Le cheptel le plus velu et le plus nombreux

À l’approche de la rentrée et alors que les effets de la crise continuent de se faire sentir malgré les vigoureuses protestations über-optimistes de Lagarde, les tergiversations du gouvernement ne peuvent plus durer : les faits et les chiffres sont têtus, et il faudra bien trouver de l’argent pour boucler le prochain budget en essayant, cette fois-ci, de ne pas exploser le précédent record de déficit à 150 milliards. Ça ferait désordre. Nécessité de trouver de l’argent, baisse des revenus : les choix sont donc cornéliens.

Surprise. Stupéfaction. Étonnement. Tout semble pointer vers une hausse des impôts ou des taxes ! Zut et zut, les sarkozystes sont refaits. Les autres aussi.

Pourtant, tout allait bien en Sarkozie en 2007 : les déficits n’étaient pas encore trop important, la croissance affichait encore un taux décent, à force de faire tripoter ses chiffres par les doigts experts des fiscalistes et autres comptables nationaux, et l’avenir semblait presque rose.

Las : avec ces cons de ‘ricains qui ont tout cassé le système avec leurs méchantes subprimes, les vilains capitalistes turbo-libéraux pas assez régulés ont flanqué par terre la belle croissance du pays ! Rapidement, le chômage a grimpé, les déficits sociaux ont explosés, et les rentrées fiscales ont dégringolé. Et les gloussements incantatoires de Lagarde n’y ont rien changé : l’argent ne rentre plus dans les caisse de l’État.

Comme la rigueur est un mot tabou, comme les politiques qui visent à diminuer la masse salariale de l’État sont évidemment skandaleuses et poOopulistes, comme de surcroît, un pays qui est le phare du monde moderne a des frais de représentation, on sent que le pari d’un retour à l’équilibre budgétaire (jamais tenté ni approché en 30 ans) n’est pas pour demain. Si l’on ajoute la promesse elle aussi pas du tout poOopuliste de l’absolue certitude d’une stabilité des impôts, on en déduit que les marges de manoeuvres sont de plus en plus illusoires.

Pour faire bonne mesure, il faudra donc raboter les niches.

Et là, le gros blob mou qui sert d’excuse à une vraie opposition ouvre un oeil encore chargé d’un sommeil lourd pour s’écrier : « Supprimer les niches, c’est augmenter les impôts ! »

Et il faut avouer qu’ils n’ont pas tort, les vieux débris de l’ancien parti d’opposition, le Parti Socialiste : supprimer ainsi pour 10 milliards d’euros de niches fiscales, c’est, de facto, accroître les rentrées d’argent de l’Etat et faire donc peser le prélèvement sur ceux qui bénéficiaient de ces niches… dont font partie pas mal de ces socialistes qui chouinent un peu en cette fin de mois d’août.

Voilà qui est, sommes toutes, comique. Il ne faudrait pas oublier en effet que les niches et autres boucliers fiscaux sont pourtant dans la ligne de tir des socialistes depuis un moment, et ce revirement brusque, sur le refrain du « Les classes moyennes vont prendre cher, tsoin tsoin » ressemble plus à une n-ième manoeuvre politico-politicienne qu’une réelle volonté d’ouvrir un débat sur les impôts en France.

En effet, il y aurait fort à dire sur ce chapitre, et il y aurait fort à faire en matière d’opposition si l’on avait un programme, des idées claires et un minimum de bon sens ; ce dernier étant généralement englué dès qu’apparaissent de forts conflits d’intérêts ou les collusions avec la politique du capitalisme d’état franco-français, on comprendra qu’en réalité, il s’agit surtout pour le PS de vociférer son opposition, histoire de s’opposer. En réalité, si l’on voulait vraiment un impôt juste et efficace en France, il faudrait réduire drastiquement le code des impôts, véritable maquis juridique où les mauvaises plantes, les bosquets infranchissables, les herbes folles et les déserts arides s’en donnent à coeur joie pour offrir au contribuable tous les moyens possibles de périr desséché, abandonné au milieu de la garrigue fiscale.

Non seulement, il faudrait supprimer toutes les niches, mais il faudrait aussi rendre parfaitement limpide le calcul de l’impôt pour que tout citoyen sache exactement ce qu’il a à payer, sans avoir à se fier aux bonnes grâces des calculs abscons des services fiscaux de son pays. Pour le moment, personne ne sait exactement quel sera le montant de son impôt à l’euro près. Mieux : d’une trésorerie générale à une autre, les conseils dans le remplissage d’une déclaration varient du tout au tout, avec des résultats sensiblement différents en terme de paiement final.

Un exemple simple de fiscalité claire pourrait passer par l’utilisation d’une flat-tax, dont l’utilisation a prouvé à plusieurs reprises (ici ou par exemple) que son fonctionnement assaini les finances de l’état et rend la vie de contribuable beaucoup moins insupportable.

La fin de l’opacité totale et rébarbative du calcul de l’impôt entraînerait aussi la nécessité de la fin de l’insécurité fiscale complète dans laquelle sont plongés des millions de personnes et des centaines de milliers d’entreprises en France, dans la plus parfaite indifférence des socialistes de gauche auto-proclamés et des socialistes de droite honteux. Dans le plus total mépris des principes juridiques de base, une loi fiscale peut ainsi être rétro-active, modifiant fondamentalement les décisions des assujettis, pour des résultats parfois dramatiques.

À ce sujet, les gémissements socialistes et les velléités anti-niches du gouvernement actuel illustrent fort bien le bourbier général dans lequel les contribuables doivent se mouvoir : on chuchote maintenant avec de plus en plus d’insistance que ce sont les épargnants qui vont à leur tour faire les frais des recherches intensives de fonds par l’équipe en place.

Le fin limier Baroin, reniflant de son tarin entraîné qu’il y avait moult pistulons planqués sous les matelas, a joué sur le registre du « Ne vous inquiétez pas, tout ira bien mais penchez-vous tout de même en avant et toussez un bon coup. »

Autrement dit, on ne veut pas déstabiliser l’épargne, mais l’assurance-vie (principal placement d’épargne des Français) va trinquer, ainsi que les revenus de capitaux mobiliers.

Pourtant, d’autres solutions (en plus d’une refonte massive des codes fiscaux) existent, comme une diminution notable des dépenses de l’État.

Zut et rezut encore, en lisant les articles de presse sur le sujet, on se rend compte que notre Baroin et le gouvernement derrière lui s’emploient avec de grands mouvements de jambes sveltes de ballerines froufroutantes à masquer l’absolue indigence des mesurettes rikiki qu’ils envisagent entre deux petits fours gobés à la va-vite.

On y découvre ainsi une stagnation des dépenses de l’État (au lieu d’une baisse, effective), et encore, une stagnation « hors charge de pension et de dette« , qui explose, ce qui veut dire que les dépenses continuent leur ascension intersidérale. Nous approchons des limites du système solaire, moteurs à fond.

On se surprend à lire que ce petit monde compte supprimer 100 000 postes dans la fonction publique … (ce qui est déjà fort peu), et le faire en … trois ans ce qui frise le franc foutage de gueule. Vu le contingent de personnes émargeant dans les fiches de salaires de l’état, on peut même dire que les départs volontaires, les accidents et les disparitions naturelles et habituelles doivent à peu près correspondre à ces chiffres, pathétique démonstration de l’absence totale de toute gonade dans tout ce ramassis de clowns emperlousés à nos frais. Quant au gel du point d’indice des fonctionnaires en 2011, il fait rire tout le monde puisqu’il va probablement déclencher moult grèves qui ruineront le pays au moins autant que si l’on avait augmenté les pauvres bougres comme d’habitude.

Bref : du flan.

Du flan qui sera cependant distribué généreusement, en attendant la suite, et avec optimisme, comme Baroin le dit lui même : « …les investisseurs ont confiance en nous. Ils savent que nous avons de grandes ressources à notre disposition telles qu’une épargne parmi les plus élevées en Europe. »

Ceci peut se traduire ainsi : nous avons le cheptel le plus velu et le plus nombreux.

La tonte s’annonce excellente.

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Commentaires12

  1. Fopo

    100 000 fonctionnaires, ça semble correct (pour un début dans une république soviétique, c’est un exploit), mais sur combien de temps ? Sachant que les grèves vont se déclencher vite…

    1. Théo31

      100 000 personnes, ça fait environ 1,8 % de la fonction publique, soit 0,6%/an. C’est donc peanuts. Faudrait en fait que les agences de notation fassent enfin leur boulot pour que les baltringues qui « gouvernent » se bougent un peu le trou de balle.

      1. Fopo

        Encore une fois, on peut dire que c’est des cacahuètes, mais on est dans la république ou tout le monde chiale tous ensemble dès qu’il y a une petite réformette sur les « retraites par répartition » (ou plutôt « chaîne de Ponzi » ?).

        Alors 0,6%, c’est nul, mais ça aurait pu être 0,6% d’augmentation. Bon ok, on se console comme on peut.

        1. Camphil

          Assez d’accord avec Fopo. Il ne faut pas oublier qu’en démocratie, un gouvernement n’a pas une marge de manœuvre infinie quand, au moindre mouvement esquissé dans le bon sens, il se heurte à une levée de boucliers qui paralyse le pays.

  2. Higgins

    Créons et finançons une usine de fabrication de tube de vaseline: gros retour sur investissement assuré.

  3. kelevra

    pas besoin de vaseline, ca rentre tout seul et meme avec une petite poignee de graviers c est encore meilleur. comme vous le faites si bien remarquer, la priorite serait la baisse des depenses, n importe quel bon pere de famille sait faire des coupes dans son budget quand la necessite se fait sentir, malheureusement le bon pere de famille qu est l etat francais se compte plutot en proxenete mettant les francais sur le trottoir, mais au final quelles reactions, le francais aiment se faire mettre a sec et avec une poignee de petits cailloux. des reactions? aucune ca passe comme une lettre a la poste et les socialos escrolos et autres oppositions villepinesque ou baillouriste en ont rien a faire, tout ce qui compte c est d etre elu et reelu pour en croquer.

    1. Laetitia

      « tout ce qui compte c est d etre elu et reelu pour en croquer »

      Oui précisément. Le pouvoir est une fin à leurs yeux, et plus ils peuvent dépenser, plus ils sont puissants, d’où la situation actuelle dramatique.

      C’est pour ça qu’ils ne feront par de coupes budgétaires intelligentes comme dans l’éducation ou la santé.
      Ils pourrait renoncer ne serait-ce qu’à la moitié de ces secteurs , mais ça les obligerait à être concurrentiels et à renoncer à la moitié de leur pouvoir dans ces domaines….

  4. ANT1

    Entierement d’accord en ce qui concerne l’urgence de rendre les impots plus simples, ca serait un grand pas en avant en matiere de lisibilite et probablement d’efficacite.

  5. wijngaards

    j’ai bien apprécié la fabrications des moutons par H16
    à aid machin j’ai fabriqué un mouton avec celle trouvé sous notre lit congugale.

    la plaisanterie n’a pas pris.. étonnant

  6. Bruno

    « Pourtant, d’autres solutions (en plus d’une refonte massive des codes fiscaux) existent, comme une diminution notable des dépenses de l’État. »

    Tout s’explique, saviez-vous que (tout comme d’ailleurs, la TIPP, taxe pétrolière représentant de l’ordre des 3/4 du prix à la pompe, considérée ainsi comme de la « richesse créée »…), la masse salariale des fonctionnaires est incluse dans le PIB? « En Angleterre, tout est permis, sauf ce qui est interdit. En Allemagne, tout est interdit, sauf ce qui est permis. En France, tout est permis, y compris ce qui est interdit. En URSS, tout est interdit, y compris ce qui est permis. » (Churchill)

  7. Chris

    Le principe des impôts, c’est simple !

    Les impôts s’expliquent par une logique élémentaire, mais beaucoup ne la saisissent toujours pas. Comme c’est la saison des impôts, voici une explication en des termes que tout le monde peut comprendre.

    Supposons que tous les jours 10 hommes se retrouvent au café pour boire une bière et que l’addition se monte à 100€, normalement chacun paie 10€.

    S’ils payaient la note de la façon que l’on paye les impôts, cela donnerait à peu près ceci:

    * Les 4 premiers (les plus pauvres !) ne paieraient rien.
    * Le cinquième paierait 1 eur,
    * Le sixième paierait 3 eur,
    * Le septième paierait 7 eur,
    * Le huitième paierait 12 eur,
    * Le neuvième paierait 18 eur,
    * Le dernier (le plus riche !) devrait payer 59 eur.

    Ils décidèrent de procéder de cette façon.
    Les dix hommes se retrouvèrent tous les jours pour boire leur bière et semblèrent assez contents de leur arrangement, jusqu’au jour ou le tenancier les plaça devant un dilemme :

    « Comme vous êtes de bons clients, dit-il, j’ai décidé de vous faire une remise de 20€. Vous ne payerez donc plus vos 10 bières que 80€. »

    Le groupe décida de continuer à payer la nouvelle somme comme s’ils payaient leurs impôts.

    Les quatre premiers continueraient à boire gratuitement.
    Mais comment les six autres, les clients payants, allaient-ils diviser les 20 eur de remise de façon équitable ?
    Ils calculèrent que 20 eur divisés par 6 font 3,33 eur, mais s’ils soustrayaient cette somme de leur part, les 5ème et 6ème hommes devraient être payés pour boire leur bière.

    Le tenancier du bar leur suggéra de réduire l’addition de chacun d’un pourcentage dégressif.
    Il fit des calculs et cela donna:

    * Le 5ème homme, comme les quatre premiers, ne paya plus rien (un pauvre de plus !).
    * Le 6ème paya 2 eur au lieu de 3 eur (33% de réduction)
    * Le 7ème paya 5 eur au lieu de 7 eur (28% de réduction)
    * Le 8ème paya 9 eur au lieu de 12 eur (25% de réduction)
    * Le 9ème paya 14 eur au lieu de 18 eur (22% de réduction)
    * Le 10ème paya 49 eur au lieu de 59 eur (16% de réduction)

    Chacun des six « payants » paya moins qu’avant et les 4 premiers continuèrent à boire gratuitement. Mais une fois hors du bar, chacun compara son économie:

    Le 6ème dit  » j’ai seulement eu 1 eur sur les 20 eur de remise « , il désigna le 10ème  » lui il a eu 10 eur « .
    Ouais, dit le 5ème,  » j’ai seulement eu 1 eur d’économie aussi, on ne m’a rien remboursé « .
    C’est vrai ! s’exclama le 7ème,  » pourquoi le 10ème a-t-il eu 10 eur alors que je n’en ai eu que 2 eur , le plus riche a eu la plus grosse partie de la réduction  »

    Attendez une minute, cria le 1er homme,  » nous les quatre premiers n’avons rien eu du tout, le système exploite les pauvres « .

    Les 9 hommes cernèrent le 10ème et l’insultèrent.

    Le lendemain, le 10ème homme (le plus riche !) ne vint pas.

    Les neuf autres s’assirent et burent leur bière sans lui.
    Mais quand vint le moment de payer leur note ils découvrirent quelque chose d’important : ils n’avaient pas assez d’argent pour payer ne serait-ce que la moitié de l’addition.

    ->

    Et cela, chers amis payeurs, est le reflet de notre système d’imposition.
    Les gens qui payent le plus d’impôts tirent le plus de bénéfice d’une réduction d’impôt.

    Taxez les plus forts, ou accusez-les d’être riches et ils risquent de ne plus se montrer.
    En fait ils pourraient commencer à aller boire à l’étranger où l’atmosphère est, comment dire, plus amicale… 😐

    Pour ceux qui ont compris, aucune explication n’est nécessaire.
    Pour ceux qui n’ont pas compris, aucune explication n’est possible.

    trouvé sur :
    http://azur.fr.nf/54-principe-des-impots-en-france.html

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