Un traitement exemplaire de l’information

Aujourd’hui, nous allons faire une incursion dans le monde fascinant et un peu glauque des insectes, larves et autres petits bidules en carapace à chitine. Nous allons nous pencher tout particulièrement sur des insectes très sociaux, qui vivent en colonies de plusieurs centaines d’individus, et qui se nourrissent d’information : les pignofidae mediatisens, plus communément appelés journalistes.

Pour notre étude, nous allons tout simplement poser une sonde relativement simple, appelé googlemètre dans le jargon, qui est constituée comme on peut le voir sur le petit schéma ici d’un robot indexeur qui renifle les flux RSS, là, et injecte ses trouvailles dans une page web à cet endroit, regardez bien, je vous montre, voilà, ici.

Cette sonde sera propulsée dans la sphère internet où s’égayent joyeusement nos pignofidae mediatisens et va nous rapporter de précieuses images sur les « unes » présentées actuellement. Les « unes » sont les pages de gardes immédiatement disponible pour le randonneur d’internet, et permettent d’avoir une photographie simple de ce que nos spécimens d’étude considèrent comme l’actualité du moment.

C’est fascinant, parce qu’en capturant ainsi le moment fugitif de la vie, les pignofidae mediatisens donnent une bonne idée de la façon dont ils modèlent la société en mettant en avant, ou pas, telle ou telle information ; ainsi, c’est par leur action continue de mise en avant d’un sujet (ou de son enfouissement) que nos saprophytes de l’information décident, unilatéralement, ce qui constituera les couches géologiques de savoir minéralisé que les générations futures étudieront.

En quelque sorte, par leurs choix conscients, ils créent une image de ce qu’ils imaginent être la société, ses centres d’intérêts et ses motivations. C’est d’autant plus vrai que le terreau sur lequel ils s’ébattent est minutieusement contrôlé par un macro-organisme puissant, l’Etatus Subventionis.

Et pendant que nous dissertions, la sonde a fini son travail. On l’extrait délicatement du milieu (ne dérangeons pas les petites bêtes, elles sont fort industrieuses mais un peu capricieuses) et on regarde ce qu’elle a ramené :

Une du Figaro, 14/09/10
La une du Figaro, capturée vers 22:30 le 14/09/10

Une du Monde, 14/09/10
Celle du Monde, même date et heure

Une de Libération, 14/09/10
Celle de Libé, même moment

Une du Point, 14/09/10
Et pour rire, Le Point, toujours au même moment.

Apparemment, une grande tendance se dégage sans problème : chaque colonie choisit manifestement de parler ou pas d’un sujet qui lui tient à coeur, mais ne met pas toujours le même tout en haut. Constat d’évidence qui mérite cependant d’être précisé en regardant un peu les autres titres, un peu en dessous : on remarque une autre tendance, plus profonde celle-ci : ce sont à peu près les mêmes sujets qui sont traités.

Quelque part, c’est rassurant : partant du même substrat et tous arrosés de la même façon par le gros Etatus Subventionis, tous les colonies de pignofidae mediatisens obtiennent en gros la même chose. On retrouve ainsi les aventures du prêt à taux zéro, le nouveau budget 2011 (tiens, encore un déficit, dites donc) et bien évidemment, en bonne place, les rocambolesques mésaventures de l’Elysée et du Monde, mâtiné de Woerth et de Bettencourt, les suites de la petite diarrhée législative en cours provoquée par une présence de burquas dans le régime parlementaire alimentaire, ainsi que la circulaire Besson et les expulsions de Roms.

Tiens, c’est étrange, aucune « une » ne parle de l’instituteur, pardon, du maître des écoles dont un des passe-temps consistait à stocker des dizaines de milliers d’images et des films pédopornographiques sur son ordinateur perso.

Je dis étonnant, parce qu’à en juger les habitudes de nos pignofidae, il est pourtant dans leurs habitudes de remonter toutes les histoires de pédophilies… Mmh ah non, pas tout à fait, il est en réalité dans leurs habitudes de remonter les histoires de pédophilie lorsque celles-ci concernent l’Église Catholique.

On se souviendra sans peine des tempêtes qui avaient secouées la presse outragée lorsque des religieux s’étaient retrouvés impliqués dans des affaires de pédophilie, ou que le Pape – dont chacun sait qu’il est un nazi caché – avait osé ne pas immédiatement battre sa coulpe en se repentant des pêchés de ces prêtres, prêtres qui sont tous, rappelons le, des pervers refoulés, rêvant continuellement de stupre et de luxure, à l’affût de chair fraîche et de licence facile.

Mais ici, non, rien : qu’on découvre régulièrement des cas semblables dans l’Éducation Nationale, que cette même institution fasse parfois preuve d’un certain laxisme ou d’une compréhension miséricordieuse très large vis-à-vis de ses membres qui ont fauté, peu importe : il ne sera pas demandé à son pape-ministre la moindre explication, la moindre coulpe à battre violemment. La présomption d’innocence est, à ce sujet, un phénomène étrange à géométrie variable qui n’existe pas pour un ministre lorsqu’il tripote les retraites, mais n’a même pas besoin d’être évoqué lorsqu’il s’agit d’affaires semblables dans un grands corps d’état.

Comme le soulignait fort justement Koz il y a quelques semaines, la persistance étonnante de l’asymétrie de traitement du même sujet selon qu’il concerne les profs ou les curés est troublante dans cette presse qui se veut pourtant, on l’entend tous les jours, un parangon d’objectivité et de vertu.

Au moment même où l’on voit des plumes enflammées crier au scandale pour les enquêtes sur Le Monde, au moment où des petits scribouillards partent dans le rêve humide d’un scandale digne du Watergate en se la jouant Bernstein ou Woodward de Prisunic, on s’étonne de l’absence de relai de ce nouveau scandale pédophile dans l’Education Nationale…

En réalité, le traitement de cette affaire est relativement normal : l’enquête commence, et il serait contreproductif d’agiter les papiers sensationnels dans une presse trop souvent prête à faire de la quantité plutôt que de la qualité. Mais alors, il faut que cette même presse s’interroge sur son propre traitement des affaires qui concernaient l’Eglise, qu’elle se rende compte que ce qu’elle ne s’autorise pas, même de loin, pour le corps des hussards noirs, elle se le permet pour un autre corps social, avec joie et délectation.

Partant de ce constat, elle pourrait ensuite avoir l’humilité de constater que ce différentiel existe en réalité sur plein d’autres sujets (j’en avais noté un bel exemple ici), parfois pas du tout connexe avec la religion comme ici ou , et qu’elle est en réalité bien loin d’un quelconque standard de qualité comme en témoigne l’alimentation régulière de la rubrique Pignouferies de Presse.

Mais je crains que la prise de recul, l’analyse au calme et l’humilité ne fassent pas partie du cursus normal des études de journalistes. En revanche, l’anticléricalisme, le socialisme boboïde et le suivisme panurgique, indéniablement, oui.

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Commentaires31

  1. Koz

    La seule explication que je considère recevable, c’est que l’Eglise pose un discours moral. C’est couillu, parce qu’on est bien plus peinards quand on laisse tomber toute idée de morale. Mais, de fait, comme l’écrivait le Pr Plante que je citais dans le billet que tu mentionnes, il y a un retour à l’envoyeur du « que celui qui n’a jamais péché lui jette la première pierre ». Certes, il est un peu travesti car dans l’évangile, ce n’était pas la femme adultère qui le lançait aux bourreaux. Mais il est vrai que tant que l’Eglise ne parviendra pas à faire passer (que ce soit de sa faute ou de celle des medias), le fait que ses exigences morales ne sont pas uniquement des « non » mais des « oui à un bonheur plus grand », elle passera toujours pour une autorité sentencieuse.

    Forcément, l’école ayant constamment reculé sur le terrain de la morale depuis les « hussards noirs », elle ne pâtit plus de de cet effet. On ne semble plus attendre d’elle qu’elle soit exemplaire, irréprochable, tant on l’a déconsidérée.

    Faut-il alors abandonner toute exigence morale, pour vivre tranquille, sans risque de reproches ?

    Ben non, mon colon.

    1. L’analyse est intéressante, mais ne dédouane pas les médias de leur travail de fond. Ils se veulent et se disent objectifs, veulent, justement, se placer sur le plan moral ou éthique (la fameuse, celle du journaliste) et… ne vont pas plus loin : dans les faits, même si l’Eglise peut s’attendre à ce traitement « de faveur », la presse se devrait normalement de contrebalancer un minimum ou, à tout le moins, remarquer que justement, l’Eglise pose des principes moraux au contraire de l’Ecole, et fustiger au moins autant cette dernière pour son absence de ce terrain que la première pour ses transgressions.

      Enfin, je trouve. Ça donnerait à la presse un semblant d’utilité.

  2. Deschodt

    C’est amusant, je ne me reconnais pas du tout dans ce portrait… mais ça reste blessant.

    Votre sonde à observer les journalistes est fort appréciable, néanmoins, elle ressemble plus à un microscope à balayage électronique qu’à un outil d’étude global de ce qu’ils sont.

    Vous oubliez un peu vite dans votre description entomologique la Très grande majorité des grattes papier de la presse quotidienne régionale (ah… tiens, on me souffle Ouest France dans l’oreille et son patron François-Régis Hutin, loin d’être un anticlérical) qui travaillent loin de tout ce que vous décrivez.

    Il ne me semble pas non plus, au passage, que la presse dite « chrétienne-démocrate » comme la Croix ou Télérama se penche beaucoup sur ce qui semble vous outrer (à juste titre je vous l’accorde) dans le reste de la presse.

    Alors résumons : un journaliste, c’est obséquieux, anticlérical, inculte, orgueilleux… Bon du coup un prof c’est quoi : feignant, gauchiste, gréviste, râleur… et un catho : triste, réac, ex scout d’Europe, bigot ? Et, une fois qu’on a balancé toutes ces généralités comme vous le faites, on fait quoi ? Ca avance à quoi ? Généraliser, c’est déjà dire une connerie…

    Bref, je comprends et je vous suis tout à fait dans votre critique sur le différentiel de traitement entre institutions, mais je trouve votre critique sur les journalistes, systématique, généralisante et franchement méprisante.

    D’où ma réaction…

    Benoit Deschodt
    http://www.benoit-deschodt.com

    1. Vous parlez de la presse régionale, pour laquelle j’aurais un avis plus pastel. Mais malheureusement, ce n’est pas la régionale qui « fait l’opinion » : ce sont bien les petits papiers du Fig, de Libé ou du Monde dont on parle régulièrement. C’est triste, mais c’est comme ça.

      Quant à voir dans mon billet une généralisation, c’est voir l’arbre et louper la forêt : de même qu’il y a des profs (en majorité) normaux qui font correctement leur travail, c’est aussi le cas des journalistes. Mais dans les deux professions, on ne les entend pas beaucoup « monter au créneau » pour dénoncer les bassesses de leurs confrères qui font absolument n’importe quoi n’importe comment. Ils sont où, les journalistes qui dénoncent les amalgames et les analyses bancales de leurs confrères ? Ils sont où, les profs qui disent ouvertement que certains d’entre eux sont des plaies pour leur profession ? L’esprit de corps y est assez fort pour que, finalement, chacun se taise. Mieux : quand on les attaque avec des arguments, on en trouve même pour venir les défendre 😉

        1. Deschodt

          Hé hé hé… Non, je ne partage pas la généralisation, mais je partage l’envie d’un journalisme un peu plus pro. Et ça, je ne me prive pas pour essayer de le faire savoir.

          Dire « Les journalistes », ça n’a pas de sens, je trouve. C’est vague, indistinct. Il y a les reporters de guerres, les analystes politiques (a priori ceux que vous ciblez -mais Précisez Bong sang de bois !!-, les journalistes spécialisés dans divers domaines tels linformatique, les sciences, la musique…), les photo reporters… Bref, une galaxie complètement écrabouillée par l’expression « Les journalistes ». Ca va du Canard Enchaîné à Union en passant par karaté magazine… Nous sommes tous des journalistes et la majorité d’entre nous (et je reconnais que ce n’est pas toujours mon cas) se contrefiche d’influencer l’opinion. La majorité n’a qu’un souhait, informer dans des domaines aussi divers qu’il y a d’intérêts de lecteurs pour un sujet.

          C’est ça qui me fait réagir dans les billets anti-journalistes.

          Je ne conteste pas le fait que la profession ait besoin d’une putain de bonne révolution. Je la souhaite.

          En réalité, votre réaction (et la violence de certains commentaires à mon égard que je trouve un brin déplacée) est à mettre aux côtés d’un bouffeur de curés patenté, Jean Luc Mélenchon.

          Je vous suis tous les deux : la presse a besoin d’un grand chambardement. une nouvelle génération de journalistes doit prendre le relais, l’état de la presse est critique, mais pour que votre critique soit pertinente et audible par les journalistes qui font bien leur travail, ne les mettez pas tous dans le même sac (et je m’adresse moins à vous qu’à certains commentateurs de ce post).

          Comment voulez-vous que la bonne volonté se fraye un chemin si de tous côtés la critique est totale et indistincte ?

          Après, critiquer la presse est un sport.

          http://www.benoit-deschodt.com/wordpress/?p=544

          Alors, je ne peux que réitérer la lettre ouverte que j’ai écrite à Mélenchon…

          « Alors, j’ai un souhait, continuons ce débat. Ferraillons dur, mais écoutons-nous, respectons nous. Car votre intervention est une occasion sensationnelle pour nous. Et on ne peut que vous en remercier. Elle pose des questions essentielles sur la profession et la corporation des journalistes, elle qui s’est lentement calquée sur la société française, reprenant ses travers. Quelques journalistes puissants accrochés à raison à leurs postes et une cohorte de grattes-papiers sans nom qui triment chaque mois en espérant ne pas faire partie de la prochaine charrette. »

          Benoit Deschodt

          Journaliste Précaire.

    2. Higgins

      Non, tous les journalistes ne sont pas « obséquieux, anticléricaux, incultes, orgueilleux… » pour reprendre vos termes mais je partage le point de vue de notre hôte quand il dit « malheureusement, ce n’est pas la régionale qui « fait l’opinion » : ce sont bien les petits papiers du Fig, de Libé ou du Monde dont on parle régulièrement. C’est triste, mais c’est comme ça. » Les articles sont le plus souvent pauvres, mal écrits, sans aucune mise en perspective (auquel cas, on leur pardonnerait leur pauvreté), partiaux et teintés le plus souvent d’une mauvaise foi, quand ce n’est pas de la malhonnêteté, pure est simple, la plus absolue (l’exemple de l’Eglise catholique est particulièrement éclairant sur ce point).

      Lisez donc ces posts sur l’Affaire du moment: http://dinersroom.eu/5332/la-plainte-publicitaire-du-monde-pour-violation-du-secret-des-sources/, puis http://www.koztoujours.fr/?p=8772 et enfin celui-ci pur avoir une meilleure idée du combat en cours: http://authueil.org/?2010/09/14/1677-le-labyrinthe-de-l-affaire-woerth-bettencourt. Ne serait-ce pas là le rôle normal des journalistes que de les écrire?

    3. Winston (l’un)

      Mouais, selon-moi, loin de faire l’opinion, la presse se contente de l’alimenter.

      Il est très clair que sur le marché de l’information, la presse nationale se contente de répondre à la demande. Le principe même qu’une offre puisse créer une demande est totalement ignoré par la presse nationale.
      Les journalistes se contentent donc de souffler dans le sens du vent, si possible sur les braises, jusqu’à ce que le sujet traité soit complètement carbonisé.
      Comme la presse vit au crochet de l’état, on comprend aisément que le lecteur trouve la soupe qu’on lui sert plutôt douteuse.

      Il y a mille exemples du traitement biaisé de l’information par la presse française. Un des plus flagrant fût celui du Climategate, pendant que l’affaire faisaient la une de « Die Welt » et de « The Guardian », l’affaire n’a eu aucun retentissement en France, un pauvre encart dans je sais plus quel journal qui disait en substance :
      « Des cyber-terroristes extremo-fascistes ont volé des emails qui ne démontrent pas du tout que le GIEC truque ses données. Une enquête de routine a tout de même été ouverte, celle-ci ne tardera pas à démontrer qu’un écologiste travaillant pour une institution para-étatique ne peut pas mentir. Le gouvernement UK recherche activement les auteurs de ce vol honteux. Non tenons à rappeler que le vol et le fascisme : c’est mal, alors que l’écologie : c’est bien ».
      En plein débat sur la taxe carbone ça semblait plutôt convenu comme discours.

      Les journalistes qui viennent donner des leçons aux bloggeurs devraient au contraire faire profil bas : ces mêmes bloggeurs qu’ils considèrent incompétents bouffent leur part de marché semaine après semaine.
      Amis journalistes professionnels, balayez un peu devant votre porte, déchirez votre carte de presse et reprenez votre indépendance, essayez d’être autre chose qu’un flux RSS de Reuters ou d’AFP et les lecteurs reliront peut-être vos articles.

      1. Deschodt

        « essayez d’être autre chose qu’un flux RSS de Reuters ou d’AFP et les lecteurs reliront peut-être vos articles. »

        C’est par exemple ce que fait un magazine comme XXI…

        Tentez le coup !

    4. Flak

      « mais je trouve votre critique sur les journalistes, systématique, généralisante et franchement méprisante. »

      ca c’est vraiment dommage!
      ca vous apprendra a toujours oublier des elements pour que la news soit revoltante.
      Le journalisme est mort avec internet.
      Quitte a tout deformer et donner son avis a l’emporte piece, autant lire le blog rigolo de H16 plutot que de se taper les textes serieux, incomplets et sans imagination de nos poetes nationaux.

      franchement j’aurais presque envie de dire oui c’est vrai, ils sont pas si terribles, mais en fait non.

      Non parce que des qu’on tape dessus il poppent dans les blogs qu’ils meprisent, a l’instar de leurs autres collegues subventionnes et tocards de la non-education nationale pour nous raconter a quel point leur travail est dur, et comment qu’il le font bien, ce que bizarrement les faits persistent a contredire.

      et non aussi parce qu’a CHAQUE FOIS, a chaque putain de fucking malheureuse fois que j’ai du dealer avec un journaliste, ce fut un desastre d’infos oubliees ou changees, de fait ignores et de tournures de phrases impropres qui font lire l’inverse de ce qui est, sans meme parler des TITRES qui sont generalement mensongers (ou disent carrement l’inverse de l’article) et des photos qui sont selectionnees pour faire grimacer les victimes qui ne pensent pas comme le redac-chef.
      La presse nationale est un tourbillon de nullite, comportant des fautes de participes et de grammaire, dont les employes sont de fiers trous-du-culs imbus de leur justesse ethique exactemement sur le meme mode que nos professeurs, eux aussi subventionnes pour etre mieux que tout le monde.

      tu sais quoi mon pote, prend la critique, reflechis-y et ferme ta gueule. juste ferme ta gueule.

        1. Flak

          non c’est parce que j’aime taper
          j’y suis alle sur ton e-prout, j’ai cru mourir d’ennui.
          tu vois j’avais raison tu ferais mieux de fermer ton gueul.

        2. Winston (l’autre)

          Les journalistes c’est comme les fonctionnaires, les profs, les cheminots, les taxis ou les arabes : sous prétexte qu’il y en a plein de sympas il ne faudrait JAMAIS parler des autres. Le problème c’est que ce sont justement les autres, les pas-sympas, qui tirent les ficelles et c’est d’eux dont crève la France !

    1. Bonne remarque, mais malheureusement, la presse nationale française se considérant le phare du monde moderne, elle ne peut pas s’abaisser à parler un peu des affaires relatées par la presse belge, enfin voyons.

  3. Henry le Barde

    Une autre hypothèse, qui n’invalide pas pour autant celle de Koz, mais apporte peut-être un autre éclairage : l’école a été intégrée dans la République tandis que l’Église en a été expulsée.
    Pour nos esprits baignés de laïcisme, l’Église est devenue norme « étrangère », la religion est donc vue comme une hétéronomie tandis que l’école, encore auréolée de sa grandeur républicaine (qui n’est plus qu’une imposture à certains égards) est le fruit légendaire d’une autonomie collective.
    L’expression de République xénophobe prend ainsi tout son sens : elle ne peut tolérer ce qui lui est étranger et, par la voix de ses médias (sous assistance publique), cogne, non pas sur ce qui menace sa cohésion, mais plus exactement contre tout ce qui est susceptible d’en dénoncer l’absence. Et l’Église en est une des victimes principales car la plus dangereuse.
    Bref, à creuser…

    1. Oui, je suis assez d’accord avec cette thèse : l’Église est, en réalité, un concurrent direct de l’État. Après tout, pendant des siècles, elle constituait une partie non négligeable de l’ossature sociale, rôle maintenant dévolu à l’État.

  4. daredevil2009

    Analyse très juste, Hash, comme à l’accoutumée ; en revanche, je vous signale une petite faute de frappe :
    « je crains que la prise de recul, l’analyse au calme et l’humilité ne font pas partie du cursus normal  » = « je crains que la prise de recul, l’analyse au calme et l’humilité ne fassent pas partie du cursus normal  »
    Je sais ce maudit subjonctif est bien pénible mais il fait tout de même partie de notre chère et belle langue, n’est-ce pas?

  5. Manassas

    La société française semble donc belle est bien figée en différents « ordres » ou « clichés » caricaturaux dans la presse nationale.

    Ainsi un prof ne fera la une du journal que si il fait grève et/ou est victime de violences sur son lieu de travail et un curé uniquement lors d’une affaire pédophile. Ceci peut-être étendu à d’autres groupes sociaux : (jeunes des banlieues, cheminots, footballeurs, ministres, étudiants, altermondialistes, roms, patrons, actionnaires…)

    Ai-je l’impression que les mêmes titres ne font que se répéter à plus ou moins courte échéance et suivent un cycle ou une sorte de rotation des unes dans cette vaste jachère qu’est devenue la presse fraônçaise ?

    Cette presse est-elle foutue ?

  6. Cultilandes

    Dans ce cas précis, si l’instituteur est pédophile, jusqu’à preuve du contraire, il n’a pas attenté à la pudeur de ses élèves. Sa seule action répréhensible serait les photos d’enfants nus sur une plage…
    C’est un tout petit bémol, qui ne contredit pas la justesse globale de vos propos.

    1. Oui, peut-être. En fait, mon propos est simple : les affaires de pédophilies, de par leur nature même, ont surtout besoin d’être traitées avec la plus grande précaution, qu’on arrive encore à trouver pour l’EdNat, et jamais pour l’Eglise. Certains estiment que c’est normal, parce qu’on peut joyeusement faire du trampoline sur l’Eglise, ranafout et tout ça. Ce sont les mêmes qui trouveraient choquant qu’on fasse la même chose avec des organisations juives ou musulmanes, par exemple.

  7. gnarf

    A propos de pignouferies, cette histoire de commission est exemplaire.
    Reding a dit qu’elle etait consternee de voir une loi mentionnant explicitement une ethnie, ce qui rappelle (effectivement) la seconde guerre mondiale.
    Il est evident qu’elle parlait des lois de discrimination envers les roms et juifs, les interdisant par exemple d’avoir un commerce…

    Immediatement, assaut des pignoufs…la mechante commissaire aurait d’apres eux accuse la France de deporter les roms comme des nazis. Grand cirque de Sarkozy…la Frrrrance bafouee, outrrragee, meurrrrtrie, mais liberrrrree. Reding obligee de s’excuser devant tant de mauvaise foi. Ridicule.

    Et tous les journalistes embrayent…pas un pour prendre ses distances avec le cinema de l’Elysee.

  8. Franck Boizard

    Je n’ai jamais (presque jamais, en fait) vu un journaliste de près.

    Tout ce que je connais des journalistes, c’est le résultat de leur travail, particulièrement dans la «grande presse». Je les juge sur pièces.

    Hé bien, c’est lamentable, les caricatures qu’on peut en faire sont insuffisantes, elles n’arrivent pas la cheville de la réalité : erreurs grossières de compréhension, filtre idéologique, fautes d’orthographe, français approximatif.

    Cependant, le plus révélateur du parti-pris est le choix des photos : on a encore peur d’être piégé par les mots, qu’ils puissent servir à votre procès. En revanche, l’appréciation des illustrations étant plus subjectif, on se laisse aller. Trouver une seule photo flatteuse de Nicolas Sarkozy et vous aurez droit à toute mon estime.

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