Et PISA suffit à la fin !

Trois ans se sont écoulés depuis la dernière enquête PISA qui avait, soyons honnête, déclenché un petit vent de panique au sein de l’Édulcoration Nationale : des critères objectifs permettaient de mesurer officiellement et internationalement l’ampleur du désastre que s’employait pourtant à cacher toute une armée de pédagogos, pédagolâtres, ministres et secrétaires d’état en charge de peindre la girafe parce que la peigner, c’est has been. Et pan, à peine remis de son émotion, cette armée va de nouveau devoir sortir l’artillerie lourde pour, une fois encore, atténuer le gros bobo que cette enquête va provoquer.

Et avant d’aller plus loin, l’étude est disponible ici (avec les données brutes, ce qui permet de faire les statistiques soi-même quand on n’a que ça à faire), et la synthèse ici (quand on a un vrai travail et peu de temps).

Brutalement, les résultats du  » palmarès 2009  » , qui a porté sur des élèves de 15 ans dans 65 pays, sont les suivants : Shangaï, la Corée du Sud et la Finlande caracolent en tête. Plus de 7% de leurs élèves atteignent un niveau de compréhension suffisant pour être classés dans l’ « élite », alors que les autres pays ont en général bien de la peine à atteindre 1%.

Et la France, dans tout ça ? Elle se situe dans le ventre mou du classement, au milieu, à la moyenne de l’OCDE, un peu en dessous des Etats-Unis et de l’Allemagne, coincée entre l’Irlande et le Danemark.

Ce n’est pas, à proprement parler, une catastrophe complète. Il s’agit, tout simplement, d’une bonne grosse médiocrité standard, sans panache, sans tambour ni trompette, parfaitement à l’opposé de la flamboyance rayonnante à laquelle on a droit lorsqu’on entend nos gouvernants parler de ce système social et éducatif que le monde nous envie. Manifestement, non, le monde ne nous l’envie pas des masses ; en réalité, le monde s’en fiche : on a les performances banalement normales d’un pays développé qui roule sur des siècles d’acquis.

C’est d’ailleurs ce que note gentiment Luc Chatel, l’actuel responsable (mais pas coupable) au Ministère de l’Education, qui s’empresse de préciser, ses petits poings fermés et le menton en l’air :

«Nous nous situons dans le même peloton que les Etats-Unis, l’Allemagne, le Danemark et le Royaume-Uni. Je refuse que l’on dénigre le système scolaire français»

Tu as raison, Luc ! Bats-toi ! Résiste, Luc, montre que tu existes, refuse ce monde égoïste, suis ton cœur qui insiste ! Et quand tu l’auras bien suivi, tu prends des photos et tu reviens nous raconter. Nous, pendant ce temps, on va se contenter de regarder vers le haut… Car c’est bien joli de faire la planche, d’être heureux d’avoir encore la tête hors de l’eau et de fixer un point vers l’horizon, quand on lit l’évolution des performances, on se dit que la prochaine vague risque bel et bien d’être la bonne pour la brasse coulée suivie d’une grosse tasse salée.

En effet, avec plus de 20% de son budget à l’instruction, le pays ne s’en sort pas bien : coûteuse et peu efficace, l’Education Nationale ne remplit pas franchement son rôle. Ce qui tend d’ailleurs à prouver que le chorus endiablé des syndicalistes sur l’air du « Plus De Moyens, Oh Yeah » n’est définitivement pas le bon. D’autres pays font nettement mieux avec nettement moins. Pire, les résultats montrent ce que tout le monde savait déjà mais ne voulait pas voir (à commencer par Chatel, ses petits poings et ses yeux grands fermés) : les inégalités s’aggravent.

Evidemment, le Parti Officiellement Socialiste impute ces résultats aux méchantes réformes entreprises par la droite sur les dernières années. En réalité, les notes déclinent doucement comme le rythme cardiaque d’un mourant en agonie lente, et ce depuis 2000, ce qui permet d’impliquer les deux types de socialauds.

En outre, les réformichettes épileptiques sur les bricoles colorées entreprises tous les deux ans n’étant absolument pas des remises à plat de fond, on ne peut que conclure à la constance dans l’affaissement général de l’édifice : les uns ont poussé pour qu’il s’enfonce plutôt vers la gauche, les autres, plutôt vers la droite, mais aucun n’a pensé à amener une tripotée de treuils solides pour sortir le mammouth de son lisier.

Car question treuil, il y a de quoi faire, en réalité. L’Hérétique, dans son billet, mentionne un problème soigneusement occulté de l’étude PISA, à savoir celui du niveau plus faible et de la différence culturelle importante des immigrés dans les grands pays accueillant de fortes populations exotiques. Cette raison joue en effet un rôle, bien qu’il soit délicat de savoir précisément l’impact des flux migratoires sur la qualité générale d’enseignement, puisqu’intrinsèquement, les causes de l’échec d’un élève sont multimodales.

Il est en outre délicat d’écarter les problèmes récurrents de méthode : je ne parlerai pas ici de la méthode de lecture, base de l’apprentissage. (Car, eh oui, on continue d’utiliser cette grosse merde chaude de méthode globale pour pourrir le cerveau des gamins confiés à l’Edulcoration Nationale, malgré les dénégations pathético-comiques des ministres qui se sont succédés et ne sont pas parvenus à l’éradiquer.)

En fait, je veux parler plus largement de la façon dont l’enseignement est actuellement pratiqué : la méthode générale d’enseignement, celle qui permet de transmettre un savoir, est largement oubliée au profit de gadget permettant de rendre l’apprentissage plus plaisant, intéressant, sympathique, et kikoolol pour tous les petits Kevins de France.

Il n’y a pas si longtemps, apprendre et s’instruire constituait un réel travail, c’est-à-dire, dans l’acceptation la plus stricte du mot, un effort intellectuel autant que physique : l’élève devait, pour lui-même et les autres, faire un effort pour apprendre, pour ingérer des connaissances. Effort qu’on retrouve d’ailleurs comme valeur essentielle dans les pays qui sont en haut du classement. Et s’il est tout à fait louable que des enseignants s’investissent (il y en a, heureusement) pour atténuer cet effort, ou pour le rendre plus agréable, cela ne doit pas être le modus operandi de l’apprentissage, sa raison d’être.

Supprimer l’effort, c’est enlever la part d’investissement personnel de l’élève et c’est dévaloriser la connaissance ; en multipliant les activités diverses vaguement expérimentales, découvertes amusantes, sorties « pédagogiques », musées, audiovisuel, micro-informatique, poterie, macramé, coupages, collages, activités de groupe (voire « philosophie » en sixième !), on passe très vite du domaine de l’enseignement ou de l’instruction au domaine de l’ « edutainment » rigolo, où tout devient prétexte à des jeux et des farandoles primesautières dont l’impact, en terme de connaissance et de culture, est franchement ténu.

Sans compter que les journées comptent toujours autant d’heures, ce qui en fait d’autant moins pour les dictées (qui n’existent plus), la grammaire, l’orthographe, le calcul (mental et écrit), la géométrie, l’histoire et les savoirs scientifiques de base.

Pire : ces nombreuses activités, interrompant fréquemment le rythme scolaire (une sortie par-ci, une activité ludico-colorée par-là), viennent perturber la nécessaire discipline qui préside à l’instruction. Discipline au demeurant quasi-oubliée : une classe sage, dès le CP, qui écoute au lieu de papoter, de courir, ou de mettre ses doigts dans de gros boudins de pâte-à-modeler en chantonnant, ça n’existe plus. Il devient rare de voir des élèves de collège se mettre en rang pour rentrer en classe, sans bruit.

Or, si tout ceci n’existe plus vraiment en France, c’est encore majoritairement en vigueur dans les pays en haut du classement. Mieux : c’est encore en vigueur en France, dans ces établissements où, justement, on retrouve les meilleurs résultats, ceux qui, précisément, accroissent de fait les inégalités : ils se maintiennent, pendant que les autres sombrent.

La leçon de tout ceci est sans appel, mon pauvre Luc. Et ce ne sont pas tes petits poings fermés et ta résistance qui y changeront quoi que ce soit : en trois ans, rien n’a changé. On peut relire ce que j’en disais à l’époque : le constat est le même, et la conclusion évidente.

Ce pays est foutu.

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Commentaires44

  1. GM

    Le travail, c’est l’effort.

    C’est tout de même sidérant d’en arriver à devoir rappeler de tels truismes, sur des sujets aussi capitaux, et en pure perte par-dessus le marché. Moi, c’est dans ces moments-là que la réalité me parait vertigineuse.

  2. saint sylvestre

    des chiffres et résultats accablant pour le système français qui n’est pas foutu pour moi mais qui a besoin d’une grosse réforme et surtout au niveau du collège pour mieux pousser les enfants dans les bonnes directions

    Ps : j’adore l’illustration… une bonne définition d’un prof

    1. XAVIER

      Terrible aussi dans l’impact sur la scolarité : la présence d’enfants exotiques qui non seulement tirent les autres vers le bas mais les poussent à se dé-scolariser (intimidations, rackets, violence sur le chemin de l’école , effet d’imitation )

    2. daredevil2009

      Ah, pour vous, ce système n’est pas « foutu »? J’aimerais bien savoir ce qui vous rend si optimiste? Et de qui espérez-vous une quelconque réforme?
      On ne peut réformer un mastodonte monolithique dans le lequel des corporatismes gluants ont pris racine… 😉

  3. corto74

    J’ai un peu suivi tout ce battage hier et toutes chaînes de tv ou intervenants confondus, je n’ai pas entendu à aucun moment quiconque remettre au moins en partie le corps enseignants, qui comme chacun sait n’a aucune responsabilité dans l’éventuel faible niveau des scolaires français ! etrange …

  4. Bruno

    Du vécu immédiat: ma femme et moi avons récupéré un petit-fils en déshérence scolaire à 14 ans, et mis dans le privé. Ses bases = zéro. De plus installé dans la paresse la plus totale avec la complicité de ses enseignants passés, méprisant l’écriture, la mémoire et le par-cœur. Cela nous a permis de faire en plus des découvertes amusantes: non seulement les dyslexiques sont médicalisés par les orthophonistes, mais celui qui écrit comme un goret sans chercher à s’améliorer (trop fatiguant)devient un dysgraphique, médicalisé par les psychomotriciens et ergothérapeutes, pour finir par avoir droit à l’ordinateur le jour du bac. Cette médicalisation ne vise pas en fait les élèves, mais plutôt doit soigner les bobos de ce monstre inviable de « collège unique ». Comme le gamin avait un copain déjà dans le coup, il fallut prendre la filière. Il aura donc son ordi et du temps en plus le jour de l’examen.
    C’est vrai que le PISA est dérangeant pour les idéologues créateurs du pédagogisme et du collège unique.
    Mais leur but ultime n’est pas là: tout cela doit préparer le grand soir et l’avenir radieux du socialisme. Fabriquer à la chaîne des barbares dans la ville et des irresponsables rétifs au travail dans la vie active permet d’espérer l’écroulement de cette société capitaliste judéo-chrétienne honnie et nous rapproche de la Révolution tant espérée.
    Je les soupçonne donc d’être en fait un peu déçus de la médiocrité des résultats, mais dans l’autre sens! D’ailleurs ne réclament-ils pas à cor et à cri la disparition de toutes les filières d’excellence qui subsistent ici ou là?

  5. Tonton Jack

    Bonjour,

    Je vous renvoie à cet article de Natacha Polony – une des rares plumes qui me font parfois acheter le Figaro -.

    Même les neurosciences sont contre les pédagodingos…

    C’est ici

    Cordialement

  6. Kelevra

    la plupart des eleves n aiment pas l ecole, celle d aujourd’hui pour une simple raison, en voyant leurs profs ignares crasseux faineants, ca leur montre tout simplement ce qu ils vont devenir. les profs ne choisissent plus de l etre pour faire passer un savoir, mais juste pour les vacances et la retraite.

  7. Higgins

    Je ne peux m’empêcher de citer Bastiat (les Pamphlets): « Quiconque, ignorant que le corps social est un ensemble de lois naturelles, comme le corps humain, rêve de créer une société artificielle, et se prend à manipuler à son gré la famille, la propriété, le droit, l’humanité, est socialiste. Il ne fait pas de la physiologie, il fait de la statuaire; il n’observe pas, il invente; il ne croit en Dieu, il croit en lui-même; il n’est pas savant, il est tyran; il ne sert pas les hommes, il en dispose; il n’étudie pas leur nature, il la change suivant le conseil de Rousseau (dans le Contrat Social). » puis plus loin « La sincérité dans l’erreur, c’est du fanatisme ».
    Les pédagologues, à qui nous devons ce brillant classement, sont des fanatiques et les socialistes, de gauche comme de droite, qui président aux destinées de ce pays en sont les suppôts incontestables. Je crains fort que la seule solution valable soit l’amputation comme lorsqu’on est en face d’un membre gangrené.

  8. l’hérétique

    @Higgins
    Bonne tribune : on a une part de l’explication. Mais pour moi, rien ne m’empêchera de penser que l’introduction de méthodes pédagogoles est la cause première de nos dérives.
    Le problème, maintenant, c’est qu’est-ce qu’on fait, alors que toute l’administration de l’EN est gangrenée de pédagogols ? Et comment rétablir l’ordre sans moyens, parce que c’est bien là où il faudrait d’abord les affecter…

    1. Higgins

      Le hasard de la vie a fait que j’avais rendez-vous ce matin avec la directrice d’école (privée) de mon fils. Je voulais justement l’entretenir des dérives potentielles que je sens chez quelques enseignants.
      Nombreux sont ceux qui sont conscients de l’impasse dans laquelle l’enseignement national est tombé mais l’adversaire est solidement retranché et il sera très difficile de le déloger et de le réduire au silence. Ne nous trompons pas, cet adversaire n’a pas un visage unique. Il est le fruit d’une alliance objective des socialistes et des conservateurs sinon comment expliquer l’impossibilité dans laquelle se trouve la droite française à remédier durablement aux errements instaurés par leurs adversaires traditionnels. « Les uns et las autres veulent supprimer de la société l’émulation, l’esprit de concurrence et ce sentiment de responsabilité personnelle qui est la condition de tout progrès. Ils vouent ainsi le pays à l’immobilisme d’abord, à la décadence ensuite » (A. Bouchié de Belle lauréat du concours Bastiat de 1878, cité par Michel Leter dans sa préface aux Pamphlets de Bastia). Cette alliance prend tout son intérêt si on la met en face du Tittytainment (http://fr.wikipedia.org/wiki/Tittytainment). Les uns et les autres s’opposent quant à la finalité mais sont d’accord entre eux pour user des mêmes armes.
      A défaut de faire tomber des têtes, la solution viendra de l’introduction de la Liberté (on pourrait aussi parler de libertés) au sein du système d’éducation. Je pense en particulier au chèque-éducation mais il y a probablement d’autres moyens. Le sevrage sera d’autant plus dur que la durée de l’intoxication a été longue. Là encore, Bastiat: « …dans les limites du droit, tout par la libre et perfectible spontanéité de l’homme; rien par la loi ou la force que la justice universelle. »
      Aussi curieux que cela puisse paraître, l’université est déjà et heureusement touchée. Filière sélective (recrutement sur dossier en filière Lettres pour préparer Sciences-Po) mise en place, examens partiels du premier trimestre dissuasif pour éliminer les « étudiants par hasard » existent déjà. Bien sûr, les peaux de banane sont bien là (il faut voir l’état de désorganisation en matière d’enseignement: profs absents, informations inexistantes, etc…). On ne dépossède pas impunément le fonctionnaire du rôle qu’il s’est attribué tout seul: « Ce n’est plus un simple mortel investi de droits à lui délégués par d’autres hommes… Non, il est un être supérieur à l’humanité puisant ses droits en lui-même et, parmi ces droits, il s’arroge celui de pondérer les profits, de tenir l’équilibre entre toutes les positions et conditions » (désolé, toujours Bastiat).
      bref, nous sommes au pied de la montagne. Plaise à Dieu que la tâche qui nous attend ne soit pas un nouveau mythe de Sysiphe.

    2. Higgins

      Jean-Paul Brighelli sur son blog a fait un très bon commentaire de ce fameux classement: http://bonnetdane.midiblogs.com/archive/2010/12/08/pisa-et-dependances.html#comments
      Je ne crois pas, comme il le dit, que la situation actuelle soit le fruit de la collusion du pédagogisme et du libéralisme le plus débridé. Par contre, si on remplace libéralisme par socialisme, ça devient beaucoup plus clair (lire le commentaire de Cadichon sur ce sujet).
      On ne peut qu’être d’accord quand il le déclare en conclusion: « Notre Ecole est en état de coma dépassé, et aucun électro-choc (PISA aurait pu en faire l’effet) ne le ranimera plus, si nous ne mettons pas en place, et très vite, un plan Marshall scolaire pour imposer des programmes qui tiennent debout, des pédagogies qui sachent les appliquer, et des maîtres qui aient envie de le faire — tant qu’il y a des maîtres. » Seule la manière divergera, uniformité d’un côté (on voit où ça nous a mené), diversité de l’autre (le meilleur des systèmes s’imposera de lui-même). Cependant, son avis est important car il fait partie de ceux qui dénoncent les errements actuels depuis longtemps (il faut lire son récit des déboires qu’il a connus quand il enseignait en Bretagne).

      1. daredevil2009

        M. Brighelli est un antilibéral par essence mais je le soupçonne de ne pas vouloir voir la vérité en face quant aux responsabilités écrasantes de « ses » amis de gauche… de la poutre et de la paille, n’est-ce pas 😉

        1. Théo31

          « Ce rapport, avec toutes les réserves qu’on peut avoir sur ce que représente une vison flash du système pédagogique, prouve que ce sont souvent les pédagogies les plus coercitives qui fournissent les résultats les meilleurs. »

          C’est de J.P Brighelli, ce matin, dans 20 minutes.

          Et nos gauchistes qui voulaient détruire toutes les autorités au profit de l’élève-client roi avec les résultats que l’on sait.

          Le même journal a demandé aussi son avis au « spécialiste de l’éducation », Philippe Mérieux. Toujours la même rengaine méprisante (les socialistes haïssent les pauvres, mais nous le savons déjà) sur les pauvres et les immigrés qu’il faut aider à ne pas sombrer dans la délinquance, le chômage et la dépression. Mérieux doit faire partie de ces « enseignants » qui n’ont jamais mis les pieds dans une classe.

          @ dd2007 : 100 % d’accord avec vous. Il faudrait faire sauter l’obligation de scolarisation jusqu’à 16 ans.

          Deux anecdotes :

          1. Quand je bossais dans l’EdNat, deux gamins ont commencé à se chercher pendant une permanence. Ca s’est mal terminé : un des gamins à fini à l’hosto avec une fracture au visage. Son agresseur, fils de la directrice de la section locale de la PEEP, n’a même pas été inquiété. Rien. Nada.

          2. Quand j’étais élève en privé :
          – un lycéen s’est fait choper en salle des profs à essayer de piquer le sujet de maths dans le sac à main de son prof. Viré.
          – le neveu du directeur était un branleur invétéré. Viré.
          – le fils d’un prof d’Hist/Géo échoue deux fois au bac. Viré.

          «Nous nous situons dans le même peloton que les Etats-Unis, l’Allemagne, le Danemark et le Royaume-Uni. Je refuse que l’on dénigre le système scolaire français»

          Enorme cette citation de Châtel. Où sont nos phares de l’humanité qui n’arrêtent pas de raconter depuis des années que les petits Américains ne sont que des crétins incultes alors qu’on découvre qu’ils sont aussi bons que nous ou plutôt que nos chères têtes blondes sont aussi nulles ?

    3. daredevil2009

      Comment rétablir l’ordre? Mais c’est fort simple : en virant systématiquement tous les morveux qui pourrissent les classes! Tous ceux qui n’auraient jamais dû pourvoir atteindre le collège et encore moins le lycée… ce n’est pas à la société de payer pour les errances de certains parents!
      Pourquoi croyez-vous que l’on ait supprimé les examens d’entrée et que l’on abaisse systématiquement le niveau de ceux qui restent, tout en prétendant le contraire?
      En l’état, je ne vois pas de solution autre que l’amputation…

  9. Curmudgeon

    Curieux, ce subit engouement des media pour Pisa. Il n’y aurait pas une petite inquiétude ? Mais il faut voir certains titres. L’Express, carrément : « Ecole française: « Le meilleur système, pour la moitié de ses élèves ». Oui, vous avez bien lu : le meilleur système.

    1. On les voyait mal titrer « Le Meilleur Des Systèmes Moyens », ou « Le plus moyen des systèmes » 😉

  10. Monoi

    Je suis pas mal implique dans l’ecole de mes enfants ici en Angleterre, faisant partie du board of governors (conseil d’administration de l’ecole en gros).

    Il semblerait que le nouveau gouvernement fasse enfin quelque chose de bien, et que l’education va repartir sur la base de la connaissance, et non plus le « skill », c’est a dire l’illusion qu’en donnant aux eleves les moyens de decouvrir par eux memes, ils atteindraient la connaissance. Avec les resultats qu’on connait, parce qu’on ne se situe pas mieux que la France.

    Il y a aussi une vaste vague d’ecoles qui deviennent des academies, ce qui leur permet de se debarasser du controle etatique et de faire comme bon leur semble. Le principe etant que le « marche », c’est a dire les parents, va garder les bonnes et automatiquement faire fermer les mauvaises (ou plutot forcer ces dernieres a s’ameliorer pour survivre).

    Je pense, et j’espere, que cette experience va etre tres interessante. Ce qui est interessant, c’est qu’il semble que le corps enseignant suive. Je ne vois pas la meme chose se faire en France.

  11. Evopsy

    Il y a une forte corrélation entre les résultats aux tests scolaires (type PISA) et le QI moyen du pays, voyez : http://isteve.blogspot.com/2010/11/rindermans-smart-fraction-paper.html et la liste des QI calculés ainsi dans les commentaires à http://isteve.blogspot.com/2010/11/rindermans-smart-fraction-paper.html?showComment=1290190513235%23c989008303642079226
    Pour comparaison, les QI moyens par pays calculés par Lynn et Vanhanen sont en ligne à http://www.douance.org/qi/qicorrel.htm

  12. Curmudgeon

    Je ne vais pas entrer dans une discussion sur le QI, recette imparable pour générer éclairs, fumées et mauvaise humeur. Je me bornerai à attirer l’attention sur un des éléments de la méthodologie de Lynn & Vanhanen, dont il est question dans l’entrée « IQ and the Wealth of Nations » de Wikipedia (l’entrée correspondante en français est étique). [Bien noter que la corrélation étudiée est fondamentalement entre une estimation du QI moyen par pays et une estimation de la « richesse » d’une nation via le PIB]. Je cite : « For 104 of the 185 nations, no studies were available. In those cases, the authors have used an estimated value by taking averages of the IQs of neighboring or comparable nations. For example, the authors arrived at a figure of 84 for El Salvador by averaging their calculations of 79 for Guatemala and 88 for Colombia. Including those estimated IQs, the correlation of IQ and GDP is 0.62. ». C’est astucieux. Mais on voit bien comment on pourrait étendre ce modus operandi pour arriver à des tas de beaux résultats. Pour blaguer (juste un peu, pas trop), l’altitude moyenne des Alpes se calcule facilement en prenant l’altitude des mairies de Bourges, Bordeaux, Toulouse, Montpellier, Lyon et Dijon.

  13. sandrine

    ben il manque quand même un élément majeur dans cette analyse :le nombre d’élève par classe depuis 2000…. oups c’est tabou de parler de réduction de moyen pour expliquer cette inexorable chute dans les classements.. sauf dans les établissements privées pour élite ou c’est bizarre mais les élèves par prof sont moins nombreux et bénéficie de suivie personnalisé…mais bien sur il ne faur pas explorer cette piste….

    1. Higgins

      Le problème du système éducatif français n’est pas matériel mais structurel. Le nombre d’élèves par classe est très loin d’être le paramètre essentiel. Je conviens évidemment qu’il est plus facile d’être face à une classe de 20 élèves que de 35 mais le lien entre niveau et nombre d’élève n’est pas pertinent. Il dépend surtout de la qualité des enseignants. Depuis trente ans, l’EN n’a jamais eu autant de moyens, le tout pour des résultats assez discutables, convenez-en.
      En ce qui concerne le privé, vous seriez surprise. Les effectifs sont relativement importants par classe du fait de l’impossibilité où sont les établissements d’ouvrir de nouvelles classes. Pourtant, avec le naufrage de l’enseignement public, ils ont énormément de demandes. C’est vrai qu’on y trouve difficilement des enseignants qui poussent leurs élèves à manifester dans les rues. Ceci explique peut être cela. Quant à la sélection à l’entrée, les établissements publics sont loin d’être en reste.

      1. sandrine

        c’est faux…. le nombre d’élève par classe ne cesse d’augmenter depuis 10 ans . Que le problème du mammouth est son inertie et ses syndicats je suis d’accord mais encore une fois les solution prise par les differend gouvernement n’a pas ete la bonne…Augmenter le temps de travail dans les etablissements devant les eleves aurait ete bien plus intelligent quitte a renumerer ses heures là et ne pas autoriser le decompte d’heure de travail au domicile pour corriger les copies…oui il fallait de la fermete mais pas sur la reduction  » du nombre de fonctionnaire « à tout prix..

        1. Higgins

          Visiblement, vous entretenez des rapports conflictuels avec la syntaxe (le subjonctif, vous connaissez?) et la grammaire (en particulier le pluriel avec lequel vous semblez fâchée). Trop de classes nombreuses à la base?

        2. « le nombre d’élève par classe ne cesse d’augmenter depuis 10 ans »
          Faut arrêter avec cette vieille scie.
          http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=0&ref_id=natfps07119
          http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=0&ref_id=NATTEF07147

          a/ le nombre d’enseignants et leur évolution montre que le nombre n’a pas varié dans des proportions notables depuis 10 ans. Les effectifs totaux en 1995 étaient de 942080, ils sont de 982678 en 2007.

          b/ dans le même temps, les effectifs d’élèves sont passés de 12.679.000 en 1990 à 12.016.000 en 2007.

          c/ la moyenne constatée d’élèves par classe (ici : http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=0&ref_id=NATTEF07147 ) a furieusement évolué de 24.0 élèves par classe à … 24,1 élèves par classes.

          Je sais qu’en réalité, des classes de 35 élèves existent, parce que le taux d’absentéisme est élevé, et que l’organisation générale de l’EdNat est merdique. Mais sortir l’argument du manque de moyen est RIDICULE, et celui du nombre d’élèves par classe totalement inapproprié.

          Ce qu’il faut, c’est arrêter de se voiler la face : un nombre trop important de profs ne sont pas au travail, et la désorganisation générale du mammouth s’y ajoute avec bonheur.



        3. Théo31

          « parce que le taux d’absentéisme est élevé, et que l’organisation générale de l’EdNat est merdique »

          Faut savoir que beaucoup d’enseignants échappent à leurs obligations professionnelles en allant faire du syndicalisme. Résultat : des dizaines de milliers de postes vacants qu’on remplace comme on peut par des titulaires de licences qui n’ont jamais eu de formation et n’ont jamais enseigné et qui peuvent être inspectés de la même manière que les titulaires sauf que si ça ne va pas, c’est la porte qui les attend.

        4. Nicolas B.

          De toute façon, l’Ed Nat est tellement ingérable au niveau des effectifs que 20.000 nouveaux fonctionnaires ont été trouvés… Pour le manque de moyen, je serai également curieux de comptabiliser le nombre total de fonctionnaires de l’Ed Nat (prof + ronds-de-cuir dans les Académies + chargés de mission dans les Conseils Régionaux Départementaux et en Mairie et le Ministère). Mon père dans les années 90 m’avait dit que l’on arrivait au rapport délicieux de 1 fonctionnaire pour deux élèves. Alors le problème vient-il du manque de moyens ou l’endroit où ces moyens sont mis?

    2. Isa

      Le manque de moyens, ce serait effectivement la cause de tous les maux français d’après les socialistes. Pour résoudre un problème, il faut déjà faire le bon diagnostic… et être lucide : quand on a affaire à des élèves difficiles, ils sont toujours trop nombreux. Posez-vous la question de savoir pourquoi des établissements privés moins bien dotés que le public dispensent un enseignement de meilleure qualité (la preuve, c’est que même les socialos y mettent leurs enfants).

    3. Curmudgeon

      Les effets du nombre d’élèves par classe font l’objet de pas mal de débats. Reste que le système français semble dépenser plus d’argent pour des résultats pas tellement brillants. Où passe l’argent ?

      Au passage, il faudrait arrêter avec le slogan « la France a (variante : avait, mais n’a hélas plus) le meilleur système du monde ». Les gens qui répètent cette antienne ne se donnent pratiquement jamais la peine de faire des comparaisons effectives avec, mettons, le Royaume Uni, ou, avec les excellentissimes gymnases hongrois vers 1900 (il en est sorti par exemple un contingent remarquable de mathématiciens et de physiciens, souvent juifs, et qui durent émigrer plus tard à cause du nazisme). On reste au niveau du bavardage chauvin.

  14. nordyck

    Pour ce qui est du nombre d’élèves : pendant des années,les classes comptaient entre 35 à 40 élèves par classes,primaire comme secondaire, sans problèmes de discipline,d’apprentissage,et de niveau.Pour cotoyer des professeurs des écoles et des profs-j’ai des copains qui font de mauvais choix;ce n’est pas demain que le niveau repartira à la hausse! Sans tenir compte du bourrage de crâne « pédagogique »,parce qu’alors,c’est le pessimisme assuré!! Il faudrait sûrement commencer par là : une bonne formation des enseignants . E t ce n’est pas gagné…

    Quand à l’impact des CPF sur le niveau général,pour ceux qui ont brutalement découvert la mixité sociale,c’est une évidence. Et pour ceux qui en prennent conscience,la note est salée! D’autant plus que de nos jours,les seules écoles efficaces sont les écoles libres,donc excessivement chères . Les écoles ‘privées’ sont souvent sous contrat,et libres de seulement appliquer les programmes de EdNat.C’est cher payer le gardiennage…

    Et quand on lit que Chatel croit,ou fait semblant de croire,que la massification peut créer des élites,on peut se dire que le cauchemar n’est pas encore fini . Surtout lorsqu’il propose un « plan » . Si ce n’est pas du soviétoïsme assumé,çà !

    Quelqu’un à une bonne adresse ?

    1. Obsédé Textuel

      « C’est cher payer le gardiennage…  »

      Pas vraiment. Reste à savoir ce que vaut votre argent par comparaison à ce que vaut une unique vie d’enfant.
      C’est une question de volonté de développement.
      C’était le seul moyen pour offrir à ma fille de ne pas cotoyer la barbarie africaine pendant sa petite enfance.

      Les profs du privé cherchent toujours à améliorer la qualité de leur enseignement car ils se sentent encouragés.
      L’esprit de l’enfant en sera mieux ouvert pour choisir une filière de qualité après le bac…
      C’est tout un ensemble.

      1. nordyck

        @Obsédé textuel : Tout à fait d’accord . Ce que je veux dire par cher payé , c’est que nous payons deux fois. Par nos impôts,et par le coût de l’école privée. Sans nous laisser beaucoup de choix(selon que vous habitiez en province ou non ).C’est bien pour cela que ma fille aînée a été dans le privée … et que la seconde ira dans du « vrai » privée . Parce qu’elle le vaut bien !

  15. Morrisson

    Au sujet des profs:
    J’ai dans mon entourage plusieurs futur profs.
    Combien veulent réellement devenir prof? Une seule! D’ailleurs elle à eu son agreg de bio du premier coup, et à été élevée à l’ancienne. Elle fait aujourd’hui une très bonne prof, j’en suis sur. Les3 ou a 4 autres se retrouvent a passer le CAPES par défaut, car forcement, après un master d’histoire médiévale, il y a pas beaucoup de choix…
    On a donc des gens pour qui professeur n’est PAS une vocation mais un choix par défaut, ce qui va surement donner des résultats foudroyant en cours, une implication du tonnerre, etc… C’est désespérant.

  16. dudul

    ces jours ci dans une salle d’attente une prof corrige des copies…
    des maths avec en début du document, une table de multiplication
    malgré ça il y avait des fautes sur chaque document…
    quelle honte de telles pratique…
    le pare coeur ça doit être pour les fachos 🙂

  17. Franck Boizard

    Rappelons que, sous le Second Empire, alors même qu’il y a eu une forte poussée d’alphabétisation, il pouvait y avoir 80 élèves par classe primaire.

    Je ne dis pas que c’est souhaitable. Je dis juste que le problème de l’effectif des classes est très secondaire vis-à-vis des résultats scolaires.

    Il est plus important pour le confort des profs.

    Mais l’objectif de l’EN est-il le confort des profs ou l’enseignement des élèves ?

    Oups ! J’ai posé la question taboue.

    Nota : JP Brighelli vit en pleine dissonance cognitive.

  18. Robert Marchenoir

    Le nombre d’élèves par classe a fortement baissé alors que les résultats baissaient eux aussi fortement.

    Ceux qui disent le contraire observent seulement les années récentes. La moyenne actuelle, d’après ce qu’on dit, est aux alentours de 25, et certains trouvent que c’est trop.

    La moyenne normale quand j’étais à l’école était de 30, et tout se passait très bien (par rapport à aujourd’hui).

    Evidemment, si, sur 25 élèves, vous en avez 10 qui sont indisciplinés, violents et dotés d’un QI de 70, ça se passera mal. Mais ça se passera aussi mal avec 10, 2 ou 1.

    Il y a quelques années, reportage sur un professeur français enseignant en Egypte : classes de 40 élèves, aucun problème, de l’aveu même du professeur. Ah, quand même : punitions corporelles.

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