Le bric à brac numérique du PS

Quand on n’y connaît rien et qu’on veut faire branché, on s’oblige à travestir ses lacunes par d’incessants verbiages et on sombre vite dans la cuistrerie ou le franc ridicule. Et s’il y a bien des cuistres de compétition, ce sont les politiciens, surtout lorsqu’ils se lancent à l’assaut des vertes collines numériques …

Vertes collines qui s’avèrent vite être de véritables montagnes aux pentes escarpées pour les individus à la connectivité numérique contrariée, pour parler politiquement correct.

Force est de constater qu’il n’y a pas beaucoup de geeks dans l’hémicycle de l’Assemblée Nationale, et encore moins dans les rangs des chefs de partis ou chez les futurs présidentiables. Normal, finalement, puisque jusqu’à présent, les habituels pigeons-votant n’étaient eux-mêmes qu’assez rarement versés dans les us et coutumes informatiques.

Avec l’arrivée sur le marché électoral des nouvelles générations qui n’ont jamais connu autre chose qu’une connectivité étendue, le besoin pour le politicien de rester en phase (numérique) se fait de plus en plus pressant. Pour son élection, Sarkozy n’a pas trop souffert de son niveau microscopique de maîtrise des nouvelles technologies (SMS exclu, disons). En 2012, ne rien comprendre de facebook, des emails ou, de façon générale, de la façon dont marche le monde des générations qui votent actuellement, c’est risquer le gros impair.

Aubry a la pêche !C’est pourquoi Titine, maire de Lille et patronne du Parti Officiellement Socialiste, s’est fendue d’un magnifique document de quelques pages pour présenter des idées en matière de numérique. Je vous encourage à sa lecture : sept petites pages (couverture incluse), écrit gros, remplie d’expressions moelleuses et onctueuses comme un loukoum de bons sentiments qui ferait des ronds dans un bidon de moraline sucrée, ça ne se refuse pas.

Et ça commence dès le titre de la phénoménale réalisation : “La
 France
 connectée, dans 
une 
société 
créative, 
pour 
tous.”

Magnifique performance de communicant aiguisé par d’âpres milliers d’heures à peaufiner des rots intellectuels odorants sur le sujet, chaque mot permet de gagner des centaines de points au bingo du slogan politique Demaerd™.

En une phrase serrée comme un DSK dans un long courrier New-York Paris un après-midi de mai, on trouve France, connectée, société, créative, et bien sûr tous. À ce rythme, on devrait presque écrire “pourtous” en un seul mot tant il fait corps avec la devise permanente socialiste : le bonheur pourtous, la sécurité pourtous, l’égalité pourtous, les impôts pourtous, l’enfer pourtous oups non pas celui-là mais bref vous avez compris.

Les autres pages restent évidemment à la hauteur déjà stratosphérique de la couverture.

On y découvre les pérégrinations de la société créative que nos amis socialistes adorent, et qui, avec ses petits bras musclés et poilus, parvient toute seule comme une grande à avoir des idées, neuves de surcroît (les vieilles idées, mêmes bonnes, elles s’en fiche, elle ne veut que du neuf). J’exagère un peu : en fait, elle s’appuie en réalité sur des
 entrepreneurs,
 des militants
 associatifs,
 des
 chercheurs,
 des
 salariés
 du
 privé
 comme
 du
 public, 
des
 artistes, 
des 
retraités, 
et
 tous 
les 
citoyens, … bref, tout le monde y passe, personne ne peut y couper.

Après cette introduction, on entre — à l’image d’un sabre dans de la chair fraîche — dans le vif du sujet : le droâ à la connexion.

En voilà un nouveau droâ tout beau tout chaud qu’il ne fallait surtout pas oublier de distribuer généreusement ! C’eut été dommage de se priver : c’est avec l’argent gratuit des autres ! Et comme ce droâ impose à tous que chacun puisse en bénéficier, politiquement, ça ne mange pas de pain.

Et puis la République, bonne fille, ne s’embarrasse pas d’une crise. Elle a les moyens de répartir les nombreuses richesses qu’elle ponctionne avec un art consommé :

  • Déploiement général de fibre optique, les enfants, c’est Titine qui régale !
  • Internet pour tous et partout !
  • Lancement d’eurobonds pour financer tout ça ! (hein ? Ah oui, j’ai bien lu…)
  • Forfait de base pour 10 euros, libre d’être rompu à tout moment. Au fait, Titine, je te trouve cheap, sur ce coup : pourquoi pas gratuit ? Après tout, c’est l’argent des autres, hein …
  • Défense des usagers de l’internet, au frais de la princesse. Notez l’emploi du terme “usagers” que nos amis socialistes chérissent tendrement comme un malade atteint d’un cancer en phase terminal “chérit” le cathéter qui le maintient en vie…
  • Intervention des fonds publics dans les start-ups, mais gentiment, sans intervenir dans leur gouvernance, hein, proprement, quoi. On imagine des valises de billets, remises en mains (presque) propres, en l’échange d’un sourire de Titine (ne pas intervenir, surtout, ne pas intervenir).

Décidément, avec tout ce pognon qui coule à flot, on sent que le programme numérique du PS va donner grave. On pourrait croire que ça s’arrête là, mais non !

Comme les caisses d’argent frais arrivent par bennes entières (et bien tassées, s’il vous plaît), le PS propose aussi d’allonger l’oseille pour la CNIL, les entreprises qui favorisent la création et les zartistes sur le miniternet.

Et pour aider tout le monde à disposer de la batterie complète de nouveaux droâs qui accompagnent la société créatrice lorsqu’elle va s’appuyer sur plein de monde pour faire les choses toute seule comme un grande, là encore, on se doute que des brassées de biftons seront répartis en quantité suffisante. C’est aussi ça, la magie d’internet.

À noter, dans ce fatras d’argent gratuit trouvé sous des sabots de chevaux très arrangeants, qu’on peut lire un chapitre sur la neutralité du Net, qui se résume à une bonne claque de régulation, et un autre sur l’OpenData, qui se résume … à une bonne dose de régulation. Amusant aussi, le petit papier attrape-mouches sur la fin, réussissant le mariage carpe-chameau (l’un ne dit mot, l’autre reste évidemment très sobre) qui consiste à dire d’un côté que la révolution numérique, c’est le partage-powâ, et de l’autre, qu’il va bien falloir rémunérer les zartistes avec du bon gros droit d’auteur un peu revampé mais pas trop, et donc que la révolution numérique, c’est le copyright-powâ aussi.

Savoureux, à condition que tout ça reste lettre morte.

LOLcat Failure on the internets

Car en la matière, le législateur et les politiciens l’ont déjà montré trop souvent : plus ils en font, plus c’est la catastrophe.

En réalité, si Titine devait faire quelque chose pour internet, ce serait en rester aussi éloignée que possible et inciter tous ses camarades à en faire autant. À l’instar d’un troupeau d’éléphants jouant au jokari dans une fabrique de porcelaine, l’internet n’a jamais été autant en danger (et les internautes avec) que depuis que les politiciens s’en occupent.

Politocards, sauvez internet : fichez lui la paix !

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Commentaires62

  1. Galuel

    Je ne pense que la formation intellectuelle des plus de 40 ans ait quelque chance de comprendre la moindre chose à l’informatique et à internet, qui n’ont commencé à arriver dans les foyers qu’à partir des années 80, soit moins de 30 ans.

    Il n’y a rien à craindre de déclarations politiques sur ce sujet. Le sujet ne porte à réflexion que sur la perspective numérique (légitimité, symétrie, objectifs) des protocoles et des langages, qui n’ont rien à voir avec ces systèmes de pensée suranés.

    1. monoi

      les plus de 40ans qui ont commence en bricolant leur ZX-81 en savent tout autant que ceux qui n’ont rien eu d’autre a apprendre que d’appuyer sur le bouton marche/arret.

      Non mais.

        1. poil

          well il semblerait meme que les nouvelles generations de non-OEM non-DOS aient quelque peu de mal a acquerir une vraie connaissance approfondie de leur ordi.On a donc plutot une tranche qui s’y est interesse et est a l’origine de tout ce qui se fait en info maintenant, et les nouveaux venus qui ne comprennent que facebook et youtube.Dans ce tas on va bien en trouver pour penser que l’interweb est un service public comme un autre….

      1. lin

        ZX 81, Apple 2e, langages basic, pascal, assembleur, automate programmable appris sur le tas, ubuntu ou windows…

        Plus de 40 ans et pourtant pas informaticien.

        J’en connais un de plus de 70 ans très à l’aise aussi, qui s’y est mis pendant sa retraite.

        En revanche de quoi pourrait vivre un compositeur sans droit d’auteur ?

        1. Mmh voyons voyons… John Williams, Hans Zimmer, Kenji Kawai, Mozart, Ravel, Fauré, … aucun de ces gens n’a jamais eu besoin du droit d’auteur pour vivre.

        2. lin

          Un peu laconique cette réponse, j’attendais un peu plus ou au moins des liens d’explication.
          Quid d’ailleurs des brevets d’invention selon vous, à la poubelle ?

          1. En gros, oui.
            Mais quelle explication voudriez-vous ? Le droit d’auteur n’existe que depuis quelques dizaines d’années et il apparaît comme relativement certain que ça n’a pas empêché des mécènes de subventionner, et des artistes de produire, quitte à travailler à côté tant que leur art seul ne payait pas assez.

            Pour les brevets, plein de professions s’en passent (magiciens ou cuisiniers par exemple). La culture du secret dans certaines sociétés doit beaucoup à ça.

        3. lin

          Ben pour les brevets, ça coûte bonbon de faire des recherches scientifiques, marketing et des prototypes, du temps, beaucoup, d’argent aussi. Mettons 5 ans dans certains domaines et des millions d’euros.

          Vous sortez le produit et illico le concurrent le sort 6 mois, si c’est possible, après en ayant bien décortiqué ce que vous avez fait à partir vos produits qu’il s’est procurés et a désossés. Coût de recherche et de développement quasi gratos pour lui, l’investissement a été fait par celui qui est contre fait.

          Alors on peut comme ça faire de l’innovation, mais financée
          par la recherche publique qui ensuite délivre des licences d’exploitation gratuites.

        4. lin

          Théo

          Il y a le contrat mais aussi ce qui le surplombe, les conventions, et les lois…

          Renseignez vous à ce sujet, vous serez moins niais et simpliste en matière juridique.

        5. ph11

          « Vous sortez le produit et illico le concurrent le sort 6 mois, si c’est possible, après en ayant bien décortiqué ce que vous avez fait à partir vos produits qu’il s’est procurés et a désossés. Coût de recherche et de développement quasi gratos pour lui, l’investissement a été fait par celui qui est contre fait. »

          Déjà, 6 mois me semblent très peu pour reproduire une invention.

          Ensuite, que dire d’Einstein qui a tiré du bénéfice des découvertes de Galilée, de Newton et d’autres grands scientifiques pour développer ses diverses théories ?

          C’est ce que Newton décrivait en disant « Si j’ai vu plus loin que les autres, c’est parce que j’ai été porté par des épaules de géants. »

        6. lin

          Théo31

          Re beaucoup n’importe quoi, renseignez vous au lieu de dire des âneries, par exemple :

          http://fr.wikipedia.org/wiki/James_Watt

          http://fr.wikipedia.org/wiki/Thomas_Edison

          http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89ole_%28avion%29

          “Le premier brevet industriel (connu en Europe) fut délivré en 1421 à Florence et c’est l’architecte et ingénieur Filippo Brunelleschi qui l’obtint pour une invention dans le domaine de la manutention de marchandises destinées au transport par bateau.”

          http://fr.wikipedia.org/wiki/Brevet

          Mais vous avez raison, retournons à l’age du silex.

        1. lin

          Sinon pour le secret, c’est un peu bidon, avec les méthodes d’analyses diverses et variées, spectroscopies atomiques, IR ou autres, analyses RX, chromatographies, microscopie électronique à balayage Cambridge, coupes RMN 3D, analyses physico chimiques, micro mesures de coupes d’échantillons inclus en résines, études de bio-compatibilité ou essais cliniques, très très cher dans le secteur médical… il est possible de tout identifier d’un nouveau produit qui aura nécessité des années pour sa mise au point.

          Je ne suis pas certain que les magiciens ou cuisiniers
          investissent autant d’argent que ce qui est nécessaire dans d’autres domaines. Ne pas mélanger torchons et serviettes SVP.

          D’autre part, les cuisiniers n’inventent pas grand chose, ni les magiciens, y a ka voir les tours de magie, c’est à peu près toujours pareil, des miroirs, des fils…que des trucs connus depuis des lustres, sauf qu’ils rajoutent des costumes tendance, et des musiques de DJ.

          La liberté d’exploitation c’est peace and love bisounours, sauf que si personne n’investit faute de droit de propriété pour assurer un ROI, ça fait flop.

          1. “les cuisiniers n’inventent pas grand chose, ni les magiciens”

            Ils apprécieront.

            si personne n’investit faute de droit de propriété pour assurer un ROI, ça fait flop.

            Je ne peux pas faire votre travail à votre place : renseignez-vous. Des initiatives totalement ouvertes, dans la R&D pharma, dans l’ingénierie, ça existe. Et bizarrement, ça marche.

            Ce n’est pas parce qu’un mode de fonctionnement marche qu’un autre n’est pas possible.

        2. lin

          Sinon, je dis ça parce que je suis un inventeur salarié, et que je me triture les neurones les soirs ou le week end pour trouver des soluces, et quand je trouve c’est mon patron qui fout son nom sur le brevet en tant qu’inventeur et récolte les honneurs et les pépettes.

          C’est cool le salariat des inventeurs soumis à l’escroc patron, salopard, si je le choppe dans une ruelle, je lui démolis la tête à coups de boule dans le nez, enflure…

        3. lin

          C’est fait, plus assignation au TGI de l’escroc, 6500 euros de frais d’avocat, un déménagement et expatriation.

          L’autre, l’abruti, il gagne toujours autant de pognon, pas eu besoin de déménager, et fait toujours autant ièch ses salariés. Tout le monde ne peut pas claquer la porte et déménager à 1000 km de là o il était.

          1. Là encore, tout ça n’est que question d’habitude. Si les gens compétents avaient réellement l’habitude de claquer les portes des entreprises pas assez accueillantes et/ou de déposer plainte, les patrons réfléchiraient à deux fois avant de faire n’importe quoi.

            C’est un peu comme la démocratie, finalement : tout le monde sait que le système est vérolé, mais peu veulent en tirer les conséquences (ne pas voter, partir) ce qui permet à la vérole de continuer.

        4. MXI

          Combien de brevets a déposé Michelin ? Pourtant, ils sont plutôt pas mal en R&D… Et ils continuent d’investir

        5. Théo31

          “quand je trouve c’est mon patron qui fout son nom sur le brevet”

          Qui paie commande. Fallait demander une clause à votre contrat de travail pour que votre nom soit associé au brevet.

      2. Théo31

        “Il y a le contrat mais aussi ce qui le surplombe, les conventions, et les lois…”

        Il y a surtout les droits de propriété. Vous travaillez peut-être dur pour innover mais les moyens mis à votre disposition sont ceux de votre employeur. De même, votre emploi ne vous appartient pas comme beaucoup de salariés l’oublient malheureusement. Et les fruits de votre travail ne vous appartiennent qu’à hauteur de ce qui a été défini dans le contrat de travail que vous avez signé.

        “Coût de recherche et de développement quasi gratos pour lui, l’investissement a été fait par celui qui est contre fait.”

        Bah oui, c’est comme ça Vous êtes bien content d’avoir une voiture avec des roues qui n’ont jamais fait l’objet d’un brevet. Pourtant, le gars qui a inventé la roue en a probablement chié et on attend toujours qu’il porte plainte contre ceux qui ont utilisé son invention.

    2. lin

      Si vous demandez une clause, vous n’êtes pas embauché, c’est simple. Mais il y a un droit que l’on ne peut faire jouer que quand parti, ou alors on vous fait partir, et à grands frais d’avocats.

      En Allemagne, le droit est national, clair et simple, pas besoin de se bagarrer, c’est inscrit dans la tête des patrons, quand ils touchent le jackpot, le salarié a sa part. C’est peut être aussi pour ça que l’industrie allemande se porte mieux, plutôt que des chamailleries et des claquements de portes, ils collaborent et répartissent les gains selon les mérites.

      De la RD dans le secteur médical sans brevets ? Jamais vu ça, et pourtant je suis dans le domaine depuis un bail.
      Ou alors des génériques faits en Inde.
      Citez moi quelques exemples.

      Désolé mais Michelin a un paquet de brevets.

      Sinon, bien d’accord, il faut se rebiffer quand on se fait avoir, mais très peu le font, par lâcheté, paresse, charges de famille aussi… Ah ça pour dégoiser sur le patron dans les couloirs, y a du monde, mais dès qu’il s’agit de lui parler en face, y a presque plus personne. C’est triste à dire mais la plupart des gens sont des veaux.

      1. lin

        Ceci dit je ne suis pas un fanatique du brevet, il m’est d’ailleurs souvent arrivé de faire gagner à mon employeur un paquet de dizaines de millions d’euros annuels en démontrant comment contourner non pas un brevet, mais une jungle de brevets. J’y gagne quoi ?

        Un peu de considération, peut être une augmentation de salaire, 2%, et une sécurité de mon emploi, mais pas grand chose de plus, alors que j’ai creusé très profond pour résoudre le problème. Ce que ne font pas la plupart qui restent à la surface des problèmes, sans les résoudre, juste blablater et remuer du fion en ricanant.

        Mais bon, c’est ma tare, je m’accroche aux problèmes aussi longtemps que nécessaire pour les résoudre, un vrai chien de chasse à courre.

        1. Théo31

          En échange d’un certain nombre de taches à réaliser, vous avez perçu un salaire. Le contrat que vous avez signé avec votre employeur a été rempli. Où est donc le problème ?

        2. Stéphane

          J’ai l’impression que le problème est que la reconnaissance qu’il reçoit n’est pas à la hauteur de son génie.

          Mais je trouve piquant de chougnasser sur l’impérative nécessité de se reposer sur les brevets et la propriété intellectuelle et tutti quanti, pour annoncer deux commentaires plus loin qu’il lui arrive régulièrement de travailler à les contourner!

          Dans le genre “je tire une balle dans le pied de mon argumentation”, difficile de faire mieux 😀

    3. phiga

      On voit le specialiste galuel! J’ attends un témoignage d’un internaute français des années 80!

      1. lin

        Stéphane

        A mon avis, vous n’y connaissez rien aux brevets ni à la RD, ce qui vous permet de confondre pas mal de choses.

        Le droit des brevets est actuellement trop restrictif, tout et n’importe quoi est breveté, c’est un constat fait par mal de spécialistes du domaines, sans que ça remette en cause le principe.

        Mais si je vous suis, alors supprimons les marques et pas mal d’autres choses.

        Quant à Newton, il s’agit de découvertes, pas brevetable.

        Un brevet dure 20 ans voire 25 dans le cas de médicaments, donc l’exemple de la roue est à côté de la plaque.

        L’Italien qui a été mentionné sur ce blog et qui semble avoir mis au point un procédé de fusion froide opérationnel courant 2011, il a breveté, non ?

        Pas besoin d’être un génie pour inventer, il faut juste se poser les bonnes questions.

        1. lin

          Sinon, ça rentre pas dans vos petits cranes vidés qu’un salarié qui se creuse les neurones puisse être motivé par un gain de rémunération supplémentaire. Non, il a son salaire de fonctionnaire et il va se défoncer la tête pour trouver des soluces. Vous croyez au père Noël, dites moi ?

          On est en plein dans l’URSS ici dans ce blog.

        2. lin

          J’ai juste l’impression que bon nombre de commentateurs ici n’ont jamais produit un clou, mais ils bavassent comme des pittbull émasculés.

        3. alex6

          Il est bien celui-la, on peut le garder?
          Donc mossier “R&D-qui-croit-que-tout-est-brevete-dans-ce-domaine” et bien evidemment que non. La meilleur arme contre la copie c’est l’innovation permanente, toujours etre en avance face a la concurrence. La gestion R&D integralement sous forme de brevets est l’apanage des loosers qui essayent de capitaliser sur l’existant parcequ’ils ne sont pas capables de proposer du nouveau tout le temps.
          C’est aussi sans compter l’argent gaspille a ecrire/gerer ces memes brevets, bien souvent ca n’en vaut meme pas le coup. Je laisse de cote l’industrie pharmaceutique que je connais mal mais dans ce domaine je pense plutot que les brevets sont un moyen de capitaliser sur les connaissances, en gros pour gonfler les lignes des actifs immediatement et ne pas avoir a attendre les rentrees d’argent qui ne viennent qu’apres lancement sur le marche.

        4. Théo31

          “donc l’exemple de la roue est à côté de la plaque.”

          Bah non. Il n’y avait pas de brevet quand la roue a été inventée. I n’y en avait pas non plus pour la machine à vapeur, l’ampoule électrique, la voiture, l’avion.

        5. lin

          C’est sûr que la France est peut être foutue, mais avec ce qu’on lit parfois ici dans certains coms, elle est encore plus foutue. Supprimez les brevets en France, et expliquez moi comment vous allez faire en Chine, USA… quand vous voudrez leur fourguer votre came et qu’ils vous assigneront pour contre façon parce que la fleur au fusil, vous n’aurez même pas vu que eux ils ont un brevet qui leur permet de le faire.

          C’est bien de rêvasser, mais gaffe à l’atterrissage.

        6. Théo31

          De toutes façons, il y a un brevet que personne ne veut copier (du moins, pas en France) et appliquer : celui du fameux modèle social national franchouille que le monde entier ne nous envie pas. Pourtant, c’est pas peine d’avoir essayé de convaincre un sacré paquet de monde.

  2. Joe

    Tu as oublié la mesure phare, celle qui fait gagner des voix “Le soutien public à l’équipement en matériel des Français, en
    particulier des élèves et des familles les plus vulnérables, avec un
    dispositif d’accompagnement financier personnalisé et à usage fléché.”

    Elisez moi ! Va y avoir de l’iPad gratos les mecs !

  3. GrosBen

    Dans les Hautes-pyrénées le conseil général a dilapidé 200 millions d’euros pour développer SON réseau fibre.
    – Ca fait quand même 1000 euros par habitant
    – Ca fait doublon avec les fibres déjà posées par FT et les autres
    – Ce n’est disponible que pour les entreprises de certaines zones industrielle. La belle affaire, une simple connexion Adsl suffit pour 99% des entreprises. Et celles ayant des besoins particuliers n’ont pas attendu le CG pour se faire équiper en XDSL (adsl sur plusieurs lignes)
    – Les routes ont maintenant ont maintenant une sale tranchée rebouchée avec du béton.
    – Mais 200 millions quoi.. Putain ils ont creusé les Pyrénées à la petite cuillère ou quoi ?!!

  4. Joe

    Par ailleurs, ce qui est fort, c’est que si un secteur d’activité n’a pas besoin d’investissement public, c’est bien les NTIC : entre les fonds d’amorçage, les business angels, le venture, les FCPI et les FCPR, le marché déborde de cash qu’il n’arrive pas à placer car ses boites sont relativement peu capital intensive.

    A part les mecs qui ont un business model à la con (je claque 1M€ d’euro de pub pour gagner 100k€ de chiffre d’affaires), les boites internet arrivent à s’autofinancer pour leur développement organique. Les seuls moments où du capital peut être requis sont l’acquisition d’une société (pour s’approprier sa techno ou gagner du temps en prise de part de marché) et le cash out des fondateurs. Dans les deux cas, il s’agit d’argent qui sort du marché (soit pour le dirigeant de la société acquise, soit pour le fondateur de la société dans laquelle le fonds investit). Bref, encore une proposition complètement conne, en dehors du fait que ce n’est pas le boulot de l’état et que ce dernier n’a plus de pognon.

    1. Lib

      Euh, non. Que ce soit un équipementier telecom, un éditeur de soft, une biotech, il y a de lourds investissements R&D et produit avant de commencer à générer des revenus. Même l’e-commerce requiert du capital : les opérations, mêmes sous-traitées, doivent être structurées en amont et le trafic gratuit n’existe pas, sans compter le BFR à financer.

      Il y a quelques rares business models magiques qui permettent de créer beaucoup de valeur avec très peu d’investissement mais c’est exceptionnel. Même Groupon nécessite une armée de commerciaux locaux qu’il faut bien payer.

      Par ailleurs, les flux de cash se tarissent fortement. Entre le niveau de risque élevé, les performances moyennes, l’illiquidité, les nouvelles règles prudentielles (Bâle 3, Solvency 2) qui incitent lourdement les institutionnels à investir en govies plutôt qu’en venture, le fund raising n’a jamais été aussi difficile.

      Ce n’est pas pour autant qu’il faut que l’Etat s’y mette. S’il veut favoriser les start-ups, qu’il interdise à France Télécom de mettre dans ses appels d’offre que les fournisseurs doivent réaliser au moins 50 millions de CA.

      1. Joe

        Je ne dis pas que ces boites n’ont pas besoin de cash. Je dis qu’elles ont globalement peu voire pas besoin de capital et que si elles en ont besoin (et qu’elles sont viables hein, je ne parle pas des quelques blaireaux qui pensent avoir une idée révolutionnaire avec un BP excel qui atteint les 10Md€ de bénéf dans 5 ans), elles ont accès à des financements privés soit en capital, soit pour le BFR, à des systèmes de mobilisations de créances assez efficaces.

  5. Ipik

    La fibre optique ca doit être le seul truc pour lequel je suis d’accord pour me faire voler mais on est un peu en retard , Chicago a la fibre depuis 1970 …

    1. Oui et puis bon, elle est déjà pas mal implantée dans la plupart des grandes villes de France, hein.

  6. kelevra

    j habite a 30 kms de paris, ici pas de fibre pas de cable pas de rien juste l adsl tout bete (meme pas adsl 2)alors avant de vouloir mettre la fibre optique dans la creuse il faudrait deja que les habitant de la rp soient connectes correctement.

    dans les mesures geniales, vous avez oublie de relever qu il fallait aussi taxer google facebook etc, tous ces mechants ogres capitalistes qui comme google facture en irlande via Guernesey et les pays bas

  7. Pere Collateur

    Bravo, texte très rigolo.
    Il semble que nos socialistes de gauche affûtent le plus votre sens de l’humour 😉

      1. Pere Collateur

        Ah oui quand même 🙂
        J’ai découvert votre blog il y a vraiment peu de temps. J’ai depuis, entreprit de rattraper mon retard, mais j’en suis qu’à 2007.

        En tout cas, si les socialistes officiels affûtent votre humour, l’homme à la coiffe de marmotte vous met littéralement en trans!

  8. grosben

    Du lourd sur le monde: http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/06/24/mefions-nous-de-l-ideologie-du-nomadisme_1540133_3232.html

    “C’est à ce titre que Jared Diamond voit dans la survenue de la révolution néolithique (passage à l’agriculture et à la sédentarisation), un véritable “effondrement” qui se traduit par l’augmentation de la population et le début de la domination et de l’exploitation des femmes par les hommes.”

    Faut être taré pour voir la revolution néolithique comme un effondrement…

    “Dans les sociétés de chasseurs-collecteurs, comme les Jivaros, on s’approprie le corps de son ennemi en réduisant sa tête pour l’exhiber comme trophée, dans notre société, c’est le capitalisme qui en individualisant le travailleur parvient le mieux à dévorer ses proies.”

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    1. Tomate masquée

      Je ne sais pas qui a écrit ça, mais c’est un gros troll. Jared Diamond a une pensée infiniment plus complexe (“Guns, Germs, and Steel” est un must read). Ce mec a juste lu “Collapse” et rien compris.

  9. Théo31

    “un loukoum de bons sentiments”

    Jolie celle là. Et bien sûr, bien roulé (mieux que Tartine, mais là, c’est vraiment pas dur) sous l’Hessel.

    “En revanche de quoi pourrait vivre un compositeur sans droit d’auteur ?”

    Chai pas moi. Un métier, un vrai quoi, et utile.

    1. gem

      Je sais pas, moi, il pourrait par exemple se faire payer par un réalisateur de film pour l’ambiance (Jarre, M). Ou remplir le stade de France (Jarre, JM) pour un concert live. Nan, c’est trop con, y peut pas faire ça, hein ?

  10. JulesXR52

    Je reviens sur l’un de vos (talentueux) précédents billets, de janvier, “La tarte aux pommes fiscales”, qui n’est pas complètement sans rapport avec celui-ci. C’est absolument ahurissant: lorsqu’on va sur le site de Piketty et consorts “Pour une révolution fiscale”, on se rend vite compte que le barème pour l’impôt sur le revenu ne tient pas debout:
    Avec ce barême, si on passe de 2199 à 2200 euros de revenus,l’impôt passe de 44 euros à 220 euros. Donc un euro supplémentaire de revenu coûte 176 euros d’impôt.
    Eh bien, ça ne les empêche pas de prétendre, les bougres, dans la rubrique “Questions les plus fréquentes” de leur site, de prétendre qu’avec leur système “il n’y a pas d’effet de seuil”. Allez-y voir, je vous jure que c’est vrai.
    Les bras m’en tombent. Et dire que tout ça a fait des études universitaires ! Décidément, je vais voter socialiste en 2012, ça permettra de toucher le fond plus vite.

    1. Epicier vénéneux

      Une bonne flat tax à 15% pour tout le monde et hop! fini les effets de seuil et de manche.

      1. gem

        Une flat tax à 0% c’est encore plus simple. L’état a un domaine propre qui doit lui permettre de financer l’essentiel (justice), pour l’armée le système “Empire” fonctionne très bien (tu sers, ou tu raques pour l’exemption), et tout le reste se sont des services que l’utilisateur peut payer (d’ailleurs c’est bien ce qu’il fait, même si c’est en tant que contribuable), ce qui n’exclut d’ailleurs pas quelques obligations (modèle : assurance automobile vis-à-vis des tiers). Les impôts ça ne sert à rien.

    2. gem

      Au fond c’est de la vase, n’espère pas donner un coup de talon pour remonter, tu vas juste te faire engluer…

      1. JulesXR52

        Ce qui m’inquiète dans cette affaire, c’est de voir qu’un “économiste” qu’on dit “proche du PS” (donc dont les thèses sont susceptibles de trouver bientôt une application pratique), qui a été invité semble-t-il sur de nombreux plateaux et devant de nombreux micros (donc pouvant être considéré comme “médiatique”) énonce une énorme contre-vérité… sans que personne s’en émeuve. Ignorance crasse de l’arithmétique niveau CM2, de la part des journalistes ?

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