Attention : arnaque !

Depuis quelques temps circule dans vos boîtes à lettres, dans les médias et sur internet une arnaque pourtant vieille comme le monde. Apparemment, des millions de pigeons se sont déjà fait prendre. Il était temps que cet espace de franchise dénonce une telle dérive…

Une arnaque extrêmement grave, pratiquée en toute impunité depuis plusieurs décennies, s’est développée dans de nombreux pays, dont la France. Similaire dans son principe de base à « la prisonnière espagnole » ou encore aux arnaques dites « 419 », pratiquées essentiellement par des Africains sur Internet, elle consiste à vous faire croire que vous obtiendrez des avantages importants de toute sorte en échange d’un service simple et gratuit. Elle en diffère néanmoins par plusieurs aspects. L’OLIDA, « Organisation LIbérale de Dénonciation des Arnaques » vous informe. Lisez attentivement ce qui suit.

Le schéma est à peu près toujours le même. Un personnage se prétendant très haut placé, par exemple un « candidat à la présidence de la république » ou un « député », un « maire », vous contacte personnellement et vous promet des écoles, des routes, des lycées, des emplois, des porte-avions nucléaires et des services publics à profusion… Dans cette lettre de promesses, tout est gratuit, merveilleux et de haute qualité. Vous vous méfiez, car vous recevez tant de messages de marabouts africains qui vous promettent le retour de l’être aimé ou la réussite aux examens… tout cela est louche. Pour achever de vous convaincre, ce personnage douteux fait parfois appel à vos meilleurs sentiments: la solidarité, la grandeur de la France, la justice sociale. En échange de tout ces bienfaits, il n’y a qu’un seul geste à faire, vous dit-il: se rendre dans un bureau de poste un peu spécial et envoyer une lettre contenant le nom de ce monsieur, après l’avoir glissée dans une enveloppe.

À ce stade, votre méfiance est peut-être déjà entamée. En effet, ce monsieur aligne des arguments très convaincants. Il se vante parfois d’avoir « accompli la même politique, avec le plus grand succès » au cours des années précédentes. Diantre, il y aurait donc des millions de gagnants à cette loterie dans le passé! A la différence des marabouts africains, cette lettre est écrite dans un excellent français. Conformément à ses promesses, le geste permettant d’obtenir tous ces bienfaits est totalement gratuit. Le papier avec le nom du monsieur, l’enveloppe, la boite postale, tout est gratuit! Vous n’avez même pas besoin de mettre un timbre sur l’enveloppe! Voilà qui vous convainc de débuter une relation que vous pensez fructueuse avec ce monsieur.

D’après nos informations, votre décision à ce stade importe peu. Que vous décidiez effectivement de suivre les instructions ou bien que vous vous en absteniez, le déroulement de cette arnaque ne varie pas. C’est là une différence majeure avec les arnaques « 419 » (appelées aussi nigériannes ou africaines): l’organisation à l’origine de cette arnaque dispose apparemment de moyens virtuellement illimités et peut vous contraindre à cracher au bassinet, alors que les Africains vous laisseront tranquille si vous faites le mort. Comment cette arnaque se conclut-elle? Voyez plutôt.

Quelques jours plus tard, les choses se gâtent. Vous voyez ce monsieur (oui, c’est bien la même personne que sur la lettre que vous avez reçue!) à la télévision. Il habite dans un superbe palais et mène grand train, ayant à sa disposition un très grand nombre de valets en uniforme, curieusement montés à cheval et munis d’un plutôt ridicule chapeau à plumes. Il porte lui-même de gigantesques médailles en métal précieux, ainsi qu’une écharpe tricolore du plus bel effet. Apparemment, il a reçu beaucoup de courrier: des millions (oui des millions !) de gogos se sont fait avoir en lui envoyant une petite enveloppe avec son nom à l’intérieur! Apparemment, c’est lui le gagnant de la loterie… Vous commencez à deviner l’horrible vérité: comment ce monsieur, qui semble jeter l’argent par les fenêtres en de futiles manifestations de richesse ostentatoire, va-t-il s’y prendre pour fournir des écoles, des services publics et des emplois, entièrement gratuits, à des millions de personnes? D’où ce rastaquouère tire-t-il sa fortune? Tout cela est fort inquiétant…

En effet, quelques temps plus tard, vous recevez une nouvelle lettre, envoyée par un acolyte de celui qui ressemble de plus en plus à un escroc. Ce nouveau monsieur porte lui aussi un titre ronflant: « percepteur des impôts ». Il prétend travailler pour une mystérieuse organisation, le Fisc, elle-même partie du Ministère des Finances. Vous vous demandez ce que tout cela signifie. « Ministère » vous fait penser à la religion. Il s’agit sans doute d’un nouveau culte, dédié à l’idolâtrie de l’argent. Vous apprenez bien vite le but de cette lettre : il vous faut remplir plusieurs pages colorées avec des informations plutôt absconses. Vous comprenez par exemple que « votre conjoint » désigne la personne avec laquelle vous vivez. C’en est presque insultant. « Revenu » désigne votre salaire. Curieux : il a plus tendance à partir qu’à revenir. Le français utilisé est déjà nettement moins agréable que dans la lettre que vous avez reçue initialement. Tout cela est incompréhensible.

Vous vous dites que le fait de remplir ce document vous permettra d’obtenir un tour gratuit en porte-avions nucléaire ou bien le droit pour vos enfants d’aller à l’école gratuitement ? Détrompez-vous. Il s’agit de déterminer combien on va pouvoir vous extorquer de façon à ce qu’il vous en reste encore suffisamment pour recommencer l’année suivante. Néanmoins, à ce stade, il est déjà trop tard. Que vous répondiez ou pas à cette lettre en remplissant le « formulaire » importe peu. La réalité est terrible : vous avez été fiché à votre naissance et vous ne pouvez pas échapper à la machiavélique machinerie qui menace de vous broyer. Votre carte de membre de ce club maffieux peut même vous être demandée à tout instant lorsque vous sortez de chez vous. Si vous disparaissez, des limiers seront mis à vos trousses pour vous retrouver. Si vous quittez le territoire sous le contrôle de ces truands, il vous faudra encore leur prouver que vous dites la vérité.

Quelques temps plus tard, vous recevrez une nouvelle lettre colorée, envoyée par une filiale de cette entreprise maffieuse, qui brasse en réalité des centaines de milliards d’euros ! Votre compte est bon. Vous serez obligé de payer le montant indiqué d’une manière ou d’une autre.

Les porte-avions nucléaires ? Il n’y en a qu’un seul, il marche deux mois par an et il n’est pas question de monter à bord (sauf si vous acceptez de porter un petit bérêt à pompon rouge). Les écoles « gratuites » ? Ha ha ha, « gratuites », vraiment ? Quelle bonne blague. Ces « écoles » produisent à tire-larigot des analphabètes et des sauvageons qui viennent brûler votre voiture dans la rue. Des services publics « gratuits » ? Il vous faudra payer un supplément pour y accéder. Des emplois ? Le « chômage » est massif : vous découvrez avec horreur que les personnes qui créent des emplois désertent le pays pour tenter d’échapper à cette arnaque, dont ils sont aussi les victimes.

À ce jour, l’OLIDA n’a pas trouvé de solution pour échapper à cette entreprise criminelle. Les sommes d’argent ainsi détournées (qui atteignent au bas mot des milliers de milliards d’euros !) ne seront sans doute jamais rendues à leurs légitimes propriétaires.

J'accepte les BTC, ETH et BCH !

1BuyJKZLeEG5YkpbGn4QhtNTxhUqtpEGKf

Vous aussi, foutez les banquiers centraux dehors, terrorisez l’État et les banques en utilisant les cryptomonnaies, en les promouvant et pourquoi pas, en faisant un don avec !
BTC : 1BuyJKZLeEG5YkpbGn4QhtNTxhUqtpEGKf
BCH : qqefdljudc7c02jhs87f29yymerxpu0zfupuufgvz6
ETH : 0x8e2827A89419Dbdcc88286f64FED21C3B3dEEcd8

Commentaires2

  1. Thibault

    C’est cela que sert l’état en autre, protéger les citoyens et punir les arnaqueurs en faisant respecter les lois républicaines

  2. Sous-Commandant Marco

    Mais mon cher Thibault, qui nous protègera de l’état?

    S’il est vrai que le marché ne peut pas se réguler tout seul, alors il faut admettre que les hommes politiques ne peuvent pas non plus se punir eux-mêmes. De fait, l’auto-amnistie est une pratique courante en politique. Non seulement les arnaqueurs dont je parle courent toujours mais ils s’apprêtent même à recommencer, en 2007!

Les commentaires sont fermés.