Il y a quelques temps, The Economist déclenchait la polémique en consacrant une de ses éditions au déni français. Depuis, le quotidien anglo-saxon a ajouté une autre polémique à celle du déni, et les Français ont donc déjà oublié le précédent constat pourtant dressé avec lucidité : le pays refuse de se réformer. Mais pourquoi donc ?
Du reste, il ne faut pas croire que tout le monde, dans le pays, reste définitivement coincé sur ce refus catégorique de diagnostiquer les problèmes et, une fois le diagnostic posé, de tenter d’y apporter une solution. Régulièrement, des patrons d’entreprises voire des politiciens (eh oui !) émettent un avis qui vient corroborer celui des étrangers, fussent-ils de la perfide Albion.
Contrepoints a récemment fait l’écho de ceux d’Alain Lambert (concernant par exemple le SMIC ou la dépense publique). On tombe parfois sur des discours lucides dans la presse mainstream, comme récemment ceux de Denis Kessler, patron de Scor, dans une interview au Point. Il déclare ainsi :
Nous avons l’art de retarder l’analyse d’un problème – le diagnostic – puis de retarder la mise en oeuvre des solutions – la thérapeutique. Pas étonnant si cette procrastination généralisée conduit la France à être le pays qui a mis en place le plus grand nombre de plans d’urgence.
L’entretien qu’il a accordé au magazine mérite d’être lu puisqu’il dresse, là encore, le même constat d’une France recroquevillée sur ses certitudes et sur une volonté farouche, obstinée et pour tout dire létale de ne surtout pas faire la moindre réforme en profondeur.
Tout, dans ce pays, doit procéder de deux façons : soit les politiciens bricolent et amendent par petites touches et ajustements microscopiques pour ne froisser personne. Soit, une fois que l’accumulation d’urgences et de réformes nanométriques a conduit le pays à la catastrophe, le peuple distribue des coups de tatanes dans des culs bien trop longtemps vissés au pouvoir et cela se termine en révolutions plus ou moins citoyennes, rarement festives et parfois sanglantes.
La France semble condamnée à refuser les changements profonds, ou à ne se les administrer qu’avec une bonne poussée de fièvre douloureuse.
Plus précisément, tout se passe comme si ce déni répondait à un besoin des individus qui le pratiquent, à une véritable défense contre un environnement de plus en plus hostile à mesure que ce déni se mue en obstination. À bien l’observer, on se rend compte que cette obstination tient beaucoup d’un piège abscons. Pour rappel, le piège abscons s’observe à chaque fois qu’un individu ou un groupe d’individus reste sur une ligne de conduite dans laquelle il a préalablement investi (en argent, en temps, en énergie) et ceci, au détriment d’autres lignes de conduites dont un observateur extérieur peut clairement dire qu’elles sont plus avantageuses.
Dès lors, cette obstination bien française à vouloir croire, à tout prix, que — par exemple — les services publics actuels sont à la hauteur ou suffisamment bons s’explique en bonne part par les montagnes d’investissements qui y furent faits depuis plusieurs décennies ; mieux, on comprend pourquoi tant d’individus, de politiciens et de groupes organisés (syndicats, entre autres) répètent inlassablement l’antienne d’une nécessité d’y augmenter encore les moyens (par de nouveaux investissements). Eh oui : pendant plus d’un demi-siècle, et donc trois générations, on a d’un côté répété qu’il fallait absolument un État fort, des investissements publics importants, et de l’autre, on a expliqué à qui voulait l’entendre que désengager l’État de tel ou tel domaine équivalait à un abandon, un renoncement, une catastrophe assurée, fermant ainsi toute possibilité de faire un bilan objectif et engageant chaque génération dans la voie suivie par la précédente, quand bien même les bénéfices retirés devenaient à l’évidence de plus en plus minces.
En effet, la mécanique d’un piège abscons se base sur le désir impérieux de cohérence interne de chaque individu ou de chaque groupe d’individu ; les êtres humains sont ainsi faits qu’ils aspirent à paraître, autant que possible, cohérents. Il n’y a guère que les pires raclures politiciennes qui s’assoient sur la cohérence de leurs discours dès lors que leur poste est en péril. Cette cohérence dans le temps est d’ailleurs un marqueur fiable de la qualité d’un homme politique : cela fait de lui quelqu’un de plus humain, même s’il peut se tromper obstinément. La girouette, à l’opposé, est l’exemple type de clown cynique qui, n’ayant aucune conviction propre, a largement renoncé à toute cohérence interne d’opinion politique et n’est là que pour son profit personnel (c’est là sa seule cohérence, bien évidemment inavouable).
Cette cohérence est à ce point recherchée parce qu’elle amène avec elle la crédibilité qui permet au politicien de faire passer ses idées. Or, admettre qu’il s’est trompé sur telle ou telle idée majeure, c’est admettre avoir été incohérent. Pire : c’est admettre que les investissements passés l’ont été pour rien (ce qui est un sophisme, comme le rappelle fort justement Rolf Dobelli dans un récent article). Et bien évidemment, si l’on travaille à l’échelle d’une nation toute entière, on n’aura pas de mal à imaginer l’énorme inertie déployée pour ne surtout pas voir que la collectivisation de pans entiers de l’économie n’aura pas amené le succès escompté et aura provoqué des séries de blocages de plus en plus forts, au point qu’actuellement, le bilan n’est pas seulement mitigé, il est carrément négatif dans des proportions difficiles à camoufler.
Par exemple, il est facile à démontrer économiquement que créer des emplois publics détruit de l’emploi privé, et que ceci entraîne l’économie d’un pays, lentement mais sûrement, à la ruine.
Pourtant, on continue vaille que vaille à vouloir faire embaucher des cohortes de populations par l’État. Mais, finalement, à l’aune de ce piège abscons et de l’explication attachée, c’est normal puisqu’y renoncer, c’est admettre que le rôle de l’État n’est pas positif, aveu que l’écrasante majorité des politiciens n’a jamais pu seulement envisager, et encore moins dire, précisément pour éviter de passer pour l’un de ces branleurs incohérents qui ne pourront pas renouveler leur mandat.
Il faut comprendre qu’admettre s’être trompé, et, in fine, admettre avoir été incohérent, cela demande un grand courage, une vaillance qui donne une ampleur, une épaisseur à celui qui comprend son erreur et s’amende. C’est de ce courage là, c’est de cette étoffe dont il faudra faire preuve pour sortir la France de son ornière. Malheureusement, je ne vois aucun politicien qui pourrait avoir ce cran-là actuellement.
Tout à fait. Je pense aussi que nous avons tendance à sous-estimer des événements historiques ‘ponctuels’ aux conséquences dramatiques.
La guerre, l’occupation puis la libération ont donné une influence considérable aux communistes qui ont largement contribué à bâtir le modèle français dans lequel nous vivons. Une large partie du système tient par la force de l’Etat (syndicats, instruction nationale socialiste, presse etc…). Ce n’est pas une demande du public, en tout cas de pas tout le public. Si les verrous institutionnels sautaient (subventions etc..), la France se retrouverait beaucoup, beaucoup plus libérale que l’image que l’on a d’elle.
Il est intéressant par exemple que 59% des Français étaient favorable à la nationalisation de Florange. C’est beaucoup, mais 100% des leaders des partis politiques l’étaient… Donc avec tous les médias qui poussaient, tous les politiques qui poussaient, il n’y a eu ‘que’ 59% des français favorables à la nationalisation…
Vous êtes bien optimiste.
Effectivement, on ne soulignera jamais assez à quel point la France est objectivement communiste. C’est d’autant plus difficile à faire admettre que le parti communiste a pratiquement disparu. Mais il a disparu parce qu’il a réussi !
Cependant, la supposée nature libérale des Français ne tient pas lorsqu’on considère le nombre de gens qui sont partie prenante du système communiste.
Oui, je suis raisonnablement optimiste.
Le collectivisme me semble frapper beaucoup de pays sous différentes formes. Maintenant je pense que la France soit génétiquement étatiste, elle a surtout subi des évenements historiques catastrophiques.
Et je pense que dans les prochaines années nous pourrions avons des opportunités pour fermer cette parenthèse.
Mouais il faudrait déjà commencer par déscolariser de l’Education Nationale EN MASSE les prochaines générations…sinon rien ne changera vraiment !
C’est exactement pour cette raison que…. (tu as oublié) « ce pays est foutu » !
Il est dangereux de dessiner une frontière entre « eux » (les politiciens) et « nous » (le populo).
Car elle n’existe pas. Les politiciens, le Système si vous préférez, est l’exact miroir de ce que nous sommes.
Voilà pourquoi il est absurde, vain de chercher des « réformateurs », ou même des « réformes ».
Ca fait depuis 1980 que j’entends… le mot « réforme ». Et rien ne vient.
En clair, les veaux ne veulent rien changer. C’est ça la triste réalité.
Par bêtise, conditionnement (tu soulignais les 3 générations), et/ou par intérêt personnel (en quoi aujourd’hui un politicien ,un syndicaliste, un fonctionnaire voudrait changer quoi que ce soit ?)
La France ne changera que lorsque nous aurons touché le fond (collectivement, c’est à dire le Grand Appauvrissement)
Et à ce moment, le changement sera violent (manie bien française).
En attendant, sit back, relax, and enjoy the show.
Bonnes remarques ; je ne dis pas autre chose dans mes autres billets sur le sujet 🙂
Hélas, je crains que tu ne manques pas de sujets de billets durant les prochains mois, le 21 Décembre n’étant plus, aux dernières nouvelles, qu’une simple fin d’ère maya avant l’ouverture de la suivante…
CPETF
Jamais une révolte ne profitera au libéralisme, au contraire c’est ce qui sera pointé du doigt, personne n’ira accuser le socialisme. Les socialistes à la rigueur mais pas le socialisme.
De toute façon les gens ne mordront pas la main qui les nourrit depuis des lustres aussi facilement, sont pas (si) con non plus.
Trop de gens, en France, vivent sur la bête étatique parce que l’Etat-Providence, officiellement créé pour remédier autant que faire se peut, aux dommages des deux Guerres mondiales, y pousse pratiquement de façon rationnelle.
Dès lors que les revenus de l’assistance (directs mais aussi indirects par allégement ou suppression de dépenses que la majorité paie dès lors qu’elle travaille) aboutissent à ce que la prime au travail dans les premiers strates de revenus soit infime voire inexistante en pratique de par les dépenses occasionnées par le fait d’aller travailler, il ne faut pas s’étonner que nombre de citoyens ne font pas d’efforts officiels pour se sortir de cette trappe.
Ceux-ci ne veulent en outre pas risquer le moins du monde que ce confort de vie, même relatif qu’il soit, soit remis en cause par un quelconque changement sauf à voir ses subsides augmenter, bien sûr.
En conséquence, les politiciens prêts à tout pour le maintien de leur poste à rente automatique bien avant la préservation du pays, suivent tout naturellement la tendance générale et c’est ainsi que les campagnes électorales ont en permanence l’aspect d’une foire à la distribution de sucres d’orge pour tous ceux qui votent « bien » et s’en trouvent majoritaires.
Nous avons des sociaux-clientélistes patentés au pouvoir depuis 35 ans, d’où des politiques soi-disant de droite ou de gauche mais qui se ressemblent furieusement dans leurs aboutissements, savoir à base de prélèvements par tous les bouts pour le maintien du machin.
On n’a pas assez ou plus assez de sous pour faire tourner la machine : on dévalue ou on emprunte à tout-va pour que le bal continue encore un peu et cela continuera tant qu’il restera quelque chose à brûler dans le chateau, fussent la charpente ou les poutres des planchers.
Après eux, le déluge…
Vous noterez que les politocards ont des objectifs à courte durée (réélection) sauf pour leur carrière (40 ans minimum) et qu’ils scient donc la branche sur laquelle il se sont assis. Mais bon, tant que les gens votent pour eux…
Laissons le mot de la fin à l’inénarrable Georges Frêche :
« La politique c’est une affaire de tripes, c’est pas une affaire de tête, c’est pour ça que moi quand je fais une campagne, je ne la fais jamais pour les gens intelligents. Des gens intelligents, il y en a 5 à 6 %, il y en a 3 % avec moi et 3 % contre, je change rien du tout. Donc je fais campagne auprès des cons et là je ramasse des voix en masse. »
Les cons ne disent jamais merci. Les cons sont majoritaires, et moi j’ai toujours été élu par une majorité de cons et ça continue parce que je sais comment les « engraner », « j’engrane » les cons avec ma bonne tête, je raconte des histoires de cul, etc… ça un succès de fou, ça a un succès fou. iIs disent, merde, il est marrant, c’est un intellectuel mais il est comme nous, quand les gens disent « il est comme nous », c’est gagné, ils votent pour vous. Parce que les gens ils votent pour ceux qui sont comme eux, donc il faut essayer d’être comme eux.
+1
Cela explique donc pourquoi le socialisme et tous ces dérivés aient autant de succès en France 🙂
@Dès lors que les revenus de l’assistance (directs mais aussi indirects par allégement ou suppression de dépenses que la majorité paie dès lors qu’elle travaille) aboutissent à ce que la prime au travail dans les premiers strates de revenus soit infime voire inexistante en pratique de par les dépenses occasionnées par le fait d’aller travailler, il ne faut pas s’étonner que nombre de citoyens ne font pas d’efforts officiels pour se sortir de cette trappe.#
Il n y a pas que cela helas Aristarque..on ne fait rien pour encourager les gens a reprendre une activite par exemple vous etes interimaire, vous avez bosse disons 2 semaines dans le mois, vous devez pointer a pole emploi maximum avant le 10 du mois suivant, votre agence d interim vous paye souvent le 12 du mois suivant..donc il va vous falloir attendre (et croiser les doigts pour que l interim ne fasse d erreur)ensuite vous envoyer la copie de votre fiche de paye au centre de regularisation..bref vous etes rarement payes avant le 20 de mois suivant pour avoir bosser le mois d avant..resultat si vous etes limite financierement vous etes grille..mieux vaut ne pas bosser, bien pointer des le premier jour de l actualisation et vous serez #payes# en debut de mois.
C est affligeant et encourage a glander ou bien a chercher le CDI exclusivement.
Merci : très bon article. Cette notion de « piège abscons », que je ne connaissais pas, m’offre un joli maillon argumentatif. Je pense qu’on pourrait le relier aux analyses de Ph. d’Iribarne sur la France comme société basée sur l’honneur et son culte de l’infaillibilité du chef. Mine de rien on est au coeur du problème jacobin : l’absence de boucles de régulation.
Il me semble reconnaître une théorie de psychologie, plutôt normale à la réflexion, exposée dans un bouquin intéressant : « Petit manuel de manipulation à l’usage des honnêtes gens », qui montre comment on peut s’obstiner, s’auto-manipuler (mais aussi manipuler les autres), en tmbant dans des pièges que l’on se tend soi-même.
Exemple simple : on va au ciné, le film est une grosse daube, mais on a tendance à rester, car « on a payé sa place »; on reste là, à s’enquiquiner au lieu de sortir et voir ailleurs si on n’a pas mieux à faire.
En psychologie, on appelle la première étape de la dissonance cognitive. Le principe, c’est que lorsqu’il y a conflit entre vos valeurs et vos actes, ça « dissonne » dans votre cerveau (cognition). A partir de là, vous cherchez à rationnaliser vos actes pour diminuer l’inconfort dû à cette dissonance.
Très classique.
Ca se transforme souvent, du coup, en une « escalade d’engagement », qu’H16 nomme piège abscons. Car admettre qu’on a eu tort fait « dissonner » un max… Alors que persevérer rationalise les choix passés.
A cette volonté de cohérence dans l’erreur, il faut ajouter la trouille que les politocards ont depuis 40 ans de la population. Trouille devant ceux qui gueulent le plus fort : racailles, paysans, fonctionnaires, mais aussi et surtout les jeunes, que leurs aînés n’hésitent pas à exploiter et à envoyer se faire éclater la tronche (CPE) au risque de faire des martyrs si ça dégénère. Mais aussi trouille devant les gentils retraités qui deviennent une menace à mesure qu’ils sont de plus en plus nombreux et qu’ils seront en première ligne quand la faillite du national socialisme franchouille sera effective.
Intéressant ça serait un conflit style malfrats marseilleis vs retraites soixante huitards …
Non, ce ne sera pas un problème pour nos polytocards : « cépamafott votépourmwa éjeuhfé huneloâpourtoâ. »
Et vu le niveau de l’électeur moyen, ca ira très bien (à la décharge de nos polytocrads, faut reconnaitre qu’un niveau de veulerie pareille, ça doit être trop tentant…)
Nous avions oublié la faillite de l’Irlande, mais l’Irlande vient de refaire parler d’elle.
Comme la Grèce, l’Irlande vient d’annoncer qu’elle sera elle-aussi incapable de rembourser les 85 milliards d’euros du plan de sauvetage.
L’Irlande « a besoin de plus de temps » pour rembourser l’argent utilisé pour renflouer ses banques, a réclamé samedi dans la presse allemande le gouverneur de la Banque centrale d’Irlande, Patrick Honohan.
Interrogé sur le délai supplémentaire nécessaire pour rembourser, le gouverneur de la Banque centrale d’Irlande a plaidé pour la recherche d’une « solution durable », qui n’aurait pas à être de nouveau modifiée par la suite.
« En conséquence, le délai de remboursement devrait être considérablement allongé », a-t-il ajouté, sans donner aucune autre précision.
http://www.boursorama.com/actualites/l-irlande-a-besoin-de-plus-de-temps-pour-rembourser-d6283fc6783fb9654f3eab584245a0d8
Depuis le 27 novembre 2012, nous savions que les soi-disant « plans de sauvetage » de la Grèce étaient UN ECHEC TOTAL.
Nous savions que les soi-disant « plans de sauvetage » de la Grèce allaient coûter des milliards d’euros aux contribuables français.
Et aujourd’hui, nous venons d’apprendre que le soi-disant « plan de sauvetage » de l’Irlande est lui-aussi UN ECHEC TOTAL.
L’Irlande est en faillite. L’Irlande est incapable de rembourser quoi que ce soit.
La question est donc :
Combien de milliards d’euros ce défaut de paiement de l’Irlande va-t-il coûter aux contribuables français ?
Et revoilou le relou.
Et dire qu’on fait passer l’Irlande pour libérale dans nos chers media…
Un (bon) paquet mais il ne faut pas le dire pour ne pas désespérer Billancourt et bien d’autres localisations…
Comment ne pas être d’accord avec ce constat. J’y ajouterai celui que Claude Allègre a fait en août dernier dans le Point:
« Bien sûr que dans ce déclin il y a des causes économiques (…) Mais, par-delà ces facteurs in-contestables, il y a une cause plus profonde (…) c’est la perte des valeurs qui ont permis le dé-veloppement et l’épanouissement de la civilisation européenne : la croyance dans le progrès scientifique et technique et, à partir de ce socle, l’esprit d’entreprise, d’innovation, la culture du risque (…) L’Europe a peur de tout : elle a peur de la biologie moléculaire, pourtant née sur son sol, des cellules souches, des manipulations génétiques, ce qui handicape les industries pharmaceutiques. Elle a même peur des radiations électromagnétiques et des juges ordonnent sans savoir la destruction d’antennes-relais. Elle a peur de la démographie et ne fait plus d’en-fants (subissant ainsi l’invasion d’immigrants prolifiques, NDLR), elle a peur des OGM, don-nant ainsi aux Etats-Unis et à la Chine un monopole sur les semences, elle a peur des épidé-mies, ce qui a conduit un jour à acheter dix fois plus de vaccins que nécessaire, et un autre à abattre 300 000 vaches pour lutter contre un hypothétique virus. La peur, toujours, conduit à désamianter à la va-vite l’université de Jussieu ; coût un milliard et demi, alors qu’il suffisait de recouvrir de plâtre murs et plafonds pour un coût cent fois moindre. On a peur du « réchauffement climatique » et pour cela l’Europe, seule, crée une inutile taxe carbone sur les avions, ce qui déclenche le boycott de nos Airbus par la Chine, la Russie et le Brésil. Plus ré-cemment, alors qu’elle est la première puissance mondiale dans l’énergie nucléaire, la France la remet en question, laissant entendre qu’un tsunami semblable à celui du Japon pourrait nous frapper. Nouvelle phobie enfin, celle des huiles et gaz de schiste, dont on veut se priver et qui pourtant sont en train de déclencher le renouveau de l’économie américaine. L’Europe a désor-mais peur de la science et du progrès. »
On n’insiste pas assez sur l’aspect démographique mais notre pays, et l’Europe avec, devient un pays de vieux. Sans jouer avec le point Goldwin, l’Histoire nous montre où cela nous a conduit au cours du XXème siècle. Nous connaissons tous, autour de nous, des personnes que l’ont peut raisonnablement qualifier d’intelligentes au vu de leurs parcours professionnels, refuser ou avancer moults prétextes pour réfuter l’utilisation d’Internet et de l’ordinateur (que ce soit un PC, un smartphone ou une simple tablette). Très, trop, souvent, ce sont ces mêmes personnes qui ne trouvent que dans la parole officielle, celle de l’Etat, de quoi calmer leurs angoisses f
Désolé, le texte est parti trop vite. Je reprends donc:
…de quoi calmer leurs angoisses face à l’évolution de ce monde. D’où le succès des escroclogistes qui surfent sur la vague des peurs (il faut voir la double page du quotidien « Aujourd’hui » consacré à la conférence de Doha hier, suscitées le plus souvent par des médias plus soucieux de sensationnels que de vérités ou, autre exemple avec la triste affaire de Florange et les élucubrations de Bozo, des collectivistes de tout poil pour qui se réfugier dans la même hutte suffira pour sauver l’humanité des périls extérieurs.
Soyez tranquille, tant que l’effondrement complet ne sera pas intervenu les politicards de tout poil continueront exactement pareil. Après, peut être, à l’issue du cataclysme,
paraîtra quelqu’un qui changera vraiment les choses.
Mais pas d’enthousiasme excessif, il y a de fortes chances que le type en question s’appelle Mohamed et qu’il nous colle la Charia!
il y a beaucoup plus de chances qu’il s’appelle martin et qu’il nous colle un bon gros regime totalitaire trotskiste.
Paf : Tare ta gueule à la récrée hein ! ^^
Il est très typique, pour l’observateur étranger, de voir la réaction instinctive de certains quand on évoque la déglingue de la France : « blablabla, l’Irlande c’est pire » !
Et pourtant, il n’y a nulle comparaison qui tienne. L’Irlande est un pays où chacun sait qu’il doit gagner son pain à la sueur de son front.Ce pays fortement exportateur peine à se redresser en raison de la conjoncture morne de l’UE, mais son cap est bon et même si elle prend du retard, elle arrivera au port.
La France, c’est le caprice-roi, les « gens qui ont bien le droit » et s’imaginent que la société va continuer à les subventionner sans qu’ils ne se remuent le popotin ou manifestent une once de sens des responsabilités. Et si on veut leur mettre une fourche dans le bas des reins, ils crient « solidarité » !
Les autres, ceux qui épargnent, travaillent, créent de la richesse sont exangues à force de solidarité. Quand ils ont un reste d’instinct de conservation ils se barrent ; si non, ils restent prostrés en attendant la fin du monde.
Alors, comparé l’Irlande à la France, c’est prouver qu’on n’a rien compris.
Ben non : la faillite de l’Irlande arrive quelques mois avant la faillite de la France. C’est tout.
L’Irlande n’a rien a voir avec la France et la Grece. Il n’y a pas en Irlande des millions de gens entierement a la charge de l’Etat ni un systeme de redistribution obese qui fait que tout passe par l’Etat.
Du coup, si l’Etat se plante, ca n’est pas tout le pays qui se plante. Et l’Etat irlandais peut etre en tres grande difficulte financiere alors que dans le meme temps la societe civile opere un spectaculaire retablissement.
Oui, dans le monde merveilleux des bisounours.
Mais dans le monde réel, l’Irlande, c’est ça :
Mercredi 5 décembre 2012 :
Nouveau budget d’austérité en Irlande.
Le gouvernement de coalition d’Enda Kenny a détaillé ce mercredi devant le Parlement un nouveau budget d’économie, de 3,5 milliards d’euros, conformément au mémorandum négocié avec la troïka (BCE, FMI et UE) dans le cadre du plan de sauvetage international de 85 milliards d’euros.
Près de 2 milliards seront économisés sur les dépenses et un milliard viendra de recettes supplémentaires. La mesure la plus impopulaire est l’introduction d’une taxe immobilière annuelle – de 0,18% sur les propriétés jusqu’à un million d’euros et de 0,25% au-delà – alors même qu’un propriétaire sur six a du mal à honorer ses échéances de crédit.
Le budget prévoit aussi une hausse des impôts indirects sur les alcools et tabacs. Des allégements fiscaux seront également supprimés pour les retraités les plus riches.
Les bas revenus ne sont pas plus épargnés, entre une hausse des cotisations sociales et des coupes dans les dépenses sociales, notamment l’allocation familiale réduite de 120 euros par an et une diminution de la durée d’indemnisation des chômeurs.
Avec ce budget qui se veut «aussi juste que possible», le gouvernement maintient l’objectif d’un déficit à 3% du PIB en 2015, alors qu’il atteindra cette année 8,2% du PIB et 7,5% en 2013.
À chaque fois, la tâche s’avère plus difficile pour l’exécutif afin de ne pas pénaliser une fragile reprise – 0,2% de croissance prévue en 2012 – tirée presque exclusivement par l’export. Sachant que l’Irlande a déjà réalisé 29 milliards d’euros d’économie, soit un effort équivalent à 17% du PIB et que la demande intérieure reste au point mort, avec un taux de chômage toujours très élevé à 14,6%.
Encore une fois, lorsqu’on lit de quoi il s’agit, on se rend compte que l’austérité concerne d’abord les contribuables. L’état maigrit bien moins vite.
Le déni français tient à une seule chose : I’idée que le peuple élu, celui-là même qui a fait la révolution et apporté la lumière sur la terre, le peuple inventeur et dépositaire de de l’Egalité, ne peut avoir qu’un destin privilégié (pas comme ces gueux de grecs, qui n’ont après tout apporté que la démocratie.)
Et de cela, le Glorieux Peuple de France en est intimement convaincu (du moutontribuable le plus sincère à l’énarque le plus fourbe). A mon humble avis, il faut commencer à faire des provisions de pop-corn : la rencontre du GPF avec la réalité va être épique.
Sur ce sujet comme sur 100 autres on lira avec profit l’article de Fernando del Pino Calvo-Sotelo. C’est clair, limpide, ça coule de source et c’est beau comme du H16.
PS: sur le site: http://www.claudereichman.com
Il ne faut pas compter sur les politiques mais par contre, les circonstances peuvent dicter des réformes.
J’ai l’espoir de voir en 2013 une remontée des taux associée une baisse des rentrées fiscales, un bel effet ciseau qui ne peut conduire qu’à des réformes libérales, contraintes certes mais libérales quand même(et aux remous sociaux qui iront de pair).
La raison majeure du deni tient a un element fondamental: la generation actuellement au pouvoir, a parfaitement manoeuvre pour accumuler du capital cree a partir de la dette. En creant un gigantesque systeme social fonctionnant a credit, les baby-boomers ont capitalise ce qui aurait du etre depense en frais de sante, d’education, de transport, d’energie, de telecom etc…
Ils sont donc tres riches par rapport a ce qu’ils devraient etre si le systeme avait ete libre.
Bien sur, ils vont devoir depenser une bonne part de cet argent pour maintenir le niveau de vie de leurs enfants qui ne fait que baisser, notamment en fournissant l’apport initial pour le credit immobilier dont ils ont parfaitement entretenu la bulle via la restriction du foncier.
Je n’arrete pas de le repeter: ce sont les enfants d’aujourd’hui qui vont en payer le prix fort car le capital disponible pour eux sera extremement reduit et surtout, les prestations sociales vont diminuer (ou disparaitre) de paire.
Vous verrez que ce sont les baby-boomers qui sont le plus souvent les plus entetes dans le deni de realite, simplement parceque ce systeme les a rendu riche et qu’ils n’ont pas la culture suffisante pour comprendre pourquoi. Ils pensent qu’ils ont ete les plus malins et que c’est grace a leur travail. En realiute, ils ont simplement hypotheque l’avenir de leurs petit-enfants pour leur jouissance immediate.
@Alex6,
De quels Baby-boomers parles tu ? D’une petite classe de’intellos compagnons de route du P.C. qui ont habilement utilisé les misères (suites de guerre, etc…) du populo pour developper leur projet collectiviste, d’abord par contestation syndicale politisée, (qui n’à pas entendu parler de la courroie de transmission cégétiste?), puis par propagande de l’éducation nationale et des médias complices ?
Pendant ce temps, aux autres (comme moi) qui travaillaient, personne ne leur à posé la question s’il souhaitaient gerer eux même leurs revenus plutôt que d’en voir plus de la moitié disparaître dans le gouffre collectiviste…
Nous avons perdu le combat idéologique, donc « mort aux vaincus » …Mais désigner une classe d’age dans sa totalité comme coupable, c’est bien sur facile, car il est évident que chaque génération participe au pouvoir à son tour…Plutôt que de répéter ces évidences, il vaudrait mieux éduquer les suivants et leur apprendre les régles de base de la vie et de l’économie…
Quand à considerer les « B.boomers » comme des débiles « très riches » qui n’ont pas compris pourquoi, c’est carrément insultant vu le niveau de culture actuelle. Sans ce que cette société m’a pris je serai en effet assez aisé…mais le système veillait pour l’éviter. Et je te rapelle que les jeunes sont de loin majoritaires dans tous les votes gauchos/socio/écolo… et ce n’est pas vraiment de leur faute vu la propagande qu’ils subissent depuis des dizaines d’années, car elle avait déjà bien commencé à mon époque…
Quand à ceux qui militent aujourd’hui pour la destruction de tout ce qui à fait le pays jusqu’à nos jours, ce ne sont pas des B-boomers !!
En résumé, parmi les « baby-boomers » il y à beaucoup de gens conscients, qui ont été considérés toute leur vie comme des méchants « d’extrème-drouattte » parce qu’ils n’étaient pas enthousiasmés par le collectivisme, et qui n’ont pas « profité » de grand chose car quand on est d’origine modeste, la galère est de toutes les époques…
Nous avons modestement faits ce que nous avons pu et si l’avenir est hypothéqué c’est par idéologie, et non par la faute d’une tranche d’age qui ne corespond pas forcément à la caricature qui en est faite actuellement.
Si une génération considère que la disparition des prestations sociales c’est le plus dur, qu’elle pensent donc un peu à nos aieux qui n’en avaient pas du tout, ce qui ne les à pas empéché de construire un pays pourtant respecté à à l’époque …
Mais comme disait un chanteur poete (et B-boomer), « le temps ne fait rien à l’ affaire, quand on est C… on est C… ».
En tous cas, merci pour tout à H16.. CPEF!!
J’ai mis le chanteur/poëte dans la catégorie B-bs, ce qu’il n’était bien sur pas de par son age, mais culturellement par sa notoriété dans cette époque…Désolé j’ai écrit un peu vite…
Non, je parle bien d’une generation. Bien sur comme toute generalisation, cela englobe des individus qui n’ont pas participe au systeme mais le fond reste le meme.
L’explosion du credit, c’est la generation 68. Le mode de vie base sur le seul plaisir immediat, c’est la generation 68. Le tout social, c’est la generation 68.
Apres vous pouvez ne pas en avoir profite, c’est fort possible.
Reste qu’aujourd’hui ceux qui nient le plus farouchement que la France va dans le mur, c’est la generation 68, surtout ceux qui sont fonctionnaires et qui ont eu la chance, et non pas l’intelligence, de faire fructifier leur capital sur le dos des generations futures.
Superbe billet tant sur le fond que sur la forme vocabulaire ponctuation et tout et tout et écrit dans un français impeccable à foutre de l’acné virulent à Rabelais Bossuet à Bloy à Saint-Ex ou Châteaubriant Voltaire est revenu Bien à vous
le mutuelle gate c’est maintenant le marisol gate c’est maintenant
https://www.youtube.com/watch?v=MHr102u5Aq0
Excellent billet h16. Une fois encore merci pour cette analyse. Merci aussi à vos commentateurs inspirés comme Higggins, Aristarque ou Alex6.
La France est génétiquement incapable de se réformer. Même au bord du gouffre, elle est incapable de reculer. Il faudra qu’elle y tombe pour ensuite faire sa révolution au fond du trou et enfin en sortir. Il y aura beaucoup de dégâts collatéraux mais il n’y a plus de roi à guillotiner cette fois.
Que sortira-t-il de tout cela ? Bien malin celui qui pourrait le dire.
Merci.
Bonjour,
La politique n’est que l’expression du pouvoir, ce dernier génère des individus qui n’ont d’intérêt à s’y employer que pour des raisons de dominance.
Ainsi, une démocratie se caractérise notamment par un système électif, qui ne produit dans les faits qu’une alternance molle entre des groupes qui n’ont que l’obsession du pouvoir.
Ce constatant, il est chimérique d’attendre d’un élu la moindre initiative qui soit accès sur autre chose que la préservation de ses intérêts personnels et celui de son groupe d’appartenance.
La France se caractérise par son idée centrale qu’elle a d’elle même, les débats de nos édiles empruntent tous à son exemplarité supposée, au seul exemple, la taxe carbone chère aux écologistes qui, lorsqu’elle sera appliquée dans l’hexagone, sera immédiatement reprise par le reste du monde, puisqu’on vous le dit !
Lorsqu’on observe le paysage politique Français, en apparence les choix sont pléthoriques, dans les faits, une fois extrait les partis exotiques tels le FN, PC, le(s) centre, front de gauche, écologistes, etc… qui au passage détiennent un pouvoir d’opposants éternels et se passent conséquemment fort volontiers du pouvoir donné par les urnes, il reste une droite jacobine à tendance socialiste et une gauche socialiste à tendance marxiste.
Dans ces conditions, What else ?
Nos sociétés sont malades de leur système démocratique qui n’a pas su se renouveler, une élection nationale n’est en fait qu’un grand guignol, s’adressant à une masse de plus en plus inculte.
au sujet de l’inculture, rassurez vous tout est programmé, je rejoins l’analyse de JP Brighelli sur ce sujet.
Nous fustigeons à juste titre les systèmes dictatoriaux ou ceux, et c’est la même chose, soumis à des lois religieuses.
Observons de près les US, avec son carnaval électoral, dont le président élu jure sur la bible lors de son investiture, ce geste en apparence anodin remet en question l’entier d’un système prétendument démocratique…
La France elle, se caractérise par sa soit disant laïcité, mettant en avant l’honneur de la nation, force discours vibrants sur fond de drapeau tricolore, avec une innovation quant au gouvernement actuel, qui au soir de l’élection de François second, nous gratifia d’une exposition de drapeaux censés représenter notre multiculturalisme, qui n’étaient en fait que l’expression d’un clientélisme dont se rendent coupables l’entier de nos élus.
En résumé une élection se résume à voter pour un moindre mal, option lâche s’il en est, car, l’option du moindre mal c’est celle du mal quand même (Hannah Arendt).
c’est à cause du centralisme (alias : jacobinisme). Il est bien évident qu’un truc centralisé (pays, éducation « nationale », etc.) est un énorme machin où le conservatisme règne, pour le meilleur et surtout pour le pire. Tout changement est forcément une aventure, donc controversé ; et même si il est largement admis qu’il est bon, on refusera d’en faire profiter une partie avant tout le reste, donc la mise en œuvre est repoussée aux calendes grecques. Alors que si on laisse des sous-parties prendre la décision, des solutions différentes pourront être adoptées, et les meilleures prendront le dessus, pas simple effet de sélection naturelle.
Le piège abscons est également connu sous l’expression de « principe de la dépense gâchée ». En voici une illustration :
Arkes et Blumer (1985) ont conduit une expérience particulièrement illustrative du phénomène de la dépense gâchée :
Des étudiants devaient s’imaginer dans la situation suivante : ayant dépensé 100 dollars pour un week-end de ski dans
le Michigan et 50 dollars pour un week-end de ski, a priori plus prometteur, dans le Wisconsin, ils s’apercevaient avec
stupeur que les deux réservations concernaient le même week-end. Ne pouvant être remboursés ni d’un côté, ni de
l’autre, ils devaient choisir. Iraient-ils skier dans le Michigan (week-end à 100 dollars) ou dans le Wisconsin (week-end à 50
dollars), sachant que le séjour dans le Wisconsin présentait pour eux plus d’attrait.
L’argent des deux week-end étant de toute façon dépensé, l’étudiant se trouve dans la situation de quelqu’un qui doit
effectuer un choix entre deux possibilités qui lui coûtent le même prix : 100 dollars + 50 dollars, soit 150 dollars. La
sagesse veut alors qu’il choisisse celle qui présente le plus d’avantages pour lui. C’est d’ailleurs ce qu’impliquent les
théories économiques. Ces théories présupposent, en effet, un décideur rationnel reconnaissant l’égalité des coûts et
des bénéfices de chaque action possible, qui optera donc vraisemblablement pour celle correspondant à l’utilité ou à
l’intérêt maximum.
Les étudiants interrogés par Arkes et Blumer ne montrèrent pas exactement le comportement attendu par ces théories :
contre toute logique, la majorité d’entre eux (54 %) optèrent pour le Michigan, c’est-à-dire pour le week-end le plus cher et
non pour le Wisconsin, c’est-à-dire pour le week-end le plus prometteur.
Bien entendu, nous savons que nous ne ferions pas la même erreur…?Source : Arkes, H.R., & Blumer, C. 1985. The
psychology of sunk cost. Organizational Behaviour and Human Decision Processes, 35:124–40
C’est peut être l’effet d »Un tiens vaut mieux que deux tu l’auras ».
Le W.E. à 50$ contient une promesse dont ils ne sont pas forcément sûrs qu’elle se réalise pour eux et leur perception.
Ils choisissent alors « d’assurer »
Je ne crois pas. En tout cas, ce n’est pas le comportement qui est mis en évidence dans l’étude, mais celui qui consiste, de manière irrationnelle, à espérer « rentabiliser », une dépense consentie en vain. Cela conduit les intéressés à préférer même le terme de l’alternative jugé le moins intéressant au seul motif qu’il est le plus onéreux.
Remarquez, les comportements que brocarde h16 relèvent à mon avis beaucoup moins du comportement inefficace mis en évidence par la psychologie sociale que de l’aveuglement idéologique. Il me vient à ce sujet une remarque de Jean-François Revel : l’idéologie n’étant pas tirée des faits, elle ne se sent jamais réfutée par eux.
Nous sommes bien d’accord, sur la base du même Revel que ce sont les faits qui doivent se plier à l’idéologie et non pas cette dernière à se remettre en question.
Il ne reste plus qu’à changer le peuple pour que l’idéologie triomphe.
Vaste programme !…
🙂
Curieux pays. Ou à une religion a succédé une des idéologies politiques les plus conservatrices d’Europe. Dans laquelle ses fidèles, ses prêtres et ses inquisiteurs sont incapables de sortir du cadre intellectuel fixé par le dogme. Ou le féodalisme latent depuis le moyen âge fait que nous fassions allégeance aux petits roitelets locaux , dont la loi de 82 sur la décentralisation a renforcé les pouvoirs.Une France gouvernée par des fonctionnaires, avec une mentalité de fonctionnaires, bénéficiant d’un statut mis en place par les communistes, dans l’esprit que les anciens qui ont connu la guerre froide connaissent bien.