Je n’arrête pas de le répéter : l’état s’infiltre partout ! Ma monomanie compulsive qui me pousse à remarquer les atteintes les plus évidentes à notre liberté de tous les jours ne me laisse plus de répit ces derniers jours ; c’est de pire en pire : la douzaine de psychiatres à mon chevet s’agite tant bien que mal pour me calmer, mais je sombre doucement dans la folie la plus solide. Je croyais revoir l’air libre, en finir une fois pour toute avec ma petite chambre capitonnée, quand je suis tombé sur les nouvelles récentes…
Et là, paf !
Ou plutôt, double paf. Paf comme ça puis repaf dans l’autre sens.
Le premier coup, c’est El Gringo de Donnedieu qui me l’a asséné : non content de pondre des lois ahurissantes et complexes, il nous gratifie d’un aller-retour législatif avec double salto arrière, pirouette en chandelle et retourné carpé assez grandiose.
D’abord, je nous mets l’article 1, bien tordu.
Zut, des méchants me l’ont sauvagement amendé, autant à droite qu’à gauche.
Pas grave, on a perdu au grattage, on va se refaire au tirage.
A la deuxième présentation, rezut, polémique et fourchette en plastique, ça merde encore dans les coursives, le texte passe mal.
Qu’à cela ne tienne : virons l’article gênant.
Et croootte, voilà le reste de la loi qui part en quenouille ! Je remets rapidement l’article en place, ni vu, ni connu.
Saperlipopette, ça c’est vu !
Fatalement, quand on est encore fragile sur le plan mental, si on lit les mésaventures de Donnedieu, on ne peut que rechuter. Mes gardiens ont rapidement fait le nécessaire : en entendant mes rires hystériques, ils ont appelé un gentil monsieur en blouse blanche, et, une piqûre plus tard, je m’étais calmé. Par mesure de précaution, il m’avait tout de même remis la chemise à manches longues…
Le second coup, lui, fut encore plus dur. Je l’ai reçu ici, pof, dans la mâchoire, à nouveau. Ca fait mal.
D’abord, la photo, c’est ce qu’on voit en premier …
Brochette d’Abrutis En Blouse Blanche Sur Lit De Sourires Crispés
Un peu fort au petit déjeuner.
El Chi, manifestement aussi en forme (de concombre) que d’habitude, après être rentré broucouille de sa chasse au vente de Rafales en Moyen-Orien, a décidé cette semaine de nous claquer un ou deux élastiques au centre spatial de Kourou. Et, histoire de faire profiter tout le monde de l’explosion interne de l’un de ses klaxibules restants, le chef de l’état second a, je cite :
plaidé pour une loi sur l’Espace afin de donner un caractère juridique stable à toutes les activités spatiales et de disposer d’une garantie pérenne d’accès à l’Espace.
Vous ne rêvez pas, et vous comprenez, je pense, pourquoi je vous écris de ma petite cellule molletonnée où je me repose doucement des séquelles du choc.
Ainsi donc, non comptant d’avoir légiféré sur (en vrac) l’égalité des chances, les cendres funéraires, les chiottes à Paris, les taxes spécifiques sur les films pornos, les petits canards et les grands volatiles, et le diamètre des louches pour faire le camembert, la France – ce merveilleux pays dont les limites théoriques de tolérance à l’abrutissement ultime restent encore à trouver – s’apprête donc, par le truchement de son piteux ‘pitaine, à légiférer sur l’Espace – le néant au dessus de nous, hein, pas l’oeuf mobile & familial de Renault.
Car non, plus rien ne résistera à la folie tripotatoire de Chirac et ses sbires aux sourires coincés (je n’y peux rien si la photo est ratée) : l’interventionnisme ne pouvant pas s’étendre au delà des frontières par devant et par derrière, il s’étendra vers le haut, en altitude, dans l’espace.
Réalisant ceci à la lecture de l’article, j’ai pêté un câble.
Voilà.
Maintenant, je vais mâcher douze petites pilules roses.
Et je vous reverrai plus tard.
Il vous reste quelques pilules ?