Écologie positive – Et les abeilles ?

Article écrit en commun par h16 et Nathalie MP.

Et les abeilles ? Vous y pensez, vous, aux abeilles ? Non ? Eh bien vous devriez ! Parce que d’après Ségolène Royal le 13 avril dernier sur I-télé, « Les Français ont envie de revoir des papillons et des abeilles ». Pour la ministre de l’Écologie, des Petits Oiseaux et des Petites Abeilles, il semble en effet que ces dernières aient disparu.

think of the bees

Plus exactement, Ségolène explique, en vrac, la situation ainsi :

« (ces abeilles) ont dramatiquement disparu et qui sont en voie de réduction dramatique parce que c’est ce qui porte atteinte à la pollinisation. » 

Et de fait, depuis quelques années, la presse s’est largement fait l’écho d’une disparition catastrophique des abeilles domestiques et des autres insectes pollinisateurs dans de nombreuses zones de la planète, soulignant les risques élevés que cela fait courir à nos ressources alimentaires.

Et les médias auraient tort de se priver : les abeilles domestiques ont toujours suscité l’intérêt et la sympathie du public, qui les associe spontanément à la douceur du miel, à l’aspect naturel de sa production, et à l’image paisible et fleurie d’une belle journée d’été. La menace de leur disparition a donc un impact émotionnel fort, au moment où l’apiculture tend même à devenir une activité de loisir très appréciée, aussi bien à la campagne qu’en ville, où il est devenu ultra-tendance d’installer des ruches sur le toit des immeubles. À cela, s’ajoute leur pollinisation du tiers des plantes que nous consommons, et notamment les fameux cinq fruits et légumes que nous devons consommer quotidiennement pour avoir vivrensemble, vitamines, sels minéraux et éco-conscience alimentaire au top de la forme.

Ségolène aurait donc raison ? C’est suffisamment improbable pour qu’on mène l’enquête, d’autant plus que les médias grand public ne se donnent guère cette peine.

ségolène veut revoir des papillons et des abeilles

Premier constat : les chiffres d’effondrement hivernal des colonies d’abeilles parfois avancés à plus de 50 % sont très surestimés, notamment pour l’Europe où les taux 2012-2013 établis par les services de l’Union européenne vont de 3,2 % à 29,3 % suivant les pays. Avec 14,2 %, la France reste dans la marge jugée normale (10 à 15 %). Les taux observés à l’hiver 2013-2014 sont encore plus bas.

Comme souvent lorsqu’elle cherche un coupable présentable pour jouer sur les peurs et les émotions de l’opinion publique, l’écologie médiatique (rejointe par des parlementaires vibrant d’écologisme électoral) s’est jetée avec délice sur les pesticides à base de néonicotinoïdes produits par les grandes firmes agrochimiques mondiales, tels que le Gaucho de Bayer (Allemagne) et le Cruiser de Syngenta (Suisse). Un autre produit chimique, le Fipronil commercialisé sous le nom de Régent TS par BASF(Allemagne), est également concerné.

Et de fait, la Commission européenne a décidé en 2013 d’interdire pour deux ans trois molécules de la famille des néonicotinoïdes. À partir de fin 2015, elle « entamera (…) un examen des nouvelles informations scientifiques qu’elle aura reçues.» En France, gold plating oblige, cette disposition européenne a été complétée par un amendement qui interdit tout usage de tout néonicotinoïde à partir du 1er janvier 2016.

Bien sûr, cela n’empêche pas une partie des acteurs de la vie écologique et apicole de se lamenter sur le trop faible rayon d’action du moratoire, pendant qu’une autre partie (les industriels phytosanitaires, la majeure partie de la communauté scientifique et même de nombreux apiculteurs), moins émotive et plus scientifique, commence à faire remonter des informations sur ce syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles, qui apparait plutôt comme un phénomène multi-factoriel dans lequel les pesticides ne joueraient qu’un rôle secondaire.

gifa bees exploding

Il faut dire que malgré les interdictions de ces pesticides, la récolte 2014 de miel est tombée à 10 000 tonnes(*) en France (pour 14 800 tonnes en 2010), alors même que la mortalité des colonies d’abeilles en sortie d’hiver était conforme à la normalité, soit environ 10%. Selon Philippe Lecompte, apiculteur bio professionnel et Président du Réseau Biodiversité pour les Abeilles :

L’action des pouvoirs publics s’est concentrée sur le facteur « pesticides » en oubliant le reste, à commencer par la ressource florale et le volet sanitaire. Force est de constater que c’était une erreur.

D’autant plus que la mortalité de masse des abeilles n’est pas nouvelle et qu’elle est documentée depuis l’Empire romain, où elle était déjà normalement située aux alentours de 10 à 15%. Au Moyen-Âge, de nombreux effondrements sont signalés et à la fin du XVIIème siècle, les causes identifiées -– mauvaises conditions météorologiques et parasites –- sont l’objet d’études attentives.

Selon un rapport publié récemment par Coralie van Breukelen-Groeneveld, Directrice du Centre de Protection des Abeilles de Bayer, il n’existe pas de données statistiques confirmant le déclin des colonies d’abeilles dans le monde. On assisterait même plutôt à une légère croissance depuis les années 1960, même si des effondrements inhabituels sont observés en Europe et en Amérique du nord.

Quant à la recherche scientifique, elle cite en premier un acarien parasite des abeilles, le varroa destructor, qui tue aussi bien les adultes que les larves, et qui transmet également un certain nombre de virus très hostiles aux abeilles. Face à ce type de menace, il convient de désinfecter systématiquement les ruches avant réutilisation et d’appliquer ensuite des traitements vétérinaires adéquats, proposés par l’industrie phytosanitaire depuis plusieurs années. Cependant, la recherche continue. Depuis 2004, il faut ajouter à cela la prédation du frelon asiatique qui pénètre dans les ruches et se nourrit tant du miel que des larves et des ouvrières. Contrairement à leurs consœurs d’Asie, les abeilles européennes n’ont pas développé de défenses à son encontre. Là encore, la recherche phytosanitaire est à la manœuvre.

gifa oprah bees

Au-delà de ces aspects spécifiques et récents, on peut aussi noter la déstabilisation de l’apiculture depuis la révolution verte des années 1970 qui, par extension des monocultures intensives sur des milliers d’hectares, a profondément transformé l’organisation de nos paysages. Fini les multiples petits champs bordés de bandes herbeuses et florales où nos abeilles se retrouvaient pour papoter et butiner. Confrontées à un durcissement de leur environnement, constitué de vastes étendues sans fleurs, elles peinent à trouver leur nourriture. Ici, la remédiation consiste à rétablir autant que possible des bandes florales autour des champs, et à fleurir largement tous les espaces publics disponibles. La proposition de Ségolène Royal de retarder le fauchage des bords de routes va dans ce sens, à condition qu’il s’agisse bien de bordures comportant des fleurs, et pas seulement des graminées.

Dans ce tableau clinique, on arrive enfin à la délicate affaire des néonicotinoïdes.

Introduits dans l’agriculture vers le milieu des années 1990 pour aider à la protection des récoltes avec un pesticide plus simple, plus favorable à l’environnement et moins toxique pour l’homme que les produits antérieurs, les néonicotinoïdes sont appliqués une fois sur la semence à l’automne et protègent la plante pendant toute sa croissance, sans vaporisation foliaire supplémentaire.

Pour les ONG environnementales, des poussières imbibées de produit seraient diffusées dans l’air au moment de l’ensemencement. La haute neurotoxicité du produit pour les insectes agirait donc aussi sur les abeilles qui, désorientées, n’arriveraient plus à regagner leur ruche et en mourraient. Diverses études scientifiques (comme celle de Henry et al. 2012) ont tenté de répondre à cette question, mais en dépit de tout le sérieux consacré à ces travaux, de nombreuses critiques ont montré que les expériences avaient peu de rapport avec les conditions de vie réelles des abeilles et qu’elles avaient été exposées à des dosages bien supérieurs à ce qui se passe en plein champ.

Bien que ces études aient motivé le moratoire mis en place, il apparait de plus en plus que ces néonicotinoïdes, pour peu qu’ils soient utilisés correctement, sont loin de représenter un facteur important des effondrements des colonies d’abeilles constatés en Europe et aux États-Unis, où le Président Obama a justement demandé une étude spécifique sur le sujet.

Or, la conclusion du rapport rendu en septembre 2014 est très nette. À la question « Is Varroa Destructor or Neonicotinoid Pesticides Responsible for Bee Health Decline? » (Le Varroa Destructor ou les pesticides néonicotinoïdiques sont-ils responsables du déclin de la santé des abeilles ?), le rapport conclut (page 20) :

The state of the science makes clear that (1) Varroa destructor is, by far, the greatest threat to bee health; and (2) Neonicotinoids used according to regulatory requirements pose little threat to bees.
L’état de la science montre de façon clair que (1) le Varroa destructor est, de loin, le plus grand danger pour la santé des abeilles, et (2) que les néonicotinoïdes utilisés dans le cadre spécifié causent peu de dangers aux abeilles.

L’obsession européenne centrée sur la culpabilité des néonicotinoïdes est donc non seulement inefficace, car l’interdiction des ces produits ne changera rien à la situation des abeilles, mais elle est aussi dangereuse dans la mesure où des récoltes importantes sont menacées.

À l’automne 2014, à l’issue d’une saison agricole parfaitement normale du point de vue météo (mais sans néonicotinoïdes du fait du moratoire) on a observé la destruction de 20 à 50 % des récoltes de colza en Allemagne, en Pologne et au Royaume-Uni. Paradoxalement donc, en interdisant ces pesticides, on provoque une nouvelle situation de stress pour les abeilles, le colza, plante à fleurs, étant en effet un de leurs habitats privilégiés ! Encore un exemple de politiques désastreuses basées sur des actions scientifiquement mal-fondées d’activistes de l’écologie médiatique niaisement anti-capitaliste.

Remarquons enfin, comme on peut le lire dans la conclusion d’un rapport de 2014 de l’Australian Pesticides and Veterinary Medicines Authority, qu’en Australie, pays utilisateur des néonicotinoïdes à grande échelle et complètement à l’abri du varroa destructor en raison de sa stricte politique sanitaire, les colonies d’abeilles ne sont pas en déclin.

gifa simpsons bees

Conclusion

Mieux que personne, les écologistes et les ONG environnementales devraient être sensibles à l’aspect systémique du monde ce qui rend étonnant, voire suspect, leur attitude sans recul pour désigner une seule cause possible de l’effondrement des colonies d’abeilles, les pesticides néonicotinoïdes, quitte à en exagérer tous les défauts pour crédibiliser leur thèse.

Leur orientation systématiquement anti-industrie finit par occulter la réalité du terrain et nous entraîne dans des politiques inadaptées, provoquant même des pertes de production agricole qui s’avèrent néfastes pour les abeilles qu’on déclarait vouloir sauver.

Reste, heureusement, de bonnes nouvelles !

La première, c’est que la baisse est loin d’être aussi catastrophique que ce qui est rapporté par les écologistes. Il existe en outre des méthodes de réparation, d’autant plus faciles à mettre en œuvre qu’on a bien identifié l’aspect multi-factoriel des problèmes.

La seconde, c’est que les abeilles en ont vu d’autres depuis quelques millions d’années, ne sont pas en déclin au niveau mondial, et seraient même plutôt en légère augmentation.

—-

(*) Encore que ces chiffres (production, nombre de ruches, taux d’effondrement) soient complexes à obtenir. Par exemple, selon les sources Le Monde et notre-planète.info, la production fut de 10 000 tonnes en 2014, mais tandis que Le Monde fixe le nombre de ruches à 1,3 millions, planète-info.fr n’en compte que 650 000 et indique que des milliers d’autres petites coquines échappent aux recensements.

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Commentaires110

  1. Le Gnôme

    Bon, je mourrai moins bête ce soir.

    Comment ce fait il que les escrologistes propagent des rumeurs infondées. C’est de la malhonnêteté intelectuelle. Je sais, je suis un petit naïf, mais quel est leur intérêt ? L’homme c’est mal, la nature est autorégulatrice ? Les dinosaures se sont fait autorégulés ?

    1. Ils sont manipulés par certains lobbies qui veulent voir disparaître les néonicotinoïdes parce que d’autres industriels ont des produits de remplacement.

  2. Calvin

    Einstein disait : « s’il n’y avait plus d’abeilles, il faudrait 4 ans à Golden Sachs pour diriger le monde. »

  3. Peste et coryza

    Ah, les abeilles…

    J’y avais pensé, mais il faut une formation spécifique, et surtout c’est hyper capitalistique (il faut 400 ruches pour dégager une marge équivalente au SMIC, même si le miel et la gelée royale sont très demandés)… donc pas mal de terrains à acheter, et des accords à passer avec les agriculteurs du coin… sans parler du matos, des reines, des pesticides…

    Astuce contre le frelon asiatique : des poules.
    http://www.maxisciences.com/poule/les-poules-une-arme-efficace-pour-lutter-contre-le-frelon-asiatique_art31260.html

    Le Varroa :
    Apparemment, les fourmis se débarrassent facilement du parasite, mais il est de notoriété publique que fourmis et abeilles vont facilement aller au baston à grand coup de mandibule.
    Peut être qu’un traitement à base d’acide formique peut être efficace ?

  4. Pat

    C’est idéologique avant tout. Tous les maux du monde viennent des méchantes entreprises multinationales turbo-capitalistes ultra-libérales. Pas besoin de chercher plus loin. Le frelon asiatique ? C’est la nature, forcément bien. Les parasites ? idem.

  5. Bonsaï

    Petit article tendancieux, slalomant habilement entre les demi-vérités et les lapalissades, les extrapolations risquées, les idoles industrielles qu’il s’agit ici de défendre coûte que coûte… et en fin de compte la gourmandise et le goût du bon miel naturel qu’on aime à tartiner sur ses toasts matinaux !

    Et mention spéciale « affirmation au doigt mouillé » :
    « D’autant plus que la mortalité de masse des abeilles n’est pas nouvelle et qu’elle est documentée depuis l’Empire romain, où elle était déjà normalement située aux alentours de 10 à 15%. Au Moyen-Âge, de nombreux effondrements sont signalés et à la fin du XVIIème siècle, les causes identifiées -– mauvaises conditions météorologiques et parasites –- sont l’objet d’études attentives. »

    1. Si, au lieu de persifler bêtement, vous avez des éléments factuels, scientifiques, à apporter au débat, allez-y.

  6. Foert

    Des abeilles génétiquement modifiées, c’est bisoux ou pas?

    Sinon superbe article, sur un sujet toujours relayé jamais analysé (en profondeur)

  7. douar

    Des produits de remplacement, peut être, mais surtout pas des produits de synthèse.
    Aujourd’hui en Europe, réussir à lancer un nouveau produit de synthèse relève presque de mission impossible, en tout cas, hors de portée d’un industriel moyen. BASF, Bayer, Syngenta se cassent régulièrement les dents avec leurs dossiers d’homologation, alors , pour un plus petit, n’en parlons pas.
    résultat: ce sont des produits qui seront utilisés par d’autres pays, moins paranos.

  8. Peste et coryza

    @Douar
    ça ne marcherait pas. Les puces sont des insectes, les acariens des arachnides.

    Note : dans le Larousse de 1980, Puce « parasite suceur de sang » a pour synonyme « beau frère ».

    @H16
    ça n’empêche pas de conjuguer le traitement néonicotinoides avec des mesures physiques (les poules).

  9. albundy17

    Bien sur que si il y a disparition des abeilles !

    Des tas d’apiculteurs constatent des vols de ruches entières, il parait que ça se revends 250 à 300 euros

  10. Chris

    La vraie raison de la disparition des abeilles en France, ce n’est pas qu’elles seraient parties ailleurs, à force de se voir spolier le fruit de leur travail ?

  11. lxy

    Il faudrait aussi s’interroger sur certaines malpratiques 1 kg de sucre = 1.50 Euro, 1 kg de miel = 12 à 18 Euros.

    Plus sérieusement, toutes les idéologies socialistes fonctionnent selon le même principe : pour chaque problème il existe forcément un coupable. Pour se débarrasser du problème il suffit de faire disparaître le coupable. CQFD
    Si il existe de la misère…ce ne peut être que la faute des riches sans se poser la question des formes et origines de la misère.

    1. theo31

      Pour se débarrasser du problème il suffit de faire disparaître le coupable.

      Euh non, il faut créer une taxe pour le faire disparaître mais pas trop pour que ça rapporte le plus longtemps possible. La taxe rapportant moins dans le temps, on créera une taxe pour compenser la première et ainsi de suite jusqu’à mort de l’hôte.

  12. zen aztec

    Ce sont les apiculteurs eux même qui ont introduit varoa destructor en France en allant chercher en Chine des reines soit disant plus productives.Mais pour choper de la subventionc’est naturellement plus facile de taper sur les paysans ou l’industrie chimique.
    Cette histoire ressemble à la fable du réchauffement climatique,c’est le co2 point barre,ou c’est les néonicotinoïdes point final

  13. barbatruc

    Depuis l’interdiction de Gaucho sur les semences Maïs, qui sont semés au printemps donc dans la période où les abeilles sortent , il est a noter qu’il n’y a aucune différence sur la mortalité en comparaison aux années ou le Gaucho était utilisé.

    Je connais bien les apiculteurs car j’ai souvent travaillé avec eux, les deux facteurs de disparition des abeilles sont d’abord la mortalité catastrophique due au frelon asiatique, puis en second lieu et probablement du même niveau le manque de diversité dans les cultures , en effet les prairies naturelles ont pratiquement disparues ( hors zones de montagne ) , il n’y a donc tout simplement plus de fleurs à butiner, donc plus d’abeilles.

    J’ai fait l’expérience il y 3 ans avec un apiculteur de semer dans certaines parcelles du sarrasin ( communément appelé blé noir) qui à la particularité de fleurir de Mai à Septembre) http://binette-et-cornichon.com/bundles/chouchieplant/images/posts/sarrasin-engrais-vert/sarrasin-engrais-vert.jpg

    On a alors assisté à un retour impressionnant des colonies d’abeilles.

    Les verts, et leur pendant agricole les Bios ont des avis très tranchés sur la question, avec des arguments qui ne sont pas scientifiques, mais politiques.

    Ils sont devenus un lobby très écouté au ministère surtout après le grenelle de l’environnement lancé par Borloo. Je dirai que la gauche est moins en pointe sur ce sujet, c’est pour dire.

  14. Bonsaï

    @ Val, 10:12
    C’est pas grave, les anti-écolo primaires sont en réalité des adorateurs de la planète Mars.
    Vastes déserts de sable rouge et cieux toujours noirs parce que plus d’atmosphère, telle est leur conception du paradis…

  15. Gerldam

    Quand je lis « in the sate of science », j’ai comme une petite lumière rouge qui s’allume. En effet, c’est par les mêmes mots que commencent bien des discours de ce foutage de gueule que représente la COP21.
    Autre remarque: du miel uniquement à base de colza, ce n’est pas terrible. Le meilleur est le miel de montagen obtenu à partir de toutes ces petites fleurs sauvages des Alpes, par exemple.
    Ceci dit, il est clair qu’il en va des abeilles comme du climat: de très nombreux paramètres jouent dans un cas comme dans l’autre et les relations, fort complexes, sont hautement non linéaires dans tous les cas et, partant, extrêmemnt difficiles à modéliser sans simplifications à outrance.
    La seule chose à peu près certaine est que la disparition des petits champs d’il y a à peine 60 ans par ces grandes surfaces uniformes sans aucune haie ont créé une distorsion de l’envionnement auquel les petites bêtes en général n’ont pas encore eu le temps de s’adapter..

  16. yoananda

    Tant mieux ! (si les abeilles ne sont pas menacées, contrairement à ce que disaient certaines publications au début de cette affaire)

    Les lanceurs d’alerte y sont peut-être allé un peu trop fort, mais je préfère que ce soit ainsi, comme ça, on à l’opportunité de pouvoir réagir.

    Cependant par chez moi, les apiculteurs constatent la mort de leurs ruches. Bon, évidement, ce n’est que local, mais flippant tout de même par rapport au contexte d’alerte.

    Après le varrao destructeur ou le néonicotinoïde, ça ne change pas grand chose à l’affaire. Qui nous dit que le varrao ne pullule pas à cause du néonicotinoide par exemple, ou une autre substance ou pratique agricole industrielle … ça ne change rien à la problématique.
    C’est « ça » la systémique, ne pas s’arrêter aux causes immédiates, mais comprendre le système dans son ensemble. Ce qui est une chose très éloignée du prométhéisme libéral.

    1. gameover

      « Les lanceurs d’alerte y sont peut-être allé un peu trop fort, mais je préfère que ce soit ainsi »

      Donc tu valides le mensonge, comme le GIEC en fin de compte, GIEC qui dit qu’il faut exagérer pour faire prendre conscience.

  17. MCA

    @Bonzaï

    Votre planète, certains abonnés du site H16 y verront un havre de paix loin des folies taxatoires, quant à moi j’y verrai plutôt une destination rêvée pour mes vacances estivales.
    Si grâce à votre lunette astronomique vous décelez un parasol bicolore non loin d’un cocotier martien, pas d’inquiétude, c’est MCA qui allie le surf sur le site H16 à la bronzette cosmique. Qui sait, avec un peu de chance une abeille martienne prenant mon parasol pour une fleur viendra y butiner.

    Si c’est le cas, promis, je vous ramène le miel.

    Bon, je sais, c’est totalement HS, c’était mon moment de délire poétique.

  18. Aragorn

    Bah moi j’en élève depuis plusieurs années, pour le plaisir je vous rassure. C’est vrai que de passer en un hiver de 11 à 3 ruches ça fait bizarre (surtout quand ça n’est jamais arrivé avant), et voir la moitié des reines mourir au printemps dernier c’est assez désagréable.

    Les apiculteurs désormais achètent des reines à tour de bras (c’est pas très cher) pour remplacer celles qui meurent en permanence. Nouvelle forme de commerce et d’adaptation.

    Il me semble qu’on pourrait facilement vérifier l’effet « produits phytos » en regardant les stats de l’apiculture de montagne ou des maquis de Provence. Les abeilles volent à 1 ou 2 km, pas plus. Mais je n’ai pas trouvé de chiffres (pas trop cherché non plus, trop occupé par ailleurs à créer de la richesse pour nourrir l’état).

    Agronome de formation et naturaliste depuis que je sais marcher, je constate effectivement une baisse des populations d’insectes « estivaux » : papillons, sauterelles… C’est même assez spectaculaire. Mais en contrepartie on voit le retour de nombreux oiseaux qui étaient rares il y a encore 20 ou 30 ans. Dont pas mal d’insectivores…

    Bref, l’explication est évidemment plurifactorielle, le principal facteur en France et en Europe étant le remembrement, la chimie ayant sans doute un rôle, et l’accélération des échanges aussi (varroa, frelons and co….).

    Dame nature finit toujours par gagner, mais entre temps l’un ou l’autre peut morfler.

  19. Bonsaï

    @ Yoananda, 10:45
    « C’est « ça » la systémique, ne pas s’arrêter aux causes immédiates, mais comprendre le système dans son ensemble. Ce qui est une chose très éloignée du prométhéisme libéral. »
    Voilà une excellente formulation, qui pourra avantageusement servir d’argumentaire lorsque on regrette le manque de nuances et de profondeur de certaines déclarations à l’emporte-pièce !

  20. Celes

    A-t-on des solutions « naturelles » contre le frelon asiatique ? Il y a le Conopidae je crois, une petite mouche qui peut les tuer. Cette solution est-elle exploitable ?

  21. petit-chat

    Calvin 10 décembre 2015, 11 h 01 min
    Et des abeilles génétiquement modifiées pour produire de l’acide formique ?
    En plus, ça conservera mieux le miel (dans du formol)

  22. Pere Collateur

    De mon coté, je confirme que jusqu’à l’année dernière, il était très rare de voir des abeilles se taper la cloche avec les fleurs que je laisse en jachère dans le jardin et dans les près sur mon terrain. On n’y voyait butiner essentiellement des bourdons et des sortes de petites mouche aux couleurs de guepes…

    Cependant, cette année, j’ai bien constaté un retour en force des abeilles sauvages (et de pleins d’autres bestioles comme les criquets) et pleins pleins de hannetons.
    Je suis même tombé sur des ruches sauvages dans les arbres derrière chez moi.

    Et je précise que je cultive le jardin en permaculture et que dans les près et le bout de forêt qui va avec, je ne fais que de l’entretiens basique, à savoir, fauchage, rammasage des branchages brisés et abattage des arbres malades, chose qui est très très rare. Bref, cet endroit n’a jamais vu un pet de pesticide depuis la nuit des temps, et ca n’a pas empêché pas mal d’insectes de se faire discret depuis disons, le début des années 90.

  23. BLACK MAMBA WARRIOR

    Bizarre ! Bizarre ! Il y a plus que des abeilles aujourd’hui sur le blog d’H16, il fourmille de bug … les commentaires semblent tous se détacher … il problème avec une mise à jour ???

  24. Bonsaï

    Merci madame BM !
    Nous autres humbles petits amateurs, nous n’osions rien dire, tremblants de peur à l’idée de passer pour d’insolents provocateurs…

  25. BLACK MAMBA WARRIOR

    Oui, Bonzaï , il y juste les commentaires d’H16 qui sont bien situés dans l’arborescence des réponses …
    Petite remarque au passage , la tête de Ségo m’insupporte en tant normal mais là , c’est vraiment méchant de la part d’H16 de nous la faire subir dans cet état … Beurck !

  26. Bernard

    Il faut avouer aussi que Ségolène concours pour l’attribution du prix « humour politique 2015 » avec cette phrase.

    « L’égalité homme-femme est une condition indispensable à la réussite de la lutte contre le dérèglement climatique ».

    Parmi les 5 candidats; deux autres ont aussi retenu mon attention.

    François Rebsamen, ancien ministre du Travail reprenant son fauteuil de maire de Dijon : « Ce qui est frustrant, c’est que j’allais y arriver », à propos de la baisse du chômage.

    Michel Sapin, ministre de l’Economie et des Finances: « Une croissance nulle conforte nos objectifs en matière de croissance ».

  27. bibi

    @BLACK MAMBA WARRIOR
    Les réponses sont correctement situées dans l’arborescence le bug se situe au niveau du lien répondre qui ne s’ouvre pas correctement et donc ne permet d’enregistrer une réponse avec l’identifiant du commentaire parent.

  28. Greg

    Puisque donc pour que l’homme puisse être la solution il FAUT que l’homme soit le problème, accusons l’homme…
    Donc, avant l’homme, les abeilles mellifères existaient, certes, mais comme il n’y avait pas d’homme pour leur piquer leur miel, il y avait des colonies de-ci, de-là, leur nombre au km carré n’était pas connu.
    Il y avait (et il y a toujours!) plein d’autres espèces pollinisatrices dont tout le monde se foutait (et dont tout le monde semble continuer à se foutre, étonnement, alors que les mellifères étant une minorité, on devrait s’en inquiéter si l’avenir de la pollinisation était le vrai sujet…)
    Donc l’homme aime piquer le miel. Il apprend aux colonies à vivre côte à côte alors que naturellement ce n’est PAS le cas. Distorsion d’équilibre créée par l’homme pour piquer plus de miel en se fatiguant moins…
    Quand dame nature signale que trop de colonies forcées à vivreensemble alors que c’était pas prévu pour au départ amène son lot de problèmes qui fort étonnement tendent à ramener l’équilibre prévu, l’écolo sort du bois et accuse…
    Mais comme d’habitude, quand on est pressé d’accuser et en plus quand on est dogmatique, l’accusé est rarement le bon.

    Le plus grand problème des abeilles mellifères, ce n’est pas l’ours, c’est l’apiculteur !

  29. @Tous : pour les commentaires, il y a effectivement un bug sur le « répondre » (mise à jour WordPress, je présume). Je verrai ça en cours de journée. Tenez bon. Désolé pour le dérangement.

        1. Pheldge

          Allez lou yas , comme qu’on dit en occitan 🙂
          Ô patron, que le lait et le miel te soient doux et abondants ! ( je m’apprêtais à te vouer aux jumeaux nus … ce sera pour une prochaine fois les Bogdanofs à oualpés 😉 )

  30. Calvin

    Par contre, l’agriculture bio utilise un pesticide naturel fait à base d’extraits de fleurs qui est un vrai tueur d’abeilles, mais, ça, on n’en parlera pas…
    Je recherche le nom et je le mets en commentaire.

  31. Peste et coryza

    Savez vous qu’il y a une légende urbaine au sujet de ces charmantes mouches et guêpes parasitaires ?
    Un employé licencié aurait tué son DRH avec ce procédé (en fait, des guêpes parasitaires). Dans le tiroir du bureau, avec des papiers important que l’employé n’aurait pas rendu. Le mec force le tiroir, il se fait piquer de partout…
    Le gus se serait jeté sous les rails du métro tellement la douleur serait atroce :les larves, n’arrivant pas à sortir de ce corps trop grand par rapport aux hôtes habituels de l’espèce, creuseraient dans tous les sens…

  32. Zadig

    Si les études Australienne démontrent bien la faiblesse des arguments (le Gaucho de Bayer, souvent cité) des écologistes français, il y a aussi la piste des relais téléphoniques dans le boîtes à outils, bref toujours des arguments bidons en préparation.

  33. hop hup

    L’ex-patronne du Centre Pompidou et de l’Institut national de l’audiovisuel (Ina), Agnès Saal, a de nouveau été placée en garde à vue le 4 décembre dans les enquêtes sur ses notes de taxi, a appris mercredi l’AFP de sources

    nouvelles affaires

  34. Calvin

    Je parlais à 12h31 de pesticides bio néfastes pour les abeilles.
    Il s’agit des pyréthrines qui sont initialement issues de substances chimiques extraites de fleurs et ayant des propriétés toxiques. Elles ont été identifiées et sont désormais fabriquées par voie de synthèse, mais sont toujours sur la liste des produits autorisés pour le bio.
    Or, le pyrèthre est hautement toxique pour les abeilles et est depuis le moratoire des néonicotinoïdes encore plus utilisé…

  35. Greg

    Calvin pense peut-être à la pyréthrine, insecticide sécrété par la plante Pyrèthre…
    Les seuls insecticides en vente libre en Suisse sont des pyrèthroides de synthèse, les lois plus permissives en France permettaient (j’ai arrêté la désinfestation il y a 8 ans et ne suis plus tout à fait à jour) de trouver l’arsenic, des organo-phosphorés (malathion) et même des néonicotinoides en grandes surfaces…

    La nicotine est un insecticide au départ, l’arsenic présent dans les sols se retrouve étonnement élevé dans certaines plantes qui ont constaté son effet insecticide…

    La nature est inventive et la prédation se situant partout, les moyens de défense aussi. Avec tôt ou tard un équilibre, des espèces parfois inadaptées aux changements qui disparaissent, d’autres qui prennent provisoirement le dessus…

    La vie, c’est le mouvement et le changement. Seuls certains hommes ont la prétention de croire qu’ils sont en charge de conserver la nature telle qu’ils croient qu’elle devrait être.

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