The Killing Clam

Dans notre monde toujours plus dangereux, chaque jour qui s’écoule permet de découvrir une nouvelle arme, une nouvelle attaque toujours plus dangereuse que la précédente. Ainsi, dans notre échelle interne des degrés de létalité, le coton-tige est relativement bas, et la bombe atomique relativement haut. Mais ces derniers jours, le monde a changé. Sans que personne ne s’en rende compte, notre cartographie du monde des armes aura profondément changé.

En effet viennent d’apparaître deux armes surpuissantes : l’une était soupçonnée d’être redoutable depuis quelques mois ; l’autre ne s’est précisé comme matériel de combat que tout récemment, à la faveur de l’actualité bouillonnante qui agit notre merveilleux pays.

La plus jeune des deux armes reste pour le moment totalement putative : il s’agirait de l’Huître. Certains savaient déjà qu’on pouvait se servir de ce coquillage, il y a quelques milliers d’années dans la préhistoire, pour découper des peaux. D’autres avaient noté qu’avec l’arrivée des fêtes de fin d’année, l’huître pouvait être la cause de sales coupures dans le poignet, mais ce dernier cas était beaucoup plus souvent dû à une maladresse de la part de l’opérateur-ouvreur de coquillage que suite à une attaque de ce féroce coquillage.

Ces derniers jours ont montré, cependant, que l’huître pouvait fort bien tuer deux personnes, paf, comme ça, avec des petites bactéries musclées. Précisons tout d’abord qu’il s’agit exclusivement d’une certaine catégorie d’huîtres, celles du bassin d’Arcachon. Et, d’autre part, il ne s’agit que des huîtres qui auront été, fort à propos, déclarées dangereuses dans les jours précédant l’ingestion. Enfin, il ne pourra s’agir que d’huîtres dont la toxicité aura été testée par un organisme d’état, et exclusivement si le test est connu pour être quasiment bidon. Moyennant ces conditions (test bidon, huître déclarée dangereuse, localisation géographique), l’huître peut devenir mortelle.

L’état, ici, a – heureusement ! – pensé à nous : les trois contraintes sont en fait rarement présentes ensembles. Imaginez si ce n’était pas le cas le nombre de soirées entre amis à gober des mollusques qui termineraient en massacre ! Imaginez le dépeuplement catastrophique au 2 janvier de chaque année, les jeunes enfants (qui ne mangent jamais d’huître, car ils ne savent toujours pas “où sont les yeux”) traînant les cadavres de leurs parents hors de la maison après les fêtes ! L’horreur !

Ceci permet d’affirmer que des cas de morts par ingestion d’huître sont très rares. En fait, ils sont même … inconnus. D’ailleurs, on signale déjà que sur les deux personnes mortes, l’une au moins ne l’est pas à cause des huîtres.

A la réflexion, l’huître constitue donc l’exemple type d’arme de film d’horreur de série Z : un danger diffus, une menace qui rôde, une présence maléfique omniprésente (avec la musique qui fait zing! zing! zing! dans le fond pour ficher les jetons), mais, pendant tout le déroulement de l’histoire, on se rend compte que les grincements dans le grenier sont provoqués par le bois qui craque, que les portes qui claquent le font à cause du vent et que le voisin, au regard à moitié fou, est simplement un peu trop porté sur le Ricard. La Menace Huîtrière Fantôme est donc fort évanescente…

En revanche, l’autre arme évoquée au début, elle, est beaucoup plus efficace, sournoise et dangereuse. Il s’agit du terrible Principe De Précaution ! Rien qu’à l’évocation de ce terrible maléfice (dégats : 4D10 + 25), le libéral déglutit, se recroqueville et retrousse ses orteils aussi loin qu’il le peut dans ses mocassins à glands.

Pour mémoire, rappelons que le Principe de Précaution est un neurotoxique violent insidieux inventé par les étatistes pour justifier de toute nouvelle réglementation visant à empêcher toute prise de risque. Comme tous les poisons qu’ils ont déjà inventés, il se compose d’une phase législative quasi indolore, et d’une phase applicative très douloureuse et particulièrement lente, quasi invisible. Le poison, qu’on peut trouver soit sous forme gazeuse dans les média ou sous forme liquide dans les textes de loi, agit en plusieurs années.

Dans un premier temps, il fait ressentir à la victime une fallacieuse sensation de bien-être en lui faisant croire que sa sécurité aura été accrue, et ce, de trois façons :

  • en ayant produit une loi qui interdit toute prise de risque dans tel ou tel domaine,
  • en créant un comité de pipotage, une instance de surveillance ou un institut de tests, de mesures ou de bidouille invraisemblables
  • en chopant ceux qui contreviennent à la loi et prennent donc ce risque insupportable, en les exterminant comme des cloportes qu’ils sont, généralement des ultralibéraux, acoquinés avec le marché, le grand capital, et les vendeurs de cravates jaunes.

Dans un second temps, le poison s’insinue dans tous les domaines de la vie et empêche rapidement tout le monde de faire ce qu’il veut : freiner sa voiture avec des freins amiantés, disposer d’une piscine, changer une ampoule constituant un risque de cancer, de noyade ou d’électrocution, le Principe de Précaution instaure des barrières de plus en plus drastiques. Ainsi, comme chacun le sait, le coton peut être changé en explosif (nitrocellulose) grâce à des procédés de nitration. Le Principe de Précaution veut donc, par exemple, que le port de slips en cotons soit prohibé pour tous les travailleurs à proximité d’acide nitrique ou sulfurique. Par extension (ne nous mettons pas en danger bêtement), on imposera à tous le port de textiles sans risques, mettons, le latex, le cuir ou le vinyl. Les prochaines années d’application risquent d’être … mmmmh, …. Disons que BondageMan va pouvoir se fondre plus facilement dans la foule.

Dans le cas qui nous occupe, il ne s’agit pas ici de faire porter des strings en cuir cloutés aux ostréiculteurs (encore que bientôt, leur séance d’amours étatiques avec Ifremer ou Bussereau risque de tourner au médiéval bien saignant) ; non, il s’agit de leur faire comprendre que nous vendre des huîtres qui indisposent des souris constitue un danger extrêmement grave, et tant pis si la perte d’exploitation conduit à la ruine des douzaines d’exploitants : l’hypothétique malaise d’une ou deux personnes est trop important face au chomâge, à la déchéance ou à la misère certaine d’une dizaine d’ostréiculteurs.

Et comme le sado-masochisme semble décidemment dans l’air du temps au niveau gouvernemental, le Ministre en Charge des Plantes Qui Poussent et des Bestioles Qu’on Mange, un certain Dominique B. (qui devrait réclamer un anonymat utile quand la fronde s’installera), s’empresse de nous agonir d’une charge supplémentaire : l’Etat Fraônçais, pays du lait, du miel et des taxations infinies, usera de sa Solidarité Nationale (lisez : nos sous) pour compenser les effets pervers de mesures qu’Il a pris dans son Immense Sagesse. En clair : nous tous allons compenser pour des mesures que certains ont prises alors que nous ne leur avions, finalement, rien demandé.

Terrible et cependant classique. Avec le Principe de Précaution, l’Etat dispose d’un moyen redoutable de nous empoisonner l’existence, et de se faire payer pour ça…

NouvelObs

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