Camouflages médiatiques et pignouferies climatiques

C’était à prévoir : avec le récent rapport de l’Académie Française, impulsé par une politicienne suite à la pétition outragée de scientifiques français, la presse s’en est donnée à cœur joie. Et cette fois encore, l’écart à la réalité mérite un Pignouf Award.

Tout commence avec les titres. On peut ainsi évoquer rapidement celui de la dépêche de l’Agence Fausse Presse, qui fanfaronne directement «Climat : l’Académie des Sciences réfute les thèses de Claude Allègre«, ou même parler des délicats petits prouts parfumés lâchés par les maintenant célèbres Bonnie & Clyde du réchauffisme de la presse nationale franchouille, Foucart & Huet, la maison spécialisée dans les tripes et la volaille.

L’un titre ainsi, finement, que l’Académie des sciences refroidit Claude Allègre et l’autre, dans le même style précis de France Pravda, que la même académie réfute les thèses d’Allègre.

Tout ceci serait presque badin si ce n’était pas, comme d’habitude, la même purée prédigérée garantie sans réflexion de fond que nous servent nos médias tendrement acquis à la cause écolo. Les procédés sont tellement téléphonés que, derrière ces « journalistes », on entend presque Jean-Louis Borloo déclarer « Vas-y Paul, c’est ma tournée ! » et les verres tinter dans une ambiance festive déjà passablement alcoolisée. Ce n’est plus la soupe qu’ils servent au lobby écolo, mais, carrément, le champagne, pour le plus grand bien de leurs finances et la plus grande stupéfaction des contribuables qui vont recevoir la facture.

Tous les organes de presse se sont donc relayés pour, enfin, ajouter leurs propres clous au cercueil d’Allègre qui avait eu, on s’en souvient, le toupet de dire que la cause humaine du réchauffement climatique était sujette à débat.

Maintenant, même à la lecture de ces articles, un doute s’immisce : pourquoi diable le dit Allègre (ainsi, d’ailleurs, que Vincent Courtillot, lui aussi poursuivi par la haine des climayatollah) signait-il sans réserve le rapport de l’Académie ?

Peut-être parce qu’en fait, ce fameux rapport convient de lui-même de ce que tant Courtillot qu’Allègre disaient : que, contrairement à ce que hurle le GIEC, le débat n’est pas clos. Que, contrairement à ce que disent les tenants du réchauffement climatique anthropique, les incertitudes demeurent nombreuses et exigent qu’on poursuive les recherches dans bien des domaines.

On est loin d’un désaveu massif d’Allègre, en réalité. Comme on pouvait s’y attendre, le rapport est beaucoup plus nuancé que ce que les trolls journalistes baveux pouvaient laisser penser à la lecture de leur production…

Ainsi, le même rapport avoue clairement que « Tous les mécanismes de transmission et d’amplification du forçage solaire, et en particulier de l’activité solaire, ne sont pas encore bien compris« , ce qui est précisément ce qu’explique Courtillot dans la vidéo suivante, et qui ajoute une franche modération aux fanfaronnades victorieuses des médias franchouilles.

Comme l’explique bien le chercheur du CNRS (à 15:43), « Une théorie qui marche doit tout expliquer » : or, avec ce qu’on sait, et ce qui est clairement expliqué dans le rapport académique, on est loin, avec les théories actuelles, de tout expliquer.

Le reste du rapport est du même tonneau de modération, et le décalage avec les prises de positions de la presse à l’avenant ; on peine par exemple à retrouver, dans les productions folliculaires, les remarques concernant les modèles numériques :

« La modélisation des processus doit tenir compte de deux types de mécanismes : tout d’abord ceux pour lesquels les processus physicochimiques sont bien compris et peuvent être traduits en équations, et les autres, trop complexes, qui ne peuvent être actuellement décrits que par des relations phénoménologiques fondées sur des observations. «

On y évoque aussi la relative imprécision du maillage (dont la maille standard tourne autour de la centaine de kilomètre, tout de même), l’incertitude liée aux nuages, peu ou pas pris en compte, et « Les variations multidécennales de l’océan (Oscillations Nord‐Atlantique, El Niño, …) sont encore difficiles à modéliser.«

(À la limite, j’encourage le lecteur à se reporter à cet article détaillé qui passe en revue toute la diplomatie déployée par ce rapport pour ménager la chèvre et le chou.)

Bref : on a une vague idée qu’un réchauffement s’est produit, on a un panel d’explications possibles, pour lesquelles il est franchement difficile de trancher, et la précision générale du bazar nous permet d’affirmer qu’on a, surtout et avant tout, de gros doutes.

Gros doutes que n’effleurent en revanche pas les « journalistes » qui peuvent donc continuer leurs petits jeux manipulatoires, aplanissant les obstacles à coup de terrorisme intellectuel et de « consensus scientifique » martelé urbi & orbi pour la propagande gouvernementale écologique… Qui se traduit – oh ! comme c’est bizarre – par de nouvelles taxes (stupéfaction modérée dans les rangs des libéraux qui connaissent la musique).

Je concluerai en citant, là encore, Vincent Courtillot, qui rappelle justement que « Le consensus que le GIEC recherche n’a pas plus de sens que le risque zéro.« 

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Commentaires13

  1. Higgins

    Il faut absolument lire l’histoire du climat d’Emmanuel Le Roy Ladurie (disponible en deux tomes dans la collection Champs Histoire pour 18 euros). C’est indispensable pour relativiser le catastrophisme climatologique officiel.

    Les choses les plus intelligentes, parce que les plus rationnelles, sur ce sujet sont dites en France par Vincent Courtillot qui réagit en scientifique alors que Claude Allègre, en dépit de ses qualités, est perçu comme avant tout comme un politique. Ne nous trompons pas, la virulence des attaques portées contre le travail et la personne de Vincent Courtillot témoigne de la pertinence de ses propos et de la justesse de ses interrogations.

    J’attendais avec impatience le publication de ce rapport. Les rares compte-rendus des séances de travail, le 20 septembre dernier, de l’académie des Sciences ont surtout montré la position difficile de l’école officielle lors des débats ( http://www.contrepoints.org/2010/11/01/5888-rechauffement-ce-que-dit-vraiment-le-rapport-de-lacademie ). Les commentaires (xyloglote oblige) n’étaient pas particulièrement dithyrambiques pour l’école officille.

    Je rejoins sur ce sujet le point de vue de Franck Boizard ( http://fboizard.blogspot.com/2010/11/rechauffisme-ze-return-of-ez-comme-back.html ) qu’on peut traduire ainsi: nihil novi sub sole!

    Les « climatologues » les plus ardents sont avant tout des idéologues forcenés (ce sont tous des ex-soixantehuitards), dignes émules de Lyssenko, qui tentent, à travers une approche pseudo-scientifique et pour tenter de faire oublier l’échec patent de leurs idéaux quarante ans plus tard (communisme et autres idéologies apparentes), de discréditer le mode de développement capitaliste (au sens le plus large que ce terme peut prendre). Il n’est donc pas surprenant de voir, lire ou entendre nos baveux de service, avec le soucis d’objectivité et d’honnêteté qui les caractérise et compte tenu de leur positionnement politique, lever très haut l’étendard du réchauffisme. Ils peuvent tous prétendre au prix Lyssenko ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Prix_Lyssenko ) qui récompense la « contribution exemplaire à la désinformation en matière scientifique ou historique, avec des méthodes et arguments idéologiques ».

    1. adnstep

      Pourquoi « ex » soixantehuitards ? Ils le sont toujours, leur horloge biologique est restée bloquée en mai. C’est peut-être pour ça, qu’ils trouvent qu’il fait chaud en novembre ? Ou bien parce que l’éloignement constant de leur époque de référence provoque des distorsions spatio-temporelles qu’ils ont de plus en plus de mal à corriger.

  2. Url

    Merci pour le lien de cette vidéo. La science est, de par sa nature, sceptique, et la démocratie ici n’est pas le pire système après, mais avec tous les autres systèmes.

    Nos journalistes se sentent obligés de donner leur avis sur le bulletin météo de demain et ont perdu toute indépendance. La fragilité de la presse est là encore un vrai problème.

    1. daredevil2009

      Mais cela est bien normal puisque nombre d’entre eux se prennent pour ce qu’ils ne sont nullement : des penseurs!

  3. JG2433

    Ci-dessous, le chapeau d’un article de Rémy Prud’homme intitulé :
    La croissance verte : une chimère ? in revue Commentaire N° 131, Automne 2010, pp. 683-692.

    « Les politiques de défense de l’environnement, communément appelées politiques « vertes » son-elles un moteur ou un frein pour le développement économique ? L’expression « croissance verte » est habile mais tendancieuse. Elle est habile, parce qu’à peu près tout le monde étant favorable et à la croissance et au vert personne n’est opposé à une croissance qui serait verte. Mais elle est tendancieuse, parce qu’elle suppose résolue la question ci-dessus. La formule postule que la défense de l’environnement est un facteur de croissance. Elle constitue un bel artifice de propagande qui évacue toute analyse et toute remise en cause. Elle a beaucoup de succès auprès des médias, des hommes politiques, de l’opinion. On ne compte plus les livres, les articles, les colloques, les proclamations qui nous promettent de faire d’une pierre deux coups, d’accélérer la croissance grâce à l’amélioration de l’environnement. La croissance verte est-elle une réalité, ou bien seulement une vaine illusion, une chimère ? »

    Je précise que le texte que j’ai repris et mis entre parenthèses est de Rémy Prud’homme lui-même.
    Et puis je ne résiste pas à l’envie de vous faire partager le plaisir de la lecture des dernières lignes de son article.

    « […] Nous avons des hommes politiques pour faire des choix […]
    Encore faudrait-il pour faire ces choix que nos hommes politiques soient éclairés par des analyses objectives et non pas aveuglés par des chimères. Mais le souhaitent-ils vraiment ? Ne préfèrent-ils pas croire que l’on peut tout avoir à la fois, le beurre et l’argent du beurre ? Sans doute pensent-ils comme la Julie de La Nouvelle Héloïse : « Ô douces illusions ! ô chimères, dernières ressources des malheureux ! ah s’ils se peut, tenez-nous lieu de réalité ! »

    J’espère n’avoir pas abusé de l’espace dévolu aux commentaires…

    1. daredevil2009

      Encore faudrait-il que lesdits hommes politiques aient un cerveau et surtout ne visent pas à défendre leurs prébendes au détriment de l’intérêt général…
      Ces gens sont assis sur des poules aux œufs d’or, ils ne peuvent donc en aucun cas prendre une quelconque mesure qui viendrait tuer celle-ci…

  4. Chris

    Et …si tous les gars du monde ….enfin …presque tout le monde …arretait purement et simplement d’ acheter ( et , raison de plus , de lire ) les journaux …

    1. JB7756

      Mais c’est le cas. Alors ils demandent des subventions. Sans elles l’Humanité, Libération et d’autres journaux auraient… disparus.

  5. Alex6

    Je crois que sur le fond la bataille est gagnee. La lutte contre le rechauffement climatique est devenue purement ideologique et meme les plus ecolos s’en rendent compte desormais.
    La science patauge a apporter la moindre preuve et les dits sceptiques ont parfaitement manoeuvre en se focalisant sur quelques points et ne tombant pas dans les pieges tradi.
    En tout cas je botte de la fesse de rechauffistes bien plus facilement qu’il y a un an ou deux et j’ai meme la pretention de croire que j’en ai convaincu certains ou tout du moins introduit un serieux doute chez eux. C’est un plaisir rare pour les liberaux que de convaincre des gens de nos jours…

    1. Arkh

      C’est beau de voir tant de naïveté. La jeunesse aura toujours besoin de grande cause pour laquelle lutter, donc même si la cause réchauffiste perd de son attrait de nouvelles vont émerger : l’acidification des océans par exemple.

      Mais dans tous les cas, toutes les conneries mises en place pour lutter contre le CO2 au niveau législatif resteront et continueront à freiner l’amélioration des conditions de vie dans le monde. Tout le pognon gaspillé à payer des parasites (l’ONU et ses multiples entités) ne sera jamais remboursé.

      1. Stéphane

        La nouvelle cause à la mode c’est la biodiversité.

        Comme d’habitude, les mêmes causes (mondialisation, économie capitaliste, développement, commerce international, exploitation des ressources naturelles…) et les mêmes conséquences (Gaïa pleure de chaudes larmes en criant pour qu’on la débarrasse des humains).

        Et, comme pour le réchauffement, lorsqu’on lit entre les lignes, l’essentiel de l’effort est à faire en maintenant les pays sous-développés dans le sous-développement, puisque ce sont eux qui ont le plus de « biodiversité ». Forcément, les espèces fragiles présentes dans la Beauce et la Brie, elles, ont disparues depuis longtemps.

        Peu importe le flacon pourvu qu’on ait la réglementation.

        Au moins cette fois-ci on aura pas les gusses de Tuvalu faisant un conseil des ministres habillés en hommes-grenouilles…

  6. Obsédé Textuel

    « Forcément, les espèces fragiles présentes dans la Beauce et la Brie, elles, ont disparues depuis longtemps. »

    C’est archi faux !
    Les produits phyto sanitaires ne sont pas du vitriol !!

    Observez les champs de céréales dans la Beauce et vous constaterez que les parties non traitées regorgent de fleurs sauvages multiples et de plantes diverses et abondantes; d’arbres, de bosquets et d’arbustes très courants depuis toujours.
    On observe ces évidences sans même sortir de la voiture, le long des routes, dans les fossés, juste au ras des semis ou des chaumes selon la saison.

    Un peu d’honnêteté ne fait pas de mal.

    1. Arkh

      On n’y trouve plus beaucoup de loups et autres animaux qu’on a exterminé durant le dernier millénaire. Mais c’était notre problème, tout comme celui des espèces dans d’autres pays est le problème de ces pays.

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