La présidentielle de 2012, pour le moment, c’est bousculade au centre, à gauche, à droite. Il y a même trop plein de minus habens qui se culbutent dans les couloirs des télévisions nationales pour annoncer leur candidature, comme le flamboyant Galouzeau de Villepin, élu de rien et représentant d’on-ne-sait-quoi. Et au milieu serpente non pas une rivière, mais bien un nouveau François. Bayrou est maintenant officiellement candidat. Lui aussi.
Le Béarnais têtu a finalement annoncé sa candidature à l’élection présidentielle. Le choc de la surprise fut, cependant, relativement amoindri par le fait qu’on le voyait mal renoncer à cette ambition qui le taraude depuis aisément 10 ans.
Bayrou, au moins, c’est le candidat de la constance. De ce point de vue, on est donc en terrain connu. Son style reste, quasiment, inaltéré (et, probablement, il est inaltérable). On devine, dans sa façon de procéder, une certaine obstination, de celle qui permet de rester en vie même après les pires avanies et les passages les plus désertiques.
Et la présentation de sa candidature fut donc non pas une surprise mais une simple confirmation que oui, il va bien participer à la course à l’échalote de mai 2012. Ce qui est intéressant est que cette simple confirmation s’est rapidement transformée en événement médiatique dans les petits papiers de journalistes dont on commence à comprendre qu’ils n’ont pas trouvé, dans le candidat socialiste, un type suffisamment sérieux pour représenter la gauche.
Et de cet événement, il n’a pas fallu beaucoup d’effort, ni pour Bayrou, ni pour les cohortes de joyeux journalistes en mal de candidat crédible, pour en faire un succès sondagier comme on les sait capable de le faire : dès le premier sondage post-candidature officielle, on découvre un Bayrou bien plus flamboyant qu’un Galouzeau astiqué au Miror, puisqu’il serait crédité d’un 13%, derrière Hollande, Sarkozy et Le Pen.
Après plusieurs mois autour de 7%, on comprend que la presse s’émeuve d’une véritable explosion de son score. Et en filigrane se dessine la stratégie du président du Modem…
Car on peut tout de suite comprendre que si, par le plus furieux des hasards, Bayrou arrive au second tour, ses chances d’aboutir à la magistrature suprême ne sont pas minces. Examinons en effet les différentes possibilités :
* Devant Marine Le Pen, il n’aurait pas de mal à convaincre l’électeur qu’il constitue une vraie alternative, républicaine, démocratique, calme, pondérée, avec du bisou et de la détermination, bien plus calino-compatible que la politique de Marine, pleine de méchante xénophobie ou que sais-je encore.
* Devant Nicolas Sarkozy, il aura beau jeu de dire que lui, au moins, n’a pas glandé au pouvoir depuis 5 ans comme son adversaire. Il rassemblerait facilement les voix de gauche, et canaliserait à lui les mécontents du sarkozysme. Ses chances, devant l’actuel président, ne sont pas minces, d’autant qu’il a eu, lui, l’expérience d’un ministère.
* Enfin, devant Hollande, on peut estimer qu’il bénéficiera du soutien mou de l’électorat de droite, sinon des têtes de listes (qui le détestent assez fortement). Une partie de la gauche, pas franchement amoureuse de l’actuel candidat socialiste, n’aura pas trop de mal à voter pour lui non plus. Et encore une fois, Bayrou pourra toujours arguer de son passé opérationnel, ce que Hollande aura bien du mal à faire. Bref : Hollande sait qu’il trouverait en lui un adversaire délicat à contrer, ce qui se traduit d’ailleurs par les propositions même pas voilées de venir le rejoindre.
Et de ces trois scénarios, le premier n’est pas le plus improbable : il faut bien comprendre que si Bayrou arrive au second tour, par exemple en bénéficiant de l’empilement des affaires de magouilles socialistes et d’un éparpillement de la droite, Marine Le Pen a elle aussi toute ses chances, pour exactement les mêmes raisons…
Maintenant la question à deux euros est évidente : comment parvenir au second tour ?
Le problème du candidat de l’extrême-centre, c’est bel et bien de passer les phases éliminatoires.
Et s’il existe une possibilité pour François Bayrou de se retrouver au second tour, elle ne se situe pas dans une campagne énergique et innovante de sa part, mais plutôt dans l’échec des deux principaux poids lourds.
Certes, on ne peut pas écarter que le député des Pyrénées-Atlantiques fasse une campagne bouleversante pleine de propositions moins socialistes (soyons fous) ; par exemple, il aura intérêt à continuer à jouer sa partition sur le Made In France, ça ne mange pas de pain et ne déclenchera probablement aucune polémique…
Mais plus prosaïquement, on notera que chaque affaire socialiste, chaque bisbille ou chamaillerie dans le cas de gauche, chaque anicroche entre les différentes factions, lui profitera largement, exaspérant un électeur de plus en plus agacé des manoeuvres d’appareil. À droite, on comprendra aussi que le crédit de Sarkozy s’érodera tant et plus au fur et à mesure que la crise prendra de l’ampleur et que ses gesticulations n’amèneront aucun changement ; s’y ajouteront les inévitables déchirements internes dont la droite est coutumière.
On pourra d’ailleurs rire des encartés UMP plus ou moins connus qui pleurnichent sur l’éparpillement possible de voix pour le candidat connu du Centre et qui souhaitent donc que celui-ci … rejoigne cette majorité qui l’a proprement ignorée pendant tout le quinquennat. La finesse de la stratégie d’un Xavier Bertrand dans ce genre de saillies laisse pantois…
Dès lors, Bayrou peut effectivement arriver au second tour, plus grâce à la médiocrité de ses adversaires qu’à son talent naturel, relativement millimétrique.
À ce point du commentaire, j’élimine l’analyse au microscope du programme du Béarnais puisqu’elle ne fournit guère d’éléments d’appréciation d’un éventuel succès futur, tout comme regarder en détail le programme des autres candidats n’apporte finalement aucun éclairage solide sur les probabilités de les retrouver ou non après le premier scrutin : l’élection présidentielle française est une affaire de personne avant tout, pas de programme.
Du reste, que ce soit celui de Bayrou ou celui des autres prétendants, on comprend clairement que nos candidats n’ont pas encore pris la mesure des problèmes. On notera juste la différence de ventilation des efforts chez les uns et les autres : majoritairement, les socialistes de droite et de gauche font pleuvoir sur le peuple une averse d’impôts à hauteur d’une centaine de milliards, répartis en fonction de leurs orientations privilégiées. Chez Bayrou, sensiblement moins socialiste que le reste de la troupe, l’effort comprend pour moitié une réduction des dépenses de l’état, tout en conservant une bonne dose d’impositions vexatoires. Mais que ce soit 100 milliards d’impôts nouveaux, ou 50 milliards de baisses de dépenses et 50 milliards de nouvelles taxes, le chiffre total de l’effort reste insuffisant.
Certes, il fut le premier des candidats à parler du problème de la dette. Certes, certaines de ses solutions pourraient tendre vers un libéralisme un peu pastel. Mais ceci posé, Bayrou ne constitue pas pour moi l’homme providentiel dans lequel il veut se camper ; il a, tout comme Marine Le Pen, une chance non nulle de se retrouver au second tour, mais il reste délicieusement centralisateur et tendrement attaché au rôle d’un état bien trop grand pour être efficace.
Décidément, la France n’est pas prête de se sortir du gouffre dans lequel elle est tombée.
François Bayrou sera un très bon candidat, bien propre sur lui, présentation impeccable, discours lissé etc. Mais il sera (serait) un très mauvais président: indécis, hésitant, flou, trop consensuel.
Raymond Barre avait été piètre candidat, peu malléable aux caprices des journalistes et bien démoli par le clan Chirac. Il aurait été (à mon avis) un excellent président qui aurait conduit la France sur des chemins moins chaotiques que le rusé mais ambigu Mitterrand.
C’est là tout le paradoxe de la vie politique française.
Bayrou ne fera ni un bon candidat ni un bon président. Il n’a ni charisme, ni compétence.
Il est navrant à écouter en débat et n’a absolument rien fait lorsqu’il était au commandes.
Bref, à éviter (comme tous les autres d’ailleurs)
C’est ce que je pense aussi. Notez que mon billet ne fait qu’une analyse stratégique du candidat, pas de ses propositions ni de sa personnalité propre…
Bayrou s’est fait grillé par le Petit Journal à repartir en Audi après avoir craché sur le made in germany:
http://www.larepubliquedespyrenees.fr/2011/12/14/bayrou-prone-le-made-in-france-et-roule-en-audi-reponse-de-l-interesse,221004.php
Ca on peut dire que c’est rigolo mais le plus navrant c’est le discours: si on ne produit plus grand chose en France, c’est la faute aux allemands et aux gens qui n’ont pas compris que c’était mieux d’acheter français…
2 ou 3 yakafocon plus loin, il n’y a toujours pas la moindre idée concrète pour que les produits français retrouvent de la compétitivité, réelle et non pas imaginée.
Mais non, tu n’as rien compris !!!!
Nos politiciens ne cherche(ro)nt pas à développer la compétitivité, ni la rentabilité de l' »entreprise » France.
Ils nous poussent seulement à acheter Français, au seul motif que ça diminuera le chômage, la misère, les importations, la dette, l’insécurité, le sida, le cancer, la mort.
C’est mieux qu’une taxe, puisque les citoyens font le choix conscient de dépenser plus pour avoir pareil (ou moins).
Pour cet aspect, c’est un peu ridicule : l’Audi en question n’est pas la sienne, c’était journalistiquement facile de s’en assurer.
En même temps il ne faut s’attendre à du journalisme de la part du Petit Journal. Mais je les trouve souvent drôles et entre quelques propos bien pensants, ils ont souvent le mérite de dénoncer l’absurdité et les contradictions des politiciens.
On peut changer de président, ça ne changera pas ceux qui dirigent beaucoup de sociétés françaises de façon…très discutable, à l’image des politiques français.
« Certes, certaines de ses solutions pourraient tendre vers un libéralisme un peu pastel »
Un timide premier petit pas vers l’annonce d’une légère toute petite préférence, M. 16 ? 🙂
Même pas. Objectivement, le Bayrou a deux ou trois propositions « libéralement tenables ». Mais le total reste terriblement « état centralisateur », trop mou, et trop interventionniste.
Bah, c’est un politicien professionnel français, hein…
Faut pas rêver, il est dans le moule.
Mais c’est vrai que j’ai voté pour lui en 2007 pour ses propositions sur la réduction de la dette et la promotion des PME.
Son cinéma ensuite avec Royal et son obsession anti-sarko m’ont un peu dégoutés…
Je n’aurais pas le courage de revoter pour lui cette fois-ci, (ni pour un autre d’ailleurs), sauf peut-être au second tour s’il est face à Le Pen ou Hollande : Y a des moments où il FAUT choisir entre la poire à lavements et le sandwich au caca !
En plus, faut voir les troupes du Modem pour les avoir cotoyé: beaucoup de bobos, avec des foultitudes d’idées plus stupides les unes que les autres. Mais dès qu’il faut évoquer les coupes dans les dépenses, y’ a plus personne ou alors, il faut négocier pour ne facher personne.
Très juste, à souligner !
J’en connais un de militant Modem, c’est LE bobo typique.
Votre commentaire est LE commentaire stupide et généraliste typique.
Je ne suis pourtant pas militant de quoi que ce soit.
De tous les maux, il faut choisir le moindre, et Bayrou me semble le candidat le plus libéral même si cela reste très timide, étant donné la mentalité très socialiste de ce pays.
Jean Arthuis, qui se dit ouvertement libéral, le soutient d’ailleurs.
Sur le plan institutionnel, en tant que représentant d’un petit parti, il poussera pour avoir enfin une dose de proportionnelle à l’Assemblée, ce qui permettra d’y avoir quelques libéraux authentiques. Rien que pour casser la baraque au marché politique que se partagent les socialistes de gauche et de droite depuis 50 ans, ça ferait plaisir !
Sauf que Arthuis n’est pas libéral.
« De tous les maux, il faut choisir le moindre »
On ne choisit pas entre le sida et ses complications et le cancer généralisé en phase terminale. Mais libre à vous de souffrir 5 ans de plus avec un socialiste de droite honteux et six mois un socialiste officiellement de gauche. De toutes façons, le résultat sera le même : la ruine et le chaos.
Alors votons Mélenchon. Plus vite arrivera le chaos, plus vite on pourra repartir d’une page blanche. Raisonnement intéressant, mais risqué…
Surtout avec le méluche, on sent l’odeur des tribunaux populaires et des épurations derrière lui.
Tout comme avec la Marine.
A propos de chaos : une victoire de Marine foutrait bien plus le bazar.
Non. Le pays serait immédiatement bloqué, mais le bazar, je n’y crois pas trop… En tout cas, pas plus qu’avec les cocos.
Pas plus qu’avec les cocos, je ne sais pas.
Une victoire de Marine emmènerait pas mal de monde dans les rues, en tout cas plus qu’en 2002. Les habitants de nos cités (nos « tess bouillantes ») ne se gêneraient pas pour se mêler à la fête pour casser du facho (amalgame facile mais malheureusement bien présent), et face à des sympathisants / militants d’extreme droite qui se croient perpétuellement en guerre contre le sarrazin (il n’y a qu’à aller lire les commentaires sur fdesouche pour s’en rendre compte), cela donnerait une jolie mêlée.
Réciproquement, peut-être que la haine viscérale que vouent les droites extrêmes aux gôchistes / communistes / bolchéviques et autres amalgames tout aussi foireux mettrait un bordel comparable en cas de victoire de Mélenchon. Mais personnellement j’en doute.
Si les gens descendent dans la rue, ça fera un peu de folklore pendant quelques jours, mais il y a un élément qu’il ne faut pas oublier : faut faire bouillir la marmite. Les guignolades, c’est pas ça qui remplit le ventre. Et rapidement, les gens honnêtes en auront raz la soupière des guignols à moustaches et autres clowns à roulettes, sans compter les crétins des cités et tout ce petit monde risque de se retrouver en porte à faux avec des gens qui auront progressivement de plus en plus à perdre en restant le cul vissé sur une chaise.
Mais de toute façon, le parlement serait à gauche et on aurait cohabitation dans un tel cas de figure, donc plouf.
Et tout ça, c’est oublier que la situation française sera bien plus préoccupante indépendamment du rigolo à l’Elysée.
Certes, mais les gens ont besoin d’un symbole et la Ve République a appris aux gens à choisir un monarque. Comme tu l’as dit à juste titre dans je ne sais plus quel commentaire (sur Bayrou je crois), la présidentielle en France n’est pas une histoire de programme mais une histoire de personnalité.
C’est pour ca que si Marine passe, aussi rigolote soit-elle, et aussi supérieurement intelligent que tu sois par rapport aux masses pour préférer t’occuper de la situation française ; je pense qu’une bonne partie de la population française, qu’elle soit un « sale gauchiste », un « put*** de scarla », ou un « libéral-de-droite-avec-une-sensibilité-de-gauche-et-des-droits-de-l’homme-dedans » voudra dégager « la facho fille de jean-marie le facho » comme un symbole.
Je trouve les français un peu amorphes quant à la « situation économique » (je veux dire, par rapport aux anglais / grecs / israëliens et j’en passe), ce sera peut-être l’électrochoc qui manque aux gens pour aller manifester et réclamer l’arrêt du foutage de gueule général.
Douce utopie.
Finalement ce ne serait peut-être pas plus mal…? (2e degré)
Ce que je veux dire est que a/ Marine ne sera pas élue (quel que soit le type en face d’elle, il gagnera) et b/ si elle l’était, le pays serait à l’arrêt OR c’est précisément ce qui va se produire (cohabitation) de toute façon (sarko réélu et parlement à gauche ou bayrou élu et parlement d’opposition). Bref : nous allons droit vers une cohabitation molle et un pays en arrêt, quoi qu’il arrive.
Et Hollande élu avec un gouvernement socialiste c’est si difficile à imaginer que ça ? 😉
Ce n’est pas impossible. C’est juste improbable.
Sauf que la cohabitation, ça fait déjà 40 ans qu’on l’a : la gauche en rêve et hop, la droite une fois au pouvoir le fait. Et quand la gauche est au pouvoir, elle répare (un tout petit peu) les conneries qu’elle a fait faire à la droite.
Donc, si j’ai bien compris les intervenants il ne faut pas que:
– le candidat roule en voiture allemande
– signe des autographes avec un stylo allemand ou un feutre japonais.
– achète ses costumes à Londres ou à Milan.
– porte des chaussure faites en Espagne ou aux Brésil…
Maintenant, pour aller au bout du bout du raisonnement:
Tout candidat sérieux refusera d’être filmé par des caméras de TV japonaises ou coréennes ou que sais-je ? Et on enregistrera ses propos sur des magnétoscopes à pédale made in France, que même chez Canal + ils vont en baver de jalousie…
De toute façon quel que soit celui qui sera élu, tôt ou tard il sera obligé de faire comme ce qu’est obligé de faire la Grèce qui annonce vouloir baisser le nombre de fonctionnaires de 150 000. Plus toutes les autres mesures qui vont suivre. Il y sera forcé par la réalité ou les technocrates de l’UE, certainement en faisant de la résistance, mais il le fera.
Oui mais le « quand » il le fera, que ce soit tôt ou que ce soit tard, fait à mon sens une grande différence ! Le faire plus tôt éviterai beaucoup de souffrance.
Bof peu importe le moment, ça se finira mal de toute façon.
Tu décides de réduire la fonction publique -> guerre civile de suite
Tu continues la gabegie jusqu’à ce qu’il n’y ait plus un rond -> guerre civile un peu plus tard
Bref, quoi qu’il arrive, on aura le choix entre un clown et un guignol
C’est assez bien résumé, oui.
Une petite remarque en passant sur le « Made in France ».
Je me demande si ce n’est pas en contradiction avec les directives Européennes ainsi que celles de l’OMS.
Il me semble en effet avoir vécu une longue période de chasse aux étiquettes de nationalité ou d’origine sur nombre de produits, au titre de la non-discrimination ou de la concurrence libre et non faussée.
En bref la prétention au « Made in France » serait illégale en droit Européen et en droit du commerce international.
Je serais chargé de la concurrence aux affaires Européennes que je m’éleverais vigoureusement avec mes petits poings par un petit rappel à la loi, à défaut d’une « vigoureuse » protestation (comme a su le faire Neelie Kroes en 2008, contre les mesures qui ont empêché le système financier de s’écrouler).
A titre individuel, j’envisagerais un bon coup de pied au derrière aux « faire et défaire c’est dépenser » ; c’est mieux que le peloton d’exécution ou l’enfermement dans des camps avec le label « deutsche qualität ».
Je suis comme vous. Je trouve que cette injonction du « made in France » est très discriminatoire.
C’est surtout inutile si les produits sont trop chers et/ou de mauvaise qualité. C’est en plus une usine à gaz comptable dont on se demandera dont se demandera comment elle devra remettre à jour ses calculs de % et étiquettes en fonction des changements de taux de change de fournisseurs…et qui, combien, à quel coût, contrôlera tout ce bazar bureaucratique.
Le prix de leurs décisions n’est jamais un problème pour nos hommes politiques … Surtout que ce sont les autres qui payent. Après la liste des ingrédients incompréhensibles obligatoires, le contenu diététique, voici le contenu nationaliste des produits qui devra figurer sur les étiquettes. Tous nos industriels devront revoir leurs emballage en petits caractères à leur frais et au notre … dans un an, après avoir constaté avec surprise des abus et des détournements, ils voteront les sanctions et créeront en toute discrétion des postes indispensables de douaniers volants afin d’inspecter tout cela.
C’est ainsi que tous les jours, par petits pas, avec la réglementation toujours croissante, la productivité française diminue alors que la quantité de fonctionnaire augmente. Au final, c’est la désindustrialisation que l’on constate. Elle touche même nos campagnes. J’ai découvert récemment que les Allemands produisent maintenant plus de lait que nous, que cela menace sur les légumes et la viande où ils nous prennent tous les ans des parts de marché… Ce n’est donc pas qu’une question de high tech … mais un problème de compétitivité général !
Je vis en Allemagne où ça se passe très bien pour moi, financièrement et autre, qui apporte des idées industrielles qu’ils apprécient pour la simple raison qu’ils les mettent en œuvre et qu’elles leur rapportent un paquet.
En France, quand je me rappelle, j’ai le sentiment d’avoir perdu mon temps avec des dirigeants d’entreprises bornés et psychorigides.
Alors les étiquettes made in France, ça me fait fonctionner les zygomatiques. C’est déjà ça de gagné.
La viande de bœuf est ici excellente, alors qu’en France elle n’a simplement souvent plus aucun goût.
Pour mémoire, concernant Neelie Kroes (dès le premier paragraphe) :
http://blog.mondediplo.net/2008-11-30-Cette-Europe-la-est-irreparable.
Si intéressé, il y a une suite (mais je ne vous apprends rien) :
http://blog.mondediplo.net/2008-12-01-RQPJQ-Rien-Que-Pour-Jean-Quatremer
J’étais à Pau samedi…je l’ai entendu dire » Nous ne sommes pas des jacobins » http://www.dailymotion.com/video/xmwccd_francois-bayrou-meeting-pau-10-decembre-2011_news…à ma table,autour d’une garbure, soupe aux choux qui aurait aussi bien pu être vendéenne que républicaine, les militants basques ou béarnais pour la plupart, n’avaient rien de bobos parisiens…plutôt des « vieux » ( et vieilles), sachant manier la fourche pour sortir le fumier de l’étable,et prêts à se mettre au boulot, au sens propre comme au figuré…
…pas « libéraux », mais capables de piger en 5 minutes l’intérêt des chèques éducation, par exemple…
…n’ayant pas (encore) lu Bastiat, mais connaissant trés bien les « fors » du béarn, cette constitution écrite, première du genre, et plutôt fort innovante pour l’époque,le parlement du Béarn ayant précédé celui d’Ecosse, , plus connu des libéraux,de plusieurs siècles…
Je pense que nombres d’idées libérales peuvent être acceptée par une majorité de personnes dès lors qu’elles sont expliquées de façon pragmatique et dépouillées de leur label-épouvantail « libéral ».
acceptées
Tout juste Auguste! J’ai fait le test, un jour, entouré de gogôches et autres alter-tout, ils ont apprécié l’aspect anar et franchement « trop-pour-la-liberté » même si, quand même! il y eut des grincements de dents à l’abord des principes régissant la liberté de propriété (mais c’est facile à contrer si on a tout lu & compris Proudhon). Faut juste se mordre la lèvre pour ne pas rire quand ils te ressortent Lordon et Chomsky mais sinon c’est très, mais alors là très! instructif.
Ensuite tu lâches le morceau en citant Bastiat, Spooner, Rothbard (là ils sont un peu perdus) et tu places un petit Friedman (père & fils – surtout le fils) et puis ça part en couille 😉
Ah les dogmes …
Et quand on cite du Nord ca donne quoi ?
Son made in france est très contradictoire avec son style européen convaincu, il va falloir qu’il le justifie.
Rappelons-nous que Bayrou est un fédéraliste, à l’heure de négocier des traités, ce sera le vidage total de souveraineté et une bonne dose de social-technocratie en plus dans notre dos.
Ses propositions sont un chouilla moins socialistes m’enfin la couleur rose reste forte. Et quand il fut au ministère de l’éducation nationale il baissa sa culote à de nombreuses reprises face aux énervés des syndicats.
Moi, en entendant cette partie de son discours (traduite dans les médias par » consommer français »), j’ai plutôt compris qu’il proposait que la partie de la production effectuée en France soit affichée sur le produit, pour que les consommateurs, éclairés, puissent faire leur choix…j’ai plutôt entendu celà comme une mesure pédagogique, comme le « salaire complet »,sur une feuille de paie, ou l’affichage des taxes, Tva ou autre TIPP sur un ticket de caisse…
Il est sur que dans une société libérale, une simple application Iphone suffirait, juste en scannant le code barre, pas besoin de légiférer si la demande du consommateur est là
Bayrou a été ministre de l’Education Nationale.
Il avait proposé une réforme qui a immédiatement mis les syndicats et leur troupe dans la rue.
Résultat : il a vite, très vite, retiré sa réforme et a été un des meilleurs ministres de l’EN…..dixit les syndicats.
Plus que de la cogestion : il leur a donné les clés, baissé sa culotte et a promis de ne pas parler la bouche pleine pendant les réunions-gangbangs, parce qu’il serait un gentil garçon…
Alors non, non merci, pas de Gaymou euh… Bayrou, pour moi!
Je lis le CV de Bayrou :
– n’a rien fait quand il était ministre
– s’est pris une branlée en 2007 par une gonzesse.
Bayrou a un aspect sympathique: vouloir rassembler au delà des partis, et avoir parlé du problème de la dette dès 2007.
Sauf qu’au delà de la forme, le fond est comme du Hollande ou du Juppé: de la socio democratie étatiste molle et fade.
Bref, rien de nouveau sous le soleil. A dégager.
On élit souvent le candidat le plus à l’opposé du sortant. Bayrou rustique, terroir, agrégé de lettres, monogame,..
Mais aussi le plus ancien dans la fonction de candidat. La ténacité apporte une prime
Attention, cependant. Un ténia, c’est tenace, aussi.
Il partage , à l’instar de ses congénères politiciens, plus que cette vertu avec le ténia. Ils ont le même mode de subsistance : la parasitage
Pour faire changer d’avis les sceptiques sur les capacités de nos politiciens
http://www.20minutes.fr/societe/842408-veterinaires-combler-penurie-medecins
Eh oui : plutôt que revoir le numerus clausus, ou rendre le marché vraiment libre, vite, mettons des vetos à la place des toubibs. Voilà de la soluce qu’elle sent bon.
Un clip de campagne avec Francois #taloche# Bayrou qui mettrait une claque a un banquier qui lui fait les poches ca aurait de la gueule non?
c est juste une proposition
Je dois avouer que, militant démocrate depuis 2002, je suis en désaccord avec plusieurs des choses dites ici sur François Bayrou, mais ça prendrait un moment à détailler.
Etatiste ? Vu d’une perspective libérale pure et dure, certes ; par rapport à la moyenne des politiques français, certainement pas, bien au contraire. (Jean-Louis Borloo dans son dernier interview, intéressant au demeurant, apparaît soviétique par comparaison avec François Bayrou). Cf. son livre de 2001 avec Luc Ferry, « Penser le changement » ; ou son interview sous le titre « Confidences » aux éd. Max Milo.
Ministre ? La satisfaction des parents d’élèves (non, pas les syndicats, les parents eux-mêmes) vis-à-vis de l’école a été la plus élevée quand F. Bayrou était ministre, et n’a cessé de diminuer depuis, comme d’ailleurs nos résultats aux tests comparatifs internationaux.
100 milliards ? À mon humble avis, c’est une bonne estimation de l’effort à faire. Les statistiques sur 50 ans du budget de l’Etat montrent une dégradation de cet ordre… Le gouvernement De Gaulle en 1958 avait remonté l’équivalent, 5 points de PIB, avec le plan « Pinay »-Rueff.
Etatiste ? Il suffit de relire le programme des dernières législatives, socialistes en diable.
Ministre ? Il s’est aplati devant les syndicats.
100 milliards ? Il faudrait au moins 50% de plus pour commencer à espérer infléchir le cours des choses.