Des Nicolas partout

Dans ces colonnes, il a 35 ans (car il est marié et a déjà deux enfants de 5 et 8 ans), et partout ailleurs, il représente ce brave Français moyen, actif, qui semble payer toujours plus aux services publics et en obtenir toujours moins.

Ce Français moyen, c’est Nicolas, et il est apparu à la faveur du mème ci-dessous, produit courant 2022 et qui connaît depuis quelques mois une forte viralité.

Au départ dans ce mème, il s’agissait surtout de constater – de façon forcément caricaturale – qu’une bonne partie du salaire et des impôts de ce proverbial Nicolas partait essentiellement dans des prestations auxquelles il ne pouvait prétendre au travers des services de l’État, soit vers des aides sociales pour un jeune comme Karim (souvent stéréotypé comme immigré), soit finançant des retraités (Bernard et Chantal), soit vers des projets internationaux via l’Agence française de développement par exemple.

Ce « Nicolas Qui Paie » est en fait l’expression dérivée de ce mème initial qui ironise sur toute dépense publique perçue comme injustifiée, et qui apparaît de plus en plus souvent en commentaire en dessous de ces articles de presse qui décrivent une énième dépense indue ou grotesque. Rapidement, l’idée véhiculée dans la phrase « C’est gratuit, c’est Nicolas qui paie » est reprise un peu partout, et finit par apparaître dans plusieurs émissions de télé et de radio.

Le mouvement est d’ampleur suffisamment importante pour que, déjà, apparaissent de pathétiques tentatives de récupérations sur la gauche (par des Macronistes, par exemple ici ou ). Plus à gauche encore, cette récupération étant fort compliquée, on masque mal une franche consternation de voir autant de monde reprendre le concept. La mobilisation des rédactions de tout le pays s’impose et rapidement (ici, ici, et ), toutes s’entendent pour amalgamer aussi vite que possible Nicolas avec l’extrême-droite, les bruits de bottes et les heures sombres.

Nicolas laisse la gauche au mieux pantoise au pire complètement paniquée : ce mème, simple – d’aucuns s’empresseront de dire simpliste – permet de fédérer rapidement les Français sous un constat évident à savoir qu’ils n’en ont plus du tout pour leur argent et ce alors qu’on annonce une dette abyssale qui continue d’enfler, des déficits records et que le crincrin des dépenses débiles continue de s’accumuler (on pourra éplucher ce fil récent pour s’en assurer, mais la liste est longue des subventions, chèques et autres distribution de pognon des autres d’un État prétendu « à l’os »).

Tous les experts de gauche sont formels : ce Nicolas qui refuse de payer docilement ses impôts, ce n’est pas parce qu’il voit un décalage de plus en plus grand entre ce qu’il paye et la médiocrité des services en face. Non, en réalité, ce Nicolas est en recherche de bouc émissaire, et désigne évidemment les parasites chez les chômeurs et les immigrés. C’est un facho raciste (forcément).

En réalité, pour cette gauche, ce mème est un danger existentiel car il pose brutalement les questions qui fâchent (où passe l’argent et surtout pourquoi continuer à payer ?) et contient les ferments particulièrement efficaces – car directs – d’une grogne fiscale d’autant plus puissante qu’elle n’en finit pas de monter dans le pays depuis quelques années ; après les Bonnets rouges, les Gilets jaunes, verra-t-on les Chemises bleues des Nicolas défiler sur les Champs Élysées réclamant – enfin ! – des coupes drastiques dans les dépenses affolantes de l’État ?

Bref, Nicolas s’installe petit-à-petit. David Lisnard (le maire de Cannes) l’évoque de temps en temps, Sarah Knafo de Reconquête en parle régulièrement, il a même été cité à l’Assemblée nationale, et au-delà d’une presse qui a bien du mal à toucher le sujet sans en dire absolument n’importe quoi, le Nicolas mémétique semble prendre corps sur la droite du spectre politique.

À tel point qu’on voit maintenant beaucoup de débats pour savoir si ce fameux Nicolas ne serait pas une façon pour les « identitaires » de récupérer le libéralisme. Déjà, compte tenu de la puissance du libéralisme en France (à peu près nulle), s’il y a récupération, c’est clairement fortuit, un effet de bord, une occurrence coïncidentale tout au plus.

D’autre part, ces « identitaires » sont toujours fort mal définis. Parfois encartés Rassemblement National, parfois se revendiquant exclusivement « patriotes », ils sont généreusement poussés, tous ensemble, dans la case de « l’extrême-droite », étiquette commode qui permet de les disqualifier très vite, et ce d’autant plus facilement que le RN ou ses produits dérivés récents sont tous particulièrement étatistes.

Mais pour beaucoup de libéraux, tout ceci sent le soufre : pensez donc, il y a forcément un relent extrémiste dans ce mème, puisque la presse le dit, puisque les experts de plateau l’expliquent. Forcément.

Il est pourtant évident qu’il s’agit d’une tactique habituelle de la gauche de salir l’idée fondamentale par association, tactique efficace car elle divise effectivement tous ceux empreints de liberté qui désirent un retour de l’État à ses attributions initiales. Dans ceux-là, beaucoup ne comprennent pas que l’argument « bande de fachos/racistes » ne sert plus qu’à occulter des évidences : l’État ne fait plus du tout son travail de base, i.e. un régalien efficace.

Ici, la provenance initiale du mème importe peu : qu’il ait possiblement été, un jour, produit par des identitaires, des nationalistes ou des militants d’extrême-droite ne peut pas masquer qu’il résonne bien au-delà de cette frange, qu’il porte un message également porté par les libéraux. À ce titre, il fait visiblement trembler les gauchistes : ils ont compris intuitivement sa portée car il contient un vrai ferment libéral, une critique efficace de l’État et du système collectiviste de redistribution socialiste qui provoque la guerre de tous contre tous. Non seulement le « contrat social » français n’est plus respecté, mais il n’est plus qu’à sens unique : tout le monde passe sur Nicolas qui, lorsqu’il a l’outrecuidance de se plaindre, se fait littéralement traiter de facho.

Même si le mème Nicolas est caricatural, les temps montrent qu’on ne peut plus faire dans la dentelle alors que le pays est en train de s’effondrer.

On ne peut plus se passer de comprendre les tactiques des gauchistes qui amalgament la moindre critique du mondialisme, de l’immigration et du progressisme au fascisme, au racisme, à la xénophobie et à l’extrême-droite. Ces techniques ne fonctionnent que parce que trop d’individus persistent – assez naïvement – à croire la gauche détentrice d’un ticket moral qu’elle a perdu depuis longtemps.

Actuellement, les salopards qui veulent faire taire leurs opposants, c’est à gauche qu’on les trouve, depuis les centristes macronistes jusqu’aux LFI. Ceux qui veulent faire disparaître, par la force, les Français et leur langue dans un melting-pot indifférencié, c’est bien à gauche qu’on les trouve. Ceux qui refusent de toucher au système social que personne dans le monde ne nous envie ni nous copie, alors même qu’il est en train de s’effondrer, ce n’est pas chez les libéraux qu’on les trouve.

Les médias – qui mentent et propagandisent H24 – n’ont plus leur pouvoir de persuasion, mais beaucoup trop y croient encore. Pourtant, Bukele, Milei, Orban ou Trump ont amplement montré la voie à suivre pour combattre une gauche qui a infiltré tous ces médias : la dernière des choses à faire consiste à négocier avec eux.

Le mème Nicolas est efficace, c’est pour cela qu’il faudra faire fi des couinements ulcérés des gauchistes. Non seulement, il n’est pas d’extrême-droite, mais il n’est ni raciste, ni fasciste. Il est caricatural mais brosse à gros traits la réalité du pays : la collectivisation complète du système social entraîne la pire distribution de richesses possible et une faillite inévitable.

Les Nicolas ont raison de demander des comptes, ils ont raison de s’opposer à la fuite en avant de nos institutions. Ils ont raison de demander où part l’argent. Ils ont raison de demander pourquoi ce sont toujours les mêmes qui bénéficient des largesses sociales. Ils ont raison de demander pourquoi c’est à eux seuls qu’on adresse les efforts présents et futurs.

Et si ces questions doivent passer par un mème « Nicolas Qui Paie », pourquoi pas ?

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Commentaires539

  1. breizh

    Réchaufmick : la redécouverte de « l’eau chaude » : geo.fr/environnement/comment-les-platanes-parviennent-a-refroidir-les-villes-meme-durant-la-canicule-227347?utm_source=firefox-newtab-fr-fr

    1. Rick_Enbacker

      Ah, si on avait su !
      Bon, percutés à 100 km/h, Il semblerait que les platanes nous refroidissent aussi. Vite une étude !

    2. Grosminet

      @ breizh 2 juillet 2025, 7 h 24 min
      Mettre des platanes en ville c’est une fausse bonne idée. Des arbres oui, mais pas des platanes.

  2. CPB33

    on est loin du match « chocolatine vs pain au chocolat » :
    bvoltaire.fr/boulangerie-de-blancs-campagne-de-denigrement-contre-une-boulangerie-de-loise/

    1. Rick_Enbacker

      Encore une de ces insupportables vidéos de stupidophones filmée avec des oeillères. Bordel de merde. Nos yeux sont sur un axe horizontal et notre champ de vision est plus largement étendu en largeur qu’en hauteur. Il faut être complètement teubé pour filmer en mode portrait. Vous n’avez jamais vu un film au cinoche ou à la télé, bandes d’incultes ?
      Tant pis pour le fond. La forme m’insupporte.

  3. Rick_Enbacker

    fr.news.yahoo.com/gr%C3%A8ve-contr%C3%B4leurs-a%C3%A9riens-%C3%A0-paris-182116376.html

    Ce sens du timing ! La SNCF est grillée, là !

  4. Rick_Enbacker

    europe1.fr/societe/canicule-impossible-de-se-rafraichir-dans-ces-parcs-parisiens-qui-deviennent-de-veritables-coupe-gorges-le-soir-761823

    Les canicules s’emballent. Quoi, les couteaux ne fondent pas ? Mais que fait la police ?

  5. Rick_Enbacker

    Encore des nouvelles de la France apaisée et du vivrensemble :

    francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/a-peine-ouvert-l-aquaparc-installe-sur-le-plan-d-eau-de-la-gemerie-a-arnage-va-etre-demonte-en-raison-d-incivilites-1184048

    « Jeunes », « incivilités », c’est beau la novlangue

  6. Higgins

    À propos du film Mad Max rediffusé dimanche soir, Sam avait évoqué Orange Mécanique. Visiblement, nous y sommes : fdesouche.com/2025/07/01/le-soir-de-psg-inter-de-nombreux-cambriolages-ont-lieu-a-paris-catherine-habitant-les-quartiers-chics-est-victime-dun-home-jacking-ultra-violent-a-la-orange-mecanique-par-des/

    1. Pierre 82

      Je cite « l’un d’entre eux était noir ».
      J’espère que ces gars ont des relations dans le monde politique, car pour une déclaration aussi haineuse, n’importe qui se retrouverait lourdement condamné pour injure à caractère raciste.

      1. Theo31

        Oncle Vladimir l’avait annoncé, les Européens reviendraient vers leur maître en remuant la queue.

        Khamenei attend toujours les troupes anglaises sur son territoire après la déclaration de guerre de Starmer.

    1. Grosminet

      @ Aristarkke 2 juillet 2025, 9 h 05 min
      Hi hi, le patron aurait il écouté ma suggestion ? :
      h16free.com/2025/06/16/81208-une-pause-estivale/comment-page-5#comment-1159961

  7. Pheldge

    je pose ça là : je ne connaissais pas même si c’est limité :
    « L’arme anti-plafonnement des loyers, le bail civil! »
    youtube.com/watch?v=wTngliVGxQU

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