Drame : un journaliste découvre le monde du travail

Nous sommes en 2012, à l’approche des fêtes de fin d’année. Jean-Baptiste Malet, jeune journaliste de 25 ans, à la suite d’un pari un peu fou et la tête encore pleine des idéaux que l’Ecole de Journalisme lui aura insufflé, va tenter l’impensable : s’immerger pendant plusieurs semaines dans un entrepôt logistique du géant du e-commerce, Amazon. Et là, c’est le drame.

Dans un livre entier avec plein de mots et de pages, notre journaliste va nous relater l’intégralité des horreurs de la guerre économique et du stakhanovisme effréné qui se déroulent à l’insu de tous une fois que vous avez cliqué sur « valider votre commande » sur le site Web du célèbre marchand de livres. Dans une interview, il revient sur sa terrible expérience.

Pourquoi avoir voulu vous enquêter en immersion chez Amazon?

Moi, je suis un type super-observateur, et j’ai tout de suite vu que les librairies ferment les unes après les autres en France. Et ça, on ne le dit pas assez, et on n’essaye pas de comprendre pourquoi. Pourquoi ces librairies ferment ? Je ne savais pas. Je m’interrogeais, je relisais tout Alternatives Economiques et Bourdieu, et pourtant … pas de réponse. Alors, j’ai décidé d’aller à Montélimar : c’est là que se trouve la plate-forme logistique d’Amazon. Parce que si je n’avais de réponse à ma question, je savais qu’en allant voir le n°1 mondial des librairies, j’en trouverai certainement (et puis, interroger des douzaines de petit commerçant, c’est barbant). Et puis surtout, quand j’ai tenté de parler à des employés à la sortie, tous me disaient qu’ils n’avaient pas le droit de parler. Au début, j’ai pensé « CIA ». Logique. Et puis ensuite, je me suis dit : c’est évident, il faut que je m’infiltre. Je vais postuler !

Vous êtes parvenu à vous faire recruter en tant que «pickeur» dans l’équipe de nuit. Qu’avez-vous fait précisément?

Eh oui : on a du mal à y croire, mais Amazon n’a même pas fait d’enquête complète et approfondie sur moi avant de m’embaucher ! C’est comme si j’avais voulu m’infiltrer chez … je ne sais pas… mettons McDonald’s ou Coca-Cola, comme ça, pouf, en répondant à une annonce ! C’est fou. Bref. Il faut savoir que l’entrepôt qui stocke les marchandises fait des milliers de mètres carrés. C’est beaucoup plus grand qu’une librairie de quartier, je vous assure ! Mon job consistait à aller chercher les produits dont la position était indiquée par un scanner. C’est cette machine qui va vous dire où aller et quoi faire, sans arrêt. On est son esclave, en fait. Bon. On est payé pour et on a signé un contrat, mais on est l’esclave de la machine parce qu’elle nous dit quoi faire. C’est horrible : on a même une cadence à respecter, on ne peut pas choisir de s’arrêter pour glander quand on veut. Impossible. Et quand on a assez de produits, on va les emmener à un «packeur», qui est debout tout le temps, tout le temps, comme … comme un vendeur, un coiffeur, un cuistot chez McDo, c’est horrible aussi. Surtout qu’il passe son temps a tout empaqueter de manière répétitive. C’est horrible.

cadence : c'est trop horrible

Vous décrivez des conditions de travail très difficiles…

Oui. Il faut savoir que travailler dans l’équipe de nuit, ça oblige à dormir le jour. C’est horrible. Au début, je travaillais cinq nuits par semaine puis six, soit 42 heures de travail éreintant. Comme je dormais le jour et que je travaillais la nuit, je ne pouvais plus voir mes amis qui travaillaient le jour et dormaient la nuit. Et puis, tout ce travail, toute cette dépense d’énergie faisait que j’étais fatigué. C’est une sensation horrible. Je ne l’avais jamais endurée avant. Et puis surtout, il y a cette manie d’Amazon pour essayer de resquiller quelques minutes aux employés. Un exemple parmi tant d’autres, tous plus horribles les uns que les autres : la pointeuse est placée au bout de l’entrepôt. Au bout ! Pas au milieu, pas à côté de moi quand je me déplace, mais au bout, toujours le même. C’est vicieux, quand on y pense ! Il faut deux minutes pour l’atteindre. C’est du travail non payé, toutes ces minutes que vous marchez. Bon, bien sûr, c’est aussi du non travail parce que pendant ce temps, vous ne prenez aucun paquet ou vous n’empaquetez rien du tout. Mais bon. C’est horrible.

pointeuse à l'autre bout : c'est horrible

Vous racontez que les salariés sont tracés en permanence grâce à leur « scan ». Ça paraît dingue. Sans oublier la suspicion et les contrôles trois fois par jours…

Oui, j’ai vu des gens qui en dénonçaient d’autres, qui se surveillaient, qui se classaient les uns les autres ! On se serait cru de retour dans les Heures Les Plus Sombres De Notre Histoire ! Et puis lorsqu’on quitte les lieux, on se fait fouiller, avec des portiques et tout et tout ! Comme dans tous les gros entrepôts logistiques, en somme, mais c’est chez Amazon et c’est donc horrible. Quand je compare ma vie dans une rédaction de journal, c’est vraiment fasciste tout ça moi je dis !

Vous vous attendiez à toute cette horreur agressive, sans filtre, nue, impitoyable ?

Évidemment : on parle d’une entreprise capitaliste sans foi ni loi, dont le but est, je dois le dire, de faire de l’argent ! Pire que tout, le slogan d’Amazon c’est « work hard, have fun, make history ». « Have fun », l’idée que « le travail c’est génial », c’est… vraiment, c’est horrible ! L’entreprise se comporte comme si elle devait être agréable à ses salariés avec des lipdubs, des soirées… du bowling, putain, du bowling ! Mais où va le monde ?!

have fun : c'est horrible

Y a-t-il un espoir de s’en sortir ? Les syndicalistes, par exemple, ont-ils un pouvoir pour que ces conditions de travail horribles soient améliorées  ?

Je ne pense pas. Zola, la Bête Humaine, je croyais que c’était dépassé, mais non ! De nos jours, en France, on met encore des bâtons dans les roues à ceux qui voudraient se syndiquer ! Quand on voit tout le bien que les syndicats font pour l’emploi en France, on ne peut qu’être outré ! Et puis surtout, le pire est qu’au bout de quelques années, on a des actions de l’entreprise, on fait partie de la famille ! C’est horrible : pourquoi quelqu’un voudrait revendiquer des choses ? Ce que fait Jeff Bezos, le patron d’Amazon, là, c’est acheter le silence des salariés en les faisant devenir actionnaires, comme dans une immense coopérative, et ça, ça, c’est horrible aussi. Ho. RRi. Ble.

Vous craignez des poursuites avec la publication de votre livre qui décrit tout de même le monde du travail sans fard, sans le moindre biais gauchiste ?

Je suis très serein : comme j’ai décrit le monde impitoyable tel qu’il est, des avocats l’ont lu et ont bien ri en me le rendant. Ils m’ont dit : « Ah non, mon petit, tu risques rien avec ça. » Et puis actuellement, Amazon vend le livre sur son site. C’est vraiment des grosses pourritures capitalistes même pas rancuniers et en plus l’argent n’a pas d’odeur. Vendre des livres pour de l’argent ! Franchement, devant ça, je me tiens prêt à toute éventualité.

Vous appelez à boycotter l’achat de produits culturels en ligne avec ce livre ?

Oh bah non ! Sinon, je peux pas vendre mon livre, pardi !

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Commentaires178

  1. channy

    Punaise j’ai bossé 6 ans en logistique avant de retourner dans la distribution en 2010..et pour info c’est la logistique qui m’offrait mes contrats d’été quand j’étais étudiant
    -Commençont par le pipotron
    1)Aucune enquete pour bosser chez Amazon? Mon dieu..je ne savait pas que la logistique était un secteur si sensible..dans toutes les boites ou je suis passé , UNE seule exigeait un extrait de casier judiciaire( oh oh passion glacier)..et vu que je bossais avec des collègues qui avaient un bracelet électronique à la cheville..
    2)Montélimar , j’ai bossé la bas dans les années 90, pour la plateforme Sud Est de Casino et c’était déjà dur de trouver du personnel..donc les employeurs ne faisaient pas les difficiles
    3) Esclave du scanner, cadence à respecter ahahahahaha!
    Bon on va résumer les choses: en logistique vous avez une cadence horaire minimum à faire sinon en tant qu’intérimaire c’est pointage à pôle emploi en 2ème semaine..
    si Vous êtes en CDI, on ne peut pas trop vous embêter..sauf que vous allez vous contenter du smic à la fin du mois..les primes de productivités que dalle..je sais c’est pas Bisous..souvent aussi il y a des primes de « saison » pour éviter trop de malades lors des périodes de pics de travail.( parfois cela montait à 150 euros mensuels dans mon cas)
    Le packeur, ou contrôleur ou valideur, c’est le type toujours debout oui, mais lui il ne marche pas des kilomètres dans la journée, il ne va pas dans le frigo à -18 degrés etc..généralement ils ne se plaignent pas de leur poste par rapport aux sorteurs
    4) les gens se surveillaient, se classaient les uns les autres etc..
    ahahahaha!, Bon dans chaque boite on est affublé d’un gentil surnom par ses collègues, je sais c’est du harcèlement moral , de plus oui je n’hésitais pas à dire « dégage de la » au gros bourrin ou à la limace qui espérait que j’allais faire mon taf et le sien par la même occasion pour le même tarif. Bizarrement on faisait tous pareil, des équipes performantes se créaient, et les grosses limaces elles donnaient leurs démissions dans les 2 semaines..Trop Horrible
    5)L’entreprise se comporte comme si elle devait être agréable à ses salariés
    il faut interdire ce genre de truc d’urgence..cela s’apparente à une secte ou Tout le monde aurait le droit de refuser d’y entrer( ou d’aller au Bowling).
    6) »Et puis lorsqu’on quitte les lieux, on se fait fouiller, avec des portiques et tout et tout »
    Pff si on ne peut me plus faucher un petit bouquin à lire le soir ou va-‘t’on!, trop radin ces patrons..
    Bon perso je n’ai jamais connu cela en logistique
    7) Ah la pointeuse! je veux être payé pour aller pointer! car pointer c’est la partie la plus dur du Job, et puis je veux aussi que le temps d’habillage et déshabillage soit payé aussi, comme la pause clope, et machine à café( déjà que le patron il prend sa commission quand j’achète un café) Punaise mais que font les Syndicats ?
    Conclusion:
    Non mais quel connard ce journaleux..Perso je n’ai que de bon souvenirs de mes années en Logistique..
    Les samedi et dimanche de libre,( si on bossait le samedi matin c’était mini 50 roros net sur la paye( plus quand j’étais intérimaire)
    -primes à gogo quand il y a du boulot
    -Bonne ambiance de travail
    -Salaire plus que correcte vu le niveau de connaissance requis
    PS
    Une suggestion pour l’avenir de ce livre:
    en faire un audio book et l’envoyer à Rires et chansons pour une diffusion à l’antenne!

  2. NOURATIN

    Bravo, j’ai passé un très bon moment!
    Mais en définitive, vous ne changez absolument rien à la réalité, c’est tout à fait ça, une merveille! Et puis, ça fait si bien comprendre la mentalité de ces honnêtes gens qui font nos media…

  3. Grosben

    Je suggère à ce brillant journaliste de s’intéresser au monde agricole, genre 2 petites semaines à récolter des semences, d’oignon par exemple.
    Début de la journée à 6h30 pour 9h de travail physique en plein soleil, ensuite s’il est motivé il pourra faire 3h supplémentaires au black pour mettre à niveau la récolte dans le séchoir. Le vrai malaise sera pour la fin de journée à 21h quand il dira bonne nuit à son salaud de patron exploiteur capitaliste (qui a fait la même journée que lui tout en devant gérer 50 saisonniers), et où il se verra répondre « mais non couillon moi je dois encore labourer jusqu’à minuit ».

  4. Sandra

    Moi aussi, j’ai bien ri. Il faudrait envoyer cette interview géniale aux grands journaux gauchistes, haha.

    Et pour le pauvre journaliste profondément traumatisé et bon pour quinze ans (au moins) de psychanalyse qui trouve horrible de travailler de nuit, mon père travaille de nuit depuis plus de vingt ans, il a dû prendre un second job pendant les week-ends durant des années et il ne s’est jamais plaint, ni du système, ni de ses horaires, ni de ses employeurs. Bon, d’accord, il a soixante-cinq ans, il ne sort pas d’une école de journalisme formatée aux thèses gauchistes-syndicalistes-bisou-bisou et il n’aime pas trop les socialistes.

  5. JS

    Quelle bonne tranche de rigolade ce billet !

    Perso j’ais particulierement apprecie le journaleux qui a ete choque (le povr petit) par « le conditionnement psychologique »… apres 15 ans mini d’EdNat + Ecole de Journaleux il faut oser…

  6. Calvin

    Excellent et énorme !
    Encore merci pour cette franche rigolade, sur un sujet véritablement pathétique.
    Le pire, c’est combien encore « d’intellectuels » vont se prendre le mur de la réalité en croyant que ce n’est que la « main invisible » d’un complot ultra-néo-turbo-libéral, et non ce que vivent des milliards de gens à travers le monde…
    Navrant.

  7. Black Mamba

    L AVOCAT DU DIABLE.
    Mesdames, Monsieur, les Jurés
    Je m’adresse à vous en ce jour, pour défendre Jean-Baptiste MALET
    En effet, ce jeune journaliste, n’est pas coupable des crimes que l’on accuse aujourd’hui . 
    Pour sa défense, je dirai :
    C’était la première fois qu’il découvrait le « monde du travail »
    Jusqu’ici pour lui, c’était un monde utopique, illusoire, non palpable.
    Mettez vous à sa place, son père et sa mère ne l’ont jamais mis face à la réalité de ce monde cruel. Ils ont voulu pour son bien, lui préserver sa candeur, son innocence de la rudesse de notre monde. 
    Pendant ses années d’étude journalistique, il a été encore préservé, on lui disait que ce sera magnifique de travailler, il lui suffira de regarder autour lui, les grands sujets, les scoops lui tomberont dans ses petites mains toutes potelés qui n’ont jamais connus d’inflammation en dehors de ses petits moments de plaisir solitaire .
    Pour lui, les seules références au monde du travail étaient celui des fonctionnaires où le droit du travail est hautement protecteur, où rien de fâcheux ne peut  arriver à l’employé , son travail hebdomadaire ne dépassant pas les 35 heures et de nombreuses petites poses conviviales autour de la machine à café.
    Alors , oui, je vous le dis et confirme que ce fut une expérience toute nouvelle que celui du véritable travail. Tout son monde utopique s’est écroulé face à la réalité. Il ne pouvait qu’écrire que cette expérience fut pour lui la plus horrible car admettre le contraire c’était renier toutes ses croyances, devoir accusé cet État providence qui lui avait caché que l’on  pouvait gagner sa croûte  autrement .Admettre pour lui que l’argent qu’il percevait régulièrement était du grâce au sacrifice une autre population qui ne connait pas la joie d’être préserver, d’être fonctionnaire .
    Il se sentait coupable  d’être un profiteur , un privilégié , un parasite.
    Donc avoir bonne conscience, il a voulu dénoncer les conditions de travail qu’il estimait injuste. Il pensait qu’écrire un livre lui donnerait le repos pour son âme torturé par ses visions que plus jamais il ne pourra ignorer.
    Oui, en entrant dans le monde du travail, il a perdu son innocence, il ne sera plus jamais pareil .
    Mesdames et messieurs , je vous demande d’être clément et de cesser vos moqueries. 
    Pardonnez lui sa jeunesse, son inexpérience et sa maladresse car il a cru bien faire.

  8. Théo31

    Coincidence, je reçois ce jour mon premier colis de chez Amazon : un CD édité à seulement 1000 exemplaires dans le monde dont un est vendu par une ordure capitaliste américaine à un prix ultra capitaliste sur ce site mégaturbocapitaliste qu’est Amazon. Et en plus cette ordure capitaliste respecte les délais d’expédition du contrat. C’est vraiment abominable : un mec que je ne verrai jamais de ma vie, qui vit à des milliers de kilomètres, qui passe un deal avec moi et qui le respecte, mais qu’attend Mélenculé pour ouvrir un camp d’extermination ?

    1. Zendog

      Un dimanche, j’étais en panne de Kindle. J’envoie un mail à l’affreuse maison esclavagiste-capitaliste pour signaler la chose. A peine le mail était-il parti que je reçois un coup de fil provenant d’ Irlande. C’était un dépanneur de chez Amazon qui avait reçu le mail. Il s’est montré très aimable et très compétent, la panne a été résolue tout de suite, je n’en revenais pas.
      Franchement ils doivent être dressés à coups de trique pour être aussi aimables et rapides. C’est trop horrible ;-(

  9. Seccotine L

    Il est écrit quelque part que tu gagneras ton pain à la sueur de ton front, eh couillon! Bienvenue dans la vraie vie!

  10. jean jacques

    excellent article
    je me suis beaucoup amusé à le lire
    merci
    il reste cependant une question crucial : pourquoi cette pointeuse est elle si loin . Cela sent le complot international , c’est une mission pour SuperDupont mon heros preferé .

  11. Alex6

    Pour sa defense, il faut avouer que globalement l’ambiance de travail en France est vraiment pourrie (peut-etre pas chez Amazon, ca je n’en sais rien)
    Les ragots, les jalousies et les discussions dans le dos sont des specialites bien francaises (dans leur ampleur, ca existe bien sur ailleurs mais c’est beaucoup plus discret) qui rendent l’atmosphere de travail pesante sur le long terme.
    J’avais parfois l’impression que chacun essayait tout le temps de prouver un truc aux autres ou d’enfoncer quelqu’un au lieu de se concentrer a faire le boulot tout simplement.
    Il y a aussi les discussions interminables a cause d’un collaborateur ne voulant rien lacher par fierte mais completement deconnectees de l’objectif pro.
    C’est encore un autre avantage collaterale de l’emigration que de ne plus avoir a supporter cette ambiance de travail.

  12. NeverMore

    Les coups de grisou dans les allées, les étagères qui s’effondrent sur les pickeurs, la poussière qui fait tousser (silicose ?). Sans parler de l’éclairage insuffisant (normal, c’est la nuit, aux heires les plus sombres.

  13. NeverMore

    Je voudrais voir le mec chercher ses paquets dans l’immensité sans aide électronique (ici un scanner).

    Et je suis sûr qu’il est heureux d’être l’esclave de son GPS quand il est paumé dans la campagne autour de Montélimar.

  14. Eole

    Ce pôv’ ptit sévissait ce matin sur France-Info, je n’ai pas eu le courage de l’écouter parce qu’il avait à dire devait être troporrible.

  15. Flake

    Je suis aussi un employé d’Amazon à Montélimar (depuis bientôt 3 ans) et j’ai aussi fait partie de cette « horrible équipe de nuit » telle qu »il l’a décrit…
    Malheureusement, la vie au sein de l’entreprise ne se passe pas exactement comme Mr Malet la décrit… Même si certaines sont vraies (et surtout très exagérées de sa part), il ne règne pas cette ambiance tendue comparable à la triste époque de la Collaboration… Bien évidemment comme pour toute entreprise et tout lieu de vie en communauté, des tensions ou des amitiés se créent sans que personne ne puisse y changer quelque chose…

    Pour l’avoir rencontré sur le lieu de travail, Mr Malet n’a travaillé que 2 semaines au sein de l’entreprise avant de nous quitter prématurément. Comment aurait-il pu comprendre toute la complexité des process de travail d’Amazon en si peu de temps alors que même moi, je n’en ai pas saisi la totalité en 3 années ? Peut-on vraiment être objectif en résumant le travail à Amazon à un voire deux process (pick et pack) alors qu’il en existe encore des centaines d’autres (et même des milliers) ? Car une fois la carton terminé, comment parvient-il jusqu’à chez vous ? Comment les cartons arrivent-ils dans l’entrepôt ?
    Bien évidemment Amazon recourt à de la main d’oeuvre intérimaire massive (comme toute grosse entreprise d’ailleurs) pour la période de Noël ce qui s’explique simplement par le fait que l’entreprise fait pour cette seule période plus de 50% de son chiffre d’affaire annuel… Ce n’est donc pas avec ses 350 employés en CDI (toutes équipes confondues RH inclues) qu’elle pourra réussir à tourner et satisfaire ses clients…

    On dira encore que Amazon « force » ses employés à travailler plus de 35 heures par semaine contrairement à la loi. Et bien puisqu’il existe une clause dans notre contrat de travail stipulant que pour une durée déterminée (généralement 4 semaines) l’employé doit travailler 42 heures par semaines (soit 6 jours sur 7) et que ce temps se trouve par conséquent rémunéré en tant qu’heures supplémentaires. Chaque intérimaire est aussi mis au courant avant son intégration aux équipes. Mais tout ceci Mr Malet ne le mentionne pas bizarrement…

    En bref, je conseillerais à Mr Malet de retourner sur les bancs de l’école de commerce cette fois-ci, pour apprendre ce qu’est le monde du travail.

    Et si vous voulez rire, je vous conseille d’acheter le livre (sur Amazon évidemment, histoire de lui faire une contre-pub) ou alors oubliez-le. Ne l’achetez même pas pour lire dans vos toilettes… On ne se torche pas avec de la merde, ça accentue l’irritation…

  16. parisien9999

    J’ai bien rigolé, merci h16. J’ai commencé par lire le texte sur ce site, croyant à un vrai copié-collé. J’ai halluciné. Je me suis rapidement dit : bon c’est h16 qui fait une parodie. Je suis allé sur le site de 20minutes et là je me suis aperçu…. que l’original n’est pas très différent !!!! Ce petit journaliste bourgeois bohème (pardon pour le pléonasme), s’il n’était pas révélateur de la mentalité de paresseux de beaucoup de jeunes Français d’aujourd’hui et des gens de gauche en général (sans parler de la mentalité esclavagiste sous-jacente des gens de gauche et de beaucoup de patrons : je veux qu’il y ait plein d’immigrés en France pour qu’ils fassent le sale boulot pendant que je me la coule douce), me ferait juste pitié.

    J’ai beaucoup travaillé en manutention et sur des chantiers. Dans une boîte de manut’ pour qui je bossais, ils commandaient systématiquement 2 fois plus d’intérimaires que nécessaire parce qu’ils avaient remarqué que la plupart du temps seul 1 sur 2 venait au rendez-vous…

    Une autre fois pour un déménagement dans le sud de Paris (petite ville française où il n’y a apparemment aucun chômeur), ma boîte d’intérim (un des leaders mondiaux) avait recruté 3 intérimaires dont moi. J’ai été le seul à me pointer au boulot… Ils ont appelé en urgence plein d’intérimaires pendant près de 2 heures pour en arriver à la solution de faire venir un vieux de 40 ans comme moi (avec qui ils avaient l’habitude de travailler) de…. Cergy !

    1. C’est une petite parodie. Il y a le lien sur l’interview originale, brute. Je vous laisse juge du différentiel.

      Je ne fournis pas les mouchoirs.

  17. DiasW

    Une preuve supplémentaire, s’il en est de la fourberie ultralibérale et de l’égoïsme néoindividualiste de l’auteur de ce blog !
    Bon, il fournirait les mouchoirs, ça serait de la charité, c’est tout autant répréhensible !

  18. ferzi

    salut h16, j’ai bien rigolé, vous avez oublié de préciser que les impôts payés par ces ‘petites mains’ servent, entre autres, à entretenir le train de vie de l’état … cet état qui vit largement au-dessus des moyens du contribuable…
    bien à vous

  19. Evelyne

    Merci pour ce post deuxième degré, pas « horrib' » du tout 🙂
    Dire qu’il sort d’une école de journalisme… Ca fait vraiment peur !!

  20. CinéPhil

    C’est hallucinant de lire ça puis de se rendre compte que c’est à peine parodié de l’interview originale !
    Après avoir écrit ça, ce petit journaleux peut postuler à l’Humanité. Il pourra disparaître en même temps que cette feuille de choux puisqu’il paraît, bonne nouvelle, qu’elle est quasiment en faillite.

  21. Marinep

    Cette ITW pue le fake à 10KM,

    OOooooooooooooh. Non. Tu crois ?

    c’est de la moquerie de bas étage, pathétique et diffamant.

    Moquerie, oui, de bas étage, manifestement, on s’en fout elle fait beaucoup rire, pathétique c’est ton opinion (et venant d’une personne intellectuellement contrariée, hein …) mais diffamant, je ne vois pas pourquoi.

    Un journaliste digne de ce nom ne s’exprime de manière aussi familière

    C’est ben vrai ça. Et jamais il ne dirait qu’il faut que les démocraties alignent leur contrôle d’internet sur celui de la Chine, hein, par exemplllloh wait…

    et ne répète pas 15 fois le mot « horrible » dans une phrase.

    Oh, tu as remarqué ça, aussi ? T’es vraiment balèze, y’a pas à tortiller.

    Voici ce qu’on appelle un véritable article avec de vrai question et de vrai réponse:
    http://lienalacon

    Ah bah oui toudsuite on voit du lourd, là. Sacré JB.

    1. gameover

      Il y a 20 ans on parlait d’une taxe sur les robots… ça pourrait revenir au goût du jour…

      Des robots à l’assemblée nationale ?

    2. Oui, j’ai vu ça. J’ai repensé à ce pov’journaliste. Dilemme : doit-on arrêter les cadences infernales avec des robots (et créer du chômage) ? Doit-on les laisser ? Rah. C’est dur la vie.

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