Sauve un arbre, croque un cafard

Je vais peut-être vous effrayer, mais comme je ne suis pas sûr que l’information vous soit parvenue, je préfère vous mettre au courant : au rythme où vont les choses, la planète va super mal, et on va tous mourir de faim. Voilà, c’est dit. Heureusement, ne paniquez pas, la FAO et l’ONU ont déjà la solution ! C’est ça qui est bien, avec ces organisations : on en a toujours pour notre argent ! Et devant le défi qui se pose quand on doit nourrir 9 ou 10 milliards d’humains sans couvrir la Terre d’encombrants bovidés, ils proposent … de croquer des asticots.

A priori, le raisonnement qui sous-tend la proposition simple « Sauve Un arbre, Croque Un Cafard » est le suivant : il faut pas mal de terrain, d’eau et de soins pour faire pousser de l’herbe ou du foin afin de la transformer en bonnes protéines animales, genre steak bien juteux et bien goutu.

Si on doit livrer sa ration quotidienne de bifteck, de lapin, de poulet ou de cochon à chacun des 9 milliards d’humains, nombre que, selon l’ONU, nous atteindrons en 2050, on va manquer de terrain.

Or, le rendement de la transformation des plantes vertes en protéines est plus élevé pour l’insecte puisqu’il est entre six et huit fois meilleur que le bœuf. La conclusion s’impose d’elle-même : si on veut sauver d’une fin douloureuse et d’une faim certaine des centaines de millions de personnes, voire des milliards, il va falloir, tous ensemble, nous mettre à grignoter du scolopendre.

Et puis ça tombe bien : la viande va devenir inabordable, d’après ce que déclare l’entomologiste Arnold van Huis, au cours d’une conférence à l’université de Wageningen (Pays-Bas) :

« Le jour viendra où un Big Mac coûtera 120 euros et un Bug Mac 12 euros, où les gens qui mangent des insectes seront plus nombreux que ceux qui mangent de la viande. »

Avant de détailler le raisonnement que je viens d’exposer, notons que ce n’est pas la première fois que, pour des raisons éminemment écologiques et humanistes, on nous propose de modifier notre régime alimentaire : on se souviendra que, fin 2009, certains chercheurs nous proposaient de boulotter nos animaux de compagnie afin d’en diminuer l’empreinte carbone.

Comme on le constate, il s’agit simplement d’un passage à l’échelle : en 2009, on nous proposait de bouffer du chien. En 2011, on envisage un sursis pour le canidé et de cultiver ses puces pour les déguster à l’apéro. Si, de surcroît, on couple cette innovation culinaire avec une réforme musclée de l’Assurance Maladie, en butant à la date limite nos vieux et nos handicapés, qu’on recyclera, façon Soleil Vert, en petits biscuits nutritifs, on réalise là une avancée rassurante pour le bol alimentaire de tous nos congénères !

Des chenilles ? Non, un délicieux petit snack.

Ceci posé, cette proposition de dévorer de l’insecte à grande échelle est amusante à au moins deux titres.

D’une part, on ne peut s’empêcher de sourire à l’énoncé des hypothèses qui sous-tendent toute la suite logique qui nous vend, in fine, de la tourte aux asticots. Le thème général de la surpopulation et du malthusianisme court depuis près de 200 ans : puisque la population augmente et que les ressources sont finies, il y aura forcément un moment où, pouf, nous allons arriver à court de ressources et là, ça va grincer des dents en version polyphonique.

Et, comme en atteste les chiffres disponibles un peu partout (y compris à l’ONU), la population a bel et bien augmenté, bien qu’à un rythme plus faible que prévu, et qui se ralentit, mais le nombre de personnes qui souffrent de la faim a, malgré tout, diminué.

Car dans le temps où l’Humanité grossissait, elle faisait de considérables avancées technologiques : les rendements par hectare n’ont plus grand chose à voir avec ceux de 1800.

Bref : cela fait pas mal de temps maintenant qu’on nous vend de la faim dans le monde et de la fin du monde, avec pourtant des signes bien clair qu’on s’est constamment planté (comme par exemple le Club de Rome en 72)

L’autre remarque est que, si les surfaces agricoles consacrées au bétail sont effectivement limitées, elles n’en sont pour autant pas toutes exploitées. Et d’une, si l’on veut réellement de grandes quantités de protéines animales, on s’orientera plus certainement vers l’élevage en batterie. Ensuite, l’exploitation raisonné et optimisée des océans est encore très loin d’avoir atteint un point comparable avec celle de la terre ferme ; pour le moment, c’est encore le royaume de la pêche, alors que la chasse ne nourrit plus grand-monde.

Enfin, il n’est absolument pas inenvisageable d’imaginer que, d’ici 2050, des progrès notoires soient accomplis pour améliorer encore les rendements observés actuellement. Après tout, si certains partent en sucette à grand coup de milliards d’humains crevant la dalle en 2050, on peut aussi triper un bon coup sur les nanotechnologies et les productions de protéines hors-sol, non ?

D’autre part, et c’est le second élément le plus amusant, il est fort peu probable que l’utilisation des protéines en provenance d’insectes se traduise par l’arrivée, sur le marché, de tarentule grillée sous blister, de brochettes de sauterelles au rayon traiteur, ou de yaourts arôme citron/fourmi.

En effet, les industriels incorporent déjà les insectes dans leurs préparations alimentaires (l’exemple le plus connu étant le rouge de cochenille). Il est dès lors plus probable que si les prix venaient à suivre les prévisions citées plus haut, on nous vendra plutôt des pâtes alimentaires, délicieuses et parfaitement adaptées à une utilisation occidentale, ou qu’on pourra trouver des reconstitutions sous formes plus habituelles de différents mets à base d’insectes.

L’avenir étant toujours plus inventif que les personnes chargées de faire des prédictions, gageons que la tourte aux cancrelats n’est pas pour demain…

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Commentaires55

  1. Kornic

    D’ailleurs, c’est parce ce qu’ils mangent déjà des insectes que les chinois vont dominer le monde. CQFD.

  2. Stéphane

    Bon Dieu, mais qu’attendent ces connards pour donner l’exemple en bouffant des insectes?

    Sérieusement, si je voulais faire du buzz, j’irai avec une caméra devant l’officine qui a pondu cette merveille avec une grande assiette de chenilles grillées, en la tendant à ceux qui prônent ces solutions à la con. Et bon appétit!

  3. Pierre

    Le troisième point qui me fait rire, c’est qu’on surconsomme actuellement des protéines par rapport à nos besoins.
    Une augmentation du prix de la viande nous fera tout d’abord réduire nos portions et on ne s’en portera pas si mal…

  4. Didier Goux

    J’ai vu ça aussi, ça m’a bien fait ricaner. Cela dit, se mettre à bouffer des cafards, comme n’importe quel Africain de souche, ça vous a un petit côté multiculturel que je suppose irrésistible pour nos modernœuds…

  5. SC

    Quelques tendances lourdes:
    -Environ 10 millions d’hectares de terres cultivables sont désertifiés chaque année (auxquels s’ajoutent les probables quelques millions d’hectares artificialisées par les constructions humaines)–>http://www.guardian.co.uk/environment/2010/dec/14/soil-erosion-environment-review-vidal

    -Nombre de cultures ne sont possibles que grâce à l’exploitation de nappes d’eau fossiles (midwest, Chine, Inde…) qui montrent des signes de fatigue.

    -Les rendements élevés (et les cultures hors sol) ne sont possibles que grâce à l’exploitation de ressources fossiles (pétrole pour les pesticide, gaz pour les engrais azotés, phosphore…)

    -La pêche (qui est la source principale de protéines pour plus d’1 milliards d’êtres humains) a réduit le stock global de gros poissons de plus de 90% depuis 1950–>http://news.nationalgeographic.com/news/2003/05/0515_030515_fishdecline.html

    1. douar

      J’ai l’impression de relire le rapport du Club de Rome.
      Le potentiel de production agricole est encore très important contrairement aux poncifs habituels. La hausse des prix des matières premières agricoles va booster la production, notamment en Afrique, sans oublier l’Europe de l’est (Russie, Ukraine…). Les nouvelles technologies peuvent améliorer l’utilisation des ressources (résistance des végétaux aux stress hydriques, aux maladies…). Même si en France, nous avons saboté consciencieusement la recherche dans ces domaines (merci qui?), ailleurs, ça bosse et ça avance.

      1. SC

        Bah… il se trouve que les simulations du club de rome partaient de 1900 pour se terminer en 2100, encore 89 ans, et on verra s’ils avaient tord…

        1. « tort »
          Ils l’ont déjà : en 72, ils prévoyaient pour 2010 famines et mort du petit cheval. Ils se sont plantés. Enfin bon, c’est bien la caractéristique des gros pipeauteurs de faire des prédictions à un horizon où plus personne ne s’occupera de ce qu’ils avaient raconté, et où les prédicateurs d’apocalypse seront tous morts et enterrés.

          D’ailleurs, moi, je vous parie qu’en 2050, il y aura plus de gens qui mangeront de la viande et moins qui boufferont des insectes.

      1. Laetitia

        C’ est peut être pire que ça. Dans l affaire des prédictions foireuses, ils sont bien capables de dire: « ah vous voyez qu on vous a epargné un triste sort, donnez nous votre argent. C est pour votre Bien… »

  6. Aurélien

    L’humain est omnivore oui ou non?
    Alors on goûte à tout et même on finit son assiette!!! 🙂

    Ce n’est qu’une question d’habitude et de culture. Après tout, on bouffe bien des escargots.

      1. adnstep

        Ben non. Ma grand mère les faisait dans le jardin, après la pluie. Mon père adore ça. Moi pas. Mais ça doit pas être plus dégueulasse que du Quick.

        1. jane

          Pour le Quick, il y avait certainement un insecte toxique. faut leur pardonner, on sait pas encore faire la différence entre insectes comestibles, et impropres à la conso. peut-être même que c’était des insectes made in china, qui sait ?…

  7. Philippe Sandron

    « Enfin, il n’est absolument pas inenvisagable d’imaginer » : encore un « e » qui fait défaut. Je plaisante, bien sûr, mais comme vous avez récemment évoquer le souci de l’orthographe…

    Cela dit, je demeure votre fidèle et admiratif lecteur !

    Bien amicalement.

  8. BaZoungA

    Ou alors au lieu de consommer des protéines animales, on consomme des protéines végétales…

    Et oui contrairement à ce que l’industrie de la viande nous fait croire, on peut très bien vivre sans manger de viande:

    – Les légumineuses(lentille, haricot, pois chiche…) sont très riches en protéines et en les mélangeant avec des céréales (avoine, épeautre, orge…) on obtient des protéines complètes.

    – Amaranthe, Quinoa, Sarrasin fournissent directement d’excellentes protéines complètes.

    – On peut aussi envisager des cultures d’algues genre spiruline, chlorelle.
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Arthrospira

    – Sans oublier l’ortie, une des meilleurs sources de protéines complètes (et en plus c’est gratuit).

    Enfin bref, des alternatives simples existent…

    Sinon ne pas oublier que l’agriculture « moderne » n’est possible que grâce à du pétrole bon marché (ressource qui comme chacun le sait est illimitée), et d’énormes subventions.
    Mais il faut aussi ajouter au tableau les conséquences de ce genre d’agriculture: épuisements des sols, érosion…

    Donc on peut fermer les yeux et faire un bon coup de méthode Coué:

    « Oui tout ça, de toute façon ceux qui disent qu’on va avoir des problèmes c’est rien que des méchants. En plus maintenant avec nos supers OGM et nos nanotechnologies on trouvera forcément une solution »

    Mais quand on analyse objectivement les faits, on se rend compte qu’on s’approche de plus en plus du point de rupture.

    1. quand on analyse objectivement les faits, on se rend compte qu’on s’approche de plus en plus du point de rupture.

      Quand on analyse objectivement les faits,
      a/ on voit qu’on nous vend ce point de rupture depuis 200 ans. 200 ans d’échec, ça donne une idée de la solidité de l’analyse.
      b/ on voit qu’il y a beaucoup, beaucoup d’espace inutilisé, beaucoup, beaucoup de ressources disponibles, et très très peu d’humains sur terre
      c/ que l’avenir est toujours imprévisible et se moque toujours des prédictions malthusiennes.

      Moyennant a/ , b/ et c/ , on ne peut que conclure au rigolisme général devant le catastrophisme des Romiclubistes.

      1. BaZoungA

        « Quand on analyse objectivement les faits,
        a/ on voit qu’on nous vend ce point de rupture depuis 200 ans. 200 ans d’échec, ça donne une idée de la solidité de l’analyse. »

        Ca fait surtout 200 ans qu’on exploite des énergies fossiles non renouvelables et c’est ce qui permet de limiter les dégâts. Il ne faut pas se leurrer aujourd’hui on bouffe essentiellement du pétrole bon marché.
        L’énergie qu’on met dans le système est beaucoup plus importante que celle qu’on obtient à la sortie.

        Ensuite l’épuisement des sols est un processus lent.
        Mais il suffit de regarder la valeur nutritionnelle d’une salade d’il y a un siècle et d’une salade d’aujourd’hui pour s’en rendre compte. Aujourd’hui c’est juste de la flotte sans vitamines et sels minéraux.
        On a hérité de sols fertiles qui se sont construits pendant des milliers d’années, et ça fait seulement 60 ans qu’on les détruit peu à peu avec l’agriculture industrielle. Un peu de patience!

        Et la dégradation de l’environnement est un des facteurs qui a contribué à la chute de plusieurs civilisation (cf. le livre de Jared Diamond « Effondrement : Comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie »).
        Mais c’est un processus lent qui s’étale sur plusieurs générations.

        Plus généralement dire « ça n’est jamais arrivé ça n’arrivera jamais » n’est pas un argument valable!
        « Je n’ai jamais eu d’accident de la route, donc je n’en aurai jamais… »

        « b/ on voit qu’il y a beaucoup, beaucoup d’espace inutilisé, beaucoup, beaucoup de ressources disponibles, et très très peu d’humains sur terre »

        Plus concrètement?

        « c/ que l’avenir est toujours imprévisible et se moque toujours des prédictions malthusiennes. »

        Tout à fait d’accord.
        L’avenir est imprévisible, on est jamais à l’abri d’un cygne noir, d’une découverte majeure etc..
        Mais on peut raisonnablement faire des prévisions (les prédictions je laisse ça à Mme Irma) sur les tendances générales à venir à partir de ce qu’on a observé jusqu’à aujourd’hui.

         » Moyennant a/ , b/ et c/ , on ne peut que conclure au rigolisme général devant le catastrophisme des Romiclubistes. »

        L’idée n’est pas d’être catastrophique, c’est d’être réaliste.

        1. Higgins

          « Mais il suffit de regarder la valeur nutritionnelle d’une salade d’il y a un siècle et d’une salade d’aujourd’hui pour s’en rendre compte. »: largement compensée par les qualités nutritionnelles et gustatives des vinaigrettes actuelles.

          « L’intérêt particulier abandonné à lui-même produira plus sûrement le bien général que les opérations du gouvernement, toujours fautives et nécessairement dirigées par une théorie vague et incertaine. » — Turgot (http://fr.wikipedia.org/wiki/Turgot)

        2. douar

          « On a hérité de sols fertiles qui se sont construits pendant des milliers d’années, et ça fait seulement 60 ans qu’on les détruit peu à peu avec l’agriculture industrielle. »
          Savez vous qu’à la fin du XIX début du XXé siècle, la productivité des sols plafonnait et ça allait poser de gros problèmes. Grâce à la chimie ( beurk) et particulièrement à la synthèse de l’ammoniac, les rendements ont pu repartir à la hausse. Alors, parler de sols fertiles, c’est une vue de l’esprit. Sinon, d’où sortez vous votre valeur nutritionnelle d’une salade d’il y a un siècle? Vous avez une machine à remonter le temps pour pouvoir comparer?

        3. Flak

          « L’idée n’est pas d’être catastrophique, c’est d’être réaliste. »

          Non.
          L’idee est, d’une part, pour le pipeauteur scientifique de s’assurer une audience, et d’autre part pour le journaliste de pondre un article, peu importe ce qu’il contient, pour occuper le gogo, une fin du monde incluse presentant un avantage non negligeable en matiere d’entertainment journalistique.

          Et puis, plus lointainement, l’idee est bien sur de culpabiliser le lecteur sur son horrrrrrible mode de vie de pollueur, dans le but lenifiant
          -d’etre en position d’enduire les autres de moraline tout en etant soi-meme le gentil patriarche representant de Gaia (un druide hu)
          -d’avoir un argument pour defendre taxation et l’oppression des mechants.

          Ca donne une idee claire de la pression morale de merde qui regne en Franchouillie ou il est impossible d’exister sans etre un blaireau moralisateur.

    2. monoi

      Et vous savez ou il est vous, le point de rupture? En avez vous ne serait ce qu’un infime debut d’idee?

      Evidemment que non, vous ressortez vos balivernes romiclubistes sans une once de connaissances ou de faits averes.

      Ce que les gens comme vous font toujours, c’est de voir les choses figees, et de croire que les humains vont betement se laisser mourir de faim ou aures cretineries sans reagir, que le progres va s’arreter. En fait, c’est uniquement la preuve de votre manque d’imagination et de foi dans les capacites humaines.

    3. BaZoungA

      Ne connaissant pas le club de Rome (trop jeune 🙂 )j’ai fait un tour sur wikipedia:

      « Les conclusions du rapport annoncent un futur inquiétant pour l’humanité. Beaucoup lui ont reproché à l’époque une certaine exagération dans ses prévisions, même si le rapport ne prévoyait aucun épuisement de ressources, ni aucun événement catastrophique avant 2010 au moins, même dans le scénario le plus défavorable »

      http://fr.wikipedia.org/wiki/Club_de_Rome

      En supposant que ça soit correct je ne vois pas comment on peut dire qu’ils se sont plantés pour le moment.

      Et s’il vous plaît n’exagérez pas mes propos à outrance: je ne suis pas pour un retour à l’âge des cavernes, je ne suis pas contre le progrès, je ne suis pas un vieux gauchiste, je ne dis pas que les humains vont se laisser mourir de faim sans rien faire, etc…

      Je ne pensais pas qu’en soulignant que notre agriculture moderne est:
      – impossible sans subvention à outrance
      – impossible sans pétrole bon marché
      – néfaste pour l’environnement
      et donc que logiquement elle n’est pas soutenable j’allais autant déchainer les passions.

      Sur ces bonnes paroles, je vous laisse, j’ai des sauterelles à faire frire.

      1. Merci de lire plutôt la version anglaise de wikipedia sur le rapport (ici : http://en.wikipedia.org/wiki/The_Limits_to_Growth ) , qui dit notamment :

        Yale economist Henry C. Wallich labeled the book « a piece of irresponsible nonsense » in a Newsweek editorial dated March 13, 1972. Wallich’s main complaints are that the book was published as a publicity stunt with great fanfare at the Smithsonian in Washington, and that there was insufficient evidence for many of the variables used in the model. According to Wallich, « the quantitative content of the model comes from the authors’ imagination, although they never reveal the equations that they used. » Wallich stated that technology could solve all the problems the Meadows were concerned about, but only if growth continued apace. By stopping growth too soon, Wallich warned, the world would be « consigning billions to permanent poverty ».

        Robert M. Solow from MIT, complained about the weak base of data on which The Limits to Growths predictions were made (Newsweek, March 13, 1972, page 103). Dr. Allen Kneese and Dr. Ronald Riker of Resources for the Future (RFF) stated:

        « The authors load their case by letting some things grow exponentially and others not. Population, capital and pollution grow exponentially in all models, but technologies for expanding resources and controlling pollution are permitted to grow, if at all, only in discrete increments. »

        Critics also allege that the authors of the report claimed to accept that the then-known resources of minerals and energy could, and would, grow in the future, and consumption growth rates could also decline. The theoretical expiry time for each resource would therefore need to be updated as new discoveries, technologies and trends came to light. To overcome this uncertainty, they offered an upper value for the expiry time, calculated as if the known resources were multiplied by two. Even in that case, assuming continuation of the average rate of consumption growth, virtually all major minerals and energy resources would expire within 100 years of publication (i.e., by 2070). Even if reserves were two times larger than expected, they state, ongoing growth in the consumption rate would still lead to the relatively rapid exhaustion of those reserves.

      2. Alex6

        – impossible sans subvention à outrance
        – impossible sans pétrole bon marché
        – néfaste pour l’environnement

        Allez, on sort de France et on ouvre les yeux. La PAC detruit l’agriculture en deformant les prix et par consequence en rendant non-rentable l’agriculture dans les pays a priori bien plus adaptes pour cela, en afrique notamment.
        Jetez un oeil a l’agriculture en Australie et en Nouvelle-Zelande.

        Nefaste pour l’environnement? Mais « vivre » est nefaste pour l’environnement, alors pensez bien, « vivre de maniere decente », une folie!

  9. Nelson

    D’accord avec le point 2, entre des insectes ou des résidus de chais pas quoi reconstitué cancérigène…
    C’est qu’une question de présentation: on nous abat pas le boeuf devant nous à l’apéro.

  10. boutros

    En 2050, la sharia aura interdit le cochon, mais la bouffe hallal n’aura pas meilleurs presse si elle continue à dézinguer les clients (cf l’épisode du Quick ces-jours-ci). Mais il restera toujours un peu d’herbe à manger, fumer etc…
    Et enfin les Vers auront pris le pouvoir, jolyment.

    1. tabs

      La charia interdit déjà le cochon. Mince alors, les musulmans n’auront jamais le bonheur de gouter à un sandwich au bacon… c’est fort triste pour eux mais ça change pas grand chose pour nous.

      Enfin bon, c’est vraiment gentil de ta part de t’inquiéter pour nos amis musulmans.

      1. Boutros

        Ce n’est pas pour eux que je m’inquiète, mais pour nous, trop peu nombreux dans ce cas, à mon goût. Et puis je préfère les rillettes et le saucisson.

  11. Kelevra

    mais oui retournons a l age des cavernes, la croissance c est mauvais, le progres c est caca, l homme est a detruire, l homme est en trop sur la terre etc etc, vieille rhetorique verte gauchissante et plutot cretine. en 2 siecles depuis la decouverte et l utilisation du petrole, l homme a fait un pas de geant comme jamais il n en avait connu depuis qu il est homo sapiens. l homme a ete sur la lune, envoie des sondes sur mars, a envoye des sondes qui sont sorties du systeme solaire, l esperance de vie en europe est passee de 50 ans a 85 ans et bien plus encore. je ne dis pas que des erreurs n ont pas ete faites, mais en 50 ans a surface egale, la production de ble en france a ete multiplie par 3 par exemple. il y a de quoi nourrir la terre entiere actuellement, il suffirait deja que l on soit un peu plus responsable et intelligent. en effet 25% de la production agricole francaise est detruite, mauvais circuit de distribution, produits jetes car mal calibres, ce que mettent les gens a la poubelle car ils achetent plus qu ils ne consomment, aux etats unis le chiffre est de 50%. ce qui laisse donc de grandes marges de progression. comme d habitude, on prend le probleme a l envers. l exemple le plus proche est la dette francaise, au lieu d augmenter sans cesse les impots faisons des economies, idem pour la nourriture plutot que d aller chercher d autres sources d approvisionnement, faisons deja mieux avec ce que nous avons.
    le lien suivant prend un autre exemple mais aussi instructif
    http://aurel.hautetfort.com/archive/2011/01/21/emplois-verts-ce-qu-on-voit-et-ce-qu-on-ne-voit-pas.html

  12. Lib

    Les rendements agricoles sont très variables selon les pays, en fonction de la qualité des terres mais aussi des techniques, de l’utilisation d’engrais, des coûts de main d’oeuvre…

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Bl%C3%A9

    Ainsi, l’Europe Occidentale obtient des rendements de 7 tonnes de blé par ha alors que les US n’atteignent que 40% de ces rendements et la Russie et l’Ukraine moins de 30%.

    La solution évidente à d’éventuels problèmes de production alimentaire est l’application des techniques occidentales aux terres très fertiles de l’Europe de l’Est. Vous savez, ce qui était le grenier de l’Europe avant le socialisme.

    Tiens, on constate que des turbo-capitalistes mangeurs d’enfants écolos ont précisément identifié le truc et l’ont tout simplement fait, sans exiger qu’on bouffe des cloportes, sans exiger d’argent public, bref en prenant le chemin inverse de la FAO.

    http://www.capital.fr/bourse/interviews/agrogeneration-exploitera-plus-de-100.000-hectares-de-terre-d-ici-2012-504259

    1. Théo31

      La FAO, comme toute organisation étatique, n’a pas pour but de sortir les pauvres de leur triste sort, mais de justifier son existence. Elle a donc besoin des pauvres pour assurer sa prospérité.

      Ces histoires d’insectes, ça me fait penser au mythe du bon sauvage revisité.

  13. adnstep

    Bon, je vais attendre que les fachos-écolos bouffent leur salade, et que les anciens tiers-mondistes reconvertis bouffent leurs vers.

    Ensuite, je pense qu’ils seront suffisamment gras à mon gout.

    Et sinon, pour ceux qui ne seraient pas cannibales, sachez que contrairement aux idées reçues, les mangeurs de viande ont un mode d’alimentation meilleur pour la planète que les végétariens.

    La viande et les produits industriels (glaces, confiseries, chips, pain blanc) sont parmi les plus économes en énergie et polluent moins que les tomates, la salade, le poisson blanc ou encore que le thé, le café.

    D’un point de vue bilan énergétique, l’aliment qui consomme le plus d’énergie est le café avec 177 MJ pour 1 MJ de produit consommé. La salade en consomme 45, le poisson blanc 36, contre seulement 8 pour la viande de bœuf et les hamburgers, 7 pour le poulet et 6 pour l’agneau. Tout aussi intéressant de constater que produire des fruits consomme entre 10 et 22 MJ. A l’opposé, produire des sucreries, des chips, du pain blanc et de la glace est plus « économe » en énergie avec une consommation inférieure à 1 MJ.

    Pourquoi ? La viande est peu traitée (engrais, ….), souvent produite localement et ne provient que peu de pays de l’autre bout du monde – ce qui fait une grande différence – et elle est très calorique.

    Par ailleurs, comme la nourriture occupe une place centrale dans notre vie, elle a également une place importante dans l’émission de gaz à effet de serre.
    Conséquence directe, si un nombre significatif de personnes changent leurs habitudes, cela a un impact direct. Et comme on dépense plus d’énergie pour produire des légumes que de la viande, je vous laisse imaginer la catastrophe écologique si tout le monde se met au vert…

    Pour le reste, lisez « Meat : a benign extravagance », de Simon Fairlie, qui est lui même un leader écologiste.

  14. simple citoyen

    A tous je recommande de lire le livre de Jean-Philippe Feldman: « La famine menace-t-elle l’humanité? » qui donne de très nombreux éléments chiffrés et pourfend joyeusement la propagande décliniste et alarmiste à ce sujet. Par ailleurs son analyse est de bon sens et assez distrayante, malgré l’austérité du sujet. A lire donc.

  15. jane

    soyons de bons vivants, mais redevenons raisonnables, juste ce qu’il faut, et disons merde à ces apprentis prophètes à a noix !

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