Drame : un journaliste découvre le monde du travail

Nous sommes en 2012, à l’approche des fêtes de fin d’année. Jean-Baptiste Malet, jeune journaliste de 25 ans, à la suite d’un pari un peu fou et la tête encore pleine des idéaux que l’Ecole de Journalisme lui aura insufflé, va tenter l’impensable : s’immerger pendant plusieurs semaines dans un entrepôt logistique du géant du e-commerce, Amazon. Et là, c’est le drame.

Dans un livre entier avec plein de mots et de pages, notre journaliste va nous relater l’intégralité des horreurs de la guerre économique et du stakhanovisme effréné qui se déroulent à l’insu de tous une fois que vous avez cliqué sur « valider votre commande » sur le site Web du célèbre marchand de livres. Dans une interview, il revient sur sa terrible expérience.

Pourquoi avoir voulu vous enquêter en immersion chez Amazon?

Moi, je suis un type super-observateur, et j’ai tout de suite vu que les librairies ferment les unes après les autres en France. Et ça, on ne le dit pas assez, et on n’essaye pas de comprendre pourquoi. Pourquoi ces librairies ferment ? Je ne savais pas. Je m’interrogeais, je relisais tout Alternatives Economiques et Bourdieu, et pourtant … pas de réponse. Alors, j’ai décidé d’aller à Montélimar : c’est là que se trouve la plate-forme logistique d’Amazon. Parce que si je n’avais de réponse à ma question, je savais qu’en allant voir le n°1 mondial des librairies, j’en trouverai certainement (et puis, interroger des douzaines de petit commerçant, c’est barbant). Et puis surtout, quand j’ai tenté de parler à des employés à la sortie, tous me disaient qu’ils n’avaient pas le droit de parler. Au début, j’ai pensé “CIA”. Logique. Et puis ensuite, je me suis dit : c’est évident, il faut que je m’infiltre. Je vais postuler !

Vous êtes parvenu à vous faire recruter en tant que «pickeur» dans l’équipe de nuit. Qu’avez-vous fait précisément?

Eh oui : on a du mal à y croire, mais Amazon n’a même pas fait d’enquête complète et approfondie sur moi avant de m’embaucher ! C’est comme si j’avais voulu m’infiltrer chez … je ne sais pas… mettons McDonald’s ou Coca-Cola, comme ça, pouf, en répondant à une annonce ! C’est fou. Bref. Il faut savoir que l’entrepôt qui stocke les marchandises fait des milliers de mètres carrés. C’est beaucoup plus grand qu’une librairie de quartier, je vous assure ! Mon job consistait à aller chercher les produits dont la position était indiquée par un scanner. C’est cette machine qui va vous dire où aller et quoi faire, sans arrêt. On est son esclave, en fait. Bon. On est payé pour et on a signé un contrat, mais on est l’esclave de la machine parce qu’elle nous dit quoi faire. C’est horrible : on a même une cadence à respecter, on ne peut pas choisir de s’arrêter pour glander quand on veut. Impossible. Et quand on a assez de produits, on va les emmener à un «packeur», qui est debout tout le temps, tout le temps, comme … comme un vendeur, un coiffeur, un cuistot chez McDo, c’est horrible aussi. Surtout qu’il passe son temps a tout empaqueter de manière répétitive. C’est horrible.

cadence : c'est trop horrible

Vous décrivez des conditions de travail très difficiles…

Oui. Il faut savoir que travailler dans l’équipe de nuit, ça oblige à dormir le jour. C’est horrible. Au début, je travaillais cinq nuits par semaine puis six, soit 42 heures de travail éreintant. Comme je dormais le jour et que je travaillais la nuit, je ne pouvais plus voir mes amis qui travaillaient le jour et dormaient la nuit. Et puis, tout ce travail, toute cette dépense d’énergie faisait que j’étais fatigué. C’est une sensation horrible. Je ne l’avais jamais endurée avant. Et puis surtout, il y a cette manie d’Amazon pour essayer de resquiller quelques minutes aux employés. Un exemple parmi tant d’autres, tous plus horribles les uns que les autres : la pointeuse est placée au bout de l’entrepôt. Au bout ! Pas au milieu, pas à côté de moi quand je me déplace, mais au bout, toujours le même. C’est vicieux, quand on y pense ! Il faut deux minutes pour l’atteindre. C’est du travail non payé, toutes ces minutes que vous marchez. Bon, bien sûr, c’est aussi du non travail parce que pendant ce temps, vous ne prenez aucun paquet ou vous n’empaquetez rien du tout. Mais bon. C’est horrible.

pointeuse à l'autre bout : c'est horrible

Vous racontez que les salariés sont tracés en permanence grâce à leur « scan ». Ça paraît dingue. Sans oublier la suspicion et les contrôles trois fois par jours…

Oui, j’ai vu des gens qui en dénonçaient d’autres, qui se surveillaient, qui se classaient les uns les autres ! On se serait cru de retour dans les Heures Les Plus Sombres De Notre Histoire ! Et puis lorsqu’on quitte les lieux, on se fait fouiller, avec des portiques et tout et tout ! Comme dans tous les gros entrepôts logistiques, en somme, mais c’est chez Amazon et c’est donc horrible. Quand je compare ma vie dans une rédaction de journal, c’est vraiment fasciste tout ça moi je dis !

Vous vous attendiez à toute cette horreur agressive, sans filtre, nue, impitoyable ?

Évidemment : on parle d’une entreprise capitaliste sans foi ni loi, dont le but est, je dois le dire, de faire de l’argent ! Pire que tout, le slogan d’Amazon c’est « work hard, have fun, make history ». « Have fun », l’idée que “le travail c’est génial”, c’est… vraiment, c’est horrible ! L’entreprise se comporte comme si elle devait être agréable à ses salariés avec des lipdubs, des soirées… du bowling, putain, du bowling ! Mais où va le monde ?!

have fun : c'est horrible

Y a-t-il un espoir de s’en sortir ? Les syndicalistes, par exemple, ont-ils un pouvoir pour que ces conditions de travail horribles soient améliorées  ?

Je ne pense pas. Zola, la Bête Humaine, je croyais que c’était dépassé, mais non ! De nos jours, en France, on met encore des bâtons dans les roues à ceux qui voudraient se syndiquer ! Quand on voit tout le bien que les syndicats font pour l’emploi en France, on ne peut qu’être outré ! Et puis surtout, le pire est qu’au bout de quelques années, on a des actions de l’entreprise, on fait partie de la famille ! C’est horrible : pourquoi quelqu’un voudrait revendiquer des choses ? Ce que fait Jeff Bezos, le patron d’Amazon, là, c’est acheter le silence des salariés en les faisant devenir actionnaires, comme dans une immense coopérative, et ça, ça, c’est horrible aussi. Ho. RRi. Ble.

Vous craignez des poursuites avec la publication de votre livre qui décrit tout de même le monde du travail sans fard, sans le moindre biais gauchiste ?

Je suis très serein : comme j’ai décrit le monde impitoyable tel qu’il est, des avocats l’ont lu et ont bien ri en me le rendant. Ils m’ont dit : “Ah non, mon petit, tu risques rien avec ça.” Et puis actuellement, Amazon vend le livre sur son site. C’est vraiment des grosses pourritures capitalistes même pas rancuniers et en plus l’argent n’a pas d’odeur. Vendre des livres pour de l’argent ! Franchement, devant ça, je me tiens prêt à toute éventualité.

Vous appelez à boycotter l’achat de produits culturels en ligne avec ce livre ?

Oh bah non ! Sinon, je peux pas vendre mon livre, pardi !

Pignouferies de presse

J'accepte les BTC, ETH et BCH !

1BuyJKZLeEG5YkpbGn4QhtNTxhUqtpEGKf

Vous aussi, foutez les banquiers centraux dehors, terrorisez l’État et les banques en utilisant les cryptomonnaies, en les promouvant et pourquoi pas, en faisant un don avec !
BTC : 1BuyJKZLeEG5YkpbGn4QhtNTxhUqtpEGKf
BCH : qqefdljudc7c02jhs87f29yymerxpu0zfupuufgvz6
ETH : 0x8e2827A89419Dbdcc88286f64FED21C3B3dEEcd8

Commentaires178

  1. godefroy

    J’adoooore !
    C’est horrible : j’ai presqu’envie d’acheter le livre ! Mais je sens que ce sera un peu moins drôle.

  2. Emma

    Bravo H16, ce billet est un concentré d’humour et d’intelligence. A propos d’horreur économique, j’ai vu que Viviane Forrester avait passé l’arme à gauche…

    1. gnarf

      Super article ah ca fait du bien de rire.
      Viviane Forrester c’est une grande bourgeoise qui un jour, completement par hasard, decouvre le monde du travail. Ho rri ble.

  3. Youplaboum

    Ce qui est effrayant c’est à quel point ça ressemble encore beaucoup à la version originale (qui se suffit à elle-même en termes de n’importe quoi d’ailleurs).

    1. Aristarque

      Une parodie est d’ autant meilleure qu’ on ne la distingue de l’ original qu’ au final…

      1. laglute

        Franchement moi, je suis un grand Candide, mais j’y ai cru jusqu’à la moitié.

        Ah, le monde vu au travers d’yeux d’enfants…

  4. Higgins

    Total respect! Cet H16 est décidément trop fort.
    Le meilleur passage, à mon sens, c’est celui-ci: “…Et puis, tout ce travail, toute cette dépense d’énergie faisait que j’étais fatigué. C’est une sensation horrible. Je ne l’avais jamais endurée avant…”.

    Chapeau bas.

  5. Woodi

    Je crois que tout est dit. L’original était tellement pitoyable, il fallait une parodie pour rétablir l’équilibre !

  6. Nocte

    Il est pathétique, et cela rend d’autant plus drôle la parodie signée H16.

    Merci.

    (sérieux, à l’époque de mes études, je bossais en imprimerie, soir et we, juste pour pouvoir payer ces foutues études, les conditions, c’était aussi travail debout, cadence dictée par la machine, badgeuse à la sortie, et fouille aléatoire, travail de nuit et le we pour quasi doubler le salaire… un putain de non travail journalistique quoi, puisque c’est le lot de toute personne bossant en usine/supply chain)

  7. Baichette

    Ce pays est vraiment foutu.
    N’importe quel crétin écrit un livre parce qu’il a passé quelques jours à travailler…. et il est invité à la radio, la télé, la presse pour relater son expérience. C’est vrai qu’il ne se passe rien d’autre en France et dans le monde!

    On découvre qu’un travail de manutentionnaire ou d’ouvrier payé au SMIC est plus difficile physiquement qu’un boulot payé au double ou au triple… Quelle nouvelle!

    Bravo pour votre synthèse

    1. Nocte

      Perso, ce que j’aime, c’est le “Comme quoi ils ne sont pas rancuniers et l’argent n’a pas d’odeur.”

      Donc le type a reçu un salaire pour le temps passé là-bas, j’imagine qu’il ne l’a pas rendu
      Il fait un livre sur le sujet, qu’il VEND (aujourd’hui, ce ne sont pas les moyens qui manquent pour les rendre disponibles gratuitement au format PDF, hein…)

      J’en ris encore.

      1. Higgins

        Oui, je pense qu’il est encore capable de nous sortir un truc contre ce modèle économique insupportable qui l’empêche de toucher la juste rétribution du labeur (au fait, écrire ce machin l’a-t-il fatigué?) qu’il a commis uniquement pour le bien du peuple et son éducation, sans aucune idée de lucre bien entendu?

        1. Nocte

          ça l’a nécessairement fatigué : il a du ressasser les horreurs qu’il a vécues là-bas, on a vu des gens brisés pour moins que ça…

  8. Porfirio

    Excellent 🙂
    Quand j’ai vu l’info, ça m’a rappelé les fabuleuses histoires de Skoup et Max Flash de Margerin, avec enquête de terrain de folie, échanges de métiers et tout, et tout.
    30 ans plus tard, ça n’a pas changé 😆

  9. Pere Collateur

    Ah oui tiens, je l’avais vu la semaine dernière dans le journal de l’ORTF.
    Un bon petit gars qui était venu faire la promo de son oeuvre chez le brave Pujadas.

    Je pense qu’il va être tout étonné que son bouquin ne se vende pas…

    Je crois bien qu’il était choqué que les employé devaient la fermer et bosser…
    Et bien oui mon bonhomme, tu bosses dans une entreprise privée qui te paye pour que tu travailles, pas pour tes bon mots.
    Dingue ca! Ou va le monde…

    Mais comme le bouquin ne se vendra pas, car les francais qui bossent dans le privé ne vont surement pas acheter un truc qui ne fait que dire des évidences, j’ai une suggestions pour ce journaliste:

    S’infilter dans une boite d’intérim et bosser avec des contrats courts, ou il sera payé une misère et traité comme la dernière des merdes par tous.
    Là oui, il y aura à dire… Mais ca n’interressera pas non plus la majorité des francais, puisque c’est ce qu’il vivent…
    Pas de bol.

    Pour finir, et pour ceux que ca intérresse, dans les années 90 il me semble, un journaliste Allemand, Günter Wallraff, s’était fait passer pour un Turc en Allemagne (avec pigmentation de la peau, comme quoi il n’a pas lésiné) afin de voir comment étaient traités ces gens dans le monde du travail.
    Ca a débouché sur un livre, Tête de Turc, que je conseil de lire, car certaines anecdotes sont croustillantes, et moi j’en ai vécu certaines aussi à une époque, et j’ai pas eu besoins de me faire passer pour un Turc, Arabe, Noir ou que sais je encore.

    1. Nocte

      Si, le bouquin va se vendre, surtout parce qu’on tabasse un ogre capitaliste américain en oubliant que, les supply chains françaises fonctionnent pareillement.

      1. Black Mamba

        Pour ceux qui liront son livre, j’espère que cela les fera comprendre ce que c’est vraiment travailler.

          1. doh

            Finalement, les chomeurs n’ont-ils pas tout compris? Ils ne perdent pas 10h de leur journée dans les transports et au travail et ne se bousillent pas la santé. Sans compter tout le stress qu’ils n’ont pas. (lol)

          2. Nocte

            @doh, dans les commentaires, il y en a un qui dit en substance : plutôt ne pas travailler que d’enrichir un riche…

          3. Black Mamba

            Ces gens qui courent au grand galop
            En auto, métro ou vélo
            Vont-ils voir un film rigolo ?
            Mais non, ils vont à leur boulot

            (Refrain)
            Le travail c’est la santé
            Rien faire c’est la conserver
            Les prisonniers du boulot
            N’font pas de vieux os.

            Ils bossent onze mois pour les vacances
            Et sont crevés quand elles commencent
            Un mois plus tard, ils sont costauds
            Mais faut reprendre le boulot

            Dire qu’il y a des gens en pagaille
            Qui courent sans cesse après le travail
            Moi le travail me court après
            Il n’est pas près de m’rattraper.

            Maint’nant dans le plus p’tit village
            Les gens travaillent comme des sauvages
            Pour se payer tout le confort
            Quand ils l’ont, eh bien, ils sont morts.

            Hommes d’affaires et meneurs de foule
            Travaillent à en perdre la boule
            Et meurent d’une maladie de coeur
            C’est très rare chez les pétanqueurs.

            Paroles: Maurice Pon. Musique: Henri Salvador   1965 © Editions Henri Salvador

          4. vengeusemasquée

            Comme disait le Pr Shadoko, l’homme n’est pas fait pour travailler, la preuve c’est que ça le fatigue.

          5. Brice

            C’est une des différences entre libéraux et conservateurs.
            Les premiers disent : si vous aimez le travail, vous pourrez utiliser les gains de productivité pour gagner plus ; si vous n’aimez pas le travail, vous les utiliserez pour travailler moins.
            Les seconds disent : travailler est une valeur ! Il faut travailler ! Au boulot bande de feignasses !

          6. Peste et coryza

            Historiquement, il y a trois formes de travail.
            – le “prolétaire/esclave”
            – le “labeur” : artisans
            – les “affaires” : marchands, sénateurs, etc…
            Le journalisme est dans la troisième catégorie.

            Être ingé aussi, c’est des “affaires” : glander au travail en bouffant mon saucisson ou en lisant H16 est un privilège auquel je ne renoncerai pas.

  10. Meritopheles

    Ce qui serait intéressant de savoir , c’est si dans les pays voisins, des gens sont formés à avoir la même mentalité , où si c’est un “made in France” . Idem pour le coup du “L’esprit d’entreprendre est dangereux pour la laïcité” …

    Quoi qu’il en soit, je viens de découvrir vos billets h16 , et je dois vous dire que ça fait du bien un peu de réalisme dans ce monde bisounours que les médias nous vendent.

    1. Elphyr

      En Italie, c’est presque pire.

      L’Espagne est un point différent mais c’est pas la culture allemande non plus. Tous les pays au sud de la Suisse sont généralement aidés par un climat agréable à ne pas se comporter comme des allemands au climat détestable.

      En France on mélange le far niente méditerranéen avec les habitudes révolutionnaires du nord ; le cocktail détonnant donne les parasites que l’on retrouve sur les plateaux de radio pour vendre ce genre de livre 🙂

      1. La Coupe Est Pleine

        “L’Espagne est un point différent mais c’est pas la culture allemande non plus. ”

        => Allez faire un stage en Catalogne et on en reparle !
        Le WE démarre le samedi soir pour tout le monde, il est normal de trouver des gens qui sortent du boulot à 21h ….. Les rythmes sont très soutenus ….. Faut pas croire que les espagnols font la sieste l’après-midi.

    2. Nocte

      “Quoi qu’il en soit, je viens de découvrir vos billets h16 , et je dois vous dire que ça fait du bien un peu de réalisme dans ce monde bisounours que les médias nous vendent”

      On passe/tombe un peu par hasard, et on reste chez H16…

        1. Black Mamba

          C’est tellement vrai que je dois me fouetter pour aller TRAVAILLER!
          Je me ballade avec mon Smart Phone pour avoir ma dose quotidienne.
          Et je me dis ” TU ES LIBÉRAL, LACHES TON ÉCRAN. RENTABILITÉ , EFFICACITÉ , VISA DIRECTE VERS LA LIBERTÉ LOIN DE FRANCE. COURAGE TU TIENS LE BON BOUT….

    3. ODE

      « L’esprit d’entreprendre est dangereux pour la laïcité »
      à ce propos, j’aurais besoin d’explications concernant un comportement récemment constaté chez des personnes avec qui je monte un projet artistique. L’idée était de jouer au profit d’une association. Je propose une association, “espérance banlieues”, qui consiste à créer des écoles pour des enfants en situation d’échec scolaire, en gros les laissés pour compte et de l’éducation nationale et de l’enseignement sous contrat. Enseignante moi-même, je trouvais ça super qu’il y ait des gens pour trouver des solutions au problème des élèves complètement hors système, que plus personne n’arrive à intégrer dans les systèmes traditionnels. Les maires des communes “classées ZEP”, quel que soit leur bord politique, sont eux aussi plutôt heureux de cet appel d’air, sans compter les familles. Certes, les gens qui font ça sont plutôt des entrepreneurs et plutôt de droite, et même, attention, plutôt des catholiques, mais enfin le but de leur histoire est de permettre à des enfants d’immigrés, pour un prix dérisoire, d’apprendre des trucs aussi importants que parler français, compter, s’intégrer à la cité, prendre confiance en eux, travailler, etc. On n’est pas du tout dans du sectaire, de l’élitisme, des inégalités, du traditionalisme, tous ce qui fait si “peur” à des tas de gens.

      Et alors, c’est là que je n’ai pas compris. L’association a été refusée parce que, je cite 1/ “j’ai été me renseigner sur le site internet, j’ai été voir les liens, et il y a des choses que je n’ai pas tellement appréciées” et 2/ l’éducation, “surtout en ce moment, c’est un sujet clivant”.”ça crée de la discorde”.

      Voilà. On laisse tomber les gens qui essaient de faire qch pour les enfants en échec scolaire complet parce que “c’est clivant”, c’est un “sujet sensible”.

      Pouvez m’expliquer? Parce que moi, j’ai rien compris. Je dois avoir tellement l’habitude des billets de ce blog, tellement trouver naturellement que la libre entreprise est une solution formidable aux lourdeurs administratives, que je suis complètement déboussolée devant les réactions classiques des Français lambda (directeurs d’écoles au centre de Paris, par ailleurs, en l’occurrence).

      1. Nocte

        Faudrait pas que cette assoc fasse de l’ombre aux ombres de la Caverne France.

        Le fond de commerce du socialisme, c’est la misère pour tous (sauf la Nomenklatura), si on se met à avoir des gens qui découvrent que ça peut fonctionner autrement et surtout plus librement, et sans que l’Etat ne puisse mettre la main dessus, ça ne va pas…

      2. Meritopheles

        Bizarre , le refus d’association est très rare, vous avez dis que votre projet était soutenu par des gens de droites, pour la gauche, pas possible qu’une bonne intention vienne d’ailleurs que ses rangs. Ceci explique peut être cela, si votre coin est dirigé par des majorités de gauche , ne cherchez pas plus loin. Encore une fois, pour des calculs politiques , c’est le peuple qui s’en prend une.

      3. Before

        Je pense que c’est simplement l’illustration du sectarisme ordinaire de certaines personnes persuadées de détenir la Vérité.

    1. Black Mamba

      Oui, l’idée est qu’il permet deux minutes car la pointeuse n’est pas à l’entrée de l’entrepôt , donc il perd sur son salaire

  11. Mominette

    Et la pénibilité, bordel !

    Si vous riez de la douloureuse expérience de ce martyr de la productivité, c’est que vous êtes encore dangereusement sains d’esprit, mais que vous ignorez l’évolution sociétale.

    Travailler est un outrage, de l’esclavagisme, la mort du petit cheval, et seuls comptent dans la vie les congés et la retraite.

    Exemple vrai, en Belgique : une jeune femme diplômée ad hoc, s’était offert trois ans de chômage, avant d’être contrainte à accepter un travail dans ses cordes. Après une semaine, elle avisait le chômage qu’elle devait renoncer à cet emploi “parce qu’il la fatiguait” (ic !)

    Ce formidable cas de force majeure lui a valu de réintégrer le chômage sans aucune sanction !

    Malgré qu’opéré dans le secteur non-marchand et subventionné, le travail était encore vaguement honorable, puisqu’il coûtait sans rien rapporter. On frémit en songeant qu’elle aurait pu éventuellement se fatiguer pour un affreux patron capitaliste gagnant de l’argent 🙂

    1. laglute

      Une amie de ma Maman, elle, s’est permis de refuser CDI et formation à 58 ans, sur les conseils d’une “chance pour la France” du même âge. On l’a donc basculée sur le chômage depuis, et elle y a droit jusqu’à 65 ans, soit 7 années. Ah oui, c’est en France que ça se passe, nous n’avons rien a envier à la Belgique.
      A côté de ça, ma mère, n’ayant pas tous ces trimestres et voulant travailler coûte que coûte, se verra basculer automatiquement à la retraite ( 450 euros ) après 65 ans si elle devait se retrouver au chômdu : la France, pays de liberté ?

  12. Jesrad

    Heureusement qu’il s’agissait uniquement de travail de nuit, et pas d’astreintes de soirs + week-ends (et jours fériés) à devoir intervenir dans le cinq minutes sur appel téléphonique, même à 3 heures du matin après une journée entière de boulot, comme certains d’entre nous choisissent de faire. Le pôv’tichou n’y aurait pas survécu.

    1. Aristarque

      Et quand en plus le Client se permet de râler (une fois dépanné, hein !) sur le supplément de tarif horaire et faire toute une histoire pour le payer…

    2. Nocte

      dring, dring
      “-beuargh, cpourkoa ?
      “la supervision a perdu la VM bidule, pas de réponse au ping”
      “et merde… ok, j’appelle le client dans 3 minutes, le temps d’effectuer la connexion et de voir un peu ce qu’il se passe”
      1h plus tard
      “merci et bonne nuit”
      “je me lève dans une heure, je vais rester debout, ainsi vous aurez le rapport détaillé à 08:00 dès mon arrivée au bureau”
      “il est 03:30 du matin !”
      “oui, je sais, vivre en province et bosser en RP, ca n’est pas forcément reposant…”

  13. Le Gnôme

    Il faut bien reconnaître que les journalistes qui ont bossé de leurs dix doigts ne sont plus légion. Avant ils faisaient quarante boulots avant d’arriver à devenir pigistes et grimper dans la hiérarchie.

    Heureusement, maintenant il y a des écoles pour ça, où ils apprennent tout ce qu’il faut, hormis le français et l’orthographe, et entrent dans un monde parfaitement balisé, normé, bardés de certitudes et tout surpris lorqu’ils sortent des cadres préétablis.

    Encore un livre à éviter.

  14. Aristarque

    H16, rassure-nous de toute urgence ! Ce n’ est tout de même pas de cette horrible boîte esclavagiste pour le moins (originaire des States, elle doit savoir comment pratiquer, n’ est il pas?) dont le frétillant Montebourg, ministre dressé reproductif, a financé partiellement l’ établissement d’ un nouvel entrepôt logistique (lire bagne en fait) dans sa région elective ?
    Pas lui ! Pas là! Pas ici ! Au secours !

  15. gem

    Il aurait du écrire un livre sur sa vie “normale”, celle de journaliste. Ou, mieux encore : il fait infiltré Zoé Sheppard dans son monde normal.
    Je suis sur que pour ça y’a du public 🙂

  16. Aristarque

    25 ans et déjà au taquet pour gonfler les notes de frais! Choisir Montélimar, le soleil, le nougat, la proximité de la mer plutôt que le charmant bourg bressois doté d’un entrepôt tout neuf, tout bisou (forcément chez Montebourg, il aura balisé tout cela avant d’ y mettre le pognon des autres. Il a son quant-à-soi, ce ministre !) situé bien plus près de Paris. Important pour les billets de train ou le coco de la voiture. Et les loyers d’ un bled à l’ avenant. Bah, un p’tit coup de subventions martiennes et ça repart ou continue…

  17. tn

    Tien, à la relecture, ch’tite coquille :
    “enquête complète et approfondie sur moi avant de l’embaucher” ->
    enquête complète et approfondie sur moi avant de M’embaucher

    1. Higgins

      Malheureusement vécu il y a deux mois pour un livre sur Hergé, “Un oncle nommé Hergé” (http://www.georgesremi.eu/pages/16_Un_oncle_nomme_Herge-8568341.html). Soi-disant impossible à avoir chez mon magasin de BD attitré et spécialisé, sauf au Québec d’après le gérant-propriétaire!!! Je l’ai donc commandé sur un site bien connu et l’ai eu quelques jours plus tard.
      Même pb, plus grave à mon sens, avec cette librairie bien connue du Boulevard Saint-Michel. Impossible d’avoir un livre dans un délai raisonnable, disons de deux jours, après commande alors que, point éminemment positif, dans l’ensemble, les employés sont plutôt compétents (du moins, dans la succursale provinciale que je fréquente). Pour en voir discuté avec une de ces employés, ils ont beau faire remonter l’information, rien n’y fait, le modèle franchouillard doit triompher de la vulgate libérale!!! Moi qui adore lire, j’émets quelques doutes.

  18. doug

    “on ne peut pas choisir de s’arrêter pour glander quand on veut”…..

    être payé à glander, le grand fantasme du travailleur syndiqué français!

  19. vengeusemasquée

    Un billet absolument hilarant et qui illustre parfaitement bien la déconnexion totale des élites avec la réalité du monde contemporain, en particulier le monde du travail. Pathétique.

    1. Aristarque

      Le Parti Socialiste a tiré depuis longtemps un trait sur la classe ouvrière qui a le toupet de mal voter et de ne pas applaudir aux boboïtudes de l’ etat-major parisien…

  20. Maximilien

    Les commentaires sur le site de 20minutes sont à lire.
    C’est suffisamment rare de ne pas tomber sur une avalanche d’imbéciles allant dans le sens du poil du journaliste pour le signaler.

    1. M51

      Le pauvre petit col blanc. Un petit stage dans une entreprise de maçonnerie lui ferait le plus grand bien ! Franchement l’ednat est trop forte pour lobotomiser les élèves.

  21. GM

    Sources référencées par Google News pour relater la descente aux enfers de ce pauvre garçon : L’Huma, FranceTV Info, les Inrocks, Bellaciao. Que le gratin. Même Libé a pas osé.

    Il est à suivre, ce petit. Il a une belle carrière devant lui.

  22. skunker

    C’est encore heureux qu’il n’ait pas tenté le BTP ou la restauration il en serait probablement mort le pauvre titounet.

  23. Positron63

    Quand j’avais 18 ans, je travaillais pendant les 2 mois d’été dans une usine de production à transporter des cartons, palette et autres à des cadences infernales et dans des conditions épouvantables. C’était dur et très fatiguant, c’était en 4/8. J’étais alors étudiant et ça m’a doublement motivé à travailler encore plus dur pour mes études et avoir un bon job. Je suis ainsi devenu ingénieur et depuis je travaille dans un bureau d’études.
    J’ai maintenant 50 ans et j’ai passé la plupart de ma carrière à travailler comme un fou, le soir à des heures pas possibles, à penser au boulot la nuit, les WE, même les vacances, à griffonner un peu partout les idées pour mon job. Même physiquement, j’ai une tendinite chronique aux articulations à force de manipuler la souris et le clavier.
    Mais je suis heureux de ce que j’ai accompli, j’ai passé 27 ans à concevoir et réaliser les machines qui permettent l’automatisations toujours plus poussée des taches et de supprimer les boulots pénibles, fatiguants et répétitifs pour ces humains exploités honteusement. Là où je suis intervenu, les usines produisent 24/24h et maintenant sans personne et je suis heureux d’avoir affranchis ces esclaves humains que l’on utilisait naguère.
    Ils ont pu se recycler dans les nouveaux emploies de rêve, taillés aux ciseaux à broder, qui ont été crées tout spécialement pour eux à Pôle Chômage,.
    Mon effort n’aura pas été vain !

    Comme Mère Térésa s’occupait des pauvres, moi je m’occupe des physiquement exploités.
    Mais je ne relâche pas mon effort car il reste encore quelques poches où le stakhanovisme existe encore dans nos belles contrées et je le combattrais jusqu’au bout pour le remplacer par des machines bien plus performantes et dociles.
    Demain sera encore meilleur et plus doux.

    1. doh

      Depuis quelques années (dizaine au moins) le stage de 1ère année de toutes les écoles d’ingé de france est un stage dit “ouvrier” (rémunéré ou non). Le but est de découvrir le monde de l’entreprise avec un emploi relativement pénible et répétitif, afin d’être confronté au monde du travail. Comme vous le dites, ça motive également pour se donner à fond les années suivantes et ne pas “finir comme ça” (c’est triste mais vrai).

      Si seulement il y avait un stage similaire en école de journalisme, ce jeune homme nous aurait épargné sa “découverte” et son livre, juste bon à caler un meuble bancal.

      1. Aristarque

        Et bien, c’est une excellente idée qui est déjà utilisée depuis des années chez Michelin pour leurs nouveaux ingénieurs, astreints d’ aller bosser quelques semaines sur les chaînes de production. On peut espérer qu’ ainsi, ils réfléchiront davantage non seulement au produit mais aussi à ses conditions de production à l’ avantage des ouvriers de chaîne. Entrepreneur plombier chauffagiste, je ne fais pratiquement plus que de l’ entretien/réparation au détriment de la construction neuve, devenue trop mal rémunérée : on ne vous demande plus votre prix mais on vous dit voilà le descriptif et voilà le budget ad hoc : vous prenez ou vous prenez pas et neuf fois sur dix, le budget proposé vous permettra d’ envisager de vous rémunérer au SMIC, si tout se passe bien durant tout le chantier..Bref, quand vous intervenez sur l’ existant, vous comprenez vite qu’ il y a depuis des décennies un concours permanent pour primer la vanne d’ arrêt la plus mal placée et inatteignable surtout si vous avez trois fois 20 ans… Or, la plupart du temps, c’est surtout du au je-m’en-foutisme du constructeur qui n’ a pas investi trois minutes à s’ interroger si l’ emplacement choisi était réellement judicieux dans l’ optique de la future maintenance:
        quand vous vous retrouvez avec une vanne de barrage et la nourrice de répartition des circuits eau d’ un grand appartement soigneusement bloquées et inatteignables derrière un ballon Ecs de 300L, avec un misérable joint fuyard a changer et que vous annoncez au proprio qu’il a le choix entre enlever/remettre le ballon ou percer la cloison de la pièce d’a coté pour accéder, il est content!…

    2. sabrauclair

      Eh oui, le rêve des socialistes s’est réalisé: faire faire le travail par des machines pour avoir le temps de se consacrer à ses loisirs (pointer à Pôle Emploi et chercher à “boucler la fin de mois”).

      vive les forces de progrès!

  24. christophe

    Grand.

    Il pleuvait ce matin. Mais avec les parodies de H16, qu’est-ce qu’on se marre.

    Décidément, tu pointes juste, et ça fait mal.

    Gageons que l’artiste va se choper une belle honte en lisant ce papier (j’espère qu’il le trouvera).

    Les mecs de l’ESJ, du CFJ et de Sciences Po sont bien sûr totalement endoctrinés… mais ils ont quand même quelques neurones qui surnagent.

    Suffisamment pour se prendre une méchante honte, en prendre conscience.

    Il se pourrait même que la médecine -dure- de H16 le fasse passer de l’autre côté, celui de la lumière.

    C’est ça la force de telles parodies.

  25. johnny_rotten

    Hors sujet mais que penser de la défaillance de la force de dissuasion nucléaire avec cet essai du nouveau missile mer-terre (à 120 millions d’euros) qui a lamentablement foiré hier au large de la Bretagne.
    Quand nos impots servent à payer une armée dont 35% du budget est consacré à la force nucléaire, on peut se poser des questions. Non ?
    N’y aurait-il pas des entreprises françaises de technologie “militaire’ qui se goinfrent sur notre dos et qui produisent de la m… lorsqu’il sagit de fabriquer des armes censées nous protéger ?
    Sans parler du foutage de gueule de la part de nos concurrents qui apprennent ce genre de fiasco.

    1. Que penser ? Rien.

      Pour qualifier un missile de la sorte, il faut probablement un paquet d’essais (je ne pense pas que trois soient suffisants). Et le coût du tir ne veut rien dire puisque c’est le coût de l’ensemble de la qualification qui doit être retenu. C’est justement pour éviter ce genre de défaillances en opération qu’on fait ces essais.

      Après, on peut discuter de la pertinence du nombre de SNLE, de la pertinence de la force de frappe nucléaire, ou même d’avoir des sous-marins. Mais c’est un autre sujet.

      1. gem

        on peut quand même penser que la transparence a des limites, et que les essais militaires, réussis ou pas, ça fait quand même parti des choses sur lesquelles on devrait éviter la communication.

    2. Higgins

      Rien si ce n’est que rien n’est gagné d’avance. La crédibilité de la dissuasion repose également sur la réussite de ce genre d’essai. Le lancement de missile intercontinental depuis un milieu aquatique n’est pas à la portée du premier pays venu et la technique connaîtra toujours des aléas. comme le dit notre hôte, on a le droit de discuter sur la pertinence ou non d’une force de frappe mais c’est un autre sujet. Comme dans n’importe quel secteur industriel ou économique, la réussite sanctionne la qualité des investissements et des hommes qui concourent à son achèvement (c’est pour cela que la proclamation de positionner l’économie France au sommet de l’excellence est avant tout une immense pignouferie politique tant qu’on laissera certaines personnes occuper des postes ministériels). En déduire que les choix faits par la France sont vains est totalement prématuré mais, sur ce sujet, la baisse continuel des budgets liés à la Défense n’est pas un bon signe envoyé à ses acteurs. On touche là, à travers cet échec, les limites de l’exercice.

  26. Superchon

    Génial !

    J’ai d’abord lu l’article de H16 en me disant “il est con (mélioratif) ce H16, il me fait bien marrer. Ça parodie est un peu grosse mais doit bien avoir des cons (péjoratif) qui pensent ça”.

    Et puis j’ai lu la vrai interview et là j’ai compris que H16 n’avait quasiment rien changé …

  27. tn

    C’est comique de voir un gauchiste qui critique le stakhanovisme, invention socialiste si je ne m’abuse.

    1. Positron63

      Si le gauchiste c’est moi, c’est raté !
      C’était peut-être pas très évident, mais c’était de l’humour,
      effectivement, j’ai travaillé très dur toute ma carrière pour virer les pauvres qui se plaignent d’un travail trop dure. Et voilà, maintenant y z’ont plus de boulot et ils se plaignent encore, faudrait savoir !

      Je ressemblerais plutôt à un néo-ultra-turbo-méga-méchan-libérale.
      Ma devise, c’est : tu bosse pas t’as pas, tu bosse t’as. Et même que des fois tu bosse et t’as pas quand-même.

      1. tn

        Ben non, ça parlait de l’article original : “Bienvenue dans le monde du stakhanovisme”.
        Faut pas être si susceptible.

      2. Aristarque

        Et même des fois aussi, tu bosses pas et t’as quand même…. (hélas, sniff, au grand, très grand désespoir d’ un ultraneoturboliberal

      3. Aristarque

        Ce n’ est pas vraiment le boulot après lequel ils pleurent mais le virement de la fin du mois plus appétissant que celui de Paul Emploi…

  28. Pascale

    Et dans mon entourage, je vois quelques personnes secouer la tête, l’air navré et abattu comme si toute la misère du monde s’abattait sur leurs épaules, énoncer cette sentence : “maintenant, ce n’est que le profit qui fait marcher le monde.”. C’est troporribl !

    1. Aristarque

      Et c’est même pour cela qu’ elles trouvent des magasins approvisionnés en permanence comme Adam Smith l’ a clairement expliqué, il n’y a jamais que deux siècles bien tassés! En fait, tout ces socialauds ne rêvent que d’ être entourés de purs esprits éthérés, absolument détachés des basses contingences qui excitent trop la cupidité comme notre récent cours hebdo de morale laïque républicaine l’ a indiqué, qui bosseraient gratos ou peu s’ en faut, pour le bien-être de tous. Finalement, ils re-inventent l’ esclavage appliqué sans la dénomination, système de production aux multiples avantages surtout si on y est du bon côté!

    2. Théo31

      Et si c’est pas le profit, c’est le cul qui fait marcher le monde.
      Trop dur la vie. 😀

  29. sabrauclair

    Ah! Ah! Non seulement j’ai bien ri, mais quand je suis allé sur le lien que vous donnez et que j’ai vu que vous n’avez que légèrement modifié les réponses faites par le “pingouin” je me suis vraiment posé des questions (façon de parler, car je ne m’en pose plus sur ces gens-là).

    1. Pascale

      Ceci dit, il y avait longtemps que je n’avais ri ainsi. Merci cher H16 de nous faire si gaiment commencer la semaine !

  30. Pascale

    Une autre (personne) m’avait balancé à la figure, des trémolos dans la voix, scandalisée à l’idée que l’on pourrait autoriser le travail le dimanche : “est-ce le monde que nous voulons !?”

    1. Et vous ne lui avez pas répondu : “et tes gâteaux ou ton pain du dimanche ? Et ton électricité ? et ton eau ? C’est vraiment ça que tu veux ?”

      1. Pascale

        lol.

        En général je réponds que chacun devrait être libre de travailler le dimanche s’il en a envie et que je suis scandalisée par le fait qu’elle se permette d’intrerdire ou pas une personne à travailler quand, comment et où elle veut.

      2. Black Mamba

        Les médecins, les infirmières, la police, les vétérinaires de garde, la gendarmerie, secteur hospitalier , pharmacie de garde. Tant exemple à donner. Tous travaillent le dimanche. Le cinéma, la gare routière, aéroport ….

        1. Théo31

          Sans oublier la messe et match de foot.
          J’ai déjà eu droit à “pas question de travailler le dimanche, je vais à la messe”.

          1. Franz

            Ben oui, ça va être dur d’aller à la messe dominicale si le curé ne travaille pas le dimanche…

    2. Aristarque

      Tu peux lui répondre qu’il y a meme des systèmes qui ne bossent pas le dimanche bien que constitues de machines informatiques automatiques, ce sont les panneaux autoroutiers d’ IDF…
      Z’ont droit à leurs RTT eux aussi, surtout que bouchons ou accidents sont impensables le week-end!

    3. Nocte

      La dernière fois que j’ai eu une discussion sur le sujet, j’ai répondu : “la prochaine fois que tu as une merde sur ton PC, si c’est un dimanche, tu m’oublies, merci, tu éviteras aussi de râler sur les plateaux téléphoniques au Maghreb car c’est bien parce que les Français ne veulent pas sortir du sacro-saint 09:00-17:00 façon acquis social tout en réclamant un service étendu, que beaucoup de sociétés ont fait le choix de déporter leurs centres téléphoniques là où les gens veulent simplement bosser.”

    4. Alex6

      J’ai aussi deja eu droit a “le travail autorise le dimanche, ca tuerait la vie de famille”. Et puis en visite en Australie, la meme personne m’ayant soirti son poncif a constate que le dimanche, tout le monde se retrouvait en famille (bien plus qu’en France je trouve d’ailleurs) a la plage ou dans les parcs.
      Je lui ai demande en quoi cette personne trouvait que la vie de famille etait detruite en Australie avec l’autorisation de travailler pour tous le dimanche. S’en est suivi un gros silence…

  31. Chaufroi

    Depuis l’âge de 16 ans je travaille à la force de mes bras.
    Un boulot pareil c’est le rêve.
    Décidément je comprend mieux le sens de société à deux vitesses.
    J’ai monté des pistes d’auto-tamponneuse.
    Tracté des brouettes et porté des sauts remplis de béton. Creusé des fouilles, retourné des tonnes de terre a la bêche . Peint des kilomètres de charpentes métalliques.
    Monté et démonté des kilomètres de lignes de chemin de fer. Transporté des milliers de tonnes de marchandises abattue des arbres etc…
    Travailler chez Amazone , LE RÊVE …
    Les jeunes sont malades de trop de confort.

    1. Positron63

      Content d’entendre ça, et en plus, chez Amazone, ils n’ont même pas besoin de réfléchir, le terminal indique directement où il faut aller prendre le paquet !
      Oui, “les jeunes sont malades de trop de confort”, mais beaucoup de moins jeune le sont tout autant et ces derniers sont tellement encroutés qu’il faudra un électro-choc pour les sortir de leurs rêves.
      Je crois que le problème majeur est que le mot travail est devenu “un gros mot”.
      La société prémâchée qui nous a été construite ne voit le travail que comme une plaie : je vais travailler pour avoir de l’argent mais je n’aime pas ça c’est le bagne, et sorti du boulot je ne travail plus, je ne fais rien, je m’amuse, je dépense, je zone (Ama).
      Travailler pour le plaisir, au fou !

      1. Chaufroi

        Nous avons un niveau de vie jamais égalé dans toute l’histoire.
        Un type comme moi sans formation professionnel a à portée de main un accès illimité à la culture.
        Si je le souhaite je peux découvrir le monde pour un coût acceptable.
        Je suis l’égal voir le supérieur d’un gentilhomme du 19 siècle.
        Bref je jouis de privilèges dont mes ancêtres n’auraient osé rêver …
        Et pourtant, partout autours de moi je n’entend que plaintes et vindictes.
        J’ai croisé dans mes voyages des casseurs de cailloux plus heureux que bien des “travailleurs” de chez nous.
        L’Occident se meurt….

        1. JS

          ++1

          Ce genre de boulot bien au chaud chez Amazon classe comme “penible”…comment dire..

          1. peste et coryza

            Il y a des boulots bien plus pénibles :
            Caissier, manouvrier, ouvrier agri, manut, porcher, éboueur…(liste à compléter).
            Et s’il veut bosser la nuit, il y a chef de rayon junior.

            Perso, autant je détestais etre ouvrier sur une chaine ou caissier, autant aller monter des tuyaux, couper un arbre ou ramasser la m*rde de cochons ou lkes poubelles ne me dérangeait pas outre mesure.

            Juste histoire de faire l’avocat du diable (ici du journaleux) : il y a des gens qui détestent ce genre de boulots. J’en ai connu un, qui n’a jamais tenu plus de 15 jours à ce genre de jobs. Finalement il a trouvé sa voie : 6 mois par an, il est à son compte dans le bois, cueille et vend des fleurs rares à des labos et des restaus, et le reste de l’année il bosse dans une scierie ou dans un alpage comme berger.

  32. Phil aus Berlin

    Pas de quoi se casser une dent sur un nougat mou ! Evidemment que ça doit se passer ainsi sur toute plateforme logistique de “biens culturels de grande consommation”. Ce brave journaliste découvre le monde du travail (même pas posté à la Henry Ford!). Quand on pense que Montebourg a fait des pieds et des mains pour que Amazon implante une telle plateforme dans sa circoncription de Soane et Loire… c’est l’ironie de l’histoire. Enfin sur la conclusion du brave gars (le journaliste), pourquoi pas, les gens achèteront ensuite à la librairie du coin (si elle existe) ou sur internet, ou les deux. Non vraiment pas de quoi fouetter un chaton de journaliste.

  33. sarah

    encore un “super” travail d’investigation….il a trop investigué !!!! il sort d’où ce journaliste, de Neuilly ? il n’a jamais eu de petits boulots d’été pour payer ses vacances pendant ses études de journalisme? travail généralement difficiles, pénibles, à des heures impossibles et avec des responsables semi-tortionnaires : serveurs, chaîne de montage, caissier super marché, intérim, usine fabrication tuile (ouch! ca c’est très pénible),… j’adore ces journalistes inutiles qui font des articles tout aussi inutiles dont on ne comprend pas la conclusion ! peut être suggère t-il que amazon envoie ses livres d’un autre pays ainsi il ne serra pas choqué par ces conditions (normales) de travail ? dans quelles société voulons nous vivre : dans celle où on trouve du boulot, où lorsqu’on en a un on ne nous ponctionne pas tout, où les politiques ne nous fasse pas la morale “fais ce que je dis, pas ce que je fais”, où l’on puisse s’enrichir si tel est mon souhait, où mes libertés ne cesse pas de s’étioler, avoir le choix voilà dans quelle société je veux vivre ! Marre que l’on nous impose cette morale socialiste du partage et que tout le monde il est gentil. Oui la vie est dure, elle est concurrentielle, stressante et on nous a bercé d’illusion en nous mentant depuis la plus tendre enfance ce qui fait que nous ne sommes pas prêt à la vivre telle qu’elle est ! Voilà le problème de beaucoup de nos concitoyens…ils y ont crû aux balivernes du partage, de la redistribution, du socialisme !

    1. Chaufroi

      Et pourtant il est tellement plus savoureux le fruit cueilli par soit même tout en haut de l’arbre…
      Laissé moi tomber laissé moi apprendre seul à me relever. Je souhaite votre amitié ,vos encouragements, mais gardez votre pognon, je veux mériter le fruit que je mange.
      Je veux être libre

      1. Nocte

        En France, pour aller chercher le fruit, il faut d’abord voir avec les écolos si on peut marcher sur l’écorce de l’arbre sans risquer de l’abîmer, sinon, c’est moche pour la planète.
        Un camarade syndicaliste ensuite, détermine qui sera la meilleure personne pour monter dans l’arbre, et ça ne sera certainement pas celui qui en a le plus envie ou le plus compétent en la matière.
        Un accord sera signé entre la société et le désigné, le syndicat, lui, en cas de problème, pourra toujours dit qu’il avait émis un avis consultatif, mais que c’est la société qui est responsable.
        Ensuite, un inspecteur doit s’assurer que celui qui va monter possède : des chaussures de sécurité, un harnais + cordes/cables + matelas pour amortir la chute, le gilet fluo pour que ses collègues surveillants (au moins 5) voient bien qu’il est en haut de l’arbre.
        A partir de là, on peut raisonnablement penser, après un délai de 3 à 4 mois (selon la charge de travail de la commission départementale qui doit en référer à la chambre régionale, qui elle-même ne prend de décision qu’une fois l’avis consultatif du ministère de l’agriculture rendu) que l’homme pourra aller chercher le fruit.
        Néanmoins, ce dernier étant désormais plus que pourri, on y voit un risque sanitaire, et principe de précaution oblige, on empêche la cueillette des fruits, jusqu’à ce que la commission “du bulbe et mou” rende son rapport et conclusions et qu’enfin, l’on comprenne pourquoi le fruit a fini dans cet état.

  34. Black Mamba

    Avouez-tous qu’au moins ce journaliste nous a permis grâce à la Maestria de H16, de rire un bon coup aujourd’hui .
    Par cette grisaille qui dure autour de nous cela nous fais un bien fou.

    1. Nocte

      Ca va être la fête en France, les législateurs vont se sentir obligés d’intervenir, deux idées à la volée :

      – blacklist des sites qui font la promotion du open hardware et qui traitent les armes comme une prothèse de main
      – licence obligatoire ou un truc approchant pour l’utilisation d’une imprimante 3D.

      Et pendant ce temps-là, on pourra toujours s’acheter une arme à feu en allant au bon endroit.

  35. La Coupe Est Pleine

    Super article Mr Hache !
    Impeccable du début à la fin ….. C’est frustrant de voir quelqu’un qui sait si bien écrire !

  36. antitout

    Il faudrait envoyer Hollande et ses acolytes là bas histoire de voir ce que c’est que le travail….Il changerait peut etre d’idée sur la retraite ou bien meme faire comme d’habitude envoyer LE VILAIN PATRON se faire voir ailleurs histoire d’avoir plus de chomage en France

Les commentaires sont fermés.