Un problème d’hormones

L’humain est une mécanique formidable. C’est un savant dosage de nerfs, de muscles et d’os, aux humeurs délicatement dosées et qui peut réagir promptement et intelligemment à son environnement. Une des méthodes privilégiées d’adaptation aux conditions toujours changeantes du monde qui l’entoure passe ainsi par les hormones. Parfois cependant, la mécanique s’emballe ; les hormones sont distribuées trop tôt, trop tard, ou pas dans la bonne quantité…

Prenez Olivier B., un mâle un peu sec, taillé sur le schéma du piou-piou brailleur. A 33 ans, on pourrait croire que sa puberté est terminée, et qu’en mâle responsable aux hormones calmées, il fonderait famille et se poserait. Que nenni : un dérèglement hormonal l’enferre dans des agitations musculaires énergiques et inutiles.

En fait, bien qu’ayant passé la trentaine, il a la même fougue qu’un adolescent de 15 ans, et son cerveau, probablement trop longtemps sevré des hormones de croissances adéquates, dispose de la même maturité intellectuelle qu’un jeune prépubère en plein développement.

Ca a quelque chose de touchant, son grand sourire joyeux, expression naïve d’un bonheur simpliste et support gentillet de billevesées amusantes qu’un tendre enfant peut avoir quand il s’éveille au monde, au matin de sa vie. C’est bien dans le contraste de cette émouvante candeur de gamin gnangnan avec le vocabulaire musclé et chargé de la sueur âcre d’un catcheur de fête foraine que se fait jour l’incroyable bataille hormonale subie par le pauvret dans son propre corps.

Et voilà notre cas d’étude qui harangue la foule avec force moulinets du poing tendu comme un petit mammifère territorial dérangé dans ses habitudes de chasse. Dans un certain sens, cependant, il faut bien reconnaître que cette agitation lui sert : il a réussi à devenir, dans le paysage politique du pays, un véritable leader d’opinion, alors que, ne l’oublions pas, son parti ne représente en réalité qu’un faible pourcentage des votants (moins que Le Pen, par exemple). Il bénéficie en cela du silence consternant et des atermoiements jouissifs d’un PS devenu nanoscopique dans la presse et dans les esprits.

Pour le moment, on s’interrogera sur la nature contagieuse de ces problèmes hormonaux : le vieil adolescent est tout de même parvenu à rassembler près de deux milles zozos dans son fief, venus à l’idée tout à fait démocratique (et respectueuse du vote des autres citoyens) que la Rentrée Sociale pouvait continuer, et qu’elle devait sûrement devenir permanente.

De façon symptomatique, ce trouble hormonal attaque aussi les aires du langage puisqu’en lieu et place de « Bordel National », on trouve « Rentrée Sociale Permanente », xyloglotie typique d’un mal déjà avancé. Quant à la contagion, elle touche déjà certains de ceux qui vinrent écouter notre spécimen mi-homme mi-ado ; sans doute revigorés par les effluves phéromonales du malade, les auditeurs en sont venus à sortir des petites phrases comme Natacha Larchat, agent de la SNCF, qui assure que les cheminots ont « semé des grains d’espoir ». Eh oui, pas de doute : les Parisiens qui ont dû se taper des kilomètres à pied, les provinciaux qui furent tenus de remettre leurs déplacements à plus -beaucoup plus- tard, devront donc se rendre à l’évidence : cette douloureuse sensation au bas du dos, dans la partie charnue de leur individu, ce sont les « grains d’espoir » des cheminots qui ont pris racine et qui poussent !

Quand à Olivier B., toujours trémoussant dans son bain d’hormones juvéniles, il veut répondre à Hollande, le futur ex-leader d’un petit parti de gauche sans avenir, et qui aurait raillé – dans un moment rare de lucidité – les « éternels porteurs de pancartes » que – je cite le petit Olivier – « certains responsables socialistes devraient réapprendre à le faire parce que ça peut être vachement efficace. »

Et pour le coup, la montée d’hormones de notre Ché d’opérette ne l’induit pas en erreur : porter des pancartes (du genre « Jé Fain : aidé moi siouplé ») sera un jour, espérons-le, le lot commun de ces (ir)responsables socialistes s’ils ne rendent pas un tantinet plus cohérents les discours absurdes qu’ils ânonnent depuis plus de six mois sans aucune conviction.

Cependant, si l’on peut gloser assez facilement sur le ridicule des positions et des stances utilisées par le malade, on doit lui reconnaître, dans la fougue artificielle de sa jeunesse hormonale, une terrible efficacité : le terrain, laissé vide par un PS médiatiquement lilliputien, se voit de plus en plus occupé par cet extrémiste à la petite semaine, marionnette pathétique dans les mains d’un appareil trotskyste rôdé depuis des lustres à ce genre de mises en scènes.

Et la force de cet hurluberlu, c’est précisément d’arriver à se faire passer pour un jeune sympathique : sa petite trogne gentillette, sa faconde construite et ciselée de petit gars du peuple, lui ouvre le coeur et le portefeuille des mamies bien-pensantes et des éternels fonds de commerce de la gauche revendicative.

A l’inverse d’un Julliard dont le côté tartuffe est si grotesque qu’il ne surprend, finalement, pas grand’monde, le petit Olivier s’est taillé une crédibilité sur la distance, en bon outil marketing affûté qu’il est.

A n’en pas douter, il est encore là pour un moment. Et ce qui m’attriste, c’est la complaisance joyeuse des organes de presse devant ce leader extrémiste ouvertement revendiqué comme un tenant d’une idéologie qui a montré (et montre encore, Vénézuela oblige) ses funestes effets, alors qu’un Le Pen n’a jamais cessé d’être dénoncé pour ce même extrémisme.

Eh oui. Les poussées d’hormones de gauche sont, apparemment, plus morales que celles de droite.

Un espoir d’auto-destruction rigolote existe cependant. Le camp des ultra-socialistes, ou, comme le diraient certains journaleux bien doux, le camp à gauche de la gauche, n’est pas aussi uni qu’on voudrait nous le faire croire. Le parti d’Arlette, qui doit se partager l’audience avec celui d’Olivier, ne semble en effet pas trop d’accord pour se rapprocher et fusionner dans les élans joyeux de gaieté festive et citoyenne du jeunot. En effet, aux appels grandiloquents du facteur excité en faveur d’un Grand Parti Anticapitaliste Du Bonheur Vitaminé, Lutte Ouvrière est restée coi.

De la même façon que le PS se déchire gentiment, tiraillé de mélenchonites, de fabiusômes malins et d’emmanuellisme chronique, les autres archaïsmes politiques que compte la France ne sont pas exempts de dissensions.

A la division du travail des capitalistes, les ultra-communistes répondent par la division des idées, la multiplication des mouvements internes, l’addition des petites querelles et la soustraction des humanismes.

Et ça, c’est une vrai lueur d’espoir.

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Commentaires18

  1. daget

    " cette douloureuse sensation au bas du dos, dans la partie charnue de leur individu, ce sont les "grains d’espoir" des cheminots qui ont pris racine et qui poussent ! "

    Excellent!
    Magnifique!
    J’ai des larmes en lisant et riant!

  2. Higgins

    C’est vrai qu’il a une bouille sympathique Olivier B..

    Chose curieuse, aucun représentant de notre presse indépendante et libre ne s’est encore réellement penché sur son cas. Par exemple, comment se fait-il qu’avec une tel niveau d’études, il n’occupe qu’un modeste emploi (je n’ai pas dit un poste de travail, il y a une nuance forte entre les deux) de préposé aux lettres, dans quel quartier de Paris habite-t-il réellement (à priori plutôt dans un quartier bobo-chic), quels sont ses revenus (les vrais, pas ceux alloués par une administration bienveillante), qui il fréquente, etc, etc, etc,….

    Quand on voit les principes démocratiques qui animent ces si sympathiques mouvement d’étudiants d’extrême-gauche (à Toulouse par exemple), je crois qu’il y a quelques investigations à faire. Enfin, une chaîne de télévision, par ailleurs souvent excellente dans bien des cas, préfère consacrer une soirée à savoir si un certain lieutenant (pour qui je n’ai pas de sympathie, je le signale) a torturé pendant des opérations de "maintien de l’ordre" il y a 50 ans que de démystifier les mythes de l’ultra-gauche et leurs cortèges de massacre commis…l

  3. Erick

    Excellent post.
    Comme vous et Higgins, je me demande toujours ce que notre vaillante presse peut bien foutre, occupée à admirer le gentil facteur.
    A part quelques rarissimes allusions au noyautage des manifestations "étudiantes", qui s’ intéresse à l’ action de la LCR et de LO dans les grandes entreprises (cf l’ industrie automobile) ? Si on savait ce qui s’ y passe – avec la complicité passive de la CGT – on aurait un autre oeil sur les délocalisations …

    Vous devez connaître ce billet qui a circulé il y a quelques temps :

    "O. Besancenot, la ligue communiste revolutionnaire…….

    Il faut le savoir …….dommage que les medias soient si discrets……

    – Comment O. Besancenot a-t-il progresse aussi vite dans la hierarchie de la LCR, jusqu’ en devenir le porte-parole et candidat la Presidentielle ? >
    O. Besancenot a eu pour compagne la propre fille d’Alain Krivine, fondateur de la Ligue Communiste Revolutionnaire et encore le reel "patron" de ce parti… Il a rompu il y a 3 ans mais est reste proche du beau-papa… Olivier Besancenot est devenu en quelques annees le porte-parole de ce parti grace a l’action efficace du beau-pere… Chez les trotskystes, on pratique la solidarite, mais d’abord envers la famille.

    – O? Besancenot travaille-t-il reellement ?
    A cette question, le candidat Besancenot parle de salaire de moins de 1200 euros a La Poste… Bienheureux les croyants… La realite est un peu differente, Besancenot n’etant a La Poste de Neuilly-sur-Seine que pour les photographes, c’est a dire, quasiment jamais. Il est surtout remunere par le parti. A titre d’exemple, il a touche tres regulierement une indemnite d’assistant parlementaire europeen lorsque Alain Krivinee etait Depute europeen, dont le montant etait tres largement superieur aux 5000 euros mensuels.

    – Quel est son patrimoine ?
    A cette question, O. Besancenot parle avec modestie d’un petit studio dans le 18eme, arrondissement populaire. Le journaliste avise ira voir sur place… un appartement en realite de bonne taille et dans le quartier du Sacre Coeur en plein Montmartre, le quartier le plus cher du 18eme, un des quartiers les plus recherches des Bobos (Bourgeois bohemes) parisiens. Bien evidemment, il en est proprietaire… Un salaire a vie de postier n’y suffirait pas…

    – Comment expliquer ce black-out sur Besancenot ?
    O. Besancenot a epouse Stephanie Chevrier, une des principales editrices de Paris, appartenant a la direction de Flammarion. Pour Besancenot, elle a plusieurs avantages : c’est l’un des plus hauts salaires de l’edition mais c’est surtout une habituée des medias. Ancienne compagne du chanteur Yves Simon, elle a construit sa carriére sur les relations presse… Dirigeant une armée d’attachées de presse, elle a certains moyens de pression et de retribution, ce qui incite sans doute les journalistes a plus de moderation dans les attaques…"

  4. Higgins

    @Erik

    Merci pour ces informations qui confirment ce qu’il m’avait semblé comprendre sur le martyr quotidien vécu par ce pauvre facteur. La politique française n’est telle devenue qu’un gigantesque marché de dupe?

  5. geo

    @Erick
    bien documenté, et alors, que peut nous apporter ces éléments, sinon ce que l’on savait déjà.
    Il est connu que la politique est le royaume de l’hypocrite et du menteur, maintenat si vous croyez tout ce aqui ce dit , "z’êtes pas sorti d’l’auberge" allez a + et amitiés

  6. geo

    tiens une anecdote: cela se passe en mai 1968 lors des grèves chez Renault (entre autres). Grand meeting organisé par la CGT devant l’usine sur l’ile Seguin devant les usines Renault.

    Le meneur était M Georges SEGUY secrétaire de la centrale syndicale CGT, ce brave homme est arrivé en voiture et s’est garé dans un endroit très très discret avant de se présenter devant une foule de contestataires grévites.

    Pourquoi cette discrétion? et bien ce brave représentant de la classe ouvrière était venu tout simplement en Rolls Royce (oh pas grand chose, une toute petite "Phanthom" ) et avec un chauffeur. Et sur l’estrade le sieur Séguy nous parlait de son salaire de misère…..

    Alors vous savez politique, syndicaliste….etc….ont une culture de l’ambiguité à toute épreuve.

  7. Doucefraonce

    Bonjour Geo.

    Helas non! Et si vous entreprenez lisez ceci, l’art et la maniere de vous spolier (maison, brevet, …) le cas est tres renseigne et tres didactique; y ayant echappe de justesse car j’ai eu la chance de tomber sur un homme honnete qui m’avisa! Et j’ai eu a traiter des cas qui helas etaient trop bien montes avec des portages, des hommes de paille etc… visant a recupere un brevet, une technologie ou bien d’empecher que la concurrence ne joue, ceci au detriment de jeunes entrepreneurs (jeune au sens de leur manque d’experience du machin en question).

    http://www.have-it.com/denonciat...

    L’economie est tombee dans la magouille et comme tout est faux alors les "inities" administratifs et quelques fripouilles savantes peuvent faire du beurre, du gras sur la ruine generale. Je crois que h16 a fait une fable la dessus (les trois cochons ou qqc comme cela). D’ailleurs il serait bon de la mettre dans la rubrique "a retenir"

    Egalement sur le site en question bien des infos utiles, comme sur celui ci pour vivre eveille et non manant corveable par des mediocres:

    http://www.deni-justice.net/just...

    Bon voila, j’ai fait ma ba.

  8. Douce fraonce

    La France sait concevoir des systèmes, des organisations, inventer des modèles. Ensuite, elle ne sait pas toujours gérer la réalité. La France est un pays profondément structuraliste. Qui privilégie la globalité sur l’individu. Qui pense l’ensemble et néglige l’humain. Qui préfère la théorie à la pratique. Or elle est confrontée à la nécessité de s’adapter au monde anglo-saxon, dominant; et qui, lui, est fonctionnaliste. Dans le monde anglo-saxon, en effet, on conçoit la société comme un ensemble d’éléments complexes dont l’équilibre dépend de ses diverses composantes, dont la dynamique est la résultante de mécanismes interdépendants. La France pense intérêt général, les Anglo-Saxons pensent confrontation des intérêts. La France édicte des codes très stricts, mais les transgresse. (elle nourrit des magouilles elle cree egalement une cast intouchable au sens au dessus des lois du manant commun)

    Les Anglo-Saxons sont jurisprudentiels. La France décrète. Le monde anglo-saxon s’adapte sans cesse sous la pression de contre-pouvoirs multiples.

    Rigid bureaucratism and technobureaucratism are always negative.
    Le bureaucratisme et le technobureaucratisme rigides sont toujours négatifs.

    Degeneration occurs when the ruling social ethics only serve a fraction of the group whose preservation and development are parasitic.
    Il y a dégénérescence lorsque la morale sociale dirigeante n’est plus qu’au service d’une fraction du groupe, dont la conservation et le développement sont parasitaires.

    Every degeneration calls for a regeneration.
    Toute dégénérescence appelle une régénérescence.

    Par "chance" ce pays en est la (calls for a regeneration)

    Bien compris le developpement parasitaire, les idiots utiles auxquels on sert des rentes et avantages, tout ceci forge la necessaire decomposition avant recomposition. Mais ce sera difficile a vivre. Manque de maturite du pays gaulois et manque de discernements des acteurs influents qui se disent garants de la republique. Je crois qu’il ont "merdé" (avec un accent) meme avec peut etre une bonne volonte, ils se sont plantés (avec un accent)!

  9. Laglute

    D’accord avec DouceFrance. Je ne sais plus sur quel blog un intervenant avait parlé des déductifs et des inductifs. En gros, le déductif théorise beaucoup et cherche à plier la réalité à sa théorie si ca ne marche pas. L’inductif voit si ce qu’il a lancé fonctionne ou pas et en tire les enseignements.
    Dans quelle catégorie se trouve la France à votre avis ?

  10. Au début, la France était dans le déductif. Maintenant, elle est dans le déglutif, et va bientôt passer au vomitif.

  11. Doucefraonce

    Excellente analyse Laglute! Il faut etre inductif, et je dis meme, en permanence, car l’environnement change, et il change a mesure ou votre induction est appliquee (part deductive du processus); bien compris, tous, nous modifions l’environnement (societal) et cet environnement nous fait evoluer en retour… Tous les systemes bases sur regles figees sont perdants. La France n’a pu exister en ce moule que tant que le monde etait "ferme", a evolution lente et tourne vers la continuation du passe etabli, les regles pensees pouvaient etre "valables" (mais etouffantes) en longue periode… Or le monde est ouvert, a evolution rapide voire generateur de percees nouvelles (par les sciences).

    C’est la fin de l’esprit de chose plaque sur la societe des hommes, et la France incarne cela. De nombreus interets sont attaches a ce modele, ce qui explique la resistance au changement.

    Je prefere largement les jardins japonais ou tout est dans les nuances et diversites ou bien les jardins anglais ou la nature est magnifiee (dans sa diversite) aux jardins francais, traces au cordeau, ou la nature est geometrisee, choisie (donc reduite par elimination de la diversite) par un esprit de geometre et d’horloger reducteur de la realite au travers d’un prisme chosiste deformant et idealisant.

    La globalisation est la complexite, la vie est la complexite, la liberte est la complexite, la vie est la liberte! La complication n’est pas la complexite. La complexite est la non reductibilite en parametres de base geometrique ou en esprit de chose dans le temps, la complexite n’est PAS reductible en logique formelle (sauf en local et de facon limitee dans le temps). La complication de plus simple connu est impuissante a reduire la complexite. La France est dans ce second mouvement, ses fondamentaux sont limites et partiels.

    Fondamentalement ce systeme est perdant. Tous ceux qui travaillent dans l’avancement des tech. ou sciences sont brides dans des moules etablis, ce qui est a l’envers du sujet qu’ils traitent! Ils sont tels orchidees en plein desert. Travaillant sur la complexite, je me permets ici de dire une conclusion, la liberte est la nature et c’est la vie, quoiqu’en pense une intelligentsia fermee, ideologue et nationaliste autour du concept francais de gouvernance dont on sait qu’il est depasse et je dis meme dangereux: heritage de l’absolutisme monarchique et reconduit voire amplifie de catastrophe nationale en catastrophe nationale. La lachete des gourvernants successifs depuis des lustres, l’impuissance des cercles influents (et philosophiques) a faire evoluer le systeme ne dit pas un complot, pas du tout ce serait une erreur de le croire, il dit une culture installee, gauloise fermee, latine bavarde, paysanne au sens "je seme une fois et je recolte toujours", pas tourne du tout vers la frontiere mais vers la certitude du passe mythifie… On ne change pas la culture d’un peuple.

    Des malins le savent et font ici du gras et sont positionnes en fonction, en faisant fonction de. Ailleurs leur activite ne pourrait exister, ils ne seraient certainement pas installes ainsi. Mediocratie installee, magouille, guerre faite par ces derniers a ce que ce pays produit de meilleur sont explicatif du colapsus; qui par ailleurs est necessaire car la complexite c’est aussi cela, il faut une degenerescence avant que de regenerer; mais le temps est celui (long) de l’histoire.

    Voila, pour continuer le debat…

  12. Laglute

    Superbe analyse DouceFrance !!!

    Tout ceci est de la systémique pure !!!

    Effectivement, ce système marchait tant que le monde était fermé : nous consommions ce que nous produisions et nous produisions ce que nous consommions. Maintenant tout est différent, et la relance du pouvoir d’achat n’y changera rien, les capitaux continuerons à filer à l’étranger.

    Comme vous le dites, les margoulins les mieux placés font encore croire au peuple décérébré que la résurgence de ce passé est encore possible, ces mêmes margoulins s’accrochant tant qu’ils le peuvent à ce passé si prégnant dans l’inconscient collectif, tout en sachant qu’il ne pourra perdurer : mais comme on dit, l’espoir fait vivre surtout du point de vue du con qui y croit. En parlant du pouvoir d’achat, le président tombe aussi dans ce piège. Il accrédite l’idée que l’état peut encore tout, comme par le passé, alors que ce dernier n’a quasiment plus un rotin. Il faudrait essayer d’en déterminer les causes : démographie exponentielle, la responsabilité très limitée des intervenants sur le système lui même ainsi que des gens qui en vivent directement, communautarisme de tout poil, interactionavec l’extérieur qui, lui, n’est plus figé comme avant etc, etc, etc…

    Enfin, la fin du système en tant que prophétie autoréalisatrice, comme en bourse ou une épaule-tete-épaule fonctionnera ou pas : il faudra bien observer ce qui se passe pour pouvoir valider/invalider le scénario. La dimension psychologique des décisions, et de leurs conséquences, est très importante aussi. Elle générent des comportements pas en accord avec la théorie. C’est particulièrement vrai lorsque vous sortez d’une certaine forme de linéarité de comportement : un bon exemple sont les allocations diverses et les comportements pervers qu’elles entrainent, on sort alors de la logique pure. Même combat lorsque les créateurs de richesses se font taper de tous cotés : l’année d’après, ils ne font plus rien ( ne créent plus rien ) et donc, il n’y a plus rien à taxer !!!

    Le pire est effectivement, comme vous le dites, de croire qu’on récoltera toujours même après avoir semé une fois seulement : c’est ignorer la dynamique des choses/de la nature humaine même, par rapport à un certain immobilisme qui fait que vous reculez si vous ne vous renouvelez pas vis à vis des autres, un avantage ( pseudo ) acquis en quelque sorte qui vous menera à votre perte. On connait la dynamique qui fait que les monopoles finissent toujours par disparaitre car ne cherchant pas à se renouveler/s’améliorer, car comptant toujours ( et seulement ) sur leurs rentes de position ( ressources naturelles/premières, rentes distribuées par l’intermédiaire de l’état par ex. ) : la systémique, je vous dis…

    Enfin, la complexité n’est effectivement pas la complication. la complexité fait que vous n’identifiez pas toutes les causes menants aux conséquences. En les identifiant, vous pouvez trouver une solution. La complication est due au fait que l’on ne dispose pas des connaissances nécessaires pour trouver une solution. Dernière phrase valable aussi partiellement pour la complexité : on peut identifier les causes sans toutefois en comprendre certaines : on ne peut donc peut etre pas résoudre les conséquences qu’elles entrainent…

    Finalement, l’environnement change en permanence, les individus s’adaptant sans cesse aux règles édictées : à un moment donné, elles finissent par ne plus fonctionner.

  13. Doucefraonce

    Merci Laglute. Vous ne visez pas mal non plus!!!

    Il y a egalement a dire que le temps que vous recoltiez les donnees, les analysiez, les triez, les traitiez, produisiez votre analyse, que le cycle decisionnel soit realise et que l’acte en rapport (et pense "savant") soit "acte", l’etat du systeme a change. Il ne peut y avoir prediction qu’en systeme simple (mecaniste) et par approximation des plus complexes, mais il faut que le temps du cycle reel soit superieur au temps du process evoque. Ce qui n’est jamais le cas en economie, et en tout ce qui concerne les groupes sociaux.

    La cause profonde, c’est le chosisme, remontant a Descartes. Dit autrement le reductionisme sur des references "objet" objet mouvementes dans le temps, et ceci colle sur le monde reel. Cela marche pour la physique "macro" et "lente", pas pour le domaine quantique, ni celui relativiste. Cela ne marche pas pour la biologie, la cognition et tout ce qui boucle sur la cognition, anticipation de resultats, capacite a faire croire que, mentir, prendre a rebours, en logique inverse, ou bien en forme de pari… non "logique", la vie donc, l’economie.

    Ce qui manque a ce pays, c’est le pragmatisme de l’entrepreneur (pas l’entrepreneur en activites subventionnees, en chomage deguise nourrit par complaisance du systeme, mais l’entrepreneur-inventeur et innovateur qui enrichit la societe). Ce qu’il a en trop c’est l’esprit de systeme reduit sur les references materialistes, ce qui explique le succes des ideologies de cette nature, Hegel, Marx mais egalement St Simon, ou voir encore cet esprit dans la saline royale d’arc et senan, dans l’histoire de rochefort, dans versailles, dans l’administration napoleonienne, dans etc… Les jardins a la francaise. Le plan d’occupation des sols qui etrique les villes et artificiellement contient l’offre et transforme en economie au-dessus ce qui est peu demultiplicateur economiquement l’immobilier… Ce qui fait que tous les francais mettent leur avoir dans des biens qui ne font pas faire boulle de neige a l’economie totale… Egalement de la retraite par repartition (seulement) qui par son fonctionnement exclusif interdit l’accumulation et donc l’investissement dans l’economie ce qui serait facteur d’effet boule de neige… Bien compris le systeme francais est auto-inhibant, structurellement cale sur la croissance faible… Systeme perdant tant en interne qu’en externe puisque la dynamique interne est inhibante alors que celle expterne est …galopante! Il reste donc un moyen de se demarquer, le rechauffisme (d’inspiration croissance zero ou decroissance) espoir de pouvoir peser un peu dans ce monde par ce biais!

    Douce France cher pays de mon enfance, mais pas le futur de mes enfants.

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