Survie sociale

Il est un phénomène étrange que l’on observe parfois, notamment quand les heures s’allongent dans la soirée et que la météo permet des petites boissons postprandiales, tranquilles, sous les pins du jardin, dans un groupe de personnes discutant de tout et de rien, et notamment du temps qui fait, qui passe ou qui s’échauffe…

Ce phénomène étrange commence généralement par l’évocation des problèmes essentiels de la société ; je ne parle pas ici de la maladie de Robert ou du cor au pieds de Gudule, ou, plus important encore, de l’avenir incertain de Ginette qui semble s’étioler à chaque nouvelle canicule, ni même de la composition du prochain déjeuner (poisson ou viande ?).

Non. Le phénomène se développe en pratique quand on aborde des sujets qui auront été préalablement sur-mâchés par les média, largement développés par les politiques et très utilisés par tout un chacun pour se forger une opinion ferme et définitive.

Dans ces sujets, on retrouve le chômage, la mondialisation, les « performances » du système social français dans son ensemble, ou, plus globalement encore, le réchauffement climatique.

Dès qu’un tel sujet aura été jeté en pâture, le phénomène de Survie Sociale se déclenche. Peu importe que les arguments avancés soient en carton : si le groupe de personnes discutant est en faveur de ces arguments, ils seront énoncés, supportés et accueillis avec joie (voire renchérissement). Si un doute, même sur un point de détail est émis, il sera rapidement balayé, avec un petit mouvement d’épaule et un autre argument en polystyrène expansé (i.e. cassant et plein d’air).

Le phénomène a ceci de caractéristique que bien souvent, quand les intervenants sont pris à part et présentés devant des arguments solides contraires à leurs élucubrations précédentes, leur position apparaît alors moins tranchée, moins radicale.

Pour reprendre un cas concret, disons du Réchauffement Climatique, on aura en général un discours officiel extrêment simple : l’homme, être malin et pervers, pourrit la nature et pollue les airs. Il est responsable des hausses de températures. C’est comme ça. Il faut se faire une raison. Et il faut agir. Il faut que les gouvernements empêchent les gros 4×4 qui polluent. Il faut que les industries soient mises au pas. Il faut.

Les arguments en carton ne manquent évidemment pas : l’air est de plus en plus pollué (c’est l’évidence n°1, hein, pas de discussion), et l’homme rejette de plus en plus de cochonneries. Comme il fait de plus en plus chaud (évidence n°2), il est évident que l’on peut relier l’augmentation de température avec l’activité humaine. Voilà.

Les arguments solides, pourtant, on en trouve d’assez bons quand on cherche, mais ils ne vont pas dans ce sens.

Par exemple, l’évidence n°1 semble contredite, par exemple ici, sur un site canadien[1].

Pour l’évidence n°2, par exemple, il existe encore, si l’on se donne la peine de chercher, des douzaines (oui, des douzaines) d’études parfaitement documentées et réalisées avec soin, qui montrent que ce réchauffement, justement, n’est pas aussi évident qu’il y paraît ; on pourra citer le rapport WMO de 2005 (disponible ici, et dont la lecture met quelques pendules à l’heure)[2].

Enfin, le simple bon sens voudrait qu’on doive comparer les rejets atmosphériques humains avec les principaux rejets naturels, comme ceux des volcans par exemple. Compte tenu des quantités astronomiques de gaz rejetés par les éruptions (on parle de milliers de kilomètres cubes, tout de même, pendant des mois entiers), on est en droit, ensuite, de se demander ce que fichent exactement les gouvernements qui n’empêchent en rien ces scandaleux volcans d’éructer sans frein ! Ou peut-être le volcan pollue-t-il moins car il n’est pas humain et, au contraire de celui-ci , il ne produit pas cette substance visqueuse, la moraline, qui imprègne tout ce que l’animal pollueur touche.

Bref…

Ce phénomène de survie sociale, en pratique, est parfaitement expliqué : c’est par la relation avec les autres au sein de ce qu’on appelle la « dynamique des groupes » que le développement d’un individu se structure selon un double processus de personnalisation et de socialisation. Il s’agit à la fois d’une affirmation de soi (individuation) et de l’intégration de normes et valeurs des groupes d’appartenance (famille, amis, école, travail…)

Ces processus se déroulent sous l’effet de trois principaux phénomènes d’influence que l’on a identifié comme la normalisation, la conformité au groupe et la soumission à l’autorité. Dans ce cadre, peu importe que l’idéologie d’un groupe soit en phase avec le réel, si ce discours s’exprime de façon stable et répétitive, il pourra avoir une influence sur d’autres groupes majoritaires. Ici, le groupe va répéter les idées reçues sur le chômage, le réchauffement climatique, ou n’importe quoi d’autre, jusqu’à ce que l’idée même de contestation ou de remise en cause soit difficilement admissible.

On entre ici pour ceux qui participent au groupe à la Survie Sociale : dire le contraire revient à s’ostraciser. Et le mieux, pour éviter de laisser vagabonder ses réflexions consiste à clamer haut et fort ce qu’on veut être vrai (même si c’est faux) pour obtenir, de force, l’assentiment de tous.

On se reportera avec bonheur à l’expérience de Solomon Asch : présentant l’image suivante, il obtient une réponse claire (et juste) du sujet.

En revanche, quand le sujet est placé dans un groupe (d’acteurs) dont tous les membres donne une réponse fausse (et la même de surcroît, A ou B par exemple), le sujet en vient à changer de position puis à soutenir mordicus l’erreur, pour ne pas se singulariser dans le groupe : pour survivre socialement, on en vient à croire et relayer des balivernes …

Ce qu’il y a de profondément troublant avec ce phénomène c’est qu’à la fin, il cristallise en bonne grosse dictature morale ou culturelle qui n’a rien à envier aux sociétés islamistes ou catholiques intégristes des périodes les plus sombres.

L’individu lambda se range naturellement du côté du « gentil » et, pour bien des domaines (réchauffement, libéralisme, mondialisation, chômage, etc…) c’est ce que tout le monde a fait ; quand on est jeune et fluffy (poilu, un peux ébouriffé et naturellement doux), on est évidemment attiré par le grand groupe des Amis Unis de la Terre et des Oiseaux, de l’Energie Douce et de la Méditation dans les Bois, de la Poésie et de la Littérature qui libère en Douceur avec Fond Musical Ethno-Friendly. Dans ce schéma, tous les fluffys de la jeunesse (française notamment) sont les « gentils » de la grande bagarre pacifiste pour un monde meilleur.

Actuellement, ce groupe des « gentils », blob protéiforme qu’on ne peut saisir clairement, se place dans une « gauche » vague. Il faut quasiment avoir une déviance, comme aimer les maths ou les armes à feu, pour se poser la question de savoir si tout ça c’est pas du flan et/ou si la société ne fonctionnerait pas finalement d’une façon un peu plus compliquée…. Et s’opposer, c’est risquer le « Si t’es pas avec nous, t’es contre nous ! », anathème célèbre et définitif.

Malheureusement, et d’ailleurs au grand dam des Amis de la Terre et des Ecureuils Qui Font Pouic Dans Les Bois, la montée des discours extrêmistes est généralement le préambule à une bonne reprise en main autoritaire.

Comme il est probable que, toute survie mise à part, les gens sont nécessairement (pour des raisons de survie tout court) doués d’un minimum de bon sens, l’attitude de survie sociale qui prévaut actuellement en France n’est en fait qu’un comportement à la limite de l’hypocrisie pour continuer de vivre en société. Par extension, plus les gens se défendent de cette attitude, plus on peut déceler leur hypocrisie…

Parfois, devant tant de mauvaise foi, on se demande s’ils ne sont pas hippopocrytes.


Note : je remercie tout particulièrement Fredo pour m’avoir fourni des liens précieux sur la dynamique de groupe.

Notes

[1] Et il existe des douzaines d’autres sites semblables avec des résultats concordants – propagande ?

[2] Mais on pourra toujours objecter que ces – nombreuses – études sont en fait honteusement truquées -propagande ?

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Commentaires11

  1. SilenT BoB

    "quand on est jeune et fluffy (poilu, un peux ébouriffé et naturellement doux), on est évidemment attiré par le grand groupe des Amis Unis de la Terre et des Oiseaux, de l’Energie Douce et de la Méditation dans les Bois, de la Poésie et de la Littérature qui libère en Douceur avec Fond Musical Ethno-Friendly. Dans ce schéma, tous les fluffys de la jeunesse (française notamment) sont les "gentils" de la grande bagarre pacifiste pour un monde meilleur."

    Ce passage me revoie quelques annees en arriere avant que j’ai une illuminaction! Le fluffy que je fus n’est plus, mais c’est vrai que je n’ose que rarement en groupe parler de mes idees, meme si mes amis sont plutot "droite" ils ne comprendraient pas mes idees liberales, on a beau leur dire qu’ils payent 50% de taxes et autes impots et meme plus pour certains, on a beau leur prouver par a+b que l’Etat leur ponctionne la majeure partie de ce qu’il gagnent en bossant, ils n’y croient pas!

    Mais mes preferes ce sont des amis a mes parents, ouvertement de gauche, avec leurs "mais que fait le gouvernement pour ci et ca patati patata, tirelipimpon sur le chiwawa" et puis ils vivent dans la totale luxure (de gauche), lui est un patron pure souche qui ne pense que profits, et elle aussi a son propre magasin et evidemment n’aiment pas payer l’IS, la grande barraque et apres ils te disent on vote a gauche! (je pense que le gars est meme enclin a voter pc ou truc du genre..
    Et ca c’est tellement frenchie, etre de gauche en apparence c’est beau et y’a rien qui tache, mais dedans si on peut magouiller pour payer moins d’impots alors la y’a du monde, le socialisme a la francaise!

  2. photon

    Heureux de voir que vous ne "debranchez" pas en cette periode, les neurones alertes malgres la canicule, bravo!

    En effet, faux cul, semble être un terme ad hoc pour parler de cette culture. De gauche chic, larmoyant avec les pleureurs, pendu en son activite a la protection etatique, ou bien a la commande publique voici l’ "entrepreneur" version exception francaise. Par ailleurs combinard pour echapper aux consequences des dogmes de gauche, c’est a dire echapper a la condition commune imposee, et ceci par tous les moyens; faux cul au carre.

    Que voulez vous en tirer? Inutile de les convertir, ils sont beats, heureux.

    Exemple: l’immobilier dans sa bulle, protegee administrativement (par le POS creant une retention de l’offre dans un pays ayant une reserve fonciere gigantesque), permet d’entretenir une illusion d’activite (en montant les prix), mais ceci en tentative de compensation de l’economie non immobiliere qui plonge de facon abyssale. Ou bien encore le paysan sur ses trente hectares qui arrive a gagner plus d’argent en remplissant des papiers qu’a reellement exercer son metier, subvention pour arracher, puis pour planter, puis pour exploiter, puis pour cueillir…. puis enfin pour detruire la surproduction car tous font les meme choses voulues par des grands regulateurs…

    Cette problematique d’une economie rentiere (nouvelle sorte de rente) vis a vis d’une economie en croissance forte par l’innovation me fait penser a un evenement dans l’Histoire: la guerre civile americaine.

    Dans cet comprehension le sud rentier rural et esclavagiste-aristocratique c’est bien ce pays, la France, qui en joue le role alors que le nord industriel des grands centres urbains entrepreneur et salaries correspond au monde en globalisation (et centre sur les USA)… Identiquement il y a confrontation, mais pas par les armes, par les conquetes economiques, technologiques, scientifiques ET identiquement le sud perd, ce pays perd, cede en tous domaines cependant que l’aristocratie (son equivalent en sorte d’adoubes du systeme de combine francais et d’activites protegees) profite, comme jadis les planteurs sur le dos de leurs esclaves. MAIS ils n’en ont pas conscience, le monde tourne sur des principes totalement opposes.

    Seule position vivable, si vous n’etes pas des rangs de ces "planteurs", aller au nord.

  3. Emma

    Au cœur de la léthargie de l’été, vous êtes, cher H16, une sentinelle de lucidité. Merci pour votre beau sens de l’observation.

    En effet, cette thèse du prétendu réchauffement de la planète est pain bénit pour tous les apprentis-totalitaires qui nous entourent, nous gouvernent et savent mieux que nous ce qu’il convient de faire. Alors que justement nous aimerions, nous libéraux, qu’ils ne fassent rien ou qu’ils laissent faire, ils ont déjà commencé par bâtir un solide discours de culpabilisation de l’homme occidental qui serait bien entendu le seul fautif dans l’affaire. Cette entreprise de culpabilisation relayée par les médias officiels (risible dans le cas d’une Evelyne Dhéliat présentant son compteur de bien-pensants) ne peut que nous faire nous interroger sur les visées d’une telle entreprise.

    On se dit quand on a un peu de bon sens que la planète Terre n’est qu’une tête d’épingle dans l’univers immense, on se dit que tout produit de l’activité humaine est elle aussi un produit de l’évolution et donc à ce titre aussi respectable que la baleine, le grand singe ou le baobab. Alors on s’informe, on lit Johan Nornberg et bien d’autres et on se dit qu’au-delà de cette entreprise de désinformation où s’engouffrent les gogos et les "mutins de Panurge", il y a une volonté de prendre le pouvoir sur les esprits faibles, une volonté de les asservir une nouvelle fois. Nous flairons là les prémisses de l’instauration d’un nouveau totalitarisme : le totalitarisme écologique. Il s’agit du même que l’autre, revêtu d’autres oripeaux plus fun.
    Ils s’y mettent tous, les Nicolas Hulot, les Yann Arthus-Bertrand et consorts pour faire penser et aller le troupeau dans le même sens sous cette bannière : vous n’êtes pas responsables de grand chose dans votre vie mais vous êtes responsables du devenir de la planète et à ce titre, vous devrez accepter des modifications de comportements que nous aurons décidés.

    Bien peu de gens lucides observent et décortiquent les nuisances, celles-là bien réelles, provoquées par les hommes de l’Etat. Seuls les libéraux s’y attachent et avec beaucoup de brio et de talent sur internet sur des sites comme le vôtre, H16.

    Merci aussi à Photon dont j’apprécie toujours les interventions et les commentaires avisés.

  4. photon

    @ Emma Vous voyez fort juste en ce domaine. Patrick Moore, environnementaliste, fondateur de Greenpeace, aujourd’hui en dissidence a fait des declarations fort interessante (en anglais): voici les liens

    Patrick Moore:

    en.wikipedia.org/wiki/Pat…

    Sur le nucleaire et le rechauffement climatique :

    http://www.washingtonpost.com/wp...

    Bonne lecture, excellentes vancances, rencontrez des gens interessants et ouverts

  5. DoM P

    Concernant les phénomènes de groupes, et la façon dont les individus pensent en groupe ou séparément, Gustave Le Bon a écrit un ouvrage intéressant : La Psychologie des Foules. A télécharger gratuitement ici : classiques.uqac.ca/classi…
    Pour plus d’information sur l’auteur : http://www.denistouret.net/ideol...
    A noter particulièrement sa théorie des logiques :
    Les logiques sont au nombre de cinq :
    1- la logique rationnelle, qui est la logique au sens classique du terme ;
    2- la logique affective, ou logique des sentiments, qui est en grande partie inconsciente ;
    3- la logique mystique, qui est consciente et qui relève de la croyance ;
    4- la logique collective, un combiné de la logique affective et de la logique mystique, qui est celle de l’"homme en groupe, en foule" ;
    5- la logique biologique, qui est la cause première parce qu’elle régit la vie de l’individu.

  6. Fredo

    h16 a très bien illustré l’un des phénomènes les plus connus en psychologie sociale : la conformité au groupe. Il me semble que certaines expériences scientifiques qui ont mis en évidence ce genre de processus se doivent d’être connues et diffusées le plus possible.

    Dans le cas que nous rapporte h16, la peur d’être rejeté par le groupe en affichant des opinions qui trancheraient trop avec celles des autres l’emporte sur la raison. On y retrouve donc cette tendance à la conformité. Heureusement, il y a des cas où l’influence ne va pas jusqu’au changement d’attitude ou d’opinion : on se contente d’acquiescer en public.

    Pour une simple "discussion" de famille ou entre amis, l’influence de l’unanimité ou de la majorité n’aura pas les mêmes conséquences que s’il s’agissait d’un groupe qui doit prendre une décision. Parmi les erreurs types qui font que l’on prenne non seulement des mauvaises décisions mais qu’en plus on s’y tienne fermement (ce qu’on appelle alors décisions absurdes) il y a le consensus mou.

    Or, la recherche du "consensus" (je dirais même inconscient) est apparemment typique des méthodes de prise de décision de nos amis gauchos. De façon informelle cela revient à ne pas oser proposer une idée qui nous plaît personnellement, mais dont on "pense" qu’elle pourrait en gêner certains.
    Illustration par un exemple simple : avez-vous déjà vécu la scène où une bande de potes va au vidéo-club choisir un film pour la soirée, on met une heure à se mettre d’accord pour au final mater un film chiant. Parfois il arrive qu’on en parle et qu’on se rende compte que personne n’a été satisfait, alors que chacun a cru faire l’effort ne ne pas heurter les autres ! Bienvenue dans la logique du consensus mou.

    Remarquez combien la volonté de ne pas embêter les autres semble cousine du désir de faire le bonheur des gens malgré eux. Entendez par là la peur/honte de quoi : qu’un ou deux ne soient pas satisfaits ? Que la majorité s’amuse, même si ça ne plaît pas à une faible minorité ? Et pourtant c’est la logique même du consensus qui peut conduire à faire le choix qui ne satisfait personne !

    Oser affirmer ses propres critères de choix, ses envies et désirs, devrait au contraire faciliter les choix collectifs. Car une fois ceux-ci explicités, rien n’oblige non plus à devoir choisir si l’on se rend compte d’une trop grande divergence entre acteurs de la décision. Après tout on peut au dernier moment remplacer la soirée vidéo par une bouffe au restau.

    Je pense qu’outre le pression de la conformité au groupe, il y a aussi ce phénomène de recherche inconsciente du consensus mou dans les discussions du genre relaté par h16 : personne ne veut choquer par une opinion personnelle divergente, et finalement tout le monde est d’accord sur tout.

  7. DoM P

    Très juste. J’ajoute que la réticence à affirmer ses opinions et ses choix face à la communauté ou au groupe n’est pas seulement liée à la volonté de ne pas embêter les autres. Si la notion de politiquement correct existe, c’est qu’il y a des choses "à ne pas dire". La gauche a effectivement été très adroite à ce petit jeu, imposant, tout au long des années, le silence sur bon nombre de sujets.
    JF Revel a beaucoup étudié ce phénomène, notamment dans "La Grande Parade" ou "La Connaissance Inutile". André Gide, bien des années auparavant, avait publié son "Retour d’URSS", dans lequel il tordait le cou à de nombreux mythes. Mais il a fallu la personnalité et le caractère d’A. Gide pour enfoncer le clou avec son "Retour d’URSS, suivi de retouches à mon retour d’URSS." (Il nous y apprenait par exemple qu’on pouvait lire sur les cahiers d’écoliers soviétiques que 8 x 3 = 18; 7 x 6 = 72; 8 x 6 = 78; 5 x 9 = 43)

    Bref, il y a pas que la volonté de ne pas choquer ou gêner, mais aussi la peur d’être exclu du groupe, d’être montré du doigt, voire d’être accusé de déviance. C’est qu’il faut souvent un caractère bien trempé pour tenir tête, arguments à l’appui, à un groupe de personnes dont l’unanimité ne semble pas faire de doute. On a beau se dire que la majorité ne fait pas la vérité, il y a des fois où l’on se sent seul.

  8. PingouinProteine

    Salut,

    Dom P dit: "C’est qu’il faut souvent un caractère bien trempé pour tenir tête, arguments à l’appui…"

    c’est amusant mais c’est surtout tres maladroit.
    Tenir tete, arguments a l’appui, ne sert generalement a rien d’autre que passer pour quelqu’un de borne, avec une mission d’education.
    Le fait que les gauchistes passent leur temps a s’eduquer les un les autres comme des enfants assure qu’aucun argument liberal ne viendra tacher leur bel univers: la raison liberale n’intervient pas apres une deception gauchiste: pour eux, la raison de gauche est la derniere, celle que l’on trouve apres avoir eu l’illumination qui deblaie toutes les autres – je vous rappelle que pour quasiment tous en france aujourd’hui le liberalisme est une forme de brainwashing (ou sont-ils, les brainwasheurs? et les brainswashes? quand on vit fluffy, on n’en croise pas souvent pourtant )
    Donc celui qui defend des arguments non-gochites n’est qu’un etre incomplet, pas encore parvenu a la maturite de gauche.

    faites l’essai: la pensee de gauche peut-etre acceptee en seulement deux phrases, "ah oui j’y avais pas pense" et "ah oui j’avais oublie".

    tiens j’en ai marre des gocho ca commence a me gonfler tout ca….

    Ping

  9. photon

    La pensee de gauche, le socialisme, est une nostalgie de la societe tribale ou tout peut etre mis sous controle, organise, par de grands regulateurs (chef guide supreme de la tribu) a l’esprit geometre-horloger (des chosistes qui regulent les hommes tels des choses). Le consensus de la masse est l’acceptation de son destin et de celui symetrique (au dessus) de ses meneurs. Point d’idee de democratie, de liberalisme, d’initiative, d’innovation, la dedans, mais une fiere volonte de domination des hommes. Une superstition d’intellectuels qui pretendent en savoir plus qu’ils n’en connaissent. Le socialisme c’est et l’esclavage par le dogme et pour certains le moyen de dominer les autres.

    Vous voulez voir le socialisme applique? Il existe des villes, en France, de tradition socialiste depuis des decennies; les maires s’y succedent se passant le flambeau, le clientelisme a constitue un noyau dur de "prets a tout", gardiens de la vraie foi, gardiens de "not’ bon maire" comme jadis inrtendants gardiens du seigneur local et de son chateau… D’election en election on reelit le meme et jusqu’a sa mort. Puis vient le dauphin et on recommence, un exemple: Limoges. Je cite car c’est une capitale de région, qui est elle meme noyautee a l’identique, il est a noter que notre president a fait ses armes dans cette region, au pays radical socialiste de Queille (un peu d’histoire recente). Revenons a cette terre et a ses pratiques politiques. "Ils" ont tout "assaini", l’economie a plongee, on a alors voulu la mettre sous controle, et c’est assez facile lorsque tiout est noyaute, on a reussi a orienter les choses a pousser a des creations artificielles d’emplois, mais quand a la fin d’une vie il faut pour l’ "entrepreneur" (en fait un preneur d’ordre a la mairie) passer le flambeau, personne de sense n’accepte et l’artificiel rejoint le reel, l’entreprise ferme. On force alors le destin en politique de pots de fleurs, on embauche beaucoup dans les machins lies a la Mairie, le Departement, La Region, tous socialo-gouvernes. On renforce le clientelisme. Certains "entrepreneurs" lies a ce machin font du beurre sur les travaux du Maire du pT du CG ou de celui de la Region. Les jeunes partent (chomage faible mais exporte), pas de nouvelles activites, la population vieillit. Not’ bon maire fait la pluie et le beau temps dans ce naufrage magnifique. Nostalgie du passe, de la societe tribale ou tout peut etre mis sous controle.

    Cet exemple, est verifiable par qui veut. A la dimension nationale, a l’identique, sont geres des machins tels que l’EN, le CNRS, avec des particularites, mais a l’identique dans l’esprit. Verites officielles, rechauffement climatique comme un exemple iconique, gouvernent ce petit monde; consensus autour de verites construites, esprit de caste, on se tient au chaud autour des verites et des systemes de propagation (media, enseignement…)

    Le meilleur des mondes?

  10. Emma

    Merci Photon pour vos liens sur Patrick Moore et pour votre dernière analyse sur ce qui se passe (ou ne se passe pas) à Limoges. Sachez que c’est peu ou prou la même chose partout. Toutes les régions administratives françaises – à l’exception notoire de l’Alsace, 2e place pour l’apport de richesse après l’Ile-de-France – sont à gauche. Dans toutes ces régions, l’esprit de solidarité ("consensus autour de vérités construites" dites-vous très finement) domine les esprits et font voter des budgets sans cesse en expansion dans un délire très orwellien. Jusqu’où iront-ils dans la ponction qu’ils réalisent sur les actifs dans une relative indifférence et pour des résultats si catastrophiques ? Les Français s’appauvrissent sans que la France s’enrichisse.

  11. photon

    @ Emma Vous avez raison. Mais dans ce cas precis, il y a un "plus", la cerise sur le gateau. C’est a gauche depuis plus d’un siecle! Prototype eclaire de la socialisie!

    Les verites construites, je reprends ce qu’un tres grand homme a ecrit : Hayek (etre constructiviste dans le vocabulaire de Hayek, c’est penser que l’on peut refaire le monde a partir d’un projet de societe theorique. C’est l’erreur des socialiste. Le socialisme est une erreur des intellectuels, qui remonte a Descartes. La France porte une responsabilite particuliere dans cet esprit de geometrie plaque sur la realite). The fatal conceit a lire ou "la superiorite de l’ordre spontane sur l’ordre decrete".

    Je crois avoir pris plus haut une comparaison avec le Titanic. Meme si etant conscient du desastre qui s’annonce, nous allions voir l’armateur ou le capitaine, rien ne les fera changer d’avis. Le premier veut la gloire du record de traverse (la grandeur de la france par analogie) l’autre obeit aveuglement (obeissance de caste et omerta). Par ailleurs, Emma, c’est un grand paquebot que ce pays, du temps ou vous tournez la barre et ou le navire commence a virer des kilometres se passent; il est trop tard, le destin est scelle.

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