Arrêt d’éoliennes, chute d’Orsted : perte de subventions et soucis de dette

Un article de Henry Bonner

Le groupe Orsted connaît davantage de difficultés en Bourse… L’action baisse encore de 30 % en août, une chute de trois-quarts en 5 ans.

Les groupes du secteur de l’éolien en mer, comme Orsted, dépendent du recours à la dette pour le financement des parcs. Ensuite, ils cèdent des participations à des groupes d’investisseurs pour la génération de trésorerie. Ils réduisent ainsi le poids de leur dette. Comme vous le voyez ci-dessous, la dette d’Orsted atteint 91 milliards de kröner danois au dernier trimestre, soit 12 milliards d’euros.

Les difficultés pour Orsted viennent d’abord d’une hausse de taux d’intérêts depuis les confinements. Ensuite, les investisseurs voient moins de potentiel pour les projets en raison du retrait de mesures d’aides et incitations, en particulier aux États-Unis.

Le titre de Orsted baisse par exemple fin 2024 avec l’arrivée de Donald Trump au pouvoir. Il chute de nouveau en mai avec l’annulation de projets au large de la Grande-Bretagne, en raison des hausses de coûts et de la perte de subventions.

À présent, la chute du titre provient de l’annulation d’une cession de participations à des investisseurs, dans le parc de Sunrise Wind, au large de l’État de New-York. Face au risque de réduction des aides, les investisseurs mettent fin à l’offre d’achat de participations.

En compensation du manque de trésorerie, Orsted annonce ainsi une levée de fonds via la méthode de l’émission de titres, à hauteur de 8 milliards d’euros.

Le financement équivaut à environ la moitié de la valorisation en Bourse de l’action. Ainsi, chacune des parts d’Orsted perd environ la moitié des droits de participation aux résultats.

Des analystes d’UBS écrivent :

“L’entreprise avait précédemment annoncé prévoir de toucher entre 9 et 11 milliards d’euros grâce à la cession de participations, et la taille de l’émission de parts (de 46 % de valorisation [au lundi 11 août]) est très élevée. Ceci dit, dans un environnement de taux élevés, l’industrie de l’éolien en mer est nettement moins viable, et requiert plus de financement via des fonds propres [hors dette]. Nous espérons avoir des communications sur la nouvelle stratégie, après l’émission de parts.”

Hausses de capacités, mais baisse de production et de consommation

L’explosion des périodes de chute du prix du courant électrique à moins de 0 euros, sur le continent, montre l’inefficacité des renouvelables.

Le dernier rapport du groupe RTE, l’opérateur du réseau en France, apporte plus de détails.

Les capacités de production via les renouvelables grimpent au fil du temps.

La stabilisation du courant des renouvelables requiert plus de gaz d’appoint, et des mises à l’arrêt des renouvelables – des sources de coûts pour les consommateurs.

La consommation de courant en 2025 suit le même parcours qu’en 2023 et en 2024.

Depuis la réouverture, la consommation baisse par rapport à la moyenne pour la période de 2014 à 2019.

Avec le manque de demande, le raccordement de renouvelables entraîne de plus en plus d’excès de courant, et de mises à l’arrêt des renouvelables !

Le graphique ci-dessous montre la production, par année, selon les sources (pour la période de janvier à juin). La production plonge après les confinements, en raison de la baisse de la demande, et des soucis de corrosion dans le nucléaire. Or, malgré les hausses de capacités, la part des renouvelables dans la production (bleu clair pour l’éolien, et orange pour le solaire) fait du surplace. Le nucléaire (jaune) et l’hydraulique (bleu foncé) fournissent l’essentiel de la production.

Éolien : explosion des mises à l’arrêt en 2025

Comme le montre le graphique ci-dessous, les coupures de production dans l’éolien (turquoise) explosent en 2025.

Les dirigeants continuent l’installation d’éoliennes et de solaire. Ils créent une hausse de capacités, sans demande chez les consommateurs.

Ils augmentent le nombre de parcs via des subventions, puis ils mettent les éoliennes à l’arrêt à cause de l’excès de production !

Ensuite, ils distribuent des compensations aux parcs d’éoliennes, et de solaire, pour les périodes d’interruption.

Octroi de dette : plus de financement pour les erreurs

À part les subventions, ou les garanties de rachat, le fonctionnement d’Orsted montre le rôle de la dette dans le financement des renouvelables.

L’accès à la dette, en raison des politiques d’assouplissement des banques centrales, crée une incitation pour les dépenses, et génère des gâchis.

Les créanciers montent par exemple au capital de SFR, en raison de l’excès d’endettement du milliardaire Patrick Drahi.

La maison-mère de SFR, Altice France, paie 318 millions d’euros d’intérêts au dernier trimestre. Or, les opérations génèrent 300 millions d’euros d’excédent. La charge dépasse les revenus, même avant le remboursement du capital !

Des problèmes d’endettement touchent des entreprises comme Orsted ou Altice France à cause des excès de recours à la dette et du manque de rentabilité des investissements.

Atos, le groupe de conseil en informatique, fait partie des victimes.

Une autre, le groupe suédois Embracer Group dans le jeu vidéo, a aussi des soucis de dette. La dette provient d’une série d’acquisitions de studios de jeux, en particulier pendant les confinements.

L’action chute de 75 % depuis la réouverture. Le graphique ci-dessous montre la dette. Elle atteint environ 1,5 milliard. Ensuite, elle chute pour le dernier exercice.

Embracer réduit la dette grâce à une forme de vente à la découpe des activités. En février, il fait une scission des activités, et crée une cotation séparée pour les jeux de société, le titre Asmodee.

Avec l’accord des créanciers, ils émettent 900 millions d’euros de dette chez Asmodee pour le remboursement des dettes.

En bref, Embracer transfert le problème de la dette à une filiale. Ainsi, même en cas de faillite d’Asmodee, les gérants conservent le contrôle sur les autres activités de l’entreprise, dont les studios de jeu vidéo.

La hausse des octrois de crédits, tout comme les subventions ou garanties de rachat, mènent à plus d’erreurs et de gâchis de la part des entreprises, en raison du recours à la dette.

Minières d’or et d’argent : élimination de dettes, et empilement d’excédents de trésorerie

Ce mois-ci dans mes écrits sur la Bourse, je regarde la performance de minières d’or et d’argent. Les bénéfices grimpent au plafond, avec des marges de 50 % ou plus sur la production de métal, chez beaucoup de minières.

L’une des minières les plus importantes dans le monde génère des marges de plus de 50 % aux cours actuels de l’or.

Jusqu’à présent, le remboursement de la dette de l’entreprise absorbe environ la moitié des excédents sur les opérations… Au dernier trimestre, en raison de l’explosion des bénéfices, le groupe rembourse la totalité de la dette.

Entre la hausse des bénéfices et la fin de remboursement de la dette, le résultat final double au dernier trimestre, à plus de 1 milliard de dollars !

La trésorerie, après les derniers remboursements de dette, augmente de 900 millions de dollars.

Chez une autre minière, le flux de trésorerie libre passe de 3 % à 18 % des revenus d’une année sur l’autre, tandis que les hausses de prix de métaux mènent à un essor de la rentabilité.

Le flux libre de trésorerie du dernier trimestre atteint ainsi 120 millions de dollars, 4 fois plus que le même trimestre de l’année précédente.

Les hausses des prix des métaux génèrent déjà un torrent de bénéfices pour beaucoup de minières.

Vous pouvez me suivre gratuitement pour plus d’informations sur le secteur, sur lequel je me concentre jusqu’à la fin du mois. Vous aurez aussi mon dossier gratuit sur les 2 métaux que nous préférons, et comment les acheter.

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Commentaires6

  1. Murps

    Trump a parfaitement compris que le renouvelable est une impasse. Il suffit de fermer le robinet à subventions pour qu’elles se cassent la figure. On a un exemple typique de capitalisme de connivence qui desequilibre le marché avec des clauses leonines en faveur d’un petit nombre d’investisseurs et au détriment du consommateur et du contribuable.
    La disparition des filières éoliennes coûtera beaucoup moins cher à la société que la baisse du prix du kWh qui en résultera.
    On peut imaginer que le successeur de Trump ne reviendra pas sur ses décisions, quel qui soit sa couleur politique.
    Les vendeurs de vent et de rayons de soleil peuvent se faire du souci.

  2. Aristarkke

    Il chute de nouveau en mai avec l’annulation de projets au large de la Grande-Bretagne
    Il me semble que ledit projet n’a reçu « aucune » candidature suite à l’absence de subvention…

  3. AtomeCrochu

    Ravi que les escrocs type compagnie du vent commencent enfin à mordre la poussière.

    Ils ont mis des pays entiers dans la merde, creusant l’endettement des états, affaiblissant les réseaux de distribution, réduisant la compétitivité des industriels, augmentant massivement la dépendance aux importations des pays du golfe.

    De la criminalité en bande organisée.
    La france a mis autant de pognon dans ces conneries que dans la moitié de son parc électronucléaire, soit plus de 25 tranches de réacteurs, 12 centrales…Messmer reviens !

    1. Aristarkke

      « augmentant massivement la dépendance aux importations des pays du golfe. »
      Dépendance aussi à la Chine pour les éoliennes…

    2. Aristarkke

      « La france a mis autant de pognon … »
      Question don aux bonnes oeuvres, un parc éolien est plus vite bâti qu’une centrale atomique…
      Time is money, always…

  4. Aristarkke

    « crée une cotation séparée pour les jeux de société, le titre Asmodee »
    Donner un nom de démon à une société en difficulté n’est pas vraiment une idée de génie pour attirer des investisseurs…

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