Le forum fluffyal

Aujourd’hui, je vous propose une expérience amusante, que vous tenterez à vos risques et périls. Attention cependant, je recommande à mes plus jeunes lecteurs de demander à leur papa ou à leur maman de réaliser l’expérience à leur place, surtout si le papa ou la maman sont gravement officiellement altermondialistes.

L’expérience est la suivante, et relativement simple à réaliser ce qui ne gâte rien : dans une pièce d’un volume moyen (le salon fera l’affaire), et normalement meublée (i.e. pas vide), fermez tous les rideaux, les stores et faites en sorte que la pièce soit dans le noir complet. Bandez vous les yeux. Retirer vos chaussettes, vos chaussons, chaussures et toute protection éventuelle autour de vos orteils et de vos jambes (soyons fous).

Et maintenant, courez dans la pièces en battant des bras, pendant vingt minutes, dans tous les sens, le plus vite possible.

L’expérience vous permettra d’apprécier ce qu’on appelle Le Principe De Réalité. Ce dernier, en effet, finit toujours par vous rattraper, et quand il le fait, cela peut faire assez mal. Ici, l’expérience aura duré seulement quelques minutes avant qu’on se rende compte que :
– un coin de meuble dans les orteils, ouille, ça fait très mal.
– y’a vraiment trop de meubles dans ce salon.
– on peut dégager un nombre considérable de petites bimbeloteries à la con qui finalement ne servent à rien (de toute façon, vu qu’elles ont été flanquées par terre, elles sont toutes cassées maintenant) et gagner un vaste espace sur presque tous les meubles.

Le Principe de Réalité permet ainsi d’affirmer que ceux qui n’ont pas les pieds sur terre finissent toujours et malgré toutes leurs gesticulations par se les cogner quelque part.

Il en va ainsi des altermondialeux comme des coureurs de salon masochistes : le Principe de Réalité s’applique à tous.

Et cette réalité n’est pas toujours rose.

Par exemple, se rendre à Nairobi en partant de Paris coûte plus de 570 Euros (prix minimum constaté ce jour). Pour donner un ordre de grandeur, cela représente plus d’un an de salaire pour un individu moyen sur le lieu d’arrivée.

Par exemple, organiser une réunion, toujours à Nairobi, pour 45.000 personnes représente un budget Kolossäl si on le rapporte à l’économie locale et qu’on le ramène à des individus vivant avec moins d’un euro par jour.

Accessoirement, il est cocasse de parler, le ventre plein, devant des logos géants de sponsors en téléphonie mobile, entouré par des gardes d’agences privées de sécurité, d’un autre monde possible, où avoir le ventre vide, pas de portable et craindre pour sa vie serait devenu un vague souvenir, alors que, dans le même temps, à 100 m de là, les gens ont le ventre vide, pas de portable et craignent pour leur vie.

Evidemment, me direz-vous, les altermondialistes, ces Fluffys spécialisés, ne sont pas aussi bêtes.

En fait, … si.

Pour mémoire, les fluffys sont de petits animaux généralement à poils drus et abondants, couvert d’un caramel épais nommé bonssantiman, et sont issus de la culture socialiste hydroponique, toujours prompts à s’enflammer pour une cause ou une autre, en dépit de tout sens critique.

L’altermondialiste est une variation sur thème, une dérive génétique du Fluffy. Vous prenez un fluffy de base, vous lui ajoutez des dreadlocks, un petit bonnet péruvien, un chichon éteint, un regard vitreux, une chèvre, une ferme dans le Larzac, un portable dernier-cri, des lunettes JP Gaultier, et pourquoi pas, une grosse moustache, et vous y êtes. Ok, il existe des variations assez bigarrées sur cette trame, mais cela donne une idée.

Si vous en regroupez assez, vous pouvez affrêter un avion, brûler 400 T de kérosène et l’envoyer à n’importe quel endroit de la planète, de préférence dans le tiers-monde : le groupe se réunit alors sur place pour discuter de la pauvreté des autres, comment faire pour la combattre en utilisant un système étatique, par exemple en taxant les billets d’avions des touristes qui vont dans le tiers-monde en brûlant 400 T de kérosène par voyage… Puis vous remballez votre groupe, vous cramez à nouveau 400 T de kérosène pour ramener ce gros paquet de ponchos colorés et poilus dans leurs villes occidentales bourrées d’électronique et d’infrastructures hi-tech.

Au passage, si vous encaissez une plus-value sur le prix des billets, les locations sur place, le soda qui pique, les communications téléphoniques, vous aurez en plus appliqué le principe de réalité pour vous.

Les autochtones, eux, n’entendront pas grand’chose (voire rien) des palabres enfiévrés des fluffys, et auront aussi tenté d’appliquer ce même principe en vendant les prestations d’hôtels, de communications, de soda qui pique etc…

Mais un beau matin, à force d’organiser des Forums Sociaux sur la pauvreté où les pauvres n’ont pas droit de venir, le principe de réalité rattrape les flufflys. Et la vérité, éclatante, se fait jour, telle le rideau qui se lève sur le salon et le bandeau qui s’enlève des yeux après vingt minutes de course et une demi-douzaine de fractures des métatarses : le fluffy est un con cynique, les forums sociaux de la foutaise en barre, et le mouvement altermondialiste une éclatante arnaque.

Au moins, à Davos, les règles sont claires : n’y entrent que ceux qui ont des thunes, parce qu’on y parle thunes…

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Commentaires21

  1. Peace and love mon frere

    je propose la creation d’un droit a avoir unE presidentE de gauche !
    ouais!
    tu veux tirer une latte ?

  2. Lucilio

    "…le fluffy est un con cynique, les forums sociaux de la foutaise en barre, et le mouvement altermondialiste une éclatante arnaque…"

    Johan Norberg rapportait une anecdote délicieuse : le charpentier qui construisit le podium pour le Forum "social" mondial qui se tenait à Bombay en 2004 n’était vraiment pas très content du traitement que lui réserva le mouvement défendant la "justice globale". En effet, il fut payé seulement 4$ par jour, alors que, quand il travaille pour la globalisée industrie cinématographique indienne, Bollywood, – qui n’est mue que par le profit ! -, il est payé le double… !

    http://www.johannorberg.net/?pag...

  3. chris

    Génial H16 ! Encore ! Encore ! L’image du fluffys qui boit du soda qui pique, avec ses lunettes Gaultier, son "bonnet péruvien", et ses pulls en laine vierge, non vraiment c’est une figure indépassable.

    Et vous avez raison : on creuse, et on doit se rendre à l’évidence : le fluffys est l’archétype du "con". J’ajouterai quand même : "sale con".

    Bien français, bien alter, bien comprenant, bien con.

    Mais n’oubliez: il ne s’agit pas d’une génération spontanée. Le fluffys a toujours existé. Simplement, il avait des marotes différentes. Par ordre chronologique : Staline, Le Che, Castro, Aid Band, Mitterrand, la génération morale, SOS Racisme, etc.

    C’est un con éternel. C’est ça le drame.

  4. Jesrad

    chris, il faut bien avoir quelqu’un à qui vendre le soda qui pique, les billets d’avion pour Nairobi, le bonnet péruvien et le tonneau de moraline 6 ans d’âge (mental). Sans oublier tous ces TShirts du Che. C’est du pognon tout ça, tout de même.

  5. Nico (pas Sarko)

    Salut.
    Mais des cons comme ça y’en a en pagaille, ça court les rues ! Ce sont des rats courent si!
    Moi les rastas et les bonnets péruviens je les voyai plutôt pour le petit ganja man de la fac de lettre. Mais l’image est amusante.

    Mais désolé, comme d’hab les schémas types sont loin de la réalité.
    Bien sûr y’a de l’enthousiasme parfoi un peu naïf, mais bon les gars vous prenez un jeunot qui baratine sur l’altermondialisme parce que c’est une belle posture et vous en faites tout le mouvement, vous parlez de si loin, et si l’usure fait de vous des cyniques à toute épreuve, si à force de vous prosterner vous restez à genoux, si à force de tout résumer au pognon il ne reste plus rien, si ça vous fait marrer de sentir la course frénétique de nos artifices emporter la planéte entière, si vous prenez les soleils artificiels de nos villes pour autre chose que des vessies pleines de nos éloignements à la vie, si vous croyez que le bonheur se cote en bourse et qu’un dieu cache sa main miséricodieuse dans l’économie et si et si et si tout ça faut il en vouloir à certain de rêver d’autres vies ? Des vies, justement, qui ne soient pas construites sur le dos du sud, des vie qui ne soient pas adosser à des paneaux publicitaires, des vies qui soient pas sponsorisées, des vies qui soient pas vécues par procuration télévisuelle. Sérieusement demandez vous dans votre isolement caché si vous êtes heureux, si cette flatulance de consumérisme vous satisfait, au fond de vous dans vos tripes, si vous jouissez souvent, réellement entièrement.
    a bientôt

  6. Si les schémas sont loins de la réalité, l’autocaricature en revanche semble être une valeur montante…

    Je pourrais évoquer, en sus des ponchos et des bonnets péruviens, l’orthographe « créative », le discours balisé, collection 2007 Prêt-A-Penser de chez I. Ramonet, les raccourcis (pardon, rats courent si ah ah ah) fulgurants, faux et désorganisés sur le libéralisme, le capitalisme, et la vision du monde qu’on suppose des autres sans se renseigner.

    Mais ce serait trop facile. Je préfère laisser l’exégèse de vos discours (disponibles sur votre blog) à mes lecteurs : un bon rire valant un bon steack, là, ce sera restau gratuit pour la semaine.

  7. Nico (pas Sarko)

    Salut.
    Vous êtes trop bon monseigneur.
    Désolé pour l’orthographe, je m’y met doucement, ça viendra (l’an prochain, je passerai le brevet des colleges).
    Pour l’autocaricature, dès que l’on essaie de résumer 2 3 trucs ça ressemble forcément à des raccourcis. Bon peu importe.
    Je suis venu pour discuter (je dois m’enmerder dans ma bulle antisarko), alors oui ma manière de m’introduire ne fut peut être (et visiblement) pas la bonne, oups…, comme vous aviez l’air adepte du beau parler je me suis fait plaise, a priori pas vu, excusez moi si je vous ai heurté c’était pas le but. Si je suis peut être dans votre caricature, je suis aussi dans la mienne, mais le cynisme doit être utilisé avec pondération, c’est un mode de pensée qui a vite fait de vous phagocyter.
    Je suis un peu bléssé par les remarques sur mon blog, je suis sensible que voulez vous, (la pauvre petite nature), mais je m’en remettrai rassurez vous. Je ne m’attends pas à ce que les promeneurs s’enthousiasment et encensent ma critique pertinente, mes infos ultraconfidentiellent, mes rimes avec césure à l’hémistiche, etc parce que y’a pas. Alors oui je tartine allégrement ma confiture antisarkozienne sans trop de mégarde, mais faites donc vos remarques si elles sont constructifs.
    Comme je suis un peu naïf j’espère qu’onpourra engager une discussion plus profonde, mais attention toutes les attaques frontales je me les prends vraiment en pleine gueule (c’est marrant au fait, sur le web, on est beaucoup virulent, imaginez, on ne se connait, et on est déjà en train de se dénigrer). Donc je me permet quelques remarques : je me suis laissais déborder par moi-même mais ce sont des questions que je me pose souvent, je n’ai pas l’impressionde recopié le diplo, je suis altermondialiste dans le sens ou j’ose espérer un autre devenir pour le monde que celui qui s’esquisse actuellemnt, je n’ai pas de rasta et tout l’acastillage babos moderne, j’essaie simplement au jour le jour d’être plus près de mon ressenti et de mon éthique.
    Je ne viens ni pour vous démonter ni pour me faire démonter. Si la conversation ne vous interesse pas je passerai mon chemin, par contre ne me faites pas subir le même sort que le gars à qui vous avez commentez le commentaire de l’intérieur, c’était effectivement réussi mais tellement cinglant, je ne pense pas que ce soit la peine, merci.
    a bientôt peut être

  8. Bon. Je vais y mettre les formes.

    D’une part, en tant qu’antisarko, vous avez des chances de trouver pas mal de personnes (y compris moi) en partie d’accord avec vous, mais probablement pas exactement pour les mêmes raisons : le triste sire est un étatiste bon teint, et se dispute avec Ségo pour une place au soleil à nos frais. Venir ici n’est donc – finalement – pas vain : vous pourrez expliquer pourquoi vous n’aimez pas le prétendant, par exemple…

    D’autre part, vous m’avez tendu un fort joli bâton pour vous battre, j’ai donc saisi la perche. C’est le risque ; effectivement, le web permet un peu plus de franchise et d’aller droit au but. On gagne du temps. Mais si votre démarche s’avère constructive et si vous désirez réellement comprendre mon point de vue, je tenterai d’y mettre les formes 😉

    Maintenant, concernant votre démarche s’inscrivant dans l’altermondialisme, posez vous les bonnes questions : pourquoi les sommets sont-ils organisés dans des endroits pauvres par des gens des pays riches ? Pourquoi taper sur le capitalisme alors que c’est précisément lui qui permet l’acheminement des gens à ces forums ? Pourquoi fustiger la société de consommation alors que des milliards d’êtres humains, quand on prend la peine de leur demander, ne rêvent que d’y accéder ?

    Votre vision du monde, votre éthique sont parfaitement louables dès lors que ce sont des démarches personnelles qui n’imposent aucune démarche aux autres. Si vous désirez un autre monde pour vous-même et vos enfants, par exemple, je trouve tout à fait sain de prendre vos responsabilités et de vous donner à vous mêmes les moyens pour y parvenir. Mais il y a une limite sur laquelle je ne transigerai jamais : que ce monde n’empiète en rien sur le mien, basé sur la liberté, la propriété et l’isonomie.

    Si vous en avez le temps, poussez la réflexion des alters jusqu’à son terme ; il n’en ressortira qu’une chose : la coercition. De même que pour les communistes d’antan, il vous faudra user pour obtenir votre monde, de la coercition. C’est ici que tout dérape.

    Si un monde anarcap ou libéral existait, il permettrait des enclaves collectivistes. Si un monde collectiviste existait, il ne pourrait tolérer des enclaves libérales. Cela en dit long sur l’un et l’autre système…

  9. ping

    les alters sont victimes de l’attrait produit par toute cette quantite de pouvoir et d’argent d’Etat qui POURRAIT etre utilisee a BON escient –
    c’est une plaisanterie, l’Etat ayant deja demontre son incapacite a BIEN faire quoi que ce soit.

  10. ping pour Nico

    H16 tu dois expliquer plus en detail le lien entre ALTERMONDIALISME/ECOLIGISME et COLLECTIVISME

    merci h16 !

  11. Nico (pas Sarko)

    Salut.
    Merci pour les formes, la discussion parait s’ouvrir.
    Pour ce qui est del’attrait de la société de consommation, je pense que les points de vue sont biaisés. En effet nous sommes, d’un point de vue planétaire, les riches, nous dominons, et nous présentons ce système comme le seul possible (le meilleur des monde possible, allégation qui, au détour, ne repose sur rien de tangible), logiquement ceux qui portent le système par le bas (le tier-monde, les pays en voie de développement) n’ont qu’une envie : rejoindre les nantis que nous sommes, même si la représentation idyllique qu’ils se font de notre vie n’est pas la réalité (chose bien difficile à faire admettre). Un peu comme les revendications du mouvement rap -devenir bourgeois à laplace du bourgeois. C’est ce qu’on pourrait résumer à de la jalousie.
    Pour ce qui de l’acheminement des alter se promenant sur le globe, il existe des façons de ne pas nourrir le système que l’on récuse (le stop, le bateau-stop, par exemple). Mais il ne faut pas se leurrer, comme le monde est économie capitaliste, toute action insérée dans ce monde l’est nécessairement -pour le bateau-stop, le propriétaire du bateau, sauf exeption, a "collaboré" (ce terme fait toujour un peu bizarre mais n’y voyez rien de louche). C’est juste une question de mesure mais à par ce que nous appelerons des actions autogérées, menées en marge de la socièté, toutes nos actions, indépendement de notre volonté s’y inscrivent.
    Je vois effectivement un certain attrait au collectivisme (pourquoi ce mot est il venu là, les alters sont ils nécessairement maxistes ? Car c’est le sous entendu n’est ce pas ?). Mais par par collectivisme j’entendrai plutôt actions conjointes, en toutes libertés et loin de tout étatisme.
    La plupart des sociétés envisagées, passées, ou actuelles sont coercitives sur leurs membres, et c’est justement ça qui me dérange. Ne trouvez vous pas que notre socièté nous impose quantité de chose, malgré la proclamation idéologique et a posteriori de ce contrat citoyen rousseauiste ?
    Je ne comprend pas ce que vous entendez par "monde libéral" ? Ne s’en rapproche t on pas ? Libéral se rapporte bien à l’économie libérale ? Rien avoir avec libértaire ? Je ne comprend pas plus anarcap ? Anarcapitalisme (je connais pas)? Ou bien anarchie de droite (ça me fait un peu peur comme notion) ?
    Je pense que le seul moyen de changer en profondeur le système c’est une révolution douce, cad une révolution qui n’en serait pas une selon la terminologie usuelle, en fait un nouveau système qui se créerait lentement de l’intérieur du système actuel jusqu’à le remplacer sans heurt…
    Bon mais ça c’est de la fiction, ou du moins de l’anticipation.
    Donc pour mettre les choses au clair disons que je réprouve l’état comme base de la société.
    Pour ce qui est de l’isonomie, de mon point de vue, ce n’est pas du tout la base de notre société, pareil pour la liberté. Je reviendrai expliquer ceci si le coeur vous en dit, ça commence déjà à faire long.
    a bientôt

  12. Dans l’ordre :

    « nous dominons » : non. Ceci est une figure rhétorique collectiviste. Le « nous » ne représente rien. Je ne domine personne du Sud. Vous non plus. Mais il est certain qu’on vous a inculqué cette vision du monde.

    « nous présentons ce monde comme le seul possible » : hein ?! Moi, je ne présente rien du tout. Je dis simplement : soit le capitalisme est quelque chose de mauvais et tous les remplacements tentés jusqu’à présent ont lamentablement foiré, soit ce n’est pas si mauvais. Mais en tout cas, je n’oblige personne à y croire. La seule chose importante : ceux qui croient comme moi doivent pouvoir commercer et échanger avec moi sans que d’autres m’en empêchent. C’est tout.

    « jalousie » : elle est régulièrement du côté des collectivistes. Il n’y a de pire jaloux que celui qui veut répartir les richesses qu’il n’a pas et qu’il prend à  d’autres qui ont sur le prétexte que sa vision de la société est la meilleure. Les jaloux et les aigris reprocheront toujours à ceux qui ont et ceux qui réussissent. C’est dans l’ordre des choses. Retrousser ses manches et fournir des efforts n’est envisageable, finalement, que pour une partie modérée de l’humanité. Classique.

    « le stop, le bateau-stop » : aimable plaisanterie, je suppose. Vous déplacez 46.000 personnes comme ça, vous ? En terme de bilan économique, écologique et en simple terme de temps, ce système est de loin le plus inadapté.

    « toutes nos actions s’y inscrivent » : et ça vous ne met pas la puce à l’oreille ?

    « les alters sont ils nécessairement maxistes ? » : oui (et j’en profite pour répondre à Ping). Si vous imposez à tous une vision du monde basée sur une redistribution des richesses, fatalement, vous collectivisez les ressources, le temps, l’économie. Ce n’est d’ailleurs pas étonnant si Bové est classé franchement à gauche (et ouvertement antiliberté), et les Verts chez les socialistes, et ce n’est pas étonnant s’ils recherchent toujours le pouvoir. Maintenant, comme je le disais dans mon commentaire précédent, si vous décidez, avec une bande de potes, de faire dans l’altermondialisme pour ceux qui veulent sans forcer, tant mieux pour vous. Après tout, dans les années 60/70, des paquets de gens sont allés dans le Larzac élever des chèvres. Très peu y sont restés. Tiens, pourquoi ?

    « Ne trouvez vous pas que notre socièté nous impose quantité de chose, malgré la proclamation idéologique et a posteriori de ce contrat citoyen rousseauiste ?« .  Le petit suisse a fait pas mal de dégâts. Mais je suis d’accord avec vous : les sociétés – notamment les social-démocrassies – sont très loin d’un idéal libéral.

    … « monde libéral » ? Ne s’en rapproche t on pas ? Libéral se rapporte bien à l’économie libérale ?  Non. Libéral se réfère à la liberté, la propriété et l’isonomie (notamment dans la responsabilité individuelle). Libertaire, ce sont les incohérents qui proposent l’anarcho-collectivisme, absurdité logique.

    Je ne comprend pas plus anarcap ? Anarcapitalisme (je connais pas)? L’anarcho-capitalisme est le pendant logique de l’anarcho-collectivisme, incohérent. Plus d’infos.

    « Donc pour mettre les choses au clair disons que je réprouve l’état comme base de la société. » : vous avez fait la moitié du chemin. C’est déjà un excellent début.

    « Pour ce qui est de l’isonomie, de mon point de vue, ce n’est pas du tout la base de notre société, pareil pour la liberté.  » Effectivement. La faute à qui, à quoi ?

    Cordialement

  13. Nico (pas Sarko)

    Salut.
    Merci de reprendre mon commentaire point par point ça m’éclaire un peu sur vos idées, mais ne voulez vous pas m’en faire un petit topo, ce sera plus constructif et plus clair je crois?
    Mais c’est quoi "anarcap" alors ?
    Par contre libertaire n’inclut en rien nécessairement collectivisme.
    D’ailleurs c’est un peu votre bête noire le collectivisme, non ?
    Vous n’avez pas anoté mon mot sur l’anarchisme de droite, est ce un oubli ? Mais je crois qu’on peut dire que c’est l’anarcho-capitalisme.
    Non tous les alter ne sont pas marxiste et même la plus sont "contre". Pourquoi voulez vous sans cesse revenir au fait d’imposer une vision, alors que je parle du contraire ?
    Bon le développement ce sera pour plus tard, je n’ai pas trop le temps maintenat, ça me permettra peut être d’organiser les idées.
    a bientôt

  14. Gaël

    @Nico (pas Sarko)
    La lecture de ce blog pourra être instructive, dans ce cas, puisque les idées défendues par notre hôte sont claires. Je sais d’expérience que la "vision libérale" (je mets des grosses guillemets, parce que le terme me paraît déplacé) paraît incongruë à nous autres Français, baignés depuis notre enfance dans une douce béatitude socialisante.
    Il y a quelques grandes idées, séduisantes, dans les discours politiques de droite comme de gauche. Ce qui me gène, c’est lorsque l’on voit comment ces discours se traduisent dans les faits : toujours plus d’état, toujours plus de problèmes, d’injustices… Les "solutions" appliquées dans la pratique font payer le plus grand nombre pour le profit de minorités (souvent et bizarrement celles qui font du bruit et qui défilent), le tout baignant dans la pire démagogie.
    Ici, h16 démontre, avec un certain talent (une bonne plume, un peu de cynisme et parfois de la mauvaise foi ^_^ ), certaines de ces absurdités et certains de ces scandales.
    A vous de confronter ce qui est écrit ici avec vos convictions et les informations trouvées à droite et à gauche. Il y a plein d’articles sur le libéralisme dans la Wikipedia (entre autres).
    Amicalement

  15. @Nico : je répondrai juste sur l’anarchocapitalisme vu comme anarchisme de droite. Le reste, je vous invite à aller chercher (dans ce blog, sur internet, sur le wikiberal, dans moultes sources) les informations qui vous manquent.

    Votre confusion droite/gauche vient du fait que la politique en France est bipôlaire, et « plate ». En réalité, on nous offre régulièrement à choisir entre un interventionnisme étatique de droite qui favorise le patronat et les entreprises – l’offre – ou un interventionnisme étatique de gauche qui favorise les consommateurs et les employés – la demande – sans poser la question indispensable : doit-on intervenir ? En fonction de la réponse à cette question, on sort de la ligne Droite/Gauche pour évoluer dans un plan où l’on peut internenir plus ou moins. L’anarcho-capitalisme renvoie à une absence totale d’intervention de l’état, et, de surcroît, à sa disparition.

    Un petit graphique :

    La plupart des gens se contentent de l’analyse économique : le libéral serait économique, et conservateur pour le reste. Ceci place la personne globalement à droite. Si l’on est réellement libéral, au delà de l’économique, on est, par exemple, pour le droit de port d’arme, la vente libre des drogues, etc…

  16. Nico (pas Sarko)

    Salut.
    Merci pour l’éclairage et le petit graphisme.
    Je tient à signaler, même si c’est d’une improtance relative que je n’ai pas de confusion droite/gauche.
    Le même constat m’amène plutôt à un anarchisme de gauche (par opposition à "anarchisme de droite").
    Pour le "nous" que j’emploie, c’est pour souligner que nous sommes dans le système, que nous y participons, qu’il nous nourrit (au sens fuguratif pour certain) et que nous le nourrisons et que de ce fait nous sommes responsables des conséquences et des fondements de ce système. Ce n’est pas de la flagélation post chrétien à la sauce alter, c’est notre réalité. Je veux par là surtout insister sur cette notion de responsabilité (collective qu’on le veuille ou non) inscrite dans un cadre mondial. Cette responsabilté que nous n’avons pas choisi individuellement, nous ne puvons réellement la fuir sans en aggravé son poids.
    Et donc pour moi l’évolution positive se fera par une prise de conscience de cette responsabilité colectivive afin justement de s’en affranchir et de trouver -plus- de liberté.
    La vision que je crois la votre de l’anarchisme me semble oublé une vision d’ensemble du bonheur des hommes, et limité le bonheur à une individualité bien trop réduite pour être justement le bonheur.
    Là je sens qu’il va avoir des critique du genre, tu es bien naïf, l’homme est un égoïste, etc. Alors épargnez moi les sacarsmes non-constructif si vous voulez défendre votre point de vue (je parle à tous ceux qui voudront réagir à ce commentaire).
    Cependant je tient à dire que je pars moi aussi de l’égoisme. Je ne me leurre pas sur les hommes, l’altruisme n’existe pas, il n’y a pas d’action désintéressé, nous sommes des égoistes. Je pense d’abord et avant tout à moi. Mais ce moi a besoin des autres, mon égoisme contient les autres égoismes, parce que l’homme ne peut vivre tout seul d’un point de vue vital, parce que l’homme est social.
    Je fait donc partie de ceux que vous nommez les incohérents, mais vous résume cette pensée à ce qu’elle n’est pas., et sans but d’offense, c’est dans votre vision que je trouve l’incohérence.
    à bientôt, respectueusement

  17. Si vous vous sentez responsable du système qu’on nous impose, libre à vous. « Ils » sauront enfin où envoyer la facture plutôt que la distribuer à tout le monde. Moi, je ne me sens en aucun cas responsable des errements des grands cons qui nous gouvernent : a/ je n’ai pas demandé à ce qu’ils me gouvernent, ils me l’imposent, b/ les dépenses, c’est moi qui les paye, ce serait un comble qu’en plus, je me sente responsable des exactions menées par mes voleurs avec mon argent ! c/ je n’attends qu’une chose, qu’on me donne la possibilité d’en sortir, de ce p-tain de système ! Bizarrement, mon Trésor Public ne veut pas me radier de ses listes d’abonnés…

    Pour ce qui est de « ma vision de l’anarchisme » qui « oublierait une vision d’ensemble du bonheur des hommes », je tiens à vous signaler que vous enfilez ici des perles creuses : définissez « bonheur des hommes », « vision d’ensemble d’icelui », « responsabilité collective ». Une fois tout ceci défini, nous pourrons parler de cohérence.

    En outre, vous décelez de l’incohérence, mais n’êtes guère disert pour la pointer en détail : où est-ce incohérent, exactement ? Attention, challenge : attaquez l’édifice logique, avec des arguments concrets, sans utiliser de concepts fumoïdes indéfinissables comme « bien collectif », « bonheur des gens » et autres trucs bidons…

  18. Nico (pas Sarko)

    Salut.
    Ouais quand je disais que je décelais de l’incohérence c’était plutôt pour dire que j’avais une idée différente sur la question.
    Donc mes concepts sont fumoîdes, ben merde alors !
    Je reprends sur la responsabilité : qui a t il de si difficile à accepter ? Ce n’est pas une question de choix, c’est juste une question de conscience. Par exemple une partie de ma culture est un héritage, que je le veuille ou non on me la refilé, par contre je peux si je le veux tenter de me défaire de cet héritage. Ce n’est pas une question d’impôt ou de politicien.
    Pour le bonheur des hommes je ne me donne pas l’inhumain savoir de ce qu’est le bonheur pour les autres. J’ai déjà du mal à sentir vers où est le mien alors … J’entends juste donner aux hommes la pleine possibilité d’accéder au bonheur, pas de choisir à leur place. Par vision d’ensemble de celui ci je pensais à l’échelle de la planéte (faut voir les choses en grand ….). Responsabilité collective : ben c’était une façon de désigner plus précisement la responsabilité induite qui est la notre, celle dont je parlais. Je ne vais pas me targuer de cohérence après ces petites définitions, simplement d’avoir éclaicie ma pensée.
    Donc après je suis censé démonter votre pensée que je suppute plus que je ne connais, ouhlalala. Et en plus j’ai pas droit aux concepts bidons (que me reste t il ?).
    Je ne vais pas faire de démontage mais plutôt demander des explications. _Ben le point qui me choque dans l’anarchocapitalisme c’est que les deux termes sont antynomiques. Pour le capitalisme faut la propriété ? Quel est le rôle de l’état sinon de maintenir un état de fait garantissant la propriété ? Qui s’en chargerai ? Je pense qu’une certaine propriété est nécessaire, mais je la vois à moindre échelle, disons dans un micro système se limitant de lui-même.
    _Après il y a la remarque que j’ai lancé dans mon commentaire précédent, que je reprend ici : Je n’y vois qu’une vision trop individuelle pour pourvoir être le fondement d’une société et qui n’imagine pas l’ensemble du bonheur des hommes, et donc limite le bonheur à un égoisme bien trop réduite pour être justement le bonheur. Bon j’ai repris bonheur des hommes mais comme j’ai -tenté- d’expliciter ce que j’entendais par là j’espère que vous l’accepterez.
    Bon j’ai toujours pas lu de définition profonde de l’anarchocapitalisme je vais de ce pas me renseigner sur cette déviance (faut bien titiller un peu …).
    A bientôt

  19. Jesrad

    "Ben le point qui me choque dans l’anarchocapitalisme c’est que les deux termes sont antynomiques."

    En fait, "anarchocapitalisme" est un faux ami: le libertarianisme tolère le communisme comme le capitalisme, du moment que personne ne force personne, donc il faudrait plutôt l’appeler "anarcho-libéralisme". Ensuite, le capitalisme n’est pas incompatible avec l’anarchie: l’anarchie est l’ordre spontané, pas la collectivisation.

    "Pour le capitalisme faut la propriété ? Quel est le rôle de l’état sinon de maintenir un état de fait garantissant la propriété ?"

    La propriété n’a pas besoin d’état, bien au contraire ! L’état est le premier et le plus grand violateur de la propriété privée: il vole les biens des gens (et surtout des pauvres), il vole leur temps (service militaire, etc…), il vole leur droit d’user de leurs biens comme ils le veulent (censure, réglementation, etc…), il vole même parfois leur vie.

    Le rôle de l’état n’est pas de garantir la propriété, mais bien de l’anéantir, puisque la propriété implique justement que l’état ne puisse exister complètement. L’état est le monopole de la violence légale, par définition c’est un déni de propriété (il retire le droit d’user de violence légitime pour se défendre, donc le droit d’user de ses biens comme on l’entend – condition indispensable de la propriété). Partout où l’état décide à la place du citoyen, il n’y a plus de propriété. Par exemple quand il nous impose de ne pas écrire certaines choses, il nous empêche d’utiliser notre papier et notre encre comme on le souhaite.

    Donc: l’état est incompatible avec la propriété.

    "Je pense qu’une certaine propriété est nécessaire, mais je la vois à moindre échelle, disons dans un micro système se limitant de lui-même."

    La propriété, soit elle existe et garantit que chacun peut disposer du fruit de son labeur comme il le souhaite, soit elle n’existe pas. Il n’y a pas de juste milieu, c’est un peu comme si un anarchiste disait "Je pense qu’une certaine domination est nécessaire, mais je la vois à moindre échelle", ça n’a pas de sens. Ou alors j’ai mal compris.

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