. Conclusion : le marché, ça ne marche pas si mal que ça.

  27. Théo31

    ‘Le public, par nature et par définition, ne peut pas créer plus de richesses qu’il ne lui en est injecté et cette injection ponctionne le privé’

    C’est encore plus simple : l’Etat ne crée aucune richesse. L’argent prélevé sur le secteur privé se voit attribuer une destination autre que celle que les agents économiques avaient envisagée. L’Etat « crée » des richesses (ce qu’on voit) dont la valeur est annulée par le fait que les agents économiques auraient créé des richesses et des emplois avec l’argent qui leur a été pris (ce qu’on ne voit pas). Conséquence : l’impôt appauvrit, tue la spécialisation et détruit l’emploi.

  28. Mr T

    On peut aussi ajouter à ça la fameuse loi de Bitur-Camember qui explique bien que pas de dépenses clientélistes sans dépenses d’énergie en pure perte (lobbying, corruption, etc) en vue de ramener la soupe à soi.

  29. adnstep

    « D’un point de vue libéral, l’important est de laisser les gens décider » : démocratie ?

    1. La plupart de ces fonctionnaires ont pris ce job parce qu’il était dispo. Ils ne sont, en réalité, responsables que d’un choix individuel et d’avoir suivi la tendance vers plus de sécurité. Cependant, lorsque des actions sont menées pour essayer de rendre l’état moins gros, pour rendre plus souple ou plus réaliste la fonction publique, qui retrouve-t-on aux premières loges pour la grève et le service sub-minimal ? Certains de ceux-là (toujours les mêmes). Qui sème le vent, récolte la tempête. J’ai du mal à pleurer pour eux.

      1. balot

        Vive le nivellement par le bas ! Le Service public « privé » ! Vive les Yakafaukons !

        J’en connais qui doivent se retourner dans leur tombe : le Front Populaire !

        Un pour un et tous pour moi !

        Que vois-tu ? l’arbre ou la forêt derrière ? Ma main ou la lune que je te désigne avec celle-ci ?

        1. Le Front Populaire, soyons bien clair, je l’emmerde.
          Pour le reste, les petits couinements d’enfants gâtés ont tous, un jour, tendance à s’arrêter net contre le mur compact de la réalité qu’on heurte de plein fouet à force de courir les yeux fermés.

        2. Hoho

          > Vive le nivellement par le bas ! Le Service public « privé » !

          En quoi c’est un nivellement par le bas ? C’est plutôt un nivellement par le haut ! Un meilleur service a moindre coût. A moins que vous ne préfériez avoir des magasins et des restaurants gérés par des fonctionnaires…

  30. adnstep

    « Non. La démocratie est une forme d’organisation du pouvoir, de la coercition. » : coercition, mais librement consentie.

    1. Mr T

      Y a pas comme une contradiction dans les concepts :p ? Consentie par la majorité qui a le pouvoir peut être, subie par tous les autres.

  31. Flak

    la coercition librement consentie c’est nouveau ca vient de sortir avec l’emprunt volontaire obligatoire.

  32. Mateo

    @ adnstep

    Bon, c’est pas compliqué: si je te prends 100 par la force et que je te « donne » 90 (la différence de 10 servant à payer mon « service »), est-ce que tu considères que tu as « gagné » 90?

  33. balot

    tu as raison h16, en fait les mesures comme le bouclier fiscal c’est mieux pour nous et préférable au licenciement des fonctionnaires.

    Quant au front populaire, tu ressens donc la même chose pour les congés payés, la semaine de travail qui passe de 48 à 40 heures, une loi sur les allocations chômage, la retraite des mineurs, la politique d’électrification des communes rurales, etc.

    1. * Le bouclier fiscal est une bidouille électoraliste à la marge. Impact très réduit.
      * Le front populaire a simplement entériné des choses qui existaient déjà de façon assez larges ailleurs. L’EdNat a ensuite bien travaillé pour relayer les immmmmmmenses avancées ouvrières et envoyez la Marseillaises tzing boum tzing boum.
      * Regarde ailleurs dans le monde : pas de Front Populaire et pourtant, les gens ne sont pas tous des esclaves abominablement traités par leurs exploiteurs de patrons, y’a du courant dans les chaumières, des allocs chômages (et parfois plus qu’en France, hein), etc… Et pire que tout, parfois, c’est même pas la gabegie et le déficit kolossal.

      Alors bon, ce genre de commentaire mal documenté, bof. Même pas mal.

      1. balot

        Tu as raison, impact très réduit, les pauvres plus pauvres, les riches plus riches, à creuser donc.

        Ce qu’il y a de bien, avec les gens comme toi, c’est que la logique est forcément binaire. Aucune nuance, aucune subtilité. Ca ne rend pas tes poncifs plus agréables à lire, juste plus rigolos parce que caricaturaux.

        FP, ah mais oui, ne suis je bête, le temps de travail était déjà de 40h, la retraite des mineurs aussi, etc. Ailleurs ? où ça ? la France est souvent copiée, mais bon tout est relatif. Par exemple,l y en a un qui veut mettre la sécu dans son pays et qui a beaucoup de mal. je te l’ai dit l’herbe est toujours plus verte dans le pré du voisin…

        Quand on ne connait pas le sujet, on évite de le lancer. La Sécu américaine étant déjà massivement étatisée, le pauvre petit argument de l’obamacare me fait doucement rire. D’autre part, quand on voit l’opposition à Obama, on se dit que ce qui est parole d’évangile ici en France ressemble de plus en plus à une hérésie communiste aux US. On se demande bien pourquoi. Enfin, tu te focalises sur les US, ce qui est fréquent pour les gauchistes qui adorent conspuer les américains mais ne comprennent le monde qu’au travers d’eux, cependant tu oublies la plupart des autres pays européens qui ont, eux, des systèmes de sécu dont certains ont été instaurés avant le notre. Je te laisse faire les recherche, j’ai passé l’âge d’enfiler les cuillères de blédine aux bambins.

        Quand nous regardons ailleurs, je me demande à quoi les ONG et autres organisations qui se battent au quotidien servent ? A quoi bon se mobiliser pour que chaque enfant est droit à l’école (et non se bat à la guerre ou travaille en usine),

        c’est vrai qu’en Europe, les enfants-guerriers et les sweat-shops font des ravages. Tu as bu, ou quoi ?

        que les femmes aient les mêmes droits que les hommes, que la nourriture soit mieux répartie, … Nous sommes donc dans un monde idéal partout et ailleurs.

        Homme de paille : technique rhétorique qui consiste à présenter la position de son adversaire de façon volontairement erronée, à formuler un argument facilement réfutable puis à l’attribuer à son opposant. Visible comme le nez au milieu du visage. Lassant, aussi.

        Mal documenté ? Un sourd n’entend que ce qu’il veut, et un borgne ne voit que l’angle de l’image qu’il désire.

        Ça te fait beaucoup de handicaps, tout ça. Mais la HALDE veille. Tu ne seras pas discriminé ailleurs (ici, je ne peux pas garantir que ton prochain commentaire n’ira pas direct à la poubelle).

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