Le gouvernement met en place un événement pour la promotion de startups à des investisseurs dans l’Intelligence Artificielle (IA) : depuis ce 6 février se tient en effet le « Sommet pour l’action sur l’IA » à Paris, et pour une semaine.
Le site de l’événement explique ainsi :
“Cette rencontre internationale rassemblera près d’une centaine de pays et plus d’un millier d’acteurs du secteur privé et de la société civile venus de tous les continents. Les acteurs invités sont issus d’horizons très différents et portent chacun un engagement et une contribution forte en faveur des objectifs poursuivis par le Sommet.”
Le continent a besoin en urgence de plus d’investissements dans le traitement de données et des algorithmes, affirment-ils :
“L’Europe peut et doit en effet fortement renforcer son positionnement sur l’IA et accélérer les investissements dans ce domaine, afin d’avoir une place de premier rang sur le sujet. Le Sommet sera l’occasion d’échanger sur ces enjeux afin de faire de l’Europe un lieu idéal pour former des talents, implanter des infrastructures, développer des modèles et les déployer massivement et investir dans l’IA.”
Cependant, les freins à l’investissement sur le continent viennent des politiciens, au travers de régulations, de taxes, et du coût du travail.
Le gouvernement crée un événement pour la promotion de startups, mais laisse de côté le problème des entreprises du pays : l’excès de lois et de taxes.
IA : sauveteur de la French Tech
L’IA sauve la mise pour la French Tech !
En effet, selon l’incubateur 20VC, les startups touchent moins de fonds en 2024, par rapport à l’année d’avant, sauf dans le secteur de l’IA. Comme vous le voyez ci-dessous, les levées de startups dans l’IA (en jaune) grimpent de 82 % sur un an, et comptent pour 27 % des montants d’investissement. Les levées pour le restant des startups (bleu) atteignent 5,2 milliards d’euros en 2024, en baisse de 11 % sur un an.
Le gouvernement veut plus de levées par les startups, une preuve – selon nos dirigeants – de l’efficacité des politiques de croissance.
IA : une course à coup de centaines de milliards
Aux États-Unis, Donald Trump annonce des investissements de 500 milliards de dollars, dans les algorithmes et le traitement de donnés, au cours d’une cérémonie de lancement avec Masayoshi San, l’un des hommes les plus riches du Japon, avec Larry Ellison, le fondateur milliardaire du groupe Oracle, et Sam Altman, le co-fondateur d’OpenAI, la société créatrice de ChatGPT.
Les projets viennent d’investisseurs et d’entreprises.
En revanche, ils arrivent peu de temps après des programmes comme le CHIPS Act et l’Inflation Reduction Act, des subventions à la construction d’usines et à l’investissement dans le pays. Ils tirent ainsi en partie profit des incitations du gouvernement américain sous M. Biden.
Même sans Stargate, les dépenses sur les algorithmes et centres de données atteignent plus de 200 milliards de dollars par an, pour seulement 4 entreprises de la tech – Microsoft, Meta, Amazon, et Alphabet.
Le graphique ci-dessous de Visual Capitalist montre les dépenses de la part des quatre géants, de janvier à août 2024. Le gros des budgets va aux semi-conducteurs et salles serveurs (en vert). Les coûts de fonctionnement (en bleu) comptent pour une fraction des dépenses.
Malgré tant de dépenses, les investisseurs attendent des preuves de rentabilité. Par exemple, ChatGPT perd environ 5 milliards de dollars en 2024, selon les estimations, pour des revenus (en hausse ferme, cependant) de 3,7 milliards de dollars.
Mistral AI : danger des pertes et de la concurrence
La levée de fonds de Mistral AI de 600 millions d’euros en juin lui donne la valorisation la plus élevée du continent pour une startup de l’IA, à 5,8 milliards d’euros. Pourtant, selon le blog spécialisé Sifted, les ventes atteignent de l’ordre de 30 millions d’euros en 2024 !
La taille de la dernière levée suggère des pertes d’environ 10 fois le revenu annuel.
En plus, dans les classements de performance, Mistral arrive en général en fin des classements. Le graphique ci-dessous de Data Phoenix montre la comparaison de performances entre les modèles d’algorithmes, selon différents indices de performance. Il montre la version précédente de DeepSeek (bleu à rayures), ChatGPT-4 (rose), Gemini de Google (turquoise), Claude-3 de Anthropic (beige), Llama-3 de Meta (gris), et Codestral de Mistral AI (saumon).
Les indices de comparaison – comme HumanEval ou MBPP+ – consistent, en gros, dans le taux de succès pour résoudre des problèmes de maths, ou concevoir des logiciels en suivant des directions écrites. Le moteur français arrive en queue du peloton.
Avec le Sommet de l’action sur l’IA, le gouvernement fait la promotion de startups chez des investisseurs. Il laisse cependant en place les régulations, et prépare même des hausses de taxes en raison des déficits budgétaires gouvernementaux.
En réalité, le gouvernement crée des freins à l’innovation et à la rentabilité, malgré l’organisation d’événements comme le Sommet pour l’action dans l’IA.
Comme l’expliquait récemment H16 au sujet de la régulation :
“De façon intéressante, pendant que la France semble décidée à ne surtout pas prendre conscience du problème – ou, plus exactement, à le minimiser jusqu’à le rendre superflu – l’Union européenne, de son côté, semble comprendre que ces avalanches de lois handicapantes finissent par nuire durablement aux entreprises et donc, à la fin et surtout, à la capacité des bureaucrates de conserver leur train de vie, à tel point qu’une réflexion a été lancée pour essayer de défricher un peu tout ça.”
Au lieu d’un allègement du poids du gouvernement et des régulations – la cause de la stagnation – le gouvernement fait la promotion de startups chez des investisseurs, et distribue des fonds à la French Tech.
Sans surprise, le Sommet de l’action sur l’IA crée donc une opportunité pour le capitalisme de connivence et non pour la création de valeur via la technologie.
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Connivence jusque dans le capitalisme. Alors, un peu plus un peu moins …