Education populaire, à l’attac !

Ce qu’il y a d’extraordinaire, avec les collectivistes à la petite semaine, c’est qu’ils ont bien du mal à refreiner leurs penchants naturels. Le collectivisme, l’histoire l’a douloureusement prouvé, ça ne marche pas top. Le pouvoir donné au peuple finit toujours par déposséder les élites, ceux qui savent ce qui est bon pour chacun, et doit donc être sans arrêt contraint et canalisé dans les voies étroites d’un parti, d’un appareil politique, de la bonne personne. Au besoin, lorsque le peuple s’exprime et qu’on estime qu’il dit des bêtises, on ne tiendra pas compte de ses borborygmes…

Le dernier exemple en date sera facile à trouver. Et non, pour une fois, je ne brocarderai pas Chirac ou Jospin, qui furent pourtant des exemples vivants de la piteuse pirouette électorale de 2002. Non, ici, je prendrai simplement l’actualité pour évoquer les élections du politbüro d’Attac, cette magnifique vitrine du mouvement altercomprenant.

Pour ceux qui, loin de France, n’en suivent pas forcément les agitations médiatiques, rappelons rapidement qu’Attac n’est pas une chaîne de supermarchés destinés à vous vendre la mondialisation (encore que si, mais c’est fortuit). Non, c’est un mouvement citoyen, naturellement festif, évidemment altermondialiste et qui promeut la réduction des inégalités économiques et sociales entre les peuples. Un beau et noble projet, donc. Ca, c’est la vitrine.

En arrière-boutique, on retrouve les écolos pastèques (verts dehors, rouges dedans), des syndicalistes tomates (rouges dehors et rouges dedans), et des politiques traditionnels plutôt framboises (roses ou rouges dehors et tout vide à l’intérieur).

Tout ce petit monde est donc foncièrement collectiviste : sous le slogan très profond “Le Monde N’est Pas Une Marchandise” (qui est faux, je le vois très régulièrement dans les kiosques, et y’a bien un prix dessus), l’organisation s’emploie par tous les moyens à contrer le libre-échange, est foncièrement contre le libéralisme et, de façon aussi idiote qu’on le serait en étant “contre la mort” ou “contre la météo”, se définit “contre la mondialisation”.

L’organisation, toute dégoulinante de bonnes intentions sirupeuses, tend à promouvoir tout les artifices démocratiques proposés par les collectivistes de tous crins, à commencer par la “participation citoyenne”. En pratique, cela veut dire que le citoyen se doit de voter pour tout et n’importe quoi, d’émettre un avis, qui sera mélangé dans le melting-pot démocratique, et transformé en bouillie ochlocratique. Evidemment, l’organisation n’envisage pas une seconde qu’une direction ne soit pas prise ; une direction impose un dirigeant, qui sera, il le faut bien, élu (par voie démocratique, cela va de soi). Et qui dirigera tout ça grâce à ses qualités humaines lui évitant les écueils de l’orgueil, du stupre, de la luxure, du mensonge, etc…

En pratique, la boutique vend du communisme niou-age, Marx sur fond de musique planante, odeur d’encens et petits quartz tintinabulants dans les cheveux. On remplace “citoyen” par “travailleur”, “lutte des pays les plus pauvres contre les pays industrialisés” par “lutte des classes”, et on commence à retrouver des repères classiques. On ajoute la création d’un mouvement à l’échelle planétaire après une “Internationale” en 1998, et on brosse un portrait à peu près complet. Je renoncerai ici à passer en revue les ahurissantes propositions du mouvement, qui, s’il clame sans arrêt qu‘”un autre monde est possible”, n’en donne pas le début d’une ombre d’esquisse ou de son mode d’élaboration.

Si on termine enfin en disant que des sommités culturelles, scientifiques et politiques reconnues comme Vivianne Forrester, José Bové ou Manu Chao s’affichent officiellement pour le mouvement, on bouclera la description d’un groupuscule néo-communisme pimpant.

Dernièrement, donc, l’Association devait donc renouveller son politburö. Mais ce qui marcha jadis place du Colonel Fabien ou dans les coursives du Kremlin a légèrement foiré rue Marceau à Montreuil : les élections ont été bidonnées, et cela s’est vu. Tout ça pour que Nikonoff reste en poste, malgré la percée de la branche dissidente. La démocratie, c’est super, l’éducation citoyenne, c’est génial, mais il ne fallait pas pousser le mauvais goût jusqu’à l’appliquer en interne !

Ce que montre cette petite péripétie est finalement assez profond : d’une part, les hommes (politiques notamment) sont partout pareils. Ils aiment, ils adorent le pouvoir. Et quand on compte 30.000 membres (pour rappel, les Verts ne comptent pas 5000 adhérents), quand ces membres officient dans la presse, dans les écoles et dans les institutions publiques, on dispose là d’un vivier de petits collectivistes bienpensants shootés à la moraline, prêts à faire pêter leurs petits torses bardés d’arguments à tête creuse (les plus douloureux) pour faire passer leurs idées, leurs revendications. L’armée personnelle de Nikonoff, celui-ci ne veut pas la laisser. Il s’accroche donc à sa parcelle de pouvoir.

Cela montre aussi, au passage, que la démocratie, finalement, est manipulable, manipulée, et … fait toujours des mécontents.

Mais cela va plus loin : cela montre aussi – une enième fois – la faillite intrinsèque du modèle collectiviste de société. Il n’y a pas à tortiller : le communisme a fait systématiquement faillite en niant les oppositions, en niant les réalités économiques. Attac fera faillite pour avoir nié l’opposition, interne et externe, et pour avoir nié la réalité économique.

Car si les comiques adhérents peuvent tenir des forums sociaux, s’ils peuvent dialoguer sur internet, s’ils peuvent porter des lunettes de soleil fashion à Porto-Allègre en dégoisant des conneries sur un portable dernier-cri, après un trip en avion à 1000 $, c’est parce que le capitalisme a permis l’éclosion de l’aviation, d’internet et de la téléphonie mobile et que le libéralisme leur permet de se déplacer librement. Les petits gémissements de leur ventre plein sont une insulte à tous les miséreux qui ne rêvent que d’une chose : pouvoir, eux aussi, se vautrer dans le capitalisme et le libéralisme…

Oui, “un autre monde est possible”, mais, par la force des choses, il se fera sans eux.

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